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Submitted on 1 Jan 1975
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To cite this version:
J.-C. Gay. Couplage entre alignement et orientation par collisions en champ magné- tique intense. Journal de Physique Lettres, Edp sciences, 1975, 36 (10), pp.239-242.
�10.1051/jphyslet:019750036010023900�. �jpa-00231197�
COUPLAGE ENTRE ALIGNEMENT ET ORIENTATION
PAR COLLISIONS EN CHAMP MAGNÉTIQUE INTENSE
J.-C. GAY
Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’ENS(*)
et Université Paris VII4, place Jussieu,
Tour12,
1erétage,
75230 Paris Cedex05,
FranceRésumé. 2014 Un modèle théorique
simple
nous permet de montrer qu’il peut se créer de l’orienta- tion dans une vapeuralignée,
lors de collisions en champ magnétique intense. Il suffit pour cela que laprécession
de Larmor de l’état excité des atomes ne soit pas négligeablependant
la durée de la collision. L’ordre de grandeur de l’effet est donné pour un potentiel de Van der Waals en R-6 et unepossibilité de mise en évidence expérimentale est décrite.
Abstract. 2014 Using a
simple
theoretical model we predict the occurrence of orientation in analigned vapour when the atoms undergo collisions in a high
magnetic
field. The main condition for this to occur is that the Larmorprecession
of the excited states of the atoms is not negligible duringthe collision. We give the order of magnitude of the effect for a R-6 Van der Waals interaction and we
describe possible conditions for observing it
experimentally.
1. Introduction. - L’etude
théorique
de 1’actiond’un
champ magnetique
intense sur les processus de collision enphase
vapeur faitapparaitre
deux cate-gories
d’effets nouveaux parrapport
a la situation ou lechamp
est nul :1.1 Les taux de relaxation ou de transfert par collision
dependent
de l’intensité duchamp.
1. 2 Les
symetries
de la matrice de relaxation sont modifiées. Sous certaineshypotheses,
la matrice de relaxationpresente
lasymetrie spherique
enchamp
nul. 11 n’en est
plus
de meme enpresence
d’unchamp magnetique qui privilegie
une direction de1’espace.
Ces ef’ets ne sont evidemment notables que pour des
champs magnetiques
tels que 1’evolutionatomique qu’ils produisent pendant
la duree de la collision soitappreciable [1].
°
Nous
presentons
ci-dessous l’illustration de l’un des aspects dupoint
2 dans le cas de collisions entreun atome excite et un
perturbateur
sans structure avecla
possibilite
d’orienter par collisions enchamp intense,
unevapeur alignee.
Nous montrons pour un niveau excite J = 1 et
une interaction en R - 6 du type Van der Waals que les
probabilites
de transferts entre les sous-niveaux Zeeman m = 0 et m = ± I sontdifferentes,
a 1’aide d’un calcul deperturbation
au 3e ordre de l’interaction.Nous donnons
ensuite,
afin d’évaluer l’ordre de(*) Associc au C.N.R.S. N° 18.
grandeur
de1’effet,
les taux de transfert par collision entre les sous-niveaux Zeeman. Ces resultats sont obtenus parintegration numérique
de1’equation
deSchrodinger
et seront decritsplus
en detail dans uneprochaine publication.
Ceci nous permet de discuter brievement lespossibilites
de mise en evidenceexperi-
mentale de 1’effet.
2.
Hypotheses
du modele. - On se limite a dessituations ou la difference
d’energie
entre les sous-niveaux Zeeman est
petite
devant kT. On considere des atomes dans 1’etat excite J = 1. Lesperturbateurs
sont dans l’état fondamental que l’on suppose a
symétrie spherique
et sans structure. La collision est traitee dansI’approximation d’impact
atrajectoire classique rectiligne.
Nous supposonsFisotropie
dans1’espace
de la distribution desparametres d’impact
et des vitesses relatives. La
partie isotrope
dupotentiel
d’interaction
qui
nepresente
d’interet que pour le calcul deFelargissement
et dudeplacement
des raiesoptiques
estignoree.
Lapartie anisotrope
dupotentiel
a la
symetrie
d’unalignement
dans la direction inter-atomique.
L’effet des collisions est decrit dans une base stan- dard liee au
champ magnetique.
Le triedre de collision lie a une collisionparticuliere
est tel que Ox soitparallele
auparametre d’impact b, Oy
a la vitesse relative v et Ozperpendiculaire
auplan
de la collision.11 se deduit d’un
repere
fixe de1’espace
ou Oz estparallele
auchamp magnetique
par la rotation~,-1(~, 0, y)
ou(~ 0, y)
sont lesangles
d’Euler[2].
(Re~u
le 16juin 1975, accepte
le 8juillet 1975)
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyslet:019750036010023900
du
parametre d’impact
et de la vitesse relative.3. Calcul
asymptotique
desprobabilites
de transfert.- Nous
emploierons
les notations suivantes :ou OJ,p, v sont
respectivement
lafrequence
deLarmor,
la force dupotentiel
et la vitesserelative;
le sens de cesnotations a
deja
eteexplicite
dans uneprecedente publication,
dans le cas d’unpotentiel
enR - 3 [3].
