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Bulletin du Comice viticole et agricole du canton de Cadillac. Novembre-Décembre 1887. · BabordNum

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Nov.-DÉC. 1887

BULLETIN

DU

COMICE VITICOLE ET AGRICOLE

DU CA1VTO:V DE CADILLAC

(Extra d~ Journa.Z ..iu Gom.:ce J

- - - -

·- -

-

- --

Les Sooiètés qui. voudront faire échange de publications avec le Co:mic& de Cadillac sont priées d'adresser les leurs à M. G. Cazeaux-

!

Cazalet, secrétaire généra~, à Cadillac.

BORDEAUX

IMPRIMERIE v~e C.A.DO·~ET t 7 - Rua ~.!o:-:Tàl.t:JA:-< - 17

1883

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(2)
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4e

ANNÉE,

Ile

VOL.

No 6 l'\ov

.-DECEMBRE 1887.

BULLETIN

DU comcE VITICOLE ET AGRICOLE DU CANTON DE CADILLAC

(GIROND&)

Les comm1mira fions doi11e11t élre adressées :

à M. G. CAZEAUX-CAZAL.ET, secrétaire général du Comice, à Cadillac

ASSEMBLÉES GÉNÉRALES MENSUELLES

du 6 novembre 1887.

Présidence de ~f. BoM'JtFoux, président.

La séance est ouverte à 3 heures.

Le procès-verbal de la dernière séance esl mis aux voix et adopté.

L'ordre du jour appelle la suite de la discussiou de~ règles à suivre pou1· faire les greffes d'été.

Après uo échange d·observations entre 1\Ul. Bonnefoux, Delbi-uck, Gl'osserol, B1t..(7uel, Gausi<en.~. Balla11 de Sainte-Croi.x-du-.llont, Dupey- ron, Aclrie11 Ca::eau.z: e{ d'aull'es 111em61·es, l'examen de la lirochure lnslrucliM }>l'atiq1Le sur la greffe d'été, rédigée par M. Cazeaux-Cazalet sP,crétaire-géoéJ'al, est termillé et le nouveau texte est définitivement adopté.

Rapport de la Commission d'étude des greffages.

Au nom de cette Commission ~1. A.di·ien Cazeaux donne lecture de son rapport (Voir plus loin).

JJ. le Préside11l dil que, ce rapport traitant de questions de greffage nouvelle;; el fort importantes, il serait utile d'en renvo~er la discussion à la vrochau1e séance. Chacun alor;; ayant pu lire ce rapport do.us le Journal du Comice, sera plus en mesure de le discuter. - Aùopté.

BULL. no 61 VOL. II. 1

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- 220 -

Questions diverses.

M. le Pl'ésident dit qu·en fü:ant la. cbrouique viuicole hPbdomadaire des divers journaux de Bortleaux et ùe la région, il a. 1·emnrqué qu'il est rarement fa.il mentiou ile" "ente;; de vin• du canton de Cadillac. Cela tient à ce que le5 p1·opri~taires qui vendent. comme les negociants et courtiers qui achéte11t, s'ab"tiennent le plus "0UV"ent cle donner connai<>- sanrc des affaire-< traitées à ce• journaux qui. il en a l'assurance, s'em- presseraient d'en faire mention Celte sitnatio11. dit-H, est préjudiciable au:x intérAt<; du ra.uton : le;;; négociants ne "avent pa.<> qu'il existe du vin élans une région qui n·en '\'end jamais ou qui, du moins, ue le ùit pas iles cours sont par suite peu connus et mal étal.ilis.

JI engage donc vivement les propriétaire-< qui vendent leur récolte à fuire connaitre celle veule el le prix vendu à. un membre du bureau du Comice ou au secr~taire cle la mairie de CaJillac qui se chargera d'en donner communication aux journaux du département .

.\1. le Président. d'accord a>el' le uure..u du Comice, engage aussi les propriétaire,.; à exposer lelll·~ vinc, de la récolte 1881 rouges ou blancs à l'exposition des >ins de la Gironde organisée à Bordeaux pour le 25 no- vembre prochain par la SociéLé d'Agricultm·e.

Cette exi1ositiou, tlit-il, '\"a être inaugurée cette auuée pour réagir contre l'opiuion, !Jeaucoup trop répandue à l'ctra11ger et mème e11 f1·11.nce, que le "ignolJle ;;irontlin n existe plus el que notre dépat·Lemenl ne produit plu.:; de vin. 11 nous est facile ~e prouver que uo11.; eu récoltons encore et d'excellent eu pt•enanl en grand nombre part à cet~e exposition.

M. Delbruck, membre de la Commissio11 d'organisation de !'Exposition de.:: vin<= d~ la Société d',\.gl'iculture. ne sau1·an trop. comme M. le Prési- dent, eng<t~"l!r le:; propriétaires à prend1·e pitrt à cetr.e exposition qui ne sera pas un coswom·,; mai;; nu moyen de faire counaitre nos produits.

111. Adrien Ca :e.au.c do une counai,;s;lllce des instructions pratiques donuée,; pa.1' la Société d'.\gl'iculLure de la Girou1le pour prendl'e part à.

l'Expositiou des vins <le l881.

Chaque propriétaire. ùiL en terminant )l. Adrien Ca~ea11:r, vé1·itable- me11t soucie1u: de se' iutôr.ît;:, tiendra à ho1111e11r de figurer sur ce cata- logue. '\"i;rital.Jle lÏ\Te d'or de la viticulture giroudine.

JI. Delb1·11cf: \'ient donner connaissance à l'A.;serul.ilée du remarquable ùi>COlll'°' prO!lOtlCé. le 20 or·tobre del'llie1•, au r-ougrès viticole de :\làcon, par ~t. Gaston Bazille, séuateur de !'Hérault. 11 est d'autant plu11 heureux de faire cette commuuication que ces éloquente,; et rér.oufortantes paroles sur la situation viticole en 1881 nous vieunen~ d'un ùe nos viticulteurs les plus éminents et sont ainsi pour nous le plus précieux des encourage- ments.

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- 22r -

L'exiguité de nos colonnes ne nous permet pas, à 1Lotre grand regret, de reproduire le discours de Gaston Bazille et nous devons nous borner à en donner uoe rapide analyse:

M. Gaston Bazille constate que la submersion a donné d'excellents résultats quand elle a pu se faire avec fies eaux limoneuses et que les

\'ignes submer~ées sont jeunes: cependant. après 12 ou 14 ans de sub- mersion, ces v~1 es ont été fort a1faiulies de cet excès d1rnmidilé.

