CHAPITRE 8
ARITHMÉTIQUE
I Divisibilité dansZ. . . . 3
I.1 Rappels et compléments . . . 3
I.2 Diviseurs et multiples. . . 3
I.3 Division euclidienne. . . 5
II Plus grand commun diviseur et plus petit commun multiple . . . . 8
II.1 Plus grand commun diviseur . . . 8
II.2 Algorithme d’Euclide . . . 8
II.3 Entiers premiers entre eux. . . 12
II.4 Plus petit commun multiple . . . 13
III Nombres premiers. . . . 17
III.1 Définition . . . 17
III.2 Crible d’Ératosthène . . . 19
III.3 Décomposition en produit de facteurs premiers . . . 20
Extrait du programme
CONTENUS CAPACITÉS&COMMENTAIRES
c) Ensembles de nombres usuels
Entiers naturels, entiers relatifs, divisibilité dansZ, diviseurs, mul- tiples.
Théorème de la division euclidienne.
PGCD de deux entiers relatifs dont l’un au moins est non nul. Le PGCD deaetbest défini comme étant le plus grand élément (pour l’ordre naturel dansZ) de l’ensemble des diviseurs communs à aetb.
PPCM.
Algorithme d’Euclide.
Nombre premier.
L’ensemble des nombres premiers est infini.
Existence et unicité de la décomposition d’un entier naturel non nul en produit de nombres premiers.
La démonstration est hors programme.
Application au calcul du PGCD et du PPCM.
Nombres décimaux, rationnels, réels, irrationnels. La construction des ensembles de nombres usuels, en particulier celle deR, est hors programme.
ARITHMÉTIQU I. DIVISIBILITÉ DANSZ
I. Divisibilité dans Z
I.1. Rappels et compléments
Notation 8.1 – Ensembles usuels de nombres On note :
N l’ensemble des entiers naturels : N = ©
0, 1, 2, 3, 4, 5, . . . ª . Z l’ensemble des entiers relatifs : Z = ©
. . . , − 2, − 1, 0, 1, 2, . . . ª . On admet le résultat suivant.
Théorème 8.1
1. Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
2. Toute partie non vide et majorée de N admet un plus grand élément.
3. N n’est pas majoré.
4. Toute partie non vide et majorée de Z admet un plus grand élément.
5. Toute partie non vide et minorée de Z admet un plus petit élément.
I.2. Diviseurs et multiples
Définition 8.1 – Diviseur, multiple Soient a et b deux entiers relatifs.
Ï On dit que a divise b s’il existe k ∈ Z tel que b = a × k. On note alors a | b.
Ï Lorsque a divise b, on dit aussi que a est un diviseur b ou que b est un multiple de a
1. L’ensemble des diviseurs de 18 est ©
− 18, − 9, − 6, − 3, − 2, − 1, 1, 2, 3, 6, 9, 18 ª . 2. L’ensemble des diviseurs de 0 est Z .
3. Pour tout n ∈ Z , 2 divise n × (n + 1).
Exemple 8.1
Soit a ∈ Z
?.
1. Les entiers 1 et a sont toujours des diviseurs de a.
2. Soit d ∈ Z tel que d | a.
Alors a = d × k avec k ∈ Z . De plus, a , 0, donc k , 0. D’où, | k | Ê 1, donc | a | Ê | d | . D’où, − | a | É d É | a | . Les diviseurs de a sont donc compris entre − a et a. En particulier, a possède un nombre fini de diviseurs.
En outre, le seul entier naturel qui possède une infinité de diviseur est 0.
3. L’ensemble des diviseurs de a est égal à l’ensemble des diviseurs de − a et | a | .
En particulier, a divise b si, et seulement si, | a | divise b si, et seulement si, | a | divise | b | si, et seulement si, a divise | b | .
Remarque 8.1
I. DIVISIBILITÉ DANSZ ARITHMÉTIQU
Proposition 8.1 – Transitivité Soient (a, b, c) ∈ Z
3.
Si a | b et b | c alors a | c.
Démonstration
Par définition, il existek1etk2des entiers relatifs tels queb=a×k1etc=b×k2. D’où,c=a×k1×k2.
En notantk=k1×k2∈Z, on ac=a×k.
Donc,adivisec.
Proposition 8.2 Soient (a, b, c, d) ∈ Z
4.
1. Si a | b et a | c, alors, pour tout (u, v) ∈ Z
2, a | (u × b + v × c).
2. Si (a × b) | c, alors a | c et b | c. La réciproque est fausse 3. Si a | b et c | d, alors (a × c) | (b × d).
4. Soit n ∈ Z
?. On a l’équivalence : a | b si, et seulement si, (a × n) | (b × n).
Démonstration
1. Supposons quea|beta|c.
Il existek1etk2des entiers tels queb=a×k1etc=a×k2. Donc,u×b+v×c=a×(u×k1+v×k2).
D’où, en notantk=u×k1+v×k2∈Z, on a :b+c=a×k.
2. Supposons que (a×b)|c.
Il existek1∈Ztel quec=a×b×k1.
D’où, en notantk=k1×b∈Zetk0=k1×a∈Z, on a :c=k×aetc=k×b.
Pour un contre exemple, on peut considérer :a=b=c=2.
3. Supposons quea|betc|d.
Il existek1etk2des entiers tels queb=a×k1etd=c×k2. Donc,b×d=a×c×k1×k2.
D’où, en notantk=k1×k2∈Z, on a :b×d=a×c×k.
4. Soitk∈Z. Commenest non nul, on a l’équivalence :b=a×ksi, et seulement si,b×n=a×n×k.
Si a | b, alors, pour tout k ∈ N
?, a
k| b
k. Remarque 8.2
Exercice 8.1
Donner des exemples d’entiers a, b et c tels que a | (b × c) et a ne divise ni b ni c.
Résolution
Considérer :a=8,b=4 etc=2.
Ï Montrons que, pour tout entier naturel n impair, 8 divise n
2− 1.
Soit n ∈ N impair. On peut écrire n = 2 k + 1 avec k ∈ N . D’où, n
2− 1 = (2k + 1)
2− 1 = 4 k × (k + 1).
Exemple 8.2
ARITHMÉTIQU I. DIVISIBILITÉ DANSZ
Or, k × (k + 1) = 2
k
X
i=0
i
|{z}
∈N
est un entier pair. Donc, 2 divise k × (k + 1).
