A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
G AËL R ÉMOND
Inégalité de Vojta en dimension supérieure
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 29, n
o1 (2000), p. 101-151
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Inégalité de Vojta
endimension supérieure
GAËL RÉMOND
Abstract. Following work by P. Vojta and G. Faltings, E. Bombieri reproved
Mordell’s conjecture through a more effective Vojta inequality: for a curve C of genus at least 2, there exists a constant y such that if x, y e C(K) satisfy 1 yi:::: y and x, y » then y lx 1. Here 1 . and , > refer to the Néron-Tate height on the jacobian of C. We give an effective generalization
of this inequality to a subvariety X of an abelian variety A. Let Z x be the union of translates of non-zero abelian subvarieties contained in X and m = dim X + 1.
We then prove the existence of reals ci, c2 and c3 such that if x 1, ... , xm are
points of X B Zx with c3 and xi, xi + 1 > > ( 1- lxi then there exists i with IXi+11 :S c21xi 1. Since this implies the finiteness of (X B Zx) (K)
we obtain a new proof of Lang’s conjecture, simpler than Faltings’ original one,
because avoiding Néron models. Our proof is completely effective and we get explicit values for ci, c2 and c3 in terms of dimensions, degrees and heights in
a projective embedding of A. This effectivity is new even in the case of curves (Bombieri’s situation). The general framework of the proof is Faltings’ induction
based on the product theorem (of which we use a new refined effective version) but for the main step - application of Siegel’s lemma - we rather generalize
Bombieri’s approach with polynomials; this involves a new estimate for the height
of multiplications on an abelian variety.
Mathematics Subject Classification (1991): 11 G 10 (primary), 14G05, 14K15 (secondary).
E. Bombieri a
donné,
dans[Bl],
une versionsimplifiée
de la preuve deVojta
de laconjecture
de Mordell. La conclusions’appuie
sur deuxrésultats;
le
premier
est dû à Mumford([M]
etParagraphe
5 de[B 1 ] ),
le second faitl’objet
du théorème 1 de[B l] inspiré
par les travaux deVojta.
En reformulantquelque
peu ces deuxingrédients
on peut les mettre sous la forme de deuxinégalités.
Eneffet,
il suit de[B l] que,
pour toute courbe C de genre au moins2,
il existe une constante y telle que si z et w sont des éléments distincts deC ( K ) vérifiant alors
.
Inégalité
deMumford ~ 1
°
~ Inégalité
deVojta w ~ y I z I ~
Pervenuto alla Redazione il 12 luglio 1999 e in forma definitiva il 28 settembre 1999.
(2000), pp. 101-151
Dans cet énoncé ~, ~ >
et
se réfèrent à la hauteur de Néron-Tate dans lajacobienne
de C.Sous cette forme le
décompte
final despoints
deC(K)
est clair : on saitmajorer
le nombre depoints
vérifiant y ; onrépartit
les autres en unnombre fini de cônes dans
lesquels
deuxpoints
vérifientz>z! ;
4 ;finalement les
inégalités
montrent que dans un tel cône il y a auplus log2
y + 1points
distincts.On remarque
également
quel’inégalité
deVojta
seule donne la finitude du nombre depoints :
danschaque
cône comme ci-dessus on choisit(si
c’estpossible)
unpoint
zi. Alors tous lespoints
de vérifient~zl _
y max1 zi 1.
Faltings
a démontré(voir [F2])
lagénéralisation
suivante de laconjecture
de Mordell
(conjecturée
parLang) :
si X est une sous-variété d’une variété abélienne A onpeut
écrireX (K)
=+ Bi (K)
avec xi EX (K)
etBi
une sous-variété abélienne de A. Nous donnons unegénéralisation
del’inégalité
deVojta
dans ce contexte(théorème 1.1).
Notre démarche
présente
deux avantages. Elle donne tout d’abord une preuvesimplifiée
du théorème deFaltings puisque, généralisant
certaines desméthodes de
[B 1 ],
nous évitons le recours au modèle de Néron. Cela est uneamélioration
significative,
cetteétape
constituant le seul passage vraiment nonélémentaire de la démonstration de
Faltings,
selon[EE, Introduction].
En second
lieu,
notreapproche
estégalement plus
effectivepuisque
lesconstantes
apparaissant
sontexplicitées
autant que faire sepeut.
