Jeudi 14 Septembre 1893.

Septième Année. — N

0

74.

P r i x d u n u m é r o IO c e n t i m e s .

Les C o n s u l s , s ^ s ^ à ^ ^ r a n g e ^ reçoivent le journal.

Jeudi 14 Septembre 1893.

B u r e a u x : R u e d e la S e r r e , 27.

A B O N N E M E N T S

Un an : Six mois Suisso . . . . Fr. G»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonno à tous les bureaux de poste ' 8PaISSaIIl et le Dirranche a la Ghaux-de-Fonds

ANNONCES

Provenant do la Suisse 20 et. la ligue de l'étranger 25 » » » Minimum d'une annonce 50 cent.

Les anno "es se paient d'avance Organe de la Société intercantonale des Industries du Jura, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle

et des Syndicats professionnels.

L'Exposition de Chicago

par Charles Honriet

Horloger-Technicien, à C O U V E T (Suisse) Délégué officiel à l'exposition de Chicayo.

(Suite)

Ce serait ici la place de parler des machines pour la fabrication, exposées par la fabrique de W a l t h a m , mais comme la description de son exposition complote a paru déjà dans le n" 68 de la Fédération horlogère, je n'y reviendrai que pour quelques détails, la description, com- plète des machines devrait, pour être compré- hensible être accompagnée de croquis.

La machine ou plutôt l'appareil qui intéres- sera le plus les lecteurs est celui à régler com- prenant 5 cadrans à enregistrer les vibrations des spiraux seuls, 5 ceux des balanciers et 5 ceux dos spiraux et balanciers réunis.

Les deux premiers jeux servent à distribuer les spiraux et les balanciers dans un casier numéroté.

Certains numéros de spiraux vont ensuite avec certains numéros do balanciers.

Il faut dire que les spiraux Breguet sont trempés la courbe étant faite d'abord par un procédé mécanique, et que jusqu'à ce moment la longueur seule a pu servir do mesure; et comme il doit nécessairement, du fait du tra- vail préparatoire de l'acier, de la trempe, du polissage, etc., y avoir quelques variations de l'un à l'autre, on est obligé d'en faire des caté- gories, comme nos fabricants nous les livrent aussi par numéros.

Le nombre des cases est très grand et il serait utile de savoir combien de balanciers et île spiraux correspondent s a n s retouches.

Le 3m» jeu comprend cinq mouvements pour- vus de cadrans dont les aiguilles se ramonent à zéro pour le départ et dont les axes de ba- lanciers sont des tiges sur lesquelles s'ajustent a frottement ou dans une pince, le balancier et la virole du spiral.

Celui-ci est tenu à son extrémité par une bru- celle eomme dans nos appareils; un petit levier faisant tourner un des becs de la brucelle per- met aussi de raccourcir ou de rallonger la lame.

On déclanche en même temps les aiguilles et le balancier et le tout marche pendant un temps donné, puis s'arrête automatiquement, les aiguilles indiquent le nombre de vibra- tions effectuées pendant ce temps.

L'ouvrière peut conduire un nombre indé- terminé de (machines) cadrans, je n'ai pas vu si elle faisait dos retouches, dans tous les cas

ce n'est pas sans raisons que les balanciers ont 4 vis de réglage.

Il y a quelque chose de très joli à la plupart des machines exposées; c'est, outre le passage automatique d'un tasseau à un autre de la pièce à tourner, (relèchée après le décollage) l'entretien automatique lui même.

Aux anciennes machines slow à faire la vis à bois, (il y en avait à l'exposition de Zurich), les ébauchages étaient jetés pèle môle sur un plateau tournant, où une fourchette les prenait en passant pour les amener en face d e l à pince de serrage, souvent les becs de la fourchette tombaient dans le vide et ne prenaient rien.

Ici c'est aussi un plateau qui porte les pièces ébauchées, mais il est garni d'entailles et les arbres ou pièces à prendre sont placés par une ouvrière dans ces entailles, un mouvement circulaire du plateau les fait se présenter suc- cessivement à la pince à ressort, qui les trans- porte à la pince concentrique du tour et où un mouvement de la broche concentrique les y engage.

Une machine dont il n'est pas fait mention du tout et qui par l'originalité do sa disposi- tion m'a paru avoir été faite spécialement pour l'exposition, est celle à tailler les pignons, comprenant un assemblage de huit machines distinctes.