La défense des \'Ignobles par le ,;ulfarc de carbone et les suifa-carbo- nates a donné aussi de btms résultall!: mais le sulfure de carbone ne

réus~it, de l'aveu m~me de ~es parfr•ans. <pie dans les terrains meubles profond.::, homogl>ues et échoue presque toujours ùans les terres fortes argileuses, dans les sols caillouteux. Xéaomoius, on iloit essayer les sulfures partout où il y a d1>.s vignes françaises à dt!fendre, quand les produits peuvent payeL" la dépense.

Partout ailleurs il faut recourir aux: cépagei; américains; c'est, pour les cinq sixièmes ùe nos •iguobles, le seul ou tout au moins le meilleur moyeu pratique de reconstitution.

Ce~ cépages américains ne doivent être plantés que dans des sols bien foncés, bien ameubli<:, aYec la ferme intention de les cultiver soigneu- sement el de les bien fumer.

C'est ce moyen qui a donné dans l"Hérault de magnifiques résultats.

Dan;; ce départemiont les vignes nouvelles conVTent d'immenses terrains : 80 ou 100,000 hectare~.

Les nombreux Yi-<itet11'>" de ces >ignobles ont été émerveillés de l'étendue de' nouvelles plaulatiDns, de l'abondanl.'e et cle la beauté des raisins.

La venclange a été houne eL le,; rét.olles de 2,000, 3,000 et 4,000 hecto- litre" ne "O•ll pa<: rares dans l'lléraull. Les petits vignerons ont piaulé comme les graud~ propriétaire« et tout le monde est content.

)lai(: les affaires n'ont ptu: éLé trè<: acti,·es et nous avons pL"esque l'em.

barras de l'alionclance. car les vin" ét1·angers, vinés en partie jusqu'à lS degré>". entrant presque san;; droits, viennent faire à nos produits une concurrence désa,;treuse ainsi que les vins de raisins secs.

La législation qui ra,·ori~e ce" produits pouvait se comprendre avec la pénurie de nos récoltes; mais aujourcl'uui que le vin reparait et qu'il deviendra plus abondant 1l'ann~e en année. il faut se préoccuper d'une situation qui pèse lourdement sur le viticulteur.

Yoici la pérorai~on du clist·onrs de

:\I.

r.aston Bazille. :

Je snis heureux, bien heureux, de pouvoir dire avec une entière con\'ic- tion : Oui. les mauvais jour5 sont pa~sés; avec du travail, de la persévé- rance, Je \·ignohle franc;ais revivra tout enlier.

Le pllylloxéra a mis 20 aus ponr le détruire; grâce aux cépages résis·

lant5, il n"en faudra peut-être pas 10 pour le reconstituer. Croyez à mes

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- 2 2 2 -

paroles; ce ,.in de France qui pétille dans les verres. qui donne la santé, met la joie au cœur, voue; le venez bientôt couler à flot.,, et vous aurez vile oublié, vignerons qui m'écouLez, le'> angoisses et le;; tristesses de ces dernières années.

Ce discours e~t accueilli par le~ applaudi-;sements répétés de l'Assemblée.

Jf. le Pdsident remercie ~l. Delbruck d'avoir Ilien voulu donnet• con- naissance du IJl\au discours de ~1. Gaston Baûlle à Mâcon. Le Comice de CadiUac et les viticulteurs de ce canton, en applauoiissant au:x succès obtenus par les viticulteurs du ~lidi, puhero11t dans ces succès même un nouvel encouragement da.us la ''Oie de la recoostiLutioo pat· les cépages américains.

M. Jlélaye1· ,·outlrait que le Comice Ile Cadillac s·occupàl quelquefois de questions purement agricoles. Cet·tainement tee; qnestions viticoles traitées ici sont des plu' intéressante", mais nous ne devons pas perdre de vue que nous cultivons en même temps que la \•igne, les céréales, les fruit,;, les primeurs ... , etc. fi c1•oit rlonc qu'il serait utile de mettre quel- quefois ces questions à l'ordre du jour.

M. le J>réside11l réponil qu'en e!fet le Comice de Cadillac est agricole en même temps que viticole et déjà. 11ou;; avons Pu occasion de nous occu- per de semence:;, t\'engrai;; pOUL' les prairies, les céréales, etc ... Ce sont les memhres ilu Comice qui doi..-enl apporter ici leurs ob,ervations, leurs études, le fruit de leur expérience sur les qaestions agricoles proprement dites. Il rappelle que chacun a le droiL de raire inscrire à l'ordre du jour la communication qu'il voudra faire ou la question qu'il désirera traiter.

La séance e~t le,•ée à quati·e heures el demie.

Le secrétaire, A. CAzEAUX

Séance du 4 décembre 1887.

Présidence de ~J. DEZlilllEIUS, président d'houneur.

La séance est ouverte à. deux heures et demie.

Le p1·oces-ve1'bal de la précédente séance est adopté.

Le Sec1·étaire donne l~cture d'une lettre de M. '.\londiet, membre du Comice, invitant celle Société à prier la Commia-;iou de greffage de se transpo1·ter à Portets et à Virelade afin de constater les exœllents résul- tats donnés par la. greffe par appi·oche chez ~m. Martial et Clovis Lalanne.

M. Ca7>eau:i:-Cazalet dit qu'il est indispensable de ;;'entourer de tous

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- 2.23 -

les renseignements qu'il est possible d'obtenir et approuve la demande de

~[· :\Iondiet.

L'assembl~e charge :'.\!. le Secrétaire général de convoquer la Commis- sion de greffage dan' ce lmt .

.li. Ca:eaux-Ca;;alet, ~eC'rélaire général. présente uu spécimen de greffe herbacée foite. au mois de juillet, eu feule ordiuaire. c'est-à-dire en déca- pitant le porte-greffe et en employa.nt un greffon détaché. qnoique hel'bacé, sut· des rejets de Riparia, par )1. llallègue. de Pézilla·la-Riviè11e (Pyrén.- Orient.). La soudure e~ t parfaite. )1. )!allègue blltle ces greffes à la fin d'octobre pour lem· faire pa"ser l'hiver.

L'ordre du jour apvelle la discussion des rapports de la Com- mission des greffages de Sainte-Croix-du-Mont.

