ORGANISATION DU TRAVAIL D’EXTRACTION DU MIEL
J.
PIEL-DESRUISSEAUXLaboratoire
d’Organisation scientifique
du Travail( 1 )
Station centrale d’Économie et de
Sociologie
rurale, ParisSOMMAIRE
Les travaux
d’apiculture
sont essentiellement saisonniers et doivent être réalisés dans le mini-mum de temps ; il est nécessaire de
préciser
les moyens et les méthodes de travail lesplus
rationnels, c’est-à-dire lesplus rapides
et lesplus
efficaces.L’étude
d’organisation
du travail d’extraction du miel aporté
sur lesopérations
d’enlèvement desopercules
et decentrifugation
des cadres, ainsi que sur les travaux accessoires de manutention et destockage
du matériel et desproduits.
Pour chacune de ces tâches élémentaires ont été déterminés les moyens
(outils,
machines etlocaux)
et les méthodes de travail lesplus
efficaces en tenant compte des effectifsdisponibles
depersonnel.
INTRODUCTION
L’exploitation apicole comporte
une variété de travaux relevant desdisciplines biologiques
et destechniques
industrielles dont l’efhcacitédépend,
non seulementdes conditions naturelles
qui président
à leur réalisation mais aussi du choix et del’emploi
des moyens et des méthodes de travail.L’apiculture,
comme les autres activitésagricoles, présente
unegrande
variétéde matériels et de
procédés
résultantplus
souvent d’une routineempirique
qued’une recherche
systématique
et il estparfois
difficile àl’apiculteur
d’orienter sonchoix devant la
multiplicité
des solutionsproposées.
L’organisation
du travail a pourobjet,
dans une activitédonnée,
de rechercher lestechniques
lesplus
rationnellespermettant
d’obtenir les meilleurs résultats quan- titatifs etqualitatifs.
La
présente
étude est limitée au travail d’extraction dumiel,
mais elle faitpartie
( 1
) Étude réalisée par le Laboratoire d’Organisation scientifique du Travail de l’I. N. R. A. en collabo- ration avec la Station de Recherches sur l’Abeille et les Insectes sociaux et la Station expérimentale d’Api-
culture.
d’un programme de recherches
portant
sur toutes les activitésapicoles
dans lesdomaines de la
technique
et de lagestion
del’entreprise.
La méthode
adoptée
consiste àanalyser
des chantiers surlesquels
onapplique
des moyens de travail
(outils
etmachines)
différents et desprocédés
variés dansl’aménagement
des locaux et dans le déroulement desopérations.
Cetteanalyse permet
de calculer des normes concernant lescaractéristiques
des matériels et de comparer lestemps,
le rendement et laproductivité
du travail.A
partir
de ces normes et de cescomparaisons,
il estpossible
d’élaborer des modèles de processusopérationnels
etd’implantations
d’ateliers et depostes
detravail,
ainsi que des étudeséconomiques
deprix
de revient et de rentabilité.Le travail d’extraction du miel
comporte chronologiquement
lesphases
élé-mentaires suivantes :
-
réception,
manutention etstockage
des haussesprovenant
desruchers,
- enlèvement des
opercules
descadres,
- extraction du miel par
centrifugation,
- manutention et
stockage
du miel.Chacune de ces
phases
a faitl’objet
d’une étudeparticulière
en vue de com-parer l’efficacité des outils et des machines utilisés et de déterminer avec des effectifs variables de
personnel,
leurs conditionsd’emploi
avec le soucid’alléger
l’effort des exécutants et d’assurer leur sécurité.I. - MANUTENTION ET STOCKAGE DES HAUSSES
Les hausses venant du rucher sont
transportées
à l’aide de camionnettes etdéchargées
dans la miellerie où elles sont stockées en attendant l’extraction. Du lieu destockage
auposte
d’extraction les haussespleines
sontreprises
sur une dis-tance
plus
ou moinslongue.
Enfinaprès
extraction dumiel,
les hausses contenant les cadres vides sont stockées enmagasin
en attendant leur révision et leur utilisation ultérieure. Cesopérations
de manutention et destockage nécessitent,
pour être exé- cutéesrationnellement, l’emploi
d’un matériel bienadapté
et des locauxjudicieuse-
ment
aménagés.
A. Matériel utilisé
Le matériel utilisé
comprend
leshausses,
lespalettes
destockage
et lesappareils
de manutention.
a)
Les hausses.Les hausses sont du
type
Dadand-Blatt. Elles mesurent 50,2cm delong, 42 ,8
cmde
large
et 17 cm de hauteur(dimensions extérieures).