Même dans le cas de la dimension1,
le fait que la constante nommée c3 ci-dessous soit entièrement calculée est nouveau. Certes les bornes obtenues pour ci et c2lorsque
l’onspécialise
ainsi dim X = 1 dans nos formules sont moinsprécises
que celles
déjà
connues, dans[dD]
parexemple, mais,
enrevanche,
le passage àun résultat en famille comme dans ce dernier article devient évident avec notre énoncé. De
même,
celui-ci conduit facilement à une borne entièrementexplicite
pour le cardinal de
C(K).
Dans le cas de la dimensionquelconque,
pour déduireun résultat de
décompte,
il reste àgénéraliser l’inégalité
de Mumford ...Tâchons maintenant de décrire les
grandes lignes
de ce travail. Notreinégalité
deVojta
sur X c A consiste à nierqu’un grand
nombre depoints (m =
dim X +1) x 1, ; .. ,
xmpuissent
être à la foisangulairement proches :
et très
espacés
en hauteurs :et
Pour prouver
ceci,
on commence(voir partie 3)
par choisir des entiersa 1 , ... , am de sorte que le
quotient ai lai+i
1 soitproche de
Par lacondition sur les
angles,
on en déduit que lepoint
est de hauteur
petite
parrapport
à celle de x =(x 1, ... , xm ) .
On peut écrire di-sons 0 et considérer cette
expression
comme hauteur associée à un certain faisceau sur X m de la forme(si
,C’ est trèsample
surAI-1
et £ surX m ;
il faudraque
soit unepuissance
pour que
£Q9 -s
ait un sens avec Ee Q :
voir les définitionsprécises plus bas).
L’objet
de lapartie
6(proche
de[B 1 ] )
est de montrer que cette condition de hauteur entraîne que toute sectionglobale s
deQs
de hauteur suffisammentpetite
s’annule en x avec un indice élevé. L’indice
correspond
à un ordre d’annulationpondéré
suivant les facteurs deX m,
cespoids
étant iciproportionnels
auxa2.
On démontre ceci en estimant en
chaque place
la taille des dérivées de s en x.Le
point
central est de prouver que l’on peut effectivement trouver unetelle section s de
petite
hauteur. On réalise ceci en deuxétapes.
Tout d’abord
(partie 2),
on démontre queQs
a suffisamment de sectionsglobales. L’argument,
dû àFaltings, s’appuie
sur des calculs de nombres d’in- tersection et utilise de manière cruciale que lemorphisme ~B : X m
-~Am-l
estgénériquement
fini. Nous prouvons une version effective de ce résultat dont la démonstrations’inspire
de la reformulation donnée parVojta
dans[V].
Si l’on revient à la recherche
de s,
ils’agit
de voir que commeQs
abeaucoup
de sectionsglobales
il enpossède
une de hauteur assezpetite.
Ceciest obtenu naturellement par un lemme de
Siegel. Cependant,
alors queFaltings
mettait en oeuvre un résultat de ce type sur un modèle entier
(obtenu
via un modèle deNéron),
nous évitons cettecomplication
et gagnons l’effectivité en suivantplutôt [B 1 ] :
on choisit unereprésentation
des sections deQs
à l’aide depolynômes
de sorte àpouvoir
leurappliquer
un lemme deSiegel classique.
Ce
choix, plus
délicat que dans[B 1 ],
et l’estimation pour la hauteur de squi
en découle sont détaillés dans la
partie
5. On y montre enparticulier
une bornenouvelle pour la hauteur des formules de
multiplication
par un entier sur unevariété abélienne.
Une fois l’existence de s
acquise,
comme l’on a ditqu’elle
devait s’annuleravec un indice élevé en x, on est à même
d’appliquer
le théorème duproduit.
On utilise la version effective de
[R2].
C’est iciqu’apparaît
la conditiond’espa-
cement des hauteurs car
l’inégalité
c2 donnel’hypothèse principale
du théorème du
produit
en termes despoids
définissant l’indice. Le résultat(voir partie 7)
est donc que x est contenu dans une sous-variétéproduit
stricteY
= Yl
x ... xYm
de X m dont ledegré
et la hauteur sont contrôlés.Pour conclure on est donc amené à travailler par récurrence selon le
principe exposé
dans lapartie
3 : leprocédé
décritjusqu’à présent, correspondant
auxparties 5,
6 et7, s’applique
en réalité à une sectionglobale s
Er (Y,
pourun
produit
Y c X m comme ci-dessus. On commence bien sûr avec Y = X m . Achaque
pasl’application
du théorème duproduit remplace
Y par unproduit
dedimension inférieure et les bornes pour
deg(Y)
eth(Y) grossissent (en
restantcependant,
c’estessentiel, indépendantes
dex). Finalement,
comme on conserve la condition x E Y, il arrive que sur l’un des facteurs ona Yi
= et,essentiellement
par le choix de c3, onpeut
faire en sorte que ceci soit absurde par la borne de hauteur.Disons encore que la
rapide esquisse
faitejusqu’à présent
omet deuxingrédients.
