HAL Id: jpa-00234065
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Intensités absolues des rayonnements émis par 52V
R. Bouchez, G.-A. Renard
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE RADIUM
INTENSITÉS
ABSOLUES DES RAYONNEMENTSÉMIS
PAR 32VPar R. BOUCHEZ et G.-A. RENARD.
Laboratoire de Chimie nucléaire.
Collège
de France. Paris.Sommaire. 2014 Le
rapport des nombres absolus de photons de 1,5 MeV et d’électrons émis au cours
de la désintégration 03B2 de 52V a été trouvé égal à 0,65 ± 0,1.
Nous avons mis en évidence un groupe d’électrons mous pouvant provenir de la conversion interne
d’un rayonnement y d’environ 250 keV. Ce rayonnement pourrait être émis lors d’une transition
isomérique du 52V.
SÉRiis VIII. TOME VIII. N° 10. OCTOBRE 19~7.
’
1. -- Introduction..
Le nuclide 52V radioactif
~~-
a été mis en évidencepar Fermi
[ 1 1
avec unepériode
de3,7 5
mn; Walke[2]
trouve une
période
de(3,9
-!--o,r)
mn.L’étude de ce noyau a été
reprise
auCollège
deFranche. T. Yuasa
[3],
par la méthode ae lachambre
de
Wilson,
obtient unspectre
p-
simple
dontl’énergie
maximum
est 2,71~’reV;
elle observeégalement
despaires
d’électrons de matérialisationcorrespondant
à des
photons
y de( 1, 5
±0,1) MeV.
Martelly [4]
confirme
lapériode
de 52V trouvée par Fermi en ohtenant(~,7~~
±0,01)
man ; il mesurel’énergie
durayonnement
y parabsorption
dansFe,
Cu et
Pb et
trouve(i,~i5
~-o,o5)MeV.
Parnumé-ration des
photons
à l’aide d’unechambre
d’ioni-satin[5],
et par numération des électrons à l’aided’un
compteur
deGeiger-Müller,
il détermine lenombre de
photons
émis parchaque désintégration
et le trouve voisin
de 1 /3.
Employant
les méthodes de I)unworth[6]
etde
Norling [7],
G. A. Renard[8]
étudie ensuite larelation entre les
rayonnements ~
et y. Il trouvedes coïncidences
g-y.
En absorbant lerayon-n emerayon-nt
3
le nombre de coïncidencesp-y
parrayon [3 ~
..reste constant
(fin. i).
Si l’on, suppose lespectre
simple
et lerayonnement
yuniquement
composé
de
photons
de 1,5 MeV environchaque
émission-est alors
accompagnée
d’unphoton.
Ce résultatest en
désaccord
avec celui deMartelly.
Pour la numération des
photons
nous avons utilisé le mêmedispositif
queMartelly.
Pour la numérationdes électrons nous avons déterminé
l’angle
solideeffectif du
compteur
a :
dans unepremière
série de mesures parcomparaison
avec des sources étalons deRaE,
dans une deuxièmesérie,
parl’emploi
de la méthode des coïncidences.En outre nous avons mis en évidence un groupe
d’électrons mous à l’aide d’un
compteur g
àparoi
mince. L’étude de
l’origine
de cerayonnement
mou a étéentreprise
en effectuant descoïnci--dences
pp
et des coïncidences yy. Nous avonsessayé
aussi d’observer un
rayonnement y
responsable
deces électrons en étudiant la variation des
coïnci-dences en fonction de
l’absorption
durayon-nement y et en utilisant 1? méthode de l’effet de transition.
,
II. -
Appareillage.
Les
compteurs.
-- 1°Compfeurs
à rayons.
--Compteurs
à coque d’Al(fig. 2) remplis
d’unmélange
de 1 o pour 100 d’alcool et go pour 100
d’argon
(pression
totale iocm de1-Ig).
Cescompteurs
ontles
caractéristiques
suivantes : seuil gooV,
point
defonctionnement 1000
Y,
longueur
dupalier
200V,
pente
dupalier
i pour 1 oa pourLes
paliers
ont été déterminés à intervalles
réguliers,
et desmesures d’étalon ont
toujours
encadré nosexpé-riences.
290
2~
Compteurs
il rayons y. -Compteurs,
à coquede Cu
(variant
de o, mnm â,2,4
mm),
de dimensionssemblables aux
compteurs
àrayons [3
et decaracté-ristiques comparahles.
