C OMPOSITIO M ATHEMATICA
M. J. D UBOURDIEU
Sur un théorème de M. S. Bernstein relatif à la transformation de Laplace-Stieltjes
Compositio Mathematica, tome 7 (1940), p. 96-111
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1940__7__96_0>
© Foundation Compositio Mathematica, 1940, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Compositio Mathematica » (http:
//http://www.compositio.nl/) implique l’accord avec les conditions gé- nérales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utili- sation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
transformation de Laplace-Stieltjes
par
M. J. Dubourdieu
Paris
Introduction.
J’ai
indiqué
dans deux Notes auxComptes-Rendus
de l’Aca-démie 1 ),
comments’introduit,
toutnaturellement,
dans certainesquestions
de calcul desprobabilités
relatives à la théorie mathé-matique
de l’assurance-accidents(et plus généralement
du pro-cessus
stochastique discontinu),
la notion de"fonction
absolu-ment monotone".
Les fonctions de cette
espèce
ont été étudiées d’une manièreapprofondie
par M. S. Bernstein dans un mémoire paru en 1928aux Acta Mathematica. - Dans la
première partie
de ce mémoirel’auteur s’attache
plus particulièrement
à l’étude des fonctions absolument monotonescroissantes,
sur tout le demi-axenégatif,
et démontre notamment
qu’une
telle fonctionf(x) peut
êtremise sous la forme de
l’intégrale
deStieltjes
où f/J(Â)
est une fonction non-décroissante.Corrélativement,
on en conclut que toute fonctionf(x)
absolu-ment monotone décroissante sur tout l’axe des x
positifs
estnécessairement la
"transformée
deLaplace-Stieltjes"
d’unefonction f/J(Â)
nondécroissante,
c’est-à-direqu’elle peut
êtremise sous la forme de
l’intégrale
deStieltjes:
Outre que ce dernier résultat constitue l’un des théorèmes les 1) Remarques relatives à la théorie de l’assurance-accidents [C. R. Paris 206
(1938), 303-305, 556-557].
plus simples
de la transformation deLaplace-Stieltjes,
iljoue
un rôle intéressant dans la théorie
mathématique
de l’assurance- accidentsinvoquée plus
haut.Or dans le mémoire de M. S.
Bernstein,
sa démonstration repose sur une étudepréalable,
assezcomplexe,
relative d’unepart
à certainespropriétés générales
des fonctions absolument monotones, et d’autrepart
à leurapproximation
par despoly-
nomes
exponentiels.
C’est
pourquoi j’ai pensé qu’il
y avaitquelque
intérêt àsignaler
que l’on en
peut
donner une démonstration directe trèssimple, laquelle
conduit d’ailleurs àcompléter
ce théorème par uneproposition qui
m’a sembléinédite,
relative à l’inversion des relations( I )
et(1)’
dans le domaine réel.En vue des
applications
à la théoriemathématique
de l’assu-rance-accidents, qui
ont été àl’origine
des résultatsexposés
dansle
présent article,
et surlesquelles
nous nous proposons de revenir parailleurs,
nous raisonnerons dans cequi suit,
sur le cas d’unefonction absolument monotone décroissante sur le demi-axe
positif.
Et tout d’abord nousrappellerons
brièvementquelques propriétés
essentielles de ces fonctions.1
Généralités sur les fonctions absolument monotones.
DEFINITION. Une
fonction f(x) définie
dans l’intervalle(0, C>0 )
sera dite absolument monotone
(décroissante)
dans cetintervalle,
si elle y est
indéfiniment
dérivable et si l’on a dans leditintervalle, quel
que soit n:Les fonctions
(-1 }njn> (ae)
étant nonnégatives
et non-crois-santes tendent vers des valeurs finies bien déterminées
lorsque
r tend vers c. Ce sont les limites vers
lesquelles
tendent ainsif(x)
et ses dérivées que l’onprendra
comme valeurs de celles-cipour x = c. Par contre il n’est pas exclu que
lorsque x
tend verszéro la fonction ou ses dérivées
puissent
croître indéfiniment.On est ainsi amené à considérer la fonction comme absolument monotone dans l’intervalle semi-ouvert 0 x c.
