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RETRAITÉS RETRAITÉS

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Texte intégral

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PLUS QUE JAMAIS NÉCESSAIRE : RENFORCER LE SYNDICAT

L a rupture a été un des slogans de campagne du président élu. Celui-ci vient pourtant de nommer comme chef du gouvernement l’auteur de plusieurs réformes de la dernière législature. Il a indiqué qu’il entendait « garder la loi Fillon », celle sur les retraites.

Il a annoncé de nouvelles baisses de l’impôt, qui pro- fiteront aux plus aisés et réduiront les finances publiques. La politique qui sera confirmée si les élec- tions législatives donnent une majorité présidentielle à Sarkozy, visera à réduire la place des solidarités et des garanties collectives au profit de logiques individuelles.

Dans ce contexte, le syndicalisme a une responsabilité particulière. Les revendications et les propositions qu’il porte n’ont rien perdu de leur légitimité et l’action syndicale participe de l’exercice plénier de la démo- cratie. Il apparaît essentiel que les syndicats se renfor- cent, par le nombre de leurs adhérents, par leur audience parmi les salariés et qu’elles trouvent bien plus souvent le chemin de l’unité. Les retraités ont leur place dans ce mouvement et le SNES contribuera à ce qu’ils la prennent. ■

FRÉDÉRIQUE ROLET cosecrétaire générale ANNE FÉRAY secrétaire nationale

L E S J O U R S H E U R E U X

À la veille du second tour de l’élection pré- sidentielle, Nicolas Sarkozy s’est rendu au plateau des Glières, haut lieu de la Résis- tance en Haute-Savoie.

Le jour de son investiture, c’est à la Cascade du Bois de Boulogne qu’il a rendu hom- mage aux résistants fusillés en ces lieux, et qu’a été lue la dernière lettre du jeune mili- tant communiste Guy Mocquet.

La résistance dont le président de la Répu- blique feint de se réclamer, il la trahit en tournant le dos à ses idéaux et à son pro- gramme, celui du Conseil national de la Résistance, publié dans la clandestinité sous le titre « les jours heureux » :

• instaurer une grande démocratie écono- mique et sociale évinçant les féodalités de la direction de l’économie ;

• rendre la presse libre et indépendante à l’égard de l’État et des puissances d’argent ;

• rajuster de façon importante les salaires, garantir le pouvoir d’achat ;

• assurer à tous les citoyens, via un vaste plan de Sécurité sociale, des moyens d’existence ;

• faire bénéficier tous les citoyens de l’ins- truction et de la culture les plus élevées ;

• promouvoir un syndicalisme indépen- dant (...).

Dans un pays beaucoup plus riche, 63 ans plus tard, cet idéal demeure ; les mesures antidé- mocratiques des dernières années ont remis en cause de nombreux acquis. Arrêter ces dégra- dations, combattre celles qui nous menacent, c’est cela la fidélité aux valeurs de justice sociale et de fraternité de la Résistance.

ANNIE CLAVEL, JACKY BRENGOU Le 20 mai 2007

Supplément à L’US n° 653 du 2 juin 2007 Supplément à L’US n° 653 du 2 juin 2007

RETRAITÉS RETRAITÉS

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Au moment où ce supplément est mis sous presse nous ne disposons d’aucune information gouvernementale

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S A N T É E N D A N G E R

La protection sociale solidaire en danger

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Le candidat à l’élection présidentielle Sarkozy avait fixé plusieurs actes prioritaires de son futur gouvernement dont la réduction du « trou » de la Sécu. Maintenant qu’il est élu, nul doute qu’il va s’employer à le faire avec son gouvernement... après les élections législatives.

Ses objectifs sur le problème de financement de l’as- surance-maladie ont été clairement affichés pendant la campagne. Il faut responsabiliser les patients pour qu’ils consomment moins. La seule façon d’y arriver est donc d’augmenter la part restant à charge du patient. Ce principe est en continuité avec les mesures prises par la politique de santé de l’ancien gouvernement. Le candidat Nicolas Sarkozy a été plus loin, beaucoup plus loin dans ses meetings en annonçant que, s’il était élu, il mettrait en place une

« franchise » c’est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance-maladie ne remboursera rien. Maintenant que va-t-il faire ? Des professionnels de santé, acteurs du monde asso- ciatif ou médico-social, universitaires, représentants des usagers et/ou usagers du système de santé, ont déjà lancé un appel pour refuser l’instauration d’une telle

« franchise », socialement injuste, économiquement inefficace et dangereuse pour la santé publique. Il faudra combattre, tous ensemble, ce principe avant son instauration et nous serons vigilants aux premières mesures que proposera le gouvernement sur ce sujet.

En même temps que cette annonce de restriction du remboursement des soins, il a promis de mieux rem- bourser les soins optiques et dentaires et la lunetterie.

C’est une mesure « populaire » ; nous nous plaignons tous des faibles remboursements dans ces deux domaines. C’est une mesure que nous pouvons approuver mais nous restons très sceptiques sur son application qui demanderait une baisse des bénéfices des industries de lunetteries. Mais il faudrait une autre conception de la santé publique pour qu’elle puisse s’instaurer dans un ensemble de mesures qui permettent à tous de pouvoir se soigner correctement.

À propos de la dépendance, les choix affichés par l’ancien ministre de la Santé et repris certainement par Mme Bachelot sont alarmants et rompent avec la solidarité intergénérationnelle. Ce sera à l’assuré de financer, en grande partie, sa future dépendance par une assurance-vie et une hypothèque sur ses biens (en admettant qu’il en ait). Cette mesure est cohérente

avec la politique de santé : responsabiliser le citoyen futur dépendant en l’incitant à prendre une couverture complémentaire individuelle. Cette décision va dans le sens d’une médecine à deux vitesses ; tous les citoyens n’ont pas les moyens de se payer une com- plémentaire pour le risque dépendance. Enfin, la construction d’une cinquième branche de la pro- tection sociale pour le risque handicap et dépen- dance est hélas en bonne voie. Nous l’avions prévu et nos craintes étaient hélas justifiées.

Que deviendra la prévention et notamment celle en faveur des seniors ?

Philippe Bas a annoncé, le 30 janvier, l’expérimenta- tion dans trois départements d’une consultation gratuite de prévention pour les personnes âgées de 70 ans, préalable à sa généralisation prévue au second tri- mestre 2007. Trois départements se sont portés volon- taires : le Finistère, le Val-de-Marne et le Bas-Rhin. Les quelque 43 000 personnes âgées de 70 à 71 ans de ces trois départements auraient déjà dû recevoir un cour- rier d’information. Les officines, les lieux publics et les salles d’attente des généralistes sont censés informer sur cette campagne de prévention. Pour l’instant rien ne semble encore exister dans le département pilote du Bas-Rhin. La MGEN 67 n’en a pas entendu parler ; c’est elle qui gère les personnels de l’EN et donc c’est elle qui devrait mettre en œuvre cette action prévention auprès des personnes de 70 ans. Son président me disait même que les médecins n’étaient pas d’accord pour faire cette consultation trop contraignante. Pour-

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S O M M A I R E

ÉDITORIAUX p. 1 SANTÉ EN DANGER

La protection sociale solidaire en danger p. 2 L’HOSPITALISATION À DOMICILE Une alternative

économique p. 3

SYNDICALISME DES RETRAITÉS

SNES-FSU-FGR p. 4

CONGRÈS DE CLERMONT-FERRAND Syndicalisme :

quelles perspectives ? p. 4 SYNDIQUÉS SÉRIEUX Les retraités

sont trop nombreux ? p. 6 LES RETRAITÉ(E)S :

DES MÉMOIRES, DES EXPÉRIENCES ET DES... REVENDICATIONS De l’utilité

de l’action sociale p. 7 DOSSIER DE PENSION Aux abords

d’une nouvelle vie p. 8 NOUVELLE VIE

La passerelle

activité-retraite p. 9 COLLOQUE

FRANCO-ALLEMAND ORGANISÉ PAR LE CENTRE D’ANALYSE STRATÉGIQUE (6 MARS 2007)

Les jeunes dans

une Europe vieillissante p. 11 PROTECTION JURIDIQUE DES MAJEURS

La loi du 5 mars 2007 p. 12 TRIBUNE LIBRE

Retraités... à lire aussi par les actifs p. 13 FEMMES, FAMILLES

Démographie p. 14

IL Y A 150 ANS Mauvaise année pour Baudelaire et Flaubert p. 15

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L ’ H O S P I T A L I S A T I O N À D O M I C I L E

Une alternative économique

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tant, elle a été considérée comme une très bonne mesure par la Fédération hospitalière de France, la Fédération des personnes sourdes et aveugles et l’Union nationale mutualiste des personnes âgées handica- pées. Ces trois structures ont précisé que cette consul- tation permettrait de détecter de manière précoce les maladies liées au vieillissement et assurera une meilleure qualité de vie aux personnes âgées. Espérons que cette consultation sera mise en place partout. La prévention doit se faire à tous les âges de la vie et si des mesures parcellaires peuvent avoir une certaine effi- cacité, elles sont insuffisantes. C’est bien tout le sys- tème de santé qui doit donner la priorité à la préven- tion pour assurer à tous une meilleure qualité de vie ; avec un service public de la santé à l’école et une médecine du travail indépendante du patronat dans les secteurs public et privé.

