HAL Id: jpa-00212682
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00212682
Submitted on 1 Jan 1957
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Réalisation d’un magnétomètre et d’un mesureur de
gradient de champ magnétique
Maurice Spighel
To cite this version:
RÉALISATION
D’UNMAGNÉTOMÈTRE
ET D’UN MESUREUR DE GRADIENT DE CHAMP
MAGNÉTIQUE
Par MAURICE
SPIGHEL,
Laboratoire de Synthèse Atomique à Ivry.LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM SUPPLÉMENT AU No 7
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 1S~’ JUILLET 1957, PAGE 108 A.
I.
Principe
del’appareil.
--A)
a)
Une bobine est animée d’un mouvementrota-tif,
oscillant sinusoïdalement dans letemps,
autourd’un axe confondu avec un diamètre de la
spire
centrale : il est induit aux bornes de la bobine une
tension
proportionnelle
à lagrandeur
de la compo-sante duchamp magnétique,
perpendiculaire
à l’axe etparallèle
auplan
moyen dans letemps
de laspire
centrale. Si e est cettetension,
H cettecompo-FIG, e
sante,
S’ la surface totale desspires
de labobiiie, v
lafréquence,
ce,,l’angle petit
de la demi-oscillatiun(fig.1a):
b)
Cette formulenéglige
lesharmoniques :
cela estjustifié
par la méthode de mesureportant
uniquement
sur lafréquence
v. Cette formule n’estvalable
qu’en
supposant
lechamp identique
dans tout le volume de la bobine.B)
a)
Le mouvement linéaire et alternatif d’unebobine dont
chaque spire glisse
sur son propreplan,
induit aux bornes de la bobine une tension
propor-tionnelle à la
grandeur
dugradient
de la compo-sante duchamp
magnétique
perpendiculaire
auplan
deglissement,
gradient
pris
dans la direction du mouvement(fig.
1b)
xo est la
grandeur
du demidéplacement.
b)
Les mêmes remarquesqu’en
A)
b)
soitvalables.
II.
Avantage
de ceprocédé.
-A)
Parrapport
à une bobine
tournante,
nous évitonsl’opération
decollectage
avecl’imprécision,
la limitede sensibilité,
les ennuis d’usure et d’encrassement des balais et collecteurs
qu’elle
comporte,
le bruit de fondinévitable,
surtout si l’on travaille avec depetites
bobines donnant une tension de
quelques
micro-volts.B)
Ceprocédé
permet
la détermination de la direction duchamp
par une recherche de maximum.C)
Dans la mesure duchamp
avec des bobinesde dimensions
finies, grâce
auxcaractéristiques
desbobines,
il estpossible
d’annuler l’influence des dérivées duchamp
jusqu’à
z3 inclus et denégliger
les dérivées d’ordresupérieur.
On serapproche
des conditions idéales de mesure duchamp
en unpoint.
D)
Le fait de mesurer H etpermet
d’établir la
topographie
duchamp
avecplus
deprécision
que si l’on ne mesurait que H. La mesure directe deoH ¡ôx,
utile enoptique électronique
évite la différenciation
approximative
de la fonc-tionexpérimentale H~x).
E)
Dans unchamp
trouvéhomogène
à lapré-cision de mesure de
H,
seule la mesure directe dezHJzz
permet
de trouver ledegré
d’inhomo-gén éit é,
Remarque.
--- Le mouvement oscillant et alter-natif introduit des vibrations dansl’appareil
etdans la sonde. Seul le soin
apporté
à la réalisationmécanique
del’appareil
permet
de réduire ces vibrations en bout de sonde à moins de5/100
mm..Les vibrations propres de la verge tenant la
bobine,
induites par le mouvementalternatif,
ne seraientsurtout
gênantes
que si elles seproduisaient
à lafréquence
v.III. Méthode de mesure. - On
utilise une
méthode de zéro : l’indicateur de zéro est un
galva-nomètre à résonance très
sélectif,
environ1/400.