La
partie anisotrope
dupotentiel
s’ecrit sous laforme :
ou
Tqi
est un tenseur irréductible de rang 2 construitsur la base standard liee a H et
dans le cas d’un
potentiel
en R - 6 :(cp, 0, y)
sont lesangles
d’Euler caracterisant une colli- sionparticuliere.
En re-r6sentation d’interaction par
rapport
au hamiltonienZeeman, l’equation
deSchrodinger
s’écrit
(h = 1) :
Notant
S(~p, 0, y)
la matrice de collision associee a la collision deiinie par lesangles
d’Euler(qJ, 0, y),
ondefinit les
probabilites
de transfert entre les sous-ou les crochets
designent
la moyenneangulaire
aeffectuer sur 1’ensemble des orientations de b et v.
On
developpe
la matrice~(~, 0, y)
au 3e ordre del’interaction. Le
developpement comporte
donc4 termes
Un tel
developpement permet
d’obtenir les coefficients 17(--) (pp) au 3e ordre en q inclus.Le
premier
terme non nul est du second ordre en q.11
correspond
formellement aux termesAAt, B,
Bt de1’expression (5).
Des considerations desymetrie permettent
deprévoir a priori qu’il
est le meme pourp = 0, m = ± 1 et/? = ± 1, ~ = 0.
On obtient
Cette
expression
adeja
ete trouvee par Tsao et Cur- nutte[4]
lors del’analyse
d’unprobleme analogue.
, Nous allons montrer que le terme d’ordre 3 en q
qui
est nullorsque
= 0(cas
duchamp nul),
ne 1’estplus
des que lechamp H
diSere de la valeur0,
etqu’il
contribue avec des
signes opposes
auxprobabilites
de transfert
ll~oo~ ~1 l~
et77~~-~.
Les termes contribuant a l’ordre 3 en q sont
BAt, ABt, C, Ct. Lorsque m
differe de p, les termes en C etCt
donnent une contribution nulle.11 reste donc :
Les moyennes
angulaires
dans(6)
sont effectuées enutilisant la formule
(2)
et la relation11 reste a prouver que ce terme est non nul. Son evaluation
analytique complete
dans le cas d’unpotentiel
en R - 6parait
difficile a mener a bien. Nousnous bornerons donc a effectuer un
developpement
limite au 1~ ordre en il. Le terme d’ordre 0 en r~ est nul. L’evaluation des
intégrales
doubles dans le termedu 1 er ordre en ~ ne
presente
pas de difficultes. On obtient :~ (mm) (Pp) 3
- - ~ ?~
2 3 - qo x77(-)(PP)(~=_ (R’ ) -3 ~___~3 ~ (_).o~ (16)
3 ~1q ~ qoq142
( )
x
22-~ -~!~o~2 -~i)~!T~J~)
x
~m~TqlTq ~P~~
En prenant le
complexe conjugue
de cetteexpression
reelle et en
changeant
les indices qi en leursopposes,
on demontre la relation
77~~ = 71~)~~
que l’onpeut
obtenir par des considerationsplus générales
de
symetrie
sur la matrice de relaxation[ 1 ] .
Lechange-
ment
global
dessignes
de m etde p
et desindices qi joint
aquelques
transformationssimples
des coeffi- cients de Clebsch-Gordan conduit a la relation :.ri (-m) (pp) (q3) = - Ij(-m-m)(-p-p) (q 3).
L’expression
de la correction du 3e ordre en q auxprobabilités
de transfert s’ecrit finalement :17 (11) (0 0) (q 3) = n(OO)(II) (q3) =
= - 77~’’~ (q3) - - n(OO)(-I-I) (q3)
= ~1t2 3 (7)
4 (16 )3 a 2 ?lq3 - (7)
La relation
(7) qui
revele que les taux de transfert du niveau m = 0 vers les niveaux m = ± 1 sont différents prouvequ’il
existe un terme decouplage
non nul entre orientation et
alignement longitudinaux
defini par
IIo 2
=77~ = - Tr { rj~ ST02 Sf}
etdont le
developpement asymptotique
est~-~’~- ~
no -
4(16)3
~1R’ .(~ )
La creation par excitation
optique
parexemple
d’un
alignement
dans 1’etat excite de l’atome entrai-nera donc la creation d’une orientation sous 1’effet combine des collisions et du
champ magnetique.
Deplus,
le sens de l’orientationcreee,
c’est-a-dire lesigne
de la difference
de population
enregime
stationnaire entre les niveaux m = ± 1depend
dusigne
de lapartie anisotrope
dupotentiel.
Si cettepartie
dupotentiel
estattractive pour les niveaux I de la
pseudo-molecule,
le niveau m = + 1 sera moins
peuple
que le niveaum = - 1.
Remarque.
