• Aucun résultat trouvé

RETRAITÉS RETRAITÉS

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "RETRAITÉS RETRAITÉS"

Copied!
16
0
0

Texte intégral

(1)

QUELLE AMBITION

POUR LE SECOND DEGRÉ ET SES PERSONNELS ?

S ans cesse d’actualité pour les salariés actifs ou retraités, la question du pouvoir d’achat a de nouveau réuni les organisations syndicales.

À l’occasion de la semaine bleue, les retraités ont exprimé sans ambi- guïté leurs revendications de rattrapage et d’amélioration de leur pou- voir d’achat. La carte pétition intersyndicale proposée aux actifs a pu choquer parce qu’elle ne traitait pas des pensions. Ce n’est pas du fait de la FSU, qui a dû prendre acte, lors de l’élaboration du texte, de ce que l’accord unitaire ne pouvait se faire que sur cette base limitée.

Il est des rassemblements revendicatifs qui se construisent sur des mobilisations sectorielles, pourvu que l’on ait le souci de ne pas en rester là. C’est au défi de fédérer ces actions que nous sommes confrontés. Le SNES agira pour développer l’expression des per- sonnels sur ce dossier et recherchera la convergence de l’action des actifs et des retraités.

À la baisse des rémunérations, le projet de loi de finances pour 2007 ajoute l’augmentation du temps de travail des enseignants afin de sup- primer des emplois. La rigueur pour le second degré est d’ailleurs du point de vue de Bercy envisagée bien au-delà puisque les deux audits sur les horaires des collégiens et des lycéens repèrent 25 000 postes à récupérer.

Dans la campagne électorale qui s’amorce, le SNES posera la ques- tion des ambitions qu’ont les candidats et leurs partis pour les ensei- gnements publics du second degré. Elle est fondamentale, car de l’exigence de qualité découlent les moyens que le pays consacrera à la formation des jeunes et la reconnaissance des qualifications des per-

POUVOIR D’ACHAT

En bonne place dans les actions des retraités en juin, au premier rang de celles de la « semaine bleue » et présent dans chacune de nos publications, le pouvoir d’achat des retraités et, selon une logique différente, celui des actifs, s’invitent dans l’automne syndical.

Mi-octobre les actifs ont pu fina- lement enclencher une dyna- mique unitaire grâce à la campagne de signatures d’une carte- pétition que nous avons tous reçue, que nous avons retournée, parfois même avec des mentions complémentaires : augmentation aussi des pensions... ou que certains retraités ont classée sans suite car ils ne se retrouvaient pas dans les revendications.

Comme cela a été fait pour les actifs, et dans des conditions de mobilisations très différentes, le SNES et la FSU appellent à la poursuite des actions des retrai- tés, confirmant ainsi la volonté de voir la lutte sur le pouvoir d’achat des actifs et des retraités se généraliser. C’est en ce sens que la FSU s’adresse à la FGR- FP et aux autres organisations de retraités et propose qu’une carte pétition par exemple soit le support de la mobilisation et touche plus encore de retraités que les initiatives récentes.

Il faut que la voix des retraités soit entendue aussi, voix qui pèsera lourd au printemps 2007.

Annie Clavel, Jacky Brengou Supplément à L’US n° 645 du 11 décembre 2006

RETRAITÉS RETRAITÉS

Sur fonds obscurs, des végétaux fatigués et échevelés marquent l’arrivée de l’hiver ; lui résistent quelques digitales et des coléoptères, blindés dans leur carapace de chitine (collection privée G. D.)

Sur fonds obscurs, des végétaux fatigués et échevelés marquent l’arrivée de l’hiver ; lui résistent quelques digitales et des coléoptères, blindés dans leur carapace de chitine (collection privée G. D.)

(2)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

R E T R A I T E S , S A L A I R E S , P O U V O I R D ’ A C H A T

Ça baisse, ça baisse, ça baisse

> >

>

L’appauvrissement des retraités Les réformes Balladur en 1993 et Fillon en 2003 n’ont pas apporté de réponse à la question du financement des retraites. Ce n’était pas la volonté gouvernementale réelle et les organisations syn- dicales qui n’avaient pas avalisé ces régressions l’avaient dit. L’objectif était de diminuer le mon- tant des retraites, de fragiliser encore plus le sys- tème de retraites par répartition, système solidaire, et d’inciter les salariés à se tourner vers l’épargne individuelle et autres placements financiers (il faut doper le CAC 40 !). Les politiques de bas salaires, l’indexation des pensions sur les prix sur la base d’un indice INSEE qui sous-estime gravement l’augmentation de certaines dépenses fondamen- tales (santé, logement, énergies...) produisent leurs effets destructeurs : l’appauvrissement des retrai- tés est constaté par le rapport, daté du 12 avril, de l’Observatoire de l’endettement des ménages qui fait état de la montée de la part des 65 ans et plus parmi les ménages contraints au recours à l’em- prunt et à l’endettement pour pallier les insuffi- sances de leur budget ordinaire, pour régler les dépenses de consommation vitale (santé, vie cou- rante, logement...).

Poursuivre et achever

la démolition.... en s’attaquant aux régimes spéciaux

Aujourd’hui, l’objectif de nos gouvernants est d’al- ler jusqu’au bout dans la démolition de la protec- tion sociale solidaire. Fillon et ses comparses nous font un petit numéro médiatisé dont l’objectif est clair : jouer la division entre les salariés en s’atta- quant aux « régimes spéciaux » à travers un discours dégoulinant de démagogie, sur les thèmes des « pri- vilèges », de « l’équité », en vue d’un alignement par le bas. La méthode est cousue de fil blanc : on dégrade la situation du privé puis, au nom de l’équité, on dégrade la situation, on dégrade la situation dans la fonction publique, puis au nom de l’équité, on dégrade la situation dans les entre- prises publiques, puis... Nous sommes confrontés à une entreprise de démolition progressive, systé- matique, coordonnée, orchestrée... qui vise à faire disparaître le droit à la retraite à un âge donné, avec un taux de remplacement garanti, pour le remplacer par une retraite individuelle, que chacun devrait financer en « cotisant » pour soi.

Dans le concert de la droite, du MEDEF et de Bernard Kouchner réunis, rien n’est dit sur les véritables privilégiés de la fortune, les profits mons- trueux des entreprises du CAC 40, les dettes de l’État et des entreprises envers les organismes payeurs, rien sur les exonérations de cotisations sociales qui servent à alimenter les faramineuses rémunérations des grands patrons et la spécula- tion financière mondialisée... rien sur le nœud du problème : le financement des retraites et de la protection sociale n’a de solution que dans une autre répartition, au bénéfice des salaires, des richesses produites par les salariés ; il n’y a pas d’al- ternative au prélèvement sur les profits.

Ne pas laisser faire

L’offensive contre les régimes spéciaux vise, en réa- lité, à l’horizon 2008, l’ensemble des régimes de retraites. Dès maintenant, les salariés du privé, de la fonction publique, des entreprises publiques doi- vent relancer la mobilisation dans l’unité pour la défense et l’amélioration de leurs systèmes de pro- tection sociale solidaire. Ils doivent se préparer à riposter tous ensemble si le gouvernement, quel qu’il soit, faisant mine de rétablir « l’équité », engage une nouvelle étape de régression pour tous.

Salaires en berne

Les retraites sont calculées à partir du salaire d’ac- tif et, bien sûr, des bas salaires donnent de petites retraites. Il ne faut pas perdre de vue que la baisse du pouvoir d’achat des retraites passe d’abord (au moment de leur calcul) par la baisse du pouvoir d’achat des salaires d’activité. C’est comme cela que le montant des retraites des fonctionnaires baisse, à indice de départ et taux de remplacement égaux, depuis la réforme Fillon entrée en applica- tion au 1

er

janvier 2004 : en effet, les retraites sont indexées sur les prix alors que les salaires des actifs prennent chaque année un retard important sur l’évolution du coût de la vie.