----
a. Courbe d’absorption du rayonnement de 52V, dans l’Al. ’
b. Nombre de coïncidences par rayon ~3, en fonction
de l’absorption du rayonnement ~.
3~
Compteurs
àparoi
rr2ince. -Compteurs
compre-nant me coque de i mm de Cu
percée
d’une fenêtrede 1 cm2 environ et recouvert d’une feuille d’Al
de
4,9
mg/cm2.
Mêmes
caractéristiques.
Mouvement propre : 20 à ?5coups/mn.
Amplificateur
à cGÍncidences.Syslènle
denumé-ration. -
Amplificateur [gj
construit en série parles soins du C. E. A.
(1).
Système
de numérationcomprenant
un numérateurrapide
[g],
et une échellede mille
[10]
construite par le C. E. A.1.,.’étalonnage
(~) .Commissariat Français à
l’Énergie
Atomique.du
système
de numération a été faite à l’aide desradioéléments,
12V(3,jfi mn)
et 1281Les
pertes
clues aucompteur
ont été déterminéesexpérimentalement.
Elles sontnégligeables jusqu’au
taux de
comptage
deIoooo/;mn qui
n’a pas étédépassé
au cours de nosexpériences.
Chambre d’ionisation. - Nous avons utilisé
une
chanibre d’ionisation
(2~
reliée à unamplificateur
Fig. 2. -
Compteur de Geiger-Müler à rayons (coque Al
o, mm d’épaisseur, fil tungstène o, mm; a, a’, rondelles
de b’, pièces de garde; c, fiche banane; d, tub3 de remplissage).
à
lampe
électromètre.
L’ensemble del’appareil
avait été construit et étalonné par Savel
[5].
Laprécision
de la méthode est de l’ordre de 5à jo pour 100. Cet
appareil
permet
de mesurer descourants
jusqu’à
une intensité de i o-6 u. e. s. Avantet
après chaque
mesure, une mesure d’étalon due Raa été effectuée.
III. - Résultats
expérimentaux.
A. Détermination du nombre de rayons
y et
d’électrons émis par 52V. - Un sachet de
cello-phane
contenant i à 2 g de estbombardé
pendant
1 o mn par des neutrons lents.Après
chaque
irradiation unequantité
variant deo,5
à i g sertà déterminer le nombre de
photons
y;simultanément
quelques
milligrammes
sontprélevés
pour l’étude du nombre d’électrons.(Les
irradiations ont étéeffectuées à l’aide du
cyclotron
duCollège
de1?rance.)
Al.
DÉTERMINATION DU NOMBRE DE PHOTONS y"--10 Méthode de la chambre d’lonisation. -
L’oxyde
de vanadium actif est introduit dans un
cylindre
de verre fermé à une
extrémité
par une feuille decellophane
mince de 3 °Le nombre de
photons
y s’obtient àpartir
duel’intensité totale
produite
dans la chambred’ioni-sation par le
rayonnement
global
(p
ety).
Cette intensité a ététrouvée,
avec notredispositif
expéri-mental,
environ,cinq
foisplus
grande
que celleproduite uniquement
par lerayonnement
y.Le nombre
Ny
dephotons
est lié à l’intensité I (~) Chambre remplie d’Argon à une pression de 8 kgjcm2, fermée par une fenêtre d’Aï’ de 15/1 ooe de millimètrequ’ils produisent
par la relationdans
laquelle :
’N q,
nombre de photons par minute, par grammede V201 et à la fin de l’irradiation
pris
comme tempszéro;
I, intensité
extrapolée
autemps t
~ o;P,
poids
de matière utilisé dansl’expérience
etexprimé
enmilligrammes;
.K, efficacité de la chambre pour le
rayonnement
étudié. On l’obtient à
partir
de la courbe donnée par SavelW,
énergie
durayonnement
y;,x, 7,, coefficients
d’absorption
par effetphoto-électrique,
de matérialisation etd’absorption
vraie par effet Compton;a,
absorption
durayonnement
y entre la source et le gaz de la chambre;A, constante
indépendante
du rayonnement y,dépend
uniquement
del’angle
solide utilisé, des dimensionsde la chambre d’ionisation, de la
pression
et de lanature du gaz
qu’elle
contient.Dans le cas d’un
rayonnement
ysimple
de1, ~
MeV l’erreur relative moyenne surNy
est de l’ordrede 1 o à I ~ pour ioo. Les résultats des mesures sont
indiqués
dans le Tableau1,
colonne 1 dans le casoù l’on suppose un
photon
y dei,,5MeV
émis pardésintégration
(hypothèse
1)1
TABLEAU I.2° Méthode de N.
