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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Chapitre 6 – Les Matrices

1 Les n-uples

1. D´efinition

I uncouple, c’est2nombres rang´es dans un certain ordre(2 ; 7) I untripletc’est3nombres rang´es dans un certain ordre(8 ; −1 ; 6) I unquadrupletc’est pareil avec4nombres(0 ; 3 ; 5 ; 3)

D’une fac¸on g´en´erale,nnombresa1,a2, . . . ,an(distincts ou confondus), num´erot´es de 1 `an, consti- tuent unn-uple.

Les nombres a1,a2, . . . ,an s’appellent les coefficients du n-uple et n est sa longueur. Le n-uple (0 ; 0 ;. . . ; 0) dont tous les coefficients sont nuls, s’appelle le n-uple nul; on le note O, ou On quand on veut pr´eciser sa longueur.

Si n est fix´e, l’ensemble des n-uples `a coefficients r´eels est not´e Rn et l’ensemble des n-uples `a coefficients complexes est not´eCn.

2. Op´erations

.Il est possible d’additionnerdeuxn-uples:

α = ( a1 ; a2 ; . . . ; an )

β = ( b1 ; b2 ; . . . ; bn )

α+β = ( a1+b1 ; a2+b2 ; . . . ; an+bn ) .On peutmultiplierunn-uplepar un nombre :

α=(a1;a2;. . . ; an) ⇒ xα=(xa1;xa2 ;. . . ;xan)

.Leproduit scalairede deuxn-uples, est le nombre :

< α , β >=a1b1+a2b2+· · ·+anbn

Propri´et´es: a+b=b+a commutativit´e a+(b+c)=(a+b)+c associativit´e

a+O=a Oest ´el´ement neutre α(βa)=(α β)a associativit´e

α(a+b)=αa+αb distributivit´e `a gauche (α+β)a=αa+βa distributivit´e `a droite

(2)

2 Les matrices

1. Lesmatricessont une g´en´eralisation desn-uples:

•unn-uplec’est des nombres rep´er´es par1indice,

•unematricec’est des nombres rep´er´es par2indices.

On se donne deux entiers m > 1 et n > 1. Une matrice de dimensions m ×n, c’est mn nombres (distincts ou confondus), rep´er´es par deux indicesiet j, le premier variant de 1 `am, le second de 1 `an.

Ces mn nombres s’appellent les coefficients de la matrice. Quand ils sont r´eels, on a une matrice r´eelle, quand il sont complexes, on a unematrice complexe.

On note respectivement Matm,n(R) et Matm,n(C) l’ensemble des matrices de dimension m×n `a coefficients r´eels et `a coefficients complexes.

2. On repr´esente une matrice m×n en dessinant un tableau rectangulaire comprenant m lignes num´erot´ees de haut en bas de 1 `ametn colonnesnum´erot´ees de gauche `a droite de 1 `an.

Le coefficient de la matriceAqui se trouve `a l’intersection de la ligne portant le num´eroiet de la colonne portant le num´ero jest not´eAi,j:

Exemple: Une matrice 2×3 :

A= A1,1 A1,2 A1,3

A2,1 A2,2 A2,3

!

Deux matrices sont´egalesquand elles ont les mˆemes dimensions et les mˆemes coefficients.

Ecrire l’´egalit´e de deux matrices m´ ×n revient `a ´ecrire mn ´egalit´es.

3. On appellematrice lignetoute matrice de dimensions 1×n etmatrice colonnetoute matrice de dimensionsm×1.

Une matrice ligne n’a qu’une seule ligne, une matrice colonne n’a qu’une seule colonne.

Une matrice 1×1 est un nombre.

On peut repr´esenter un n-uplesoit au moyen d’une matrice ligne, soit au moyen d’une matrice colonne, cela d´epend des besoins.

Exemple: Le triplet (2;−1; 7) peut ˆetre repr´esent´e par :

2 −1 7

ou par







 2

−1 7







 .

3 Op´erations sur les matrices

1. On peutadditionnerdes matrices, `a condition qu’elles aient lesmˆemes dimensions, et on obtient poursommeune matrice qui a les mˆemes dimensions :pour cela, on ajoute entre eux les coefficients qui occupent la mˆeme position.

SiS=A+B, alors : Si,j =Ai,j+Bi,j

Exemple: 1 3 2 0 1 4

!

+ 3 2 5 9 4 3

!

= 4 5 7 9 5 7

!

(3)

2. Lamultiplication scalaireoumultiplication d’une matrice par un nombre, se fait en multipliant tous les coefficients de la matrice par le nombre.

