HAL Id: jpa-00212892
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Submitted on 1 Jan 1962
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Compteur Cerenkov à gaz pour électrons
Jacques Sayag
To cite this version:
Abstraet. We describe a gas
Cerenkov
Counter filled with freon at atmospheric pressurewich
is able to discriminate fast electrons against pions and muons. The counter has beentested
in a 400 MeV/c négative beam from Saturne. Itsefficiency
has beencomputed
assuming a Poissondistribution for the émission of
photoelectrons
and the curves are compared with the expérimentalresult.
I. But de
l’appareil.
- Ila pour rôle de
dis-tinguer,
des autresparticules,
les électrons contenusdans le faisceau issu d’une cible de cuivre sous
FIG. 1.
1 : Faisceau de protons (Anneau de Saturne), - 2 : Cible de cuivre. - 3 : Banc de
quadrupoles.
- 4 :Electro-aimant C. - 5 : Protection en béton. - 6 : Collimateur
en
plombs
7 : Compteur à scintillation Ai. - 8 : Comp-teurCerenkov
à gaz. - 9 : Electro-aimant C’.-10 : Bancde
quadrupoles,
- 11 : Compteur à scintillation A2,l’angle
180 parrapport
à la direction du faisceau desprotons
incidents dans une section droite de Saturne(fig.1).
Le
compteur
estplacé
à la suite d’un banc dequadrupôles
et d’un électro-aimant(C) qui
élimine lacomposante
positive
du faisceau(?u+,
p ...)
après
focalisation. Un collimateur deplomb
déli-mite la banded’impulsion
desparticules
admises dans la suite du faisceau. Le scintillateurA,,
pré-cédant immédiatement leCerenkov,
détecte toutesles
particules
chargées
du faisceau allant le tra-verser(7r, e-,
u-),
tandis queA’2
enregistre
cellesqui
en sortent.II. Recherche des
caractéristiques géométriques
ducompteur.
- A.ÉTENDUE
DU FAISCEAU. - Le
système
de lentillesmagnétiques
fournit deuxpseudo-images
de lacible,
distantes de 230 cm envi-ron. Lapremière, Il,
se forme dans leplan
de la fente ducollimateur ;
ellecorrespond
à une focali-sation dans leplan
horizontal.La seconde, 12,
vient seplacer
dans l’entrefer de(C’)
(fig.1).
C’estdans
l’intervalleIl I2
que leCerenkov
a étédisposé
(fg.2).
Connaissant les
largeurs
despseudo-images :
7 cm et3,5
cm, on a pu déduire l°étendue de la zone ducompteur
sillonnéepar les trajectoires
dufaisceau,
entraçant
lesquatre
rayonsmarginaux
(fig.
2).
Compte
tenu d’undéfaut
decentrage
de T-
0,5
cm, on a estimé à3,5
cm le rayondu
cerclelimite,
tracésur la
fenêtre
d’entrée ducompteur,
dans l’intérieurduquel
passent
toutes lesparticules
avec des incli-naisons auplus égales
à : ao z---2,3.10-2
rd.Le
cylindre constituant
le corps ducompter
Cerenkov
(d’axe confondu avec
le rayon moyendu
faisceau à laprécision
annoncée)
doit contenir dans son intérieur non seuleinent lestrajectoires
extrêmes maiségalement:.lés
nappesconiques
de170
Fm. 2.
lumière Cerenkov
correspondantes (d’angle
maxi-mum00),
car lesparois
du tubene
jouent
aucun rôle réflecteur(fig. 3).
FIG. 3.
A :
Trajectoire
extrême d’électrons.B : Fenêtre d’entrée du
6.
C : Corps du C,
D : Fenêtre de sortie du
C,
(’pour la clarté du dessin, l’échelle n’est pas respectée).