Elles sontgarnies
de 9 ou de 10 cadressupportés
par des ratelierspermettant
leur mise enplace
correcteet
rapide.
Une hausse vide
équipée
de ses cadrespèse 6, 50 o kg.
Lepoids
des haussespleines
dépend
del’importance
de la miellée.Par contre
lorsque
lespalettes
sontchargées
de hausses vides àstocker,
onpeut
monter les
piles
à 10 hausses cequi
économise le nombre despalettes
à utilisersans pour autant
compromettre
la stabilité despiles.
Les
palettes garnies
de 40 hausses vides( 4 piles
deio) pèsent 2 65 kg
et lors-qu’elles
sontgarnies
de 28 haussespleines,
leurpoids
varie de 600kg
à i o00kg.
Ces
palettes
sontdéplacées
à l’aide de transrouleurs-élévateurs à fourches.c) A!!areils de
manutention.On utilise
généralement
dans les mielleries troistypes d’appareils
de manutention :W Des tables roulantes.
En cornière
d’acier,
mesurant 55 cm delong,
q.!,5 cm delarge
etprésentant
un
plan
de travail à 70 cm du sol. Ces tablespeuvent
êtrechargées
de deux haus-ses dont le bord
supérieur
se trouve alors à 103 cm du sol.Le
plan supérieur
des tables est constitué par desplateaux métalliques
munisde
petits
bordspermettant
de recueillir le mielqui
s’écoule des cadresdésoperculés
dans les hausses
placées
en attente d’extraction.Certains constructeurs
fabriquent
des tablettes roulantes munies d’unplateau
de hauteur
variable, réglée
par des ressorts. Lacapacité
de ces tablettespeut être
de 4
hausses,
de manièrequ’avec
undégagement
de io cm au-dessus dusol,
lapartie supérieure
de la hausse enchargement
ou endéchargement
soit à7 8
cm dehauteur,
c’est-à-dire au niveau
optimum
depréhension
des cadres.Ces tables roulantes sont utilisées pour effectuer les
petites manipulations
aucours des
opérations
d’extraction du miel.2
° Des transrouleurs.
Les transrouleurs sont des chariots
permettant
de soulever lespalettes
àquelques
centimètres au-dessus du sol et de les
déplacer
horizontalement. Les manoeuvres sont exécutées manuellement(élévation
ettranslation).
Ces
appareils
ontgénéralement
une force de 500kg
suffisante pour manuten- tionner despetites palettes chargées
de 18 haussespleines.
3
°
Des transrouleuys-élévateurs.Les transrouleurs-élévateurs
(fig. i)
sont desappareils permettant
de lever lescharges
et de lesgerber,
ainsi que de lesdéplacer
horizontalement. Dans une miellerieon
peut
se contenter d’utiliser des transrouleurs-élévateurs manoeuvrés à la mainqui permettent
de surélever descharges
de l’ordre d’une tonne, à une hauteur de 2,5
0 m. On
peut
alorsgerber
troispalettes
de 28 hausseschacune,
soit8 4
haussesavec une hauteur sous
plafond
de 4 m( 3 , 75
m de hauteur decharge
et 0,25 m de débattementsupérieur).
B.
Temps de
travailLes
opérations
de manutention des haussespleines
à laréception comportent
3opérations
élémentaires :-
déchargement
des hausses du véhicule et leurchargement
surpalette,
- manoeuvre des
palettes : approche
du véhicule et remise enplace
destockage,
- manoeuvre de
gerbage
despalettes.
Nous avons dans cette étude admis
quatre charges
moyennes de cadres : 1,5, 2, 2,5 et 3kg,
ce dernierpoids
étant rarement atteint comme moyenne. Ces chiffres sontthéoriques
etadoptés
pour faciliter les calculs et lescomparaisons
de rendements de travail enparticulier.
En considérant ces différentes
charges,
lepoids
des haussespleines,
à raisonde 10 cadres par
hausse,
est de : 21 ,5
kg
avec des cadres de 1,5kg 2 6,5 kg
avec des cadres de 2kg
3
1,5
kg
avec des cadres de 2,5kg 3
6,5 kg
avec des cadres de 3kg.
b)
Palettes destockage.
Les
palettes
sont constituées par unsimple plancher
isolé du sol par dessupports
et sur
lequel
sontposées
les hausses. Elles necomportent
nicôtés,
niridelles,
lescharges
étant suffisammentrigides
et résistantes.On utilise
généralement
deuxtypes
depalettes
suivant ledispositif
de manu-tention dont on
dispose
etpermettant
dedéplacer
descharges
différentes.Le tableau i
indique
lesprincipales caractéristiques
des deuxtypes
depalettes.