M. Ca:.eau:;.-Ca:;alet constate que parmi les obse1-vations omises daus le rapport, il en est une capitale : En jetant les ~eux sur le tableau de'>

expériences de M. Ballan, on est frappé de 11ofériorité considérable de réu«sites des greffes Iaites. va1· nïmporle quel syc;tèma, ju~qo'au mois de jllin. 9u est tenté tout de ;;uite d'allriliuer ce résultat à la tempétalure des mois d·a"ril et mai 1D'après des notes précises, le Lemps fut froid pendant presque tout le moi"' d·anil ; :\la fin de re mois et le lWldi 2 mai il y eut des orage~ violents accompagnés de fortes pluies; enfin le mois de mai fut pluvieux, ~ans enès, maii' assez ponr que les rhaleurs sérieuses el continues n'arrivassent 411e le G juiul. On ne peul cependant, ne pas être frappe de la réussite relaliveme1 t bonne du i!i mai. J'estime que cette réussite donne la clé r1e toutes les explications. Les procô;;.;erùaux des expériences de !Il. Ballan .:onteaaieat celte menLion. oubliée dans le tableau, que les greffages antél'ieut"\ au 15 mai étaient pilés et que le dépilement (ou ameuulissemeuL de la crolite tles buttes) a été fait le 31 maL Quels étaient les grelfage<: qui ont le plus souffert à l'arrivée des fortes chaleurs, c'est-à-dire le 6 juin '!

L'habitude des greffages nous permet de dire que c'étaient ceux dont la.

butte aYail été le plus pilée et ceux qui étaient Iails récemment. Or les buttes du ter mai étaient bien plus pilées que celles du l8 avril, et celle,,.-ci plus que celles du 2 avril, parce qu·eues étaient plus fraichement fuites au moment des grandes pluies or~euses de fin avril et du 2 mai. Aussi voit-on une diminution constante des réussites depuis le 2 avTil jasgo'au 1v mai.

Les greffages du i5 mai n'ont pas eu à supporter de fortes pluies et leurs buttes n'ont pas été autant J>ilées; d'ailleurs pour faire les bottes. on a dépilé la terre qui a,·ait été pilée le 2 mai. La terre étant meuble. ils n'ont pas été saisis par les fortes chaleurs de juin comme les autres dont les buttes n'ont été dépilées que le 31 mai, c'est-à-dire 5 jours ayant les

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- 224 -

fortes chaleurs, ce qui les plaçail, à l'égard de ces chaleUl·s, exactement dans la situation des grell~es faits le 31 mai.

Les greftes lnlérales !'Uivent le;; mêmes fluctuations que les greffa~ en décapitation, avec moio.;; de réussite que celles-ci. jusqu au 31 mai. A 1:e moment. «ans doute à cause de l'abri formé par le' feuilles de porte-

greffe. la greffe latérale est moins éprouvée par les chaleuL'S.

JI. Ballan de Sainte-Croix, pour répondre à une ohservatlon du ra11POl'l • dit que s'il n·a pas routiuué à décapiter le porte-greffe en été, c'e;1t •1uïl es- time qne ce p1·occdé prruiqué apri!s le ter août présente de graves inconvé- nients, à cause de l'action de la chaleur pendant l'été et de la gelée pendant l'hh·er suivant. Pour ces coo,;idératious, on doil même, à parli1· du 1er juin, IJUller très fortement. ~cette occasion il lient à déclarer, ce qui a élé omis dans le rapport, que dans le~ expériences ùe cette année, i1 a laissé à partir du 3 juillet troi;; bourgeons aux greffons et quïl les a buttés fortement; il ajoute. pour justifier son obser>ation, qu'à l'henre actuelle le bourgeon supérieur e-.t gelé, surtout dans les terrain5 en plai- ne; sur les côtes l'inconvénient signalé est moins g1·and.

M. Ballan montre anssi dec:: g1·elfons conservés depuis un an en bon état; il dit que pour obtenir ce résultat il suifit de les couvrir complète- ment de sable. Ces g1·eifous ainsi con~ervés sont destinés aux greffages des mois de juin. juillet et aoùt, alors que le bois sur pied n'est pas encore aoûté.

N. De:eirnel'is appelle l'attention du Comice c::ur ce détail, que des obsenations de M. Ballan il résulte que d0$ grelîes latérales faitec:: avec des greffons de l'année précérlente sont quelquefois restée~ à l'état de greffes à œil rlol'manl, et que, par contre, des ~1·etlès faites avec des gre[- fons du bois de l'année ont poussé entre le mois ù'aoùt et \"hivel'. Ces faits n'étant pas d'accord avec ce qui était considéré comme ordinaire jusqu'à. ce joui· méritent d'appeler l'altention des membres du CQmice, afin que la que;;tioo puisse être ultérieurement examinée et résolue.

111. Ballan présente au Comice des spécimen:; de gretlès-houtures ren- versées, c'esl-à-dire le petit bout du porle-greffe en terre. La soudure esl parfaite, mo.is le J>Orte-gretre n'a presque pas émis de ro.cines; dans la gTelîe ordinaire les racines sont, au contraire, trés développées et la soudul'e n·en est pas moins bonne.

li montre aussi la greffe dite à lacet (cette gretîe consiste en une fente traversant complètement te porte-g1·eOè au milieu du mérithalle; le gref- fon taillé en coin est e1ûllncé ùans la feule et ra~é de l'autre côté. Ce système est surtout employé pour des grel.fon<1 plus gros que le porte- grefle). La soudure et les mcine'i ùu spécimen présenté sont parfaites.

Jf. De;Pimeri.s dit qu'il e~t utile de publier autanl que pos;;ible les diYeNô systèmes de greffes, afin que tous les viticulteurs soient l>ieo per-

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suadés que la ''igne ne demande pas mieox que d'être greffée. car il semble que pour elle œla "Oil une situation uormale.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Cazeaux.- Cazalet sur l'adaptation e~ la jaunisse ( \' oir 1•lus loin,.

A la suite de ce rappnrl et romme complement, il présente d~s pien.;

de Riparia •eoarit à l'appui lie ses conclus10us

M. r.1·osse1·ol rlil q11ïl a lu une letlre de .\1. Yialla affirmant que ce der- nier avait trouvé en Amérique un cépage résistant pour les terrains cal- e.aires.