D’où, 4 × 2 divise 4 k × (k + 1).
Donc, 8 divise n
2− 1.
Ï Soit n ∈ N . Montrons que n
2divise (n + 1)
n− 1. Par la formule du binôme de Newton,
(n + 1)
n− 1 = Ã
nX
k=0
à n k
! n
k!
− 1 =
n
X
k=1
à n k
! n
k.
Soit k ∈ 2,n . On a : Ã n
k
!
n
k= n
2× Ã n
k
! n
k−2| {z }
∈N
. Donc, n
2divise à n
k
! n
k.
De plus, pour k = 1, on a : Ã n
k
! n
k=
à n 1
!
n = n
2. Donc, n
2divise à n
k
! n
k. D’où, n
2divise chaque terme de la somme
n
X
k=1
à n k
!
n
k. Donc, n
2divise la somme.
Ainsi, n
2divise (n + 1)
n− 1.
Proposition 8.3 Soient (a, b) ∈ Z
2.
£ a | b et b | a ¤
⇐⇒ £
a = b ou a = − b ¤ . Démonstration
(⇒) Supposons quea|betb|a.
Par définition, il existek1etk2des entiers relatifs tels queb=a×k1eta=b×k2. Donc,a=a×k1×k2.
Il y a deux cas.
Ï Cas 1 :a=0. D’où,b=a×k1=0. Donc,a=b.
Ï Cas 2 :a,0. D’où,k1×k2=1. Or,k1etk2sont des entiers, donck1=k2=1 ouk1=k2= −1. Donc,a=boua= −b.
Dans les deux casa=boua= −b.
(⇐) Sia=b, alorsa=1×betb=1×a, donca|betb|a. On raisonne de la même manière sia= −b.
I.3. Division euclidienne
Théorème 8.2 – Division euclidienne
Soient a ∈ Z et b ∈ N
?. Il existe un unique couple d’entiers (q, r) tel que : a = b × q + r et 0 É r < b .
L’entier q est appelé le quotient de la division euclidienne de a par b et l’entier r est appelé le reste de la division euclidienne de a par b
Démonstration
Existence. Il y a deux cas : Ï Cas 1 :aÊ0.
On noteA=©
k∈N|a−b×kÊ0ª .
• Aest une partie deN.
• On aaÊ0, donc 0∈A. D’où,Aest non vide.
I. DIVISIBILITÉ DANSZ ARITHMÉTIQU
• Soitk∈A. On a alorsb×kÉa. Or, 1Éb, donc, en multipliant parkÊ0, on a :kÉa. Donc,Aest majoré para.
On en déduit queApossède un plus grand élément notéq.
Par définition, on aq+1∉A. D’où,b×qÉa<b×(q+1).
Donc, en notantr=a−b×q, on a 0Ér<beta=b×q+r.
On a montré l’existence du couple (q,r).
Ï Cas 2 :a<0.
On applique le cas 1 avecaremplacé par−a.
Il existe (q,r)∈Z2tel que−a=b×q+ravec 0Ér<b.
D’où,a=b×(−q)−r. Il y a une nouvelle disjonction de cas.
• Sir=0, alors c’est terminé et le couple (−q, 0) convient.
• sir,0, on aa=b×(−q−1)+(b−r).
Or, 0<r<b, d’où 0<b−r<b.
Donc, le couple (−q−1,b−r) convient.
Unicité. On suppose qu’il existe (q1,r1) un couple d’entiers tels quea=b×q1+r1et 0Ér1<b.
On a alorsr−r1=a−b×q−(a−b×q1)=b×(q−q1) et−b<r−r1<b.
D’où,|b×(q−q1)| = |r−r1| <b. Donc, commeb>0, on a :|q−q1| <1.
Or,q−q1∈Z. Donc,q−q1=0, puisr=r1.
1. Comme on travaille avec des entiers, la condition 0 É r < b est équivalente à 0 É r É b − 1.
2. On a q = a b − r
b . Or, 0 É r b < 1.
Donc, a
b − 1 < q É a
b . Autrement dit, q É a
b < q + 1.
Donc,
q = j a b
k . 3. On a a ≡ r[b].
Remarque 8.3
Corollaire 8.1 – Division euclidienne
Soient a ∈ Z et b ∈ Z
?. Il existe un unique couple d’entiers (q, r) tel que : a = b × q + r et 0 É r < | b | .
L’entier q est appelé le quotient de la division euclidienne de a par b et l’entier r est appelé le reste de la division euclidienne de a par b
Démonstration
Existence. Il y a 2 cas
• Cas 1 :b>0. Il s’agit du théorème précédent.
• Cas 2 :b<0. On applique le théorème précédent avecbremplacé par−b>0.
Il existe (q,r)∈Z2tel quea=(−b)×q+ret 0Ér< −b.
D’où,a=b×(−q)+ret 0Ér< |b|. Donc, le couple (−q,r) convient.
Unicité. On suppose qu’il existe (q1,r1) un couple d’entiers tels quea=b×q1+r1et 0Ér1< |b|.
On a alorsr−r1=a−b×q−(a−b×q1)=b×(q−q1) et− |b| <r−r1< |b|.
D’où,|b×(q−q1)| = |r−r1| < |b|. Donc, comme|b| >0, on a :|q−q1| <1.
Or,q−q1∈Z. Donc,q−q1=0, puisr=r1.
On a a ≡ r[b].
Remarque 8.4
ARITHMÉTIQU I. DIVISIBILITÉ DANSZ
Théorème 8.3
Soient (a, b) ∈ Z × Z
?. L’entier b divise a si, et seulement si, le reste de la division euclidienne de a par b est nul.
Démonstration
(⇒) On suppose quebdivisea.
Alors, il existek∈Ztel quea=b×k. Le couple (q,r)=(k, 0) vérifie donc,a=b×q+ret 0Ér< |b|.
Par unicité du reste et du quotient de la division euclidienne, le reste de la division euclidienne deaparbest nul.
(⇐) On suppose que le reste de la division euclidienne deaparbest nul.
On a alors,a=b×qoùq∈Z. Donc,bdivisea.
Exercice 8.2
Trouver les entiers relatifs dont le reste et le quotient sont égaux dans la division euclidienne par 5.
Résolution
SoitN∈Z. La division euclidienne deNpar 5 s’écrit :N=5q+ravecr∈{0, 1, 2, 3, 4}.
Analyse.On suppose que le reste et le quotient deNdans la divisions euclidienne par 5 sont égaux.
