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Bulletin du Comice viticole et agricole du canton de Cadillac. 1890. · BabordNum

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7m• ANNÉE, V• \' OL. Nu UNIQUE 1890.

BULLETIN

DU

COMICE VITICOLE ET AGRICOLE

DU CANTO.V DE CADILLAC

(GtRO:>:nE.)

1, 178

Les Sociétés qui voudront faire échang~ de publications avec le Comice de Cadillac sont priées d'adresser les leurs à M. G Cazeaux- Cazalet, secrétaire général, à Cadillac.

BORDEAUX

IMPRIMERIE V"C GADORET 17 - Rui;; Mo~ntÉJAN - 17

1890

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ANNÉE, Ve VOL. No 1890.

BULLETIN

DU CO.MIG E V I TICOLE ET AGRICOL E DU CANTON DE CADILLAC

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Les commwzicalùms doi71ent être adressë s':J "r \

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s '') · A SSE M BLÉES GÉNÉRALES M E NSUÈl:

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Du 5 janvier 1890 Electio:is au Conseil d'administration.

1or tour: Nombre de votants, 23.

Ont obtenu: Ml.YI. Charriaud, 22 voiic; Glaire, 22 voix; Caranté, Bour- delles, Sarrazin, Briol, Cazeaux-Cazalet, Ballan (Constant}, Chemin, Blscardy, Vinsot fils, Dupeyron, 23 voix; Samenayre, I voix.

ame tour : Nombre de votants: x6.

Ont obtenu: MM. Charriaut, Glaire, Cnranté, Bourdelles, Sarrazin, Brio), Cazeaux-Cazalet, Bdllan (Const . .nt), Chemin, Biscardy, Vinsot fils, Dupeyron, 16 voix (élus).

Vu Fabsence d'u11 graizd mmibre de membres dt' Comice retenus J>ar l'épidémie d'l11jl11emm, la discussion des questions à l'ordre du jour est

Tll11'1/0yée à l'Assemblée du 2 fé'Vrier.

Séance du Conseil d'Administration du 26 janvier 1890

Ont été réélus à l'unanimité : Vice-Président: M. Chemin.

Secrétaire général: i\1. Cazeaux-Cazalet.

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Du 2 février 1890.

Présidence de M. CIIElllN, vice-président.

La séance est ouverte à 2 heures 1/2.

M. le Secrétaire général lit un article relatif à la fécondation des vrilles de la vigne. Il soumet à !"Assemblée des question:; qui lui ont été souvent posées sur le vin de Castel$; quelle est la qualilé de ce vin? Peut-il se conserve1·? Gagne+il en vieillissant'? Une campagne a été faite contre le vin de ce cépage, il importe d'éclairer et de rassurer les viticulteurs qui l'ont adopté ...

lJf. Ballan, de Ste-Croix-du-;itont, dit .que le via de Castets se comporte

très bien, il en a conservé jusqu'à ce jour dans une bouteille entamée, i;ans qu'il ait rien perdu de ses qualiLés. Les dive1·ses per~onnes à qui .M. Ballan a fourni des plants de Castets n'ont eu qu"à s'en féliciter.

III. Camille Ballan croit que la campagne contn le Castets n·a pas de

raison d'être; il a fait avec ;\l. Despajol, en 1884, du vin pur de Castets qui pesait tt degrés, quoiqu'il fùt fait en peûLe quantité.

Sur la demande du Secrétaire général, une Commis•ion composée <le l\1111. Guillemin, Patachoa, Denizet, i\fathellot est chargée de faire uae enquête sar le vin de Castets.

Rapport sur les greffes sur table de 1889.

M. Ca;;eaux-Cazalet donne lecture du rapport fait après l'enquête sm·

les greffes sur table de 1889 (voir plus loin). Les conclusions de ce rapport tendant :i. nommer une Commission pour rnchercher sur les lieux les cou- ditions dans lesquelles la stratification des greffes a été faite sont mises aux voix et adoptées. l\DI. Denizet, Expert, Ballan Camille, l3allan d'Omet, et Ballan de Sle-Croix-du-.'.llont, sont nommés membres de cette Com- mission.

Représentation de !'Agriculture.

Au nom de la Commission d'études du Comice, llf. Bounet donne Lecture d'un rapport propot<ant des modifications au projet de loi sur la repré- sentation de l'Agricullure, déposé par M. ~féline à la Chambre de;; Députés.

Le Comice décide à l'unanimité l'adoption de ces propositions et leut·

envoi à l\f. Cazauvieilh, député, avec prière de les soumettre au groupe viticole et à la Chambre.

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Taille de la vigne.

M. Ca:.eaux-Ca::.alet annonce que le Journal du Comice va :publier u11 travail de M. Dezeimeris sur l'amélioration de la taille de la vigne, por- tant le titre rnivant; Une cause de dépét·issement de la vigne et des moyens d',!j porter' rem~de.

Au sujet des systèmes de taille à adopter, 11. Cazeaux-Cazalet a remar- qué que les cépages pouvaient se classer en trois catégories : io Les cépages <lont les yeux fructifères sout à une certaine distance du cep;

2° Les cépages ùont Lous les yeux sont fructüères; Jo Les cépages qui ont nne aptitude moyenne enlrecelles des deux catégories précédentes. La plu- part des cépages blancs con;;tiluanl les vins fins appartiennent à cette der- nière catégorie. Dans les vignobles anciens :i..espacemeut réduit, ils étaient taillés à cots, sur trois anques au moins. Avec les espacements nouveaux:

qui sont plus eonsidérables. la taille à loug bois doit leur être appliquée si l'on Yeut obtenir les anciens rendements, mais alors faut-il maintenir la. taille à trois anqnes? Le<: pieds ne seront-ils pas exposés dans ce cas à avoir tantôt trop de charge, tantùt trop peu suivant l'existence ou l'ab- sence d'astes?