B=u A ⇐⇒ Bi,j=u Ai,j Exemple: 10 0 3 2

2 1 1

!

= 0 30 20

20 10 10

!

3. On appellematrice nullede dimensionsm×n, et on noteOm,n, la matrice de dimensionsm×n ayant tous ses coefficients nuls.

Exemple: O2,3= 0 0 0 0 0 0

!

Quand il n’y a pas de risque de confusion entre plusieurs matrices nulles de dimensions diff´erentes on ´ecritOau lieu deOm,n.

4. On note −A au lieu de (−1)A; c’est la matrice qui se d´eduit de A en changeant le signe des coefficients ; on l’appelle l’oppos´eedeA.

5.Propri´et´es:

A+B=B+A A+O=A

0A=O u(A+B)=u A+u B

A+(B+C)=(A+B)+C A+(−A)=O

u(v A)=(u v)A (u+v)A=u A+v A

6.Produit: Lamultiplicationde la matriceApar la matriceBdonne une matrice not´eeAB.

Pour pouvoir calculerAB,il faut que le nombre de colonnes de A soit ´egal au nombre de lignes de B; la matriceABa le mˆeme nombre de lignes queAet le mˆeme nombre de colonnes queB.

Si A est de dimensions m×n et B de dimensions n×p, leur produit est la matrice P = AB de dimensionm×pqui a pour coefficients :

Pi,j =Ai,1B1,j+Ai,2B2,j+· · ·+Ai,nBn,j

• Liest len-upledescoefficients de la ligne idansA,

•Cjest len-upledescoefficients de la colonne jdansB, Pi,j =<Li,Cj >

Li

Cj

Pij= <L Ci, j>

(4)

Exemple:A= 1 2 3 2 0 4

! etB=









4 2 5 0 1 1 2 6 0 3 0 3









1 2 3 2 0 4

4 10

2 13

5 20

0 63

13 1 2 3

2 0 4 4 10

2 13

5 20

0 63

6 13 9 21

8 16 10 12 ⇒ AB= 6 13 9 21 8 16 10 12

!

7. Latranspos´ee d’une matriceAde dimensionsm×nest la matricetA, de dimensionsn×m, d´efinie par :

(tA)i,j =Ai,j

Les lignes detAsont les colonnes deAet les colonnes detAsont les lignes deA:

A= 1 2 3 4 0 7 5 9

!

⇐⇒ tA=











 1 0 2 7 3 5 4 9













tt A

=A t(uA)=utA t(A+B)= tA+ tB

t

u1A1+u2A2+· · ·+upAp

= u1tA1+u2tA2+· · ·+uptAp

t(AB)= tBtA t

A1A2· · ·Ap1Ap

= tAp tAp1· · · tA2tA1

A(BC)=(AB)C u(AB)=(u A)B=A(u B) A(B+C)=AB+AC (A+B)C=AC+BC

8. Et la commutativit´e ?La multiplication des nombres est commutative(xy = yx), mais celle des matrices ne l’est pas en g´en´eral:

• siAest de dimensionsm×net siBde dimensionn×p, on peut calculerABmais on ne peut pas calculerBA, sauf simest ´egal `ap.

A

B

m n

n

p

A

m n

B

n

p

(5)

• sim=p, la matriceABest de dimensionm×met la matriceBAest de dimensionn×n:

A

m

n

B

n m

AB

A

m

n

B

n m

BA

Le seul cas o `u il est raisonnable de se demander siAB=BA, c’est quandABetBAexistent toutes les deux et quand elles ont les mˆemes dimensions, donc quandm=n=p.

AB A

B BA

A B

4 Matrices carr´ees

1. Unematrice carr´ee d’ordre mest une matrice de dimensionsm×m.

On noteMatm(R)l’ensemble des matrices carr´ees d’ordrem `a coefficients r´eels etMatm(C)l’en- semble des matrices carr´ees d’ordrem`a coefficients complexes.

L’addition de deux matrices carr´ees d’ordre m, et leur multiplication, est toujours possible et donnent des matrices carr´ees d’ordrem.

Mat1(R) c’estR,Mat1(C) c’estC,

Matm(R) est une g´en´eralisation deR,

Matm(C) est une g´en´eralisation deC.

2. SiA etB sont des matrices carr´ees d’ordrem, les matricesABetBA existent toutes les deux ; sont-elles ´egales ?

R´eponse : Il peut arriver queAB=BA, il n’y a qu’`a prendreA=B, oum=1, mais quandm>1 ce n’est pas vrai en g´en´eral.