On aq=r, donc,N=6r. Or,r∈{0, 1, 2, 3, 4}. Donc,N∈©
0, 6, 12, 18, 24ª . Synthèse.Les entiers 0, 6, 12,18 et 24 conviennent (je vous laisse le vérifier).
L’ensemble des solutions est©
0, 6, 12, 18, 24ª .
II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE ARITHMÉTIQU
II. Plus grand commun diviseur et plus petit commun multiple
II.1. Plus grand commun diviseur
L’ensemble des diviseurs communs à a et b est une partie de Z non vide (il contient 1) et majorée (par | a | ou | b | ).
Cet ensemble possède donc un plus grand élément, ce qui justifie la définition suivante.
Remarque 8.5
Définition 8.2 – PGCD Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0).
Le plus grand commun diviseur (PGCD) de a et de b est le plus grand élément de l’ensemble des entiers qui divisent à la fois a et b.
Autrement dit, le PGCD de a et b est l’unique entier naturel d vérifiant :
• d | a et d | b (d est un diviseur commun à a et b),
• d est le plus grand entier vérifiant le point précédent.
On note d = a ∧ b ou d = PGCD(a, b).
Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0).
1. L’hypothèse (a, b) , (0, 0) signifie que a ou b est non nul.
2. Le PGCD est un entier positif.
3. Cas particulier : si a divise b alors a ∧ b = a.
4. Cas particulier : si a = 0 et b , 0, alors a ∧ b = b et, si a , 0 et b = 0, alors a ∧ b = a.
5. On a a ∧ b = b ∧ a et, comme a (resp. b) et | a | (resp. | b | ) ont les mêmes diviseurs, a ∧ b = | a | ∧ | b | . 6. Par convention, on pose 0 ∧ 0 = 0.
Remarque 8.6
Le plus grand commun diviseurs de 6 et 15 est 3. En effet, l’ensemble des diviseurs de 6 est ©
− 6, − 3, − 2, 1, 1, 2, 3, 6 ª et l’ensemble des diviseurs de 15 est ©
− 15, − 5, − 3, − 1, 1, 3, 5, 15 ª . Exemple 8.3
II.2. Algorithme d’Euclide
Proposition 8.4
Soient (a, b) ∈ Z × Z
?. On note r le reste de la division euclidienne de a par b. On a :
Ï L’ensemble des diviseurs communs à a et b est égal à l’ensemble des diviseurs communs à b et r.
Ï En particulier,
a ∧ b = b ∧ r.
ARITHMÉTIQU II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE
Démonstration
On écrit la division euclidienne deaparb:a=b×q+roùq∈Z.
ÏOn noteEl’ensemble des diviseurs communs àaetb; etFl’ensemble des diviseurs communs àbetr (⊂) Soitn∈E. On a alorsn|aetn|b.
Donc,ndiviser=a−b×q.
Donc,n∈F. Ceci est vrai pour toutn∈E, doncE⊂F.
(⊃) Soitn∈F. On a alorsn|betn|r.
Donc,ndivisea=b×q+r.
Donc,n∈E. Ceci est vrai pour toutn∈F, doncF⊂E.
AinsiE=F.
ÏPar définition,a∧best le plus grand élément deE, etb∧rest le plus grand élément deF.
CommeE=F, on a :a∧b=b∧r.
Théorème 8.4 – Algorithme d’Euclide Soit (a, b) ∈ N × N avec (a, b) , (0, 0).
On définit une suite (r
k)
k∈Npar récurrence : Ï r
0= a et r
1= b ;
Ï pour tout k ∈ N
?,
• si r
k, 0, on réalise la division euclidienne de r
k−1par r
kr
k−1= r
k× q + r.
On pose alors r
k+1= r (r
k+1est le reste dans la division euclidienne de r
k−1par r
k).
• si r
k= 0, on pose r
k+1= r
k.
Alors, la suite (r
k)
k∈Nest nulle à partir d’un rang et la dernière valeur non nulle de (r
k)
k∈Nest le PGCD de a et de b.
Démonstration
ÏMontrons que la suite (rk) s’annule. Par l’absurde, on suppose que, pour toutk∈N,rk,0.
Dans ce cas, pour toutk∈N?,rk∈N?etrk+1<rk(en effet,rk+1est le reste dans la division euclidienne derk−1parrk).
La suite (rk) est donc une suite d’entiers naturels non nuls strictement décroissante. Contradiction.
On en déduit que la suite (rk) s’annule. Il existeN∈Ntel querN,0 etrN+1=0.
Par définition de la suite (rk), pour toutkÊN+1,rk=0.
ÏDe plus, par la proposition précédente,a∧b=r0∧r1=r1∧r2= · · · =rN∧rN+1=rN∧0=rN.Pour le montrer plus proprement,
c’est-à-dire, sans les « ... », on rédige une récurrence.
Déterminons le PGCD de 650 et 275. On effectue les divisions euclidiennes successives : 650 = 2 × 275 + 100
275 = 2 × 100 + 75 100 = 1 × 75 + 25 75 = 3 × 25 + 0.
Donc, 650 ∧ 275 = 25.
Exemple 8.4
Ï L’algorithme d’Euclide donné dans le théorème précédent permet de déterminer le PGCD de deux entiers naturels.
Lorsque (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0), on se ramène à des entiers naturels. En effet, a ∧ b = | a | ∧ | b | .
Remarque 8.7 – Algorithme d’Euclide
II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE ARITHMÉTIQU
Ï On suppose dans l’algorithme suivant qu’il existe une fonction donnant le reste de la division euclidienne.
Algorithme 1 : Algorithme d’Euclide Données : a ∈ Z et b ∈ Z des entiers Sorties : A le PGCD de a et b.
Traitement :
1
A ← | a | ;
2
B ← | b | ;
3
tant que B > 0 faire
4
R ← reste de la division euclidienne de A par B;
5
A ← B;
6
B ← R ;
Renvoyer : A
Ï En Python, l’affectation simultanée permet de se passer la variable R.
Python – Division euclidienne
1
def euclide(a,b):
2
'''
3
Entrée : a et b des entiers
4
Sortie : PGCD de a et b
5
'''
6
A, B = abs(a), abs(b)
7
while B>0:
8
A, B = B, A%B
9
return A
Ï B est un entier naturel et le reste de la division euclidienne de A par B est strictement inférieur à B. Donc, B décroît strictement à chaque itération. L’algorithme se termine.