Les
petites palettes permettant
de recevoir 2piles
de 9hausses,
soit un total de 18 hausses cequi représente
unecharge
de 122kg
en hausses vides et de 400 à 600kg
en haussespleines
sont utiliséeslorsqu’on emploie
pour lesdéplacer
untransrouleur. La hauteur de leur
chargement
est limitée à la zone depréhension supérieure
maximum( 1 ).
Les
grandes palettes
dont la surface est double de celle desprécédentes
ont natu-rellement une
capacité plus importante,
onpeut
ydisposer 4 piles
de hausses. Comme lespalettes
sont utilisées auposte
d’enlèvement desopercules,
ainsi que nous leverrons
plus loin,
on n’a pas intérêt!à augmenter
la hauteur despiles
au-dessusde la zone de
préhension optimum
soit 1,20 m et c’est la raison pourlaquelle
lespiles
necomportent
que 7 hausses.a)
Manutention des hausses.Cette
opération
pour être réalisée dans le minimum detemps exige
deux per-sonnes : l’une dans le véhicule et l’autre au sol entre le véhicule et la
palette.
Les
temps
de manutention des hausses sont relativement constants car c’estune
opération
exécutée d’une manièrepratiquement identique
d’un chantier à unautre.
Pour
manipuler
161hausses,
letemps
total chronométré est de 2 739 cmnreprésentant
une moyenne de :17 cmn par hausse
( 2 )
avec un écart absolucompris
entre 15,9 et 19,5 cmn.( 1
) Cette zone correspond à la hauteur à laquelle il est possible de saisir manuellement un objet sans geste ni effort anormaux.
. ( 2
)
Toutes les mesures de temps ont été effectuées en prenant la minute (mn) comme unité et le centi-minute (cmn) comme sous-multiple de cette unité.
b)
Manceuvre despalettes.
Les
cinq
mesuresqui
ont été faites sont assezhomogènes,
elles donnent untemps
total de 592 cmn soit une moyenne de 118 cmn avec des écartscompris
entre 110 et 125 cmn.
Ce
temps
est variable d’unposte
à un autre car ildépend
des distances à par-courir et de la
plus
ou moinsgrande
facilité de circulation dans les locaux.c) Gerbage
desPalettes.
Le
temps
de manoeuvre du transrouleur-élévateur pourgerber
unepalette
est
compris
entre 3 mn et 3,50 mn suivantqu’on gerbe
à 1,25 m ou à 2,50 m.d) Temps global de déchargement.
Pour
décharger
un véhicule detype
camionnettetransportant 8 4
hausses soitune
charge
nette de l 800 à 3 00okg,
letemps
de travail de deux ouvriers est de 25 mn.Le
diagramme
de lafigure
2représente
larépartition
des différentesopérations
entre les deux exécutants.
L’un
des ouvriers est affecté à la manoeuvred’approche
des
palettes vides,
l’autre aux manoeuvres de retrait et degerbage
despalettes pleines.
Les deux hommes travaillent ensemble àl’opération
dedéchargement
deshausses.
On remarque sur le
graphique
que l’ouvrier A affecté auxpalettes pleines,
tra-vaille sans
interruption pendant
24,22 mn, alors que l’ouvrier B estoccupé pendant 20
,8
2
mn pour untemps
de travail effectif de17 ,8 2
mn et un arrêt d’attente de 3 mn.Ce
temps théorique
de 25 mn a été confirmé par deschronométrages portant
sur des
déchargements
de véhiculesqui transportaient
go à9 8
haussespleines
etpour
lesquels
on aenregistré
destemps
variant de 25 à 30 mn, cequi représente
un faible écart par
rapport
à la moyenne calculée et si l’on tientcompte
de l’irré-gularité
desopérations
effectuées au cours d’un tel travail.C.
Surface
dedéchavgement
Il est nécessaire pour éviter le
pillage,
que ledéchargement
des hausses venant durucher,
soit effectué dans un endroitparfaitement
clos interdisant l’accès des abeilles.Les véhicules
généralement
utilisés pour letransport
des hausses sont des four-gonnettes
ou des camionnettes dont les dimensions varient de :3
,6o m à q m de longueur, i,8o
m à 2 m delargeur,
1,5
0 m à 2 m de hauteur.
Il est donc nécessaire de
disposer
pour la zone dedéchargement
d’une surface brute maximum de 8 m2 soit 4 m delong
et 2 m delarge
et pour tenircompte
des surfaces nécessaires à l’évolution dupersonnel
et du matériel demanutention,
il fautprévoir
une surface nette maximum de 18 m2 soit 6 m delong
et 3 m delarge.