M. Ca::;eau:r-Ca:.rzll'l pense que les cépages à racines très gi·osses con- viendront à ces terrains.

Il tl t aus.;i que .\l. Hamon. d'Eymet, plante à 20 centimètres de profon- deur seulement. c'est-à-dire dan>1 le sol arable et montre, par un i:péci- men, que re mode de plant:1tio11 réu-<~il admiraùlemenl à ce ,·iticulteur dans un tenain. dont l'écltautillon est moolré au Comice, argilo--calcaire à. sous-sol crayeux et marneux.

JI. ;'llassiett nLjeète rp1'il est alors difficile ùe donner de$ fai:ons à une profonnenr nécessaire.

JI. Ctc:.ea11:r-Ga;afPt r~poutl qu'il ne croil pas à l'utilité de donner des façons très profondes. pourvu qu"elles soient û·équentes. Il donne lec-

ture d'une lellre ùe ~I. Hamon dont voici les priucipam: passages:

11onsieur,

Je vous eo>oie bien volo111iers un pieù ùe Ilîparia pur que j'ai arracbê hier au soir dans mon "'ig11oble.

Je joins à mou envoi un petit sac coocenant la terre végétale dans lequel il était planté. Dans le haut llu sachet se trou\'e la terre arable et dans le fond le sous-sol $Ur f1>qul'l reposaient les racines. La profon- deur du ,.ol est d'environ 20 cenlimètres et la pierre dont est composé le dit sous-sol e;;t cra ~·eu se et s'effrite à la ~elée.

J& possède depuis onze an;; cette remarquable Yariété, que :'Il. '.:\lillardet a baptisée, après analy;;e, du no111 de Ripa.l'ia pur, \'éri1able type de résis- tance.

Les pieds-mère sont plantés dans un terrain crayeux, aodennemeul complanté de vigne détruite par le phylloxéra, et ~ont d'une Yigueul' qui ne s'est jamais ralentie Chaque pied me donnera cette année aLt moins 200 boutures.

Celte variété de Ri1>aria n'a jamai~ eu de chlorose, mtiril toujours son l1ois jusq11"u11x dtrnières IJl'indille", et pousse 1Jem1co11p mieux dan• mes

t enains calruirts lJue da us un a111 rc Lt:nain. AU'•Si. depuis deu~ ans. me suis-je aùsteuu de piauler ou de gl'eile1· d'autre cépage.

(12)

- -

- 226 -

l\lalheusemeol je n'ai connu que trop tard sa résistance ab;;;olue à la chlorose, car pour recon$lituer plus vile mes vignoble'\, et n'ayant pas les plants greffés néces-;aire'\,

f

en ai acheté une grande quantité qui pour la plupart sont chlorosés dan;;; le même genre de Lerrain.

Si l'an procrutin il \'Ous plaisait, Monsieur, de venir visiter mes ·vigne;;

et de vous renùre compte pa1· vou5-même de.- qualités de la variété de Riparia que je possède, je serai~, non ~eulement trè-<heureui:, mais on ne peut plus honoré. de \"Ons offrir la plui; cordiale hospitalité, ainsi qu'à Messieurs vos collègues du Comice.

P. S. J'oubliais de vous dil·e que le pied d-e vigne que je vous envoie a quatre ans, que les rangs sont à 1m90 de di~Lance et que les pieds dans le rang sont plantés à 'lm 33.

Dernière observation : ~la vigne n·a jamais reçu ni engrais chimique ni terreau.

M. le Président se fait l'inte1·prète du Comice en adressant des remerct- ments à li. Ramon et charge .M. le Secrétaire général de les lui lransmeL- tre.

L'ordre du jour étant épuisé la séam:e est levée à 4 heures et demie.

Le Secri!lail'e, S. LASS&RRE

RAPPORT

DE LA COlIMISSION 1>1ÉTUDE DES GREFFAGES

Membres de la Commission : )D.J. DuP&YRON, DAvlA1.TD, &ca1sTE père,

LA.CLAN fils, CA.zEAux-C.u.u.1rr, Adrien CA.1.EAOX, sectl!laire-1·appol'leur.

Messieurs,

En présenl!e des merrnilleuses réussites de greffage \elles dépassent le plus sou,·enl 90 el mème 95

010'

oblenues en été,

à

œll dormant, par l'emploi de la. greffe lalérale dite greffe de Cadillac (1) sans décapilalion du sujet, quelques

(i) Celte greffe a éLé préconisée et introduite dans le canton de Cadillac, par M. Con<;tanl Ballan d'Omet.

,, ,

(13)

- 227 -

viticulteurs, membres de ce Comice, ont pen!"é que ce mode

de greffage poui·rail, an prinlemp,.,

être aTanlngeu-;Pment substitué

à

la greITe a>ec décapilatiun, presque généralement

emplo~··ie

jusquïci.

Une discussion

il

ce s11jet a eu lieu

dans ~elle

a-;semblée dans la. sé

1nct> tlu

6

mars dernier. Le~ pnrti<:aos

de

la

grefîe

avec

décapitation att prinlem1ls

repr•1cl1a.ient il

l'a11lre sys-

Lè~e de

cornpromèltl'e

le

sujet

(1 ), dans le

cas

<le

nun-réus-

sile,

el souvent mème de le frapper de mort,

tandis

qu'en greffant

latéralement et un

peu

haut, on avail

toujours

La.

ressource

de rep1·en<lre

plus

bas, il

l'eti> ou an printemps

de

l'année

suiYante, Le

porte-greffe

dont

on

tl.vait

laissé subsi!'-

ter la partie aérienne et

qui,

par suite, n'avait subi aucune altération,

le

cours normal

et

régulier de la végétation n'ayant pas été interrompu.

Sans

méconnaitre la valeur de

celle obser,·ation, les

par-

tisans

de la

gre[e a>ec

<lécapilalion

(au printemps seule- menl, lont le

monde étant

d'accord pour reconnaître la supé-

riorité

incontestable

<le la greffe

latérale en

élé)

reprochaient

au

système

de

greffage

sur le côté,

<l'être plus

difficile à

exécuter que l'antre, Je donner <les soudures

incumplèles

ou

défectueusec:.. de nécessiter penrlo.nt loul l'élé la surrnillance

continuelle

<le::;

pousses du porle-grelîe et enfin son peu de solidité,

la

première ânnée,

à

cause de sn

forme

en Y qui n'offre

que peu

de résistance

alLX

coups <le vent.