D’une part, lapartie
4 décrit assezprécisément
deschangements
de
plongement
que l’onfera,
àchaque
pas de larécurrence,
en fonction deY,
pour
permettre
l’écriture despolynômes représentant
les éléments der ( Y,
D’autre part, le résultat n’est évidemment pas valable pour tous les
points
deX : il faut retirer l’ensemble
exceptionnel Zx (voir [F2]
ou[0]),
l’union des translatés de variétés abéliennes non nulles inclus dans X, et nous travaillerons donc vraiment sur XB Zx.
Dans cequi précède,
il fautimposer xi e ZX
etsurtout Yi e ZX (pour chaque i). Pratiquement,
cetterestriction, indispensable, n’apparaît
que dans lapartie
2.1. - Notations et résultat
Soient A une variété abélienne sur un corps de nombres et X un sous-
schéma fermé
géométriquement intègre
de A. On fixeégalement
une immersionfermée i: A -+ On note L = et on fait
l’hypothèse
que Lestsymétrique
et queO(d))
~ estsurjectif
pourtout d >
1.On contrôle X par son
degré projectif deg X
d’une part et sa hauteurh (X )
d’autre part
(telle qu’elle
est définie dans[BGS], [Ph]
ou[RI]).
Par
ailleurs,
si B est unepartie
finie de K, on définit sa hauteur ainsi : pour touteplace v
de K on écritpuis
on poseSi P est un
polynôme
et B la famille de ses coefficients on noteaussi
=~ B ~ v
eth (P)
=h (B).
D’autre part si x E ondésigne
parh (x )
la hauteurd’un
système quelconque
de coordonnées.On prendra garde
que cette hauteur diffère de celle de{x {
comme sous-schéma fermé dePi ;
on acependant
Par le
plongement i,
la hauteur despoints (étendue
aux extensions deK)
induit une hauteur surA (I~) .
Comme £ estsymétrique,
ondispose
d’une formebilinéaire , > sur
A (K)
telleque
= x, x > est la hauteur de Néron-Tateet on introduit une constante CNT de sorte que pour tout x E on ait
L’autre constante associée à A que nous
utiliserons,
notéeh 1,
est la hauteurd’une famille de
polynômes représentant
l’addition de A(voir
définitionprécise
dans la
partie 5, proposition 5.2).
Enfin pour énoncer le résultat on
désigne
parZx
l’union des translatés de sous-variétés abéliennes non nulles inclus dans X. C’est un sous-schéma fermé de X(voir [H2]
et[0]).
THÉORÈME 1. 1. Sous les
hypothèses précédentes,
il existe des réels CI c2, c3 > 0 de sorte que si m = dim X ~- 1 et si Xl, ... , xm sont des éléments de X(K) vérifiant (pour
1 im)
alors il existe i tel que xi E
Zx (K).
De
plus
on peut choisir les valeurseffectives
suivantesNotons immédiatement que l’on peut se contenter de prouver le théorème pour des
points
xl, ... , xm rationnels. Eneffet,
dans le casgénéral,
on peut étendre les scalaires à un corps de nombres surlequel
sont définis les xi ;on obtient exactement les mêmes
hypothèses
et le résultats’applique
à cettenouvelle
situation,
donnant la conclusionpuisque
les constantes nedépendent
pas du corps de base.
Dorénavant,
nous supposerons donc que l’on a xi EX(K)
pour tout i.
On retrouve le théorème
principal
de[F2]
car l’énoncé entraîne la finitude de(XBZx)(K) :
onrépartit
lespoints
deA ( K )
dans un nombre fini(dépendant
du rang de
A ( K ) )
de cônes où deuxpoints
distincts vérifientx , y > > ( 1 - si
l’un de ces cônes contient une infinité depoints
de(XBZx)(K),
la suite de leurs hauteurs tend vers l’infini et l’on peut alors trouver x 1, ... , xm contredisant le théorème.