D.
Surface
destockage
des haussesDans l’évaluation des besoins en surface de
stockage
deshausses,
il faut tenircompte
de la surface brutereprésentée
par l’encombrement despalettes
au sol etde la surface de circulation
permettant
letransport
despalettes
et l’évolution des moyens de manutention. La surface nette est constituée par le total de la surface brute et de la surface de circulation.a)
Calcul de Lasurface
bruteI,es dimensions
permettant
de calculer la surface brutedépendent :
du nombre de
palettes
àstocker,
de la dimension des
palettes (petites
ougrandes),
de la hauteur des hausses sur les
palettes ( 7
ou9 ),
de la hauteur de
gerbage (un, deux,
ou troisniveaux).
W Cas des
petites palettes.
Les
petites palettes
de0 ,85
Xo,65
mmanipulées
au transrouleur et nongerbées
sont
chargées
de deuxpiles
de 9 hausses soit 18 hausses parpalette
avec une hauteurd’encombrement de 1,73 m.
Le tableau 2
indique
lescapacités
destockage
en fonction de lalongueur
decelui-ci allant de 0,00 à 4,5 m
(on pourrait prolonger
au-delà de cettemesure)
etdu nombre de rangs de
palettes
enlargeur (ici
on aadopté
1, 2 et 3rangs).
Par
exemple
si l’on doit stocker3 6 0 hausses,
soitÎ8° =
10 20palettes,
il estnécessaire de
disposer
de6, 3 o
X 2 =12 ,6 0
m2représentant
unelongueur
destockage
de 4,5o m
(soit
5palettes)
et unelargeur
de 1,40 X 2 =2 ,8 0
m cequi représente rangées
depalettes.
On doitmajorer
cette surface de celle de l’aire de circulation.2
° Cas des
grandes palettes.
Les
grandes palettes
de 102 X 102 cmmanipulées
autransrouleur-élévateur, peuvent
êtregerbées
et sontchargées
de 4piles de hausses pleines
ou de 4piles
de 9 hausses vides soit une
capacité
unitaire de 28 haussespleines
ou3 6
haussesvides.
Le tableau 3
indique
les dimensions et lescapacités
destockage
pour les pa- letteschargées
de 28 et de3 6
hausses.Par
exemple
si l’on doit stocker i ooo haussespleines
sur desgrandes palettes
il faut
disposer
d’une surface de 14,52 m2 soit unelongueur
destockage
de 4,40 m et unelargeur
de 3,30 m. Engerbant
lespalettes
sur troisniveaux,
celareprésente
une hauteur de
gerbage
de 1,34 X 3 = 4,02 m.Lorsque
les i ooo hausses sontvides,
ellesoccupent
une surface de 12,10 m2 soit unelongueur
de 5,50 m et unelargeur
de 2,20 m, mais il fautdisposer
d’unehauteur
supérieure
ài,68
X 3 = 5,04m pourpermettre
legerbage
sur trois niveaux.b) Surfaces
de circulation.Les surfaces de circulation
dépendent
de la dimension despalettes,
du moyenmécanique
de manutention et des manoeuvres à faire exécuter à celui-ci.I,orsqu’on
utilise despetites palettes
deo, 9 8 5
Xo,65
m,qui
sontdéplacées
àl’aide d’un transrouleur dans le sens de leur
longueur,
il est nécessaire deprévoir
des allées de circulation d’une
largeur
de :- r, 5
o m pour le
simple
passage ;- !,5o m
lorsqu’il
faut effectuer des manoeuvres latérales(virage
etalignement
de la
palette transportée
sur uneligne
destockage).
Avec les
palettes
degrandes
dimensions(i,o2
X i,o2m),
manutentionnéeset
gerbées
avec untransrouleur-élévateur,
il est alors nécessaire deprévoir
deslargeurs
d’allées de circulation de :
- 2 m
lorsqu’il s’agit
d’unsimple
passage sans manoeuvre ; §- 3 m si l’on doit effectuer des manoeuvres de
virage d’alignement
et de ger-bage
despalettes.
Exemples de
calcul destockage.
Une
entreprise
doit stocker5 6 0
hausses surpetites palettes, quelles
sont lesdimensions à donner au local de
stockage?
