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RETRAITÉS RETRAITÉS

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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SOLIDARITÉS

C ’est en plein conflit sur le CPE que le conseil d’orientation des retraites a remis au Premier ministre son troisième rapport, consacré aux projec- tions financières des régimes de retraite jusqu’en 2050.

Il est peu de domaines, où les décisions politiques sont précédées de prospectives à si long terme. Peu de surprise dans les conclusions dégagées: le financement des retraites est d’autant plus facile à assurer que le taux de chômage est faible.

S’inscrivant a priori dans la réglementation issue de la réforme de 2003, les rapporteurs n’ont pas moins jugé utile de tester des variantes en matière d’évolution des pensions, conscients que l’indexation de celles-ci sur les prix portait en germe la paupérisation des retraités, leur pouvoir d’achat étant main- tenu dans un environnement plus riche. Et de poser la question d’un retour à l’indexation des pensions sur les salaires.

Saurons-nous répliquer à ceux qui expliquent la précarité des plus jeunes par

« l’égoïsme » des plus âgés, occultant que le déséquilibre du partage des richesses de plus en indécent dans notre pays ne se fait pas entre générations, mais entre la rémunération du travail et celle du capital? Saurons-nous gagner l’augmentation du pouvoir d’achat de tous ?

L’unité des organisations, la solidarité des lycéens, des étudiants, des salariés et des retraités a été essentielle dans la victoire obtenue avec le retrait du CPE.

Ne dispersons donc pas nos forces. En se syndiquant, les retraités contribuent à construire des actions communes avec les actifs, sans en rabattre sur l’ex- pression de leurs revendications spécifiques. ■

FRÉDÉRIQUE ROLET cosecrétaire générale, ANNE FÉRAY secrétaire nationale

L A L E Ç O N

Cela releva tout à la fois de la per- formance lexicale et syntaxique et aussi de l’élasticité d’un triste contorsionniste: le Président fit une leçon... d’instruction civique.

Il annonça qu’il promulguait une loi qu’il ne fallait pas appliquer parce que son parti était en train d’en rédi- ger une autre pour remplacer celle- ci même qui n’existait pas encore et qu’il convenait donc de promulguer.

Ainsi a-t-on vécu en direct la fin du CPE : plus de deux mois d’interpel- lations, manifestations, perturba- tions, répressions pour ça !

Les retraités ont pris leur part dans ce succès, tout en sachant aussi que le contrat nouvelle embauche est encore là, l’apprentissage à 15 ans et le travail de nuit aussi. Le gouver- nement ne veut pas d’États géné- raux pour l’avenir des jeunes ? Qu’à cela ne tienne, ils auront lieu, avec une première étape le 10 juin à Paris à l’initiative du SNES et de la FSU, avec les jeunes qui ont répondu présents, la CGT, Solidaires, d’autres encore parmi les douze organisations anti-CPE qui les rejoindront.

Le 10 juin ! C’est aussi la journée d’action des collectifs de défense et de développement des services publics à l’appel de la FSU, de la CGT... de partis de gauche et d’as- sociations; des initiatives sont prises dans les différents départements.

Auparavant, le 8 juin, à l’appel de la Fédération européenne des retraités et personnes âgées, des actions se dérou- leront dans les départements à l’appel des Unions confédérales de retraités, de la FSU, de la FGR-FP sur le pou- voir d’achat et la perte d’autonomie.

Décidément, oui, le gouvernement doit compter avec les retraités et aussi avec la solidarité actifs-retraités.

Supplément à L’US n° 638 du 17 juin 2006 Supplément à L’US n° 638 du 17 juin 2006

RETRAITÉS RETRAITÉS

Ce supplément « retraités » est adressé à tous les syndiqués actifs ayant au moins 58 ans en 2006, celles et ceux qui s’approchent de la retraite ou la prendront à la rentrée. Plusieurs articles leur sont destinés, facilitant la transition et prouvant, si besoin était,

© Roger Vilá

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D É F E N D R E S E S D R O I T S

Les problèmes changent, le syndicat demeure utile

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À la veille de la retraite

Vérifier le dossier établi par l’administration, savoir où s’adresser pour retrouver des pièces manquantes, avoir une information précise sur ce que sera le montant de la retraite, faire corriger des erreurs ou prendre en compte des périodes contestées ou oubliées… Sur tous ces sujets, le SNES peut vous apporter une aide précieuse. Pensez à le consulter en temps utile, c’est-à-dire avant la décision définitive de l’administration qui déterminera le montant de votre retraite.

À la retraite

Finis les problèmes de mutation, de promotions, d’emploi du temps, de service, de première chaire... mais d’autres demeurent et de nouveaux se posent.

La question, lancinante, du pouvoir d’achat

Depuis la loi Fillon de 2003, le montant de votre pension évolue au rythme de la variation annuelle de l’indice INSEE des prix. Cette rupture de la continuité entre salaire et pension masque le choix d’une rupture de la solidarité entre actifs et retraités.

Les premières années d’application de la loi appor- tent un avantage aux retraités dont la pension croît plus vite que le salaire des actifs. Cela n’empêche

que, pour les uns et les autres, l’indice INSEE sous- estime la réalité de l’évolution des dépenses et entame, de façon différenciée mais générale, leur pouvoir d’achat.

À terme cette rupture enlève aux retraités toute

« retombée » des améliorations indiciaires que, d’une façon ou d’une autre, le gouvernement est contraint de concéder pour compenser cette éro- sion du pouvoir d’achat et la dévalorisation persis- tante du métier.

Imposer le rétablissement du lien entre salaire et pen- sion est une exigence forte du SNES qui, avec la FSU, continue de peser en ce sens dans toutes les négociations salariales.

Le recours, encore accru, à la protection sociale

Avec la loi Douste-Blazy ce sont de nouvelles dépenses qui ne sont plus prises en charge et déjà d’autres « pénalités » sont programmées pour celles et ceux qui doivent recourir à l’hospitalisation.

Dans tous les domaines il importe pour le(a) retraité(e) de faire de la prévention, c’est-à-dire de se préoccuper avant que les problèmes ne l’assaillent de la manière de les résoudre au mieux.

Là encore le SNES et la FSU mais aussi la Fédéra- tion générale des retraités de la fonction publique vous aideront et vous pourrez les aider en leur faisant part de vos difficultés mais aussi de vos suggestions.

COMME DES MOULES

Fonctionnaires : propos de Villepin « regrettables » et « méprisants ».

Le secrétaire général de la FSU, premier syndicat de l’Éducation, Gérard Aschieri, a jugé vendredi « regrettables » et « méprisants » les propos de Dominique de Villepin sur les fonctionnaires, les jugeant « révélateurs » d’une « idéologie où fonctionnaire égale paresseux et inutile ».

Alors que plusieurs photographes l’attendaient dans la cour de l’Hôtel Matignon, le Premier ministre leur a lancé en souriant : « Vous auriez dû venir avec nous, on a fait une belle ballade ! Vous êtes là comme des fonction- naires, comme des moules accrochées au rocher. Allez, salut ! » […]

Le leader de la FSU estime que ces propos sont « révélateurs d’un état d’esprit, d’une idéologie où fonctionnaire égale paresseux et inutile, d’une idéologie où l’existence de garanties, de stabilité n’est pas perçue comme un gage d’efficacité (...) mais plutôt comme la mère de toutes les paresses ».

RETRAITÉS RETRAITÉ

© Roger Vilá

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Poursuivre une activité sociale La très forte progression du nombre des retraités pose au syndicalisme comme à la société des ques- tions nouvelles. Leur disponibilité accrue, leur expé- rience sont des atouts considérables pour ouvrir de nouvelles perspectives.

De la vie associative au bénévolat, de l’investis- sement dans les mandats électifs à la création de nouveaux champs d’activité dans la culture, les loisirs... les potentialités sont considérables.

S’inscrire dans des démarches déjà engagées, en inventer de nouvelles, contribuer à anticiper les évolutions, autant de domaines où la réflexion collective dans le syndicat demeure l’un des leviers d’une permanente cure de jouvence. ■

PIERRE TOUSSENEL

P E N S I O N

Futurs retraités, pensez à...