Cette baisse du pouvoir d’achat des actifs, l’écra- sement de la carrière sont abondamment analysés dans les US de rentrée auxquels il faut se reporter.

La question du pouvoir d’achat est posée dans la presse syndicale, et même dans les médias, comme une question cruciale de cette rentrée. ■

JEAN-CLAUDE LAMARCHE

S3 de Grenoble

(3)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

B O N I F I C A T I O N I N D E M N I T A I R E

Connaître son dû

Les certifiés hors classe, CPE-HC, AE ou direc- teurs de CIO, retraités au cours de l’année 2006 sont susceptibles de percevoir cette indemnité, en principe versée au mois de décembre, s’ils ont rempli au cours de l’année 2006 la condition d’ancienneté requise. Le montant de 700 euros (en catégorie A) est réduit à proportion de la durée pendant laquelle ils ont, en 2006, compté au moins cinq ans d’ancienneté au dernier échelon du grade le plus élevé de leur corps.

En sont écartés les retraités qui n’ont pas atteint la hors-classe, mais aussi les agrégés et les conseillers d’orientation qui n’ont pas souhaité exercer les fonctions de directeur.

Cette disposition, expérimentée pendant trois années, entend compenser la baisse la valeur du point d’indice pour les seuls agents qui ne sont plus susceptibles de promotion. Tant pis pour ceux qui ont été écartés de la promotion : du point de vue de l’administration, (et des signataires de l’accord de janvier ?) ils ne « méri- tent » pas le maintien de leur pouvoir d’achat. ■

ANNE FÉRAY

>

C O N G R È S D E L A F S U

C’est parti !

>

Nous avons désormais en mains le document préparatoire au congrès national de la FSU qui se déroulera à Marseille, fin janvier 2007.

Riche, détaillé, fouillé, comme d’habitude, c’est une somme de propositions et d’interpellations qui peut parfois freiner nos ardeurs militantes. Qu’im- porte ! On ne va pas, dans chaque département ou S1, traiter de tout dans le détail.

On se saisit de l’essentiel, de ce qui nous concerne, de ce que l’on connaît et l’on avance : les motions parcellaires constitueront, avec le travail du congrès, le puzzle final.

Les assemblées générales, regroupements de retrai- tés ont commencé ce travail comme en témoigne la rubrique « D’ici, de là et d’ailleurs... ».

Ce supplément « retraités », à sa façon, relaie, avec des articles d’actualité, cette volonté d’in- tervention dans le débat fédéral, tout particulière- ment l’organisation des retraités, le pouvoir d’achat, le libéralisme, les tentations de l’indivi- dualisme. On pourra aussi se référer aux numéros précédents de L’US-Retraités.

La préparation (juin 2006) du congrès de la FGR- FP avait déjà donné lieu à l’élaboration d’une réflexion syndicale encore fraîche dans les mémoires.

Bon travail à tous, transmettez sans tarder vos contributions, motions au SNES et bien entendu...

à la FSU. ■

A. C.

CINQ MESURES POUR

DÉSAMORCER LA BOMBE À RETARDEMENT DÉMOGRAPHIQUE (22/10/2006)

Le vieillissement de la population européenne pose un problème sans pré- cédent à l’ensemble de la société, mais c’est un problème à la résolution duquel il faut s’atteler sans attendre. Telle est la conclusion d’une nouvelle commu- nication de la Commission, intitulée « l’avenir démographique de l’Europe, trans- former un défi en opportunité », selon laquelle les États membres sont capables de faire face à l’amenuisement de la main-d’œuvre et, précisément, au vieillis- sement de la population. Les clés du succès sont, en l’occurrence, l’encou- ragement au renouvellement démographique, la création d’emplois et l’al- longement de la vie professionnelle, l’accroissement de la productivité, l’intégration des immigrés et la viabilité des finances publiques.

(4)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

P L A C E D E S R E T R A I T É S D A N S L A F S U

Une sérieuse avancée

La proposition de synthèse retenue par le CDFN

(1)

pour l’organisation des retraités dans la FSU me semble mériter cette appréciation.

Quels sont en effet les problèmes à résoudre ? D’abord celui d’une pleine prise en charge des pro- blèmes de la retraite et des retraités par la fédération (et bien sûr par les syndicats).

Si ceux de la retraite le sont, souvenons-nous de la longue lutte de 2003, ceux des retraités le sont, disons, moins. Cela relève pour une part des syn- dicats nationaux mais là n’est pas l’objet du débat pour le congrès fédéral. Pour une autre part, cela relève de la fédération. Elle ne peut être tenue pour responsable du fait que sur l’ensemble des membres titulaires du CDFN ne siègent que deux retraités (dont une du SNES) ; cela relève de la représenta- tion que choisissent syndicats nationaux, sections départementales et courants de pensée mais cha- cun(e) comprend que cette situation n’aide pas à obtenir l’oreille du CDFN sur les problèmes des retraité(e)s.

La proposition retenue par le CDFN peut contribuer sérieusement et rapidement à améliorer cette situation.

D’abord pour l’affichage externe, nos partenaires syndicaux et nos interlocuteurs institutionnels auraient désormais face à eux dans chaque dépar- tement, chaque Région et au niveau national, une section syndicale FSU identifiée et mandatée par le délibératif fédéral correspondant. Ensuite pour la

syndicalisation dans et par chaque syndicat national, la création de ces sections donnerait une impulsion nouvelle en affichant nettement le choix de la FSU de prendre pleinement en charge les problèmes des retraité(e)s.

Or, il y a un immense vivier de syndicalisables, force est de constater aujourd’hui à l’examen des fichiers que la quasi-totalité des adhérent(e)s retraité(e)s sont d’ancien(ne)s militant(e)s.

Il serait irresponsable de renoncer à implanter sérieu- sement le syndicalisme dans un milieu qui fait l’ob- jet d’un démarchage forcené d’affairistes et de poli- ticien(ne)s. Cela relève certes des syndicats nationaux mais la fédération, quant à elle, joue plei- nement son rôle en proposant de créer ces sections syndicales.

Celles qui se sont, de facto, mises en place dans plu- sieurs départements montrent à la fois l’intérêt de cette activité fédérale et les difficultés de sa prise en compte à l’externe où tous les prétextes sont parfois bons pour « éliminer » la FSU.

Faisons en sorte que la proposition retenue par le CDFN recueille la majorité nécessaire dans les congrès départementaux et au congrès national. ■

PIERRE TOUSSENEL

(1) Ce texte se trouve page 47 du document préparatoire au 5eCongrès de la FSU, diffusé avec Pourà tous les syndiqués.

>

>

>

(5)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

L’ampleur de l’agression libérale contre les retraites, la croissance rapide des effectifs de retrai- tés, la dégradation programmée de leurs revenus et de la protection sociale, l’incurie du néolibéralisme pour répondre aux besoins sociaux du grand âge, tout cela justifie une organisation des retraités qui soit vérita- blement syndicale, opposée au néolibéralisme qu’il soit de droite ou de gauche, indépendante, démo- cratique et combative.

Le rapport préparatoire au prochain congrès de la FSU amorce la solution convenable (page 47, 3

e

colonne) : une structure fédérale des retraités aux échelons départemental, régional et national. Ainsi serons- nous mieux armés pour la revendication, pour les négociations et pour notre présentation dans les CODERPA (Comité départementaux des retraités et personnes âgées), qui ont pour mission d’amélio-

Pas besoin de longues démonstra- tions – les articles de cette revue le prouvent – pour convaincre de la nécessité, de l’évidence même, d’être rassemblés dans un syndicat fort, de renou- veler son adhésion au SNES, de lui donner les moyens en cotisations et en énergie, de continuer à résister, à nous informer, à nous mobiliser.