Remarquons
quel’hypothèse
que X estgéométriquement intègre
n’est pas trèscontraignante
au sens suivant : siX, intègre,
n’est pasgéométriquement intègre,
il n’a pas depoints
rationnelslisses ;
par suiteX (K)
= si X’est un fermé de X avec
X B
X’ lisse. On peut facilement contrôler(degré, hauteur)
un tel X’ etremplacer
alors X par X’(ou
lescomposantes
deX’)
pour l’étude des
points
rationnels. Demême,
leshypothèses
sur ,C sont peu restrictives : si est un faisceauample quelconque
sur A onpeut
trouver t associé à ,C =(.M 0 [-I]*M)03
les vérifiant.La définition de
Zx
tient compte de tous les translatés de sous-variétés abéliennes nonnulles,
ycompris
par despoints
non rationnels. Ceci al’avantage
que
Zx x K
=(voir partie 2).
On remarque aussi que le théorème esttrivial si
Zx
= X :d’après [H2], [0]
ceci estéquivalent
àdim(Stab(X))
> 0 oùStab(X)
est le stabilisateur de X dans A. Nous supposerons donc dorénavantdim(Stab(X))
= 0.Le théorème 1.1 est en fait obtenu à
partir
du résultatplus précis ci-dessus,
en
majorant
assezlargement
les bornes pour negarder
que les termesprincipaux.
THÉORÈME 1.2. L’énoncé
précédent
est vrai avecoù l’on
définit
et
Les constantes sont données comme elles
apparaissent
dans la démonstration.Les définitions de m = dim X +
1,
A, H ... seront utilisées dans toute la suite. Si dim X = 0 le résultat est trivial donc on supposeratoujours dimX ~
1.Ceci entraîne pour les estimations
numériques m > 2, ~ >;
3(car X #
Apuisque
et et
A ~ 214.
Ainsi on déduit le théorème 1.1 du théorème 1.2 en
majorant
et de sorte que
Enfin pour les exposants
2. - Effectivisation du résultat-clef de
[F2]
La démarche de
Faltings (voir [FI, F2])
est basée surl’emploi
d’un certain faisceau sur X m . Nous commençons donc par introduire un faisceauanalogue.
Les notations définies maintenant seront utilisées dans toute la suite. Tout d’abord on pose îîi = 2 si 1 i m et qi 1 = 1. On considère ensuite des
couples (e, d)
où E e est le carré d’un entier naturel et d ~ e Z.Le
paramètre
d est destiné à tendre vers l’infini dans ladémonstration ;
ainsi certains résultats seront énoncés avec des fonctionsO ()
ouo ()
se référant àcette limite.
A un
couple
comme ci-dessus et à(al , ... , am)
E on associe le faisceausur X m
expression
danslaquelle £1 représente l’image réciproque
de £ par la i -èmeprojection
Xm --> A tandis quePi,j
= * 0f-’ -
(&f-0 - 1 1 si, j:
Xm Aprojection
X m - A tandis que =Q9 Á.,j
sisi , : X m
Aest l’addition des facteurs i
et j (on
utiliseraparfois
les mêmes notations pour les faisceaux sur Am définis de la mêmefaçon).
Le résultat fondamental sur ce faisceau
(à
savoir que sa restriction à certainsproduits
a assez de sectionsglobales,
voirproposition
2.1ci-dessous)
passe par l’étude d’unmorphisme génériquement
fini(voir [FI] ]
et[F2]).
Nousprocédons
ici de manière
analogue
à[V, § 11 ] (c’est
ce lemmequi impose
la valeur dem).
LEMME 2.1. Soient
Y,, ... , Ym
dessous-schémas fermés géométriquement intègres
de X non contenus dansZx.
Alors lemorphisme
a:YI
x ... xYm - Am-1
donné sur lespoints
parest
génériquement fini.
DÉMONSTRATION. Vu les
hypothèses
et la définition deZ x,
on peut, pour la preuve,remplacer K
par sa clôturealgébrique.
Il est immédiat que la fibrecontenant un
point
donné(xl , ... , xm )
EY,
x... xYm
est formée despoints
de la forme
où x est un
point
de A soumis à la seule condition que lem-uplet
ci-dessus soitun
point
deY,
x ... xYm.