On trouvera, ci-dessous, quelques consignes « techniques » pour aider chaque futur retraité dans les démarches à accomplir et les précautions à prendre au moment du passage à la retraite.

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Vous allez recevoir désormaisune seule fois par an votre bulletin de pension. Les ancien(ne)s retraité(e)s le reçoivent en février, au moment de l’ajustement annuel. Au verso du bulletin est indiquée la date mensuelle de l’envoi de votre pension par le Trésor public de votre département de domicile, dans la quasi-totalité des cas. Cette pension est ver- sée à terme échu ; vous n’aurez plus de prélèvement pour la retraite, ni pour la contribution solidarité.

Dès que vous aurez votre titre de pension : véri- fiez-le ; si vous constatez des erreurs ou des oublis dans le calcul des trimestres validés, des bonifica- tions éventuelles, du taux qui vous est attribué, vous avez un an en principe pour contester. Res- pectez les dates limites indiquées.

Nous avons été informés récemment par des retraités que les trois années d’IPES qui sont reconnues comme années de stage à temps complet depuis 1960 ne l’avaient pas été. Vérifiez bien si vous êtes concerné.

La loi d’août 2003 a créé des situations nouvelles qui ne sont pas encore toutes réglées. Tel est le cas pour la validation des services de non-titulaire à temps incomplet, de la reconnaissance de bonifi- cations pour enfant liée à cette validation. N’hési- tez pas à nous écrire si tout n’est pas clair pour vous. Une fois ces situations réglées, prévenez le Service des Pensions afin que la modification de votre taux de pension intervienne rapidement.

Si vous avez 60 ans au moins, et si vous n’avez pas

demandé à percevoir plus tard les sommes dues au titre de la retraite additionnelle (cf. L’US supplément

« Salaires » au n° 633 du 2 mars 2006), vous pou- vez recevoir en capital ce montant : il varie avec l’âge, et un système de surcote est prévu. Si vous liquidez à 60 ans, vous percevrez 106 euros, à 64 ans 112 euros.

Vous relevez d’autres régimes : certains trimestres n’ont pu être validés pour votre pension civile ; ils

ÉS RETRAITÉS RETR

© Roger Vilá

© Roger Vilá

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R E V A L O R I S A T I O N

Loi du 21 août 2003

Le Courrier du Retraité, bulletin de la FGR-FP traite (n° 124, p. 6) de l’intégration des instituteurs et PEGC retraités respectivement au corps de professeurs des écoles et à la hors-classe, suite à la revalorisation de 1989. Des camarades retraités du SNES, avant 1989, et privés de cette revalorisation, ont réagi à cet article. On trouvera, ci-dessous, le courrier qu’Anne Féray, secrétaire nationale, leur a adressé.

Voici ce que dit la loi

du 21 août 2003 à l’article 66 IV :

« Des décrets en Conseil d’État prévoient, selon les conditions fixées à l’article L.16 du Code des pensions civiles et militaires de retraite dans sa rédaction antérieure au 1erjanvier 2004, la révision des pensions concédées aux fonctionnaires et à leurs ayants cause à la date de suppression de leurs corps ou grades lors- qu’une réforme statutaire, intervenue avant le 1erjan- vier 2004, a décidé leur mise en extinction.

La révision des pensions s’effectue selon les règles du classement à l’échelon comportant un indice égal ou, à défaut, immédiatement supérieur à celui pris en compte pour le calcul de la pension. Il n’est pas tenu compte de l’ancienneté acquise dans l’échelon par les intéressés à la date de radiation des cadres.

La révision des pensions des ayants cause intervient dans les mêmes conditions. »

On peut être surpris que le bulletin de la FGR ne s’in- téresse donc qu’à une partie des corps concernés.

Les instituteurs retraités seront assimilés professeurs

des écoles lorsque le corps sera éteint effectivement.

Le bulletin de la FGR signale le risque de retard par rapport à l’annonce de 2007. Retard probable du ministère, mais aussi difficultés car un certain nombre de collègues instituteurs ne trouvent pas d’avantages à être intégrés du fait des modalités de reclassement (à indice immédiatement supérieur à celui qu’ils déte- naient) et de la suppression de l’avantage logement.

L’assimilation, lorsqu’elle se fera, apportera aux instituteurs retraités un gain de 16 points d’indice car ils seront reclassés au 8eéchelon de la classe normale des PE (IM 530), alors que le 11eéchelon des ins- tituteurs est doté de l’indice 514.

Les certifiés retraités en 1989 ont bénéficié dès cette date d’une majoration de 15 points. Cette disposition n’était pas incluse dans le projet initial du ministère ; en effet L’US n° 212 du 5 avril 1989 la présente parmi les mesures actées par le ministère le 20 mars.

Elle n’avait en outre rien d’automatique, n’étant pas prévue dans le Code des pensions, elle a dû faire l’ob- jet d’une décision législative particulière. Si la reven- relèvent du régime général (CNAVTS) ou d’autres

et de régimes complémentaires comme l’ARRCO, l’IRCANTEC. Il vous revient d’accomplir les démarches nécessaires, soyez attentifs(ves) aux informations syndicales concernant l’IRCANTEC.

L’introduction en 2006 de la décote nécessite une coordination des différents régimes, encore mal assurée, particulièrement pour celles des mères qui

ont droit à la majoration de leur durée d’assurance au titre du régime général. N’hésitez pas à faire vérifier votre situation par le SNES.

Pensez à prévenir la MGEN de votre département de résidence, de votre nouvelle situation pour que les prélèvements et votre couverture mutualiste ne s’ar- rêtent pas à la retraite. Joignez le ou la trésorier(e)

«Retraités» de votre département début septembre pour vous acquitter (prélèvement automatique ou autre) de votre cotisation syndicale qui, en plus de la presse habituelle vous permet de recevoir les supplé- ments L’US Retraités et Le Courrier du retraité, organe de la FGR-FP, à laquelle vous adhérez en même temps qu’au SNES et dont la cotisation est comprise dans votre cotisation syndicale.

Demandez également à la section académique ou départementale le premier supplément L’US Retrai- tés: vous ne serez pas encore dans le fichier retraités.

Bonne retraite ! ■

ANNIE CLAVEL, MADELEINE LAGANE

POUR LES FUTURS RETRAITÉS DE 58 ANS ET PLUS

Si vous avez reçu un relevé de carrière avant 2004, ou si vous n’en avez pas reçu, demandez-le avant de déposer votre demande de départ à la retraite pour mieux vérifier les modifications apportées par la loi de 2003 sur votre éventuel taux de pension. Ce relevé doit vous être envoyé par le rectorat quand vous atteignez 58 ans.

Pensez à demander à la CNAVTS (01 55 45 50 00) et à l’IRCANTEC (02 41 05 25 25) le relevé de vos trimestres ou de vos points, si vous avez exercé en tant que non-titulaire, peu ou prou.

F U T U R S R E T R A I T É S , P E N S E Z À . . . (suite)

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RETRAITÉS RETRAITÉ

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dication d’un recylindrage du corps des certifiés aboutissait, la transposition aux retraités devrait effectivement être traitée spécifiquement. C’est le sens de la phrase des motions de congrès pour « la traduction de ses mesures an faveur des retraités ».

Contrairement à l’idée si aisément répandue, il n’est pas juste de considérer que le SNI-PEGC ait mieux défendu les instituteurs que le SNES les certifiés.

La volonté de dissocier l’évolution des pensions de la rémunération des actifs est l’aboutissement d’une politique en germe dans la forme de la reva- lorisation de 1989. Il y a eu ensuite les décrets Bal- ladur de 1993, puis la circulaire « Sarkozy » de 1993, alors ministre du Budget, indiquant que toute assimilation devait se faire à l’indice immédiatement supérieur. Cela s’est appliqué de la sorte lorsque le corps des conseillers d’éducation a été éteint, ou celui des PLP1.

Nous avons donc en face de nos revendications une logique contraire. Cette remarque ne nous pousse pas à renoncer, mais la lucidité est nécessaire. ■

ANNE FÉRAY

DÉPART PLUS TARDIF POUR LES GÉNÉRATIONS NÉES

ENTRE 1945 ET 1974

Les premiers effets de la réforme des retraites intervenue en 1993 se font sentir : écart croissant entre le revenu du travail et la pension de retraite et surtout départs plus tardifs en retraite des baby boomers.