A ceux et celles que le montant de la cotisation peut faire hésiter – il s’ajoute à d’autres frais – nous rap- pelons qu’avec la défiscalisation à 66 %, le reste à charge est d’un tiers du montant, à peu de choses près. Nous invitons ceux qui ont égaré leur attesta- tion (nécessaire pour les déclarations d’impôts sur le revenu) à ne pas attendre la dernière minute pour demander un duplicata.

Enfin, bonne nouvelle, à apprécier avec prudence : à ce jour, les effectifs des retraités sont supérieurs à ceux de l’an dernier à la même date (+ 5 %).

Les départs en retraite sont plus importants en ces années de « papy-boom » ; la logique voudrait qu’en proportion les retraités soient plus nombreux, c’est oublier, hélas ! qu’en fin de carrière des collègues ont quitté le syndicat. Ceux qui y reviennent, une fois

retraités, sont encore peu nombreux, n’hésitons pas à les solliciter pour l’adhésion ou plutôt la réadhésion.

En cette période de relance des retardataires, nous adressons une nouvelle fois un coup de chapeau à tous les trésoriers départementaux qui effectuent avec rigueur un vrai travail de fourmis. ■

ANNIE CLAVEL

, secrétaire de catégorie

GÉRARD NIOT

, trésorier S Y N D I C A L I S A T I O N

Encore un effort !

> SANS COMPLEXES RETRAITÉS

En réponse à la campagne d’opinion qui accom- pagne la néfaste « réforme » Fillon des retraites (abrogation !) qui veut enfermer les retraités dans un ghetto et tend à accréditer l’idée qu’ils ne sont que des inutiles ou des parasites, il nous revient de revendiquer tous les droits qui nous permet- tront de demeurer des citoyens à part entière et d’affirmer notre utilité sociale. Pour le SNES, comme pour la FSU, la pension de retraite n’est rien d’autre qu’un salaire continué qui nous est dû.

Elle doit être suffisante pour nous permettre de prolonger notre vie active sous des formes diffé- rentes au sein d’une société solidaire où chacun doit trouver sa place. Tels sont nos objectifs.

Extraits du courrier de Gérard Roulic aux retraités de l’académie de Nantes

C O N T R E R L E N É O L I B É R A L I S M E

Être mieux armés

>

rer le sort de ces personnes. L’amalgame qu’on y fait

des retraités et des personnes âgées éloigne du statut

professionnel et rapproche de l’aide sociale, voire de

l’électoralisme. L’esprit libéral y est à combattre ; rap-

pelons que le TCE n’admettait pas le droit à la retraite,

il ne reconnaissait que le droit des personnes âgées

à mener une vie digne et indépendante (art. 25). Il

importe donc que nous siégions aux CODERPA sur

des bases syndicales solides. ■

A. D.

(6)

D I L E M M E D ’ U N F E R V E N T D É F E N S E U R D U S E R V I C E P U B L I C

« Choisir le chirurgien

ou l’établissement hospitalier ? »

Quand nous devons subir une opéra- tion, légitimement, nous demandons conseil à un médecin généraliste ou à un spécialiste pour le choix du chirurgien. Après renseignements divers et hésitations multiples, nous fixons notre choix en sachant que l’heureux élu opère dans un établisse- ment donné qu’il nous faudra « choisir » pour la durée totale de l’hospitalisation. S’il opère dans une clinique privée, nous avons bien sûr la possibilité de refuser et de recommencer à chercher un autre chirurgien du secteur public. Mais comme en géné- ral on choisit plutôt le chirurgien que l’établissement hospitalier, on va alors en clinique privée. En prin- cipe, les cliniques privées, à but lucratif, program- ment à l’avance leurs hospitalisations et nous pou- vons croire naïvement que les conditions d’hébergement seront meilleures.

Et bien, laissez-moi vous conter une petite histoire, celle d’une hospitalisation tout à fait ordinaire dans une clinique privée parmi les plus cotées sur la place de Strasbourg.

Je n’avais pas choisi la catégorie « chambre person- nelle », le supplément demandé étant important. Ins- tallée promptement et avec un certain agacement dans une chambre pour deux donnant sur un boule- vard très fréquenté et donc bruyant, je fis connaissance avec ma voisine de 10 ans mon aînée. L’ensemble du personnel soignant et hôtelier était fort sympathique et très dévoué mais je le sentais débordé. La qualité des soins et la prise en charge de la douleur furent excellentes et ce n’est pas le but de ma petite his- toire : c’est l’agitation et la surpopulation dans cette clinique qui m’a vraiment choquée.

Quelle ne fut pas ma surprise, une semaine après mon opération de voir « l’hôtesse d’accueil » entrer dans notre chambre et installer sur une chaise une toute petite dame de 93 ans, sans aucune explication pour les deux personnes présentes ni même un bon- jour d’ailleurs. Puis branle-bas de combat, un lit fut amené à la hâte, installé entre la petite salle de bains et la minuscule table des repas. Et nous voilà trois dans une chambre conçue pour deux.

Je m’indignais auprès des infirmières de service des conditions d’hospitalisation de cette troisième patiente ; la salle de bains n’avait que deux lavabos, pas de plateau de surveillance au-dessus du lit... Ah si, une

sonnette accessible en étirant le bras derrière soi. Lui aussi mis devant le fait accompli, le personnel soignant s’excusait en m’expliquant la surcharge de travail que cela impliquait pour lui. Devant mes protestations, la responsable des hospitalisations est venue s’excu- ser de ne pas nous avoir prévenues et que, de toute façon, il fallait bien répondre aux demandes mais que la durée de cette hospitalisation était de courte durée (deux jours et deux nuits en fait) ; nous consta- tâmes par ailleurs que, dans le même temps, une chambre individuelle n’était pas occupée.

Ce que l’on peut admettre d’un hôpital public qui est obligé d’assurer les urgences, qui doit parfois faire attendre pendant des mois pour les opéra- tions non urgentes, ne peut être accepté d’une cli- nique privée qui choisit ses malades, peut pro- grammer ses opérations et est censée procurer plus de confort.

Inutile d’ajouter que cette « anomalie » ne s’est traduite par aucune réduction de la facture présen- tée à l’issue de l’hospitalisation.

Le fonctionnement des cliniques privées souffre depuis des lustres d’un cadre juridique ambigu, voire obsolète ne répondant plus aux exigences actuelles de la profession libérale. L’environne- ment de l’exercice de la médecine libérale est enta- ché de plusieurs points noirs, notamment l’absence de statut clair pour les cliniques privées, la pra- tique abusive du temps plein aménagé (ATP) et le non-respect de la réglementation en vigueur.

Pour résumer le problème de la crise actuelle de l’hôpital, citons quelques phrases de l’excellent article d’André Grimaldi et José Timsit du Monde diplomatique de septembre 2006 : « La crise de l’hô- pital... est d’abord une crise financière... Depuis ses origines, le système connaît une contradiction struc- turelle entre un financement public et une distribution de soins en partie privée : la médecine libérale...

Cette logique de privatisation... conduit, d’une part, à refuser d’augmenter les ressources de la Sécurité sociale et, d’autre part, à réduire les rembourse- ments... Pour couronner le tout, les députés de la majorité ont confirmé leur volonté d’aller vers une tarification identique pour le public et le privé, avec un financement de l’hôpital public par le système T2A à hauteur de 50 % d’ici à 2008 et total en 2012.

>

RETRAITE DES CADRES

Une étude de la caisse de retraite complémentaire ARRCO tente de chiffrer les réductions de revenus des cadres à la retraite.