Par suite cette fibre estisomorphe
au sous-schéma ferméMontrons que l’on peut choisir successivement x 1, ... , xm de sorte
qu’à chaque
étape
on aitLe cas i = 1 ne posant pas de
problème,
supposons ceciacquis pour i
> 1.On écrit
Ci,... , Ck
les composantes irréductibles de dimension maximale de(YI - xi)
n... n(Yi - xi ) .
Si cette dimension est0, n’importe quel
1 EYi+l
1convient ;
dans le cascontraire,
il suffit de trouver xi+1 1 EYi+,
1 tel queCj £
1 pour
1 j k.
Aprésent,
l’ensemble despoints
y EYi+,
1 telsque y +
Cj
CYi+i
1 forment un ferméFj
de S’il n’est pas propre on aCj
cqui
contreditZx.
Par suiteFj =1- Yi+,
1 et il suffit dechoisir dans
F~ .
On peut ainsi choisir
(xl , ... , xm )
et la fibre obtenue est de dimension 0(puisque m
= dim X+ 1).
Ceci entraîne bien(voir
parexemple [Ha,
Ex.11.3.22])
que ex estgénériquement
fini. 0Pour faire le lien avec le faisceau
Qs,a,d
on définit un autremorphisme
deschémas : à des entiers a 1, ... , am on associe le
morphisme f3: xm
-~défini sur les
points
parAlors,
pour tout i 1 on peut écrire(cela
résulte du théorème ducube,
voir début de lapartie 5).
De même nous utiliserons que le faisceauest
engendré
par ses sectionsglobales.
Le résultat
principal
de cettepartie
s’énonce alors comme suit.PROPOSITION 2.1. Pour tout a E
(I~‘1 B 0)1,
tout sous-schémafermé intègre
Y -->
X m,
de dimension non nulle notée u, de laforme
Y =YI
x ... xYm
où lesYi
sont des sous-schémasfermés géométriquement intègres
de X non contenus dansZx
et tout 8Um
il existedo
E N tel que sido d
DÉMONSTRATION. On note, pour cette preuve, La théorie élémentaire de l’intersection montre que
Par ailleurs un résultat crucial
d’homogénéité (voir [FI,
lemme4.2], [F2]
ou[V,
Corollaire11.4] )
donneComme a est
génériquement
fini(voir [V,
Corollaire11.2])
On considère ensuite un sous-schéma fermé H de Y d’idéal
isomorphe
àN® -1
de sorte que pour tout faisceau M sur Y la suite exactepermet d’écrire
diMK r ( Y,
Q9N® -1 ) > dimK r ( Y, As) - diMK r ( H,
On introduit l’entierdo (indépendant
ded)
que nous fixerons ci-dessous. L’itéra- tion de la formuleprécédente
montreEnsuite,
sachant que estengendré
par ses sectionsglobales,
on peut trouverune injection
Alors la dimension des sections sur H du membre de
gauche
estmajorée
par(où
les constantes sous-entendues dans les0 ()
sontindépendantes de j)
tandisque
où
Pl
etP2
sont despolynômes indépendants
de d vérifiant Finalement on a, encombinant,
L’expression
entreparenthèses
vautoù,
à nouveau,P3
est unpolynôme indépendant
de d vérifiant conclut en choisissantdo
tel queP3(l/~o) ~ 20131/4.
3. -
Principe
de la démonstrationOn va
procéder
à l’aide d’estimations sur les sections de Le lemme suivant donne le choix de adépendant
de x et formulel’inégalité principale qui
transforme les conditions du théorème en une condition que l’on pourra liresur le faisceau ci-dessus
(voir partie 6,
dernierparagraphe).
LEMME 3.1. Sous les
hypothèses
du théorème l.2 il existe des entiers a 1, ..., am >1 de telle sorte que ai C2,
et
(inégalité principale)
1 1
De
plus
on peut choisir ces entiers de manière à ce que si = ai/ai+1
soit l’entier leplus proche de et
am = 1.DÉMONSTRATION. Nous choisissons am et sl , ... , sm-1 1 comme
indiqué
dansl’énoncé et vérifions que ai = si ... Sm _ 1 am convient. On a clairement si > c2
puisque
C2 est entier. D’autrepart, ~ lxi 1 - lxi+i 11 ) 2 1
et cela entraîne(avec
et donc
En itérant on a bien
Montrons
l’inégalité principale.