Les réformes de 1993 et 2003 amènent une partie des salariés à liquider leurs droits à la retraite de plus en plus tard, ce qui n’empêche pas une hausse de l’écart entre revenus d’activité et pensions de retraite, indique l’INSEE, dans son édition 2006 des « Données sociales ».

L’INSEE a établi des projections pour trois générations: celles nées entre 1945 et 1954, entre 1955 et 1964 et entre 1965 et 1974.

Premier constat : « l’allongement des études et les changements législatifs (réformes de 1993 et 2003, ndlr) devraient amener les individus à liquider leurs droits de plus en plus tard», indique l’INSEE.

Ainsi les fonctionnaires de la génération née entre 1945 et 1954 partiraient en moyenne 1,6 an plus tard qu’ils ne l’auraient fait sans la réforme 2003, et les salariés du privé 0,4 an.

De même, les fonctionnaires des deux générations suivantes partiraient 2,2 ans plus tard, et pour le privé 0,8 an. Toutefois, ce report ne concerne que trois individus sur cinq dans le public et deux sur cinq dans le privé.

C O M M U N I Q U E D E P R E S S E F S U

Retraités dans l’action le jeudi 8 juin

Dans l’ensemble des paysde la Commu- nauté Européenne, les politiques libérales conduisent de fait à une baisse aggravée du pouvoir d’achat des retraités et des personnes âgées. Les situations de grande pauvreté avec leurs conséquences : difficul- tés de logement, de recours aux soins, de vivre décemment... se multiplient. L’insuffisance des structures d’hébergement s’ajoute à ce constat. Cer- taines des réponses apportées – allongement du temps de travail, cumul emploi/retraite... – ne sont que des moyens de peser sur le marché du travail et les rémunérations des personnels actifs.

Une politique ambitieuse en direction des retraités et personnes âgées, dont la prise en charge de la perte d’autonomie est l’un des aspects, reste à construire.

La Fédération européenne des retraités et personnes âgées (FERPA) qui avec le CNRPA avait émis un avis très critique sur les orientations de Bruxelles face aux « changements démographiques » appelle à se mobiliser dans la période du 29 mai au 15 juin dans l’ensemble des pays, notamment avec des manifes- tations ou rassemblements le 8 juin dans notre pays.

La FSU – avec la FGR-RP, l’ensemble des UCR de retraités –, a largement contribué au succès des actions menées ces derniers mois dans notre pays, notamment à l’occasion de la semaine bleue. Le gou-

vernement, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, est resté sourd aux demandes.

La FSU appelle ses militants à prendre toute leur place dans la préparation des initiatives unitaires et à contribuer à l’élargissement des mobilisations. ■

PARIS LE 17 MAI 2006

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ÉS RETRAITÉS RETR

© Roger Vilá

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U N N O U V E A U C O N C E P T

Retraites et retraités européens

Tel était le thème retenu pour le 13eForum retraite organisé à Bordeaux le 31 mars 2006 par la Caisse des Dépôts et Consignations. Il s’agissait de nourrir la réflexion sur les réformes en cours ou à venir.

Dans ces débats, plusieurs questions ont été abordées.

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Le concept de retraite « adéquate » Ce concept est issu de rapports internationaux et de la commission de Bruxelles sous l’intitulé : régimes de retraites adéquates et viables.

Il faut, à la fois, prévenir l’exclusion sociale, per- mettre le maintien « dans une mesure raisonnable » du niveau de vie après retraite, promouvoir la soli- darité intra et intergénération.

Quelle définition peut-on donner de la retraite adéquate ? (Patrick Artus, Ixis-CI Bank)

C’est celle qui permet de concilier équité et effica- cité tout en étant « finançable ».

Équité : le revenu doit être convenablement réparti entre les générations et entre les catégories sociales à l’intérieur d’une génération.

Efficacité macroéconomique : une retraite adé-

quate par la nature de son financement ne doit pas générer des effets négatifs sur l’épargne, l’inves- tissement, la pression fiscale et la compétitivité.

Solvabilité : une retraite adéquate doit être finan- çable, la solvabilité dans le temps doit être assurée.

Équité et efficacité sont difficilement conciliables.

Ainsi en France, le poids du financement des retraites par répartition, le poids de la fiscalité ont un effet négatif sur l’épargne, l’investissement et donc la compétitivité.

L’adéquation de l’âge du départ à la retraite (Didier Blanchet, INSEE)

Deux questions principales se posent :

• le taux de remplacement, quel niveau, jusqu’à quel point le décrochage est-il acceptable ?

• l’indexation après la liquidation, quelle voie médiane entre prix et salaires retenir ?

À quel âge la retraite « adéquate » doit-elle inter- venir ? Quel est l’âge qui permet d’assurer un taux de remplacement viable ? Une réflexion devra être menée sur les notions d’âge adéquat et de durée de retraite adéquate. En conclusion, selon Didier Blanchet, il n’est pas anormal qu’il s’ajuste à l’espérance de vie.

Quelle retraite pour les agents publics européens ?

Nature et évolution des régimes européens (Gérard Cornilleau, OFCE)

Ce qui structure ces régimes ce sont les statuts : au système d’emploi correspond un régime commun privé-public (Danemark, Royaume-Uni, Suède, Irlande), au système de carrière correspondent les régimes spéciaux (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Grèce par exemple).

Dans tous les pays (privé et public) on cherche à réformer pour stabiliser les taux de prélève- ment. Il faut donc reculer l’âge de la retraite pour tenir compte de l’allongement de la durée de la vie, réduire le taux de remplacement, déve- lopper l’épargne individuelle. Partout la réforme vise à harmoniser les régimes privés et publics, cependant peu de pays ont opté pour un régime uniformisé.

RETRAITÉS RETRAITÉ

© Roger Vilá

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Uniformisation des régimes (Edward Whitehouse, OCDE)

L’intervenant développe les arguments en faveur de l’uniformisation : le dualisme empêche les écono- mies d’échelle, freine la mobilité entre privé et public, n’est pas équitable, n’est pas transparente.

Les régimes spéciaux pèsent lourdement sur la fis- calité, ils sont rigides.

En conclusion, selon les principes chers à l’OCDE, un régime national unique permettrait de régler les questions structurelles importantes comme la fis- calité, serait plus efficace, plus équitable et aug- menterait la flexibilité du marché du travail.

Point sur la réforme Fillon

(D. Leclerc, sénateur de l’Indre-et-Loire, président de la commission du Sénat qui suit les réformes de retraites)

L’application de la loi est très loin d’avoir tout réglé, en particulier l’adaptation des retraites aux possibilités financières.

Prochaine étape 2008; un ajustement à court terme ne suffira pas, il faudra une réforme de fond.

Quelques réflexions sur ce forum Ce n’est pas une surprise, les intervenants ont tous développé les thèses libérales à l’honneur en Europe.

L’allongement de la durée de la vie, la faiblesse du nombre de cotisants imposent :

• de retarder l’âge du départ à la retraite ;

• d’abaisser les taux de remplacement ;

• et pourquoi pas de faciliter le cumul emploi- retraite pour compenser les faibles ressources des retraités (exemple du Canada).

DOSSIER MÉDICAL PERSONNEL

Le dernier numéro de L’US Retraités s’interrogeait sur le DMP qui aurait dû être généralisé en 2007 et constituait une pièce maîtresse de la « réforme Douste-Blazy ».