Alarty.
-- Ladétermination
du nombre absolu dephotons
a été effectuéeégalement
à l’aide d’un
conipteur
- de 1,2 nlP1 Cu(épaisseur
suffisante pour arrêter les électrons émis par
52V).
Le rendement du
compteur
pour lerayonnement
étudié a été obtenu en utilisant la méthode de
N.
Marty
[11].
Cet auteur a bien voulu effectuerà l’aide de son
dispositif
quelques
mesuressimulta-nément aux nôtres. Ses résultats sont en accord avec ceux obtenus par la méthode de la chambre d’ioni-sation.
A2.
DÉTERMINATION DU NOIIBRE D’ÉLECTRONS AL’AIDE D’UN COMPTEUR A PAROI D’AL DE
1/loe
DE MILLIMÈTRE D’ÉPAISSEUR. - Le nombre
d’élec-trons émis par le 52V et le nombre
d’impulsions
mesuré au
compteur
sont liés par la relationdans
laquelle (3) :
N, est le nombre
d’impulsions mesuré,
déduction faitedes électrons secondaires dus aux rayons y, des
électrons réfléchis par le
support
de source et les matériaux environnant le compteur, du mouvementpropre;
Ne, nombre d’électrons émis par les atomes de 52V dans les mêmes
conditions;
,
angle
solide moyen;ix
(3) Toutes ces valeurs s’entendent pour l’activité de i g
de V205 par minute à la fin de l’irradiation prise comme origine
292
p,
probabilité
de détection d’un électronayant
pénétré
à l’intérieur ducompteur;
a,, coefficient de transmission tenant
compte
del’absorption
des électrons dans la matière même de la source et laparoi
du compteur.‘On estime le nombres
d’impulsions
dues auxélec-trons secondaires
produits
par lerayonnement
y de
la m,anière suivante : On canalise les électrons à t’aide
d’un écran d’Al
d’épaisseur
suffisante pour les arrêterct
percé
d’un trou dequelques
millimètres dedia-mètre. Soit
NI
le nombre decoups/minute
ainsimesuré,
onrempla,ce
l’écran d’Al par un écranplein
de même
épaisseur;
soitN2
le nouveau nombre decoups/minute
mesuré. Ensupposant
que le nombred’électrons secondaires créés dans les deux écrans est le
même,
Nz représente
la contribution dans lenombre
NI
du mouvement propre et des électronssecondaires dus au
rayonnement
y.Lorsqu’il
n’est paspossible
de canaliser on estimele nombre
d’impulsions produites
par les électrons secondaires créésuniquement
dans laparoi
ducompteur
àpartir
de la courbed’absorption
durayonnement
(p
+y).
Dans ce dernier cas avec unrayonnement
y de1,5 1B1e V,
N2
estnégligeable
devant
J ,1 -v~
l : 10-’" pour uncompteur
àparoi
d"Al de
i/ioe
de millimètred’épaisseur.
Ces deuxméthodes clonnent des résultats concordants. En
ce
qui
concerne les électronsréfléchis,
on diminue aumaximum
leurnombre,
d’unepart,
endépo-sant actif dans une cuvette formée d’un cadre
mince de
plexiglas percé
d’un trou au fondduquel
est tendue une feuille de
cellophane
de 3rng/cnx2.
(On
n’utilise aucun matériau pour couvrir la source,celle-ci étant
employée
enposition
horizontale);
d’autre
part,
on évite levoisinage
d’élémentslourds autour du
compteur
(le
mouvement propreqai
était sousplomb
de 8cm/mn
atteint dans cesconditions environ ~l ~
cm/mn).
6fe est estimé parextrapolation
à zéro du début de la courbed’absorp-tion tracée en utilisant des écrans d’Al
placés
près
de la
paroi
ducompteur.
On trouve avec uncompteur
d’Al dei /ioe
de millimètred’épaisseur
o
ae rv go pour joo. On
détermine ; ^
p ü 7 en.
utilisant
plusieurs
sources de référence d’intensitécomparahle
à celle du ~V. Celles-ci sont des sourcesde RaD + RaE + Po en
équilibre
derégime
etdont on a mesuré le
rayonnement
a duPo;
l’onadmet
qu’un
rayon acorresponrl,
à unedésinté-gration
Ç3
du RaE(ce qui
est exact à 2 pour r o0près
environ);
elles ont étécomparées
à deux sourcesétalons
(4).