L'ensemble comprend un plateau ressem- blant à une table ronde à un seul pied, les huit machines posées comme les rayons d'une roue tournent sur ce plateau dont le rebord vertical est garni d'entailles, qui, jouant le rôle d'exentriques font aller et, venir, du centre à la circonférence, les arbres des machines por- tant un pignon à tailler.

La fraise montée sur un arnois se déplace al- ternativement de haut en bas pour travailler seulement dans un sens, cette fraise est double ou triple, son arbre se déplace pour l'emploi successif de la deuxième ou de la troisième fraise.

A chaque tour sur le plateau un pignon est taille, une fois le premier tour accompli il s'en taille 8 à la fois.

Un arbre qui passe au centre du plateau et qui tourne avec une plus grande vitesse porte à son extrémité supérieure, huit poulies à gorges qui, par l'entremise de renvois tendeurs actionnent les fraises.

La force motrice est sous le plancher et la combinaison de cette machine est vraiment ingénieuse. Celles que j'ai vues à la fabrique ont aussi l'entretien automatique, mais elles sont lixées et placées à côté les unes des

a u t r e s ; chacune a alors ses excentriques spé- ciaux.

L a machine à faire dix mille vis de balan- cier (donc en métal) a une disposition nouvelle aussi. Les 6 broches montées à revolver se déplacent pour travailler successivent avec les outils à décolleter, tarauder etc. La vis coupée passe môme de ce revolver à un autre à 4 broches qui lui fait vis-à-vis et où la tête se fend et se termine.

Toutes ces machines marchent, mais à vide, il est assez difficile de se rendre compte de certaines fonctions. Comme elles bougent elles attirent un nombreux public. Elles méritent vraiment tous nos éloges et seront apréciées à leur juste valeur par le jury de la mécanique.

(A suivre.)

L'exposition de Chicago.

L e s e n v o i s e n d o u a n e . — E x p o s a n t s h o r s concourt».

Nous disions, dans notre numéro du 7 courant, que les envois arrivés à Chicago depuis le 10 juillet ne pouvaient plus pénétrer dans l'exposition, et qu'ils res- taient bloqués dans les entrepôts de douane, n'en pouvant sortir que contre paiement intégral des droits de douane, soit de 25 pour cent de leur valeur décla- rée. Au début, on avait cru qu'on pour- rait vendre à la « Foire du monde » et que pendant toute la 'durée de l'exposi- tion des envois de montres et bijouterie, visés par le jury suisse de sélection pour- raient pénétrerdans le salon suisse; on voit qu'il n'en est rien et que l'ignorance dans laquelle les autorités de l'exposition ont laissé les exposants sur les points qui les intéressaient le plus, de même que le peu de précision et de stabilité des me- sures prises, devaient nous causer de bien désagréables surprises.

Les maisons suisses qui ont des repré-

sentants ou des succursales aux Etats-

Unis, pourront se consoler, dans une

certaine mesure du moins, de l'empêche-

ment que l'on met à l'entrée de leurs

envois dans le salon suisse; les marchan-

dises les composant iront grossir leurs

m LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE stocks là-bas ; mais il n'en est pas de

même pour celles qui n'ayant aucune entrée sur le marché américain, n'y étant par conséquent pas connues et pas da- vantage

-

épaulées, se voient dans la dé- sagréable alternative de payer le droit d'entrée américain pour opérer la sortie de leurs montres des entrepôts de douane, sans trop savoir qu'en faire, ou de les réex- pédier en Suisse. Encore ne sait-on pas, vu l'obscurité qui continue à régner sur les règles admises par les autorités de l'ex- position et par la douane, si une réexpé- dition en .Suisse pourrait maintenant se faire sans paiement préalable des droits américains.

Cette situation a vivement ému un bon nombre d'exposants et le secrétaire de la Chambre cantonale du commerce s'est fait l'interprète de leurs doléances, les trans- mettant au Département fédéral des af- faires étrangères, — division du com- merce. —

Le département, dont la sollicitude pour nos intérêts horlogers ne manque jamais l'occasion de s'affirmer, va faire les dé- marches nécessaires, dans le but de sau- vegarder dans la mesure du possible tous les intérêts engagés et d'obtenir l'entrée en franchise de ces objets dans le salon suisse, ou tout au moins la faculté de les réexpédier en Suisse sans paiement préalable des droits de la douane améri- caine.

Mais que de déceptions nous a déjà valu cette exposition ! Espérons que la série noire est finie et que les ventes d'objets exposés, qui prennent un certain élan depuis quelques semaines, donneront un beau côté à une médaille dont on a guère vu, jusqu'ici, que le revers.