Nos lecteurs-camarades sont invités à lire l’article suivant, à en défricher le sens : le moins que l’on puisse dire c’est qu’il va falloir être expert en informatique pour s’y retrouver ou tout simplement syndicaliste pour conclure une fois de plus que les intérêts privés priment sur les questions de santé…

Le conseil d’administration du Groupement d’intérêt public (GIP) chargé de mettre en place le Dossier médical personnel (DMP) a adopté, le 5 mai, une nouvelle ligne stratégique permettant de définir le scénario de généralisation du DMP d’ici 2007, a indiqué le nouveau directeur du GIP, Jacques Sauret, élu lors de ce CA en remplacement de Jacques Beer-Gabel, démissionnaire le mois dernier. Selon lui, jusqu’ici

« des expérimentations étaient bien engagées, mais il n’y avait pas vraiment de scénario de générali- sation ». Le CA a notamment confirmé qu’« en 2007, toute personne qui le demande pourra ouvrir un DMP qui soit conforme à la loi, via un portail Internet », dont l’adresse n’a pas encore été définie. « La Caisse des dépôts et consignations va prendre en charge tout ce qui est purement régalien : accès portail – pour qu’il y ait une seule adresse URL – identification des patients, authentification du professionnel de santé qui se connecte au DMP, gestion des droits, consignation des DMP des personnes décédées, etc. », a expliqué M. Sauret. Le patient pourra choisir entre plusieurs hébergeurs de données informa- tiques. Toutefois, après un appel d’offre, un hébergeur dit « de référence » sera retenu afin de déterminer le prix de revient de chaque DMP pour les pouvoirs publics. Le GIP souhaite qu’il soit inférieur à 10. Dans l’ensemble des pays de la Communauté euro- péenne, la même politique libérale conduit à une baisse aggravée du pouvoir d’achat des retraités et personnes âgées.

La Fédération européenne des retraités et personnes âgées (FERPA) appelle à se mobiliser dans la période du 29 mai au 15 juin.

Le 8 juin, la FSU – avec la FGR-FP et l’ensemble des UCR de retraités – appelle ses militants à prendre toute leur place dans les rassemble- ments organisés.

JACKY BRENGOU

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© Roger Vilá

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R E T R A I T É S A U N I V E A U E U R O P É E N

La FERPA (1)

Issue de la CES, dès 1988, la FERPA (fédération européenne des retraités et personnes âgées) fut réelle- ment fondée en 1993.

En sont membres tous les syndicats – une cinquantaine – regroupant les retraités syndiqués des confédérations elles-mêmes membres de la CES(2), c’est-à-dire pour la France les UCR de la CGT, CFDT, UNSA...

Un statut d’observateur peut être attribué à « toute orga- nisation démocratique et représentative qui défend les intérêts des retraités et personnes âgées ». Existe égale- ment un « comité des femmes », lieu d’échanges, d’ex- périences et de connaissances des actions menées en faveur des femmes âgées et qui élabore des propositions soumises à la FERPA.

Au total la FERPA revendique une dizaine de millions de retraités adhérents, répartis en Europe, où l’on compte plus de 60 millions de retraités et personnes âgées.

L’objectif premier de la FERPA est de voir reconnu à tous les niveaux, et particulièrement européen, le droit à la participation active des retraités et personnes âgées aux processus décisionnels ; elle affirme sa volonté de défendre les systèmes de santé publique, les retraites par répartition, la prise en charge de la dépendance...

Parmi les initiatives récentes, on soulignera l’avis cri- tique émis en juillet dernier, sur le Livre vert de la Commission européenne : « Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre géné- rations » (L’US Mag, supplément au n° 630), la lettre ouverte aux députées européennes à l’occasion du 8 mars 2006, attirant leur attention sur la situation des millions de femmes retraitées et âgées d’Europe, sur leur

diversité, la pauvreté d’une partie d’entre elles, et l’exi- gence de mise en place de services pour les personnes dépendantes; plus récemment encore ont été lancées des initiatives sur le pouvoir d’achat des retraités et la prise en charge de la perte d’autonomie ; les unions confé- dérales de retraités et la FGR, en France, qui ont déjà lancé des actions sur ces sujets, relaieront cette quinzaine d’action de la FERPA avec des rassemblements, mani- festations dans les départements le 8 juin 2006. Le SNES et la FSU prendront leur place dans ces rassem- blements, au niveau départemental, national.

Présent dans la CES, via le CSEE (Comité syndical européen de l’Éducation) dont il assume une vice-pré- sidence avec Odile Cordelier, le SNES n’est pas dans la FERPA où sont les fédérations ou confédérations membres de la CES. Il serait temps que des évolutions interviennent, que la FSU trouve enfin sa place dans les structures syndicales européennes et mondiales, celle des retraités comme les autres. C’est le souhait que le SNES a formulé après le référendum du 29 mai dernier, « notre syndicalisme doit donc continuer à s’intéresser de près à l’Europe, bien mieux qu’il ne l’a fait par le passé. En commençant par se tourner, dès maintenant, vers les mouvements syndicaux européens... » (L’US n° 620) : c’est le sens de la lettre ouverte aux syndicats euro- péens de juin 2005 qui garde toute son actualité, y com- pris bien sûr pour les retraités. ■

ANNIE CLAVEL

(1) Fédération européenne des retraités et personnes âgées.

(2) Confédération européenne des syndicats.

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S U R L E S R A I L S

L’organisation des retraités dans la FSU

Si dans de nombreux départementsla voix des retraités de la FSU se fait entendre aux côtés de celles des unions de retraités, tout comme dans la FGR-FP, il n’en est pas de même partout, notamment au niveau national. La préparation du Congrès national de la FSU (janvier 2007) ouvre la possibilité, confor- mément au mandat du précédent congrès, d’« exami- ner toute évolution de l’organisation sectorielle des retraités ». Il s’agit, ensemble, avec les retraités des autres syndicats de la FSU, de franchir une étape.

Le grand nombre de syndiqués qui vont prendre leur retraite, les questions nouvelles qui se posent doivent aider à la construction, avec les actifs, d’un syndicalisme des retraités. La FSU ne peut rester absente du monde

des retraités, de leurs organisations, des interventions auprès des pouvoirs publics. Dans chaque département comme au niveau national, une structure de la FSU doit regrouper les retraités adhérents des différents syndicats de la fédération, leur conférer un « label » vis-à-vis des pouvoirs publics et des autres organisations.

Un tel projet a recueilli l’avis unanime de l’AG annuelle des retraités du SNES, il est partagé dans de nombreux départements. Plusieurs Conseils délibéra- tifs fédéraux départementaux (CDFD) se sont déjà prononcés pour la création de telles structures. Le congrès de la FSU est sur ses rails! Nous y reviendrons longuement fin août début septembre. ■

ANNIE CLAVEL

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RETRAITÉS RETRAITÉ

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T R A N S I T I O N H A R M O N I E U S E

La retraite... un vrai projet de vie !

Le groupe de travail « emploi des seniors » du Conseil d’orientation des retraites a présenté

un dossier important et intéressant sur la « gestion d’une transition harmonieuse entre travail et retraite, un facteur indispensable de la qualité de la retraite ». En voici les données essentielles :

Qu’est le troisième âge aujourd’hui ? Cette notion est tout à fait dépassée de nos jours où l’espérance de vie a augmenté de près de 20 ans depuis l’après-guerre. Actuellement, il y a, en géné- ral, trois périodes dans la vie d’un senior retraité sauf accidents de santé :

• une période de retraite active de l’ordre d’une quinzaine d’années ;

• une période « de retraite de sa retraite » avec un repliement sur la sphère familiale et des activités per- sonnelles ;

• une période du grand âge voire de dépendance.

Les représentations des retraités sont très souvent négatives dans la société actuelle : la publicité et le jeunisme ambiant, le racisme anti-vieux, le sen- timent d’une classe de privilégiés, le déficit de la Sécurité sociale, le malaise des organisations syn- dicales à l’égard des retraités... Tout concourt à cette exclusion intergénérationnelle à l’opposé des modèles culturels traditionnels, sauf dans le monde politique où le modèle gérontocratique reste soli- dement ancré !

Ces différents facteurs ne favorisent pas la transition travail/retraite.

Comment se fait la transition travail/retraite ?

Suivant les conditions économiques, sociales et familiales et les tempéraments, les nouveaux retrai- tés réagissent différemment :

• soit ils ne changent pas vraiment leur mode de vie ; ils s’investissent dans des activités de même type que leurs anciennes activités professionnelles, au même rythme, avec le même type de pouvoir et de reconnaissance d’eux-mêmes par la société.