Les cadres devraient voir leur retraite diminuer de 5 % à 10 % d’ici 2030, en fonction des décisions que prendront les parte- naires sociaux en 2008 sur la réforme des régimes c o m p l é m e n t a i r e s d e retraite, selon une étude qui vient d’être transmise aux partenaires sociaux.

>

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

(7)

Le but est de mettre en concurrence les établisse- ments... en comparant ce qui n’est pas comparable.

Ainsi, dans les cliniques privées, les honoraires médi- caux ne sont pas pris en compte dans le calcul du coût des soins, contrairement aux salaires des médecins de l’hôpital public... et, depuis juillet dernier, la Sécurité sociale... prend en charge le montant des assurances de certains praticiens du privé... Une même logique règne pour la réforme « Hôpital 2007 », lancée il y a deux ans par le gouvernement. Cette « contre- réforme » s’appuie sur le paiement à l’activité appelé T2A, calqué sur le paiement à l’acte de la médecine libérale... Jusqu’à présent, le financement était assuré

dans le cadre d’un budget global, fondé sur la soli- darité, il permettait une redistribution des moyens entre les différents services... Avec l’évaluation éco- nomique de chaque patient, le gouvernement vise à imposer aux médecins hospitaliers un équilibre financier, indépendamment des malades reçus. Les médecins gestionnaires vont donc être amenés à choi- sir des malades rentables au détriment des autres. » Espérons que la question du fonctionnement démo- cratique de l’hôpital fera l’objet d’une réflexion approfondie et de débats positifs lors des futures campagnes électorales. ■

FRANÇOISE GROSMANN

S É C U R I T É S O C I A L E

Halte au pillage !

Les médias, avant l’été, ont fait état d’une infor- mation nationale concernant des facturations abu- sives de la part de cliniques, l’estimation globale était considérable. Il s’agissait en particulier de factura- tions indues concernant des demi-journées ou des journées d’hospitalisation.

Des retraités de la Loire avaient réagi en regardant les décomptes transmis par la MGEN : ils avaient constaté la facturation de journées d’hospitalisa- tion par une clinique où avaient été seulement pra- tiqués des examens ! Il semble que si les mutualistes ne réagissent pas, les services paient au détriment de tous et de notre mutuelle.

Soyons bons citoyens et bons mutualistes et ne laissons pas faire les comptables « intéressés ».

Ayant interrogé la CPAM de Saint-Étienne pour savoir auprès de qui signaler ce qui paraît être une facturation abusive, celle-ci a donné des explications liées à la réforme dite de la Tarification à l’Activité, mais reconnaît des interprétations abusives consta- tées lors de premiers contrôles, qui ont d’ailleurs été en partie alimentés par plusieurs signalements d’as- surés marquant leur étonnement vis-à-vis des fac- turations mentionnées sur leur décompte.

Voici ce que précise la CPAM de Saint-Étienne

Lorsqu’un assuré a des doutes sur la justesse d’une facturation, voire estime qu’il se trouve dans un cas de suspicion de fraude, il peut utile- ment adresser un courrier à la Caisse primaire d’assurance-maladie – Pôle gestion du risque, à l’attention de Mme Martine Nawrot – 3, avenue E.-Loubet, 42027 Saint-Étienne Cedex 1 qui pour- suit : ce service est chargé de l’instruction des dos- siers d’abus et fraudes, qu’il s’agisse d’établis- sements de santé, d’assurés, d’employeurs ou d’organismes tiers. Les agents sont tenus au secret professionnel.

Ce pôle existe certainement dans les autres CPAM.

Par ailleurs, il est possible aussi de faire un signa- lement à la Direction départementale de la concur- rence, de la consommation et de la répression des fraudes (DCCRF) qui peut agir au titre de la régle- mentation sur les prix (10, rue Claudius-Buard, 42000 Saint-Étienne). ■

FRANÇOIS BRUNET

secrétaire de la section de la Loire des retraités du SNES 20/09/06

DÉCLARATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU

Le monde entier tirerait parti d’une génération de personnes du troisième âge autonomes capables d’ap- porter leur immense contribution à l’effort de développement et à l’édification de sociétés plus productives, plus pacifiques et plus viables sur le long terme, a dit le Secrétaire général de l’ONU dans un message pour la Journée internationale des personnes âgées, célébrée le 1eroctobre.

Et, fait tout aussi important, il faut reconnaître et respecter la dignité, l’autorité, la sagesse et la productivité de ces personnes au sein de toutes les sociétés, et en particulier le rôle qu’elles jouent en tant que béné- voles et en s’occupant des autres générations, ce qui, en retour, signifie qu’il faut promouvoir une image plus positive du vieillissement, a-t-il précisé.

>

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

(8)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

G R A N D E - B R E T A G N E

L’âge de la retraite pourrait passer de 65 à 68 ans

L’âge légal de la retraite doit passer à 68 ans pour éviter de transmettre le poids de l’impôt néces- saire à son maintien aux futures générations estime John Hutton, ministre de l’Emploi et des Retraites.

L’objectif de la loi qui doit être présentée est de pré- voir une augmentation progressive de l’âge légal de la retraite de 65 à 68 ans d’ici 2046. John Hutton a également promis que les entreprises privées auraient un rôle à jouer dans le nouveau programme de

« compte retraite » personnel qui, a-t-il insisté, ne rem- placerait pas le système de retraite actuel.

Selon ce projet, les salariés seront automatique- ment inscrits dans un programme de pension de retraite lorsqu’ils débuteront un nouvel emploi. ■ The Guardian, 23/11/2006

Une personne a besoin de soins de longue durée lorsqu’elle est dépendante pendant une période prolongée en raison d’un handicap, d’une affection chronique, d’un traumatisme, ou d’une maladie, qui limite la capacité à exécuter des tâches élémentaires personnelles ou d’entretien per- sonnel qui doivent être réalisées chaque jour et qui sont définies comme étant des activités de la vie quo- tidienne (rapport de l’OCDE 2005).

Le 19 octobre 2006, à l’Observatoire des retraites, Nicole Kerschen, chargée de recherche en politique

sociale et droit au CNRS, ancienne conseillère de la ministre de la Sécurité sociale du Luxembourg, a présenté le rapport introductif à la Conférence européenne de mai 2005 sur le thème : « Vieil- lissement des populations : un défi pour toute l’Europe ».

La nécessité de cette recherche s’appuie sur un certain nombre de constats connus : l’allonge- ment de l’espérance de vie, la diminution du taux de fécondité, la fragilisation des couples et des familles, l’accroissement du travail des femmes, comme la professionnalisation crois- sante des professionnels médicaux, soignants, d’accompagnement. La grande diversité de systèmes sociaux des pays membres, le rôle de l’État en Europe « comme garant de la solidarité économique face aux risques sociaux » impo- sait une réflexion commune.

Les États membres se sont fixé des objectifs com- muns : l’accès aux soins pour tous, un haut niveau de qualité de l’offre de soins, la viabilité financière des systèmes.

Pour mettre en œuvre ces objectifs, il fallait analy- ser les besoins, définir les responsabilités, évaluer les types de protection. Et le Conseil de l’Union euro-

>

U N I O N E U R O P É E N N E

La prise en charge de la dépendance

>

UNE PRÉCISION D’IMPORTANCE

Dans L’USn° 641 du 16/09, je lis :« ... si au moment du départ à la retraite, on a la possibilité de se payer une maison de retraite... ».

Or les retraités, partis en retraite à l’indice 655 (ou 670) et 738, après 37 ans et demi de service, n’ont jamais perçu une retraite leur permettant un héber- gement (avec dépendance) dans une maison de retraite de la MGEN.