B. ANGLE 0 D’ÉMISSION DE LUMIÈRE CERENKOV ET SEUIL DE VITESSE DU COMPTEUR. - On sait que
les rayons de lumière Cerenkov sont émis sous un
angle
6,
parrapport
à.la
direction de laparticule
incidente,
qui dépend
de la
vitesse b de cette der-nière(ou
=v /c)
et de l’indice de réfraction n dumilieu traversé
d’après
la relation :’
Comme les électrôns.sont très
rapides
(impulsions
allant de 500 à 1 500MeV/c), p
est voisin de1 ;
posons :D’autre
part,
on désire que 0 soitpetit
pourdéfinir un seuil de vitesse aussi élevé que
possible ;
onpeut
donc poserIl en
résulte,
d’après
la relation(1),
que n estégalement
voisin de1,
cequi
permet
d’écrire :(et
d’utiliser,
comme milieumatériel,
un gaz deremplissage
sous unepression
de l’ordre de 1atm).
Larelation
(1)
devient :La valeur
ps,
seuil de vitesse au delàduquel
lesparticules
sont « vues » parcompteur,
doit s’inter-caler entre les valeurspe
etpm correspondant
res-pectivement
aux électrons lesplus
lents et aux muons lesplus rapides.
Pour les électrons lesplus
lents :Pour les muons les
plus
rapides,
on obtient :comme Tnc2 sw 200 MeV on trouve :
D’autre, part,
le seuil de vitessecorrespondant
àun
angle
d’émission 0. =0,
la relation(2)
fournit :ce
qui
veut dire que l’écart(négatif)
du seuil de vitesse parrapport
à l’unité doit êtreégal
à 1 écart(positif)
de l’indice du milieu parrapport
à
l’unité
(en
valeurabsolue).
Comme on doit avoir : - .pour la
longueur
d’onde visible moyenne :0,55
u.Dans ces
conditions,
l’angle
maximum80
du cône de lumière découle de la formule(2)
danslaquelle
on fait c’ = 10-3 et c = 0 ( p = 1) ; d’où
C. CHOIX DE LA LONGUEUR DU COMPTEUR. EFFI-CACITÉ. - Le
parcours
desparticules
du faisceaudans le gaz du Cerenkov doit être assez
long
pourproduire
une intensité de lumière décelable par lephotomultiplicateur.
On estlimité,
d’unepart,
par la nécessitéd’interposer
un minimum de matière sur letrajet
du faisceau(perte
departicules
par diffu-sionmultiple
ou interactionsnucléaires)
et d’autrepart,
pour des raisons d’encombrement. Pour unphotomultiplicateur
AVP(radiotechnique),
la bandepassante
optique
est limitée par lesfré-quences
(fig.
4) :
Fic.4.
FIG. 5.
Nombre de
photoélectrons
pioduits
par ces derniers connaissant la sensibilitéa(v)
de laphoto-cathode
(rendement
quantique)
en fonction de v(courbe
fig.4) :
,Nombre total de
photoélectrons,
JY’,
produits
dans l’intervalle vl, v2
Si l’indice n du gaz est
supposé
constant dans le domaine defréquence
considéré onpeut
écrire :La courbe
(fige 4)
donnant la sensibilité rela-tive sr, onpeut
remplacer
où 6m
désigne
la sensibilité maximum :172
L’intégration
graphique
de la courbe de lafigure
4 donne :D’autre
part
On a ensuite :
soit,
enremplaçant
e par la valeur calculéeplus
haut(2)
etaprès
substitutionnumérique :
Or,
laplupart
des gaz suit la loi de Gladstone :où p
désigne
la massespécifique
du gaz. Celle-ciétant
proportionnelle
à la piessionP,
lorsque
latempérature
estfixée,
àl’approximation
des gazparfaits,
il en résulte que s’ estproportionnel
à P. Avec le fréon12,
l’expérience
montre[1]
que l’onpeut
considérer,
entre 1 et 7 atm e’ = n - 1 comme une fonction linéaire de lapression
P :F- = 1,26.10-3 .P à la température 21 °C (P en
atmosphères)
pour la longueur d’onde : 0,54 y.Il en résulte que pour les
électrons,
même lesplus
lents( sw
500MeV/c),
auxquels
correspondent
des valeurs de E10-s,
e’ sera un termeprépon-dérant pourvu que P reste
supérieur
à0,1
atmenviron,
en sorte quel’expression
de Jf devient :JW :
nombre
dephotoélectrons produits
par le passaged’un électron ;
P :
pression
du fréon 12(en atm) ;
1 :
longueur
du parcours d’un électron dans lecompteur (en cm).