De celle discussion, quelque

peu

lbéorique, il élail difficile de tirer des conclusions certaines, celle& qu'on aurait adop- tées risquant fort

d'être délrttiles

par

rexpérience el

Les résultats. C'est pourquoi,

dans

nne

séance

ultérieure,

Yous

avez nommé uue Commission ayant spécialemenL pour mis- sion de rechercher el <l'étui.lier les mérites cum llaraLifs

des

deux systèmes en prëscnce.

<t) Nous verrons plu-: loin, par les expériences de :\1. Grasset, qu'on peut, la même année, gretfer avec les plus g1•andes chances de succes.

les rejets herbacés des sujets manqués au printemps.

(14)

t

-228 -

~oLrc- lâche a été

singulièrement

facilitée par les intéres- santes e;.;pfriencP;; de greffa0·e foilcs pnr M . .Ball<tn, de Sainle-Cruix-<l11-flrt,nl. Suns

le

contrôle

rrunr

Commission de 4 DlPmbres - l\fM. Dupeyron, Da\"iaud, Sneriste père et Laolan fils - qni

ro assisté

dnus toutes ses

opérations,

M. Ilalla11 a ex.éculé, en douze sennces, de quinzaine en quinzaine, du 1

e•· anil

au

J5

Sl"plemhre de celle année, vingt greffes d1ar1ue fois. Ces greffes ont iilé f~iles m(iilié en décn.- pilant le sujel, moiliê

5ans

le déca.piler dans les neuf pre- mière~ séance,;;;

elles

ont éLé loules fa iles laléralemenL,

sans

décapita.lion, dan~ les trois <lernières, ce qui c,;l regrettable car nom; ue po11vons. an moins chez

lui,

rlablir nolre com- paraison jusqu'au bo11L. l\fais M. Ballan se prnpose de recom- mencer

l'anrn;e

prochaine el fl°exéculer sim11llanément

les

cieux systèmec::. depui~ les premiers jours de mars jusqu'à la

lin

de septembre, tant pour

confirmer

les rés11llats acquis que ponr les cnmpléler.

Le

lalJleau suivanl indique

ln

date

cl<: chacune des

séances de greffage, le

nombre

des réussites relevées par

notre

Com- mis::>iun le 1 ï ::'Cplembre dernier dans le champ d'expériPnces de ~l. Ballan cl le résumé des obseryaliuns sur le mode de greffage, l"arrosagc, le h11Llage,

ele.,

rec11eiJlies

el consi-

gnées dans les procè:>-verbaux de la

Cummission

de contrôle.

(Voir tableau plus loin).

Il résulte dt' ce taulean

que

dans les huit premières séan- ce::, à. l"cxcepLiou d'une seule - la c:inqllième, le 31 mai - r1ui, du resle, n'a donné de beaux ré~ultats

pour

aucun sysll~me, les greffes faites rn élèlanl le snjet ont réussi en bien plu!" grand

nombre q11e

le:; autres, sans pader de

leur

vigueur

fJllÎ

élail beaucoup plu" grant.le le 17 septembre,

jo11r

de notre visite.

Au contraire•. à ln nPuvième séance, celle du 1er août,

si

les piedi:; grrfJFs onl élé fous

réussis,

il

esl a

remarqui>r que les greffes Ialérales

sans

dée" pilaLion sonl, sans exception,

beauco11p plu:; belles que les auLres.

(15)

- 229 -

l\lentionnons à ce sujet la ré11s::;ile

corn plèle de la grP.fîe

latérale sur 5H pieds de

Ripnria t'ai te le 1 rr anùl par 'M. Gros-

serol à Gabarnac dans sn magnilique

pépinière

tle lH1ulures plnnlées le 1

••·

mai 1887.

Désir<'ux

llf'

recueillir le pin:> granù nomlire possible de fails, nous nous sommes rendu-;

~nr un

ùec;

champs

de

con-

cours organbés au prinlemp·;cleruil-'I'

par le

C11mic:e el

,;,1r

lequel, le mème jour,

à

la rnème henre, le:s

conc11rrenls

nnl exécuté les uns - le plus pelil nombre - la

greffP lalérale

sans décapilalio11, le"

autre-:,

beaucoup plus nombreu"X, les greffes diver:>es e11

élêlant fo suj1'l;

111>11.;; anms

égakment

sons les yeux lec; procès-verhu.nx Lies autres conrours. Par- tout les

f.reJTes

avec decapilnlion l'ont

r.mporlt', comme

nombre <le réussites el comme -végélation

i-ur l"a11lre i-y•üême

et, fail bien ùigne ile rr.marquP, Lei grr.fîenr qui "e lr<Hl\'C rlernier sur un

c~nmp

de

concours oü

il a grefft'

sans cléca- pilé

arrÎ\Te bon premiet' dans id

ault·e ~ur

le11ucl il

a élèlé Lous

ses sujets.

Ne peul-on pas conclure de to11l

ceci,

qn'a11 priutt=>mps el même jusqu·à la rln dejnilleL on d11il

greffer en c011pant la

lêle des pode-grefles el qu·au c11nlraire à partir dt-! celle époque, quanJ la "è''e rNlec;cPnd, il fa11t prnliqucr exclusi- vement la grdîe <le Cadillac?

~lai,.;, :>Ill' ci'

dernier poinl, l'expérience n.cqui,;e me clispense ù'insi.,ler plus louguemeot.

~otre

intention n·e:-l pas d'enlrer· clan:;

de,:i consid1'ratiuns

physiologiques p iur chercher

à expliquer

ces résultats

4oe nous nous bornons a enregistrer; cepenùaul ne

peut-on

pas

admell1·e,

11u'au

pl'inlcmps, l1l

sèrn

q11i

en se solidifiant

forme les tissw; Je soudlll'e, m•mle dans lt!s organes aériens

el est absorbée à leui· proüt

pre~que

exclusif aux dépens du

greffon el rle la sowlure à venir·? Ce u 'e:.t guère

eu effet qu'après le mois de mai el pendaol l'élé 4ue celte sè,·e redes-

cend entre l'aubier el l'écorce.

LI

est d11nc <le Loule niic•essilti,

au printemps cll1an<l la Yigne pousse dgout'f'usemenl d'arreler

cette

séni le plus

près possible, au poinl même du greffage

et c'est ce qu'on fait en étêtant le sujet.

(16)

.-

...

...

