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Comment fixer dans les statistiques biologiques l'âge des enfants: nécessité d'une entente internationale

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Comment fixer dans les statistiques biologiques l'âge des enfants:

nécessité d'une entente internationale

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Comment fixer dans les statistiques biologiques l'âge des enfants: nécessité d'une entente internationale. In: Gini, Corrado. Actes du Congrès international des études sur la population . Roma : Istituto poligrafico dello Stato, 1932. p. 3-8

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111825

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(2)

C()ITIITATO ITATIAII(} PER

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STUDI(} DEI PR()BTEMI DETTA P(IPOTAZIONI ITOMA

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CONCRESO INTEBNACIONAL PARA LOS ESTUDIOS SOBRE LOS PFOBLEMAS DE LA POBLACION

EUGËNE PITTARD

pRoFESSEUR D'ANTHRopoLocrB À r.'uNIvBnsItÉ pB opNÈvp

EOMMENT FIXBR DANS tES STATISTIQUES

BIOTOGIQUDS L'ÂGE DtsS BNFANTS

nÉCNSSNÉ D'UNE ENTENTE INTER,NATIONALE

. ,ROMA.

ISTITUTO POLIGRAFICO DELLO STATO LrsnEBla

lW -

Anno X

(3)

l i

EUGÈNE PITTARD

PROT'ESSEUR D,ANIHROPOLOGIE A L,UNIVERSIIÉ DE GENÈVE

Comment fixer dans les statistigues bïologiques

l'âge des ônfants

Nécessité d'une entênte

internatlonale.

I

L'histoire du développement comparatif des hommes, selon l'âge,

le

sexe

et la

race est encore

à

écrire.

*

Pour des raisons diverses

-

généralement des raisons de phy- siologie

infantile,

d'hygiène scolaire

- on a

mesuré,

en bfen

des

endroits

du

monde civilisé, des enfants d'âge scolaire,

surtout

des ehfants appartenant

aux

écoles pr.imaires.

Et, pour

difiérents pays d'Europe

surtout, et

d'Amérique aussi, nous possédons, au sujet de

de

ce < matériel humain

r

des chiffres relativement abondants. Mais, pour nous permettre des comparaisons

et

des généralisations

il

de-

vrait

être beaucoup plus abondant encore et plus varié, d'autant que les deux sexes ne sont pas représentés quantitativement de

la

même façon.

.Toutefois,

avant

d'entreprendre

de

nouvelles recherches,

il

est

bon de soumettre ces enquêtes à trois critiques importantes.

La

première c'est que ces documents morphologiques sont des documents presque exclusivement citadins.

La. seconde

c'est

que, presque toujours, nous

ne

connaissons,

de

ces ,enfants, que le lieu otr ils

ont

été examinés. Nous avons ainsi peut-être leur nationalité, nous n'avons certainement pas leur race.

I.a

troisième, c'est que les indications données

par

les auteurs quant aux âges des enfants sont des indications sans précisions chro.

nologiques.

Dès

lors, il est

presque impossible

d'établii

des comparaisons valables entre les 'séries qui nous sont présentées,

(4)

Sur le premier point: Tout ce quelnous avons appris sur le rythme de développement des enfants nous montre que ce rythme n'est pas le même

partout,

dans tous les groupes ethniques de

la

Terre. Les recherches américaines

et

celles faites dans

l'île de

Cuba

-

pour

prendre ces deux exemples

-

ont montré, qu'à âge égal,

il

est très

difiérent chez les petits Nègres et chez les petits Yankees et les petits Créoles.

En

outre,

les deux

segments principaux

du

corps,

la

hau-

teur du

buste

et la

longueur des jambes se comportent aussi

tout

autrement.

Et

sans aller chercher des comparaisons entre des valeurs ethni- ques aussi opposées, nous constatons qu'en Europe,

pour le

m'ême

âge et le même sexe,

il

existe,,selon les

lieux

otr les enquêtes

ont

été

faites, des variations très étendues.

Or, les

villes

-

puisque nous avons

surtout

des documents citadins

-

sont, en général

-

pas toujours

il

est vrai

-

des agrégats

ethniques extrêmement disparates..

Il

ne viendrait pas

à

l'idée d'un anthropologiste de choisir les populations citadines d'un

Etat

quelcon- que

pour

représenter la physionomie ethnique véritable de ces Etatsr S'il en est ainsi gue nous le supposons, si l'agglomération citadine représente réellement

un

complexe ethnique

et un

complexe biolo- gique, Ies études de

la

croissance des enfants

habitant

les cités con- duiront aux rnêmes résultats disparates que les études sur la morpho- logie générale des habitants adultes.

Il faut

cependant ajouter qu'au

point

de

vue

ethnologique les grandes

villes ne sont

pas toutes des valeurs comparatives égales.