M. Ballan taille toutes ses vignes !)!anches à 3 anques avec une aste sur une des anques.

M. Chemin dit qu'il va essayer de planter à distance Tapprochée dans le rang pour pratiquer la taille à cols et obtenir ainsi un rendement plus considérable.

Loi Griffe et Traités de commerce •

.M. le SecL·étaire général communique au Comice les n.ouvelles proposi- tion.s faites par M. Griffe, sénateur, pour rend l'e efficace la loi votée le l4 août i8S5 pour protéger Je;; vins de raisins frais.

l\L\1. Bounet et Expert sont partisans cle la prohibition pure et simple des raisins secs à l'exclusion des demi-mesures.

L'étnde des questions soulevées par le projet de loi de 111. Griffe est renvo-yée à la commissiot1 d'études, ainsi que divers "Vœux, soumis par M. Cazeaux-Cazalet sur les traités de commerce.

Le Secrétaire général annonce à l'Assemblée que '.\I. Ballan (de Sain.te- Crotx-du-Mont) a. inventé une nœUeuS,e don.t le but est de creuser une rigole à section de trapèze au milieu des vides existant entre les règes de vigne.

lin essai public de cette ruelleuse sera annoncé prochainement.

La séance est levée à quatre heures et demie.

Le Secrétaire, E. FOUQUET.

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IV

Du 4 Mai 1890.

Présidence de M. Bo:-1NEFOUX, prèsident.

La séance est ouverte à 9 heures du matin.

Ji[. le Présiàmi présente les excuses de M. Dezeimeris, président d'hon·

neuc et Const:iller général et donne la p<)role, sur l'ordre du jour, à l\l. Cazauvieilh, député de 1a 5• circonscription de la Gironde, président d'honneur du Comice ;

DISCOURS DE ~l. CAZAUVIEILH

MESSTEURS,

Je remercie cordialement mes amis de l'invitation qu'ils ont bien voulu me faire parvenir, je vous remerr.ie tous d'être venus en aussi grand nombre : c'est une occasion, depuis les élections générales, d'échanger nos idées sur la siluation économique de notre pays, et, pour moi particuliè- rement, de puiser de nouvellt!s forces auprès de ce Comice rle Cadillac qui porte si haut le drapeau de la défense de la viticulture française.

Se conformant à la volonté formellement exprimée par le pays dans les élections dernières, la Chambre actuelle s'est abstenue d'agiter les questions de politique pure; mais, dans les bureaux, dans les commissions et dans les divers grou- pes nouvellement organisès pour l'examen approfondi des intérêts agricoles et induslrlels, elle s'est livrée à des travaux préparatoires d'une grande importance et dont la discussion ne peut manquer d'amener prochainement les résultats attendus par L'opinion publique.

Nous nous sommes souvenus que le suffrage universel nous a donné la mission de nous livrer aux affaires, et d'étu- dier avec l'attention que comporte un pareil sujet le régime économique de la France à l'approche de l'échéance des

traités en 1892.

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Notre pays est partagé en deux camps : les libres échan- gistes et les protectionnistes.

Le libre échange et la protection ne sont pas des princi- pes i ce sont dellx doctrines alternativement soutenues ou combattues, sui,·ant qu'il y a avantage à les soutenir ou à les combatlre, et ce serait, à mon a'\'is1 enlrer dans une mau- vaise voie que d'adopter l'une de ces deux thèses à l'exclu- sion de l'autre.

La diversité de nos produits nous impose un éclectisme qui seul peut s'adapter à la généralité de nos produits, et, si les consommateurs réclament avec raison la vie à bon marché, les producteurs a\·ec autant de raison demandent que certaines industries spéciales soient protégées contre la concurrence étrangère.

En ce qui concerne la viticulture, qui est l'une des princi- pales sources de la richesse nationale, nous a ,·ons mené une vigoureuse campagne contre la protection à rebours accordée au produit similaire étranger au grand détriment des produc- teurs de vins naturels qui, sans prétendre à des privilèges, veulent lutter à armes égales sur les marchés du dedans et du dehors.

En portant la question devant le Conseil général de la Gironde nous n'avons eu d'autre but que de démontrer, sans hostilité conti·e personne, combien il est nécessaire et équi- table que l'agriculture jouisse aussi bien que le commerce et l'industrie de toutes les mesures générales qui peuvent contribuer à sa prospérité.

Permettez-moi de vous lire un paragraphe du rapport que j'ai été chargé de faire à ce sujet devant cette assemblée.

«Lors de la signature des traités de r8601 les viticulteurs

»français saluèrent avec enthousiasme la liberté commer- )} ciale qui ouvrait à leurs produits des débouchés nouveaux

» dont ils ont profité jusqu'en i874. C'est là une période de

» prospérité, hélas disparue aujourd'hui.