Si 1 on
désigne
par xo le nombre minimum dephotoélectrons produisant
uneimpulsion
qui
fran-chit le seuil dusystème
de numérationélectronique,
et par x le nombre des
photoélectrons produits
de valeur moyenne x =X,
laprobabilité
de nepas
enregistrer d’impulsion
lors du passage d’unélec-tron sera : :
Si nous supposons
(hypothèse provisoire),
que l’émission desphotoélectrons
obéit à la loi de Poisson :ona:
Des
expériences
antérieures[2]
ayant
montréque xo
pouvait
être de l’ordre de 5 ou6,
estimons laprobabilité
qu’un
électron passeinaperçu
dans uncompteur
de 1 mrempli
defréon
12 à lapression
atmosphérique :
: .il vient
(3) :
et pour:.r;o = 5 :
L’efficacité du
compteur vaudra,
dans ces condi-tions :99,7 %,
cequi
permet
de s’attendre à un début depalier
aux environs de 1 atm.L’expé-rience
(fig.
8)
le confirme.On
peut
tracer les courbesthéoriques
de varia-tion de l’efficacité en fonction de lapression,
qui
correspondent
respectivement
à des valeurshypo-thétiques
de xo= 1, 2,
3 .’..(fig.
8).
L’une d’elles seconfondrait,
aux fluctuationsstatistiques
près,
avec la courbeexpérimentale
du nombre desimpul-sions
enregistrées
pour différentes valeurs de P.L’ajustement
de ces deux courbes doitpermettre
enprincipe
de testerl’hypothèse
d’émission «pois-sonnienne » des
photoélectrons
et la détermination du nombre x..D. DIMENSIONS ADOPTÉES. - Nous
avons fixé à 75 cm le parcours d’une
particule
axiale dans le Cerenkov avecpossibilité
deporter
ce parcours à 1 m à l’aide d’un tubeprolongateur.
On déduit decette
longueur
maximum la valeur à donner audia-mètre ;
si nous nous souvenons quel’impact
desparticules marginales
sur la fenêtre d’entrée est à3,5
cm du centre(compte
tenu de l’erreur decen-trage),
que leur inclinaison maximum vautxo =
2,3.10-2
rd(II.A)
etque
l’angle
maximum d’émission de lumièreCerenkov
eston calcule aisément
(fig.
3)
le rayon minimum du corps ducompteur :
C’est
précisément
la valeur que nous avonsadoptée.
III.
Optique
ducompteur.
-Un miroir
plan
enverre,
épais
de 2 mm, aluminé sur sa face antérieure(protégé
d’unepellicule
de siliceévaporée
sousvide),
etplacé
à 450 sur l’axe ducompteur reçoit
directement toute la lumièreproduite
par effetCerenkov
(1).
Il la réfléchit sur une lentille coi ver-(1) Nous avons également fabriqué un miroir en mylaraluminé
(épaisseur
quelques 10-2 mm) susceptible d’être monté à laplace
du miroir de verre pour réduire laFIG. 6.
Des visées successives en l’absence du miroir
(R1, R2) puis
en saprésence (R1, R 3),
ontpermis
depositionner
cedernier, compte
tenu de l’excellentparallélisme
réalisé,
par constructionmécanique,
entre la face
plane
de la lentille et l’axe du comp-teur.Un test de
centrage
optique
consiste à vérifier lapossibilité
d’obtenir la mise aupoint
simultanée desimages
(ou
plutôt des
pseudo-images)
des deux axes de lamire,
sur uneplaque photographique
placée
dans levoisinage
duplan
focalimage
de la lentille. Laphotographie
no 1 est obtenue à traversun
système
décentré tandis que la nD2,
oùappa-raissent nets à la fois les deux
diamètres,
corres-pond
à unsystème
centré.L’avantage
de la mire en « blanc sur noir mat »par
rapport
à la mire en « noir sur blanc »tient,
d’une
part.
au fait que deslignes
noires,
tracées
à l’encre dechine,
sont brillantes etpeuvent
se con-fondre avec le fond sous certaines incidencesd’éclai-rement et d’autre
part
au fait que lasurexposition
photographique tend
à effacer leslignes
noires par diffusion de la lumière intense du fondblanc,
tandisqu’elle
renforce leslignes
blanches sur fond noir à conditionqu’il
soit ma(carte
àgratter
noire parèxemple).