On aOn écrit et finalement
Nous en arrivons au coeur de la démonstration : nous allons supposer que Xi E
(X B Zx) (K)
pour tout i et, sous leshypothèses
du théorème1.2,
arriver à une contradiction. L’énoncé que nous allons établir estTHÔRÈME 3.1. Si les
hypothèses
du théorème 1.2 sontvérifiées
avec xi E(X B Zx) (K)
pour tout i alors il existe un entier v > m - 1 etune famille
de sous-schémas fermés intègres
de X notée(Yi(u»u,i
où 1 i m et v u m dim X desorte que les conditions suivantes sont réalisées.
et, pour tout i,
5. Pour tout u
où l’on pose J
Montrons d’abord que cela entraîne bien notre résultat : en effet la formule de hauteur pour u = v et i tel que
y/V)
= donne une borne pourD’autre part, dans le membre de
droite,
on aAinsi,
enmajorant i
par m et en minorant v par m - 1, on aboutit àVu la valeur de c2 on a
(c2 > 2m + 1 suffit)
et l’on en déduitbien,
par définition de c3, une contradiction(on
a(m - 1) (m
dim X - m +1)
=(dim X)3).
Pour la démonstration du
théorème,
onprocède
par récurrence sur u. Siu = m dim X on pose
y/u)
- X pourchaque
i. On vérifie que cela convientcar
et
h(X)
H.Pour
continuer,
la démarche est la suivante : on vacQnstruire
unepetite
section de
Qs,a,d
sury(u)
= x ... x(par
un lemme deSiegel),
montrerà l’aide de
l’inégalité principale qu’elle
s’annule à un ordre suffisamment élevéen x et,
enfin, grâce
au théorème duproduit,
celaimpliquera
que xappartient
à un
produit
de dimension strictement inférieure(permettant
la construction de Toutefois dans lapratique
nous exclurons certains x de ceprocédé
pour
pouvoir
le mettre en oeuvreplus
aisément. Lespoints
ainsi exclus seront contenus dans un fermé de hauteur etdegré contrôlé,
cequi permet quand
même de continuer la récurrence. Au
paragraphe
suivant nous traitons cespoints particuliers après
avoir modifié notreplongement
en fonctiondes Yi(u)
de
façon
à ce que ces schémas y soient décrits de manièreplus simple.
4. -
Préparation
On notera
généralement Wo,..., Wn
les coordonnées de Si I est un idéalhomogène
deK[Wo,..., Wn]
ondésignera
parV(I)
le fermé cor-respondant.
Si F est un élémenthomogène
de cet anneau,D+(F)
est lecomplémentaire
deV(F).
Les résultats dupremier paragraphe
sont voisins de[Ch, chap. 2].
4.1. -
Plongements adaptés
Lorsque
Z est un schémaintègre, projectif
sur K, de dimension u n, ondira ici
qu’une
immersion fermée Z 2013~Pi
estadaptée
à Z si1.
Zr1 V(Wp,... , Wu) =Q~ ;
2. .
K(Z)
est estengendré par les images
engen re par es Images de eWl
o -wo ’ ;3.
l’image
de est non nulle.On remarque que la
première
condition donne naissance à unmorphisme
finiJr: Z -+ on compose l’immersion fermée Z -
V (Wo, ... , Wu )
avec la
projection
linéaireV ( Wo, , ... , (cette
dernière étantun
morphisme affine,
il en est de même de 7rqui
est propre doncfini).
Enparticulier
Jr estsurjectif (par dimension)
donc Z nD+(Wo) # 0
cequi
donneOn peut ainsi
parler
del’image
wi deWi / Wo
dansK (Z).
On atoujours K (Z) = l~ (w 1, ... , wn ) .
Le fait que 7r soit fini etsurjectif
montre que les éléments w 1, ... , wu sontalgébriquement indépendants
et quechaque wi
estentier sur
K[wl, ... , wu ] .
Ledegré
de 7r vaut[I~ (Z) : K(wl, ... , wu ) ]
etcoïncide avec le
degré projectif
de Z - On remarque que la troisième condition découle de la secondeexcepté
si cedegré
vaut 1. Le lemme ci-après
montre que, sousl’hypothèse 1,
l’on contrôle des relations dedépendance intégrale
pour les wi.On
rappelle
que, si Z -Pi
est dedegré
D, toute forme éliminantef
deZ est un
polynôme multihomogène
demultidegré (D, ... , D)
en u + 1 groupes de n + 1 variables. Chacun de ces groupescorrespond
naturellement à uneforme linéaire et si
Lo,..., Lu
sont de telles formes on notef (Lo, ... , Lu) l’image
parf
de la famille de leurs coefficients.LEMME 4.1. Soit Z un
sous-schéma fermé intègre
dequi vérifie
la condition Z nV ( Wo,
... ,Wu) =
0. On note u =dim Z,
D =deg Z et f
uneforme
éliminante de Z. Pour u + 1
j
n on poseAlors
Pj
est unpolynôme homogène
dedegré
D danslequel
lecoe, ffzcient
de .est 1 et le
polynôme
est élément de l’idéal de Z.