Les resultatsqui precedent
nedépen-
dent pas en definitive de la forme
explicite adoptée
pour les variations du
potentiel
avec la distance inter-atomique,
mais seulement desproprietes
desymetrie
de celui-ci. 11 suffit en effet que la
partie anisotrope
dupotentiel
ait le caractere d’unalignement
lelong
de1’axe internucleaire
(les
elements desymetrie
d’unchamp electrique)
pour que l’onpuisse prevoir
leresultat par des considerations de
symetrie
sur lamatrice de collision et sur la matrice de relaxation
[1].
4. Ordre de
grandeur
de 1’effet. - Parintegration numerique
de1’equation
deSchrodinger
nous avonsobtenu des resultats
qui
serontpublies prochainement [1] ]
et que nous resumons ci-dessous. Nous donnonssur la
figure
1 lecomportement
des coefficientsH (11)
(0 0) etn( -1- 1)
(oo) en fonction deq- 2I s (q- 2/5
est
proportionnel
au carre duparametre d’impact).
Pour q 2,
les resultats sont en bon accord avec ceuxde la formule
approchee (7).
Onpeut
noter que la difference entreII~11~ ~oo~
etj7~-D(oo) ~ manifeste
a
longue
distance pour q ~ 1lorsque
leparametre d’impact
est de l’ordre du rayon deWeisskopf,
et que1’hypothese
d’unpotentiel
en R - 6 dans cetteregion
n’est pas a
priori
denuee de sens.Le calcul de la matrice de relaxation
apres integra-
tion
numerique
dusysteme
de collision et sommationsur le
parametre d’impact permet
d’obtenir une eva- luation des effetsprecedents :
les variations avec lechamp
des taux de transfertg~’"m~
(pp) entre les sous-niveaux Zeeman sont données sur la
figure
2. 11 yapparait
que Fecart entre les taux de transfert dem = 0 vers m = ± 1 peut atteindre 30
%
dans cemodele et par suite
qu’une
mise en evidenceexperi-
mentale n’est pas exclue. De
plus,
la relativeimpor-
FIG. 1. - Variations en fonction
de q-2~5
(proportionnel au carrédu parametre d’impact) des probabilites de transfert par collision entre les sous-niveaux Zeeman m = 0 et m = ± 1, pour i egal a 1 :
---- jj(-l-l)(00) ) . j jy(ll)(00) ) .
tance de 1’effet
prévu
permet de supposer que certainesapproximations
telles celles detrajectoires rectilignes
ne sont pas cruciales et que 1’effet seproduisant
alongue distance,
un traitement quan-tique
de la collision n’est pas necessaire.L’allure des courbes donnees sur la
figure
2appelle
pour T > 3
quelques
commentaires. L’effet sembleen effet s’inverser en
champ plus
eleve. Cecipeut
etrecompris
de lafaçon
suivante :lorsque
l’onsepare
1’evaluation de la section efficace en deux
regions q superieur
ou inferieur a20,
on constate que ces deuxregions
contribuent au terme decouplage
orientation-alignement
avec lesigne
contraire.Lorsque
r estinferieur a 3 la
contribution q
20 estlargement predominante
mais la situation s’inverse pour desFIG. 2. - Variation des taux de transfert en fonction de T (pro- portionnel au champ magnetique) pour une interaction en R -6.
Les taux de transfert sont normalises a leurs valeurs en champ nul.
__~(-i-i)(00). __-g~ll»oo~~ ...gcll»-1-1>.
valeurs de r
plus grandes.
Dans ce cas, la contribution des collisions a courte distance estpreponderante
et lemodele en R - 6
adopte
est certainement irrealiste[ 1 ].
Le cas
des
collisionsHg*(6 3P1)-Xenon
semblefavorable a une mise en evidence
experimentale
de1’effet que nous venons de decrire. L’ordre de
grandeur
des
champs
necessairespeut
etre evalue apartir
dessections de
depolarisation
enchamp
nul[5]
et desparametres atomiques.
Leparametre
T est de l’ordrede 1 pour un
champ
de 25 kG. Les conditionsexperi-
mentales les
plus
favorables semblent donc se situer entre cette valeur et 100 kG.Remarquons
que dans les conditions de la refe-rence
[6],
la section efficace mesureecorrespond
ai 1 (~(11) (00)
+6~- ~ - n ~oo~),
Pour unchamp de
60kG,
T vaut environ
2,4,
et les variations relativestheoriques
de
15 %
sont en bon accord avec celles obtenuesexperimentalement. Neanmoins,
cela n’autorise evi- demment pas a conclure quant a la validite d’unpoten-
tiel en R -6 pour decrire de telles collisions.Bibliographie [1] GAY, J.-C., soumis à J. Physique.
[2] Nous adoptons pour les rotations les notations de A. MESSIAH, Mécanique Quantique (Dunod) Paris.
[3] GAY, J.-C., J. Physique 35 (1974) 813.
[4] TSAO, C. J. et CURNUTTE, B., J. Quant. Spectrosc. Radiat.
Transfer 2 (1962) 41.
[5] BARRAT, J. P., CASALTA, D., COJAN, J. L. et HAMEL, J., J. Phy- sique 27 (1966) 608.
FAROUX, J. P., Thèse (Paris) 1969.
[6] GAY, J. C. et SCHNEIDER, W. B., J. Physique Lett. 36 (1975)
L-185.