Latension alternative de référence aux bornes d’une
résistance est fournie par le courant débité par une
tension continue à travers un condensateur vibrant
mû par
l’appareil.
La tension alternative est defréquence
et dephase
identiques
ausignal
de109 A
mesure : elle est
proportionnelle
à la tensioncon-tinue et à la
fréquence
de vibration. La mesure aurales
caractéristiques
snivantes :A)
Être
indépendante
de lafréquence.
Lesmagnétomètres
réalisés au C. E. A. ou chezPliilips
demandaient un
amplificateur
correcteur defré-quence.
B)
La sensibilité del’appareil
ne sera pas limitée par le bruit de fond des résistances ou del’ampli-ficateur. Par suite du rôle de filtre de notre détec-teur de
zéro,
lerapport
signal
sur bruit sera excellent. L’utilisation d’un résonateurmécanique,
legalva-nomètre à
résonance,
permet
une sélectivitéqu’aucun
dispositif
électronique
nepeut
atteindreà ces
fréquences.
Deplus,
iln’y
a aucunrisque
d’induction de secteur.
C)
La sensibilité étantaugmentée,
nous pourrons utiliser des bobinesplus
petites ;
eneffet,
lesméthodes de mesure
employées
dans lesappareils
similaires avaient une sensibilité limitée par le bruit de fond de
l’appareillage.
D)
Cette méthoded’opposition
permet
de ne pas tenircompte
desrésistances,
self et mutuelleinduction des bobines.
FTG. 2.
E)
Commel’indique
lafigure
schématisant lamesure, la
grandeur
duchamp magnétique
mesuré estproportionnelle
à la résistancequi
rendral’élon-gation
dugalvanomètre
à résonance minimum.Remarque.
-- La stabilité deJ’amplificateur
n’a aucuneimportance.
IV. Condensateur vibrant. - C’est
un
conden-sateur
plan
àair,
composé
deplusieurs
lames ;
chaque
lame est constituée par 4 secteurs.Comme
l’angle
de vibration estpetit :
-u -- 1 -~ ~ ~~ -
- u --u ---- - 1 - ’ - 1
en
négligeant
lesharm,oniques.
Le circuit de réfé-rence est constitué par la mise en série d’une sourcede tension .fixe
V,
du condensateur vibrant et d’unerésistance R. La tension aux homes de cette
résis-tance est :
-FIG. :L
Cette forme de condensateur
permet
d’obtenir unrapport
trèsgrar~d
entre lapartie
variable etla
partie
fixe de lacapacité.
La résistance es[beaucoup plus petite
quel’impédance
de lacapacité
vibrante ce
qui
n’introduit pas dedéphasage
entre les deuxsignaux
à comparer.V. Dimension finie des bobines. - Soit
rie
rayon de la gorge
intérieure,
R le rayonextérieur,
.~ la
demi-longueur
de labobine, n
le nombre despires
par unité delongueur.
A)
CAS DE LA MESURE DU CHAMP. - Prenons 1’axe des z dans leplan
moyen de laspire
centrale j
~ est le
champ
au centre de labobine, la
tension edans celle-ci
est,
ennégligeant
lesharmoniques :
En réalisant la condition :
qui
seréduit,
si r « .R à L =0,67 R,
e sera
pro-portionnel
à au centre de labobine,
même si labobine a des dimensions
finies,
au 4e ordreprès.
Il est
légitime
denégJiger
les dérivées àpartir
de l’ordre 4 car elles sont affectées du coefficient(l6,
01.0 =
1/10
dans notre cas.,
B)
CAS DE LA MESURE DE GRADIENT DE CHAMP. ---- Avec des bobines satisfaisant à la condition(5),
110 A
Il esL
impossible
dans ce cas de rnesurerseul
âhzlàx :
on a intérêt àprendre
des bobinespetites,
uneamplitude
de mouvementpetite,
et(3 /10) . (R5
-r5/R3
-r3)
du même ordre degrandeur.