Une autre des priorités affichées par le nouveau pré- sident pendant sa campagne est de mettre en place un plan d’action et de recherche sur la maladie d’Alzheimer. Faudrait-il encore que la recherche fon-

damentale ait les moyens de le faire dans une politique globale de la recherche dans le service public.

Le nouveau président est pressé, son ministre de la Santé le sera certainement aussi. Ils ont tous les élé- ments préparés par leurs prédécesseurs pour légiférer et mettre en place les réformes que nous redoutions. ■

FRANÇOISE GROSMANN

Le besoin en lits dédiés aux soins de réhabili- tation et d’accompagnement sera croissant dans les années à venir, notamment pour les personnes âgées.

Ce type de soins, dispensé principalement dans des structures hospitalières spécialisées en Soins de suite et de réadaptation (SSR), se développe de plus en plus en Hospitalisation à domicile (HAD). Dans le contexte politique actuel, favorable à la création de nouvelles places en HAD, cette étude compare les coûts de ces deux modes de prise en charge pour des soins superposables. Ces soins considérés comme réalisables dans l’une ou l’autre des structures représentent plus de la moitié de l’activité de SSR et d’HAD.

Pour ces soins comparables, le coût d’une journée pour les financeurs publics est, en moyenne, de 263 € en SSR contre 169 € en HAD. Cette différence s’atténue pour les patients âgés et/ou fortement dépendants mais le coût moyen journalier en SSR demeure supé- rieur quels que soient l’âge, le niveau de dépendance et le profil médical du patient.

Pour faire face aux besoins de la population vieillis- sante, créer par exemple 10 000 places d’HAD repré- senterait à terme une économie de près de 350 mil- lions d’euros par an pour les financeurs publics.

L’HAD représente donc une alternative économique

intéressante. Elle ne peut toutefois être envisagée pour tous les patients car elle nécessite presque tou- jours la présence d’un entourage aidant. ■

DOCUMENT IRDES

EFFETS SECONDAIRES DES MÉDICAMENTS

L’enquête réalisée sur une population de plus de 30 000 personnes de plus de 65 ans, soignées pour diverses affections et suivies pendant une année, apporte des informations tout à fait intéressantes à ce sujet. Au cours de cette période, 188 événements indésirables sérieux, dont 129 attribuables aux patients ont été répertoriés. Il s’agissait le plus souvent d’un non-respect des conseils de leur praticien, de la posologie, ou des recommandations concer- nant le moment de la prise. Les médicaments le plus souvent en cause étaient les hypoglycémiants, les traitements cardiovasculaires, les anticoagulants, les diurétiques et enfin les antalgiques non opiacés. Le risque d’erreur aug- mentait avec le nombre de médicaments régulièrement absorbés…

Cette enquête révélatrice éclaire aussi d’un jour particulier les consignes gouvernementales d’automédication !

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

S Y N D I C A L I S M E D E S R E T R A I T É S

SNES-FSU-FGR

Avec 6 300 adhérents fin avril le SNES voit ses effectifs de retraités progresser régulière- ment – autour de 4 % l’an depuis quelques années – et ce, malgré le non-renouvellement, constant lui aussi, d’environ 9 % par an de ses adhérents. Pro- gression importante aussi que celle des retraités de la FSU : 11 % ces trois dernières années !

De plus en plus nombreux et actifs, ils s’organisent et militent dans le SNES et aussi dans la FSU : le congrès de la FSU de 2007 a décidé de la création de « sections fédérales des retraités » à tous les niveaux ; elles se mettent en place progressivement en s’élargissant au-delà des syndicats, notamment enseignants, qui avaient l’habitude de travailler ensemble. Le Conseil délibératif national de la FSU de juin fera le point et donnera des orientations pour leur mise en œuvre afin qu’elles soient opérationnelles pour la rentrée.

Le congrès du SNES à Clermont-Ferrand a pris acte de la création de cette structure, en invitant tous les syndiqués du SNES à y prendre leur part. Dans le même temps le congrès a confirmé l’engagement du SNES à travailler dans la FGR-FP et à la renforcer.

La progression des effectifs des retraités de syndicats de la FSU dans la FGR ne compense pas totalement les pertes enregistrées ces dernières années (ni en syndiqués ni en adhérents directs), aussi la FGR-FP a-t-elle lancé une campagne d’adhésions directes en

direction de l’ensemble des fonctionnaires retraités.

Afin qu’une telle campagne n’entre pas en concurrence avec l’appel naturel à la syndicalisation, celle-ci ne tou- chera que les fonctionnaires non syndiqués depuis plus de deux ans ; en clair, en septembre 2007 seraient sol- licités les fonctionnaires retraités qui n’étaient syndi- qués ni en 2005/2006, ni en 2006/2007.

Le SNES est très attentif au respect de ces règles ; au dernier congrès de la FGR et plusieurs fois depuis, il a proposé que les différents syndicats qui la compo- sent et appartiennent à des unions ou fédérations, s’adressent à elles et invitent les autres syndicats à adhérer. C’est ce qui se passe pour la FSU dont la quasi-totalité des syndicats, mis à part les derniers arri- vés qui n’ont pas encore de retraités, sont adhérents.

C’est loin d’être le cas pour toutes les autres organi- sations de la FGR-FP... Il y a un gisement important de syndicats des fonctions publiques qui pourraient, si telle était leur volonté, la rejoindre.

Retraités syndiqués au SNES, nous avons bien conscience qu’il nous faut poursuivre nos engagements et, ensemble, construire un syndicalisme pour l’ave- nir des retraités, donc des actifs d’aujourd’hui, et que cela ne pourra se faire qu’avec eux. C’est peu de dire, même s’ils ont parfois du mal à le faire, que leur intérêt est d’être à nos côtés ! ■

ANNIE CLAVEL, GÉRARD NIOT

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C O N G R È S D E C L E R M O N T - F E R R A N D

Syndicalisme : quelles perspectives ?

On trouvera ci-dessous, extraits de la motion générale du SNES du congrès de Clermont-Ferrand, quelques paragraphes traitant des retraités. Ils perdent de leur valeur, déconnectés, de l’ensemble...

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… Contrairement aux autres organi- sations, la FSU ne disposait pas d’une structure

« retraités » regroupant, aux différents niveaux, les retrai- tés de ses syndicats. C’est désormais chose faite. Il s’agit maintenant de se donner les moyens matériels et militants pour la mise en place de cette structure aux niveaux départemental et régional. Les retraités du SNES doivent y prendre toute leur part et le S1 œuvrera au sein de la FSU pour développer le syndicalisme des retraités. Affilié à la FGR-FP, où nombre de ses mili- tants sont déjà fortement impliqués, le SNES y confirme son engagement et sa volonté de la renforcer...