Actuellement, dans les maisons de Sainte-Feyre (Limousin), de Saint-Cyr (Var), le tarif d’hébergement + GIR est de 2 310 euros. Il faut donc espérer qu’ils aient une pension de réversion ou des biens personnels !

La section retraités de Nice a attiré l’attention sur cette question à plu- sieurs reprises, mais l’information sur ce point n’est jamais donnée dans L’US (des actifs).

(9)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

péenne a lancé la MOC (Méthode ouverte de coor- dination) en octobre 2004 afin de mener à bien cette tâche.

Quels besoins ?

Ils ont été établis avec précision selon une termi- nologie internationale dès 1980 et améliorée en 2001 : définition de la dépendance, de la perte d’au- tonomie, selon la formulation française ou en terme anglophone, long-term care.

La définition des soins de longue durée, le montant des dépenses entraînées en pourcentage du PIB, le nombre et le profil des personnes nécessitant ces soins, ont apporté des précisions dans les limites des données statistiques.

Sur qui pèsent les responsabilités ? Les responsabilités privées de la famille et le déve- loppement de l’État providence jouent un rôle de plus en plus complémentaire.

Historiquement, les familles ont cette responsabilité.

Les deux tiers des 25 États membres disposent d’une base juridique établissant la responsabilité des familles vis-à-vis des personnes âgées dépendantes. Dans la moitié des pays, toutefois, les pouvoirs publics ont

commencé à développer des soins à domicile en accord avec la conception de l’État social.

Les aidants familiaux continuent à jouer un rôle impor- tant dans l’ensemble des pays, quelles que soient les options majoritaires privilégiées. Le rôle des pouvoirs publics peut être double. Soit il prend en charge com- plètement ces charges nouvelles, soit la famille com- plète l’aide apportée par les services publics ; selon les pays, l’aide est apportée aux familles les plus démunies (Méditerranée, Portugal) ou bien, comme dans les pays nordiques, le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays- Bas, les soins gratuits sont financés par l’impôt. Ou bien la dépendance est considérée comme un cinquième risque social. Trois pays dont l’Allemagne et le Luxem- bourg ont une assurance dépendance.

Quels choix fondamentaux ?

Comment, dans le cadre d’une responsabilité par- tagée, organiser la responsabilité publique dans le cadre des régimes de protection sociale existants, ou faut-il créer de nouveaux régimes comme au Luxembourg ou en Allemagne ?

Comment éviter que les soins de longue durée ne réduisent le taux d’emploi des femmes si l’on favo- rise les aidants informels ?

Quels sont les systèmes sociaux qui stimulent l’au- tonomie des personnes âgées dépendantes et leur qualité de vie ?

Quelle maîtrise des coûts proposer, dans des situa- tions où l’expression de l’usager est d’autant plus restreinte qu’il est dans une situation de fragilité, où la solution de facilité de faire supporter par les familles ces coûts relevant de la solidarité nationale est souvent adoptée par les pouvoirs publics ? Ce sont là quelques-uns des éléments dont chaque État a à se préoccuper dans ces nouveaux défis qui se posent aux diverses générations dans chaque pays. ■

MADELEINE LAGANE

Part des personnes âgées (+ de 85 ans) dans la population totale en 2000 et 2040

Pays 2000 2040

Allemagne 3,7 8,7

Autriche 3,5 8,2

Belgique 3,6 8,6

Danemark 4 6,9

Espagne 3,8 8,5

Finlande 3,4 9

France 3,7 9,1

Grèce 3,5 7,9

Hongrie 2,6 7,1

Irlande 2,6 5,5

Italie 4 10

Luxembourg 3 7,4

Pays-Bas 3,2 7,6

Pologne 2 7,5

Portugal 3,4 6,2

République slovaque 1,9 6,3

République tchèque 2,4 8,5

Royaume-Uni 4 7,3

Source :OCDE – Politiques de soins de longue durée pour les personnes âgées.

L’APA EN FRANCE AU 30 JUIN 2006

971 000 personnes bénéficient de l’APA selon une étude du ministère de la Santé, 770 000 à domicile (59 % du total des bénéficiaires) et 210 000 en établissement. 63 % de ces personnes relèvent des GIR 3 et 4,37 % des GIR 1 et 2, et sont classées parmi les plus dépendantes. Le montant moyen mensuel de l’APA est de 476 euros à domicile, de 402 euros en éta- blissement. Il est aussi fonction du degré de dépendance : à domicile une personne très dépendante percevra 912 euros par mois et 341 euros si elle est moins dépendante. En établissement, le montant moyen varie de 478 euros à 293 euros, selon le degré de dépendance. En un an, le mon- tant moyen de l’APA à domicile a diminué de 1 % pour les GIR 3 et 4, aug- menté de 2 % pour les GIR 1.

En établissement, l’APA permet d’acquitter 68 % du tarif dépendance.

DREES, Études et résultatsn° 529, octobre 2006

(10)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

C O M M I S S I O N E U R O P É E N N E

Graves menaces sur le service postal

L’US-Retraités, à diverses reprises l’an dernier, a informé sur les risques de privatisation de La Poste.

Ceux-ci, hélas, se précisent...

La fédération des Collectifs de défense et de développement des Services publics exprime sa ferme opposition au projet de directive postale publié par la Commission européenne le 18 octobre 2006. Cette nouvelle mouture des direc- tives de 1997 et de 2002 annonce en effet de graves menaces sur le service public postal en supprimant le monopole sur les plis de moins de 50 g.

En France, la situation est déjà très tendue : force est de constater que malgré une communication très ciblée de La Poste, partout en France le service public postal est en retrait. Avancée des heures de levée de courrier, non-distribution quotidienne, course aux instances pour les colis, fermetures de bureaux ou leur transformation en pâles ersatz, oui, La Poste ne cesse de reculer et de faillir à ses missions de cohésion sociale et d’aménagement du territoire.

Les raisons ne sont pas difficiles à dévoiler : on ne peut claironner sur l’investissement de trois milliards d’euros pour moderniser le traitement du courrier quand, dans le même temps, on instaure la précarité et les pénuries d’emploi à la distribution. On ne peut se targuer de la pseudo-démocratie des com- missions de présence postale territoriales quand celles-ci ne sont que consultatives et que les projets clés en main de La Poste ont déjà transformé ou fermé plus de 4 000 bureaux de poste sur 17 000.

Les directives postales ne prennent pas en compte les missions assumées par La Poste et son réseau, notamment en terme d’inclusion sociale et ban-

caire. Seul le service universel du courrier est retenu, basé sur une distribution chez chaque citoyen six jours sur sept en tout point du territoire et à un prix abordable. La directive en gestation menace ouvertement le service universel en supprimant son mode de financement, le monopole postal sur les plis de moins de 50 g. C’est un financement de près de 250 millions d’euros à trouver chaque année pour le courrier français.

La Commission propose donc aux opérateurs pos- taux, La Poste en tête, de transformer le statut de ses personnels fonctionnaires, d’avoir un recours accru à de la main-d’œuvre précaire ou carrément « sous- traitée », de réduire le nombre de ses bureaux de poste, d’augmenter les tarifs aux particuliers et de mettre fin à la péréquation tarifaire ! Enfin, si toutes ces mesures n’ont pas suffi, pourra-t-on parler d’aide d’État.

Ces propositions sont inacceptables et dangereuses, pour la fédération des collectifs de défense et de développement des services publics, le service réservé est toujours le garant du financement du service universel.

Plus loin encore, la réflexion sur ce projet de direc- tive au rabais doit être l’occasion d’entamer un large débat sur les besoins réels des populations et des collectivités locales en matière de service public postal. La Poste a les moyens de l’assurer avec plus de 550 millions d’euros de bénéfice en 2005, au lieu de cela elle ferme des bureaux, pose des écrans publicitaires pour faire patienter les usagers et inves- tit 500 millions d’euros par an dans le privé, aux États-Unis, au Moyen-Orient ou dans la bourse européenne Euronext. Nous posons la question, quelle utilité pour la collectivité ?