» Des fléaux naturels sont venus ravager le vignoble fran-

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» çais, les pertes en moins vaine du sol et en revenus dépas-

» sent, on peut le dire, sans crainte d'être démenti, plus de

»dix milliards; les vignes qui ont survécu, frappées de mala-

» dies nouvelles, ont augmenté, par le traitement qu'elles

» nécessitent, les frais généraux des vignerons. De: là des

» ruines totales chez les uns, la gêne, la mii:;ère chez les

» autres.

» Le viliculteur ne s'est pas néanmoins découragé; avec

» une persévérance digne d'éloges, il s'est remis au travail,

»il reconstitue tous les jours son vignoble.

» De nouyeau, il se trouve aux prises aujourd'hui avec

» des difficultés d'un autre ordre; les nalions chez lesquelles

» nous exporlions nos proclui ls sont devenues largement pro-

» ductrices, proportionnellement au déficit de f!Otre produc-

» tion, elles ont pris chez elles notre place, envahi ailleurs

» nolre marché d'exportation, et font les plus grands efforts

» pour accaparer notre marché français.

~ La fabrication des vins artificiels au moyen <les raisins

»secs et antres matières, les opérations de mouillage, de

» dédouble111ent, de fabricalion de mixtures de loute sorte

» qui n'ont de vin que le nom, ont fait naître dans le pays

» de vignoble une nouvelle crise presque aussi intense que

» la première.

» Ces boissons favorisées en effet par leur prix de revient,

» protégées à rebours, prenuent la place, en grande partie,

»de nos produits naturels gui restent invendus, elles sont

» une source de fraudes au détriment du Trésor, un danger

» pour la santé publique et un préjudice pour le p:iys. » l\Iessieurs, en 1888, les importations de vins étrangers ont été de 427 millions de francs, et les exportations de 2-1-2

millions de francs.

D'après les chiffres mis en avant par nos adversaires, la consommation en France a élé en 1888 de 48 à 50 millions d'hectolitres.

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vn Or, la moyenne de la récolle française des trois dernières années est de vingt-cinq millions d'hectolitres. . . . . . . 25 L'importation des vins étrangers est de . . . _ . . I 2

Les fabricants dits de vins de raisins secs accusent un rendement de 3 millions . . . . . . . • . . . . . . . . . . 3

Total : 40 millions. . . . . . . • 40 La consommation dépasse donc de 8 à 10 millions la pro- duction, Pimportation et la fabrication; cette différence, Messieurs, vous ne pourrez la trouver que dans le dédouble- ment des vins importés à raison de 2 fr. par hectolitre de droit de douane, et pesant 15 degrés 9; en effet, il suffit de jeter un hectolitre d'eau sur 2 hectolitres de vin pour ramener les degrés à IO 1/2 et obtenir trois hectolitres de vin.

Ce n'est pas toujours un tiers d'eau, mais souvent la moitié qui est ajoutée à ces vins additionnés d'alcool d'industrie, car, en Europe, partout où les maladies cryptogamiques ont pénétré, il n'existe pas de ,·ins naturels ordinaires atteignant 15 degrés 9. Il suffit pour se rendre un compte exact de œ phénomène de la multiplication des vins de jeter un coup d'œil sur leur entrée à Paris et de les comparer avec la con- sommation dans cette ville ; YOus verrez de suite quelle quantité d1eau de la Seine on fait boire aux Parisiens. Vous la lrouvez suitout dans la fabrication des vins artificiels au moyen des raisins secs et autres matières.

Les fabricants accusent un rendèment de 3 hectolitres de vin par roo kil. de raisins secs; cette affirmation est corro- borée par les opérations de la régie qui décharge des 100 kil.

de raisins par 3 hectolilres de vin. Mais, l\Iessieurs, ce n'est là qu'une théorie qui est absolument démentie par la pratique. Oui, la première cuvée <le roo kil. produit 3 hectolitres, mais d'aulres cuvées sui \'ent immédiatement et sans désem- parer, en ajoutant aux marcs de ces 100 kil. de raisins secs des glucoses et des mélasses. 1Depuis quelque temps le sucre remplace directement les glucoses et les mélasses). Ainsi

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cette production, toujours avec le même marc, est portée de 3 à 6, 9 et jusqu'à 12 hectolitres.

l\Iessieurs, 100 kilog.de raisins secs produisent de 30 à 32 degrés d'alcool; à mon avis, les fabriques dites de vins de raisins secs ne sont autre chose que des fabriques d'alcool; il ne sort de ces usines que de l'eau et de l'alcool qui sert au mouillage et à une production, avec des colorants, de vins rouges et de ·dns blancs.

La principale clientèle des fabricants de vins dits de raisins secs, c'est le marchand de vins en gros et vous ne citerez pas dans nos pays de consommation familiale ou ménagère de ce liquide directement pris à l'usine; ceux là seuls font usage ùe ce liquide qui constituent chez eux-

rnêmes leur boisson par la macéralion de quelques kilos de raisins secs.

Il y a deux ans environ, Yous avez appris tout à coup l'existence d'une production nouvelle et artificielle, le vin d'orge. J'ai vu et dégusté des vins blancs d'orge, ils étaient bons et bien arrangés au goût des buveurs; comparés aux vins naturels, ils pouvaient tout aussi bien que les vins de raisins secs soutenir la concurrence, leur prix de revient était de 7 fr. 50 l'hectolitre.

Or, savez-vous quels ont été les premiers que l'on a vus se plaimlre de cette nouvelle production? C'étaient préci- sément les fabricants dits de vin de raisins secs qui, redeu- tant la ruine de leurs établissements, se sont cette fois rencontrés avec les viticulteurs pour demander un régime spécial pour celle industrie.