Ï Un invariant de boucle est : a ∧ b = A ∧ B.
• Avant d’entrer dans la boucle A = a et B = b. Donc, a ∧ b = A ∧ B.
• On suppose qu’avant une itération a ∧ b = A ∧ B.
On note A
0et B
0les nouvelles valeurs stockées dans A et B après l’itération. On a : A
0= B et B
0= A%B où A%B est le reste dans la division euclidienne de A par B.
Par la proposition précédente, on a : A
0∧ B
0= B ∧ (A%B) = A ∧ B = a ∧ b.
• En sortie de boucle, on a B = 0. Donc, a ∧ b = A ∧ B = A ∧ 0 = A.
L’algorithme renvoie bien le PGCD de a et b.
Soit (a, b) ∈ Z × Z . Il existe (u, v) ∈ Z
2tel que :
a × u + b × v = a ∧ b.
Remarque 8.8 – Théorème de Bezout (Hors-programme)
Théorème 8.5 – Caractérisation du PGCD
Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0). On note d le PGCD de a et b.
L’ensemble des diviseurs communs à a et b est l’ensemble des diviseurs de d.
Autrement dit : pour tout n ∈ Z ,
£ n | a et n | b ¤
⇐⇒ n | d. ( ? )
De plus, le PGCD de a et de b est le seul entier naturel à vérifier ( ? ).
ARITHMÉTIQU II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE
Démonstration
On sait qued= |a| ∧ |b|eta(resp.b) et|a|(resp.|b|) ont les mêmes diviseurs, donc, dans la suite on suppose que (a,b)∈N2sans perdre de généralité.
On considère la suite (rk)k∈Ndéfinie dans l’algorithme d’Euclide. On noteNl’indice vérifiantrN,0 etrN+1=0.
On sait alors que
• rN=d,
• pour toutk∈ 1,N, l’ensemble des diviseurs communs àrk−1etrkest égal à l’ensemble des diviseurs communs àrketrk+1. En particulier, l’ensemble des diviseurs commune àr0=aetr1=best égal à l’ensemble des diviseurs communes àrN=detrN+1=0.
Or, l’ensemble des diviseurs de 0 estZ. Donc, l’ensemble des diviseurs communs àaetbest l’ensemble des diviseurs ded.
ÏSoitn∈N, on a donc :
n|aetn|b ⇐⇒ nest un diviseur commun àaetb
⇐⇒ nest un diviseur ded
⇐⇒ n|d.
ÏSoitd1∈Nun entier naturel vérifiant (?).
Par définition ded, on ad|aetd|b. Donc, commed1vérifie (?),d|d1. On ad1|d1, donc, par (?),d1|aetd1|b. Donc, commedvérifie (?),d1|d.
D’où,d|d1etd1|d. Donc,d=d1oud= −d1.
Or,detd1sont positifs, donc,d=d1.
L’implication réciproque de ( ? ) est claire. L’implication directe signifie : si n divise a et b, alors n divise leur PGCD.
Remarque 8.9
Méthode 8.1 – Montrer que d = a ∧ b
Pour montrer que d est le PGCD de a et b, il suffit de montrer que : 1. d divise a et b (d est un diviseur commun de a et b) ;
2. Pour tout n ∈ Z , si n | a et n | b, alors n | d (d est le plus grand diviseur commun).
Exercice 8.3 – À savoir refaire Soit (a, b, c) ∈ Z
3avec c , 0.
1. Montrer que | c | divise (a × c) ∧ (b × c).
2. Montrer que (a × c) ∧ (b × c) = | c | × (a ∧ b) (remarque : lorsque c = 0, cette égalité est encore vraie).
Résolution
1. On a :|c|divise (a×c) et (b×c). Donc, par caractérisation du PGCD,|c|divise (a×c)∧(b×c).
2. Par la question précédente, il existe alorsd∈Ntel que (a×c)∧(b×c)= |c| ×d.
ÏPar définition du PGCD, on a|c| ×ddivisea×cetb×c.
Donc,|c| ×ddivisea× |c|etb× |c|.
Donc, commec,0, on ad|aetd|b.
On en déduit queddivisea∧b.
D’où,|c| ×ddivise|c| ×(a∧b).
ÏD’autre part,a∧bdiviseaetb, donc,|c| ×(a∧b) divise|c| ×aet|c| ×b.
Donc,|c| ×(a∧b) divise (a×c)∧(b×c)= |c| ×d.
ÏOn en déduit que|c| ×(a∧b)=(a×c)∧(b×c) ou|c| ×(a∧b)= −(a×c)∧(b×c).
Comme les PGCD sont positifs et|c| Ê0,
|c| ×(a∧b)=(a×c)∧(b×c).
II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE ARITHMÉTIQU
II.3. Entiers premiers entre eux
Définition 8.3 – Entiers premiers entre eux Soit (a, b) ∈ Z × Z . On dit que a et b sont premiers entre eux si leur PGCD est 1.
Dire que a et b sont premiers entre eux signifie que le seul diviseur commun positif de a et b est 1.
Remarque 8.10
Proposition 8.5
Soient (a, b) ∈ Z × Z avec (a, b) , (0, 0) et d ∈ N .
On a l’équivalence : d = a ∧ b si, et seulement si, il existe a
0et b
0deux entiers premiers entre eux tels que a = d × a
0et b = d × b
0.
Démonstration
(⇒) On suppose qued=a∧b.
Par définition du PGCD, il existea0etb0des entiers tels quea=d×a0etb=d×b0. Soitnun diviseur dea0etb0. Montrons quen=1 oun= −1.
On an|a0etn|b0. D’où, en multipliant pard, on a : (n×d)|aet (n×d)|b.
Donc, par caractérisation du PGCD, (n×d)|d.
Comme (a,b),(0, 0), on ad,0. Donc,n|1.
Ainsi,n=1 oun= −1. Les seuls diviseurs communs àa0etb0sont−1 et 1, donca0∧b0=1.
(⇐) D’après l’exercice précédent, on a :a∧b=(d×a0)∧(d×b0)= |d| ×(a0∧b0). Or,dÊ0 eta0∧b0=1. Donc,a∧b=d.
Méthode 8.2
Pour résoudre une équation faisant intervenir a, b et a ∧ b, on pourra penser à écrire a = d × a
0et b = d × b
0où a
0et b
0sont premiers entre eux.