B. DIAMÈTRE DE LA PHOTOCATHODE. - Le mini-mum de bruit de fond du
photomultiplicateur
correspônd
au diamètre dephotocathode
minimum,
toutes choses
égales
d’ailleurs. Celui-ci sera fixé par les dimensions de la tache de lumièreproduite
dans leplan
de laphotocathode ;
pour déterminer cesdimensions,
le’ plus
simple
est deplacer
près
duplan focal,
uneplaque
photographique
surlaquelle
on recueillel’image
d’une mire circulaireéloignée
fournie par lecompteur
muni d’undiaphragme.
Pour que le diamètre
apparent
du cercle de lamire,
vu de la fenêtre d’entrée duèerenkov,
vaille200 -- 0,1 rd,
or a fixé son diamètre AA’ à 45 cm et la distance mire-fenêtre E à 450 cm( fig. 7).
Le
pinceau
issu dupoint A,
limité par ledia-phragme
D de 5 cm de diamètre situé au milieu deEM,
estpratiquement
formé de rayonsparal-lèles. La
faible
portion
desrayons
contenus dans cepinceau
et situés dans unplan
méridien du174
FIG. 7.
B :
faisceau &
fictif expérimental. C :faisceau C
théorique.Cerenkov
suivantl’angle 80,
par uneparticule
axiale.Lorsque
lepoint
A décrit le cercle de lamire,
on obtient l’ensemble des rayonsCerenkov
fictifs, parmi
beaucoup
d’autres rayons. Les dimen-sionsd’image
qui
en résulterontreprésenteront,
parsuite,
les limitessupérieures
des dimensions cherchées. Lesphotographies
2 et 3fournissent,
suivant la mise aupoint,
lesimages correspondant
à uneEnfin,
pour simuler unetrajectoire marginale
inclinée,
il a falludéplacer
simultanément mire etdiaphragme
de 12 cm et 3 cmrespectivement.
Le cliché no 6 faitapparaître l’image
d’une telletra-enregistré
le nombre total N departicules chargées
du faisceau(7r-,
u-,e-) ayant
traversé lecompteur
rempli
de fréon sous unepression
fixéeP,
en dé-nombrant lesimpulsions
en coïncidenceprovenant
desscintillateurs
A,
etA2 (fig, 1). n
d’entre elles ontdéclenché
lecompteur
Cerenkov
cequi
correspond
à une
fréquence
relativef
=n/N
des électronsdans
le
faisceau. On a recommencél’expérience
pourdifférentes
valeurs de lapression
P cequi
apermis
de construire la courbe d’efficacité du comp-teurCerenkov
auxélectrons,
en fonction de lapression
P.(L’efficacité
dupalier
étantsupposée
égale
à100 %. )
On remarque
( fig. 8)
que la courbeexpérimentale
ne coïncide avec aucune des courbesthéoriques
fondées sur une émission desphotoélectrons
qui
serait soumise à la loi de Poisson. Cettehypothèse
est donc à
rejeter
mais elle fournit néanmoins un ordre degrandeur
du seuil xo(environ
5photo-électrons).
176
Remerciements,
- Ce travail a été exécuté aulaboratoires du L. P. C. H. E. à
Saclay,
dirigé
par M.Berthelot;
oùj’ai
reçu les conseils de MM.De-toeuf et Van
R’ôssum,
Je remercie le groupe des
Techniques
Nucléairesdirigé
par M.Prugne,
ainsi que M.Boulanger,
po ur la mise en oeuvrepratique
de l’instrumentation.Manuscrit reçu le 21 mai 1962.
BIBLIOGRAPHIE