Remarque.
- Le calcul donnantles expres-sions
(4)
et(6)
ne fait intervenir ancunepropriété
de
symétrie
duchamp magnétique.
VI. Autres
montages
possibles.
-A)
MESURE DU GRADIENT DANS UN CHAMP AXIAL. - Dans lecas du
mouvement
linéaire,
au lieu de monter la bobine de tellefaçon
que leplan
desspires
soitparallèle
à l’axe dumouvement,
onpeut
monter la bobineperpendiculairement
à cet axe. On mesure alors leFIG. 4.
gradient
de lacomposante
duchamp
parallèle
àl’axe du
mouvement,
gradient pris
dans cettedirec-tion
(fig.
4a).
e = 2(~ vt). (7)
En satisfaisant à la condition :
+ 2L~ j3 =
(3 j10) . (R5 -- r~ j.R3
- r3) (8)on annule l’influence des dimensions des bobines
par l’introduction dans
(7)
des dérivées succes-sives on àpartir
de l’ordre 5.Ce
montage peut
être utilisé dans le cas d’unchamp
àsymétrie
axiale donné par desbobines,
c’est-à-dire dans le cas desspectrographes ~
àlentilles.
B)
AUTRE DISPOSITIF POSSIBLE POUR LA MESUREDU GRADIENT DU CHAMP. -
Au lieu de monter une
bobine comme dans 1
A)
a),
onpeut
monter 2 bobinesidentiques
à ladistance l,
oscillant autour du même axe confondu avec un diamètre deleurs
spires
centrales( fig.
4b).
La tension e auxbornes des 2 bobines montées en
opposition
sera, enprenant
l’origine
sur l’axe des x àégale
distance des centres des 2 bobines : "avec des bobines satisfaisant à la relation
[5].
Onpeut
ainsi mesurer le mêmegradient
de la mêmecomposante
duchamp
que dans le montage 1~3) u).
Il est difficile de réaliser 2 bobinesidentiques :
l’identité des surfaces totales S des 2 bobines est vérifiée dans un
champ magnétique homogène
à laprécision
désirée. Les 2 bobinesayant
chacune 2R = 2 mm et étantaccolées,
/2
seraégal
à 1 mm.On mesure alors le
gradient
duchamp
en unpoint
avec une erreur relativeégale
àCe
dispositif
est en faitplus pratique
que ledispositif
1B)
car ilpermet,
par unesimple
commu-tation,
soit utilisant une seule desbobines,
soit les mettant ensérie,
de mesurer lechamp
et legradient
en 2
points
distants de 1 mm.Quand
on ne se sertque d’une
bobine,
si onappelle
C lacapacité
entre les 2bobines,
la bobine non utilisée induit alorsdans la
première
une tension telle quesi r est la résistance d’une bobine.
VII. Réalisation
pratique.
- Un moteur asyn-chronesynchronisé
de 30 watts tournantà 25
tours/sec,
entraîne unsystème
biellemani-velle avec une réduction de
4/7.
FIG. 5.
Tous les axes tournants ou oscillants sont montés
sur
roulements ;
leglissement
est déterminé par 8 roulements. Les bobines sontportées
en boutd’une verge 30 cm de
longueur
hors del’appareil.
Les carters deprotection
des bobines et verges font 12 nim de diamètre. Les vibrationsparasites
desbobines,
déterminéesstroboscopiquement
aumicroscope
sontinférieuresà5/100mm.
Les bobinesont comme dimensions : pour la mesure du
champ :
2R=2mm 2r=1mm 2L=l,4mm
pour la mesure du
gradient
dechamp :
2R=4mm 2r=2mm 2L = 2,8 mm
Le
bobinage
est réalisé avec du fil de2/100
à4/100 mm.