Renforcer la syndicalisation au SNES ... La progression des effectifs de retraités syndiqués dissimule deux réalités : le départ chaque année de 9 % d’entre eux et le nombre insuffisant des néoretraités syndiqués par rapport au nombre des départs en retraite. Triple défi à assurer : maintenir la syndicali- sation jusqu’à la retraite, conserver – une fois retrai- tés – les adhérents et faire revenir une partie de ceux qui ont quitté le syndicat. La présence des retraités dans toutes les instances du SNES a amélioré la prise en charge de leurs revendications, leur insertion dans l’activité syndicale, leur visibilité...

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Travailler en complémentarité

Les S1 de retraités ont un certain nombre de spécifi- cités. Ils rassemblent à la fois des syndiqués déjà expérimentés, militants, en même temps que d’autres, dans un renouvellement permanent avec la fin de l’activité professionnelle et l’arrivée à la retraite. Ils doivent aborder les nouveaux problèmes liés à la retraite, à la grande diversité des situations indivi- duelles, aux évolutions avec l’âge (de 60 à 100 ans !).

Ces S1 ont besoin d’être en contact avec les S2 et le S3 à la fois sur les problèmes des actifs et ceux des retraités, sans être seulement la mémoire non plus que les « petites mains » du syndicat.

Au niveau départemental, il faut tout à la fois mainte- nir le contact avec les actifs, renforcer le travail avec les autres syndicats de la FSU, intervenir dans les structures territoriales (Coderpa, Corerpa...) et sur toute une série de sujets (schémas gérontologiques, dépendance, loge- ment, santé) et s’impliquer dans la FGR-FP, activités très ancrées dans la réalité et qui permettent de travailler aussi avec des non-enseignants.

Jeunes retraité(e)s

... On ne peut parler de renouvellement des équipes militantes sans mesurer la richesse de l’apport des jeunes retraité(e)s. Se priver de leurs expériences serait une erreur à l’heure où se pose fortement la ques- tion de la transition. Il faut être volontariste et solliciter ces collègues souvent non réélu(e)s (selon leurs sou- haits honorables de ne pas prendre la place à des nouveaux actifs) : participation aux exécutifs, per- manences, formation syndicale…

La situation des retraités et personnes âgées

Libérés de leurs obligations professionnelles, les retraités aspirent à vivre correctement et le plus long- temps possible en bonne santé. Ils participent active- ment à la vie sociale, économique et politique, ils aident souvent leur propre famille (ascendants et des- cendants) y compris financièrement, ils œuvrent dans de nombreuses associations : on ne peut les considé- rer comme une charge, une menace, une dette pesant sur les jeunes générations. Ils revendiquent les moyens de vivre leur retraite, tous les âges de la retraite.

À l’assistance et à la seule solidarité familiale pro- posées par la récente conférence de la famille, les retraités opposent leur exigence d’une réelle politique de solidarité nationale, à commencer par le rattrapage et l’amélioration de leur pouvoir d’achat, et la res- tauration de leurs droits en matière d’action sociale.

C’est par une écoute des problèmes rencontrés que peuvent émerger, en commun, les propositions à porter aux différents niveaux de décisions

(communes, départements...) pour faciliter la vie quotidienne à domicile et en ville.

L’avancée en âge conduit à la perte d’autonomie, par- tielle ou totale. Le SNES demande une égalité de trai- tement pour tous dans le cadre d’un service public des

« personnes âgées » à développer, en privilégiant la prise en charge par la collectivité. La qualité des soins et services nécessite le recrutement et la formation spécifique aux métiers du grand âge de personnels qualifiés en nombre suffisant, rémunérés en conséquence. L’Éducation nationale doit s’y inves- tir. Le SNES refuse la marchandisation des aides par le biais du CESU ou par le recours à des orga- nismes à but lucratif.

Alors que le ministère se dirige vers une assurance dépendance qui créera encore plus d’inégalités et d’injustices, le SNES revendique prioritairement la prise en charge de la dépendance et son financement au sein de la Sécurité sociale. Dans l’état actuel de sa réflexion, le SNES préférerait une prise en charge du handicap et de la perte d’autonomie dans le cadre des branches existantes à la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale.

Concernant l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA), sont nécessaires :

• une attribution de l’APA sans inégalité de traitement entre les départements, avec mutualisation des moyens et participation de l’État permettant une égalité entre départements ;

• un montant de l’APA identique pour le maintien à domicile ou le placement en établissement ;

• le développement des maisons de retraites publiques, ou à but non lucratif est à envisager dans des limites de tarif prenant en compte le niveau des pensions ;

• des moyens spécifiques permettant le maintien à

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

C O N G R È S D E C L E R M O N T - F E R R A N D

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domicile dans les zones rurales où les services publics ont été systématiquement affaiblis.

Les dépenses engagées dans les établissements au titre des frais d’hébergement et de dépendance doivent don- ner droit à une réduction de l’IRPP de 50 % au même titre et dans les mêmes limites de plafonnement que pour toute personne employant un salarié à domicile.

La Conférence de la famille, à l’initiative du Premier ministre, a institué un statut des « aidants naturels », leur accordant un congé de soutien familial de trois mois, renouvelable dans la limite d’un an, non rému- néré. Le SNES rappelle que les aidants naturels ne résoudront pas les problèmes que pose la dépendance et ne doivent en aucun cas remplacer les profession- nels de santé qualifiés dans le soin aux personnes dépendantes. Cette prise en charge très économique de la dépendance ne doit pas se substituer au déve- loppement d’un service public des personnes âgées.

Dans un premier temps, si des aidants naturels, volon- taires ou contraints, par absence ou manque de place dans les structures collectives, doivent s’occuper de leurs parents dépendants, un congé spécifique rému-

néré ou une réduction de service sans réduction de salaire doit leur être accordé. Le SNES demande éga- lement que les possibilités de bonification pour cas médical lors des mutations ou de temps partiel de droit soient étendues aux personnels dont les ascen- dants requièrent une aide et une présence.

Le SNES demande une harmonisation de la composi- tion, des missions et du fonctionnement des Coderpa en fixant des règles communes à tous les départe- ments. Les représentants des usagers et les organisations de retraités et personnes âgées, doivent y avoir leur place. Il revendique une juste représentation des orga- nisations syndicales dans ces comités, dont la FSU (le SNES pour ce qui nous concerne). Il demande que le CNRPA et les Coderpa soient effectivement consul- tés avant toute décision de leur ressort concernant les retraités et personnes âgées comme le prévoient les textes. La mise en œuvre des schémas gérontologiques dans le département contribue à mettre en lumière les besoins divers des personnes âgées, notamment dépen- dantes. La réflexion sur le maintien à domicile, privi- légié par ces schémas, doit se poursuivre. ■

Les retraités peuvent sembler nom- breux dans ce congrès (une trentaine) : tous les cheveux blancs n’appartiennent pas à des retraités ! 6 300 dans le SNES, 18 000 dans la FSU : c’est trop pour certains ?

Yves Michaux, le responsable de l’« université de tous les savoirs », pose, lui, la question d’une fin de vie citoyenne

« Je verrais bien, dit-il, des gens votant par exemple entre 16 et 80 ans. » De son côté un universitaire suisse propose de « pondérer » les voix des vieux, deux voix à 18 ans et moins 0,01 par an avec une pos- sibilité de blocage pour certaines décisions par les

« moins de 40 ans ».

Un camarade de l’École Émancipée est allé encore plus loin dans le journal du congrès du SNES : « Com- ment fonctionner avec un nombre toujours plus grand de retraités ? Ne faudrait-il pas limiter leur poids électoral lorsqu’il s’agira de définir les orientations du syndicat pour l’avenir des actifs ? »

Les retraités ne souhaitent pas spécialement voir leur pourcentage dans le syndicat (10 % environ) pro- gresser ; ce qu’ils veulent c’est voir enrayé le déclin

des effectifs, et de nouvelles générations de jeunes et moins jeunes se retrouver dans le SNES et y peser de tout leur poids.

Le SNES a su faire leur place aux retraités, ni plus ni moins, ils sauront eux aussi prendre leur place dans les sections fédérales de retraités de la FSU.

Les retraités savent donner le coup de mains dans les S2, S3, on l’a bien vu dans ce congrès de Clermont- Ferrand, autour de notre ami Jean Degoute. Ils savent aussi assurer des permanences, accompagner les plus jeunes dans leurs prises de responsabilités.