Exercice 8.4
Déterminer les couples (a, b) , (0, 0) d’entiers naturels tels que a + 2 b = 5 a ∧ b.
Résolution
Analyse: soit (a,b) un couple solution.
On noted=a∧b. On ad,0 car (a,b),(0, 0).
Il existea0etb0deux entiers premiers entre eux tels quea=d×a0etb=d×b0. D’où,a0+2b0=5.
Commea0etb0sont positifs, on a :a0É5 et 2b0É5. D’où,b0É2.
Commea0etb0sont premiers entre eux, on a : (a0,b0)=(1, 2) ou (a0,b0)=(3, 1).
Donc, (a,b)=(d, 2d) et (a,b)=(3d,d).
Synthèse: on suppose qu’il existed∈N?tel que (a,b)=(d, 2d) et (a,b)=(3d,d).
• Cas 1 : (a,b)=(d, 2d).
L’entierddiviseaetbet est le plus grand diviseur dea.
Donc,dest le plus grand diviseur commun deaetb. D’où,b=a∧b.
De plus, on a biena+2b=5d.
• Cas 2 : (a,b)=(3d,d).
L’entierddiviseaetbet est le plus grand diviseur deb.
Donc,dest le plus grand diviseur commun deaetb. D’où,b=a∧b.
De plus, on a biena+2b=5d.
Ainsi, les solutions sont les couples (d, 2d) et (3d,d) avecd∈N?.
ARITHMÉTIQU II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE
Corollaire 8.2
Toute nombre rationnel s’écrit sous forme irréductible : c’est-à-dire sous la forme a
b avec a et b des entiers relatifs tels que a ∧ b = 1 et b , 0.
Démonstration
Soitx∈Q, il existe (p,q)∈Z×Z?tel quex=p q.
On noted=p∧q. L’entierdest non nul carqest non nul.
Par la proposition précédente, il existeaetbdeux entiers premiers entre eux tels quep=a×detq=b×d.
Commeq,0, on ab,0.
De plus, on a :x=p q=a
b.
Exercice 8.5 – Lemme de Gauß Soient (a, b, c) ∈ Z
3.
Si a et b sont premiers entre eux et si a divise b × c, alors a divise c.
Ce résultat hors-programme est connu sous le nom de Lemme de Gauß. Le théorème de Bezout et le lemme de Gauß permettent de résoudre des équations diophantiennes.
Résolution
On sait queadiviseb×c. De plus,adivisea×c.
Donc,adivise (a×c)∧(b×c).
Or, dans un exercice précédent, on a montré que (a×c)∧(b×c)= |c| ×(a∧b).
Commeaetbsont premiers entre eux, on a :a∧b=1, donc, (a×c)∧(b×c)= |c|.
Donc,adivise|c|, puis,adivisec.
II.4. Plus petit commun multiple
Soit (a, b) ∈ Z
?× Z
?.
L’ensemble des multiples communs strictement positifs de a et b est une partie de N , non vide (il contient | a × b | ) et est minoré (par | a | ou | b | ), il possède donc un plus petit élément, ce qui justifie la définition suivante.
Remarque 8.11
Définition 8.4 – PPCM Soit (a, b) ∈ Z
?× Z
?.
Le plus petit commun multiple (PPCM) de a et de b est le plus petit élément de l’ensemble des multiples communs strictement positifs de a et b.
Autrement dit, le PPCM de a et b est l’unique entier strictement positif m vérifiant :
• a | m et b | m (m est un multiple commun à a et à b),
• m est le plus petit entier strictement positif vérifiant le premier point.
On note m = a ∨ b ou m = PPCM(a, b).
Soit (a, b) ∈ Z
?× Z
?.
Ï La condition (a, b) ∈ Z
?× Z
?signifie que a et b sont non nuls.
Remarque 8.12
II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE ARITHMÉTIQU
Ï On pose : a ∨ 0 = 0.
Ï On a : a ∨ b = b ∨ a et | a | ∨ | b | = a ∨ b.
Ï Un nombre non nul possède une infinité de multiple. Contrairement au PGCD, déterminer le PPCM en énumérant les multiples communs peut être fastidieux.
Pour nous simplifier la tâche, on donnera plus loin une formule qui reliera le PPCM et le PGCD.
Théorème 8.6
Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0). On note m le PPCM de a et b.
L’ensemble des multiples communs à a et b est l’ensemble des multiples de m. Autrement dit, pour tout n ∈ Z ,
£ a | n et b | n ¤
⇐⇒ m | n. ( ? )
De plus le PPCM de a et de b est le seul entier strictement positif m à vérifier ( ? ).
Démonstration
ÏOn noteEl’ensemble des multiples communs àaet àbetFl’ensemble de multiples dem. Montrons queE=F.
(⊃) Soitn∈F. Alors,m|n.
De plus, par définition du PPCM,a|metb|m.
Donc,a|netb|n. Autrement dit,nest un multiple commun àaetb. Donc,n∈E.
D’où,F⊂E.
(⊂) Soitn∈E. Alors,a|netb|n.
On effectue la division euclidienne denparm:n=m×q+roùq∈Zet 0Ér<m.
On a :a|neta|mdonc,a|r. De même,b|r.
Donc,rest un multiple commun àaetbet est strictement inférieur àm.
Or,mest le plus petit multiple commun strictement positif àaetb. Donc,rÉ0.
De plus,rÊ0, donc,r=0.
D’où,n=m×q. Autrement dit,m|n. Donc,n∈F. D’où,E⊂F.
Ainsi,E=F.
ÏSoitm1un entier strictement positif vérifiant (?).
Par définition dem, on a :a|metb|m. Donc, commem1vérifie (?), on am1|m.
On am1|m1, donc, commem1vérifie (?),a|m1etb|m1. Donc, commemvérifie (?), on am|m1.
D’où,m1|metm|m1. Donc, commemetm1sont positifs, on a :m=m1.
Méthode 8.3 – Montrer que m = a ∨ b
Pour montrer que d est le PPCM de a et b, il suffit de montrer que : 1. m un multiple de a et b ;
2. Pour tout n ∈ N , si a | n et b | n, alors m | n.
Proposition 8.6
Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0). On a :
(a ∧ b) × (a ∨ b) = | a × b | . Démonstration
ÏSans perdre de généralité, on supposeaetbpositifs ou nuls.