- 230 -

~ais

un autre enseignement précieux se dégage des expé-

riences

de

"M. Ballan.

confirmées

sur ce

point par

CPJIPs

de

M.

Grasset ùont nous allons parler tout

à

rheiirc: c'est qu'on

peul gre!Ter en lOllt Lemps pendant que

ln

sèTC

esl en m•m- vemcnt et surtout en plein

nnx mois de juin et ùe juillet

c'esl-à-tiire pendant

les mois où nous ne greffions pas. Par rexamen du tableau ci-contre

011

peut se com·aincre que c'est précisément pendanL ces deux mois que les plus belles réussites unt été obtenues.

Citou<;. encore cc

foit

qu'à l'exemple de

.\1.

.Ballan M. Emile Sancië a greffé

en

décapitant, Je 8 juin, 48 pied s

qui,

Lon s, ont

pleinemenL réussL

A partir de juin, H faut nécessairement arroser,

à

moins pourlant que la terre ne soit

très

humide. A cel effet, voici comment procède

lf.

Ballan : La greffe 1>.récutée, il butte par- tiellement de manière

à

laù;ser pal'llîf1·e le ti11rs sitpérfrw· dn g1•effo11 aut01ll' duquel il

lai.~se .rnbû.~1111·

une petite c1111ette; il arrose alors à raison tl'wz demi-lit1·e cl't•au e1wiron par pifd;

puis,

quelque.~

minutes

aprè.~,

qualld la terre est ressuyer, il

te1·-

mi11e

le

buttage

ju.~qu'au

sommet supfl'iew· du g1·effon.

Les greffons employés élaienl <les bois de la taille précé- dente conservés dans le sable sec. La ligature est faile sans engluement.

Tolre Commission a -çisilé enstùte le cbamp

de

M. Grasset, deSainle-Cl'Clix-d11-1\Ionl, quj,

lui

aussi, sous le contrôle d'une Commission cle

~

membres - MM. Despujos, Gnc!tet, Roux el Délus - a

fait,

du 30 mai

<.Hl

7 août,

six expérience~ tic

greffage.

~f.

Grasc:r.L greffe laléralemenl, mais toujours en étêlanl le snjel

à quelques

cenlimêlres au-des,,us du pnint de greffage.

Ses expériences ne pourronl donc pas nous servir de point

de comparabon entre la g r effe en di>capilanl el la greffe sans

décapiler, celle dernière n'ayant µas élé exécutée; mais elles

confirment d'une manière

éclatante

le r ésullal

déjà

constaté

chez

M. Dalian,

qu'on peut greffer sw'lout pendant l'été .

(17)

T \BI.EAU DES EXPERlE~CES DH ~1. BALI.AN

1 ~==="""'-=====:::;=~NO~\l~nR=E=Ot~~~l~l~~IT=~=,~~-=-=..::!!~-""'-=~~-=~----~~~-- ...

