A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
E. L ENGLART
Inégalité de semimartingale
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 69, sérieMathéma- tiques, no19 (1981), p. 77-80
<http://www.numdam.org/item?id=ASCFM_1981__69_19_77_0>
© Université de Clermont-Ferrand 2, 1981, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales scientifiques de l’Université de Clermont- Ferrand 2 » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.
numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
INEGALITE DE SEMIMARTINGALE E.
LENGLART
Université de Rouen
Nous
considérons
un espace deprobabilité filtre (f~F~~P) véri-
fiant les conditions habituelles et P une fonction convexe
modérée
(croissante,
nulle en0), d’exposant
p(p= sup où f
est ladérivée droite
deP).
L’espace
des x telles queMxM? == inf{c>0 ;
soitfini est
désigné
parL 9
et c’est un espace de Banachquand
on le munitde la
norme || Op 1.
La fonction P étantmodérée,
une v.a. xappartient
à Lp
ssiF(lxi)
estintégrable.
Nousappelons (resp. Ar(p),
l’espace
desP-martingales
M tellesque M appartienne
àL (rea-p.
des processus
adautés
à variationfinie, prévisibles-
nuls en 0 pouryp(P)p
telsappartienne
à Ondésigne
part!(P)
le es-paee
desP-semimartingales égal
àMF(P)+ A (P) =
onappelle S (P) l’espace
deesemimartinga1es’
X telles queX* appartienne
à L
Si X est une
semimartingale spéciale t
nous notons X son*compensateur"
prévisible, c’est
à direl’unique
processus à variationfinie, pré-
visible
et
nul en0,
tel que X- X soit unemartingale localep
que nous noterons 1 etappellerons
lacompensée
de X.LEMME. Soit X une
semimartingale spéciale.
Sify est
unprocessus pré-
visible
à
valeurs dans{-1~+1~
tel queBdiB = fl. dl ,
on aDEMONSTRATION.
a)
Si 7C est une sonsmartingale spéciale (i.e.
Pararrêt,
onpeut
supposer que X est de la classe(D).
On ~,alors,
pour tout t.a. TE(Ï~- X,) - E(:.- X~) ~
et on conclut par le de Garsia-Neveu.
b)
Cas Lasemimartingale {fX
dX admet pourcompensateur pré-
visible le
processuscroissant )fv
et est donc unemartingale locale;
on estramené
aupoint a).
De cette
inégalité,
nous pouvonsdéduire
unegénéralisation
des in-égalités
deBurkholder-Davis-Gundy
auxsemimartingales.
Si X est unesemimartingale,
nous notons le nombre +00 si X n’est passpéciale
+ e~~
Spéciale;
nous parEnfin,
nous notons parp (X)
le nombre-78-
THEOREME 1. Il existe deux constantes universelles telles
Que$ pour
toutesemimartingale X,on
aitDEMONSTRATION. On
peut
encore 1 supposer que X est - une d sousmartingale
-locale
b)
si f estprévisible, borné
par ltCOROLLAIRE 1. est une sous
martingale locale,
on aCOROLLAIRE 2. Si on pour X
semimartingale, qF(X) = sup ||{I dXU S’
o~
Adécrit
les ensembles1)révisibles,
les normesp p
etq p sÕn1
équivalentes.
=REMARQUE.
yor aprouve
dans4 l’inégalité suivante,
à l’aide du lem-me de Kinshin. Posons
NF(X) -
poù
fdécrit
les pro-cessus
prévisibles élémentaires
de la formea 0Ilol+ 1
avec 0t ...
tn
ao etai
estFt mesurable bornée
paravec ... et a est
p
mesurablebornée
par 1.1
i
nNF î =t
Les normes
|| ||HF et Np
sontéquivalentes.
a:
COROLLAIRE
3.
SiQ
est uneprobabilité
absolument continue parrap·port à Pt
de densitébornée, H’g(P)
est inclus dansHF(Q),
avec une normeplus
forte.F F
C’est
évident
encomparant
les normespP
etpQ.