ÏSia=0 etb,0, on aa∨b=0, donc l’égalité est vérifiée. De même, sia,0 etb=0, l’égalité est clairement vraie.
ÏDans la suite, on supposea,0 etb,0. On notem=a∨b.
• On sait quea×best un multiple commun àaet àb. Donc, par caractérisation du PPCM,m|(a×b).
On en déduit qu’il existed∈Ntel quea×b=m×d.
Montrons qued=a∧b.
• On sait quem|a, donc, il existek∈Ntel quem=a×k. Or,a×b=m×d. Donc,a×b=a×k×d.
Commea,0, on a :b=k×d. Donc,d|b.
ARITHMÉTIQU II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE
De même,d|a.
• Soitn∈Ntel quen|aetn|b. Montrons quen|d.
On a :a=n×petb=n×qoùpetqsont des entiers.
Donc,a×b=n×b×peta×b=n×a×q. D’où,n×b×p=n×a×q.
De plus, commeaetbsont non nuls, on ne peut pas avoirn=0. Donc,b×p=a×q.
On en déduit queb|(a×q). De plus, on aa|(a×q).
Donc, par caractérisation du PPCM,m|(a×q).
D’où, (m×n)|(n×a×q).
Or,n×a×q=a×b=m×d. Donc, (m×n)|(m×d).
Commeaetbsont non nuls,m,0.
Ainsi,n|d.
Par caractérisation du PGCD,d=a∧b.
On a : 6 ∨ 15 = 6 × 15
6 ∧ 15 = 6 × 15
3 = 2 × 15 = 30.
Exemple 8.5
Corollaire 8.3
Soit (a, b) ∈ Z
2avec (a, b) , (0, 0).
Si a et b sont premiers entre eux, alors : (a ∨ b) = | a × b | . Démonstration
Siaetbsont premiers entre eux, alorsa∧b=1.
Exercice 8.6
Soit (a, b, c) ∈ Z
3avec (a, b) , (0, 0) et c , 0.
Montrer que (a × c) ∨ (b × c) = | c | × (a ∨ b).
Résolution
ÏSiaoubest nul alors l’égalité est clair (les PPCM sont nuls).
ÏDans la suite, on supposea,0 etb,0.
On a :
(a×c)∨(b×c)= |a×c×b×c|
(a×c)∧(b×c)=|a×c×b×c|
|c| ×(a∧b) = |c| ×|a×b|
(a∧b)= |c| ×(a∨b).
Méthode 8.4
Soit a et b deux entiers naturels non nuls.
Pour résoudre une équation faisant intervenir a, b, a ∧ b et a ∨ b, on pourra penser à écrire a = (a ∧ b) × a
0et b = (a ∧ b) × b
0où a
0et b
0sont premiers entre eux.
On a alors : a ∨ b = (a ∧ b) × a
0× b
0. Démonstration
En effet, en notantd=a∧b, on a :d×(a∨b)=a×b=d×a×d×b.
On simplifie ensuite pard,0 (caraetbsont non nuls).
II. PLUS GRAND COMMUN DIVISEUR ET PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE ARITHMÉTIQU
Exercice 8.7
Résoudre dans N
2, le système :
½ a ∧ b = 5 a ∨ b = 60.
Résolution
Analyse.Soit (a,b) un couple solution. Commea∨b,0, on aa,0 etb,0.
On noted=a∧b. Il existea0etb0deux entiers premiers entre eux tels quea=d×a0etb=d×b0. D’où, (a∧b)×(a∨b)=a×b=(a∧b)2×a0×b0.
Donc, en simplifiant para∧b=5,0, il vient :a∨b=(a∧b)×a0×b0=5a0×b0. Or,a∨b=60, donca0×b0=12.
On en déduit que (a0,b0)∈©
(1, 12), (2, 6), (3, 4), (4, 3), (6, 2), (12, 1)ª .
Or,a0etb0sont premiers entre eux. Donc, les couples (2, 6) et (6, 2) sont exclus.
Donc, (a0,b0)∈©
(1, 12), (3, 4), (4, 3), (12, 1)ª . Or,a=d×a0=5a0etb=5b0.
Donc, (a,b)∈©
(5, 60), (15, 20), (20, 15), (60, 5)ª . Synthèse.Soit (a,b)∈©
(5, 60), (15, 20), (20, 15), (60, 5)ª .
Les diviseurs de 5 sont 1 et lui même. De plus, 60=12×5. Donc, 5 divise 60 et est le plus grand diviseur de 5.
Donc, 5=5∧60, puis, en utilisant la relation reliant le PGCD et le PPCM, il vient : 5∨60=60×5 5 =60.
Donc, (5, 60) est solution.
Comme 5∧60=60∧5 et 5∨60=60∨5, le couple (60, 5) est aussi solution.
On a : 20=15×1+5, puis 15=5×3+0. Donc, 5=20∧15, puis 20∨15=20×15
5 =60. Donc, (15, 20) est solution.
Comme 15∧20=20∧15 et 15∨20=20∨15, le couple (20, 15) est aussi solution.
Ainsi, l’ensemble des solutions est :S=©
(5, 60), (15, 20), (20, 15), (60, 5)ª .
ARITHMÉTIQU III. NOMBRES PREMIERS
III. Nombres premiers
III.1. Définition
Définition 8.5
On dit qu’un entier naturel p Ê 2 est un nombre premier lorsque ses seuls diviseurs positifs sont 1 et lui-même.
L’ensemble des nombres premiers est noté P .
Soient p un nombre premier et (a, b) ∈ N
2. Si p = a × b, alors a = 1 ou b = 1.
Remarque 8.13
2, 3, 5, 7, 11, 13,..., 571,..., 49 999,..., 2
82 589 933− 1 (découvert le 7 décembre 2018 et composé de 25 millions de chiffres) sont des nombres premiers.
Exemple 8.6
Proposition 8.7
Soit p est un nombre premier. Pour tout a ∈ Z , si p ne divise pas a, alors p et a sont premiers entre eux.
Démonstration
Commepest premier, ses seuls diviseurs sont−p,−1, 1 etp. Or,pne divise pasa.
De plus, 1 est un diviseur dea.
Donc,a∧p=1.
Ï En particulier, pour tout k ∈ 1, p − 1 , k ∧ p = 1.
Ï
Un nombre positif ou nul n n’est pas premier si n = 0 ou n = 1 ou n = a × b avec a Ê 2 et b Ê 2.