On démontre aisément
qu’une
telle fonction estdéveloppable
en série de
Taylor
suivant lespuissance
de x - c avec un rayon de convergence au moinségal
à c.7
Autrement dit pour tout
système
de valeurs de x et X tel queNous ne reviendrons pas ici sur la démonstration de cette
proposition classique
pourlaquelle
nous renverrons le lecteur àl’ouvrage
de M. S. Bernstein:Leçons
sur lespropriétés
extrémalesetc.
(Collection
desMonographies publiées
sous la direction deM. E.
Borel).
Première Note pp. 496-497.La fonction
f(x)
est dite absolument monotone(décroissante)
sur le demi-axe des x > 0, si les
inégalités (1)
sont satisfaitesquel
que soit x > 0. On constate d’ailleurs aisément que pourune telle
fonction,
on a nécessairementquel
que soit x > 0:En
effet,
dans ce cas, ledéveloppement
en série deTaylor (2)
et
plus généralement
ledéveloppement
reste valable
quel
que soit X > x. Dèslors,
tous les termes dusecond membre de cette dernière identité étant par
hypothèse
>
0, onaperçoit
quesi j(V) (ae)
s’annulait pour x = oc, les dérivées def (x) d’ordre > v
seraientidentiquement
nulles pour x > oc.et pour des valeurs de x assez
grandes,
0 contrairement aux conditions
(1).
-Donc K1
devrait êtrenul. En raisonnant ainsi de
proche
enproche,
on en concluraitque pour x > a,
f(x)
devrait se réduire à une constante; mais alors en vertu de l’identité(2)
où l’on ferait X > oc, onaperçoit
que
f(x)
serait constante pour toute valeurde x
oc. Laissant due côté le cas banal oùf(x)
se réduirait ainsiquel
que soit x > 0, à une constante, on voit doncqu’une
fonction absolument mono- tone sur tout le demi-axe des x > 0, ni aucune de ses dérivéesne
peuvent
s’annuler pour une valeur finie de x.Mais alors pour se réduirait à une constante
Ki,
telle que était différent de
zéro,
on auraitdonc pour x > a
L’identité
(2)
que l’onpeut
écrirepeut
encore être mise sous la forme suivanteoù
désigne
la fonction définie par l’identité:C’est là une fonction
non-décroissante,
enescaliers, qui
admetpour
points
de discontinuité lespoints
valeur du saut au
point
Pour une fonction absolument monotone sur tout le demi-axe
x > 0, l’identité
(5)
reste valablequel
que soit X > x. Orlorsque
X croît
indéfiniment,
tendvers e-Âx,
et l’on est ainsitout naturellement amené à se demander
si,
dans cesconditions,
la fonction
f/Jx(Â)
ne tendrait pas elle-même vers une fonctionf/J(Â)
de telle manièrequ’à
lalimite,
pour X = oo, cette identité(5)’
se réduise à l’identité(1)’.
Onaperçoit
comment ces con-sidérations très
simples suggèrent
le théorème de M. S.Bernstein,
que nous allons maintenant établir en toute
rigueur.
II
Démonstration du théorème de M. S. Bernstein.
THÉORÈME. Toute
fonction f(x)
absolument monotone(décrois- sante )
sur tout le demi-axe des x > 0,peut
être mise sous laforme’
où
O(Â)
est unefonction
non-décroissante de A.1. Nous démontrerons tout d’abord cette
proposition
en sup-posant
quef(x)
tend vers une valeur finief( +0) lorsque x
tendvers zéro par valeurs
positives.
Dans ce cas l’identité
(5)
reste valable pour x =o, et parsuite, (Px(Â)
étant définie par l’identité(6)
on a:quel
que soit X > 0. - Autrement dit les fonctionslPx(Â)
sontbornées dans leur ensemble.
Notons que pour toute valeur de X > 0, et toute valeur finie de ae > 0, on a
Substituant x dans l’identité
(5)’
il vient doncidentité
qui
est satisfaitequels
que soient .Lorsque X
croît indéfiniment lepremier
membre de cette identité tend versf(x).