L’intensité des sources utilisées est del’ordre due à
i /iooe
u. e. s.Pour comparer avec une bonne
précision
l’acti-vité de 52V et de RaE on utilise des sources de
V201
(4 ) Nous exprimons notre gratitude envers le Professeur I. Curie pour avoir mis à notre disposition ces précieux étalons.de dimensions très
petites
(ft
nini dediamètre)
etd’un
poids
de l’ordre de io celles de RaEétant
quasi
ponctuelles
etdéposées
sur unsupport
de
cellophane
mince(5).
On a alors
No, nombre
d’impulsions
par minute mesuré en seplaçant
dans les mêmes conditionsexpérimentales
que pour le 5~V;
Nn, nombre d’électrons émis par minute dans fi x
par la source de RaE utilisée;
aR,
absorption
desra3Tons p
du RaE dans laparoi
du
compteur;
on la détermine parextrapolation
à zéro du début de la courbe
d’absorption.
Une sériede
plusieurs
mesures donne{4 ~~ -~- i)
pour 100.Le nombre IVe cherché est donc
’
Les résultats des mesures sont
indiqués
dans
leTableau
I,
colonne 3. La moyennepondérée
(Tableau
I,
colonne6)
desrapports
/Î/J ,
dansl’hypo--c
thèse 1 où l’on suppose un rayon y par
désinté-gration
~3,
est1
Ce
rapport
étant inférieur àl’unité,
nous essayonsde le déterminer par une autre
méthode.
A5.
DÉTERMINATION DU NOMBRE D’ÉLECTRONS AL’AIDE DE LA MÉTHODE DES COÏNCIDENCES. --- On
réalise des coïncidences en utilisant un
compteur
de
1 jloe
de millimètre de AI(compteur ~3)
et uncompteur
de1,5
mm Cu(compteur y).
Lecompteur
d’Al a une efficacité
pratiquement négligeable
pour lesphotons
y de1,5
MeV,
celui de Cu estpris
d’uneépaisseur
suffisante pour arrêter tous les électrons.La source est
placée
entre les deuxcompteurs,
à desdistances telles que, le rendement du
compteur y
soit
grand
et les réflexions des électrons sur lecomp-teur y peu nombreuses. De
fait,
en utilisant une sourceétroite,
située à des distances telles que lesangles
solidescorrespondants
p~
etpi
soientenviron 5.10-2 et 20 . I O-2
(en
supposant
p voisinde
l’unité),
le nombred’impulsions
dans lecoinpteur p
dues aux réflexions des électrons sur le
compteur
y,est environ de 8 pour 100 pour le 52V et le RaE. Soient
NI
le nombred’impulsions produites
dansle
compteur
(corrigé
de l’effet des rayons y, dumouvement propre, des
réflexion,s),
N2
le nombred’impulsions
produites
dans lecompteur
y,N 12
lenombre de
coïncidences,
correction faite duvement propre, des coïncidences fortuites
(6).
Si l’on suppose le
spectre g
simple
et lerayon-nement y formé
uniquement
dephotons
de1,5
MeVcouplés
auxparticules
3,
onpeut
écrire, . 1
N, est le nombre de
désintégration
de 52V;est le rendement du
compteur
y, sedécom-1
posant
enpf,
angle
solide, UY’ efficacité du compteur y pour lerayonnement
considéré.La connaissance de
p(1’
permet
la détermination deN;
on obtientpfi
en mesurantN 12
etN2
La moyenne
pondérée
des valeurs obtenues estd’où l’on déduit
or la valeur directe de
p~
obtenue parcomparaison
à des sources de RaF d’intensité
comparable
estCes valeurs sont des moyennes
portant
chacune surdix mesures. Elles ne se recouvrent pas. En
rappro-chiant ce
résultat,
inexplicable
apriori,
avec le nombre,
7V
de
photons
émis par électron‘’ =
o,fi5 -!- 0, J,7.
et
après
réétalonnage
des sources deRaE,
nousconcluons que
l’hypothèse
desrayonnements
p
et y,simples
etcouplés
l’un à i’autre est insuffisante.A4. DÉTERMINATION
DU NOMBRE D’ÉLECTRONS AL’ A IDE D’UN COMPTEUR A PAROI D’AL DE
4,9
’
-- Les valeurs
2013 ==
etp~
redeviennentcohé-rentes si l’on
prend
pour ae un nombreplus
grand
que l’unité. C’est-à-dire si l’on suppose que les
impulsions
N,
ne sont pas duesuniquement
auxélectrons du
spectre
~3.