1

~~~~--:---~~-~

-

ORDRE KT nATf. 1r 11M 11111

Oi( Il'• ~~ll!llift!Wlr.lliEtl!IONT MODIWllGRF.FFAliE l.JG,\'f~{ff ARllOS.\(i~ 81}1TAGt UUSC~l'Ai'(l)NS

CHAQUE S0\NCE

E11 !oille plein~ cl (rnte

Tr111~1'.1~uatltl hwk 'dl\ N.·~. l11 gl'lllet f !lut 4\c>

1 ri Je •n~e · ~ mll. S· - 5on," J -

'b

,,1, l ior )t 9.1~ua de plomb :fou iro ea, T na tttul•ir 11' 11~11111;oJ1t, Ir 171rp~r,bc1, ller.~co·•r pk1 lu;llè1 •1~1

I~ .itrt1o.

A11~Li;e tt lrrrl• plri.trl.

Rnplll.I pClliI l'~ngl1Îl<l1 T11 ptf ll!I lru tl! Vrfit Nv1~ \l!ltle ubmv twn qrtc Cl J• sè.inre : 18 ami. 4, - ~on 1 4. - 40 t/,

Fe11~1: l•t•rtl~. li.•~n de plurob ponr I~ i1I, id

1la1·11.

kote

o•,~

l•emc plr111( et Î<ll1te

a~gua de ri Jlllb. Id f<mpj t ut v,nt ri P.,t, G1.:1.dc o;il l~Olio d~ i!Vl.

3

1 lcallC~ 1•· mal. J,-lJl,t ~.- l,.tc~tla. .il

Ari~l 1~ !! f"lllr pleine, J{J~hiJ pi'11r l'•ngl.:lsQ Tatu~I d 1. \' l!lH'll_.l, to •j~J1 mcma v mi.1Îatt 1

lt

énn111 15 trul. 8.- SiJ',, 4.-1!'1'1• P'<W! i.t~titlt B ~~e dt plu.11L poarle! id :,1 171r.1~m'rce, L"'J i;reffrsr~ de p1l 111l 10nl ~~1utoup 111~1

uw.

~igaum:sr,

Fnt~ pl•m• ü l~11te

!Lgu~da pbmh. T r111p; doo~. Vrn1 JE11 M!m-. Qbsm.twn ~Ut t1.ile1ïUJ

S' stwim JI m1l ~. ~ ~·I· J -

.in•/,

~ttl'.lle uL IJ

r\rm,.tt!~ un drm1· î m~ nwub!c m;tll

T mpér.ilul~ trrHh 1111' ~èl1l J1~1t. l.c ~1Jla en d1r.1pi Cil :Wïce : 1·1 Fif n, p.-!jôbl"

a-

&i,f, id. Id. IJlnt Ir strl •11:1l l1 1 ûura, 1 1; ta~ltrr.lni, bemoup plµ1

litro p • pied, frrj •~cbè, belld qui irl u\rl'I.

;u ;cane~' 3 jurllet. 10. -

100•/. 6.-

00''/1 id, id kl id.

1 ~11111i!! luce l1~1fh. uJ~. V111I dl'.ll. l'o•Jjnnm 111lm~bb.'tr

v.t JI 11111lt1 ~c l.111gurvr.

'ltru!' t.h •t·I, \' c11t J'l:'.11 Le 1111ptrmbr~, I• g1tftCl

r

''~'

&• s.l•m 17 Juillet, p.- ~n'• 6,-6t, ·~, id, Id. Il Id. m ~I ·J'lt.111,,~, ~~nl plUJ hell,1 ~!14 ks ~'l11ilC! ! ·ltm.m1 1)eupllct.

Ll 11. •r.tleS:.mië, 14gr~1111 itulcmtlil pr.( t!H.1flc• to llf'

9' SOillCC I"~~~ fl,-100•9 5. -100•1~ itl. I~. I~ i11.

unt rh11i, 1 àl11p1 rh q1I. qui d fit Pu~r li ptti~inr• !~tf autt iclll 1 1J~n1 qu~ lt:1 ~1Jei i;~tdnpp.1t1 G! 1~ rh1

Vt~Q;lfCml

Ill' sêancr, 15 ,,uiit, N!m>, 15 fot~ btaula, Id ül, Id. l,tl 1~ '111 tl!l

w

rr,111 ,J ·1~m1Cll1Ct1dmoptfüt

rck·

11• ~inr.c : JJ ~nni. Ni..mL 15 ld, ltl, iJ. Id.

I~' ~bn,11 S ll!('lcmb1c. N~<nt. 15 iJ, id, i1l. td,

\~H ~ 1 ~il1me 1lt1 p1111lcn11'''

(18)

TABLEAU DES EXPÉRIENCES DE M. GRASSET

1

1 Numbre

d~

, ORDRE Gr!!lfesrcu~~ir.s

11 . et pn111 cent

ter.sl

MOllE J,.

CRhH~()F.

LIGATl11Œ

ARROSAGE

BUTTAGE OBSIW 'A 'r!ONS

l

~t D.1te de ch 1que ~e•nre 1511r 1ri rn\cu·

11---~-l·--- ... 1 --- ---1--- --- ---~--

1

1•• ~~nec: :lO m~i.

2~ sbonro i 12 juin.

4' ~èilnte . IO julllet. 15. - g.i •/u

j' séance œ4 juTilet, 15. - 91°/a

Fent~

l-1têr.ileen Arro,ê en but 't Clllpérature

chaud~, t~rnp~ on:

d~c.1pitar1l à.ù3 ou Ranhia ~Ullolè t,1nt n t~ISOO Û'1rn Terre iueuble geux. I.e 17 SP.plbmÙre la pouue de~

4 cent. <Ill· essns r . ,

du point de gre( demi litre ~eau grPfionuttemt de 1 m»trcd1 1 m. 51

làge. p~r pied. de loug11cur.

"d id, id. id, Tempér~turc cb.111dr. Longueur des

1. po1:55r.s 1 ~ 17 ~eptcmbr" : r miltrc a '

id. 1 d. id.

id id. id,

id.

id. id. id.

id.

id,

iJ.

1m.4u.

T•n11>ktu1c lr~ ch 111le. La corn miuiu11 d1· cunUo'.lc ,, eun>t ,I" Ir.

J juiU.·t qui. les grtii•gl\S ~·t cliul

.. .1 I

preni1erc.s ~ .. 1nres .. v '"' t l'l• uc 11011v•·•U 111 rom. l.ongu•~ur dr,; pous- ses 1~ 17 ~~ptembn: o m IQ 1 r m.

Grdfoos c"uvcrt.s de s.ihlc up1~ 1~1

~.·:~;:: 0 ;

1

~e~ p~l~~8 ~:r:~ :;;:~~:I

1

brr , o m 50 li 1 111. 20.

1 unguéur di>s pu11«~s le 17 rrpj ttml11c ; o 111. JO a n m. fo. F.lles u~' 511111 l' .. s outce~, 1111"n1c dam le

u.

f,

Lorgunut dPs pou,or~ 1~ 17 1up rrmhm : o m. 20

~

11 rn. 3,, Mûme!

ob~rmtlon

que c1 dr<SUS pour 1'6-111-

1 1

temclll.

(19)

...

·

(20)

- 231 -

Le Lableau des expériences de

~I.

Grasset, indique la date des séances de greffage Le nnmbre des réussites relevées le

17

seplembre par votre Commission

el

Jes observations diverses consignées dans les procès-verbaux de la Com- mission de conlrôle. Seize greffes onl élé fa.iles chaque fuis.

On remarque, en examinant ce tableau, que le

plus

grand nombre de réussites - 100

Q / 0 -

a été ou tenu au mois de juillet et au commencement

du

mois d'août. Nous avons Jonc le druil de conclure, Messieurs, qu'on peut el duil greffer

à

œil poussant. en plein

été,

clans les Lerrains froids surtout où les retours de·sève exercent nne inflnence si néfaste

dans

les greffages de printemps.

Nous devons <·i>pendanl faire 11ne réser,-e au sujet des gref- fages de fin jnillel el cnmmencemenl <l'août. Les pousses de ces

grefft.:s

ne sont

pa~

encore aoûtées

à

L'heure qu'il est, et nous doutons fort qu'elles le !'oient

à la

chute des feuilles.

Il

y a dune là un danger: c'est qne ces pousses gèleront facile- ment pendant l'hi,er, et nous pensons qu'il serait prudent

d~

les buller'. pour les garantir pendant Loule celte saison.

Pour

la

ligalure,

M.

Grasset emploie du raphia. immergé au préalable perulanl une demi-heure Jans une solution de 50 grammes de sulfate de cuivre dans 10 Litres d'eaL1; il le

fait

sécher

à.

l'ombre avant de l'employer. D'après

M.

Sacriste père, membre de votre commission, le raphia ainsi préparé se conserve en terre pendant toute l'année, et quand on l'em- ploie pour les greffages d'août ou septembre,

il

résiste

à

l'humidité de l'hiver

à

tel poinl qu'on est

obligé

ùe Le couper au printemp!'.

M. Grasset arrose de la même manière que

ll.

Ballan ;

il