D’autre
part,
si l’on considère une suite de valeurs de X in- fonctions monotoneslJ> xn (Â)
étant bornées enchaque point,
dansleur
ensemble,
on sait2 )
que de la suite des dites fonctions onpeut
continuité de cette dernière. Celle-ci satisfait d’ailleurs évidem- ment, tout comme les fonctions
fPi(Â)
auxinégalités:
Ceci
dit,
onaperçoit
que le théorème 1 seradémontré,
si l’onétablit que pour toute valeur de x > 0, on
peut
choisir i assezgrand
pour que soit satisfaitel’inégalité:
2 ) Ce théorème a été démontré par M. P. Montel pour les fonctions monotones continues, puis étendu par M. Helly au cas des fonctions monotones quelconques.
Cf. Traité du Calcul des Probabilités et de ses applications, par E. Borel. Tome I, fascicule III, par M. FRÉCHET, p. 272.
Or,
Adésignant
un nombrepositif quelconque,
on a:Mais
d’après (7)
et(10)
il vient:Si donc on considère une valeur donnée de x > 0, on
peut
choisir A assez élevé pour que les deux derniers termes du second membre de
(12)
soient inférieursà e/4, quel
que soit i.D’autre
part,
ilvient,
au moyen d’uneintégration
parparties:
Mais on
peut
choisir A assezgrand
pour que, x étantsupposé
> 0 on ait:
De telle sorte que
finalement,
il suffit pour retomber sur la relation(11)
d’établir que l’onpeut
choisir i assez élevé pour que l’on aitou, ce
qui
revient aumême, posant
d’établir que l’on a
C’est ce
qui
découle du théorème bien connu de M.Lebesgue
d’après lequel, "si
les fonctions mesurablesfn(ae)
bornées dansleur ensemble ont une limite
f(x), l’intégrale
defn(ae)
tend verscelle de
f(x)" 3).
En effet les fonctions
qJi(Â)
sontintégrables
au sens de Riemann(et
par suitemesurables),
et deplus
elles sont bornées dans leurensemble,
en vertu del’inégalité
En outre la suite des fonctions
.pi(Ã) convergeant vers O(Â),
sauf
peut-être
auxpoints
de discontinuité de cettedernière, fPi(Ã)
tend vers zéroavec 1/i,
saufpeut-être
en une infinité dénom- brable depoints.
Et comme on nechange
pas la valeur de l’in-tégrale qui figure
dans la relation(14),
ensupposant lpi( Â)
nullesur cet ensemble dénombrable de
points,
onaperçoit
que cette relation(14)
découle immédiatement du théorème de M.Lebesgue
énoncé ci-dessus.
Le théorème 1 est ainsi
démontré,
tout au moins dans le casoù f (x )
tend vers une valeurfinie f( +0) lorsque x
tend vers zéro.- Pour le démontrer nous avons
supposé
x > 0. - Mais il est évident que si l’identité(1)’
est valablequel
que soit x > 0,et si
f(x)
tend vers une valeur finief( +0) lorsque x
tend verszéro,
elle reste encore valable pour x = o.2. On vérifie d’ailleurs sans
peine
que le théorème I. reste valablelorsque f(x)
croît indéfiniment avec1 .
x
A cet effet
rappelons
tout d’abordque, O(A)
étant une fonctionnon-décroissante de
Â,
sil’intégrale
converge pour x = xo, elle converge uniformément pour toute valeur de x > x.. Il existe donc un nombre oc ç xo, dit
"abscisse
de convergence de
l’intégrale (15)",
tel que cetteintégrale diverge
pour oc., et pour x > ao,
représente
une fonctionanalytique
de x.
D’autre
part si,
xodésignant
un nombre > 0, on pose x = xo + y, la fonctionq;(y) = f ( xo + y )
reste finielorsque
y tend verszéro,
et comme c’est une fonction absolument monotone de y, il existe
une fonction non-décroissante
P(À)
telle que l’on ait:3) Cf. LEBESGUE. Leçons sur l’intégration [Paris, Gauthier-Villars], p. 125.
Pour x > xo,
on a doncet si l’on pose
on
aperçoit que O(Â)
est une fonction non-décroissantede A, qui pour x >
xo vérifie l’identitéDès
lors, f(x)
étant parhypothèse
une fonctionanalytique
de xsur le demi-axe x > 0, telle que
f(+0)
= co, il est évident que l’abscisse de convergence del’intégrale
du second membre estl’origine x
= 0, et que cette dernière identité reste valablequel
que soit x > 0.3. Les raisonnements
précédents prouvent simplement qu’il
existe au moins une fonction
non-décroissante O(A)
satisfaisant à l’identité(I )’.