Cette simple reproduction de leur vie d’actif peut être le moyen de refuser le vieillissement, une fuite en avant ou au contraire le moyen de se bâtir un nou- vel équilibre et une nouvelle identité ;

• soit ils choisissent, après un certain temps de réflexion, des activités plus hédonistes ou socia- lement utiles en utilisant leurs compétences. Cette transposition suppose une capacité de sociabilité acquise tant dans les univers professionnels qu’extra- professionnels ;

• soit ils veulent une rupture totale avec leurs

anciennes préoccupations d’actifs. Ils choisissent alors des activités totalement différentes, soit prio- ritairement hédonistes, soit centrées sur des activi- tés familiales ou de proximité, soit des activités plus structurées (engagement associatif, politique...) ;

• soit ils n’arrivent pas à faire la transition; ils assu- rent souvent que tout va bien mais c’est l’angoisse existentielle qui occupe complètement le sujet.

C’est alors soit l’inoccupation totale, soit la sous- occupation qui révèle de toute façon un état proche de la déprime.

Que révèlent ces différents comportements ?

Le départ à la retraite modifie l’identité de la personne et aboutit à une réflexion sur le temps qui passe.

Certes le nouveau retraité se réjouit de pouvoir gérer son temps comme il l’entend : il a enfin du temps disponible pour faire ce qu’il lui plaît. Les jeunes retraités sont souvent agacés par cette ques- tion répétée inlassablement par ses proches: « Alors, qu’est-ce que tu fais maintenant ? » En effet les questionneurs semblent vouloir connaître la nouvelle identité du futur retraité qui est troublé, voire agacé

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par ce questionnement l’apparentant à une catégo- rie de personnes sans occupation, sans identité propre.

Le passage à la retraite est un processus de deuil nécessaire qui permet de continuer à vivre même si son corps est plus fragile, plus fatigable qu’autre- fois. C’est souvent aux alentours de la retraite que l’on enterre le dernier de ses parents : on entre alors symboliquement en première ligne avec la mort.

Certes le destin de chaque être humain est la mort.

La retraite mène inexorablement à la vieillesse et rapproche les « seniors » de cette échéance fatale.

Le retraité doit faire le deuil de toutes ces pertes et investir d’autres choses.

Cet investissement est indispensable pour garder ce plaisir de vivre. Le désir est indestructible ; faut- il encore vouloir trouver l’objet de ce désir. Pour bien vivre sa retraite, investissons-nous, inves- tissons des objets symboliques pour continuer notre vie avec plaisir et amour.

La retraite, un vrai projet de vie L’entrée en retraite est donc bien un tournant de la vie, un passage. Quelques pistes pour que ce passage soit bien vécu et fécond :

• faire le bilan positif de sa vie passée pour faire le deuil de ce que l’on a raté ;

• approfondir son identité propre ;

• faire une projection de ce que pourrait être cette nouvelle vie ; explorer ce qui pourrait être un nou-

veau projet : vie familiale, nouvelles études, enga- gements sociaux bénévoles, loisirs...

Pour que ce projet existe, la commission insiste sur la place et le poids du travail, et tout particulièrement l’impact de la dernière partie de la carrière pour que s’effectue harmonieusement cette transformation identitaire. Il faudrait donc « repenser les conditions et le processus de préparation à la retraite et amor- cer un débat sociétal sur la qualité et la place des retraités dans la société ».

Actuellement, les nouveaux retraités se débrouillent comme ils peuvent pour gérer leur nouvelle vie.

Des informations parcellaires leur sont données sur les droits à la santé, l’héritage, la prise en charge de leurs obsèques... par les médias, la publicité, des coups de fils d’assurances diverses mais peu de renseignements sur leur nouveau statut sociétal.

Ceux qui avaient déjà des occupations ou des enga- gements extraprofessionnels avant leur départ en retraite peuvent mieux tourner la page. L’investis- sement bénévole dans des associations, sans deve- nir un modèle obligatoire et unique, leur donne la reconnaissance de leur utilité sociale.

Le COR* donne quelques données sur les retraités et le bénévolat : un taux de bénévolat de 29 % des 60/69 ans, une augmentation de 30 % du taux d’ad- hésion entre 1997 et 2002, 15 % des retraités sont élus dans l’équipe dirigeante de l’association (ce sont, bien sûr, majoritairement les hommes qui occupent ces fonctions) ; les associations de type conviviales sont choisies par 50 % des retraités.

Il en conclut que « la place des retraités dans la vie associative constitue des enjeux forts à la fois pour eux et pour la vie associative, et plus glo- balement pour le renforcement du lien social, puisque l’on peut considérer que la qualité et l’intensité de la coopération intergénérationnelle sont d’excellents baromètres de l’état du lien social et de la solidarité ».

Ce travail, présenté en 2005 pour le COR par Domi- nique Thierry, vice-président de Développement et Emploi et de France Bénévolat, est certes fort inté- ressant mais à quoi aboutira-t-il avec la politique du gouvernement actuel ?

Dans le secteur des professions de l’Éducation nationale, les décisions prises sur les déroulements de carrière l’allongement du temps de travail, les suppressions ou les diminutions des aménage- ments de fins de carrière n’augurent rien de très

positif. ■ FRANÇOISE GROSMANN

* COR : Conseil d’orientation des retraites

L A R E T R A I T E . . . U N V R A I P R O J E T D E V I E ! (suite)

L’ÉCART D’ÂGE ENTRE CONJOINTS S’EST RÉDUIT

L’écart d’âge entre conjoints passe de 2,8 ans en moyenne pour les unions formées dans les années cinquante à 2,3 ans pour celles formées dans les années quatre-vingt-dix. En 1999, dans trois couples sur dix, les deux conjoints ont « le même âge » : ils sont nés la même année ou deux années consécutives. Dans six couples sur dix, l’homme est plus âgé que sa conjointe.

Le cas où la femme est la plus âgée concerne seulement un couple sur dix.

Pour une femme, se mettre en couple jeune augmente les chances que son conjoint soit nettement plus âgé qu’elle. À âges de fin d’études et de mise en couple donnés, les femmes n’étant pas encore entrées dans la vie active se mettent davantage en couple avec un homme bien plus âgé. À l’inverse, autant pour les hommes que pour les femmes, l’écart d’âge est d’autant plus faible que le niveau d’études est élevé. Les inactives sont celles qui ont le plus de chances d’avoir un conjoint dont l’âge est bien plus élevé que le leur. De même, les femmes de nationalité étrangère représentent avec leurs conjoints des écarts d’âge plus élevés que les femmes françaises : 4,4 années contre 2,7.

Suite à une rupture d’union, les hommes et les femmes qui se remettent en couple et ont déjà des enfants ont plus souvent des conjoints plus âgés.

Mélanie Vanderschelden, division Enquêtes et études démographiques, INSEE

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De Nicole de Paris, préparant sa retraite Je sais que de nombreux collègues souhaitent « tourner la page ». J’aurais plutôt envie d’être utile. À des jeunes ? Pourquoi pas une aide, un passage de relais à de jeunes collègues : transmettre du savoir, du savoir-faire, des expériences... Peut-être dans un cadre syndical ? Je ne sais si ce genre de projet trouverait un écho auprès d’une sec- tion retraités du SNES ? Bref, c’est à suivre... Je pense que le grand nombre de retraités des années à venir sera intéressant à observer. Quel « accompagnement syndi- cal » ? Pour quels projets? Certes la lutte pour conserver un pouvoir d’achat (livres chers, voyages... et plus tard frais médicaux, etc.) est décisive. Cependant, peut-être y a-t-il place pour des initiatives différentes ?

De Jacques Mancione de Bordeaux Le supplément retraités de L’US, c’est un document particulièrement important et intéressant.

J’aimerais recevoir ces publications au titre de la FSU Gironde car nous essayons de maintenir sur pied un collectif retraites/retraités et nous manquons bien sou- vent d’informations, mais il faudrait que je sois retraité!

Par ailleurs, dans la mesure où la FSU ne dispose pas de ce type de publication, sans aucun doute serait-il utile de réfléchir soit à envoyer aux SD la publication du SNES soit à transformer la publication SNES en publication FSU.

De Lucien Ruth du Gard

J’ai demandé à Henri Jabot d’assumer le secrétariat, mais je reste au bureau de la section des retraités, pour aider mes collègues à la mesure de mes moyens, et continuer à profiter de l’aide et des informations de tous (du bureau national en particulier !).