Mais il convient aussi d’exiger plus : faire en sorte qu’à tous niveaux, les retraités soient en capacité d’œu- vrer pour leurs revendications : pouvoir d’achat, reva- lorisation, fiscalité ? On sait faire ! Rôle social, béné- volat, fonctions électives ? On en parle sans bien savoir entrer dans le sujet ! Questions liées à l’avancée en âge ? On réagit aux mesures prises, aux annonces, mais dans les départements, là où se dessine la politique, notre pré- sence active et compétente n’est pas toujours assurée.

Les motions du congrès nous donnent des orientations de travail : on va s’organiser et avancer ! ■

ANNIE CLAVEL

S Y N D I Q U É S S É R I E U X

Les retraités sont trop nombreux ?

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

L E S R E T R A I T É ( E ) S : D E S M É M O I R E S , D E S E X P É R I E N C E S E T D E S . . . R E V E N D I C A T I O N S

De l’utilité de l’action syndicale

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Il est de bon ton de s’interroger, en sug- gérant par le questionnement même une réponse négative, sur l’utilité de l’action syndicale.

L’expérience du SNES permet de répondre clairement à cette question.

Confronté dès sa « naissance », après fusion avec le SNET (lycées techniques) au milieu des années 60, à des politiques gouvernementales qui entendent limi- ter au plus juste le développement de la scolarisation dans le second degré et le supérieur, il doit faire face aussi à des conceptions étroites au sein même de sa fédération, la FEN, inspirée par le puissant syndicat des instituteurs, le SNI (85 % des suffrages aux élec- tions professionnelles).

Deux conceptions de l’avenir du service public s’af- frontent au sein de la FEN. Celle que partage le SNES et qu’il résume en un double objectif – « un ensei- gnement de qualité pour tous » et « revaloriser le métier d’enseignant » – fondé sur une formation des maîtres profondément améliorée et assise sur un recrutement au niveau minimum de la maîtrise. Celle développée par le SNI – une école fondamentale pour l’ensemble de la scolarité obligatoire – dont le maître doit avoir le statut de PEGC – professeur d’ensei- gnement général de collège – recruté à bac + 2, ensei- gnant au moins deux disciplines, assurant un service hebdomadaire de 21 heures, et dont la carrière se ter- minait à l’indice du... 4

e

échelon du corps des agrégés.

Inutile de dire que les gouvernements ont les yeux de Chimène pour un tel « idéal » ! Former en deux ans au lieu de cinq des enseignants qui assurent 21 heures de cours au lieu de 18, voire 15 chaque semaine et qui seront rémunérés 30 à 40 % moins cher, c’est recru- ter beaucoup moins de fonctionnaires et réduire sévè- rement la masse salariale ; et pourtant les campagnes d’opinion et les luttes impulsées par le SNES feront pièce à ce projet.

Ce sont des dizaines de milliers de collègues, aujour- d’hui en fonction, qui doivent à ces succès du SNES d’avoir été recrutés comme agrégés ou certifiés et non avec le statut de PEGC que revendiquaient le SNI et la FEN. Sans compter non plus les quelques consé- quences que cela aurait eu sur le taux d’accès au bac.

Le « réalisme » dont avaient fait preuve les directions du SNI et de la FEN pendant 15 ans en cautionnant des accords salariaux au rabais et en boudant l’accord d’unité d’action CGT-CFDT, pratiqué, lui, à la grande satisfaction des salariés, ne leur avait pas permis de faire triompher « l’école fondamentale ».

L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et l’écra- sante majorité PS à l’Assemblée nationale leur fit espérer qu’enfin elle allait triompher. Las ! Les cam- pagnes d’opinion et les luttes impulsées par le SNES et ses partenaires avaient convaincu les uns qu’il fal- lait beaucoup plus d’ambition pour la formation des jeunes, les autres que les personnels de second degré n’accepteraient jamais les régressions qu’aurait engendrées le projet du SNI. L’école fondamentale fit naufrage quand ses concepteurs croyaient la voir arriver enfin au port.

Ne jamais baisser les bras

Cette expérience montrait en outre qu’une action syn- dicale porteuse d’ambition pour le service public et la jeunesse pouvait faire prévaloir ses propositions face à des coalitions d’intérêts qui paraissaient insurmon- tables. La longue marche de la revalorisation aboutit, elle, après 20 ans ! Là encore c’est l’enracinement de l’action dans la grande masse des personnels, une stratégie résolument unitaire, qui ont finalement per- mis de déboucher. Rappelons qu’en 1989 la direction de la FEN était absente pour ne pas dire hostile, dans les luttes qu’impulsaient le SNES et ses partenaires.

Michel Rocard, Premier ministre, les tançait, voire les

Jean-Paul Delfino, qui a illustré

plusieurs USde ses clichés de voyages ne s’est pas

réveillé le 8 avril.

Suprême élégance, il avait pris la peine de nous adresser quelques photos de La Havane

le 5 : il sera donc encore présent parmi nous.

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

sommait. Lionel Jospin, alors mieux inspiré que lors- qu’il confia en 1997 à C. Allègre le soin de mettre au pas les personnels et le SNES, avait mesuré, lui, leur détermination et, pour une part le bien-fondé de leurs revendications.

Notons encore que ces luttes n’ont certes pas tout réglé mais cependant permis, par exemple, de faire passer l’in- dice terminal du corps des certifiés de l’indice 655 à l’in- dice 728 puis 787, une progression de plus de 120 points pour des dizaines de milliers de collègues !

Les années suivantes la direction de la FEN imposa l’exclusion du SNES et du SNEP de leur fédération.

Une fois encore une stratégie syndicale ambitieuse et unitaire permit de faire front, d’aider à la création de nouveaux syndicats, dont le SNUIPP, et de rassembler toutes les forces syndicales hostiles à la scission et por- teuses de projets d’avenir dans une nouvelle fédéra- tion, la FSU.

Créée alors qu’Édouard Balladur officiait à Matignon et lui refusa d’être représentée au Conseil supérieur de la Fonction publique de l’État, elle releva le défi. Les personnels le relevèrent eux aussi et de belle manière.

En quelques années ils firent de la FSU la première fédération syndicale des fonctionnaires de l’État ! Cette claque aux promoteurs de la scission et à leurs

complices explique sans doute pour une part la hargne que Claude Allègre porte au SNES.

À voir comment ont évolué depuis le SNES et Claude Allègre on mesure que le divorce était en effet profond ! Au lendemain de l’élection présidentielle il est clair que le contexte n’est, a priori favorable ni pour le syn- dicalisme, ni donc pour les salariés.

Ce bref rappel des décennies antérieures n’a d’autre objet que de rappeler que rien pourtant n’est joué.

Pour la jeunesse, pour le service public, pour les per- sonnels en activité les batailles seront rudes mais ils disposent d’un sérieux atout, une FSU solide qui a fait le pari de l’intelligence, et qui est fermement engagée dans une stratégie unitaire.

Pour les retraités aussi il faudra lutter, imposer par exemple le rétablissement des liens entre évolution des pensions et évolution des traitements. Avec Fillon comme Premier ministre cela promet !

Il faudra, par exemple, mettre en échec la générali- sation d’une médecine à deux vitesses et quelques autres gracieusetés de l’admirateur de G. W. Bush qui siège désormais à l’Élysée.

Les défis ne sont pas minces mais avec le SNES et la FSU actifs et retraités ont les moyens de les relever ! ■

PIERRE TOUSSENEL

LES RETRAITÉ(E)S : DES MÉMOIRES, DES EXPÉRIENCES ET DES... REVENDICATIONS

(suite)

D O S S I E R D E P E N S I O N

Aux abords d’une nouvelle vie

Vous commencez à vous préoccuper de votre dossier de pension, voici quelques points à connaître.

Transmission du dossier, validations Ceux et celles qui ont reçu le relevé de leur carrière ont ainsi déjà un état précis des annuités à prendre en compte. Le calcul est rapide en cas de carrière simple, mais peu de situations sont simples depuis la loi de 2003.

Il est nécessaire de suivre la transmission du dossier en vérifiant qu’il n’y a pas d’oubli.