Le régime de l'alcool frappe aujourd'hui la fabrication des vins d'orge, il doit en être de même pour la fabrication des

vins de ra-ïsins secs.

Les vins dits de raisins secs ne sont pas des vins, et vous n'admettez pas, pas plus que moi, qu'on traite sur un pied d'égalité une cheminée d'usine fonctionnant quoticliennement avec nos champs de vigne, soumis à toutes les intempéries1

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à tous les aléas; les travailleurs de ]a terre ont droit au res- pect de leurs intérêts.

Si le régime de l'alcool était adopté, il en découlerait des avantages qui ne peuvent échapper aux hommes politiques qui nous gouvernent.

Le droit de douane à l'importation 'des raisins secs pourrait disparaître; l'ouvrier, l'agriculteur pourrait ainsi, s'il le dési- rait, faire sa boisson avec une matière rentrant en franchise de droit, et les difficultés diplomatiques que uous avons à ce sujet a,·ec l'Orient se lrouveraient ainsi aplanies.

Il y a aussi la fabrication des mixtures qui n'ont de vin que le nom Qui ne se souvient de cette saisie de T,500 barri- ques à Paris rapportée dans le journal Le lJ!Ioniteur vùzicole du 22 janvier 1889? Ces vi us étaient un lavage dt! marc de raisins secs addiûonnés d'eau de mer, de tartre, de plâtre, de sel marin et colorés artificiellement avec du maqui.

Telle est, Messieurs, l'explication que j'ai cru devoir vous donner; elle vous fait comprendre le genre de boissons qui viennent d'abord combler le déficit de ces 8 à IO millions dans la consommation et ensuite tenir la place de tous les vins que vous ne vendez pas et qui restent dans vos chais.

La loi Griffe est une loi de salubrité publique, elle protège à la fois le producteur et le consornmaLeur; si son application laisse à désirer, il y a lieu de la modifier, tout en lui conser- vant son caractère, dans uu sens plus profital>le aux producteurs de vins naturels; personne n'admet la vente de la margarine pour du beurre, personne ne peut admettre la vente d'une mixture pour du Yin naturel.

Quant aux traités de commerce, je suis de ceux qui pensent que nous devons en faire, mais sans rien sacrifier de nos intérêts. La situation économique actuelle n'est pas la même que celle de 1860 et de 1876; à cette époque, les vins ont servi de rançon à la protection de certains produits industriels, il ne peut en être de même aujottrd'hui. Les pays chez lesquels nous exportons des vins les soumettent à des

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charges exorbitantes de droits de douane, il doit y avoir de justes compensations.

Si nous ne pouvons obtenir ces résultats, il ne nous restera qu'une chose à faire, ce sera de soustraire des traités de commerce tous les produits alimentaires, y compris les vins.

Messieurs, le 7 janvier 1887 je vous disa1s, «Vignerons, je suis avec vous ». J'ajoute: mon contrat tient toujours et, tant que j'aurai Ja confiance des électeurs de la 5e circons- cription et particulièrement ccUe des Membres du Comice de Cadillac, vous pouvez compter sur mon dévouement absolu à la défense énergique de vos intérêts. (Salve d' applau- dissements.)

Immédiatement après le discours de M. Cazauvieilh, M. Borrnefoux président, au nom du Bureau et de la Commission d'études économiques du Comice, présente à l'Assemblée les vœux suivants.

Chacun d'eux est successivement mis auic voix: après un court exposé des motifs formulé avec une grande netteté p 1r !YI. Bonnefoux.

Mesures pour !'Intérieur :

ro Que le privilège des bouilleurs de cru soit réglemenlé et la fabrication de l'alcool activement surveillée {Adopté sans discussion);

Que le degré alcoolique des vins circulant en France soit fixé à i2° dixième compris au lieu de 15° 9;

A propos de ce vœu, ~l. Déjeans (de Podensac) fait remar- quer que beaucoup de vins blancs du c:anton de Podensac dépassent presque toujours 12 degrés, ce serait une gêne et une injustice pour les viticulteurs de frapper ces vins du droit de l'alcool pour les degrés supplémentaires. Il estime qu'on devrait faire une exception en leur faveur en obligeant toutefois leurs producteurs à fournir un certificat d'origine.

M. le Dr Busquet fait observer que dans le canton de

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Cadillac les vins blancs et quelquefois aussi les vins rouges dépassent 12 degrés.

M. Barreyre est frappé des inconvénients que la mesure projetée créera pour les propriétaires qui produisent toujours comme ceux. de Barsac des vins de r3 à. 15 degrés. li estime qu'on devrait rechercher le moyen de les exempter du droit de l'alcool ou tout au moins prendre telle mesure qui con- viendra pour que ces propriétaires ne soient pas accusés de fraude.

M. Massieu dit que les vins de qualité supérieure dépas- sant 12 degrés peuvent supporler un droit supplémentaire, qui ne sera en somme que de I fr. 56 par hectolitre et par degré, parce qu'ils se vendent toujours à un prix très élevé.

M. Cazauvieilh indique le danger des exceptions dans une loi qui aura pour effet de combattre la fraude, il admet cependant qu'il y a quelque chose à faire pour protéger la bonne foi des prorlucteurs de vins dépassant 12 degrés.

Le vœu est adopté avec les réserves formulées par M.

