Exercice
1. a. Pour tout x 6= 1 ,
(1 + x + · · · + x
n)(1 − x) = 1 − x
n+1⇒ 1
1 − x = 1 + x + · · · + x
n+ x
n+11 − x avec x
1 − x x
n∈ o(x
n).
On peut intégrer ce développement à l'ordre n − 1 :
− ln(1 − x) = x + x
22 + · · · + x
nn + o(x
n)
⇒ ln(1 + x) = x − x
22 + · · · + (−1)
n+1x
nn + o(x
n).
b. Il sut de substituer pour obtenir 1
1 − ax = 1 + ax + · · · + (ax)
n+ o(x
n), ln(1 + x) = ax − (ax)
22 + · · · + (−1)
n(ax)
nn + o(x
n).
2. a. L'énoncé demande un développement limité qui mérite bien son nom car il sut de développer P (x) en se limitant au degré 4 en x . Comme dans le cours sur les relations entre coecients et racines, on obtient
P(x) = 1 + σ
1x + σ
2x
2+ σ
3x
3+ σ
4x
4+ o(x
4).
b. La fonction ln ◦P est dénie au voisinage de 0 car P est continue et tend vers 1 en 0 . On va composer les développements limités en 0
ln(1 + u) = u − 1 2 u
2+ 1
3 u
3− 1
4 u
4+ o(u
4)
avec u = σ
1x + σ
2x
2+ σ
3x
3+ σ
4x
4+ o(x
4).
On a choisit un développement de ln à l'ordre 4 car (si σ
16= 0 ce que l'on supposera)
u ∼ σ
1x ⇒ u
4∼ σ
14x
4⇒ o(u
4) = o(x
4).
On présente les calculs en tableau
u =σ
1x + σ
2x
2+ σ
3x
3+ σ
4x
4+o(x
4)
u =σ
1x + σ
2x
2+ σ
3x
3+ σ
4x
4+o(x
4) ×1 u
2= σ
12x
2+ 2σ
1σ
2x
3+ (2σ
1σ
3+ σ
22)x
4+o(x
4) × − 1 2 u
3= σ
13x
3+ 3σ
12σ
2x
4+o(x
4) × 1 3
u
4= σ
14x
4+o(x
4) × − 1
4
ln ◦P(x) = σ
1x +
σ
2− 1 2 σ
12x
2+
σ
3− σ
1σ
2+ 1 3 σ
31x
3+
σ
4− 1
2 σ
22+ σ
21σ
2− 1 4 σ
14+ o(x
4).
c. On peut former le développement de ln ◦P en utilisant :
ln ◦P(x) = ln(1 + a
1x) + ln(1 + a
2x) + · · · + ln(1 + a
px) ln(1 + a
ix) = a
ix − 1
2 a
2ix
2+ 1
3 a
3ix
3+ 1
4 a
4ix
4+ o(x
4).
⇒ ln ◦P (x) = S
1x − 1
2 S
2x
2+ 1
3 S
3x
3− 1
4 S
4x
4+ o(x
4).
Comme une fonction admet un seul développement limité à un ordre donné, on peut identier les coecients et on en tire S
1= σ
1(évident) et
S
2= −2σ
2+σ
12, S
3= 3σ
3−3σ
1σ
2+σ
31, S
4= −4σ
4+4σ
1σ
3+2σ
22−4σ
21σ
2+σ
14.
Problème
Partie 1. Sommes.
1. Transformation d'Abel. On développe en indexant avec l'indice de u :
m−1
X
r=0
(u
r+1− u
r)v
r=
m
X
r=1
u
rv
r−1−
m−1
X
r=0
u
rv
r= −u
0v
0+
m
X
r=1
u
r(v
r−1− v
r) + u
mv
m−1.
2. Intervalles et parties entières.
a. Par dénition, x ≤ dxe donc dxe ∈ {n ∈ Z tq x ≤ n} . Pourquoi est-il un minorant ? Car
n < dxe ⇒ n ≤ dxe − 1 ⇒ n < x ⇒ n / ∈ {n ∈ Z tq x ≤ n} . Par contraposition : n ∈ {n ∈ Z tq x ≤ n} ⇒ dxe ≤ n .
On en déduit (avec les notations des intervalles entiers) : [x, +∞[ ∩ Z = J dxe, +∞ J .
b. D'après la question précédente, Z \ [b, +∞[ = K − ∞, dbe − 1 K. D'où [a, b[ ∩ Z = J dae, +∞ J ∩ J −∞, dbe − 1 K = J dae, dbe − 1 K . c. Soit r ∈ N. Pour tout j ∈ Z,
jq p
= r ⇔ r ≤ jq
p < r + 1 ⇔ rp
q ≤ j < (r + 1)p q . L'ensemble cherché est donc
rp
q , (r + 1)p q
∩ Z = J rp
q
,
(r + 1)p q
− 1 K
dont le cardinal est l
(r+1)pq
m − 1 − l
rpq
m
+ 1 = l
(r+1)pq
m − l
rpq
m . d. Il sut de remarquer que p étant impair :
p2
=
p+12⇒
p 2−1 =
p−12et d'utiliser b. pour obtenir J 0,
p−12K =
0,
p2∩ Z.