Merci à Lucien, bon passage de témoin ! Du SNES Retraités Rhône

Compte rendu de l’AG retraités de la FSU du Rhône : examen des problèmes d’actualité, du pouvoir d’achat et du niveau de vie des retraités, du logement... et aussi évocation de l’organisation des retraités dans la FSU, son articulation avec la FGR et les UCR.

Du SNES Pays-de-Loire

Publication académique d’un «spécial retraités» – un article sur le chèque emploi services universel est dans cette US – qui aborde de nombreux thèmes (protection sociale, retraités et vie syndicale...). Contacter Gérard Roulic pour le recevoir (SNES, 15, rue Dobrée, 44100 Nantes).

Des Alpes-Maritimes

Réception du bulletin de mars : comptes rendus des diverses réunions, dont l’AG de janvier animée par

P. Toussenel et qui a connu une grande affluence; fonc- tion publique, protection sociale, place des retraités dans le SNES, syndicalisme européen, organisation des retraités dans la FSU étaient à l’ordre du jour.

De la Loire

Des nouvelles de la section départementale SNES (effec- tifs syndiqués, réunions annuelles, solidarité, fonctionne- ment...). Une attention particulière est portée aux nou- veaux retraités; les contacter avant la retraite, préparer la retraite? Annonce d’une AG, le 11 mai, suivie d’un déjeu- ner et de la visite du « Couvent » de Lavier sur Chazelles.

De la Haute-Savoie

J.-C. Lardeau adresse le tract intersyndical appelant tous les retraités à se rassembler le 30 mars devant la préfecture d’Annecy, dénonçant le mépris des pouvoirs publics à l’égard des retraités et personnes âgées et réaffirmant leur attachement à la solidarité intergénéra- tionnelle. La FSU est partie prenante de l’action ainsi que la FGR qui rappelle l’ensemble des revendications actuelles des retraités (loyers, protection sociale, pensions, services publics...).

Rassemblement en salle et conférence de presse prévus pour le 8 juin, action européenne des retraités.

De la Drôme

Réception de La lettre du Coderpa 26 : composition du Coderpa, désignation de commissions – vie sociale, hébergement, soutien à domicile, information, présen- tation du schéma gérontologique... Transmission de M.-A. Benchetrit, du SNES, responsable Information.

Du Morbihan

Notre camarade J.-C. Pouliquen informe des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre et le fonctionne- ment du Coderpa (Comité départemental des retraités et personnes âgées) désormais sous la responsabilité du conseil général : diminution du nombre des sièges attri- E N B R E F

D’ici, de là et d’ailleurs...

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bués aux organisations représentatives des personnes âgées, définition des missions et rôle du comité. Affaire en cours suite à la mobilisation de toutes les UCR, de la FSU et de la FGR.

De la Loire-Atlantique

Appel à manifestation des unions de retraités, dont la FSU, en soulignant le manque total de considération des pouvoirs publics pour les retraités : l’insuffisance de la revalorisation des retraites et pensions, et rappelant le rôle des retraités dans le développement économique ainsi que la solidarité avec les jeunes dans leur combat contre le CPE. La FSU et la FGR sont signataires de l’appel, avec les UCR.

De l’Ardèche

L’AG départementale SNES s’est tenue le 9 mars 2006, couplée avec la Drôme. Débat sur l’avenir des retraites, présentation des Coderpa, intervention du responsable FGR départemental. Enquête élaborée sur « les retraités dans la société ». À suivre.

Des Hautes-Pyrénées

Annonce du rassemblement des retraités dénonçant la détérioration du pouvoir d’achat, la réforme Douste- Blazy, la fiscalité et invitation à poursuivre l’action contre le CPE aux côtés des jeunes, le 30 mars à l’ini- tiative des UCR, de la FGR et de la FSU départemen- tales. Pierre Tollis informe d’une réunion du secteur retraités FSU animée par Céline Gabaude en avril.

De l’Allier

Deuxième AG annuelle, annoncée par Henri Bruhat, à la mairie de Saint-Yorre pour préparer l’AG de la FGR, actualiser nos revendications et élaborer une motion générale. « Du thermalisme à l’industrie » : c’est le thème de l’après-midi. Réunion commune à tous les retraités des différents syndicats de la FSU.

Des Bouches-du-Rhône

Collectif SNES le 7 mars dans la foulée de la manifes- tation anti-CPE, auquel se sont joints d’autres camarades retraités FSU ; comptes rendus des journées et stages divers et débat sur l’organisation des retraités: accord sur les propositions de voir adjoindre une structure «retrai- tés » aux statuts de la FSU, incluant l’échelon régional pour les retraités.

AG académique des retraités à Cavaillon en présence d’Annie Clavel. Débat dynamique sur le syndicalisme des retraités, leur organisation urgente dans la FSU, le congrès de la FGR et la place des retraités dans les organismes européens...

De Créteil

« Rester vigilant ! » C’est un appel pour rappeler les

« obligations » de chacun : congrès de la FGR, organi- sation des retraités en vue du congrès de la FSU, et sortie au Mac/Val, le musée d’art contemporain du Val- de-Marne. L’AG académique des retraités s’est réunie, en présence de A. Féray, secrétaire nationale, qui a traité de la réforme.

De Lille

Une circulaire consacrée à l’action syndicale et à l’ac- tion sociale : « faire face aux besoins des retraités » ; une réunion AUQ (Aide à la vie quotidienne) est pro- grammée où seront évoquées les prestations logement, les forums à thème... Journée européenne du 8 juin: tracts diffusés sur les marchés dans le Pas-de-Calais et initia- tive en bord de mer pour le Nord.

De Toulouse

Solidarité ! avec les jeunes, avec les nouveaux et futurs retraités, avec les anciens : il est urgent d’agir, dans la FSU et aussi dans la FGR pour l’abrogation de la loi Fillon sur les retraites, renouveler le lien avec les actifs et faire aboutir nos revendications, notamment en appe- lant tous les nouveaux retraités à conserver leur adhésion syndicale.

De Paris

Comptes rendus des AG (retraités et FGR-FP) dans la circulaire aux adhérents. Appels aux actions de juin : le rassemblement du 8 à l’école militaire (initiative euro- péenne des retraités), la journée du 10 pour la défense des services publics et aussi pour l’avenir des jeunes, avec les États généraux. Le programme « sorties, confé- rences » est prêt pour septembre, octobre...

Préparation du congrès de la FGR-FP : à ce jour (24 mai) nous avons reçu une quarantaine de comptes rendus témoignant de la présence active – même si numériquement elle reste insuffisante – des cama- rades du SNES. Une synthèse sera faite et portée à la connaissance de tous à l’issue du congrès.D ’ I C I , D E L À E T D ’ A I L L E U R S . . . (suite)

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LES INÉGALITÉS À LEUR

« PLUS HAUT NIVEAU DEPUIS 20 ANS »

Les inégalités et la pauvreté se sont aggravées en France en 2004, atteignant

« leur plus haut niveau depuis 20 ans », selon le baromètre annuel BIP-40 du Réseau d’alerte sur les inégalités (RAI), un collectif d’associations, de syndicats et de chercheurs. Cette hausse est la troisième consécutive, après deux années de baisse en 2000 et 2001. « La hausse a été particulièrement forte en 2003 et s’est poursuivie en 2004 », commente le collectif. « Les chômeurs non seulement sont plus nombreux, mais ils reçoivent moins souvent une indemnisation: la proportion d’allocataires de l’UNEDIC parmi les demandeurs d’emploi diminue » en 2004, constatent les auteurs du baromètre. « Les écarts de taux de chômage entre cadres et ouvriers recommencent à augmenter, de même qu’entre jeunes et vieux », ajoutent-ils, estimant que « cette situa- tion pèse sur les conditions de vie des ménages dont une proportion crois- sante vient gonfler le nombre d’allocataires de minima sociaux ».

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J O U R N É E D ’ É T U D E A N N U E L L E

Les métiers pour le grand âge

La question du vieillissementliée à l’al- longement de l’espérance de vie pose en termes nouveaux la définition des métiers pour le grand âge. On vit plus longtemps, plus longtemps en bonne santé, mais le grand âge impose d’autres exigences.

Aujourd’hui les générations pivot, celles des quin- quagénaires, ont à se préoccuper des parents ou grands-parents en sus de leurs enfants ou petits- enfants, chaque génération concernée ayant ses problèmes particuliers à affronter.