Le nombre de
5 6 0
hausses nefigure
pas sur le tableau 3. La moitié de cenombre,
28o esttrop
forte pour le chiffre leplus proche indiqué
sur le tableau( 270 ),
par contre le
quart
soit 140correspond
au chiffre de 144figurant
au tableau.Pour stocker 144
hausses,
il faut une surface brute de 5,04m2 et pour5 7 6
haussesil est nécessaire de
disposer
de 4 foisplus
deplace
soit20 , 1 6 m 2 ,
surface limitée par des côtés de3 ,6 0
m delarge ( 1 ,8 0
X2 )
et5 ,6o
m delong ( 2 ,8 0
X2 ).
La zone de circulation doit
permettre
d’effectuer les manoeuvres du transrouleur et onadopte
à cet effet unelargeur
de 2,5o m et lalongueur
de l’allée sera de5 ,6 0
msoit une surface de circulation de 14 m2.
La surface nette de
stockage
estégale
à20 , 1 6
-!- 14 =34 , I 6
m2. Avec une dimen-sion de
5 ,6 0
m, le local doit avoir unelongueur
de546ô
5,6o 0 =6,io.
Il faut donc
disposer
d’unemplacement
de5 ,6o
X6,io
m de côtés avec alléecentrale de 2,5o m de
large
etdisposer
lespalettes
sur deuxrangées
depart
et d’autre de l’allée.Deuxième
exemple :
Dans une
entreprise,
on doit stocker i ooo hausses surgrandes palettes qui peuvent
êtregerbées
sur troisniveaux, quelle
surface destockage
doit-onprévoir
pour stocker les hausses vides?
Il est admis
qu’au
cours du travail d’extraction dumiel,
les haussespleines
ne sont
jamais
stockées entotalité,
on ne tientcompte
que dustockage
des hausses vides.L’examen
du tableau 3 montre que dans le cas des hausses vides et du ger-bage
sur troishauteurs,
le nombre de haussessupérieur
et leplus rapproché
de i oooest celui de
z 2g6, correspondant
à unstockage
sur 3 rangs( 3 , 30 m)
et une lon-gueur de 4,40 m soit 14,52
m 2 , qui
sont les dimensions de la surface brute.L’allée
de circulation doitpermettre
l’évolution et les manoeuvres d’un trans-rouleur-élévateur,
il faut donc lui donner unelargeur
de 3,00 m avec la même lon- gueur que celle de la surface brute soit 4,40 m. La surface de circulation est de 13, 20
m2 et la surface nette est de 14,52 + 13,20 = 27,72 m2.
Pour une dimension de 4,40 m, l’autre côté doit mesurer
27 ’ 72 = 6, 30
m.4, 40
On
peut
dans ce casenvisager
lestockage
despalettes
à raison d’unerangée
d’un côté de l’allée de circulation et de deux
rangées
de l’autre côté.II. -
ENLÈVEMENT
DES OPERCULESLe travail d’extraction du miel
comprend
deuxphases principales :
l’enlèvement desopercules qui
obturent les cellules des cadres et lacentrifugation qui
a pour butd’expulser
le miel des cellules.A.
Dé fcnitiorz
dai travailLes hausses
garnies
de cadresprovenant
du rucher sontapprochées
duposte
où se déroule le travail.L’opérateur
saisit les cadres un à un etprocède
à l’enlèvement desopercules
sur les deux faces à l’aide d’un couteau ou d’une machine. Lesopercules
tombent dans un bac et les cadres terminés sont
placés
dans une hausse videlorsqu’on
utilise un extracteur à axe
horizontal,
ou sur untourniquet
d’attente si l’on utiliseun extracteur à axe vertical.
L’opérateur
se tient enposition debout,
en raison des mouvements depréhension
et de
dépôt
des cadres à effectuer et de l’effort àappliquer
sur le couteau àdésoperculer.
Le déroulement du travail
peut
indifféremment se dérouler de droite àgauche,
c’est-à-dire saisir les cadres à
désoperculer
à droite et pour les cadres terminés àgauche
ouinversement, quel
que soit le matériel utilisé.B. Matériel utilisé
a)
Outils.L’outillage
utilisé au cours des études de chantierscomprend :
le couteau ordi-naire,
le couteauélectrique,
la machine.Le couteau ordinaire
(fig. 3 )
est une lame d’acier de 30 cm delong
et 4 cm delarge
munie d’unmanche,
il doit êtreparfaitement aiguisé
sur ses deux bords etpour faciliter le
glissement
de la lame sur lemiel,
il est nécessaire de latremper
dans de l’eau chaude à environ 5o&dquo;. Certainsopérateurs
utilisent deux couteauxqu’ils placent
alternativement dans un seau d’eau chaude.Le couteau
électrique (fig. 4 )
dontl’emploi
a faitl’objet
des observations est de fabrication américaine. Ilcomporte
une lame de mêmes dimensionsque celles
ducouteau ordinaire mais à l’intérieur de
laquelle
estlogée
une résistanceélectrique
chauffante. La
température
de la lame est limitée par un thermostatqui
est lui-mêmeréglé
à l’aide d’unepetite
visdisposée
au milieu d’un des côtés de la lame. Le courantélectrique
est amené par un filqui pénètre
dans le couteau à l’extrémité libre dela
poignée.