3. Les sommes s(p, 2q) et s(p, q) ont en commun les termes associés aux petits mul- tiples pairs de q . Ils disparaissent dans la diérence. Plus précisément :
s(p, 2q) − s(p, q) = X
j∈]0,p[∩Z, jpair
jq p
− X
j∈
]
0,p2[
∩Zjq p
= X
j∈
]
p2,p[
∩Z, jpairjq p
− X
j∈
]
0,p2[
∩Z, jimpairjq p
Comme p est impair, on peut passer des grands j pairs aux petits impairs : j ∈ i p
2 , p h
∩ Z , j pair ⇔ p − j ∈ i 0, p
2
h ∩ Z , p − j impair
En changeant de nom avec k = p − j :
X
j∈
]
p2,p[
∩Z, jpairjq p
= X
k∈
]
0,p2[
∩Z, kpair(p − k)q p
.
De plus,
(p − k)q p
=
q − kq p
= q +
− kq p
= q − 1 − kq
p
. En revenant au nom j pour cette somme, on obtient bien
s(p, 2q) − s(p, q) = X
j∈
]
0,p2[
∩Z, jimpairq − 1 − 2 jq
p
Si q est impair, la parenthèse est paire donc s(p, 2q) − s(p, q) ≡ 0 mod (2) . 4. a. Pour tout j ∈ Z,
0 ≤ j < p
2 ⇒ 0 ≤ jq p < q
2 ⇒ jq
p
∈ h 0, q
2 h ∩ Z .
b. Les termes de la somme s(p, q) peuvent prendre plusieurs fois une même valeur r . La question 4.a. indique que ces valeurs sont des entiers dans
0,
q2. La question 2.c. indique combien de fois cette valeur gure dans la somme. En regroupant les valeurs égales, on obtient
s(p, q) = X
r∈
[
0,q2[
∩Z(r + 1)p q
− rp
q
r.
Comme 0,
q2∩ Z = J 0,
q 2− 1 K, on se trouve dans le cas de la transformation d'Abel de la question 1. avec m =
q2
, u
r= l
rp q
m et v
r= r . Avec u
0v
0= 0 et v
r−1− v
r= −1 , on obtient bien
s(p, q) = −
X
r∈
[
0,q2]
∩Zrp q
+ p
q l q
2 m l q
2 m − 1
.
5. On suppose p < q avec q impair et on rappelle que p ∧ q = 1 .
a. On montre l'encadrement en formant les diérences : p(q + 1)
2q − p − 1
2 = p + q 2q > 0 p(q + 1)
2q − p + 1
2 = p − q 2q < 0
⇒ p − 1
2 < p(q + 1)
2q < p + 1 2 .
Comme p est impair,
p−12et
p+12sont deux entiers consécutifs. On en déduit p(q + 1)
2q
= p + 1 2 . b. Ici q est impair donc
q2
=
q+12d'où h
0, q 2
h ∩ Z = J 0, q − 1 2 K et
p q
l q 2
m
= d p(q + 1)
2q e = p + 1 2 d'après la question 3.
Comme q est premier avec p , il ne divise pas rp car sinon d'après le théorème de Gauss, il diviserait r ce qui est impossible car r < q . On en déduit que
rpqn'est pas entier donc, pour r 6= 0 ,
d rp
q e = b rp
q c + 1 ( q − 1 2 fois )
⇒ X
j∈J0,p−12 K
b jq
p c + X
r∈J0,q−12 K
b rp
q c = − q − 1
2 + p + 1 2
q − 1
2 = (p − 1)(q − 1)
4 .
Partie 2. Arithmétique.
Dans cette partie, p est un nombre premier impair ( p 6= 2 ) et q est premier avec p c'est à dire qu'il n'est pas un multiple de p .
1. Par dénition, µ(k) est le reste modulo p de qk avec 1 ≤ k < p . Le nombre premier p ne divise ni k ni q donc il ne divise pas non plus kq . Le reste µ(k) est donc non nul. La fonction µ prend ses valeurs dans J 1, p −1 K. Pour montrer que µ dénit une bijection il sut de démontrer l'injectivité car l'espace de départ et d'arrivée ont le même nombre ( p − 1 ) d'éléments.