DÉMONSTRATION.
Puisque
Z nV ( Wo, ... , Wu ,
=0 on a commeplus
haut un
morphisme
finiIP’~+ 1 .
Ainsi7Íj (Z)
est unehypersurface
irréductible de 1 et s’écrit donc pour un certain
polynôme homogène
irréductible
lj
deK[Xo, ... , (déterminé
à lamultiplication
par un élémentde K’
près).
Comme ) = 0 entraîne. ~.qui
se réécritFj (0,
... ,0, 1) ~ 0,
on constate dOn note
Si xo,..., x,,+ 1 sont des éléments de K avec
xo # 0,
les zéros communs desformes linéaires 1 sont les éléments
de l ’-" ) se
proj etant
.&.. J sur . Parconséquent
(théorème
del’élimination)
(sous l’hypothèse 0).
Ceci montre que l’on peut écrireavec À E K" A
présent
le coefficient de 1 dansPl
estfacilement,
parmultihomogénéité,
L’hypothèse Z n V (Wo, ... , Wu ) _ ~ exprime
exactement la non-nullité de cet élément. Par suite D =degx.+, Pj
= bdegx,,+1 Fj = b deg Fj = deg P) - a
etcela entraîne a = Du. Ainsi
Pj
est effectivement unpolynôme
et c’est(à
uneconstante
près)
unepuissance
deFj. Puisque 7rj (Z)
= on ace
qui
termine la preuve. 0Voici maintenant un résultat
qui indique
commentadapter,
via une trans-formation linéaire de
petite taille,
unplongement projectif
donné. On y utilise les faits élémentaires suivants :PROPOSITION 4.1. Soit cp: Z ~ un
sous-schéma fermé intègre.
On note u =dim Z et D =
deg
Z. Il existe une matrice M EGLn+l (K)
telle que si X :est
l’automorphisme défini
par M alors l’immersionfermée
X o cp estadaptée
à Z.De
plus
on peut choisir M àcoefficients
dans E ={a max(D, 2)/2}.
DÉMONSTRATION. Si l’on note les coefficients de M,
Li =
les formes linéaires définies par ses
lignes
etf
une forme éliminante de Z, la condition x o~(Z)
nV ( Wo , ... , Wu ) _ ~
estéquivalente
àPuisque f
estmultihomogène
dedegré
D enchaque
groupe devariables,
on peut choisir les mi,j pour0 i u et 0 j n à
coefficients dans E de telle sorte que ceci soit réalisé. Les formesLo,..., Lu
sont alorsautomatique-
ment
indépendantes
et l’onpeut
trouverku+1, ... , kn
de manière que la familleLo,..., Lu, Wku+l,
...,Wkn
soit encore libre. Montrons(si D # 1) qu’il
existeune matrice convenable avec les mi,j
(i u)
fixés commeci-dessus,
mi,j =8j,ki
si i > u -f-
1,
mu+,,j = 0si j
u et 1(0
et 1 sont élémentsde
E).
En d’autres termes il faut établir queK (Z), qui
estengendré
par lesimages
desLi /Lo
etWki /Lo,
estengendré
par lesimages
desLi /Lo
et d’unecertaine combinaison linéaire de la forme
Pour cela on considère les D
plongements
deK(Z)
dans une clôture normale(au-dessus
de un élément xengendre
si et seulement siai(x) :0 crl (x )
pour tout i > 1 autrement dit siEn
remplaçant x
parl’image
del’expression précédente,
on obtient unpolynôme
de
degré
D - 1 en les mu+l,j. Comme ci-dessus onpeut
choisir ces coefficients dans E vérifiant la condition.Il reste à traiter le cas D = 1.