Latempérature
de la lame facilite songlissement
en réalisant la fontepartielle
de la cire et enempêchant
le miel d’adhérer à la lame.La machine à
désoperculer
observée est essentiellement formée d’une boîtemétallique
de 53 cm delong,
30cm delarge
et 24cm de haut sur un côté delaquelle
est installée une lame
métallique
de 4o cm delongueur
et 15 mm delargeur (fig. 5).
Cette lame est animée d’un mouvement vibratoire de très faible
amplitude
et elleest chauffée par une résistance
électrique réglable.
La machine à
désoperculer
étudiéeprésente
trois inconvénients :- la lame enlève les
opercules
sur la face du cadreopposée
àl’opérateur
etcelui-ci ne voit pas le travail :
- la
température
de la lame est difficile à maintenir constante car leréglage
est manuel et comme il est nécessaire
d’interrompre
souvent letravail,
la lame a tendance àtrop
chauffer et à provoquer la caramélisation du miel.-
lorsque
les cadres ne sont pasparfaitement garnis
et si lesopercules
nefont pas nettement saillie par
rapport
auplan
ducadre,
l’enlèvement desopercules
n’est pas
possible
et il faut finir à l’aide d’un couteau cequi
entraîne un ralentisse- mentimportant
de la vitesse du travail et l’échauffement de la lame.b)
Bac <’!(lésoperculer.
Le bac à
désoperculer
est unrécipient métallique
destiné à recevoir les oper- cules détachés des cadres. Il doit être muni d’undispositif permettant
de maintenir le cadrependant
le travail d’enlèvement.Deux modèles de bacs ont été observés : 1
° Le bac à cuve.
Cet
appareil
est une cuveparallélipipédique
de 1,15 m delong,
i m delarge
et
o,8o
m deprofondeur (fig. 6).
Il est construit enmétal,
depréférence
en acierinoxydable,
lesangles
sont arrondis pour faciliter lenettoyage.
l,es
opercules
tombent en vrac dans la cuve. Un orifice inférieurpermet
l’écou- lement du miel et de l’eau delavage.
Lesopercules chargés
de miel sont soumisà un
égouttage
ou unepression
à l’aide d’unpetit pressoir.
I,a cuve est montée sur
quatre
roulettes orientables pour faciliter sondéplacement.
Le fond est à 20cm du sol ce
qui porte
le bordsupérieur
à i m. Pourpermettre
une attitude confortable de l’ouvrier
qui désopercule,
ondispose
sous sespieds
uncaillebotis recouvert d’une
grille métallique
et de 20 cm de hauteur.2
0 Table à
1lés0fierci 1 le V .
Cette table est constituée par un bâti en cornières d’acier de
1 ,8 0
m delong, 0
,8
0
m delarge
eto, 7 S
ni de hauteur(fig. 7 ).
Ellepermet
à deuxopérateurs
de tra-vailler côte à côte ou face à face
Des caisses cte mêmes dimensions que les hausses et dont le fond est en tôle
perforée, reçoivent
lesopercules
et sontposées
sur des barreauxmétalliques.
Cesbarreaux sont
disposés
au-dessus d’un bac d’acierinoxydable aménagé
à lapartie
inférieure du bâti et à 30 cm au-dessus du sol. Les
opercules s’égouttent
et le mieltombe dans le
bac, puis, grâce
à unegoulotte,
dans la cuve deréception
de l’extrac- teur. Cetégouttage
ne serait passuffisant,
aussi les caissesperforées
sontpassées
à l’extracteur à axe horizontal de la même manière que les hausses.
Su!!ort
des cadresPour réaliser facilement l’enlèvement des
opercules
à l’aide des couteaux ordi- naire etélectrique,
il est nécessaire que les cadres soient solidement maintenus de la maingauche
parl’opérateur
etqu’ils
nerisquent
pas deglisser
sous l’effort depression
de la lame du couteau. En face del’opérateur,
une barre transversaleréglable
en hauteur est
posée
sur les bords du bac ou de la table àdésoperculer.
Elleprésente
en son centre une
pointe
de 3 cm surlaquelle
on immobilise lepetit
côté inférieur des cadrespendant l’opération
d’enlèvement desopercules.