Nous avons réétudié le début de la courbe
d’absorp-tion avec le
compteur
à fenêtre fermé par uneparoi
très mince. La courbe
(fig. 3)
obtenueprésente
dans ce cas une remontée du nombre
d’impulsions,
à
partir
de 5omg/cnx2
environ,
due à un rayon-nementélectronique
mou.L’énergie
maximum
deces électrons est
estimée
grosso modo à a5o keV. (g) Le nombre de coïncidences fortuitesNf
est donné par la relation 2 T N,N2, t étant le pouvoir de résolutionde l’amplificateur à coïncidences = = 2. 10-8 mn; au cours
de ces expériences nous avons opéré à des taux de comptage tels que
IV~
était dans la plupart des cas négligeable.Une
partie
de ces électrons traverse laparoi
ducompteur
de I Ir oe demillimètre
d’Alaugmentant
le nombre des
impulsions
attribuées auxnégatons
du
spectre
continu p
du52V;
toutefois lenombres
d’électrons mous
ayant
ainsi traversé laparoi
de 1 1 oe n’est pas assez considérable pour les mettre
en évidence avec un tel
compteur.
Fig. 3. -
Courbe d’absorption, dans l’Al, du rayonnement
de 52V. En pointillé : extrapolation du spectre d’énergie
maximum 2,~ Me’V.
’
Il’après
la courbed’absorption
onpeut
estimerle nombre d’électrons mous à environ ~5 pour 100
rayons ~
duspectre
continu.Les
expériences
suivantes ont été faites en vuede
déterminer
l’origine
de ces électrons mous.~3.
Étude
du groupe d’électrons mous parles coïncidences
p-p.
--BI.
I)ISPOSITIF EMPLOYÉ.- L’étude des coïncidences est
entreprise
avecnn
dispositif symétrique
formé
de deuxcompteurs
identiques
àparois
d’Al de1/1 oe
demillimètre
d’épaisseur (à
défaut de deuxcompteurs
à fenêtredu
type
décritplus haut).
La source estplacée
entreles deux
compteurs,
lesangles
solides d’utilisationétant très voisins et de l’ordre
de 7 . io-2
environ;
les fausses coïncidences obtenues
quand
unélectron,
ayant
déclenché lepremiers
compteur,
est réfléchiet vient déclencher le second
compteur,
sont peuimportantes :
elles ontcependant
été estimées(7)
àpartir
de sources de RaE d’intensitéscomparables
à celles du
52~1;
ces fausses coïncidences sont infé-rieures à une coïncidence pour iola
dans undes
compteurs.
(’1) Nous avons négligé dans ce te.me correctif la
294
B2.
MESURES. - Lesmesures obtenues sont
indiquées
dans le Tableau II. La moyennepondérée
des résultais est
~, ~ -~--
o,~~ coïncidences pour dans un descompteurs.
En étudiant d’autrepart,
la variation de~-YP~ 1
en fonction del’absorption
durayonnement
eninterposant
symétriquement
desécrans entre source et
compteur,
on observe que20132013
a tendance d’abord à décroîtrepuis
augmente
}"s L)
ensuite poiir des
épaisseurs
d’écran siffisantes par suite del’apparition
des coïncidences Laprésence
des coïncidences nepermet
pas depréciser
davantage
la variation durapport
TABLEAU II.
Si l’on suppose que les électrons mous, dont une
partie
traverse laparoi
descompteurs
utilisés danscette
expérience,
sont émisquasi
simultanément
aux
négatons
duspectre
continu p
du onpeut
calculer la valeur de pour le
dispositif
utiliséfl3
et la comparer à la valeur
expérimentale.
Supposons
que la source émette N
négatons
primaires
et Nx électrons mous avec des coefficients de transmissionrespectifs
a~ et ue, onpeut
écrired’O11
Dans ces
expériences
o pour o0près
pour les deuxcompteurs.
Lesquantités
ap,x, ae estimées à
partir
dela
courbed’absorption
du
rayonnement
électronique
dans lecompteur
à
paroi
de 20 F. d’Al‘ donnent :o,g5;
T - 25 25 pour pour 100; a> o.t)o. On Obtient : IV, 15
A’3
=== l é)à o0 1 o-1, ce
qui
est d’un ordre degrandeur
supérieur
à la valeurexpérimentales.