La question la plus complexe est celle de la validation des services de non-titulaires à temps complet ou

incomplet. De nombreux collègues ont demandé la validation de services à temps incomplet depuis la loi de 2003 et tardent à recevoir la proposition et l’indi- cation du montant à payer. Il faut être conscient que la validation n’est plus systématiquement intéres- sante ; consultez le SNES en cas de besoin. Cette validation est liée souvent à la reconnaissance de la bonification pour enfant.

La prise en compte des validations pour le taux de pen- sion intervient après paiement et cela doit être

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UNE NOUVELLE FORME DE PAUVRETÉ

Lors de sa réunion du 28 février, le Conseil d’orientation des retraites a souligné le risque de voir appa- raître « une nouvelle forme de pau- vreté » parmi les retraitées céli- bataires ou divorcées. Les nouveaux modèles familiaux

entraînent l’apparition de nouvelles précarités à tous les âges de la vie ; même si les écarts entre les hommes et femmes se réduisent peu à peu, il n’en reste pas moins que les périodes d’inactivité, le temps partiel féminin (30 % des

femmes contre 5 % des hommes) les écarts de salaires horaires, le taux de chômage féminin et la modification du modèle familial accentuent les risques de pau- vreté pour les femmes.

Bref social,2 mars 2007

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

demandé. Ne pas oublier que le prélèvement mensuel est de 5 % du traitement en période d’activité, 20 % de la pension en situation de retraite.

Retraite CNAV

De très nombreux collègues sont polypensionnés et ont aussi une retraite relevant de la CNAV (régime géné- ral) et de l’Ircantec ou d’autres régimes complémen- taires obligatoires. Celles-ci doivent être demandées aux caisses de retraite. Deux précautions : il est indis- pensable de ne pas demander la retraite CNAV et autres régimes avant que soit réglée la validation des services auxiliaires ; et il peut être prudent d’attendre 65 ans pour ne pas subir la décote du régime général.

La retraite CNAV est automatique à 65 ans.

Délais d’appel et démarches

Veillez à bien vérifier l’avis de mise à la retraite deux à trois mois avant la date prévue, et l’avis du montant de votre pension et du taux qui vous est attribué : les limites fixées pour faire appel sont impératives.

Quand vous demandez la pension à partir du 4 sep- tembre par exemple, vous percevez votre traitement de septembre mais les indemnités (résidence, ISOE, CPE, CO-Psy et documentaliste) ne seront versées que pour les trois jours d’activité.

Prévenez la MGEN que vous devenez pensionné ; désormais c’est la MGEN de votre département de résidence qui s’occupera de votre dossier.

Les retraités dans le SNES

Et puis, une fois retraité(e), pensez qu’il y a des retraités organisés dans le syndicat, dans la FSU, dans la FGR-FP (à laquelle le SNES adhère). Nous avons encore des droits à défendre, des attentes à satisfaire, des rencontres conviviales à poursuivre.

C’est une nouvelle vie qui commence, avec ce que nous sommes, dans un espace de liberté nouveau.

C’est aussi pourquoi nous vous faisons parvenir le bul- letin Retraités du SNES, où vous découvrirez la diver- sité des centres d’intérêt des retraités. ■

MADELEINE LAGANE

N O U V E L L E V I E

La passerelle activité-retraite

« J’appréhende un peu la vie sans les collègues, sans le café en salle des profs et surtout...

sans les élèves. Nous avons tant donné en luttes, en manif, débats… : notre génération doit trouver des formes originales et intéressantes pour une autre retraite » écrivait Nicole, suite à des portraits

de retraités publiés dans L’US il y a quelques années. Et voilà ! Nicole sera à la retraite... à la rentrée 2007.

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L’US : Nicole, nous sommes en contact depuis quelques années ? Nicole : Je t’ai contactée il y a trois ans, à la suite d’un article de L’US présentant l’heureuse vie active de quelques retraités, que je trouvais trop « béat ». Mes questions, à l’époque où j’entamais une CPA, portaient sur les revenus des retraités, la place des seniors dans la société. Je m’interrogeais sur le bénévolat : dans quel secteur ? Pour quoi faire ?

Comment ne pas tomber dans le piège sans limites ? Comment trouver sa place devant la demande légi- time mais parfois pesante de solidarité intergénéra- tionnelle ?

L’US : À l’époque tu redoutais les dernières années

professionnelles à venir

N. : Mes cinq ans de CPA (« ancien régime » hélas très dégradé aujourd’hui) ont été une formidable fin de car- rière : j’ai pu travailler autrement, animer avec mes classes un atelier théâtre, des ateliers d’écriture avec

une relation aux élèves très améliorée. Mon bémol : une relative marginalité de la part de l’équipe de direction et même un peu de certains collègues ; c’est rare de pouvoir faire autant d’années de CPA. Le bilan est cependant plus que positif.

L’US : Ton souci était d’organiser ta retraite ! Comment as-tu fait ? N. : J’ai démarré, cette année 2006-2007, une action de bénévolat avec la Caisse d’allocations familiales de mon quartier, que j’avais rencontrée lors d’un Forum des associations ; je fais de l’accompagne- ment scolaire pour les jeunes des lycées.

RETRAITÉS : LES INÉGALITÉS

Les femmes retraitées ont touché en 2004 une pension moyenne de 1 007 euros bruts par mois, soit 38 % de moins que les hommes qui ont perçu 1 622 euros (DREES, ministères de l’Emploi et de la Santé).

La différence s’explique notamment par les carrières incomplètes et moins

bien rémunérées des femmes. R. J.

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

J’ai aussi lancé, plus modestement, un atelier d’écri- ture pour les niveaux « collège et lycée » ! Je m’y suis préparée sérieusement grâce à une formation que j’ai payée de ma poche. C’est anormal : certaines entre- prises la financent pour leurs salariés. Il devrait y avoir, pour les enseignants, des formules permettant, avant la retraite, de bénéficier d’actions souples per- mettant la « reconversion » vers d’autres activités.

L’US : Donc tu es prête ? Tu te

ménages aussi des temps réservés ? N. : Je compte bien sûr, dès septembre 2007 où je serai en retraite, poursuivre ces activités : j’ai créé cette pas- serelle de l’« avant » à l’« après »… Je pense que c’est réussi : si je n’avais pas eu la CPA je n’aurais pas pu avoir la double casquette, cela aurait été trop lourd à gérer avec un temps complet. Je pense consacrer, au début, deux soirées à ces activités (fins d’après-midi).

En dehors je m’occupe aussi d’une association de poésie, destinée aux lycéens et surtout, pour retrouver mes racines, je vais suivre, en auditeur libre, des cours de malgache aux Langues Orientales.

L’US : Tes parents sont-ils près de toi ? Comment imagines-tu accompagner leur vieillissement ? N. : Ma mère, âgée, vit en province.

Je ne suis pas entièrement d’accord avec le projet de congé de soutien familial pour s’occuper des parents

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L A P A S S E R E L L E A C T I V I T É - R E T R A I T E

(suite)

âgés : certes c’est une avancée mais, en définitive, l’État ne va-t-il pas se décharger sur les familles et, sans doute principalement sur les femmes, de ce qui est aussi un problème de société ?

En fin de carrière, prendre en charge les parents âgés avec un congé sera réconfortant mais aussi éprouvant ; paradoxalement, c’est dans le travail, avec l’aide des collègues qu’on surmonte des caps difficiles.

L’US : Penses-tu que le SNES a sa place dans ces préoccupations ? Que pourrait-il faire pour aider les futurs néoretraités ?

N. : Je pense que le SNES aurait pu aller plus loin que quelques articles, rares, dans L’US : il y a semble-t-il une US retraités. Nous ne la connaissons pas, sauf une fois par an, à partir de 58 ans je crois. Si l’on souhaite que les syndiqués restent au SNES, il faut parler d’eux et de leurs préoccupations plus régulièrement.

Il pourrait y avoir des stages, des informations sur le bénévolat (où s’adresser, comment se former...), sur les associations, les problèmes pratiques, financiers entre autres. J’aimerais une réflexion sur la place des retraités, notamment les jeunes retraités dans la société : leur image, leur rôle, leurs droits et difficul- tés liés à la baisse des revenus. Au plan syndical je me pose la question de ma place et de mon rôle dans une section retraités du SNES ? Quelle différence entre un retraité et un retraité syndiqué ? À voir !...