Une

cité

tentaculaire comme Paris, oir se coudoient toutes les races de l'Univers, donnera certainement de moins bons documents moyens qu'une

cité

come Rome

ou Berlin

- pour

prendre d'autres très grandes villes

- otr les

brassages humains

les plus

hétérogènes ont été jusqu'à présent moins complets.

Sur le deuxième point: Presque toutes les enquêtes ont pris pour base

la

nationalité des enfants mesurés. Or, ce qui vient d'être

dit

ci- dessus au sujet des complexes citadins

doit

être répétéi la nationalité n'est pas la race. Inscrire la qualité de Français,

d'Italien,

de Suisse,

à côté

d'un

nom, ne donne pas, pour celui

qui le

porte, lfindication de sa race. Presque toutes les enquêtes de biologie humaine sont en- tachées

de cette erreur. Les

résultats souvent

si

extraordinaires, obtenus

par

l'étude des groupeé sanguins,

où l'on fait

figurer côte

(5)

5.

à

côte des populations extrêmement éloignées

l'une

de

l'autre,

que de telles positions sont inacceptables, sont dtis, en grande partie, àce que

la

nationalité seule

a

été envisagée par les enquêteurs et non la race, Tandis que les quelques analyses de pathologie comparée faites selon

le

vceu des anthropologistes

ont

montré qu'un ordre s'établis-

sait, que

dans

un Etat

donné,

la

France

par

exemple,

il y a

de grandes différences dans ies résultats, selon les races considérées.

Il doit

en'être de même, évidemment, pour

la

croissance. Celle-

ci, pour la

France seule,

devrait être

étudiée selon les

trois

races

principales

qui

peuplent ce pays

et je

suis

sûr

Qu'alors

on

verrait apparaître des différences assez étendues.

Sur

le

troisième

point:

Tous ceux

qui ont

eu l'obligation

d'uti-

liser les statistiques relatives

à Ia

croissance

ont

constaté les varia- tions, parfois considérables, existant entre les diverses séries publiées

par

les auteuis

pour

représenter

la

stature

au

même âge

et

dans

le

même sexe.

Et

si nous examinons, par delà la stature considérée, les valeurs des accroissements, en passant

d'un

groupe d'âge à un autre groupe d'âge, on s'aperçoit aussi des grandes variations offertes par les ta- blea'ux ainsi établis. Pourquoi celles-ci ?

Admettons

un instant

que les facteurs

de variations

indiqués ci-dessus ont été éliminés, et examinons quelques chiffres:

J'ai

sous les yeux une statistique exposant les va.leurs d'accrois-.

sement dans six séries appartenant à six pays dlfférents. Les valeurs".

extrêmes varient, chez les garçons:

(différence

On

voit

que les écarts sont parfois considérables.

Et

chez les ûlles appartenant

aux

mêmes groupes ethniques:

de 9àroans:

to à rr

ans:

rr à tz

ans:

rz à

13 ans:

13

à

14 ans:

de 9àroans:

to à rr

ans:

rr à rz

ans:

re à

13 ans:

13

à

14 ans;

mm. à

58 mm.

mm. à

52 mm.

mm. à 5r

mm.

mm. à

25 mm.

mm. à

87 mm.

mm. à 75 mm.

(

mm. à

53

mm.

(

mm. à Zr mm.

(

mm. à Zr mm.

(

mm, à

6o

mm.

(

8

mm,)

zz

mm,)

zr

mm.) 4o mm.) 5o mm.)

difiérence

z7

mm.)

4

mm.)

3r

mm,)

z3

mm.) 38 mm,) de 5o

dg 3o de 3o de 35 de 3o

de 48 de 49 de 4o de 48 de zz

(6)

Donc, en mesurant les enfants des classes scolaires, n'irnporte oir, on constate pour

le

même moment,

et

dans les deux sexes, des variations très étendues.

A

quels facteurs sont dues ces variations ? Evidemment, nous.pourrions faire intervenir les actions des glandes endoerines

dont

les sécrétions, se produisant dans

un

rythme inégal, expliqueraient les inégalités des accroissements. Mais comment savoir exactgment ces actions ? Nous sommes obligés,

pour

diverses raisons pratiques, de nous contenter de constater des états, des

faits.

C'est si I'on veut, une prÇmière étape seulement. Mais elle est obligatoire

poui

toutes les étutles subséquentes.

Voici quelques chifires d'accroissements observés dans les écoles primaires de Genève

(r)

pour cinq groupes d'âge, chez les garçons et chez'les filles:

garçons

58 mm.

4I

mm.

5r

mm.

35 mm.

48 mm.

filles

cle

c;

à ro

ans:

ro à rr

ahs:

rr à rz

ans:

rz à

13 ans:

13

à

14 ans:

75 mm'

5r

mm.

57 mm.

63 mm.

22 mm.

Il,y

a donc des moments

-

ils ne sont pas les mêmes pour les représentants des divers groupes ethniques, nous

Ie

saisissons inieux encore maintenant

- otr les

accroissements sont particulièrement considérables:

7 cm. /2

de taille accrue au cours d'une année repré- sentent des modifications de toutes sortes. Tous les organes

ont

été appelés

à

cettè . transformation:

le

squelette,

le

système nerveux, les muscles, le cæ-ur, les poumonq, etc.