Déjeans.

30 Que la fabrication des vins de raisins secs et autres matières servant à faire des vins artificiels soit soumise au régime de l'alcool au volume et au degré (Adopté sans dis- cussion);

4° Qu'aucune faveur ne soit faite aux produits étrangers sur nos voies de transport (Adopté sans discussion).

Notre honorable collègue le docteur Busquet ne veut pas laisser terminer la série des vœux pou1· l'intérieur sans deman- der l'adoption d'un vœu pour l'abolition des octrois en France. La réalisation de ce vœu serait un bienfait pour l'agriculture, parce que 1es droits d'octroi frappent exclusi- vement les produits agricoles et surtout les vins.

M. Cazauvieilh fait remarquer que le vœu présenté ainsi d'une façon absolue n'aurait pas de chance d'aboutir parce que cette question complexe n'intéresse pas seulement l'État

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mais aussi les villes, qui tirent leurs principaux revenus des taxes d'octroi. Il lui paraît préférable que le Comice de Cadillac vote un vœu tendant à mettre à l'étude la question de la suppression des octrois.

Le vœu ainsi rédigé est mis aux voix et adopté à l'unani- mité.

Mesures pour !'Extérieur :

Que les traités de commerce existants ne soient pas renouvelés (Adopté sans discussion);

Qu'en tous cas, il ne soit pas fait de traité de commerce avant la constitution <les Chambres départementales d'agri- culture électives qui devront être consultées (Adopté sans discussion};

Que le tarif général des douanes soit remanié et complété, de manière à éviter les protections à rebours (Adopté sans discussion);

3° Que les vins étrangers naturels soient seuls admis en France (Adopté sans discussion);

4° Qu'enfin si, après l'élaboration des nouveaux tarifs douaniers, les nécessités du commerce international devaient amener des concessions sur des produits agricoles, il serait à désirer qu'elles eussent lieu sur des produits secondaires et non sur ceux qui, comme les vins, constituent un des élé- ments principaux de la fortune nationale, et au sujet des- quels les producteurs ont eu tant à souffrir depuis une dizaine d'années, tanl par suite des nombreux fléaux qui ont frappé la viticulture qu'à cause de l'existence des traités de commerce (Adopté sans discussion).

La séance est levée à 11 heures.

Le Secrétaire, E. FOUQUET.

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Du ter juin 1890.

Etaient au lrnreau : 11..\L Cazeaux-Cazalet secrétaire général, Fou- q uel (Edmondj secrétaire.

La séance est ouverte à 2 h. l/2.

M. le Secrétaire f1énl'ral présente les excuses de 111. Bonnefoux empêché.

Il communique à l'Assemblée un questionnaire envoyé par la Société des agriculteurs de France, au sujet des vig11es amédcaines. A.près un échange d'observations enlre le bureau et quelques memb1·es, le Comice est d'avis qu'il ne peut répondre en quelques insta1lls aux questions posées et décide qu'il procèdera lui-même à une enquête sur Les vignes améri- caines au moîen d'une Commission spéciale qui visitera les vignobles.

Sur la proposition du Secrétaire général, le Comice décide encore que deux autres Commis!<ioos seront constituées pour faire dans les vigno- bles des enquêtes sur le greffage et sur les tailles en vert el la cullure en général.

Le Bureau est chargé par l'Assemblée de constituer ces Commissions pou1· qu"elles puisl'ent fonctionner en temps utile.

M. le Secrélafre généml a11oonce que le Conseil d'adminislration a décidé que la prochaine fêle du Comice aura lieu à. Gadillac un dimanche de seplembre.

Le Conseil a décidé, eu outre, qu'a l'avenir dans Lous les concours du Comice les premiers prix ne pourront plus concourir que pour la prime d'honneur.

Le Castets.

ill. le Sect•étafre général dit qu'à plusieuL·s reprises la question de mau- vaise tenue de la végétation du Castets a été soulevée. auprès du bureau du Comice. Cette question est généralement formulée ainsi: « J'ai ici des pieds de Castets greffés sur Ri paria depui.s cinq ans; ils sont super- bes; mais un accident bizarre se produit depuis deux ans. Des pieds qui étaient magnifiques ne poussent pas, ou à peine, et meurent complète- ment. La greffe coupée en travers était en général e11 parfait état». l\J. le Secrétaire général demande aux membres présents de vouloir bien signaler les fail« qu'ils connaissent à ce sujet.

M. Ballan. étant propriétaire dans la. palus de Sainte-Croix-du-1\Jont a remarqué que le Castets a\·ait particulièrement souffert cette année-ci parce qu'il avait été submergé par les eaux de la Garonne en mai, au mo- ment où ses pousses éltlienl encoré 13lus faibles et plus tendres que celles des autres cépages qui pousseul généralement a vaut lui; ces pousse~ out

Bc1,LETil\ 1890. 2

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...

XIV

été grinées. ~lafa c'est la conséquence d'un fait qui conslilue une qualité pour le Castet$ : le débourrage tardif.

M. Descos a remarqué que dans la propriété qu'il cullive le Castets est très susceptible à ranlhracnose.

M. illassieu fait observer que les Castets directs ont une végétation

·régulière et que les cas de rabougrissement ne se tTouvent que sur les pieds greffés sur plants américains .

M. Mathellot a vu chez lui des pieds de Sémilliou rabougris à la

3me année et qui depuis sont redevenus fort beaux.