Remarque 8.14
Proposition 8.8 Soit n Ê 1 un entier.
Si n possède un diviseur supérieur ou égal à p
n, alors il possède un diviseur inférieur ou égal à p n.
Démonstration
Soitdtel qued|netp
nÉdÉn, doncn=d×koùk∈N?(kest non nul carnest non nul).
D’où,kest un diviseur denet, en multipliant parkl’inégalité p
nÉd, il vient :p
n×kÉn.
Donc, en simplifiant parp
n>0, on a :kÉp n.
Ainsi,kest un diviseur deninférieur ou égal àp
n.
III. NOMBRES PREMIERS ARITHMÉTIQU
Ï Pour tester si un entier n est premier, il suffit de vérifier qu’il n’est divisible par aucun entier p compris entre 2 et p
n, ou encore, qu’il n’est divisible par aucun entier p compris entre 2 et ¥ p n ¦
+ 1.
Ï En particulier, pour tester si un entier naturel strictement inférieur à 100 est premier, il suffit de tester s’il est divisible par 2, 3, 5 et 7.
Ï On a alors l’algorithme suivant pour déterminer si un nombre est premier.
Python
1
def isPrime(n):
2
"""
3
Test de primalité
4
Entrée : entier n
5
Sortie : booléen. True si n est premier et False sinon
6
"""
7
if n <= 1:
8
return False
9
else:
10
d = 2
11
while d*d <= n:
12
if n%d == 0:
13
return False
14
d = d+1
15
return True
Ï L’algorithme est correct d’après la proposition précédente.
Ï L’algorithme se termine, un variant de boucle est : n − d
2(à chaque itération d est incrémenté de 1).
Ï Dans le pire cas, tous les entiers compris entre 2 et p
n sont testés, il y a donc au plus p
n itérations. De plus, chaque itération à un coût constant et un nombre fini d’opérations élémentaires sont effectuées. La complexité de cet algorithme est en O( p
n).
L’algorithme naïf, dans lequel tous les entiers compris entre 2 et n − 1 sont testés, a une complexité en O(n).
Remarque 8.15
Exercice 8.8
À l’aide de la fonction précédente, vérifier que 2021 n’est pas un nombre premier. Quelle est la prochaine année première ?
Résolution
On écrit dans la console : Python
1 >>> isPrime(2021)
2 False
Pour déterminer la prochaine année première, on exécute le programme suivant.
Python
1 N=2021
2 while not isPrime(N):
3 N=N+1
4 print(N)
On trouveN=2027. Encore un peu de patience...
ARITHMÉTIQU III. NOMBRES PREMIERS
Proposition 8.9
Tout entier strictement supérieur à 1 possède un diviseur premier.
Démonstration
On raisonne par récurrence forte. Pour toutnÊ2 entier, on noteHn: «npossède un diviseur premier ».
Initialisation:n=2. 2 est un nombre premier et 2 divise 2. Donc,H2est vraie.
Hérédité: soitnÊ2 un entier. On supposeHnet on montreHn+1. Il y a deux cas.
• Cas 1 :n+1 est un nombre premier. Dans ce cas,n+1 est un diviseur premier den+1.
• Cas 2 :n+1 n’est pas un nombre premier. Dans ce cas, il existeaun diviseur den+1 différent de 1 etn+1.
Donc,a∈ 2,n. D’où, par hypothèse de récurrence, il existedun diviseur premier dea.
On a :d|aeta|n. Donc, par transitivité,d|netdest premier.
Dans les deux cas, on a trouvé un diviseur premier den+1. Donc,Hn+1est vraie.
Par le principe de récurrence, tout entier strictement supérieur à 1 possède un diviseur premier.
Proposition 8.10
Il existe une infinité de nombres premiers.
Démonstration
Par l’absurde, on suppose qu’il existe un nombre fini de nombres premiers. On les notep1,p2, . . .,pN. On a alorsP=©
p1,p2, . . . ,pNª . On noten=1+p1×p2× · · · ×pN.
Comme lespksont des nombres premiers, ils sont supérieurs ou égaux à 2. Donc,nÊ2.
par la proposition précédente,npossède un diviseur premier.
Par hypothèse, ce diviseur premier appartient àP=©
p1, . . . ,pNª
. Quitte à renuméroter lespk, on suppose quep1est un diviseur den.
De plus,p1divisep1×p2× · · · ×pN.
Donc,p1divise 1=n−p1×p2× · · · ×pN. Contradiction avecp1Ê2 (p1est un nombre premier).
Ainsi, l’ensemble des nombres premiers est infini.
III.2. Crible d’Ératosthène
Le crible d’Ératosthène est une méthode simple pour déterminer les nombres premiers inférieurs ou égaux à un entier naturel n donné :
1. Écrire tous les entiers de 0 à n.
2. Barrer 0 et 1.
3. Considérer le premier nombre p non barré (c’est un nombre premier). Barrer tous les multiples de p (sauf p).
4. Recommencer l’étape précédente tant que p É n.
5. A la fin, les nombres non barrés sont les nombres premiers inférieurs à n.
III. NOMBRES PREMIERS ARITHMÉTIQU
Algorithme 2 : Crible d’Ératosthène Données : n un entier naturel
Sorties : P une liste dont les termes sont les nombres premiers inférieurs à n.
Traitement :
1
L ← Liste des entiers de 0 à n;
2
L[1] ← 0;
3
P ← Liste vide;
4
pour p allant de 2 et n faire
5
si L[ p] , 0 alors
6
Ajouter p à la fin de P;
7
pour k allant de p
2à n avec un pas de p faire
8
L[k] ← 0;
Renvoyer : P Python
1
def crible(n):
2
'''
3
Entrée : n est un entier
4
Sortie : Liste des nombres premiers inférieurs à n (n compris)
5
'''
6
L=[k for k in range(n+1)]
7
L[1]=0
8
P=[]
9
for p in range(2,n+1):
10
if L[p]!=0:
11
P.append(p)
12
for k in range(p*p,n+1,p):
13
L[k]=0
14
return P
III.3. Décomposition en produit de facteurs premiers
Théorème 8.7
Ï Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2. Il s’écrit sous la forme : n = Y
p∈P
p
αpoù (
αp)
p∈Pest une famille d’entier naturel dont tous les termes sont nuls sauf un nombre fini.
Ï L’écriture précédente est unique, à l’ordre des facteurs près.