Les retraités, qui ont, pour les plus jeunes, à s’oc- cuper aussi des générations plus âgées de leurs familles, ont à cœur d’attirer l’attention sur les types des formations à créer, à développer, des qualifications nouvelles à mettre en place en for- mation initiale, en formation continue ou, pour certains de ces métiers, grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Dominique de Villepin annonce le plan « solidarité grand âge ». Philippe Bas a lancé fin mars une semaine réservée aux métiers pour le grand âge.

Dans le Val-de-Marne, le Collectif interorganisations du Coderpa (comité département des retraités et personnes âgées) a tenu sa journée d’étude annuelle le 25 avril sur « les métiers pour le grand âge ».

Robert Moulias et Françoise Nay, médecins gériatres, ont introduit le débat : il s’agissait à la fois de mettre en lumière les types de métiers et les aspects nouveaux à développer.

Il était aussi nécessaire de se demander comment susciter des vocations parmi les jeunes pour les encourager à commencer un cursus professionnel gérontologique.

Si les métiers du soin sont déjà connus comme les métiers d’infirmiers, d’aides-soignants, les métiers d’accompagnement comme ceux relevant du main- tien à domicile ou du secteur du handicap le sont moins : l’auxiliaire de vie sociale, l’aide médico- psychologique, plutôt en institution.

Ainsi les métiers du soin et ceux de l’accompa- gnement, en gardant chacun leur spécificité contri- buent-ils ensemble à stimuler, à prévenir, afin de préserver l’autonomie de la personne, à signaler les difficultés.

« La dimension relationnelle, écrit Françoise Nay, tient une place essentielle ; elle se décline diffé- remment en fonction du lieu d’intervention, du degré de perte d’autonomie et des spécificités des métiers. »

Les formations en sciences médico-sociales sont désormais de la responsabilité des régions. Cela a été souligné par Marylène Cahouet, du Conseil économique et social de Rhône-Alpes.

Olivier Dailly de l’ADAL(1), Jean-Claude Perrot de l’UNA 94, d’autres intervenants, des respon- sables de CLICS ou médecins coordonnateurs pro- posèrent des solutions pour répondre à ces besoins nouveaux, pour faire évoluer l’aide médico-sociale, les formations, aider à faire reconnaître les quali- fications de ces nouveaux métiers.

Madeleine Lagane et Georgette Lamarque, membres du Coderpa au titre de la FGR-FP, Michel Angot secrétaire général du SNUCLIAS-FSU, Jac- queline Pasquier du Bureau national de la FGR-FP, Suzanne Bégorre de la CORERPA d’Ile-de-France, assistaient à la journée ; des syndicalistes, des membres d’associations de familles, des représen- tants de la DDASS, du Conseil général, des élus des communes, participèrent au débat. Mme Conin, directrice de la DIPAS, y présenta aussi le schéma gérontologique départemental 2005-2009.

Philippe Genest, vice-président du Coderpa et pré- sident du CIO a souligné, après la synthèse pré- sentée par le professeur Moulias, l’intérêt de la journée tant dans les débats que dans les interven- tions et l’émergence plus nette encore pour tous « de vrais métiers spécifiques indispensables à la société, aux familles, et qui doivent offrir une garantie de service public pour la sécurité des personnes prises en charge » comme l’a écrit Colette Petitjean, du bureau du CIO.

Et pour reprendre une phrase de Françoise Nay, outre la prise en compte de l’environnement social et familial, « il faudra donc savoir écouter, obser- ver, évaluer ainsi les besoins, non pas au travers de notre seul regard, voire même de nos normes, mais bien au cœur de cette personne sans doute vieillis- sante, fragilisée, handicapée mais avant tout et toujours citoyenne.

Il faudra définir, avec elle, les interventions néces- saires et quand elle ne sera plus en capacité d’ex- primer ses désirs, s’appuyer sur la connaissance antérieure que ses proches ou nous-mêmes pouvons en avoir et être à l’écoute de ses modes d’expres- sion résiduelle ».

MADELEINE LAGANE

(1) ADAL : À la découverte de l’âge libre, association née en 1992.

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C O N T R I B U T I O N A U D É B A T

Chèque emploi service universel : un nouveau gisement pour le profit

La loi dite « de cohésion sociale »(janvier 2005), complétée par la loi relative au développe- ment des services à la personne (juillet 2005), a entraîné la disparition du chèque emploi service (CES) et son remplacement par le chèque emploi service uni- versel (CESU). Le CES servait exclusivement à rému- nérer des prestations pour garde d’enfants en bas âge, ainsi que pour l’aide et l’assistance aux personnes âgées ou handicapées. Son usage représentait déjà un coût souvent trop élevé pour ses utilisateurs les moins aisés, même s’ils bénéficiaient de l’APA, et les déductions fiscales appliquées à l’impôt sur le reve- nu ne pouvaient concerner que ceux qui étaient impo- sables. Malgré ces restrictions, le CES s’affichait comme une mesure à caractère social.

L’action sociale

Les lois créant le CESU sont d’une tout autre nature.

Elles étendent le champ d’application de ce moyen de paiement à « tous les besoins à domicile et à l’en- semble de la population » en prétendant améliorer la cohésion sociale.

L’aide sociale était pour l’essentiel assurée jusqu’alors par les Centres communaux d’action sociale, des mutuelles et des associations sans but lucratif fonc- tionnant souvent avec des bénévoles. Certes la qualité et le volume des prestations fournies aux personnes âgées étaient inégaux, les personnels employés à cette fin parfois peu ou mal formés, souvent précaires. C’est pourquoi les organisations de retraités et de personnes âgées réclamaient qu’ils soient plus nombreux, mieux formés et qu’ils bénéficient de meilleures garanties de salaire, de conditions de travail, d’emploi et de carrière.

Services à la personne : la marchandisation

Au lieu de prendre les mesures sociales réglementaires et budgétaires permettant au secteur existant de faire face aux besoins du point de vue qualitatif et quanti- tatif et de s’engager dans la voie de la création d’un service public accessible à tous les anciens, quelles que soient leurs ressources, leur lieu de résidence et leurs besoins d’aide sociale, M. Borloo et son gouvernement s’engagent dans la voie de la marchandisation des ser- vices à la personne en ouvrant à des groupements d’entreprises appelés «enseignes» la porte d’un mar- ché qui englobe non seulement les citoyens « fragili-

sés» mais, quel que soit leur âge, tous ceux qui ont les moyens de s’offrir toutes sortes de «services». Ce peut être par exemple le soutien scolaire, l’entretien de la maison, le bricolage, le jardinage, l’assistance infor- matique, voire même le soin, le toilettage ou la pro- menade d’animaux domestiques...

Les « enseignes »

Elles doivent avoir l’agrément de l’Agence nationale des services à la personne sur la base d’engagements de qualité des services. Le fonctionnement de ces entreprises privées sera régi par le Code du travail et non plus par le Code de l’action sociale et des familles.

Ces entreprises pourront même percevoir directe- ment le montant de l’APA attribuée à ceux qui en relè- vent. En fait, la situation est celle d’un marché clas- sique qui présente une gamme d’offres de services très diversifiés avec des tarifs libres, en direction d’une clientèle potentielle très large et solvable.

Les Centres communaux ou intercommunaux d’action sociale ainsi que les petites associations d’aide aux per- sonnes âgées peuvent certes obtenir l’agrément pour continuer à fonctionner, mais il est clair qu’ils pourront difficilement soutenir la concurrence avec des entre- prises de grande taille disposant des fonds suffisants pour effectuer des études de marché, se faire valoir par une politique de communication d’envergure nationale, recruter, former et rémunérer du personnel qualifié.