Considérons k et k
0tels que 1 ≤ k ≤ k
0< p tels que µ(k) = µ(k
0) . Alors qk ≡ qk
0mod (p) donc p divise q(k
0− k) . Comme p est premier avec q , il divise k
0− k . Or 0 ≤ k
0− k < p donc k
0= k .
2. Remarquons que |ϕ(k)| = r
p(2kq) .
Soit k et k
0tels que 1 ≤ k ≤ k
0≤
p−12. Alors ϕ(k) = ϕ(k
0) entraine r
p(2kq) = r
p(2k
0q) puis, en réinjectant (−1)
b2kqp c= (−1)
b2k0q p c
.
r
p(2kq) = r
p(2k
0q) ⇒ 2kq ≡ 2k
0q mod (p) ⇒ p divise 2q(k
0− k) ⇒ p divise k
0− k car p est premier avec 2q . (premier avec q et 6= 2 ). De 0 ≤ k
0− k < p , on déduit k = k
0c'est à dire l'injectivité de ϕ .
3. a. La dénition de la partie entière inférieure montre que le quotient de la division euclidienne de 2kq par p est b
2kqpc :
2kq = b 2kq
p cp + r
p(2kq).
b. Comme p est impair, on ne change pas la parité en multipliant par p donc b 2kq
p cp ≡ b 2kq
p c mod (2).
D'après la question a. :
1 = (−1)
2kq= (−1)
b2kqp cp+rp(2kq)= ((−1)
p)
b2kqp c(−1)
rp(2kq)= (−1)
b2kqp c(−1)
rp(2kq)⇒ b 2kq
p c ≡ r
p(2kq) mod (2) Les deux exposants doivent avoir la même parité pour que le produit soit +1 . c. Deux cas sont possibles pour ϕ(k) suivant le signe de la puissance de −1 .
b 2kq
p c ≡ 0 ⇒
r
p(2kq) ≡ b 2kq p c ≡ 0 ϕ(k) = r
p(2k)
⇒ r
p(ϕ(k)) = r
p(2k) ≡ 0.
(les congruences sont modulo 2 )
b 2kq
p c ≡ 1 ⇒
r
p(2kq) ≡ b 2kq p c ≡ 1 ϕ(k) = −r
p(2k)
⇒ r
p(ϕ(k)) = p + r
p(2k) ≡ 0.
car p et r
p(2kq) sont impairs.
4. On note ψ = r
k◦ ϕ et D l'ensemble des pairs dans J 1, p − 1 K.
a. Soit v et v
0entiers tels que −p < v < v
0< p . Alors 0 < v
0− v < 2p donc : v ≡ v
0mod (p) ⇒ p divise v
0− v ⇒ v
0− v = p.
Comme p est impair, v et v
0n'ont pas la même parité.
b. La question 3.c. montre que ψ prend ses valeurs dans D . Comme D et J 1,
p−12K ont le même nombre d'éléments
p−12, il sut de montre l'injectivité pour prouver la bijectivité.
Soit k et k
0tels que 1 ≤ k ≤ k
0≤
p−12tels que ψ(k) = ψ(k
0) .
Considérons v = ϕ(k) et v
0= ϕ(k
0) . Par dénition de ψ , ils sont congrus modulo p . Ils sont aussi congrus modulo 2 d'après 3.c. La question 4.a. prouve alors que v = v
0donc, par injectivité de ϕ : k = k
0ce qui prouve l'injectivité de ψ .
Partie 3. Réciprocité quadratique.
1. Produit et µ .
a. La bijectivité de µ prouve la conservation du produit (p − 1)! = Y
k∈J1,p−1K
k = Y
k∈J1,p−1K
µ(k) = Y
k∈J1,p−1K
r
p(qk)
≡ Y
k∈J1,p−1K
qk mod (p) ≡ q
p−1(p − 1)! mod (p).
b. Comme p est premier, il est premier avec tous les k tels que 1 ≤ k < p donc aussi avec (p − 1)! . D'après le théorème de Bezout, il existe u ∈ Z tel que u(p − 1)! ≡ 1 mod (p) . En multipliant par u la relation du a , on obtient
1 ≡ q
−1mod (p) c'est à dire le petit théorème de Fermat.
2. Produit et ψ .
a. On raisonne comme dans la question précédente en transportant avec ψ bijective le produit des éléments de J 1,
p−12K vers celui des éléments de D .
Y
k∈J1,p−12 K
ψ(k) = Y
l∈D
l = Y
k∈J1,p−12 K
(2k) = 2
p−12( p − 1 2 !).
Détaillons le produit des ψ(k) et passons modulo p :
Y
k∈J1,p−12 K
ψ(k) = Y
k∈J1,p−12 K
(−1)
b2kqp cr
p(2kq)
≡ (−1)
s(p,2q)Y
k∈J1,p−12 K