Des services publics peuvent fonctionner en réseau à l’échelle européenne, il est facile d’instaurer un prix unique du timbre d’Athènes à Dublin, à terme pourquoi pas un prix unique, régulé et accessible par tous du kilowatt/heure ou du mètre cube d’eau ? La responsabilité du gouvernement et de nos élus natio- naux et européens est engagée sur ces questions, nous veillerons à les rappeler à leurs élémentaires devoirs citoyens. ■

Convergence nationale des collectifs de défense et développement des services publics

> >

(11)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

O U V E R T U R E À L A C O N C U R R E N C E

L’exemple de la poste argentine

En Argentine, le monopole de l’État sur le ser- vice du courrier a été établi par une loi postale remontant à 1876.

En 1957, la première entreprise privée est créée. Elle propose un nouveau service réservé aux entreprises, le « porte à porte ».

En 1973, le monopole de l’État est étendu aux services réservés aux entreprises, dont le « porte à porte ». C’est le premier pas de la mise en concurrence.

Faute de moyens, la société nationale s’avère très vite incapable de faire face à l’augmentation de la demande.

En 1979, une loi autorise alors les entreprises privées à proposer des services réservés auparavant à la société nationale. C’est le second cas.

Puis en 1993, le monopole de l’État est supprimé par décret. Toute personne dotée de la capacité juridique peut dès lors créer son entreprise postale.

On va rapidement compter jusqu’à 300 opérateurs privés. Face à ces opérateurs, l’opérateur public connaît un sous-investissement. Il enregistre des pertes financières. Le quart de ses emplois est supprimé.

En 1997, le gouvernement décide la privatisation du service public. Ce sera le coup de grâce. Devant l’af- flux de demandes de création d’entreprises, plus de 900, l’État va mettre en place de nouvelles règles.

Une licence d’exploitation sera attribuée sous réserve de respecter ces règles, dont l’engagement à mettre en place un service minimum en 2001.

En 2006, on compte 162 opérateurs légaux à côté desquels existent des entreprises illégales, fonc- tionnant sans autorisation officielle. C’est que l’affaire s’est avérée juteuse (dans « Argentine » n’y a-t-il pas « argent » ?). Les tarifs se sont envolés.

Les entreprises illégales réalisent un chiffre d’affaires

qui représente 20 % du chiffre pour l’ensemble des opérateurs.

Si le service « public » passé sous statut privé fait à peine mieux, l’État n’est pas perdant. Il perçoit une forte redevance de la part des opérateurs officiels pour un service qu’il n’assure plus.

La mécanique est remarquable, C.Q.M.P. comme dirait un humoriste. Est-ce ce modèle que l’on vou-

drait importer ? ■

DANIEL ROGER

S3 de Lille

>

BILLET D’HUMEUR :

« POUVOIR D’ACHAT » OU « VIE CHÈRE » ?

La hausse des prix, « la vie chère », anéantit-elle le « pouvoir d’achat » des Français ? Beaucoup le pensent.

Force est de constater que le prix des produits régulièrement consommés, ceux qui pèsent lourd sur le budget des ménages, ont beaucoup augmenté.

Entre 1998 et 2006, source INSEE base 1998 : la facture de gaz + 51 % ; les carburants + 49,1 % ; la consultation chez un médecin + 25 % ; la viande + 21 % ; les légumes + 22,5 % ; les loyers + 20 % ; le poisson + 20 %, etc.

Les baisses concernent les produits manufacturés, qui ne sont pas consommés régulièrement, entre 2001 et 2006 : l’ordinateur portable – 57 % ; l’appareil photo compact numérique – 68,9 % ; le téléviseur écran plat – 86,7 %, etc.

Les prix (la vie chère) courent plus vite que les revenus de la grande majorité des Français, d’où le sen-

timent généralisé de baisse du « pouvoir d’achat » ! J. Brengou

(12)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

P R O J E T D E L O I

La réforme de la protection juridique des majeurs en bonne voie

Deux textes législatifs sont à l’origine de la protection juridique des majeurs vulnérables. La loi du 3/01/1968 inscrite au code civil définit et organise les mesures de sauvegarde de justice, de curatelle et de tutelle.

La loi du 18/10/1966 ,qui relève du code de la Sécurité sociale, institue la tutelle aux prestations sociales adultes.

Des mesures très critiquées

Trente ans après, des dérives et des dysfonctionne- ments se sont multipliés :

• faute de juges en nombre suffisant, le suivi des dos- siers est trop souvent bâclé, le réexamen des dossiers absent, les abus nombreux. Selon Bernard Farriol de l’UNAF (Union nationale des associations fami- liales) : « en l’absence de contrôle efficace, certains tuteurs sont tentés de confondre le patrimoine de leur protégé avec le leur » ;

• nombre de mesures de protection juridique sont aussi prononcées à des fins d’accompagnement social, indépendamment de toute altération des facultés mentales des personnes.

Or, près de 800 000 personnes sont actuellement sous tutelle ou curatelle, le nombre de personnes pro- tégées augmente de 4 % par an, 380 millions d’eu- ros ont été budgétés en 2005, entre 2001 et 2005 la hausse est de 200 %.

Qui sont les majeurs protégés ? Des personnes en situation de handicap et des malades mentaux et de plus en plus de personnes âgées. Aujourd’hui 2,3 millions de personnes ont plus de 80 ans, elles seront sept millions en 2040, plus de 100 000 per- sonnes sont atteintes chaque année par la maladie d’Alzheimer. Le phénomène démographique pousse à rechercher de nouveaux instruments.

Le projet de loi

Le projet de loi, attendu depuis deux ans, a été un temps fort de la Conférence de la famille, il a été transmis an Conseil d’État, le Conseil économique et social a donné son avis et il doit être débattu au Parlement avant la fin de la législature.

Les principales mesures du projet :

création d’un mandat de protection future, il va per- mettre à une personne d’organiser pour l’avenir un éventuel état de dépendance en désignant, par contrat devant notaire ou sous seing privé, un tiers de confiance pour la représenter, elle définira aussi l’étendue du mandat, la protection pourra porter sur la gestion de ses revenus, sur celle de son patrimoine, une fois l’adulte déficient. Les parents d’un enfant handicapé pourront ainsi désigner la personne qui assumera sa protection le jour où ils ne seront plus en état de le faire ;

• préalablement à la décision d’ouverture d’un régime de protection, le majeur devra être obliga- toirement entendu, la mesure sera prise pour un temps déterminé et il aura accès au dossier ;

• les personnes protégées conserveront leur compte personnel ;

le recentrage des tutelles et curatelles, elles seront désormais « réservées » aux adultes dont les facul- tés mentales sont réellement altérées. Pour les per- sonnes en difficulté économique et/ou sociale des mesures d’accompagnement social se substitue- raient à la protection juridique.

Le projet de loi se heurte à des difficultés

Si sur le fond tout le monde est d’accord, la réforme des tutelles bloque sur le financement des nouvelles Mesures d’accompagnement social spécifique (MASS). Le gouvernement, selon une habitude maintenant bien établie, souhaite confier la ges- tion de ces mesures aux départements, l’État assure que cette dépense leur sera compensée.

Le désengagement de l’État du domaine social se poursuit, après le RMI, l’APA, les MASS ! Il est temps que les choses changent. ■

JACKY BRENGOU

> >

(13)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

> E N B R E F

D’ici, de là et d’ailleurs...