Ï Cette écriture est appelée la décomposition en produit de facteurs premiers de n. Les nombres premiers p tels que
αp, 0 sont appelés les facteurs premiers de n.
Démonstration
Admis (nous avons démontré l’existence de cette décomposition à l’aide d’une récurrence forte).
ARITHMÉTIQU III. NOMBRES PREMIERS
Ï Dans le produit Y
p∈P
p
αpseul un nombre fini de terme est différent de 1. Le produit est bien un produit fini.
Ï En prenant pour tout p ∈ P ,
αp= 0, on trouve Y
p∈P
p
αp= 1 et le théorème est étendu au cas où n = 1.
Remarque 8.16
On a : 2021 = 43
1× 47
1et 2022 = 2
1× 3
1× 337
1. Exemple 8.7
Exercice 8.9
Écrire une fonction decomposition(n) qui prend en paramètre un entier n supérieur ou égale à 2 et renvoie la liste des tuples (d,nb) où d est un diviseur premier de n et nb est le nombre d’apparition de d dans la décomposition de n en produit de facteurs premiers.
Exemples : la décomposition en produit de facteurs premiers de 360 et 2
3× 3
2× 5
1. Python
1
>>> decomposition(360)
2
[(2, 3), (3, 2), (5, 1)]
3
4
>>> decomposition(2**754*3**689*5**784*11**923)
5
[(2, 754), (3, 689), (5, 784), (11, 923)]
Résolution
Python
1 def decomposition(n):
2 """
3 Entrée : entier naturel n
4 Sortie : décomposition en produit de facteurs premiers de n (sous forme d'une liste)
5 """
6 N=n
7 d=2
8 nb=0
9 L=[]
10 while N!=1:
11 while N%d==0:
12 nb=nb+1
13 N=N//d
14 if nb!=0:
15 L.append((d,nb))
16 d=d+1
17 nb=0
18 return L
Proposition 8.11
Soient a et b deux entiers supérieurs ou égaux à 2. On considère les décompositions en produit de facteurs premiers de a et b :
a = Y
p∈P
p
αpet b = Y
p∈P
p
βp. Alors,
Ï a divise b si, et seulement si, pour tout p ∈ P ,
αpÉ
βp.
III. NOMBRES PREMIERS ARITHMÉTIQU
Ï a ∧ b = Y
p∈P
p
min(αp,βp). Ï a ∨ b = Y
p∈P
p
max(αp,βp).
Démonstration
Ï (⇒) On suppose queadiviseb. Par définition, il existec∈Ntel queb=a×c.
Commeaetbsont non nuls, on ac,0.
Il y a deux cas.
• Cas 1:c=1. Dans ce cas, il n’y a rien à faire. En effet, dans ce casa=bet, pour toutp∈P,αp=βp.
• Cas 2:cÊ2. On écrit la décomposition en produit de facteurs premiers dec:c= Y p∈P
pγp. D’où, Y
p∈P
pβp=b=a×c= Y p∈P
pαp× Y p∈P
pγp= Y p∈P
pαp+γp.
Par unicité de la décomposition en produit de facteurs premiers, pour toutp∈P,βp=αp+γp. Donc, comme lesγpsont des entiers naturels, pour toutp∈P,αpÉβp.
Dans, les deux cas, pour toutp∈P,αpÉβp.
(⇐) On suppose que, pour toutp∈P,αpÉβp. On posec= Y p∈P
pβp−αp∈N. On a alors,a×c= Y
p∈P
pαp× Y p∈P
pβp−αp= Y p∈P
pβp=b. Donc,adiviseb.
Ï On noted= Y p∈P
pmin(αp,βp).
Pour toutp∈P, on a min(αp,βp)Éαpet min(αp,βp)Éβp. Donc, par le point précédent,ddiviseaetddiviseb.
Soitn∈Nest un diviseur commun àaetb. Montrons quendivised.
Commeaetbsont non nuls,n,0. D’autre part, le casn=1 est clair (1 divise tous les entiers). Dans la suite, on supposenÊ2.
On écritn= Y p∈P
pγpla décomposition en produit de facteurs premiers den.
Par le point précédent, pour toutp∈P,γpÉαpetγpÉβp. Donc,γpÉmin(αp,βp).
Donc, de nouveau par le point précédent,ndivised.
Ainsi, par caractérisation du PGCD,d=a∧b.
Ï On notem= Y p∈P
pmax(αp,βp).
Pour toutp∈P, on aαpÉmax(αp,βp) etβpÉmin(αp,βp).
Donc, par le point précédent,adivisemetbdivisem.
Soitn∈Nest un multiple commun strictement positif àaetb. Montrons quemdivisen.
Commeaetbsont supérieurs ou égaux à 2, on a :nÊ2.
On écritn= Y p∈P
pγpla décomposition en produit de facteurs premiers den.
Par le point précédent, pour toutp∈P,αpÉγpetβpÉγp. Donc, max(αp,βp)Éγp. Donc, de nouveau par le point précédent,mdivisen.
Ainsi, par caractérisation du PPCM,m=a∨b.
Pour tout (x, y) ∈ R
2, max(x, y) + min(x, y) = x + y, donc, avec les notations de la proposition, on retrouve que a × b = (a ∧ b) × (a ∨ b).
Je vous conseille de retenir cette démonstration ! Elle est beaucoup plus rapide que celle donnée précédemment.
Remarque 8.17
Exercice 8.10
Soit n Ê 2 un entier. Déterminer le nombre de diviseurs de n.
ARITHMÉTIQU III. NOMBRES PREMIERS
Résolution
Soitd∈N?.
On décomposen= Y p∈P
pαpetd= Y p∈P
pβpen produit de facteurs premiers.
Par la proposition précédente, un entierddivisensi, et seulement si, pour toutp∈P,βp∈ 0,αp.
Ainsi, pour définir un diviseur den, il a doncαp+1 choix pour chaque nombre premierp.
Ainsi, le nombre de diviseurs denest Y p∈P
(αp+1).
Remarque: Le nombre d’entiersαpnon nuls est fini, donc le nombre d’entiersαp+1,1 est fini. Le produit est bien composé d’un nombre fini de facteurs. Plus précisément, en notantp1, . . . ,pNles facteurs premiers den, le nombre de diviseurs denest
N Y i=1
(αpi+1).
Dans un exercice précédent, on a montré que 360=23×32×51. Le nombre de diviseurs de 360 est (3+1)×(2+1)×(1+1)=24.