En te posant ces questions je me souviens aussi que tes propos et nos échanges m’ont aidée et ont contri- bué à la mise en place de mon projet, grâce à la réflexion que nous avons conduite ensemble ! Alors, oui, le SNES, peut et doit intervenir. C’est en s’adressant aux actifs qu’on aide à préparer la retraite et à conforter la présence de tous au SNES ! ■

A. C.

RETRAITE ANTICIPÉE DES FONCTIONNAIRES

HANDICAPÉS

Les fonctionnaires handicapés peuvent bénéficier d’un départ anticipé en retraite entre 55 ans et 60 ans, dans des conditions désormais simi- laires à celles applicables aux travailleurs han- dicapés du secteur privé.

Circulaire ministérielle fonction publique du

16 mars 2007. R. J.

DES NOUVELLES DE L’EUROPE

Le 22 février, le Conseil des ministres Emploi et Affaires sociales a adopté une résolution re- connaissant la contribution que les personnes âgées apportent à la société et demandant qu’elles ne soient plus marginalisées. Il est urgent de répon- dre aux besoins des personnes âgées en rendant les biens et services accessibles et en améliorant leur qualité de vie. Le Conseil des ministres a aussi demandé à la Commission de rédiger un rapport en 2008 sur les ajustements nécessaires à apporter aux structures économiques et sociales pour mieux répondre aux besoins des personnes âgées.

Le Conseil souhaite aussi que le 7eprogramme cadre et les fonds structurels soient mieux utilisés pour répondre aux besoins croissants et divers des

personnes âgées. Février 2007

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

C O L L O Q U E F R A N C O - A L L E M A N D O R G A N I S É

P A R L E C E N T R E D ’ A N A L Y S E S T R A T É G I Q U E ( 6 M A R S 2 0 0 7 )

Les jeunes dans une Europe vieillissante

Le Centre d’analyse stratégique, créé en 2006, est le successeur du Commissariat général au Plan ; il doit éclairer le gouvernement dans ses orien- tations en matière économique et sociale tout en pre- nant en compte les orientations définies au niveau communautaire, notamment dans le cadre de la « stra- tégie de Lisbonne » qui, en 2000, a assigné à l’Union européenne l’objectif de mettre en place la « société de la connaissance » la plus compétitive d’ici 2010.

Les nombreux intervenants ont dressé un constat sur la situation des deux pays.

La comparaison franco-allemande a mis en évidence des convergences : l’incapacité des deux systèmes éducatifs (pourtant très différents) à mener vers un diplôme qualifiant tous les jeunes, en particulier ceux issus de l’immigration ; la montée de la pauvreté et de la précarité chez les enfants et les jeunes travailleurs ; la difficulté à faire accepter largement la nécessité et les modalités de la réforme des retraites.

Des divergences sont apparues aussi, certaines à l’avan- tage de l’Allemagne : chômage des jeunes plus faible, insertion plus facile des étudiants dans le monde du tra- vail parallèlement aux études, retours en formation plus fréquents pour les jeunes actifs. Mais la faible fécon- dité allemande rend les intervenants d’Outre-Rhin très alarmistes et traduit par là même l’atout français dans ce domaine ; or celui-ci a été peu mis en lumière par les analystes français. Le colloque a montré toute la valeur qu’il faut accorder à la politique de la petite enfance et au soutien des mères qui travaillent.

Des mesures ont été proposées pour remédier aux problèmes constatés, essentiellement dans une logique très libérale, dans la ligne de la « stratégie de Lis- bonne » : réformer le système de protection sociale

(retraite, santé…) pour le rendre moins coûteux pour la collectivité mais évidemment moins solidaire, aug- menter la durée du travail et rendre celui-ci plus flexible pour dynamiser l’économie. Tout ceci, selon une large majorité des participants, afin d’éviter que les jeunes ne « paient la note » et qu’un conflit inter- générationnel n’en découle ! ■

MARIE-LOUISE BILLY ET GENEVIÈVE DUBUT

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SERVICE POSTAL : LIBÉRALISATION

DÉPASSEMENTS D’HONORAIRES

Un rapport de l’IGAS épingle les dépassements d’honoraires des médecins.

Les dépassements d’honoraires facturés par les médecins à leurs patients ont connu « une augmentation importante depuis dix ans », à tel point que cette pratique « est devenue un obstacle à l’accès aux soins », dénonce l’Inspec- tion générale des affaires sociales (IGAS) dans un rapport révélé par Le Point.

Les auteurs soulignent que les dépassements (au-delà du tarif Sécurité sociale) représentent « près de deux milliards d’euros (sur 19 milliards d’honoraires), dont les deux tiers pèsent sur les ménages », les assurances et mutuelles ne prenant en charge qu’un tiers. R. J.

L’AMF, l’ADF, l’AMGVF, la FMVM et l’APVF*, animateurs de la Maison européenne des pouvoirs locaux français font part, dans un communiqué commun du 10 avril, de leurs interrogations concer- nant les conséquences de la directive proposée par la Commission européenne qui vise à achever la libéralisation du marché intérieur des services postaux. Elles demandent que l’ouverture totale du mar- ché postal soit repoussée après le 1erjanvier 2009, date pour l’ins- tant prévue. Les associations affirment avoir pris connaissance de l’étude d’impact globale réalisée par la Commission européenne et qui, d’après elles, « ne reflète pas la réalité différenciée des territoires, en particulier pour la France ». Aussi, elles considèrent qu’il est indis- pensable d’effectuer une étude au niveau national, afin d’évaluer plus précisément l’impact de la directive sur les territoires ruraux isolés,

insulaires et sur les quartiers urbains sensibles. De plus, les asso- ciations souhaitent vivement que des éclaircissements soient appor- tés sur la question du financement du service postal universel qui consiste à assurer au moins une collecte et une distribution tous les jours, cinq jours sur sept, à un prix abordable sur l’ensemble terri- toire. Selon les associations, le risque c’est « de voir les prestataires s’intéresser aux zones denses et rentables et se désintéresser des zones les plus isolées et les moins rentables ».

* L’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départe- ments de France (ADF), l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), la Fédération des maires de villes moyennes (FMVM) et l’Association des petites villes de France (APVF).

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

Cette loi comporte plusieurs volets

• Elle organise la protection juridique des personnes (curatelle et tutelle) dont l’altération des facultés ne leur permet plus de pourvoir seules à leurs intérêts.

Elle introduit dans notre droit le mandat de pro- tection future. Toute personne peut désigner, pour le jour où elle deviendrait incapable, un tiers de confiance pour la représenter. La désignation peut être faite sous acte notarié ou blanc-seing privé. Les parents des enfants handicapés pourront y recourir.

Elle crée une « Mesure d’accompagnement social personnalisé » (MASP) qui se substitue à la tutelle aux prestations sociales. Ce volet social est transféré au département qui pourra percevoir et gérer les presta- tions au nom du majeur.

La loi sépare donc nettement ce qui relève de la pro- tection des « majeurs incapables » et ce qui relève du traitement des problèmes sociaux (surendettement, perte d’emploi, marginalisation, etc.), et corrige ainsi une des dérives les plus grave du système précédent (cf. article sur le sujet dans L’US Retraité de décembre 2006).

Les points principaux concernant la protection des majeurs (tutelle, curatelle)

Limitation des cas d’ouverture d’un régime de pro- tection juridique :

• ces mesures s’adresseront uniquement aux per- sonnes dont les facultés mentales sont altérées par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge ou dont l’altération des facultés corporelles empêche l’expression de leur volonté. Selon la gravité de ces altérations, le régime de protection sera celui de la curatelle ou celui de la tutelle ;

l’altération des facultés devra être certifiée par un

médecin inscrit sur une liste établie par le procureur de la République ;

la protection juridique peut être demandée par la per- sonne elle-même, par son conjoint non séparé, par ses descendants, ascendants, frères ou sœurs, par le minis- tère public ;

la personne à protéger devra être entendue par le juge durant l’instruction de la demande sauf déci- sion motivée ;

la mesure sera limitée à cinq ans et systématiquement réexaminée.