Les électrons mous et les
négatons
duspectre f3
continune sont donc pas émis
quasi
simultanément. Toutefois lepetit
nombre de coïncidencesobservées
pourrait
être dû à desréflexions,
à unesous-estimation du
nombre
des fausses coïncidences.Dans les
expériences
suivantes nous avonsessayé
de mettre en évidence un
rayonnement y
moudont la conversion
partielle
seraitresponsable
des électrons mous observés.C.
Étude
durayonnement
y. Variation durapport
avecl’absorption
durayonnement
y.,
- .
-
C,.
PRINCIPE DE LA MÉTHODE. --Supposons
unrayonnement
Y dur et unrayonnement
y mou.Soient
CI
etC2
les courbesrespectives d’absorption,
Fig. I~. - Schéma de
l’absorption du rayonnement dans le Pb.
Cl rayonnement y de ~s5 MeV; C, rayonnement y de 0, 2 5 0 MeV
C, rayonnement complexe.
et C celle du
rayonnement
global ( f g,
Lerap-port
en fonction del’absorption
durayon-N
nement y
décroît(courbe t’)
suivantC, ou C2
selon que lerayonnement g
est lié aurayonnement
ydur ou y mou. Dans ces deux cas les courbes r et C
sont différentes. Elles sont confondues si le
rayon-nement
est lié à la fois au y dur et au y mou. Siy mou n’existe pas, les courbes
~’,
C et Cl sontconfondues.
C,.
MESURES ET INTERPRÉTATION, -- Ondéter-mine les coïncidences à l’aide du
dispositif
précédent,
mais la distance de la source aucompteur
yest
augmentée
pourpermettre
l’emploi
d’écransde Pb.
On trouve C!:1Je les courbes C et r
(fig. 5)
sontconfondues. Ce résultat
permet
de supposer soitque les deux
rayonnements
1~ sont liés aurayon-nement
~3,
soit que lerayonnement
y mou n’existepas.
Or,
d’après
la conclusion duparagraphe
précédent
les électrons mous ne sont pas liés auspectre ~3 continu,
il en est donc de même durayon-nement y mou associé. Nous sommes amenés à
conclure que le
rayonnement
y mou n’existe pas. Toutefois s’il avait une intensité inférieure à I o pour 10o de celle durayonnement
y dur nous n’aurions pu le mettre en évidence.Fig. 5. -
Absorption du rayonnement y de 5’V. Points :
rayonnement simple. Cercles et barres d’erreur : rapport
du nombre de coïncidences p-y au nombre de rayons ~.
Afin de
confirmer
cettepremière
conclusion nous avons effectué deux autresexpériences :
l’une parl’emploi
des coïncidences Yy, l’autre en utilisant laméthode
de l’effet de transition.D. Intensité d~,
rayonnement
y mou.Étude
des coïncidences y-y. - En éliminant le
rayon-nement
électronique
par unchamp magnétique.
- Ledispositif
réalisé est celuiindiqué
par le schéma(6).
Fig. 6. - Schéma du
dispositif d’étude
de coïncidences y dur, y mou.
°
Le
compteur
Cr
arrête tous les électrons issus deS,
le
champ magnétique
(5 zoo
gauss)
et les écransE 1
et
E2
empêchent
les électrons deparvenir
enC~.
Le nombre de coïncidences obtenu est diminué du mouvement propre et du nombre de coïncidences
fortuites. La connaissance de ce dernier nécessite
celle du
temps
de résolution : del’appareil
détecteur des coïncidences. Pour les taux decomptages
variables utilisés dans ces
expériences ( ~T1 N ~ . I a°
et par minute au
T a été
déterminé
en soumettant lescompteurs
C-1
et
C ,,
6 à
des
impulsions
indépendarrtes,
Finalement nous avons trouvé
(o,1
+~~,3)
coïnci-dences pour Ioeimpulsions
dans lecompteur
C~,
cequi
nepermet
pas de conclure.E. Intensité du
rayonnement
"( mou; méthodede l’effet de transition
Al,/Au.
- La méthode del’effet de transition utilise le rétablissement de
l’équilibre
entre lerayonnement
yprimaire
et ses,photoélectrons
secondairesquand
lerayonnement y
passe d’un milieu dans un autre, ici de l’Al à l’Au. La source dephotons
y est recouverte d’un écrand’Al
d’épaisseur
supérieure
au parcours des électronssecondaires et l’on étudie
l’absorption
de cerayon-nement
complexe
(y
primaires
et électronssecon-daires)
dans des écrans d’Au.La forme des courbes obtenues
dépend
dudispo-sitif
expérimental
utilisé,
celui-ci a été étalonné par lerayonnement
y de keVprovengiit
deFig. 7. - Effet de transition AI - Au.