*

Dans un article de la Revue horlogere universelle, consacré à la maison Patek, Philippe et G

ie

, nous lisons ce qui suit :

« Depuis 1837, MM. Patek, Philippe et

« C

ie

, ont pris part à toutes les exposi-

« dons et un cadre ovale, placé au-dessus

« du coffre-fort au fond, contient les

« nombreux trophées précieux de leurs

« victoire : 19 médailles en or, 30 en ar-

« gent, 406 en bronze ; la légion d'hon-

« neur ; · une décoration du Pape ; une

« autre portant la tête de Simon Bolivar,

« le libérateur. De plus, il y a six men-

« tions d'expositions différentes pour les-

« quelles ils ont été membres du jury;

« une décoration semblable à celle qu'ils

« ont reçue ici.

« M. Rouge, un membre de la firme,

« représente la Suisse comme arbitre du

« jury, ce qui est considéré comme le

« plus grand honneur qu'on puisse ac-

« corder à une firme ; toutefois cette si-

« tuation oblige la firme de se mettre hors

« concours pour les récompenses. » En effet, la pratique constante, dans toutes les expositions universelles, est de

mettre hors concours les maisons dont

les chefs ou les intéressés sont membres du jury.

Toutefois, d'après des renseignements qui nous parviennent d'une source auto- risée, cette règle n'aurait pas été suivie à Chicago, en ce qui concerne la maison Patek, Philippe et C

ie

du moins, qui fi- gurerait sur la liste des exposants dont les produits seront examinés par le jury.

Nous pensons du reste que s'il en est ainsi, ce ne peut être que le résultat d'une erreur, la règle générale admise se jus- tifiant par des considérations d'un ordre élevé et sur lesquelles il n'est point be- soin d'insister.

Ajoutons que la Revue horlogere uni- verselle est incomplètement renseignée, attendu que la Suisse fournit les deux jurés pour l'horlogerie, le premier en rang étant M. Ch. Emile ïissot, du Locle, Canton de Neuchâtel.

Le conflit douanier, avec la Russie.

L a guerre douanière entre l'Allemagne et la Russie continue avec plus de rigueur que jamais et nécessite chaque jour do nouvelles mesures restrictives.

Le Conseil fédéral vient d'ordonner l'appli- cation extrêmement sévère d'ordonnances relatives à la constatation de l'identité des marchandises importées. Il s'agit d'empêcher que des produits russes entrent en Allemagne librement ou moyennant le paiement des droits ordinaires, passant par un des pays qui ont des traités de commerce avec l'empire al- lemand. Afin d'empêcher plus efficacement que l'importation des céréales suisses se fasse par des voies détournées, il est même ques- tion de détacher auprès de tous les consulats allemands en Russie, des employés des doua- nes qui auront à surveiller tout particulière- ment l'exportation des blés. On compte que ces employés des douanes, généralement mieux informés que les consuls au sujet des moyens employés par les commerçants pour éviter les droits, pourraient aider aux repré- sentants commerciaux à déjouer les tentatives de fraude et à établir un contrôle sérieux des détours pris par les céréales pour entrer en Allemagne.

Le commerce commence aussi à se plaindre très vivement des ennuis de tout genre, sans parler des pertes éprouvées, que lui vaut ce conflit économique.

Mandarinat.

On lit dans le Petit Journal:

Dans la conception idéale d'une société, l'administration est la partie sociale qui a pour mission, conformément à son titre, de l'aire fonctionner les rouages organiques au mieux des intérêts de la collectivité. Dans la réalité, hélas, c'est bien souvent le contraire.

L'administration fait elle-même de l'anarchie ou elle entre en lutte contre ses administrés, soit pour la forme, suivant l'exemple de Bridoison, ou pour le plaisir.

On a lu précédemment deux articles sur l'industrie de l'horlogerie en Franche-Comté, à propos de l'exposition de Besançon. La conclusion portait que la situation de cette industrie, tout en donnant des bénéfices aux patrons et aux ouvriers, n'était pas encore ce qu'elle pourrait être: une très grande pros- périté. Or ce serait, parait-il, à l'administration qu'on devrait faire remonter la responsabilité des causes qui empêchent cette prospérité de se produire; et cela sans profit ni pour d'autres

industries nationales, ni pour l'Etat, simple- ment pour le plus grand bénélice de la con- currence étrangère. Voici l'affaire telle qu'elle nous a été contée à Besançon, avec la remise d'une liasse énorme de documents officiels à l'appui de toutes les assertions :

D'après les statistiques les plus récentes, la Suisse importe annuellement en France environ 200,000 montres. Cette importation, qui représente un assez beau chiffre d'opéra- tions, — les montres importées étant surtout des montres de luxe et de prix, — tomberait à rien ou peu de chose, par suite de la supé- riorité de nos produits, si l'administration ne faisait bénévolement à nos concurrents une situation privilégiée, par des traitements spé- ciaux qu'on refuse impitoyablement à nos nationaux.