Nous allons maintenant
démontrer
uneinégalité
due à Stein dans lecas discret et pour
F(x) =
àLepingle[1]
dans le casP(x) =
xet en
temps continu,
et à Yor dans le casgénérale*
Cethéorème
estdémontré,
dans les articlesprécités,
par destechniques
dedualité, plus "savantes",
maisqui
donnent de meilleures constantes.THEOREME 2. Il existe une aonstante telle ue our toute semi
martingale spéciale
X on aitil [il ~~1 ~ ·
DEMONSTRATION; a)
SiF(x) = a2,
c’est bien connu et facile(Stricker
[2j) :
on a.«(i,’iJ0153 ) ~
b)
Si X est à sautsprévisiblement bornés
par un processus croissantprévisible D,
on a, pour tout t.a.+
appliquant
un lemme sur les fonctionsconcave
[61 ,
on obtient 2D~ ) .
c)
SiP(x)= x.
on obtient lerésultat
à l’aide d’une sorte dedècompo.*
sition de
Davis,
maisplus simple:
onpeut
supposer queX~
estinté-
grable ;
posons et[st Ale I{IAX |>2 Ss_} · le
processus K a sa variation totale
majorée
par2S ellg même majorée
par
2[X,X]~.
On a alors X= Y+ K lesinégalités
d’où l’ on déduit
E(ri,i]~)4-
d)
casgénéral. Considérant
lasemimartingale
parrapport
à(P~p ~)
m - Á Á ..
* +
En
appliquant
le lemme deGarsia-Neveut
on a alorsCOROLLAIRE 1. Soue les mêmes
hypothèses,
on aCOROLLAIRE 2. Soient
Q
uneprobabilité
absolument conti-nue par de densité
bornée,
une autre filtration.Si X est une
(q ,Q)-semimartingale,
alors sa(q ,Q)-compensée
et X
appartient à
> - compe
nsée appar-DEMONSTRATION. Si X
appartient
àH 9’P), appartient
àF
2013
- . 00
et donc à le résultat se
déduit
alors du corollaire 1.La
semimartingale
X est alors dans car tout processuspré-
visible à variation finie est localement
borné.
REMARQUE.
c P et X est G-adaptée,
Xappartient à 9Q)
si.
= . F
= .
TR? =F .
elle
appartient
car il est clair que pp e= - 1&
,
-0 ,
UNE
REMARQUE
SUR LES CHANGEMENTS DE PROBABILITE.Dellacherie a
montré
que si X est unesemimartingale,
il existe uneprobabilité Q équivalente
àP,
de densitébornée,
telle que, pour touttt xt appartienne
àM 2(Q) 0 V 1(Q).
Nous allons voir que lesthéorèmes
80-
1 et 2 entrainent un résultat
plus fort, démontré
par Bichteler dans le casp=2,
et par Dellacherie(communication personnelle)
dans lecas
général.
THEOREME
3.
Soit une suite desemimartingales.
Il existe uneprobabilité Q équivalente
àP,
dedensité bornée,
telle que, pour tout t et tout n,X n arrêtée
en tappartienne à 0 P UP(Q) () !e(Q) -
DEMONSTRATION. Nous
traitons,
pour de~simplifications
denotations,
le cas d’une seule
semimartingale X, l’argument étant
essentiellement le mdme pour une suite.Rappelons
un lemme du àDellacherie,
etqui résulte simplement
du lemme de Borel-Cantelli: si(zn)
est une suitede v.a. p.s.
finies,
il existe uneprobabilité Q équivalente à Pe
dedensité bornée,
telle que, pour tout n,z n
estQ-intégrable.
Soit
Q1
uneprobabilité équivalente
àP,
de densitébornée,
telleque pour tout p et tout et soient
Q i-intégrable
La
semimartingale
X est alorsQ1-spéciale et, d’après
lethéorème 2,
pour tout
t,
saQ compensée
Ilappartient
àSi A est le
Q i-eompensateur prévisible
deX,
onpeut
trouver uneprobabilité Q équivalente
àQ, tde
densitébornéet
telle que pourtout p et t et soient
Q-intégrables; alors,
t
a v spour tout
t, At appartient
à0
Pe.
= td’après
le corol-t laire3
duthéorème 1,
il en va de même pour M et donc pour 1 REPERENCES.1 D. LEPINGLE. Une
inégalité
demartingale. Sém.
de Proba. XIII2 C. STRICKER.
Quasimartingalesg martingales locales, semimartingales
et filtration naturelle. Z.f.W.
39, 1977.
3
M. YOR. Lesinégalités
de sousmartingales
commeconséquence
de larelation de domination.
Stochasticas
Vol3, 1979.
4
M. YOR.Quelques intéractions
entre mesures vectorielles etintégra-
les
stochastiques. Sém.
dethéorie
du PotentielIV,
lect. notes in Math. n°713, 1979.
5
M. YOR. En cherchant unedéfinition
naturelle desintégrales
sto-chastiques optionnelles. Sém.
de Proba. XIII.6 E.
LENGLART, D. LEPINGLE,
M. PRATELLI.Présentation
unifiée de cer-taines
inégalités
de lathéorie
desmartingales. Sém.
de Proba. XIV,Erik LENGLART