Exemple: 0 1 0 0

! 0 0

1 0

!

= 1 0 0 0

!

A B AB

0 0 1 0

! 0 1

0 0

!

= 0 0 0 1

!

B A BA

⇒ AB,BA

(6)

3. Une matrice carr´ee poss`ede 2 diagonales, mais une seule joue un r ˆole important, on l’appellela diagonale de la matrice; c’est la diagonale o `u se trouvent les coefficients dont les indices de ligne et de colonne sont ´egaux ; ces coefficients s’appellent lescoefficients diagonaux.

4. On appellematrice diagonaletoute matrice dont les coeffi- cients situ´es hors de la diagonale sont nuls.

Lamatrice nulleest une matrice diagonale.













2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 7













5. On appelle matrice identit´e d’ordre mla matrice diagonale dont tous les coefficients diagonaux sont ´egaux `a 1 ; on la noteIm, ouIquand il n’y a pas de risque de confusion entre plusieurs matrices unit´es.

Exemple: I3=











1 0 0

0 1 0 0 0 1











Th´eor`eme: A Im=ImA=A quelle que soitA, matrice carr´ee d’ordrem.

Pour les matrices carr´ees d’ordrem:

. la matriceImest l’analogue du nombre1, . la matriceOmest l’analogue du nombre0.

6. Une matrice diagonale dont tous les coefficients diagonaux sont ´egaux s’appelle une matrice scalaire. C’est une matrice de la formeuIavecuun nombre.

•Une matrice scalaire commute avec toutes les matrices : (uI)A=A(uI)

•Multiplier une matrice par une matrice scalaire revient `a la multiplier par le coefficient situ´e sur la diagonale de la matrice scalaire : (uI)A=u A

On peut assimiler la multiplication d’une matrice par un nombre `a la multiplication, `a droite, ou

`a gauche, par la matrice scalaire associ´e `a ce nombre.

7. Parmi les matrices carr´ees d’ordrem, la matriceImjoue le r ˆole du nombre 1. Il est naturel de se demander si les matrices ont desinverses.

L’inversedeAdevrait ˆetre une matrice qui donne la matriceIquand on la multiplie parA.

Mais lanon commutativit´ede la multiplication, fait qu’on doit distinguer :

•l’inverse`a gauche: une matriceA0telle queI=A0A,

• l’inverse`a droite: une matriceA00telle queI =AA00.

Th´eor`eme: Quand une matrice carr´ee poss`ede une inverse `a gauche, et une inverse `a droite, ces deux inverses sont ´egales.

[I =A0A]⇒[I A00=(A0A)A00]⇒[A00=A0(AA00)]⇒[A00=A0I]⇒[A00=A0] On appelleinversedeA, et on noteA1, une matrice telle que :

A1A=A A1=I

(7)

Une matrice qui a une inverse est une matriceinversible.

Th´eor`eme: Une matrice inversible a une seule inverse.

D´emonstration: SiA1etA2sont des inverses deA, on aA1A=IetA A2=I, doncA1est l’inverse `a gauche deAetA2est son inverse `a droite, d’o `uA1=A2.

Questions:

Q1: Comment distinguer les matrices inversibles ?

Q2: Comment calculer l’inverse d’une matrice inversible ?

Q3: Y a-t-il des matrices inversibles d’un seul c ˆot´e ?

Plus loin, on apprendra `a reconnaˆıtre les matrices inversibles, `a calculer leur inverse, et on verra qu’il n’existe pas de matrice inversible d’un seul c ˆot´e.

Th´eor`eme: Lorsque deux matrices carr´ees d’ordremsont inversibles leur produit l’est aussi et : (A B)1 =B1A1

AB B1A1 =A(BB1)A1=A I A1=A A1=I B1A1 AB=B1(A1A)B=B I B1=BB1 =I

La formule encadr´ee se g´en´eralise par r´ecurrence `a un produit quelconque de matrices : (A1A2 · · · An)1=An1An11 · · · A11

Th´eor`eme: SoitAune matrice inversible. AlorsA1est inversible et son inverse c’estA: (A1)1=A

D´emonstration: Les ´egalit´es A A1 = A1A = I ´ecrites sous la formeA1A = A A1 = I montrent queAest l’inverse deA1.

Th´eor`eme: La transpos´ee d’une matrice inversible est inversible, etl’inverse de la transpos´ee est la transpos´ee de l’inverse:

(tA)1 = t(A1)

D´emonstration: Il suffit de transposerAA1=A1A=I pour obtenirt(A1)tA= tAt(A1) =I, qui montre quet(A1) est l’inverse detA.

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