M. Expe1·t dit que cela tient peut-être à ce que le Ripada a été planté trop profondément.

M. le D• Busquet demande quelle est la taille qui convient le plus au Castets.

M. Gaussens dit que la taille longue permet d'obtenir sur ce cépage plus de fruit qu'a,•ec la taille courte. Il ajoute que les pieds rabougris se rétablissent avec les grandes chaleurs.

M. Massieu est aussi partisan de la taille longue pour le Castets.

M. Ballan dit qu'avec la taille longue le Castets loi a donné beaucoup de fruit, tandi;; qu'a\ec la. taille courte il n·a eu que peu de produits.

M. Marchès croit que c'est la taille trop longue qui est la cause princi- pale du rabougrissement.

Le Comice charge la Commission d'adaptation et celle du greffage de faire une enquête sur la tenue du Castets.

La gI"effe d'été.

M. le Secretaire général donne lectuTe de la fin du rapport général sur les greffages de 1889 {Voir page 46).

M. Ctissey, de Rions, dit que les greffes faites à œil dormant avec bois nouveaux (greffe de Cadillac) pendant l"élé de 1889 qui ont élé arrosées ont mieux réussi que celles qui ont élé faites sans arrosage.

Ce fait est confirmé par cle nombreux viticulleurs présents à la séance.

Les labours dans les vignes.

M. le Secrélafre généml ex1>osè qu'il existe aujourd"hui des divergences assez profondes entre les viticulteurs au sujet de la profondeur des labour:; à ùooner au sol dans la culture de la vigne.

Sans s'occuper de la doctrine qui veut la. suppression des labours, il faut examiner les points suivants:

Faut-il faire les laboUl·s toujours à. la même profondeur?

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Faut-il au contraire faire les labours d'été moins profonds que ceux de l'lüver eL du printemps?

Quelle<; sont les profondeurs maxima et minima?

ilf. Massieu dit que dans ltls terrains se tassant sous la pluie, qul par

suite se de<>sèchent fortement, les labours doivent être plus profonds que dans les autres.

"1. Gaussens exprime l'avis que dans tous les terrains, si on ne donne

que deux labours, ils doivent être faits profonds; si, ajoute-Hl, on en donne quatre, les deux intermédiaires peuvent être donnés légèrement.

Plusieurs membres expriment l'avis que les labours légers laissent former dans le guéret des racines qui sont détruites par le quatrième labour.

M. le Secn!laire .rJémfral conteste l'importance de ce fait; le temps qi1i

s'écoule entre le premier labour de déchaussement et le quatrième, qui est fait à la. même profondeur, est trop court pour que ces forma.Lions puissent devenir importantes.

lt1. Ml!layer dit qu'on doit faire tous les labours à la même profondeur.

li est opposé aux binages léger'> qui laissent la terre sur place. li dit, enfin, que les labours ne doivent i>it> être donnés trop tôt au printemps, ni lorsque la tel'l'e est mouillée dans les sols qui ss tassent sous la pluie, la \'igne risquant de souffrir beaucoup de ces façons inopportunes.

M. Gaussens dlt que le but à aLteindre est d'entretenir le$ terres meubles pendant tout l'été.

M. Expert fait chez lui des labours toujours à la même profondeur et souvent répétés. Il ajoute qu'on n'est généralement pas fué sur les profondeurs maxima et minima à donnet· aux labours.

M. le Dr Busquet exprime l'avis que le premier labour doit seul être assez profond et que les autres peuvent être léget·s mais aussi nombreux qua possible.

Ces questions, sur lesquelles les opinions sont très divergentes, sont finalement renvoyées, pour éLude après enquête, à La Commission de culture.

Le degré des vins circulant en France.

Sur la proposition du Secrélaire général, le vœu que le Comice a émis dans les termes suivants : « Que le degt•é alcoolique des vins circulant en France soit fixé à 12 degrés, dixibne compris au lieu de 150 9 " est complété par le paragraphe, ci-ap1·ès : •1 Mais que les vins appartenant à des régions où le deg1·é alcooliq1te de.s vins dffpasse généralement 12, soient aclmis à cit'cule1· comme vins, quel que soit lem· degré, pourvu

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qu'ils soient accom11agnés d'un cei·lifical d'o,.iginc do11t la fonne el la teneur seront telles qu'aucune fraude ne soit possible » •

Les acquits à caution.

Sur la proposition du Secrétaire général et après avoir entendu un exposé des motifs dont les principaux: arguments sont reproduits page 66, le Comice, tout en maintenant les vœux qu'il a exprimés dans sa dernière séance, émet encore Je vœu que les mesures suivantes soient édictées en ce qui concerne la délivrance des acquits à caution:

io Ea;igei· que les délivrances d'acquits à caution tl 'aient lieu que sui·

demandes faites pal' écl'il et sur signature légalisée par le mafre de la commune du demandeur;

20 Ouvrii· dans chaque mail'ie uu regisfre dont f,e public 71om-rait demande1· communication et sur lequel seraient transcrites les dema11des.

La séance est levée à 5 heures.

Le Secl'élafre, E. FouQUEl'.

Du 6 juillet 1890.

Présidence de ,\l. DEZEtuERIS, président d'honneur.

La séance est ouverte à 4 heures.

M. le Secrétaire généT'al présente les excuses de .M. Bonnefoux empêché.

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.