Marketing et petits cadeaux

Parce qu’il s’agit, entre « enseignes » concurrentes, de se constituer une ample clientèle, et d’engager dès le départ des sommes importantes pour justifier de la qua- lité de leurs services garantissant un «retour sur inves- tissement » (c’est-à-dire des bénéfices), des groupe- ments sont déjà réalisés et d’autres en cours au sein desquels se constituent des alliances. L’Association nationale du service à domicile (ADMR) s’allie par exemple avec le Crédit Mutuel (14 millions de clients) et l’AG2R (500 000 entreprises) sous l’enseigne

« Domi ». L’enseigne « France Domicile » (Union nationale des centres communaux d’action sociale, Mutualité française et Union nationale des soins et ser- vices à domicile) offre d’ores et déjà une palette de dix- neuf familles de services et s’appuie sur une large base de données. D’autres regroupements se constituent où l’on trouve AGF, le groupe hôtelier ACCOR...

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Voici même que la MAlF, alliée à la MGEN, à la MACIF et au groupe « Caisse d’Épargne » (lui-même en cours de fusion avec les Banques Populaires) se lance dans l’aventure sous l’enseigne OVP (Organi- sation vie pratique) tandis qu’elle confie la formation de ses employés à la Maison familiale rurale du blayais.

Où va la mutuelle « assureur militant et laïque » ? Pour compléter le tableau, ajoutons que pour les par- ticuliers employeurs déclarant le salaire réel, les coti- sations sociales subissent un abattement de 15 points, exonération qui s’ajoute à la réduction d’impôt de 50 % déjà existante sur les salaires et charges payés (plafonnés à 1 000 euros mensuels) et que les entre- prises prestataires de services sont totalement exoné- rées de cotisations sociales patronales et se verront appliquer un taux de TVA de 5,5 %. Qui dit mieux ?

L’État abandonne ses missions

Notre gouvernement règle la question de la protection sociale des retraités que nous sommes en se déchargeant

sur le secteur privé. C’est l’illustration même de la politique libérale qui dévoie la solidarité nationale et abandonne l’aide à la personne aux intérêts privés et bancaires. Ces mesures renforcent encore les inégali- tés sociales en accordant de nouveaux avantages à ceux qui peuvent payer et des cadeaux exorbitants à des entreprises qui n’ont rien à faire de l’action sociale et ne recherchent que le profit sur le nouveau « créneau » qu’on leur offre. Qu’on ne vienne pas ensuite nous van- ter avec cynisme les bienfaits du chèque emploi service universel et de la soi-disant loi « en faveur de la cohé- sion sociale ». ■ GÉRARD ROULIC,S3 Nantes

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Écoliers, vos papiers !

L’appel à la régularisationdes jeunes sco- larisés dits « sans papiers » de juin 2004 et la consti- tution du Réseau éducation sans frontières (RESF) sont nés d’une agression contre des élèves dits « sans papiers » et leurs parents : arrestations en classe, en centre aéré... À chaque fois, stupeur et indignation sont unanimes. Suivies d’une mobilisation excep- tionnelle : enseignants et personnels, élèves, parents, militants syndicaux, associatifs et politiques, simples citoyens, se dressent contre des lois inhumaines pour exiger le droit à l’éducation pour tous et la régularisation du jeune et de ses parents.

Les cas se sont multipliésdepuis, impos- sible d’en faire la liste ici. L’expulsion de dizaines de jeunes a été empêchée, plusieurs ont été arrachés aux centres de rétention, plusieurs dizaines ont obtenu des titres de séjour et d’innombrables mobi- lisations ont eu lieu ou sont en cours, en région parisienne mais aussi à Lyon, Bordeaux, Nantes, Beauvais, Rouen, Le Havre, Orléans, Sens... Les mobilisations ont souvent débordé le cadre sco- laire : à Nouvoitou (Ille-et-Vilaine), à Arras, à Chau- mont, à Clamart... Chacun se souvient du cas de Madame Makombo : deux de ses enfants en fuite pour échapper à l’expulsion, recueillis, cachés par des militants du réseau. Le ministre de l’Intérieur lui- même a dû prendre en compte l’importance et l’ex- tension de ce mouvement de solidarité: le 31 octobre

2005, il publie une circulaire qui demande aux pré- fets de suspendre jusqu’à la fin de l’année scolaire l’expulsion des familles dont les enfants sont sco- larisés. Indéniable répit, certes, mais d’une part, ce texte n’a pas été respecté – les cas, hélas, abondent – d’autre part, la scolarité n’étant obligatoire qu’à partir de six ans, certains préfets ont conclu qu’ils pouvaient expulser des familles dont les enfants

PLAN DE DÉVELOPPEMENT DES SERVICES À LA PERSONNE

Ce programme a été lancé en février 2006 avec l’objectif de parvenir à 500 000 créations d’emplois en trois ans. Les entreprises et associations agréées pour les services à la personne ont augmenté de 34 % depuis février 2005, passant de 6 900 à 9 240 structures.

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RETRAITÉS RETRAITÉ

sont à la maternelle. Enfin, cette circulaire n’est en rien une amorce de régularisation. Sar- kozy l’a annoncé, les expulsions des familles dont les enfants sont scolarisés doivent être reprises dès le 30 juin afin que l’école cesse d’être « une filière d’immigration clandestine » ! En attendant, ces familles ni expulsables, ni régularisables, vivent dans l’angoisse et en sont réduites à la charité publique ou à l’exploitation comme travailleurs clandestins.

Et le contexte actuel est lourd de menaces.En effet, la circulaire du 21 février 2006, adressée aux préfets, donne un véritable mode d’emploi pour convoquer et arrêter des personnes sans papiers, tout en restant dans la légalité. L’énu- mération des lieux où un étranger peut être contrôlé et interpellé est précise : les alentours des centres d’accueil, les guichets de préfecture, les bus, les halls d’hôpitaux, les locaux d’associations, les lieux publics quelconques... La reconduite à la frontière se fait en 48 heures vers le pays à partir duquel il est entré en France. Enfin, pour dissuader tous les étrangers « ordi- naires » qui espèrent trouver refuge et travail en France et pour ôter tout espoir de régularisation à tous ceux et celles qui y sont déjà, une nouvelle réforme du CESEDA est examinée depuis le 2 mars.

L’Assemblée nationale a cessé ses travaux, le Sénat commencera le 6 juin. Cette loi durcit consi- dérablement les droits des immigrés en France, notamment en ce qui concerne le regroupement fami- lial ou les conjoints de Français. Cette politique inter- pelle aussi les étudiants qui sont de plus en plus nom- breux à être touchés par des mesures d’expulsion et qui, avec la loi, seront recrutés sur la base de leur uti- lité à l’économie française. Un cas symbolique a défrayé la chronique ces derniers temps : Mariam Sylla, en France depuis sept ans, a été embarquée de force dans un avion pour le Mali le 13 mai dernier avec ses deux enfants âgés de 5 et 3 ans, et ce malgré des mobilisations très puissantes. Le 17 mai, Nicolas Sar- kozy, attendu le jour même à Bamako, annule l’ex- pulsion : Mariam et ses enfants seront rapatriés ! Au mépris des dépenses aux frais du contribuable et sur- tout au mépris du traumatisme subi par cette famille!

Depuis bientôt un mois, des parents d’élèves de Lyon se relaient pour cacher une jeune femme et ses enfants (62 enfants dans trois écoles sont menacés dans le quartier) ; l’échéance du 30 juin approche : le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents va tomber. Des milliers de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse et verront leur avenir et leur vie même compromis, anéantis.

Des collectifs RESF se sont créés par- tout en France. Au niveau national, une péti- tion initiée par RESF intitulée « Nous les prenons sous notre protection » manifeste la volonté de s’opposer à une telle politique. Des parrainages s’organisent dans les mairies. Une grande ren- contre nationale entre personnalités signataires et jeunes menacés ou régularisés (ces jeunes qui font la France) est prévue début juin. C’est tout le quo- tidien des « sans-papiers » qui est relaté par un livre écrit par Anne Gintzburger, Écoliers, vos papiers ! – instrument précieux pour informer, provoquer des débats. Le SNES et la FSU qui participent à RESF depuis sa création appellent toutes et tous à parti- ciper à ces initiatives. Il importe de montrer que nous portons des valeurs, celles des Lumières et de la Révolution Française, et que nous ne laisserons pas faire une politique aussi inhumaine. ■

MARYLÈNE CAHOUET

Pétition sur le site : http://educationsansfrontieres.org Collectif Contre l’immigration jetable :

http://contreimmigrationjetable.org É C O L I E R S , V O S P A P I E R S ! (suite)

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