Là,
la condition 2 estautomatique
mais ilfaut vérifier la troisième. On fixe encore mi,j =
pour i
> u + 1 mais onchoisit pour
mu+l,j Wj
soitWku+,,
soitWku+l
+Lo
soitWku+l - Lo (la
première
sil’image
de est nonnulle,
celle des deux autresqui
est àcoefficients dans E
sinon).
0Comme
0(1), changer
leplongement
ç en X ocp ne modifie pas ledegré
de Z. Pour la hauteur nous utiliserons le fait suivant(voir
aussipartie
6 pour la hauteur des
points).
LEMME 4.2. Sous les
hypothèses
de laproposition,
on peut trouver dans l’idéalde X
0cp(Z)
des éléments(u
+ 1j n)
où lesPj
sont despolynômes homogènes
deK [Xo,
...,Xu+1 ]
dedegré
D, danslesquels
lecoefficient
deX D 1 est
1, de telle sorte que si B est lafamille formée
descoefficients
dePu+ 1, ... , Pn
on aitDÉMONSTRATION. Par le lemme 4.1 on peut trouver de tels
Pj
dont lescoefficients s’obtiennent par une
spécialisation
donnée d’une certaine forme éliminante deX (~p ( Z ) ) ,
disonsf ’ .
Par le théorème del’élimination,
il existeune forme éliminante
f
de~p (Z)
telle quepour des formes linéaires
Lo,..., Lu.
SiLi = Xi Wo - XoWi
on aLi (M.) =
par suite
Pj
s’obtient enspécialisant chaque
variablede
f
en un élément de la formeaXo+bXi
avec a, b EZ, lai, Ibl max(2, D) /2
et 1
i
u ou i= j. Donc,
si A est la famille des coefficients def,
on aune écriture
Si v est une
place
finie la valeur absolue d’un coefficient dePj
est auplus
maxkeA
jklv (car
ak,1,k etbÀ,i,k
sontentiers).
Pour uneplace
infinie on remarque que le terme en facteur de À est unpolynôme
dont la somme des valeurs absolues des coefficients est auplus (y compris
si D =1).
AinsiSi À est le coefficient d’un monôme m alors
(voir [RI] ]
démonstration dulemme 3.3)
où d =
(D,..., D)
etMv ( f )
est le terme local définissanthcp(Z).
La sommedes coefficients multinomiaux
qui
interviennent est(n
+1) D(u+’) donc [ D (n
+1)11>(u+’)M,(f) qui
donne la conclusion. 04.2. -
Application
On suppose les conditions du théorème 3.1 vraies pour u
lxii.
Ainsi u > m.
Nous allons
appliquer
cequi précède
auxy/u)
mais nous fixons d’abordquelques
notations.Dans la
suite,
on travailleratoujours
à u fixé(sauf brièvement,
dans ceparagraphe,
pour l’étude du pas final de la démonstration du théorème3.1).
Aussi
désignera-t-on simplement par Yi
le schémay/u)
et, demême,
Y -Y,
x ... xYm.
Deplus
on écriraçoi: Yi
~dim Yi
etDi = deg Yi (en particulier
ui >0).
Enfin, lorsque
l’on a affaire auproduit
ondistingue
les coordonnées des différents facteurs en notantW(i) ... , Wnl ~
celles du i -ème.En vertu du
paragraphe précédent,
l’on fixedonc,
une fois pour toutes, une matriceMi
eGLn+l(K)
à coefficients entierscompris entre - max(Di , 2)/2
etmax(Di, 2)/2
de sorte que lemorphisme
Xi : associé fait de Xi o ~piun
plongement adapté.
On lui associe commeprécédemment
unmorphisme
pi
et l’onappelle également l’image
deWJi) /WJi)
dansOn note
P i (pour ui
+ 1j n)
lespolynômes
obtenus par le lemme 4.2et
Bi
la famille de leurs coefficients. Ainsisera une relation de
dépendance intégrale
pour irréductiblesi j -
u + 1. Dans nos calculs(partie 6),
nous auronségalement
besoin de relations dedépendance
pour lesquotients lorsque (v, j )
est élément de(notons
que l’on a fait en sorte que0).
On pose alors(où,
àdroite, Xo =
1, le caséchéant)
de sorte que, pour tout(v, j)
EYi,
lepolynôme
deK(Yi)[Z]
est une relation de
dépendance intégrale
pour/wji).
Le but va à
présent
être de montrer laPROPOSITION 4.2. Dans le cadre décrit ci-dessus, il existe un indice
m)
et unpolynôme homogène
T E ...,(i) tel
queEn