La
courbe (fig. 7)
obtenue avec 52Vindique qu’il
n’y
a pas derayonnement
y mou ou dumoins,
s’il existe, que, son intensité est inférieure
à 1 o pour 100 de celle du
rayonnement
principal.
Cequi
confirme notrepremière
conclusion.IV. -- Discussion des
résultats
expérimentaux.
Nous avons résumé dans le Tableau III les
résul-tats
expérimentaux
que nouspossédons
sur 52V.Le
rayonnement
électronique
nepeat
être forméde
positons;
Yuasa observe eneffet,
dans la chambreWilson,
despositons,
mais laproportion
du nombre depositons
parrapport
aunombre
denégatons
observés
est très inférieure à celle observéedans nosexpériences : quelques
unités pour oc contre environ25 pour 100; -
en" outre,
lesexpériences
effectuées à l’aide de la chambre d’ionisation aArgon,
en vuede détecter un
rayonnement
d’anihilation,
ont été296
TABLEAU 111.
Nous devons
également
éliminer
l’hypothèse
d’un
spectre (3
complexe;
elle estincompatible
avecles résultats de ’T.
Yuasa,
et, d’autrepart,
lerapport
descoïncidences
nombredes g
détectés,
en fonction de
l’épaisseur
d’écran d’Altraversé,
devrait
varier,
or il est constant dans nosexpé-riences.
On est ainsi conduit à admettre que ce groupe
électronique
estformé
d’électrons de conversion interneproduits
par unrayonnement
y moufortement converti.
Ce
rayonnement
pourrait provenir
d’un état métastable du 52Cr(schéma I).
Le nombre de rayons{3
ou de rayons ~~ de1,5
MeV devrait être inférieurou au
plus égal
au nombre de rayons Y, mous etd’électrons de
conversion,
cequi
est infirmé par nosexpériences.
Il ne resteplus
quel’hypothèse
d’unétat
isomérique
de ~2~~.Étu de
de la transitionisomérique
du 52V.---Soient
T,
etT2
lespériodes
de la transitionisomérique
et de ladésintégration ~
52V - 52Cr.N 10
etN2,
lesnombres
de noyaux 52V* et 52Vprésents
autemps t
= o, fin de l’irradiation.N,
etN2
les nombres de noyaux 52V* et 52Vprésents
autemps t après
la fin de l’irradiation.p et ~ p la
proportion
des noyaux 52V* et 52Vformés à
partir
de ~ 51V par la réaction 5~V(n y).
Les
expériences
ont montré que lerapport
r des intensités observées avec descompteurs,
d’unepart,
à
paroi
mince(-
20p)
et,
d’autrepart,
àparoi
de
3/ioB
de millimètred’épaisseur
(arrêtant
legroupe d’électrons
mous)
était sensiblementconstant au cours de la décroissance et
égal
à1,25.
Les mesures ont été effectuées du
temps 1
= ~ mnau
temps 1
= 20 mnaprès
la fin de l’irradiation(au
bout de 20 mn
l’activité,
100 à 20o c : mn, n’étaitplus
assez intense pour continuer des mesuresprécises,
erreur relative 1o p. 100environ).
Lecompteur
àparoi
mince utilisé nepermettait
pasdes mesures d’une
précision supérieure
à 10 p. 100.avec
àNp,
nombre d’électrons mous, derayons 9
émis par la sourcependant
letemps
àt,
rapporté
à un mêmeangle
solide(compte
tenu dela fraction des intensités absorbées dans les
compteurs
à
paroi
mince ou àparoi épaisse).
’
On
peut
alors écrire : ’dans
lesquelles
K est une constante depropor-tionnalité
dépendant
du nombre de noyaux~IV,
de la section efficace de la réaction 51V(n Y).
0 durée de
l’irradiation, 0 =
o mn dans toutesPremier cas. -
Tl
T2.
,Ce cas ne
peut
être retenu parce que, d’unepart,
les électrons mous
n’accompagneraient
pas lesnégatons
pendant
toute la durée de ladécroissance,
d’autre
part,
R = varieraittrès
sensiblement.Ne-Deuxième cas. -
Tl
>T2.