L’US-Retraités reprend la chronique traditionnelle de l’activité des retraités au niveau

départemental ou régional. Même schématiques les échos portent témoignage de dynamiques locales orientées sur des sujets larges, exprimant une réalité unique : les retraités savent se faire entendre, contribuer à construire un avenir meilleur, et se rassembler fraternellement pour le faire.

Nous ne reviendrons pas, fin novembre, sur les actions de juin, sauf pour rappeler le succès, presque inattendu, des actions qui ont eu lieu notam- ment à l’appel de la FERPA

(1)

relayée en France par les organisations de retraités, la FSU et la FGR-FP, concernant le pouvoir d’achat et la perte d’autonomie.

Le précédent « spécial retraités » invitait à la mobi- lisation et à l’action, à l’occasion de « la semaine bleue ». Là encore, mission réussie, même si la mobilisation fut inégale et les initiatives diverses. La FSU, au plan local, comme national a su souvent affirmer sa présence et sa force de propositions.

Quelques témoignages le prouvent, renseignant ainsi sur sa capacité d’intervention et de mobilisation unitaire, mobilisation à poursuivre ; c’est le sens des dernières décisions prises : proposer à la FGR- FP et aux autres organisations, la signature d’une carte-pétition « retraités » sur le pouvoir d’achat. ■

A. C.

Semaine bleue

• SNES Lille : appel commun à un rassemblement régional à Lille ponctuant la semaine revendicative

« bleue » à l’appel de l’UCR, de la FGR, de Solidaire et de l’union fédérale FSU Nord-Pas-de-Calais.

• SNES Allier : manifestation départementale à Mou- lins à l’appel de la CGT, de la FSU, de la FGR-FP, de l’UNRPA et de la LSR

(2)

avec diffusion d’une motion- tract détaillée sur les revendications des retraités.

• SNES Paris : appel unitaire de l’UCR, de la FGR- FP, de la FSU.

• SNES Haute-Savoie : appel unitaire de l’UCR, de la FGR-FP, de la FSU.

• SNES Hautes-Pyrénées : appel à une manifestation et à des rencontres en préfecture et au conseil général à l’appel de la CGT, la CFDT, la FGR-FP, la FSU.

• SNES Loire-Atlantique : manifestation à Nantes à l’appel de l’UCR-CGT, la CGC, la FSU, la FGR-FP.

• SNES Loiret : rassemblement devant la préfecture à l’appel de la CGT, de la CFDT, de la FSU ; rencontre avec le préfet où la FSU intervient, preuves à l’appui, sur la baisse régulière du pouvoir d’achat.

• SNES Haute-Garonne : manifestation et dépôt de motions à l’appel de l’UCR-CGT, la CFDT, la CGC, la CFTC, la FSU, la FGR-FP.

• SNES Sarthe : conférence de presse unitaire de l’UCR, la FSU et de la FGR-FP.

• SNES Maine-et-Loire : rassemblement au conseil général.

• SNES Mayenne : conférence de presse à l’initiative de la CFDT.

• SNES Caen : initiatives à Cherbourg, Saint-Lô, Avranches et Caen.

• SNES Cher : manifestation à Vierzon, Bourges avec délégation chez le préfet (UNSA et FSU présents pour la FGR-FP).

Très incomplètes, les informations parviennent de manière échelonnée, ces échos attestent d’une réelle mobilisation qui en appelle d’autres.

Nouvelles d’automne

• SNES Drôme : donne des nouvelles du CODERPA, notamment de la Commission « vie sociale » qui s’inquiète de la disparition des services publics en zones rurales ainsi que des commerces de proximité.

• Jean Reynaud, Marseille : ancien responsable de la catégorie des retraités, J. Reynaud nous a adressé son dernier ouvrage Lente autrefois, illustré de nom- breuses cartes postales anciennes (commande : biblio- thèque municipale, 26190 Saint-Jean-en-Royans).

• FSU-retraités, Allier : assemblée départementale fin novembre, préparation du congrès de la FSU et visite du centre d’illustration de l’hôtel de Mora à Moulins.

• SNES Corrèze : envoi du projet de création d’un éta- blissement d’accueil familial à Saint-Priest-de-Gimel et d’un rapport sur les dispositifs d’aide et d’héber- gement aux personnes âgées de Basse-Corrèze, notoi- rement insuffisants.

• SNES Meurthe-et-Moselle : intégration de la FSU au CODERPA et démarrage des travaux.

• FSU Seine-et-Marne : réunion dynamique de ren- trée avec information sur les travaux du COR, le pouvoir d’achat, la Sécurité sociale. Un souhait par- tagé : que les retraités s’organisent avec leurs syndi- cats dans la FSU.

• SNES Créteil : réunion du collectif académique le 23 novembre. Organisation des retraités, des bureaux départementaux et préparation des congrès et de l’AG annuelle des retraités.

• SNES Somme : assemblée générale des retraités

(14)

R

RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

ouverte à d’autres syndicats de la FSU, préparation du congrès fédéral et accueil des nouveaux.

SNES Loire : Information concernant le « pillage de la Sécurité sociale » (voir l’article de F. Brunet dans ce supplément).

Compte rendu du travail du CODERPA où la FGR est présente, ainsi que l’UNSA.

• Louise Coudane, 91 : vu son « accession au grade d’octo » selon ses propos, Louise a cédé ses respon- sabilités de trésorière à Marie Ménéchal.

Énergique et émouvante Louise, encore merci.

• SNES Isère : assemblée générale départementale, 40 présents. Débat tonique sur la situation générale, celle des retraités et personnes âgées. Proposition de

« fiches revendicatives » préparatoires aux échéances électorales et nécessité de poursuivre l’action sur le pouvoir d’achat des retraités.

• S3 de Clermont-Ferrand : invitation aux futurs retraités de poursuivre leur adhésion au SNES et de maintenir vivant le patrimoine que constitue leur expérience.

• SNES Paris : assemblée générale fin octobre, pré- paration du congrès, annonces d’activités culturelles.

Information sur les travaux du CODERPA, ceux de la commission « citoyenneté », « vieillir en santé » et

« établissement et soutien à domicile ».

• SNES Var : assemblée générale départementale début décembre, appel à la mobilisation.

• SNES Nièvre : Annonce la création d’un collectif départemental de la FSU. Département sinistré au niveau industriel, la Nièvre comporte de nombreux retraités et perd régulièrement sa population ; volonté constructive d’intervenir dans le débat public comme au sein de la FGR-FP.

• Régionale FSU Île-de-France : tour d’horizon

détaillé des questions du moment, de notre rôle au sein de la FGR, de la préparation du congrès de la FSU, des projections des travaux du COR. Prochaine rencontre en janvier.

• SNES Indre-et-Loire : assemblée générale des retraités sur la situation, la préparation du congrès de la FSU.

• SNES Savoie : le bureau demande que le SNES et la FSU fassent connaître nos exigences aux candidats aux prochaines échéances électorales, publient leurs réponses et s’impliquent dans la construction d’une alternative.

• FSU Val-d’Oise : transmet son bulletin contenant des informations sur le CODERPA, les CLIC (Comi- tés locaux d’information et coordination) et annonce une journée de travail et de convivialité préparatoire au congrès de la FSU.

• SNES Loiret : deux réunions à Orléans ouvertes aux retraités des syndicats de la FSU.

Fortes préoccupations à propos de la MGEN où il conviendrait de militer plus nombreux pour une pro- tection sociale tournant le dos à l’individualisation.

Accord général sur les propositions d’organisation des retraités dans la FSU faites pour le prochain congrès.

Textes préparatoires jugés difficiles d’accès, souhaits d’avoir une vision plus synthétique dans « alternatives économiques et sociales ».

• SNES Caen : assemblée académique d’automne, organisation dans les départements, répartition des tâches, première approche du congrès de la FSU et communication sur le thème du vieillissement en Basse-Normandie. Visite de l’écomusée du moulin de la Sée. Rendez-vous à l’assemblée générale FSU- retraités de début décembre.