Respecter les droits des personnes protégées :

• dans l’organisation de la mesure de protection, l’avis de la personne et de sa famille seront pris en compte ;

• dans la mesure où son état le permet, la personne pro- tégée continuera de prendre seule les décisions qui la touchent personnellement (logement, santé...) ;

les gérants de tutelle extérieurs à la famille seront mieux encadrés, ils devront être inscrits sur une liste tenue par le préfet, leur formation sera améliorée et leur rémunération unifiée. Les contrôles seront renforcés ;

la loi met fin à la pratique des « comptes pivot » ouverts au nom des gérants ou associations de tutelle avec les avoirs des majeurs, qui ont droit au maintien de leurs comptes bancaires ;

les proches, sur autorisation du juge, pourront avoir accès aux comptes ;

les mesures de protection sont placées sous la sur- veillance générale du juge des tutelles et du procureur de la République.

Une réforme urgente

Le dispositif de « protection juridique des majeurs », mis en place en 1968 a fait l’objet de nombreuses cri- tiques ; il ne devait concerner, à l’origine, que quelques milliers de personnes incapables de gérer leurs biens, 700 000 personnes en bénéficient aujourd’hui, elles devraient être un million en 2010. En cause : l’allon- gement de la durée de la vie, mais aussi la montée de la précarité (deux dossiers sur trois).

D’autre part, la presse s’est souvent fait l’écho de nom- breux abus, de cas de spoliation de biens, de dérapages faute de contrôle effectif. La nouvelle loi tente de remédier à ces problèmes mais son application n’in- terviendra que le 1

er

janvier 2009, en attendant c’est toujours la loi de 1968 qui s’applique. ■

JACKY BRENGOU

P R O T E C T I O N J U R I D I Q U E D E S M A J E U R S

La loi du 5 mars 2007

La loi réformant la protection juridique des majeurs a été votée le 5 mars 2007 et entrera en vigueur, pour l’essentiel, le 1

er

janvier 2009, après publication des décrets d’application.

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T R I B U N E L I B R E

Retraités... à lire aussi par les actifs

Faut-il encore se soigner à partir d’un certain âge ?

Un de nos adhérents retraité a fait quelques comptes. Pré- cisons d’emblée que ce n’est pas quelqu’un qui passe son temps dans les cabinets des médecins ni qui était toujours absent pour cause de maladie (comme disait le ministre Allègre) lorsqu’il était actif. Seulement voilà, à force de vieillir, de respirer la pollution, de se nourrir de vache folle et d’OGM comme tout le monde... il a eu quelques ennuis de santé ces derniers mois. Il a donc vu son médecin traitant (obligatoire) plusieurs fois, lequel lui a fait faire des examens, analyses, échographies… l’a envoyé chez des spécialistes (sans lui dire s’ils étaient sec- teur 1 ou 2), lesquels lui ont fait faire des examens, analyses… avec ici ou là une hospitalisation en clinique ou à l’hôpital. Les uns et les autres lui ont prescrit des médicaments nécessaires (selon eux) mais pas toujours remboursés par la Sécurité sociale et donc pas par la MGEN dont notre retraité est adhérent (depuis 50 ans).

Résultat des comptes : en un an (pour ne pas remonter plus loin), les dépenses de maladie de notre vétéran non remboursées (ni par la Sécu, ni par la MGEN) se sont élevées à 330,74 euros, soit environ 2 170 francs.

Mais l’essentiel n’est-il pas que les experts qui se pen- chent (en période électorale) sur le pouvoir d’achat des Français arrivent à trouver qu’il se maintient, et même augmente ! Et que notre retraité, ainsi soigné, aille aussi bien que possible, merci ! Bien qu’il n’ait pas compris que le congrès national du SNES n’ait pas retenu un amendement voté au congrès académique de Grenoble qui disait : « L’exercice libéral de la médecine tel qu’il existe actuellement est en contradiction avec la volonté de développer la prévention et un système d’assu- rance-maladie solidaire et universel. »

Une merveilleuse invention

Pourtant ce collègue (us)âgé a vu sa pension amputée pro- gressivement par des prélèvements de plus en plus lourds : CSG, CRDS, cotisation MGEN. Ces prélève- ments représentent actuellement 10 % du montant de la pension. Soit plus d’un mois de retraite en moins. Car, pour l’histoire, il faut savoir que les retraités dans le passé ne payaient pas de cotisation pour la Sécurité sociale et payaient seulement une cotisation symbolique à la mutuelle. Deux raisons à cela : le montant de la pension est en général très inférieur au revenu d’actif et, plus fondamental, les pensions sont elles-mêmes, en principe, des cotisations redistribuées. Par suite, il n’y a pas lieu de prélever des cotisations sur les cotisations.

Mais l’invention de la CSG et de son avatar, la CRDS,

deux contributions qui sont en fait des impôts à la source payés par tous les salariés, a permis, en remplaçant la coti- sation par l’impôt, d’opérer ce tour de passe-passe.

Merveilleuse invention qui évite de mettre à contribution les faramineux profits des entreprises et qui contribue à la bonne (mais toujours fragile) santé du CAC 40.

Si merveilleuse que nous avons pu entendre dans le cadre de la campagne électorale le premier responsable d’un grand parti (de gauche) proposer une CSG pour le finan- cement futur des retraites. Ainsi, tous les retraités pour- raient contribuer au financement de leur propre retraite par un prélèvement sur leur retraite, ça serait vraiment

« moderne ». Comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ?

Bonne question

Dans un des journaux du congrès national du SNES, Nicolas Béniès, un camarade de l’École Émancipée, membre de la CA nationale, a écrit un billet dans lequel il se (nous) pose des questions : « Comment fonctionner avec un nombre toujours croissant de retraités ? Ne fau- drait-il pas limiter leur poids électoral lorsqu’il s’agira de définir les orientations du syndicat pour l’avenir des actifs ? » Voilà un beau sujet de dissertation qui mériterait des pages et des pages de développement, mais nous n’avons pas la place ici. Il y a bien quelques réponses spontanées qui viennent à l’esprit : interdire aux retrai- tés de se syndiquer, surtout à ceux qui ne sont pas du cou- rant de pensée de ce camarade (problème d’orienta- tion) ; ou interdire aux retraités de voter, surtout à ceux qui ne sont pas... ; interdire aux retraités de manifester (ils n’ont déjà plus le droit de grève de fait) car on les voit quelquefois trop, faute d’un nombre d’actifs suffisant dans les actions ; leur faire payer encore plus leurs frais de maladie (voir ci-dessus) jusqu’à ce qu’ils renoncent à se soigner et comme ça, on peut espérer diminuer l’espé- rance de vie et aussi, ce qui n’est pas négligeable, le

« coût » des retraites et de l’assurance-maladie qui repré- sentent une « charge » insupportable pour les actifs.

Une telle mesure associée au droit à l’euthanasie, surtout pour ceux qui ne sont pas... ouvrirait des horizons radieux sur des couchers de soleils verts...

Avis aux actifs (qui ont tous vocation à devenir retrai- tés et qui ont évidemment le droit de participer à la définition des orientations du syndicat pour l’avenir des retraités) : toutes les suggestions seront les bienvenues ! ■

JEAN-CLAUDE LAMARCHE

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La consultation de médecin généraliste passera à 22€au 1erjuillet puis à 23€courant 2008.

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

F E M M E S , F A M I L L E S

Démographie

Depuis longtemps j’attends qu’avancent des réflexions dans nos instances sur la réalité de la situa- tion des femmes, la place et l’évolution des structures familiales, l’évolution démographique. Plus récem- ment, j’ai constaté que nous, femmes et/ou fémi- nistes, avions manqué la transmission d’un certain nombre de valeurs et de réalités aux jeunes générations des deux sexes.

Maternalisme et maternité

Parce que nous en avions assez de la seule référence maternelle accolée aux femmes, que le maternalisme avait fait des ravages, et en fait encore, nous avons dénié la maternité en tant que telle, et l’avons évoquée de plus en plus uniquement par rapport à la retraite, vis-à-vis de la carrière ou des droits sociaux. Là-des- sus s’est greffée la revendication égalitaire juste, sur le fond, quand il s’agit de revendiquer pour les femmes une place et des pouvoirs, à condition qu’on ne fasse pas des femmes des hommes comme les autres. Sur ces bases, aujourd’hui, les hommes revendiquent une égalité de traitement : belle victoire au

XXIe

siècle quand les anthropologues nous ont appris à quel point les hommes ne supportaient pas au cours des siècles que les femmes enfantent, y compris des garçons, et que les initiations avant l’âge adulte étaient destinées à créer une sorte de seconde naissance.