Onpeut
ainsi leur donne rl’inclinaison nécessaire à l’écoulement facile de la nappe
d’opercules
enlevée et deretourner
rapidement
les cadres parsimple pivotement
sur lapointe. L’emploi
dece
dispositif allège
l’effort musculaire del’opérateur qui
estappelé
à effectuerplusieurs
milliers de
gestes
au cours d’unejournée
de travail.c) Tourniquet
d’attente.Lorsqu’on
utilise l’extracteur à axehorizontal,
les cadresdésoperculés
sontplacés
dans des hausses vides en attendant leurcentrifugation.
Dansl’emploi
del’extracteur à axe
vertical,
ils sontplacés
un à un dans la machine.Pour
équilibrer
le travail entre leposte
d’enlèvement desopercules
et leposte
decentrifugation,
les cadres sontdisposés
verticalement sur untourniquet
d’attente.Cet
appareil
est constitué par un bâti circulaire en tubesmétalliques
tournant autour d’un axe vertical(fig. 8).
Deslogements ménagés
à lapériphérie
du bâti maintiennentles cadres en
position
verticale etlégèrement
inclinés vers l’axe. Unréceptacle
mé-tallique, placé
à lapartie
inférieure del’appareil, reçoit
le miels’égouttant
des cadres.Le
tourniquet
a un diamètre de 86 cm à labase ; 4 6
cm à lapartie supérieure.
La hauteur des
supports
est de 30 cm. Ilpeut
recevoir 42cadres,
nombresupérieur
à la
capacité
de l’extracteur à axe verticalqui
est de3 6
cadres.Plusieurs cas doivent être
envisagés
dansl’analyse
du déroulement du travail d’enlèvement desopercules,
soit que les hausses sontplacées
sur despetits
chariotsou sur un transrouleur-élévateur et soit que
l’opération suivante, centrifugation,
est exécutée à l’aide d’un
appareil
à axe vertical ou à axe horizontal.P y emiev cas.
La
centrifugation
est réalisée avec la machine à axe horizontal et les hausses sont manutentionnées à l’aide de chariotsayant
unecapacité de 4 hausses.
L’opérateur
est debout devant le bac àdésoperculer.
A sa droite estplacé
unchariot
chargé de 4 hausses
et contenant chacune 10 cadres àdésoperculer.
A sagauche
estplacé
un autre chariotsupportant
une hausse vide.En se tournant d’un
quart
de tour àdroite,
l’ouvrier saisit un cadre à déso-perculer,
ilpivote
d’unquart
de tour àgauche
et pose un despetits
côtés du cadresur la
pointe
de la barre transversale du bac. Il passe le couteau de haut en bas(ou
inversement suivant lesopérateurs)
pour détacher lesopercules qui
tombentdans le bac. Il fait
pivoter
le cadre sur lapointe
etdésopercule
la 2e face du cadre.Il pose le couteau sur le bord de la cuve, saisit le cadre des deux
mains,
se tourne d’unquart
de tour àgauche
etplace
le cadredésoperculé
dans la hausse àremplir.
Il fait un
demi-tour,
saisit un 2e cadre àdésoperculer, reprend
le couteau et recom- mence lecycle
commeprécédemment.
Lorsqu’une
hausse de droite estvide,
il laplace
au-dessus de la hausse degauche qui
est alors entièrementgarnie
de cadresdésoperculés.
Cetteopération
est effectuéetous les 10 cadres.
Lorsque
le chariot de droite est vide et que les 4 hausses sontpassées
sur le chariot degauche,
celui-ci est enlevé et mis en attented’extraction,
le chariot de droiteprend
saplace
et un chariotchargé
de 4 hausses àdésoperculer
est
disposé
à droite duposte
de travail. Leschangements
de chariots doivent se faire toutes les 4 hausses c’est-à-dire tous les 40 cadres.Lorsqu’on
utilise une machine àdésoperculer,
lesopérations
demanipulation
des cadres sont
identiques,
mais pourdésoperculer,
l’ouvrier tenant le cadre verti- calement à deuxmains,
faitglisser
la face du cadrequ’il
ne voit pas sur la lame del’appareil.
Il retourne le cadre etdésopercule
la 2! face.I,orsqu’une partie
de lasurface du cadre n’a pas été
désoperculée
par lamachine,
l’ouvrier doitcompléter
le travail à l’aide d’un couteau.
Deuxième cas.
