Le « Carré Magique » constitue-t-il un bon instrument permettant d’étudier la santé économique d’un pays ?
Nous trouvons de nombreux indicateurs visant à mesurer la situation économique d’un pays. Un indicateur important est notamment le Produit Intérieur Brut qui mesure la somme des valeurs ajoutées dans un territoire donné. Son taux de variation permet de calculer le taux de croissance économique de ce pays entre deux dates.
Plutôt que de se concentrer sur un seul indicateur, Nicholas Kaldor décide de mettre en œuvre une représentation graphique qui permettrait de mesurer la capacité d’un pays à réaliser les principaux objectifs économiques que sont la hausse de l’activité, le plein-emploi, la stabilité des prix et la capacité à dégager des excédents courants. Il s’agit du concept du « Carré Magique » qui intègre quatre indicateurs : la croissance du PIB, le taux de chômage, le taux d’inflation et la part du solde courant dans le PIB. La représentation est ainsi effectuée de telle manière que la situation économique d’un pays est supposé d’autant plus importante que ce Carré Magique est de grande taille.
C’est outil d’analyse permet donc de pouvoir comparer la situation de deux pays ou bien d’analyser l’évolution temporel de celle d’un même pays à l’aide d’indicateurs essentiellement conjoncturels. Il convient alors d’expliquer en quoi une telle représentation permet d’effectuer une bonne interprétation de la situation économique d’un pays mais aussi d’énoncer un certain nombre de limites qui peuvent affecter sa qualité.
Dans une première partie, nous justifierons le fait que le Carré Magique reste un bon instrument permettant d’effectuer une interprétation sur la conjoncture d’un pays ou entre deux pays. Dans une seconde partie, nous évoquerons les limites de la qualité de celui-ci.
1. Le carré magique comme bonne illustration de la conjoncture d’un pays 1.1. Des indicateurs couvrant les différents objectifs d’un gouvernement
- On dispose d’un indicateur d’activité productive avec la croissance du PIB ; - Un indicateur de bonne santé du marché du travail avec le taux de chômage ; - Un indicateur de risque de surchauffe et de pouvoir d’achat avec l’inflation ;
- Un indicateur du niveau d’épargne globale avec la part du solde courant dans le PIB.
1.2.La possibilité d’effectuer des études comparatives et évolutives
- La comparaison Allemagne/Italie pour 2011 est notamment intéressante puisqu’il est incontestable de dire que la situation de l’Allemagne est meilleure en tout point. On peut voir que l’Allemagne a mieux « résisté » à la crise financière précédente ;
- Possibilité de faire une étude évolutive pour un même pays et analyser spécifiquement l’impact de la crise en Italie entre 2007 et 2011 par exemple.
2. Des limites existantes quant à la qualité de cette représentation 2.1. Des cas de figure rendant l’interprétation très compliquée
- Exemple Allemagne/Italie où il est moins évident de déterminer quel pays dispose de la meilleure santé économique. Pourtant, il semblait clair que l’Allemagne était mieux armé pour faire face à la crise financière ;
- Des objectifs incompatibles ? (exemple entre inflation et chômage avec la Courbe de Phillips, même si ses résultats sont critiqués) ;
- Aucune information sur les origines des résultats obtenus : d’où provient la hausse du chômage en Italie entre 2007 et 2011 par exemple ?
2.2.Le choix des indicateurs pouvant être remis en cause - Pas d’information sur le chômage structurel ;
- Certains indicateurs importants sont omis : le niveau d’endettement préférable au solde courant par exemple ?
- Absence d’indicateurs qualitatifs : spécialisation du pays, types d’emplois créés…