Il devient honteux de parler de grossesse, de se réfé- rer à la présence dans son ventre d’un enfant à venir, des mois de compagnonnage vécu avant l’accouche- ment. Et bien peu ont protesté quand il a été question de diminuer le congé prénatal, nécessaire pourtant pour favoriser la santé de la mère et celle de l’enfant à naître.

Défendre la contraception, le droit à l’avortement, c’est aussi défendre comme on le disait, le droit à une maternité choisie. La confusion entre rôle parental et période de grossesse subsiste encore.

Égalité de principe du rôle parental et pratiques réelles

L’arrivée plus tardive de l’enfant dans le foyer, la dimi- nution des familles nombreuses, la recherche déses-

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pérée de couples voulant fonder une famille, tout cela a aidé au développement de familles avec l’en- fant roi, et n’a pas aidé à la maîtrise d’une éducation parentale partagée. Là encore, si les hommes reven- diquent l’égalité, ce sont les femmes qui réduisent leur temps de travail et continuent à prendre en charge les tâches quotidiennes, tant continue à être grande leur culpabilité domestique. Pourtant les travaux du COR, les diverses analyses de l’évolution des couples, de leur fragilisation, le développement de couples homo- sexuels posent en d’autres termes et la reconnais- sance des familles et l’évolution des femmes à l’intérieur. Daniel Rallet* nous incitait récemment à réfléchir sur ces évolutions : allons-nous cesser de vivre dans le passé, accepter le misérabilisme latent qui pèse sur les femmes encore aujourd’hui...?

Un enfant à 20 ans, à quarante...

La France depuis 2000 est le deuxième pays européen après l’Irlande pour le nombre de naissances. Si l’âge moyen de l’arrivée du premier enfant avoisine les 29 ans, qui se préoccupe de ces arrivées plus tar- dives ? Élizabeth Labaye s’y était référée il y a deux ans. Où avons-nous réfléchi que c’était désormais au début des carrières que ces naissances interviennent, et que de plus en plus augmenteront les difficultés pour les femmes à vivre un double rôle ou à mettre leur car- rière en pointillé. À moins qu’ainsi on n’ait trouvé à diminuer leur espérance de vie. Cela alors même que les inégalités salariales continuent partout. Les femmes, petits soldats, travaillent, accouchent, s’oc- cupent de générations successives, militent... et conti- nuent à maintenir en place le système référentiel lié à la suprématie masculine, tout en vieillissant seules iso- lées avec peu de ressources.

Qu’avons-nous donc transmis à nos jeunes généra- tions, nous qui voulions changer le monde ? Il est encore temps de réfléchir ensemble. ■

MADELEINE LAGANE

* Cf. les comptes rendus des travaux du COR dans POUR INFOou dans L’US.

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Au moment où le supplément « retraités » est mis sous presse, le dépouillement des votes internes n’est pas réalisé. En revanche, les noms des responsables élus de catégorie et les membres de la commission administrative nationale seront connus quand vous lirez ce journal. Les seules certitudes que nous avons

c’est que Jacky Brengou et Jacqueline Pasquier ne seront plus membres de la CA nationale, n’étant pas candidates.

Jacky, responsable en titre de la catégorie des retraités, puis suppléante ces dernières années, accepte de poursuivre sa collaboration avec L’US retraités sur les questions économiques et de

fiscalité ; le mandat de Jacqueline à la commission exécutive de la FGR-FP se poursuit encore l’an prochain. Ce n’est donc une retraite ni pour l’une ni pour l’autre : nous les verrons encore ! Nous les remercions, ainsi que les camarades retraités des S3 qui vont prendre du recul tout en continuant à participer à la vie de leur section.

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

I L Y A 1 5 0 A N S

Mauvaise année pour Baudelaire et Flaubert

Nés tous deux en 1821 le poète et le roman- cier de retrouvent en 1857 devant la justice pour offense à la morale publique pour Les Fleurs du Mal pour l’un et Madame Bovary pour l’autre.

Pas de pitié pour Baudelaire

Condamné en correctionnelle pour immoralité, il doit retirer du recueil les poèmes incriminés. Il fallut attendre… 1949 pour décharger sa mémoire de la condamnation prononcée ; « au milieu de la marée montante d’une pornographie à prétention littéraire on éprouve en défendant Baudelaire, l’impression paradoxale de plaider pour un livre de la Biblio- thèque rose… » s’exclame le conseiller Falco qui, au nom de la société des Gens de lettres plaida la réha- bilitation. Les conclusions de la Cour sont claires : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renfer- ment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas les libertés permises à l’artiste ».

Flaubert s’en sort mieux malgré les accusations

Le jugement précise « attendu que les passages incri- minés, envisagés abstractivement et isolément pré- sentent effectivement soit des expressions, soit des images, soit des tableaux que le bon goût réprouve et qui sont de nature à porter atteinte à de légitimes et

honorables susceptibilités ». Cependant ce même jugement se conclut par la reconnaissance que « l’ou- vrage dont Flaubert est l’auteur est une œuvre qui paraît avoir été longuement et sérieusement travaillée, au point de vue littéraire et de l’étude des caractères que les passages relevés par l’ordonnance de renvoi, quelque répréhensibles qu’ils soient, sont peu nom- breux si on les compare à l’étendue de l’ouvrage » et donc Flaubert est acquitté et renvoyé sans dépens.

On ne peut résister à la tentation Citer l’avocat impérial Pinard se livrant à l’exégèse des lignes suivantes : « en s’apercevant dans la glace elle s’étonna de son visage. Jamais elle n’avait eu les yeux si grands, si noirs ni d’une telle profondeur.

Quelque chose de subtil épandu sur sa personne la transfigurait. Elle se répétait : j’ai un amant, j’ai un amant… »

« Ainsi, plaide maître Pinard, dès cette première chute elle fait glorification de l’adultère, elle chante le can- tique de l’adultère, sa poésie, ses voluptés… » Et de conclure son réquisitoire : « l’art sans règle n’est plus l’art ; c’est comme une femme qui quitterait tout vêtement. Imposer à l’art l’unique règle de la décence publique ce n’est pas l’asservir mais l’honorer ».

Heureusement, Flaubert fut acquitté et la Vénus de Milo resta dévêtue. ■

ANNIE CLAVEL

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M É M O I R E

Ma grand-mère Lucie Aubrac

Actuellement secrétaire de rédaction de La revue de géographie alpine, revue scientifique, Olivier Vallade est l’un des petits-enfants de Lucie Aubrac, la grande résistante récemment disparue.

C’est en tant qu’ancien élève qu’il a accepté de répondre à quelques-unes des questions de L’US retraités.

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L’US : Géographe ? Je connaissais ton penchant pour l’histoire !

Olivier Vallade : J’ai fait toutes mes études universi- taires en Histoire (et donc aussi en géographie !). Lucie n’est évidemment pas étrangère à mon intérêt pour l’Histoire, ancienne et contemporaine notamment.

L’US : Quels sont tes plus anciens souvenirs de tes grands-parents, Lucie et Raymond Aubrac ?

O. V. : Mes premiers souvenirs remontent à l’en- fance ; avec mes parents, mes frères et sœurs, nous

allions en vacances régulièrement dans leur maison de Sumènes, dans le Gard, pour Noël et l’été. Lorsqu’ils habitaient à Rome, dans les années 1970, j’avais passé quelques jours chez eux, j’avais six ans.

L’US : Quel genre

de grand-mère était Lucie ?

O. V. : Nous, tous ses petits-enfants, échangions beaucoup avec elle ; elle nous passionnait pour l’his- toire ancienne et l’archéologie, dont elle était elle- même passionnée. C’est par ce biais qu’est né mon intérêt pour l’Histoire. Elle nous racontait ses chantiers

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