• SNES Marseille : l’assemblée générale s’est tenue à Manosque, au lycée hôtelier. Assemblée générale combative avec des camarades soucieux de se faire entendre, de participer pleinement à la vie syndicale, d’être organisés dans la FSU avec les retraités dans d’autres syndicats.

• SNES Hérault : assemblée générale d’automne au lycée Loubatières d’Agde ; pouvoir d’achat, protec- tion sociale et organisation des retraités dans la FSU ont été traités et font l’objet de deux motions qui pré- parent les congrès à venir (réaffirmation de l’abroga- tion des lois Fillon et Douste Blazy, retour au code des pensions...). Visite guidée du musée de l’éphèbe du Cap-d’Agde, l’après-midi.

(1) Fédération européenne des retraités et personnes âgées.

(2) Loisir-solidarité-retraite, une association de retraités, proche de la CGT.

>

D ’ I C I , D E L À . . . E T D ’ A I L L E U R S

(suite)

Contacts retraités

SNES 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13

(en précisant le nom du destinataire) Tél. : 01 40 63 29 12

Secrétaires de catégorie :

Annie Clavel (annie.clavel@snes.edu)

Jacky Brengou Trésorier et trésorière adjointe :

Gérard Niot Geneviève Dubut

Renseignements sur les retraites

Secteur rémunérations Courriel : remunera@snes.edu

(15)

T

TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

Une nouvelle dégradation de nos régimes de retraite est annoncée pour 2008. Or la réforme Fillon réduit progressivement le pouvoir d’achat des retraités, de sorte que la situation de dépen- dance peut devenir dramatique. Sait-on que le prix de l’hébergement dans un EHPAD (Établissement héber- geant des personnes âgées dépendantes) atteint ou dépasse le montant de nos pensions actuelles (on ne trouve pas de place au-dessous de 1 700 € par mois en province et de 2 400 € en région parisienne) ? Dans leur quasi-totalité, les petits pensionnés ne peuvent y pré- tendre. Qu’arrivera-t-il à ceux qui n’auront pas l’heur de mourir en bonne santé ? Ils passeront à la charge de leur descendance, qui subit elle-même les amputations de pouvoir d’achat, les incertitudes de la précarité et sup- porte ses propres charges de famille. Accommodés à la sauce libérale, les rapports intergénérationnels vont tourner au dénuement général, voire au conflit ! Il est malheureusement douteux que les prochaines élections amorcent un virage antilibéral. La campagne des présidentielles repose sur l’orchestration média- tique de la personnalité du candidat ou de la candidate, elle n’associe pas les citoyens à la définition des pro- grammes politiques, elle ne renseigne guère les électeurs sur leurs contenus. Quant aux élections, elles présentent un caractère plébiscitaire (élire le président et ses dépu- tés-godillots). Autant de raisons pour que notre FSU manifeste toute sa force indépendante de proposition.

Les salaires et les pensions ou alloca- tions sont étroitement liés dans les équilibres sociaux. Prenons les conditions d’équilibre d’un régime de retraites par répartition ; elles correspondent à l’égalité annuelle : masse des cotisations collectées = masse des pensions versées. Plus précisé- ment, la relation s’écrit : taux de cotisation x salaire moyen x population active = pension moyenne x effec- tif des retraités.

Si, toutes choses égales par ailleurs, on augmente d’un même pourcentage les salaires d’un côté et les pensions de l’autre, l’équilibre est maintenu sans qu’il soit besoin de relever le taux de cotisation. On peut appliquer un rai-

sonnement similaire aux autres assurances sociales (maladie, chômage).

Pour les fonctionnaires, le raisonnement est analogue, mais porté au niveau du budget de l’État : l’élévation des revenus génère des rentrées fiscales plus abondantes – par l’imposition du revenu et la taxation de la consom- mation – qui permettent de payer des pensions élevées.

Et il est possible sans courir au désastre économique, il est à vrai dire nécessaire, d’augmenter salaires et pensions dans une forte proportion. En effet, le partage des richesses produites (PIB), qui s’opère entre les salaires (entendus au sens large, y compris les pensions) et les profits, s’est modi- fié depuis 1982 au préjudice des premiers ; leur part du PIB est tombée de 70 % à 60 %. Ces 10 % perdus représen- teront cette année 165 milliards d’euros, confisqués aux salariés pour gonfler les profits des actionnaires et les stock- options des hommes d’affaires, spéculer en bourse, finan- cer le Monopoly international des grandes firmes, préca- riser le travail salarié et maintenir le chômage à un taux élevé, développer un enseignement privé confessionnel, assujettir la science et la culture au profit, en résumé pour gaspiller les richesses et les compétences. Les sala- riés et pensionnés, s’ils réussissaient à améliorer très sen- siblement leurs revenus, stopperaient par là-même la gabegie éhontée à laquelle se livrent les néolibéraux.

Le prochain congrès de la FSU doit travailler à ce niveau d’ambition. Notre victoire sur le CPE prouve qu’une majorité réactionnaire d’élus ne peut pas tout se permettre contre le sentiment dominant du pays. Au référendum du 29 mai 2005 sur le TCE, la France labo- rieuse a refusé clairement l’absolutisme du marché. Les forces existent donc pour sortir du néolibéralisme. Il s’agit pour nous de passer à la construction d’une société qui respecte les retraités, ses anciens travailleurs, qui leur accorde une place et des revenus en rapport avec ce qu’ils ont apporté au pays par leur travail, une société enfin qui sache répondre – par la solidarité plutôt que par le marché – aux besoins nouveaux du grand âge et de la dépendance. Donnons à la FSU les objectifs de reven- dication et les moyens de lutte utiles pour un changement antilibéral de société. ■

ANDRÉ DELLINGER

19 octobre 2006

> L I B R E E X P R E S S I O N

À la croisée des chemins

Nous sommes à la croisée des chemins. Dans le sillage du MEDEF et de la Commission européenne,

on cherche à nous enfoncer dans une société néolibérale, marquée par la concurrence monopolistique,

l’individualisme substitué aux solidarités, l’aggravation des inégalités et la paupérisation du plus grand

nombre. À l’opposé, s’ouvre la voie d’une société solidaire moderne, fondée sur la devise républicaine :

Liberté, Égalité, Fraternité, une société issue de ces conquêtes sociales que les néolibéraux, ces zélateurs

du profit, méprisent sous le vocable « d’État-Providence ».

Références

Documents relatifs

diversité, la pauvreté d’une partie d’entre elles, et l’exi- gence de mise en place de services pour les personnes dépendantes; plus récemment encore ont été lancées

Les chances pour les personnes âgées dépendantes en Europe d’avoir un conjoint auprès d’elles sont bien plus élevées pour les hommes que pour les femmes mais cette tendance

Certes, certaines (pas toutes) des solidarités énumérées ci-contre feront l’objet d’attribution de points, mais selon les possibilités du budget de l’État, toujours

Le 3 septembre les présents à la réunion du 31août ont reçu une lettre de l’UCR-CGT indiquant que son BN approuvait l’objectif de réaliser un travail commun et la démarche du

Le nombre croissant des retraités, leur implication dans la vie sociale, le poids qu'ils représentent dans la société ainsi que les difficultés qu'ils rencontrent : tout concourt à

Il s’agit pour les S1 de prendre contact avec les organisations de retraités dans les départements pour commencer à construire des initiatives.. 4

D’ores et déjà, la FSU appelle les personnels à s’associer aux initiatives dans l’Éducation et dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, à assurer

Des réponses apportées par cette loi dépendra la qualité du système de soins et d’aides à la vie quotidienne qui sera organisé (ou non) pour accompagner et compenser la