M. le Sec1·etafre gënéi·al donne lecture d'un article de M. Gœthe relatif à. la greffe herbacée pratiquée avec greffons de rameaux détachés. Cet article contient les rèiles complètes de l'exécution de cette greffe.

11 communique les résultats obtenus par }!. Rivière, professeul' d'agri- culture de l'Oise, dans les études su1· lïnciswn anuulaire.

Rognage et pinçage de la vigne.

111. le Secrélafre gl!néral demande quel est le moment le plu,; conve- nable pour commencer le rognage sans craindre une trop grande abon- dance de repousses des yeux aoxiliaires. L'année dernière, les recherches du Comice avaient abouti à cette formule : que le rognage doiL toujours être exécuté avant L'aoùteme1ll des sarments et à celle donnée que les

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J. repousses se forment et vivent aux dépens des ceps pendant plusieurs semaines.

Jf. Pinsan se Lrouve très bien du pinçage qu'il pratique vers le i5 juin et qu'il répète vers le 15 j11illet; par ces opérations il obtient un plus grand développement des feuilles déjà formées, qui, selon lui, préservent même les grappes des alleiutes du mildiou et ~urtout de celle~ dL1 black-rot. Jl ajoute qu'il rogne ~nsuile les repousses pour se débanasser des tlages trop longues.

Jl. Chemin n'est pas partisan du rognage parce que, selon lui, cette opération fait toujours échauder les bois el par suite les raisins. Il ne la.

comprend que pour économiser le travail d'attacbage des grandes flages.

,lJ. Ballan dit que la Commission de visite a constaté chez lui l'Jnverse de ce que vient de dire M. Chemin, c'est-à-dire que la vigne rognée n'avait pas de bois échaudés, tandis que celle qui ne l'était pas avait les extré- mités très échaudées, parce que la végétation étant très forte, on les avait coudées en paquet, sur le troisième fil de fer.

III. le SeCl'etafre géneral dit qu'il résulte de l'enquête à laquelle s'est livrée la Commission du Comice, quïl est essentiel d'éviter de L'Ogner sur les parties aoûtées.

ltf. Déjeans dit que son beau-père rogne la vigne au mois de mai et plus tard il rogne les repousses, il n'a jamais eu ni bois ni raisins échau- dés, et sa ·vigne parait ne poiot souffrir de ces opérations.

M. De:;efrneris, sans préjuge1· la question du rognage qu'il ne pratique pas encore, dit qu'il a été frappé depuis plusieurs années de la belle

tenue d'une vigne régulierement roguée, â. Beauliran.

M. Chemin est snnout hostile au rognage, parce qu'il est tr~ difficile, selon lui, ùe déterminer le moment opportun pour le pratiquer sans incon- vénient.

M. Pinsa1i dit que si on fait l'émondage vers le i5 juillet, on n'a à crain- dre aucun inconvénient.

M. Ca:;eau:r-Cazalet a remarqué que le pinçage et le rognage forcent le JéveloplJemenl des bourgeOLlS de la base des sarments.

M. Grossei·ol estime que chacun doit faire des expériences dans son terrain; il cite à l'appui de ce fait l'opération ùe l'effeuillage qu'on pra- tique à vec avantage dans le canton de Podensac, tandis que chez nous, elle a souvent donné de mauvais résultats.

M. le Secrétafre genéi·at dit que l'effeuillage ne doit être pratiqué que lorsque les queues des feuilles sont aoûtées et que les raisins sont mw·s.

Le moment pour faire cette opé1:ation varie dooc selon les terrains, les cépages, les expositions, etc., mais il est facile à. déterminer. D'après les recherches que la Commiss~on avait confiées à 11. Denizet et à M. le

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Secrétaire général, l'effeuillage est toujours avantageux lorsqu'il est fait à propos. Il eo est de même pour le pioçage et le rognage.

M. Chemin reconnait que L'effeuillage n'e~t avantageux que s'il est pra- tiqué une quinzalne au plus avant les vendanges.

Dépérissement des vignes greffées .

M. Ca:.eaux-Cazalel, reprenant la question du rabougrissement de quel- ques vignes greffées, dit qu'il a vu des greffes de Sémillion et de Pardotte, rabougries comme les Castets cités à la dernière séance. Le rabougrisse- ment dont il est qaesliou ici se produit au printemps et cesse complète·

ment à parti1' du mois ùejuiUet; les pieds qui l'ont éprouvé deviennent eusuite aussi beaux en végétation que les pied5 sains; il ne faut donc pas attdbuer cet accident à une mauvaise adaptation, ni à la greffe, ni aux blessures de taille, caT sous lïnfluence d'une cause permanente, les pieds rabougris resteraient toujours raùougris.

]f. Ca:uaux-Caza.lel ajoute qui! a vu dans les pépinières de Riparia des pieds qui, rabougris au printemps, devenaient très beaux l'été; ils ont cerLainernent fourni des boutures qui ont été grelfées. Les nouveaux pieds ainsi conslitués doivent se rabougt•ir de la mème manière que les pieds mères. 1-l'y a-t-il pas là uue question d'hérédité?

M. Dejeans {de Podensac) remarqua chez lui il y a deux ans des pieds de vigne française directe qui se rabougrissaient au printemps; il attribua ces rabougl'issements à une fo1·me de l'anthracno~e, et, en employant de la bouillie bordelaise en abondance, ces pieds ne se soul plus rabougris.

M. Souan a saupoudré la terre qui enviroone les pieds rabougris avec des cristaux de sulfate de fer à l'aisou de t kilog. par pied; les rabougris- sements ont cessé et la récolte a tenu.