Et

comme ces accroissements intéressent en

tout

premier lieu,

et,

encore

une fois,

qu'elles qq'en soient les causes, Ies hygiénistes, les médecins, les pédagogues,

il

est

utile

de savoir, pour

le jour oh, par

exemple,

nous

voudrions

établir

cles barêmes physiologiques,

à

quel moment

- ou à

quels

moments

-

approximatifs ces accroissements se manifestent. Puis- que, dans le cours d'une année chronologique, nous constatons de tels considérables écarts,

il

faut savoir à quelles périodes exactes ils se ma- nifestent. Une telle statistique biologique est, en attendant mieux,

d'un intérêt qu'il

est impossible

de

nier.

(r)

EucÈwn Pr,rrrlRo & M. DBIIBNBAcH, Docwments pour l'étutle de la cro'issance pendant l'âge scolaire. a Arch. s. d'Agthrop. gén. T. V.

r,

Genève,

r 93o-3 r.

(7)

?

Or,

les auteurs

qui

se sont occupés de

la

croissance des enfants n'ont pas utilisé les mêmes modules pour leurs classifications' La plu-

part

disent: de

g à ro

ans, de

ro à rl

ans, etc.; d'autres écrivent:

9

ans

/2, ro

ans .t/2, etc. Alors, quelle est

la

valeur exacte de ces

termes ?

9

ans t/2,

ro

ans

/2,

ne peuvent pas être, dans

la

plupart des cas des appréciations précises.

Un

enfant de

9

ans

et

trois mois sera habituellement compté comme

ayant g

ans

/z; on

enfant de

9

ans

et

B mois sera aussi compté comme ayant

g

anq /2. Cependant,

il y 4,

entre ces deux valeurs, une difiérence de six mois.

Au

cours

de

ces

six

mois,

l'enfant a

peut-être justement

arrêté ou

accéléré

le

rythme de sa croissance plus que dans

le

reste de l'année

!

Pour

nous,

il

est aujourd'hui certain, nous l'avons

dit, que les

enfants appartenant

aux

divers groupes ethniques, obéissent à des rythmes de développement qui ne sont pas les mêmes dans l'espace, qui sont les rythmes de leur propre groupe. Pour prendre des termes extrêmes

le

rythme.

d'un Akka

ne sera pas celui d'un Ecossais

du

Galloway.

fci, l'action

comparative

des

glandes endocrines

ne pourrait

être exactement jugée.

On.le

voit,

les comparaisons que nous tentons, et qui, pncore une fois, sont

si

nécessaires, restent entachées de crueiles erreurs.

Il y a

donc lieu, devant toutes nos incertitudes, de faire inter-

venir,

dans

ce

domaine

si important, une

entente internationale.

Pour ma

part -- et

pour le moment

- la

solution qui sera admise

m'est indifiérente pourvu qu'elle soit unanimement agréée. On pour'

rait

dire par exemple, les enfants de

9

et un, deux, trois, quatre, cinq,

six

mois,

ont 9

ans 1/z; cersx

de g

ans

et

sept,

huit, neuf,

dix, onze mois

ont ro

ans

(r).

On pourrait dire, par exemple, les enfants de

9

ans

et un, deux et trois

mois

ont 9

ans r/4, ceux

qui ont

9

ans

et

quatre, cinq,

six

mois

ont 9

ans

/2,

etc, On pourra'it aussi compter I'âge

par

gtonp" de deux mois. On diviserait ainsi l'année

en

sixième, en quart,

par

exemple. Physiologiquement, ce serait, je crois, très heureux, d'avoir de petites subdivisions. Les mensurations qui ont été faites à des dates très rapprochées sur des enfants en pleine croissance prépubère,

ont

montré que

la

courbe des variations, au cours des

quatre

trimestres

d'une

année présentent des saccades.

('r) Pour les statistiques démographiques, un enfant de.9 ans et 364 jours est un énfant de 9 ans, cdmme l'esfaussi un enfant de 9 ans et huit jours. La Biologie hurnaine ne peut accepter de telles dénominations'

(8)

8

l''

I

I.

I

i'

Nous serions ainsi, par

le

mo5/en des âges trimestriels

par

exemple, assez convenablement renseignés.

Buand on pense que nous connaissons bien les courbes de crois- sance

de

certaines plantes

- ou de

certains animaux

- on

de-

vient

stupéfaits.devant

le

manque parfois absolu de documents dé- taillés

et

précis concernant l'Homme.

Il

est temps de réagir.

Il

est

temps, pour cè

qui

concerne

le

problème

que

nous avons soulevé, qu'un'accord international intervienne

qui

fixera, dans

les

statisti- ques biologiques, I'âge des enfants examinés.

Et

nous proposons qu'à Rome intervienne un

tel

accord.

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