Nous allons établir dans cequi
suit que cette fonction est déterminée de manièreunique,
par la condition0(0)
= 0, étant entendu que l’on ne considère comme distinctes que deux fonctionsqui
diffèrent en au moins un de leurspoints
de
continuité,
convention bien naturellepuisque l’intégrale
dusecond membre de
(I )’
nechange
pas de valeurquand
on modifiela valeur
de (j)(Â)
en un de sespoints
de discontinuité.Cette
propriété
d’unicité découle du théorème II énoncéplus
bas. -
D’après celui-ci,
toutefonction O(Â)
satisfaisant à l’iden- tité(I )’ apparaît
eneffet,
en chacun de sespoints
de continuitécomme la limite
pour X
= oo de la fonctionOx (Â)
définie par l’identité(6).
Dans le mémoire
déjà cité,
M. S. Bernstein démontre cettepropriété
d’unicité enremarquant
que la définition de la fonctionf(x)
s’étend d’elle-même au domainecomplexe
de la variable xau moyen de l’identité
(I )’,
ets’appuyant
sur unepropriété classique
del’intégrale
de Dirichlet. On enpourrait
d’ailleursaisément déduire par un raisonnement
classique,
tout au moinsdans le cas où
f( +0)
estfini,
une démonstration par l’absurde du théorème II. Nous avonspréféré
dans cequi suit, adopter
une méthode
directe, qui présente l’avantage
de ne pasquitter
le terrain des fonctions d’une variable
réelle,
etqui
en outre nousfournira l’occasion d’énoncer un résultat
(lemme I ) qui joue
dans la théorie du processus
stochastique
discontinu le même rôle que la formule deLaplace-Gauss
relative à la théorie desépreuves répétées,
en calcul desprobabilités.
III
D’une formule d’inversion de
l’intégrale
deLaplace-Stieltjes.
1. Pour
simplifier
lesnotations,
nous poserons dans cequi suit, li désignant
un nombre > 0:On s’assurera immédiatement que l’on a:
D’où l’on déduit:
Enfin nous poserons:
r et r’
désignant respectivement
leplus petit
et leplus grand
desnombres entiers n > 0,
qui
satisfont auxinégalités suivantes,
a
et f3
étant deux nombres donnésquelconques.
2. LEMME 1. On a, a
et fi
étantsupposés indépendants
de x:Nous n’insisterons pas
longuement
sur la démonstration de celemme, qui peut
êtrecalquée
sur celle de la formule deLaplace- GauB,
relative à la théorie desépreuves répétées,
en Calcul desprobabilités.
Elle consiste tout d’abord
posant
et
supposant que En
resteborné,
à rechercher uneexpression asymptotique
den.(yx)
valable pour lesgrandes
valeurs de x.De la formule de
Stirling
et de la définition
(17)
den,,(,ux),
on tire aisément la relation suivante:Et si l’on pose
il vient:
Il en résulte que l’on a:
o.(x) désignant
uneexpression qui
tend uniformément vers zéroavec
1 /x,
pour toute valeur de n telleque e,, (défini
parl’égalité 21 )
reste
compris
entre deux nombres fixes a etf1.
De cette dernière remarque on déduit immédiatement que
lorsque
x croîtindéfiniment, l’expression llfl (yx)
déf inie par l’identité(19)
a même limite que la somme:et comme cette dernière tend manifestement vers
l’intégrale
dusecond membre de la relation
(20),
celle-ci est ainsi démontrée.3. LEMME II. On a:
a)
Cas  fi. De l’identité(18)
découlel’inégalité
Et en
remarquant
que la somme du second membre est étendue à des valeurs de n pourlesquelles,
en vertu del’hypothèse À
p,(n/x2013u)2
x estsupérieur
à(Â.-fl)2,
ilvient, compte
tenu de(18)’
D’où,
pouret par suite
b)
Cas A > ,u. Dans ce cas on déduit de l’identité(18)
par un raisonnementanalogue,
lesinégalités
suivantes:Et comme on a
il vient pour ,
D’où:
c)
Cas A = p. On a dans ce cas, 6 étant un nombre > 0 arbitrairec’est-à-dire:
Or on
peut choisir P
assezélevé,
pour quequel
que soit x, le dernier terme du second membre soit aussipetit qu’on
le désire.C’est ce que l’on établit par le même raisonnement que
ci-dessus,
à
partir
desinégalités
suivantes:D’où:
D’autre
part, d’après
le lemme1, f3
étantsupposé fixe,
on aintégrale qui
tendvers 1 lorsque fi
croît indéfiniment. - Il2
s’ensuit que l’on
peut choisir P, puis
x, assez élevés pour que le second membre de l’identité(25)
diffèrede 1
2 d’aussi peuqu’on
le désire. - On a donc bien:Le lemme II est ainsi démontré. - Il nous sera d’autre
part
utile pour la suited’indiquer
une autre bornesupérieure
deV(Â,
y,x) .