Traitement de l'anthracnose.

M. Chemin a -0btenu de boas résultats dans le traitement ds l'anthrac- nose par la chaux vive délilée employée à raide du soufflet.

M. Pinsan a aussi obtenu chez lui des ré~ulVHs excelleot.s a\'ec la chaux vive employée à plusieurs repl'ises, rnélangée à 1/2 ou i/3 de s0ufre.

M. Déjeans (de Podensac), d'une manière générale, a combattu effica- cement cette maladie avec deux badigeonnages en février et mars et le

traitem~nt des pousses à la bouillie bordelaise.

M. Ballan (de Sainte-Croix-du-Mont) a réussi à combattre l'anthrac- nose avec des souf1 ages abondants à. la chau"X vive.

M. Biscardy a sauvé des .Pelits-Bouscbets de raotbracnose, en les cou- vrant plusieurs fois de chaux hydraulique.

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De la chlorose.

M. De;;eimeris donne lecture d'une communication sur la jaunisse (voit' plus Join le texte de cette communication).

M. le Secrélaii'e général rappelle que les expériences faites en i888 sous le patronage du Comice pour rechercher le traitement de la chlo- rose ont abouli à montret· l'efficacité des solutions de sulfate de fer à iO 0/0 employées en août au pied de la vigne. Des expériences nouvelles faites en i889 ont confirmé celles de 1888 et ont démontré, de plus, que l'emploi préventif des solutions à 1.0 0/0 sur des jeunes greffes les a préservées complètement de La chlorose.

Du black-rot.

M. Déjeans (de Podensac) dit qu'en outre des traitements préventifs à la bouillie bordelaise, il fait ramasser avec soin, dans ses vignobles, toutes les feuilles de vigne portant des taches de black-rot ou des brû- lures ayant à peu près le même aspect.

1'f. le Secrétaire gé1ll!ral rappelle que d'après les expériences de M. de l'Ecluse, les traitements même préventifs et à haute dose n'auront d'effi- cacité complète contre le black-rot qu'à la condition de couvrir abon- damment toutes les parLies vertes, raisins, sarments et feuilles.

La séance est levée à 6 hew·es 1{2.

Le Seci·étaire, E. FouQUEl'.

Du 10 août 1890.

Présidence de l\1. CRE.1\llN, vice-p1·ésident.

Rectification au procès-verbal de la séance du 6 juillet.

M. Bisca1·dy fait remarquer qu'il a traité l'anthracnose avec de la chaux hydraulique au lieu de la chaux vive comme L'indiquait le compte- rendu.

Sous réset·ve de celte rectification le procès-verbal est adopté.

M. le Secr'étafre gtnéral rappelle que '..\l. :\1i11ardet a mis en garde la viticulture françai~e contre une uouvelle maladie de la vigne dite maladie de Californie. IL fournit des renseignements sm· cette maladie et donne lecture d'une lettre de l\l . .Millardet dont ''oici le texte :

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Bordeaux, le 6 août 1890.

:\fonsieur le Secrétail'e,

Je pars demain pour Royan, il me sera par conséque11t impossible d'assister à la réunion du iO août.

Un mot sur la maladie de Californie.

Cette maladie n·~xiste pas actuellement en France; on peut presque l 'affirme1·.

Si j'en ai parlé c'est uniquement pour attit·er sur ce point noir l'atten- tion des pouvoi1·s publics, de manière à provoquer des mesures de douane qui nous préservent de son importation.

Un vœu du Comice, dans ce sens, me semblerait tout à fait oppor- tun.

Veuillez, Monsieur, agréer l'expression de mes sentiments distin- gués.

MILLABDET.

A la suite de cette lecture, Jf. le Secrélail'e gtm!ral dit que le Bureau avait l'intention de tlemauder au Comice ùe formuler un Yœu tendant à prohi!Jer l'entrée en France des arbustes, des terre~ ou tout autres matière-; pouvant introduire dans notre pays des mnlaùies existant sur la

~vigne en àmérique. li p1·opose de joindre à ce vœu l'approbation des

mesu1·es11résentées <'t la Chambre ries députés par M. Cazaavieilb pour faciliter la circulation des plants de vigne en Fl'aoce, ces mesures 11e pouvant pas nuire au vignoble français qui est partout conta- miné.

Les deux vœux ainsi e'.{posés so1ll émis par le Comice qui charge son Bureau de les transmettre au.ir pouvoirs publics.

Rognage des vignes.

M. Cazeaux-Ca~alet dit qne les rognages effectués à Lou11iac du 14 au 21 juillet n'ont pas échaudé les bois, puisque de nou'lelle' repousses se sont déjà formées a.Ll bourgeon le plus rapproché de La coupe, et qu'ils ont au contraire favorisé le grossissement du verjus.

M. De.jeans croiL qu'il sera boa de tenh· compte de la précocité des cépages pour oµérer le rognage; mais dans tous les cas, dit-il, il ne faut jamais attendre l'aolitemeot des bois.

M. Chemin a rogné cette année la moitié seulement de ses vignes, du 20 au 30 juillet. Les bois ne sont pas échaudés et les verjus semblent plus gros que dans la partie de sa vigne non rognée; il ajoute que ses préventions contre le rognage disparaissent peLl à peu.

11!. V19no1i se réserve de faire constater que ses vigues qui ne sont

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