’
La
période
3,8
mn serait celle de la transitionisomérique.
Les résultatsexpérimentaux
indiquent
alors que l’on a
déjà
sensiblement atteintl’équilibre
de
régime
autemps 1
== i mn.A l’équilibre
derégime (3)
devientEn
supposant T2
= 3 mn et en tenantcompte
de
(1)
et(2)
on a :et r1 et r24 sont sensiblement
égaux
à1,2 5
pour p’
L’équilibre
derégime
est donc sensiblementatteint au
temps 1
=1 si l’on suppose que lapropor-tion des noyaux 52V et ~2V~ formés au cours de
l’irradiation à
partir
de la réaction 51V(n y)
estvoisine
de
4
° _Remarquons
que varie très peu avec la durée10
d’irradiation 6. Il en est de même de R
(nous
n’avons pas vérifié ce résultat
expérimentalement,
toutes nos
expériences
ayant
été effectuéesavec 0 == 10
mn).
Troisième cas. -
Ti xx T2,
~~ ^~ n2
= a,.S’il en est ainsi
(1), (2)
et(3)
deviennentOn en déduit que
2013
varie de 10 pour oo environr
de t - i mn à 1 = 2o mn.
En résumé on est donc conduit à admettre que
la
période
de la transitionisomérique
du 52Vest 3,8 mn. La
période
de la transition 52V - 52 Crserait soit
(3
-1-. mn, soit voisine de celle dela transition
isomérique
elle-même;
lapériode
appa-rente étant
toujours
3,8 mn(schéma
2).
Indiquons
qued’après
la, théorie de la conversioninterne,
à l’aide de la formule non relativiste deDancofî et Morrison
[n],
une transition dontl’éner-gie
est environ 25okeY et le coefficient de conversion1
1°>
et,,
étant les nombres(J ‘--- _1, - ,
d’électrons et de
photons
provenant
de la transitionpendant
l’unité detemps),
peut
émettre unrayon-nement
y 2’~
polaire électrique.
La
période
de la transitionisométrique
seraitdans ce cas de l’ordre de Io’ s, ce
qui
est compa-rable à lapériode
du 52~’..VI. - Conclusions.
La radioactivité du 52V a été étudiée : nous avons
mis en évidence un groupe d’électrons mous. Ces
électrons ne sont pas
couplés
aux rayons~3.
Un schéma de transition a étéproposé
pour.inter-préter
l’origine
de ces électrons : transitionisomé-rique
du 5?ÀT dont lapériode
serait voisine de~,8
min.Le
rayonnement
y de cette transition aurait uneénergie
de 25o keV environ et serait presqueentiè-rement ou totalement converti.
Nous avons aussi déterminé le
rapport
des nombresabsolus de
photons Nq
et d’électronsNe
émirs au cours de ladésintégration;
la valeur de cerapport
a été trouvéeégale
ào,65
± o,J.En
supposant
lespectres
simple
et en tenantcompte
des électrons mousobservés,
cerapport
devient
(Tableau
I,
hypothèse
2) :
Ce travail a été effectué au Laboratoire de Chimie
Nucléaire du
Collège
de France. Nous tenons àexprimer
notregratitude
au Professeur F. Joliotqui
nous asuggéré
ce travail et nous a aidés de sesprécieux
conseils au cours de l’exécution.Nous remercions vivement le Professeur J. Curie pour l’intérêt bienveillant
qu’elle
a accordé à cetteétude.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] E. AMALDI, O. D’AGOSTINO, E. FERMI, B. PONTECORVO,
F. RASETTI et E. SEGRE, Proc. Roy. Soc., 1935, A 149, p. 522.
[2] H. WALKE, Phys. Rev., 1937, 52, p. 777.
[3] T. YUASA, Thèse Paris, 1944. [4] J. MARTELLY, Thèse Paris, 1945.
[5] P. SAVEL, Cahiers de Phys., 1944, 19, p. 39.
[6] J. V. DUNWORTH, Rev. Soc. Instr., 1940, 11, p. 167.
[7] F. NORLING, Ark. Mat. Astr. Fys., 1941, 27 A, p. 1.
[8] G. A. RENARD, C. R. Acad. Sc., Paris, 1946, 223, p. 945.
[9] A. BERTHELOT, Thèse Paris, 1943.
[10] A. BERTHELOT, J. Phys. Rad., juillet 1946.
[11] N. MARTY, J. Phys. Rad., 1944, 7, p. 276.