Le condensateur à un c~ de 45
pF
et1 ;
111 A
de 100
kilo-ohms,
la tension alternative de réfé-rence est de0,1
volt.A
l’appareil
estadjoint
ungénérateur
de10
impulsions
par tourqui
permet
de contrôler la vitesse avec une échelle decomptage ;
la vitesseest stable à
1/1
000près
pour des variations desecteur de 10
%.
Si la bobine oscillante a undécen-trement u,
on introduit dans la formule(1)
au lieu deHz, Hz
+ u Comme u estplos petits
que
5/100
mm, l’erreur relative est( 1 /5 000) . ( 1
VIII. Résultats des mesures. - La
précision
et la fidélité obtenues dans la mesure de H est de1/300
d’une centaine de gauss à 10 000 gauss.La
précision
et la fidélité obtenues dans la mesure dugradient
dechamp
est de1 /50
pour lesgradients
très forts de l’ordre de 4 000gauss/cm,
et de~. J300
pour les
gradients
de 500’gauss/cm.
Onpeut
mesurer des
gradients
de 2gauss/cm
à laprécision
de1 /100.
Lacartographie
d’unchamp
magnétique
peut
donc être obtenue avecgrande
précision.
Dans lesrégions
de l’entrefer ellepermet
decon-naître le faible
degré d’inhomogénéité.
Dans lesrégions
hors de l’entrefer ellepermet
de connaîtrela valeur exacte du
champ
de fuite.D’après
les résultatsobtenus,
la fidélité et laprécision pourraient
être améliorées en réduisantl’amplitude
du mouvement alternatif linéaireà X0 = 1 mm ou 2 mm, au lieu de xo = 5 mm, et
en ramenant les dimensions de la bobine du gra-dient de
champ
à 2R =2,5
mm au lieu de2R = 4 mm ; un meilleur
équilibrage dynamique
du
système
bielle-manivelle améliorerait aussi les résultats.L’appareil
a étéprésenté,
dans les conditionsactuelles,
au Salon de laPhysique
1956.Je tiens à remercier M. le pr Joliot et M.
Suzor,
Directeur et Sous-Directeur du Laboratoire pour
m’avoir
permis
de réaliser cetappareil.
Je tiens àremercier
particulièrement
M.Lanfrey,
chef de l’atelier dulaboratoire,
pour l’étude et la réalisationde la
partie
mécanique
del’appareil
ainsi que M. R.Mérinis, électronicien,
pour l’étude de lapartie électrique
del’appareil.
Manuscrit reçu le 15 avril 1957.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
[1] CORK (J. M.), SHREFFLER (R. G.) et SHULL (F. B.), Rev. Sc. Instr., 1947, 18, 315.
[2] CHAPIN (P. M.), Rev. Sc. Instr., 1949, 20, 945.
[3] LANGER (L. M.) et SCOTT (F. R.), Rev. Sc. Instr., 1950,
21, 522.
[4] LAMB (W. E., Jr) et RETHERFORD (R. D.), Phys. Rev., 1951, 81, 222.
[5] JÜRGENS (B. F.), Revue Technique Philips, tome 14,
n° 11.
[6] TAIEB (J.), Note C. E. A., n° 28,1953.
[7] GALDEWURT (U. J.) et ADLER (S. E.), Rev. Sc. Instr., 1954, 25.
[8] GAUTHIER (P.), J. Physique Rad., 1954, 684, 15.
[9]
FRAZER (J. F.), Rev. Sc. Instr., 1955, 26, 475.[10] SYMONDS (J. L.), Rep. Progr. Phys., 1955, 18, 83. [11] GAUTHIER (P.), C. R. Acad. Sc., 1956, 13, 242,1707. [12] Appareil commercial A. E. G., Messwesen.
[10] et [11] donnent les formules de mesure de champ en un
point avec une bobine de dimensions finies.
[10] fait une revue générale des méthodes de mesure de