Considérons à cet effetl’expression
suivante:On a
D’où
4. THÉORÈME II. La
fonction
absolument monotonef(x)
étantmise sous la
forme (I)’
on aquel
que soit À > 0, et ensupposant OE(o)
= 0,On notera que l’énoncé du lemme 1 n’est
qu’un
casparticulier
de l’énoncé
précédent,
à savoir celuioù f(x)
se réduit àl’exponen-
tielle e-lx. Pour cette dernière il est
évident,
eneffet,
que la relation(I)’
est satisfaite par lafonction O(Â) identique
à zéropour
li et à l’unité pour  > li.a)
Nous allons tout d’abord établir la relation(27)
en suppo-sant l/J(Â)
continue aupoint
Â.L’intégrale qui figure
au second membre de la relation(I)’
convergeant
uniformément pour toute valeur de x > E > 0,quel
que soit e > 0, onpeut
luiappliquer
larègle
habituelle de dérivation sous lesigne j.
D’oùet par suite
4)
Il
s’agit
de démontrer que, Â étantpoint
de continuitéde (])(Â),
on
peut
choisir x assezgrand
pour que étant un nombre > 0quelconque,
on ait:4) Si l’on effectuait sans autre précaution le passage à la limite x = ao sous
le
signe f
au second membre de cette relation, on aurait, d’après le lemme IIC’est en somme la légitimité de ce passage à la limite lorsque A est point de con- tinuité de O(Â) qu’il s’agit d’établir.
Pour
cela,
on remarque que, E et A étant tels que 1Considérons tout d’abord le dernier terme. En vertu de
l’inégalité (26)
ilvient,
enremarquant que ft >
A entraîneOr A étant
fixé,
onpeut
choisir A assez élevé pour que l’on aitet par suite pour x
Mais par
hypothèse l’intégrale:
converge. On
peut
donc choisir A assezgrand
pour que,quel
que soit x > xo > 0, on ait:D’autre
part Â
étantpoint
de continuitéde l/J(Â),
onpeut
choisirE, non
nul,
assezpetit
pour que soient satisfaites lesinégalités
suivantes:
qui
découlent de ce que,V(Â,
li,x)
est 1. - En outre,d’après
les
inégalités (23)
et(24),
il vient:De sorte que e étant choisi non
nul,
comme il a été ditplus haut,
il existe une valeur de x assezélevée,
pour que l’on ait:En additionnant membre à membre les 5
inégalités (30)
à(34)
on retombe sur
l’inégalité (28)
et le théorème II est ainsi démontrédans le cas
où O(Â)
est continue aupoint Â
considéré.b)
Considérons maintenant unpoint
de discontinuitéde O(Â),
soit À = oc. La fonction
O(Â)
définie par les identités suivantes:où s
désigne
lesaut 0 (oc + 0) - 0 (oc - 0) de q)(Â)
aupoint Â
= oc,est continue en ce dernier
point. -
Et sa transformée deLaplace- Stieltjes
est liée à celle
de (j) (Â)
par l’identité:Il vient donc
Or O(Â)
étant continue aupoint
 = oc, nous venons de voir quelorsque x
croîtindéfiniment,
lepremier
terme du second membrea pour limite
0(ot). -
Et commed’après
le lemmeII,
le secondtend
vers 1s,
il vient finalement2
conformément au théorème II
qui
est ainsi démontré.(Reçu le 3 février 1939.)