Toute montre pour circuler en Franco com- mercialement doit porter un poinçon d'essai de titre. L'essai se fait à la coupelle ou au toucheau. Le premier procédé est d'une pré- cision absolue et le second, fort relative.

Toutes les montres suisses qui entrent en France sont essayées au toucheau, et toutes les montres représentées au bureau de Be- sançon, à la coupelle. L'essayage pour ces dernières ne peut se faire réglementairement que sur la pièce brute, et l'on perçoit les droits sur le brut, alors que pour les Suisses, il se fait à l'état de fini et avec des droits sur le fini. La différence de cet essayage mettait, nous assure-t-on, le fabricant bisontin en perte d'environ 5 pour cent sur le fabricant suisse.

La chambre de commerce de Besançon, le conseil municipal et toutes les chambres syn- dicales de cette ville, le conseif général du Doubs protestent contre cela, par tous les moyens, depuis un demi-siècle. L'administra- tion ne veut rien entendre et se retranche derrière ses règlements et Ja tradition. Il y a là-dessous une histoire qui laisse bien loin derrière elle toutes les légendes de la routine administrative.

Plus loin, l'auteur de l'article affirme que Besançon livre à la Suisse 100,000 boites d'or par année. Si le fait est vrai, il faudrait en conclure que la Société gé- nérale des monteurs de boîtes pratique la contrebande sur une vaste échelle, les droits réciproques sur les boites de mon- tres empêchant absolument leur entrée par la voie normale. L'aveu est bon à signaler à nos autorités douanières.

Mais nous pensons plutôt que le Petit Journal est fort en retard el qu'il nous donne le chiffre très augmenté de la production à destination de 'a Suisse, antérieure à la rupture commerciale.

Nouvelles diverses

U n i o n l a t i n e . — On lit dans un journal français :

Une note officieuse dit « on a annoncé que les délégués des états composant l'union latine se réuniraient prochainemeï.t à Paris ; cette nouvelle ainsi présentée est prématurée. Ce qui est vrai c'est qu'après le travail de vérifi- cation de l'encaisse métallique des caisses publiques qui a u r a lieu le 14 courant, les délégués des Etats de l'Union se réuniront pour aviser aux mesures à prendre ; mais la date de cette réunion n'est pas encore fixée.

N o u v e l l e i n d u s t r i e . — M. Daniel Binz, à Berthoud, a profité de la rupture de nos rela- tions avec la France pour introduire la fabri- cation des porte-monaie et des poches en cuir article qui nous venait exclusivement de l'é- tranger. Les porte-monaie de M. Binz coûtent

Î ;

LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE 319

d e 2 fr. 10 à 3 fr..50. I l s s o n t t r è s b i e n faits et d ' u n e s e u l e pièce. L e s p o c h e s d e M. B i n z p o u r p a p i e r s d'affaires c o û t e n t d e 50 à 80 c e n t . C e s t r a v a u x s o n t t r è s f i n e m e n t e x é c u t é s e t m é r i t e n t d ' ê t r e r e c o m m a n d é s a u c o m m e r c e s u i s s e . M. B i n z c h e r c h e d e s d é p o s i t a i r e s d a n s l a S u i s s e r o m a n d e .

Kisil. « l e s p r é p o s é s s u i s s e s il I a p o u r - s u i t e p o u r d e t t e s e t a u x f a i l l i t e s . — C e c a t a l o g u e , é d i t é p a r le B u r e a u f é d é r a l de l a p o u r s u i t e e t d e s faillites à B e r n e , e s t i n d i s p e n - s a b l e a u x c o m m e r ç a n t s qui o n t d e s a f f a i r e s t a n t s o i t p e u é t e n d u e s . U n e s i m p l e m e n t i o n d i s p e n s e d o n c d e t o u t e r e c o m m a n d a t i o n . L e b u r e a u p r é c i t é le v e n d à 50 c e n t i m e s l ' e x e m - p l a i r e .

l i e s t y p o g r a p h e s «le R o m e . = U n e r é u - n i o n d e t y p o g r a p h e s a eu lieu d i m a n c h e à R o m e e t a voté l ' o r d r e du j o u r s u i v a n t :

