Lycée Pierre-Gilles de Gennes BCPST2
Mathématiques 2019-2020
Corrections choisies 05
Algèbre linéaire.
Correction Ex.–48 Soitn∈N∗. On se place dans l’espace vectorielC{0,...,n−1} et on considère la base de FOURIER,F = (ek)k∈{0,...,n−1} oùek est le vecteur dont la coordonnée d’indice` esteik`2πn . (iciiest le nombre complexe bien connu, pas un indice entier !)
1.Sous réserve queF soit une base, la matrice de passage de la base canonique deC{0,...,n−1}à la baseF est F= (eik`2πn )0≤`,k≤n−1
Cette matrice est symétrique (non réelle ! !). La conjuguée de sa transposée (en fait la transposition est inutile) est
tF= (e−ik`2πn )0≤k,`≤n−1
Soit 0≤k,k0≤n−1 etδk,k0l’élément en position(k0,k)dns la matricetF.F. Par la formule génerale du produit matriciel, on a
δk,k0 =
n−1
`=0
∑
e−ik`2πn .e+ik
0`2π
n =
n−1
`=0
∑
ei(k0−k)`2πn
`
On reconnait là la somme dentermes consécutifs d’une suite géométrique et on a donc
δk,k0=
n siei(k0−k)2πn =1
1− ei(k0−k)2πn
!n
1−ei(k0−k)2πn
siei(k0−k)2πn 6=1
=
(n sik=k0 0 sik6=k0
Noter que
ei(k0−k)2πn n
=1. Il faut expliquer pourquoi la conditionei(k0−k)2πn 6=1 équivaut àk6=k0lorsque 0≤k,k0≤n−1.
On note d’abord que−(n−1)≤k0−k≤n−1. La conditionei(k0−k)2πn =1 équivaut au fait qu’il existe un entier relatifatel que(k0−k)2πn =a.2π, simplifié, cela signifie que
k0−k=a.n
Maintenant fait que−(n−1)≤a.n≤n−1 montre que−1<a<+1. Le seul entier reltif vérifiant cela esta=0 et donck=k0. On a donc
tF.F=n.In
et doncF est inversible, d’inverseF−1=1n.tF. Cela montre au passage que la familleF est une base et queFest la matrice de passage de la base canonique deCnversF.
2.On se donne un vecteura∈C{0,...,n−1}et on considère une matriceAcarrée d’ordren, indicée par{0, . . . ,n−1}×{0, . . . ,n−1}
dont le coefficient à la place(k, `)estak−`lorsquek≥`etan+k−`lorsquek< `.
2.a.Donnons des exemples pourn=3 etn=4.
— Pourn=3 eta=
a0
a1
a2
, on a
A=
a0 a2 a1 a1 a0 a2 a2 a1 a0
— Pourn=4 eta=
a0 a1 a2 a3
, on a
A=
a0 a3 a2 a1 a1 a0 a3 a2 a2 a1 a0 a3 a3 a2 a1 a0
On voit que la première colonne est formée du vecteuraet que pour passer d’une colonne à la suivante, on "fait tourner" les coefficients en les décalant vers le bas et en faisant remonter le dernier en première position. D’où, probablement, le nom de
"matrice cyclique".
1
2.b.On considère l’endomorphisme deEdont la matrice par rapport à la base canonique estA. Calculons, pour chaque vecteur ekle produitA.ek=: fk. Le coefficient d’indice`de fkest
(fk)`=
n−1
∑
j=0A`,j(ek)j=
n−1
∑
j=0A`,jei jk2πn =
`−1
∑
j=0A`,jei jk2πn +
n−1
∑
j=`+1
A`,jei jk2πn +A`,`eik`2πn
On a donc, en utilisant la formule pourA`,j(attn, les noms des indices sont changés par rapport au texte), (fk)`=
`−1
∑
j=0a`−jei jk2πn +
n−1 j=`+1
∑
an+`−jei jk2πn +a0.eik`2πn
Dans le première somme, effectuons le changement d’indice j0=`−j(on a donc j0varie de 1 à`) et dans la deuxième j0= n+`−j(on donc j0varie den−1 à`+1) pour obtenir
(fk)`=
`
∑
j0=1
aj0e
i(`−j0)k2π
n +
n−1
∑
j0=`+1
aj0e
i(n+`−j0)k2π
n +a0.eik`2πn
comme on remarque queei(n+`−j
0)k2π
n =ei(`−j
0)k2π
n , on a alors (on change tous les j0en j), puis en factorisantei`k2πn , (fk)`=
n−1
∑
j=0aje
i(`−j)k2π
n =
n−1
∑
j=0aje
−i jk2π n
! .ei`k2πn
En posantλk=∑n−1j=0aje−i jk2πn (noter l’absence de`dans cette expression), on a donc A.ek=fk=λk.ek
La matrice cherchée est donc
D=diag(λ0, . . . ,λn−1) et l’endomorphisme en question est diagonlisable.
2.c.On a
F−1.A.F=D
i.e. 1
n.tF.A.F=D
Correction Ex.–49 SoitEunK-ev de dimension finie, muni d’une baseE = (e1, . . . ,en).
1.La matrice d’une forme linéaire relativement aux basesE deEet(1)deKest une matrice ligne. Vu la spécification, la forme linéairee∗ka pour matrice (relativement à ces bases)
tEk= 0 . . . 0 1 0 . . .0
où le seul 1 est à la colonnek.
2.E∗, l’espace vectoriel des formes linéaires surEest isomorphe à l’espaceM1,n(K)des matrices à coeff. dansKcomportant 1 ligne etncolonnes. A une application linéaire`:E→Kon associe sa matriceL=(1)[`]E relativement aux basesE deEet(1) deK.
L’espaceE∗est donc de dimensionn, qui est la dimension deE.
Comme(tE1, . . . ,tEn)est une base deM1,n(K)(cours), par isomorphie,E∗= (e∗1, . . . ,e∗n)forme une base deE∗. Les coordonnées d’une forme linéaire`dans cette baseE∗sont
E∗[`] =
`(e1) ...
`(en)
En effet, par définition
(1)[`]E = `(e1) . . . `(en) et donc
(1)[`]E =
n k=1
∑
`(ek).tEk=
n k=1
∑
`(ek).(1)[e∗k]E =
(1)"
n k=1
∑
`(ek).e∗k
#
E
ce qui est bien
`=
n
∑
k=1
`(ek).e∗ketE∗[`] =
`(e1) ...
`(en)
2
3.Soitφ:E→Eun endomorphisme deEde matriceMdans la baseE. On considère φ∗:E∗→E∗, `7→(x∈E7→`(φ(x)))
La matrice deφ∗relativement à la baseE∗est une matricen×n. Pour cette matriceN deφ∗, on applique la définition. Soit k∈ {1, . . . ,n},Nkla colonnekdeNcomporte les coordonnées deφ∗(e∗k)sur la baseE∗.
On a
φ∗(e∗k) = (x∈E7→e∗k(φ(x)))
et la colonne de coordonnées de cette forme linéaire dans la baseE∗est
Nk=
[φ∗(e∗k)](e1) ... [φ∗(e∗k)](en)
=
e∗k(φ(e1)) ... e∗k(φ(en))
Or pourx∈E,e∗k(φ(x))est la coordonnée d’indicekdans la baseE du vecteurφ(x)et donc pour`∈ {1, . . . ,n},e∗k(φ(e`))est la coordonnée d’indicekde l’image deφ(e`). Par définition de la matriceMdeφrelativement à la baseE,
ek(φ(e`)) =Mk,`
On vient donc de montrer queN`,k=Mk,`et donc que
N=tM
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