L’extraction se fait avec le même matériel que
précédemment
mais les hausses contenant les cadres àdésoperculer
sontdisposées
à droite duposte
sur unepalette placée
sur le chariot élévateur.Le nombre des hausses mises à la
disposition
de l’ouvrier est de2 8,
soit 280 cadreset la manoeuvre de
réapprovisionnement
en cadres àdésoperculer
est 7 fois moinsfréquente qu’avec
lespetits
chariots. Au cours dutravail,
à mesure que le nombredes hausses à
désoperculer diminue,
on remonte lapalette
de manière àdisposer
les hausses
supérieures
à la hauteur depréhension optimum
de l’ouvrier.Les
opérations
d’enlèvement desopercules
sont réalisées dans les mêmes condi- tions que celles décrites dans lepremier
cas. Les cadresdésoperculés
sont commeprécédemment disposés
dans des haussesplacées
sur unpetit chariot,
nombre corres-pondant
à lacapacité
de l’extracteur.Troisième cas.
L’extraction
est maintenant réalisée à l’aide d’un extracteur à axe vertical danslequel
les cadresdésoperculés
sontdisposés
un à un sans êtrepréalablement
remis dans les hausses.
Les hausses
peuvent
êtreapprochées
duposte
d’enlèvement desopercules
soità l’aide de chariots à 4
hausses,
soit à l’aide de l’élévateur( 2 8 hausses).
Ces haussesremplies
de cadres àdésoperculer
sontplacées
indifféremment à droite ou àgauche
de
l’opérateur.
Lesopérations
élémentaires de saisie des cadres et d’enlèvement desopercules
sontidentiques
à cellesprécédemment
décrites.Lorsque
la 2e face d’un cadre estdésoperculée,
l’ouvrierpivote
à droite et pose le cadre sur le tour-niquet
d’attentedisposé
entre leposte
d’enlèvement desopercules
et leposte
d’ex- traction.D.
Étude
destemps
Des
chronométrages
ont été réalisés dansl’emploi
des trois outils leplus
fré-quemment
utilisés pour l’enlèvement desopercules :
couteauordinaire,
couteauélectrique
et machine àdésoperculer.
a) Emploi
du couteau ordinaire.Une
séquence
de travail avec le couteau ordinairecomporte
lesgestes
élémen- taires suivants :- saisir un cadre à
désoperculer
et leplacer
sur la barre àpointe,
-
désoperculer
la Ire face ducadre,
- faire
pivoter
le cadre etdésoperculer
la 2eface,
- poser le cadre
désoperculé
dans une hausse vide ou sur letourniquet.
Les
temps
dupremier
et du derniergestes,
saisir et poser, ont étégroupés, ayant
été obtenus par différence entre letemps
total et lestemps
des autresopé-
rations. Sur 80 mesures, on a obtenu un
temps
total de86 9
cmn, letemps
moyenest de
io,86
cmn. On observe une assezgrande régularité
dans l’exécution de cesgestes,
l’écart absolu est de 4cmn(maximum
13, minimum9 )
etl’écart-type portant
sur l’ensemble des mesures est de 1,32.
Le
geste
dedésoperculer
une face aporté
sur 34 mesures avec untemps
total de5 0 8
cmn, et une moyenne de21 , 1 6
cmn. Cegeste
estbeaucoup plus irrégulier
que lesprécédents
car ildépend
de la manière dont seprésente
la surface des cadresqui
sontplus
ou moinschargés
de miel.L’écart
absolu est pour cegeste
de 17 cmn(maximum
31, minimum14 )
etl’écart-type
s’élève à 4,47.Dans le calcul des
temps
nets pour les trois méthodes detravail,
nous avonsaccordé une marge de 20 p. 100 du
temps
brut à titre detemps
de repos, cequi
est normal pour une
opération qui
est réalisée enposition
debout etexige
un effort musculaireprolongé
des bras et des mains.La
récapitulation
destemps
donne pour ce travail les résultats suivants(cmn) :
Prendre et poser le cadre ...
io,86 Désoperculer
la ire face ...21 , 1 6 Désoperculer
la 2e face ...21 , 1 6 Temps
brut ...53,18 Repos
= 20 p. 100 dutemps
brut ...io,6 3 Temps
net ...6 3 ,8 1
Suivant
qu’on
utilise pour lacentrifugation
unappareil
à axe vertical ou à axehorizontal,
on doitdésoperculer
dans le ier cas3 6
cadres cequi
nécessite untemps
d’enlèvement desopercules
de z 2g! cmn,temps
arrondi à 23 mn et dans le 2e cas untemps
de 2552 cmn,temps
arrondi à 26 mn.b) Emploi
du couteauélectrique.
La
séquence
de travail avec le couteauélectrique
est exactement la mêmequ’avec
le couteau ordinaire.
Les