« C o n s i d é r a n t q u e les d é c l a r a t i o n s faites p a r l e c h e f du g o u v e r n e m e n t à l a c o m m i s s i o n d é l é g u é e l o r s du p r e m i e r m e e t i n g d u 15 a o û t , n e s o n t p o i n t s a t i s f a i s a n t e s :

« C o n s i d é r a n t q u e l a p l a i e d e d ' é m i g r a t i o n , h o n t e de l ' I t a l i e , a s a c a u s e d a n s l ' i m p r é - v o y a n c e du g o u v e r n e m e n t , l e q u e l , n ' e n c o u r a - g e a n t et n e p r o v o q u a n t en n u l l e façon le t r a v a i l n a t i o n a l , c o n t r a i n t l e s t r a v a i l l e u r s à m e n d i e r u n e o c c u p a t i o n à l ' é t r a n g e r , l'ait q u i a d o n n é lieu p l u s i e u r s fois à d e s l u t t e s f r a t r i c i d e s p o u r l ' e x i s t e n c e ;

« I n v i t e le g o u v e r n e m e n t :

Io A e n c o u r a g e r l ' i n d u s t r i e , le c o m m e r c e et les a r t s , l e s q u e l s c o n s t i t u e n t la v r a i e et s e u l e g r a n d e u r d ' u n e n a t i o n c i v i l i s é e .

2o A r e t i r e r d e s p r i s o n s le' t r a v a i l qui est de d r o i t e x c l u s i f d e s o u v r i e r s l i b r e s .

« E n f i n , il invite l e s C h a m b r e s d e t r a v a i l d ' I t a l i e à m a i n t e n i r n o n s e u l e m e n t vive, m a i s à d é v e l o p p e r t o u j o u r s p l u s d a n s t o u t e s l e s

c l a s s e s d e s t r a v a i l l e u r s , u n e a g i t a t i o n l é g a l e p o u r l a t o t a l e a b o l i t i o n du dit t r a v a i l d a n s l e s p r i s o n s , lequel fait u n t o r t c r o i s s a n t à l a l i b r e i n d u s t r i e e t e s t l a c a u s e d e l ' a c t u e l d é f a u t d ' é q u i l i b r e c h e z l e s c l a s s e s l a b o r i e u - ses. »

C o r p s d i p l o m a t i q u e . — L e Journal du Jura dit q u ' o n p e u t c o n s i d é r e r c o m m e c e r t a i n le fait q u e M. d e C l a p a r è d e s e r a n o m m é à l ' a m b a s - s a d e d e V i e n n e en r e m p l a c e m e n t do M. A e p l i .

Variétés

E s t i m a t i o n d e I a v i e h u m a i n e , e u A m é - r i q u e :

D ' a p r è s u n m é d e c i n a m é r i c a i n , le d o c t e u r F a r r , o n p e u t e s t i m e r à 25 d o l l a r s (125 f r a n c s ) l a v a l e u r d ' u n n o u v e a u - n é d o n t l e s p a r e n t s s o n t o u v r i e r s ; l a v a l e u r d ' u n e n f a n t d e dix a n s e s t d o u b l e .

U n a d o l e s c e n t en â g e d e t r a v a i l l e r v a u t 800 d o l l a r s , s o i t 4 , 0 0 0 f r a n c s . L a v a l e u r m a x i m a d ' u n h o m m e e s t a t t e i n t e à v i n g t - d e u x a n s ; il e s t é v a l u é a l o r s à 1,200 d o l l a r s .

C e t t e v a l e u r s e m a i n t i e n t p l u s ou m o i n s , p u i s d é c l i n e p r o g r e s s i v e m e n t a v e c l ' â g e . A c i n q u a n t e a n s , e l l e n ' e s t p l u s q u e d e GOO d o l l a r s .

U n h o m m e d e s o i x a n t e - d i x a n s v a u t â p e i n e 5 d o l l a r s ; a u d e l à , n o n s e u l e m e n t il n e v a u t p l u s r i e n , m a i s e n c o r e r é p r é s e n t e u n e p e r t e .

D ' o ù c e t t e c o n c l u s i o n p r a t i q u e d u d o c t e u r F a r r , c'est q u e l e s s a u v a g e s qui t u e n t les v i e i l l a r d s d e s o i x a n t e - d i x a n s s o n t d e p r o f o n d s é c o n o m i s t e s ! ! !

Cote de l'argent

du 12 Septembre 1893

A r g e n t fin en g r e n a i l l e s . . fr. 132»— le k i l o . LU

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