emploie comme lui pour ses greffages de juillet <les bois de l'année précédent•>, conservés dans le saule sec, el n'englue pas les coupes de ses greffes.

En résumé, Messieurs,

il

réswte de l'enquête de votre commission :

1° Qu'au printemps et mème jusqu'au 15 juillet, la greffe

(21)

- 2 3 2 -

en décapitant le sujet, donne des résultats supérieurs à ceux de la greffe sans déeapilalion.

2° Qu'au conlrairP, à partir du Hi juillet jusriu'à la fin de la sai ... nn, ,·ers le 15 scplemLre. que la greffe suit faite à œil po11s;;nnl ou à œil dmmanl. la g1·effe laLérale sans <lécapiter, dile greffe de Cudillac, réu:osil beauco11p mieux fJlle l'autre sy>'lème.

:J

0 Que lt>s greffagr.;;: rie prinLPmps terminés jusc1u'ici au mois de mai, peu\'ent ëlre conlinnés en plein élé, c'e<:.l-à-dire aux mois a~ juin, juillt.:l el aoül, avec les plu:; grandes chances de ré11si':ite. en ayant soin d'arroser quand ln terre esl Lrop sèche.

Loupiac de Cadillac.

le

28 septemhre

i88ï.

A. CAZEAtiX .

CAUSERIE

A table d'hôte.

Dans la plus ch'lrmante el la plus re01a.r·quable ville du l\lidi, la

ville de

l\l ... , on causait à. table d'Lôle

du«

Che>al

blanc,,

oll :;'etaienl rendu~. ce jour-là, <le nombreux convives, voya

0

ew',,,

de

commer~e

pour la pl11parL oo

bous

paysans

de;; enYil'on:-;, venu,,, po11r la g1·auLie fofre Lie l'année.

Au milieu du diner, la cnn,·er,-ali .. o, cnnfuRe qnoiqueani- mée, fnl domini!e par la >uix chaude et vibrante d'nn homme jcu11«', au4uel d1!s

y1·ux

lill'us pleins dP. vinwilé el la barbe lo11gui· el n111sse <lon11aienl un air· =-ywpatbique el original.

C'e;;;t un enfant de,. limhourg" de Pari:::, me ùil un \'Oisia qui se1ul1lail w1uloir l'l'xcu:ser de sa -vh·acilé, je le connais;

il cache sous sa pélulaucc uu cœur aimauL el bon et un

esprit

sérieux:

et

droit.

(22)

- 233-

C'était

la

lectme

des

résolutions économiques

des

Congrès vilicoles

de Toulouse

el

ile

1\Iàcon qui excit.ait

sa

rerve.

« lb voud raienl ces \·iliculleur:,, disait-il, él re

mailres

du ma1•ché de FrancP; el un br>a11 jour, si on le" laissait pres-

surer

les consommateur,-, ils

ne

trou,•erai,.,nt

plus

tl"ache- lcurs parct' qu'ils les auraient Lous ruinés, par des prix exorhilanls.

» Que la Frauce ou,·re ses portes toutes larges, la concur- rence s'exenera lihremenl; un recevra les proJuüs à lrès bas prix,

le nombre des

consommateurs

augmentera, le

chiffre des affaires

grossira, el

loul le

mouùe

joltira de

plus

de bien-èlre

•>.

Tous les voyag•mrs applaudi;;saient

gaiement.

Un

des paysans,

qui ec1H1lail pril la parole, el dil sans

préambule:

« J'ai eu pour camarade réserviste, la semaine

dernirre, au-•

rêgimenlcle ligne, 110 paysan <le la Lozère; comme je l'intcrrogPais sur sa situnlion, vuid ce quïl me répond il :

» Nous vivons

ùe

pain,

de

pommes

de terre

et

d'eau; nous tissons

la

laine

<le nos Lrebis; et, une fois par

an,

le

tailleur

vienL tailler nos vèlements; nous usons peu d•' chaussures;

nous n'a,ons pas de marchands, m de magasins d'aucune sorte

dans nos

campagnes; nous couchons,

pour la

plu-

part,

sous

un toit de

chaume,

car

nous faisons

\"enir du Llé

et ùu bétail sans l>ént'fices.

- "Vous

ave-z

eu, CP.pendant. lui dis-je des Lemps plus maurais?

- " -\ulrefoi,, uuus étions birn

pauYrl'.'S,

en effet, mais,

p~nd1rnl qllelcp1es Gnué •:--, aYec J 1 lèles de

gros

hélnil,

nous

faisi .. H1s ell\"Îron 1,000 francs de rev.·nu par an. C'élail le beau lemp:::. A

,·ec

les premières économit>s nolre famille n fail améliorer la maison d'h,1bitnlion el remplacer le chaume put· la lu ile; puis nous sommec; tombés sans bi>néffres, tl\Rnt

d'asoir pu remplacer la charrue ùe

bois

par la charrue de fer.

(23)

-.

- 234 -

»

Or, je vous le demande,

dit

le narrafour, - en jetanL un coup d'œil au Parisien donll'attilude narquoise cachait mal l'assurance de triompher, - que YouleZ-\'ous faire con- sommer de plu!':

à

ce paysan, et

à tant

d'aulres qui sont plus paunes que lui depuis le Phylloxéra; avec <1uoi vou:o paie- raient-ils'? Yous croyez que j'exagère? Les percepteurs et tous les receTeurs de rimpôt mus eu diraient long

à

ce sujeL

».

- «

Halle-là! ri po:.la le Parbien, ne "oyez-vous pas que votre homme, ne d?pensant que cinquante sous pour acheter ce qui en coûte cent, aura alors cinquante sous disponibles pour acheter cl'aulres denrées.

~e

rnyez-vous pas l'augmen- lalfon de lrafic qui

1·ésulle

de

ce faiL mulUrlié

des millions de fois? Il fanclrail plus de commerGants, et les bénéfices de chacun seraient rlus considérables; les capi1aux augmente- raienl dès lors, et serviraient

à

faire fructifier le sol, tout eo permettant de mieux. payer les om•riers. Les produits de ce sol eux-mêmes se consommeraient mieux; au besoin on

leur

donnerait de nouveaux débouchés».

- «

Pardon

!

pardon

!

dit le madré paysan, qui allait se boucher les ureiUes en recevant celle avalanche de déducliuns,

il

m'est avis que vous savez marcher el mê- me coul'ir; mais vous parlez du mauvais pied el

il

vous arrivera malheur.

»

Si vous faites économiser cinquante sous

à

un paysan,

il

s'estimera heureux de moins dépenser; mais vous ne l'enlra1nerez pas

à

augmenter sa consommalion, ni

à

mellre le resle 1>ur de nou\'eaux objets qu'il n·a jamais consommés et qui ne lui sonl pas indispensal>les.

)) ll e::il habitué

à

la frugalité et

aux

rigueurs de la tempé- rature; il

TIC

changera pas cJ'ha!Jiludes,

à

pré:.ent, parce que, depuis longtemps, c'est son capital qo'il mange, el qu'il sera

forcé

de manger peul-elre jusqu'a1t dernier sou.

»

Vous voulez que les bënelices lui a1•rivent lorsque les

commerçant:; se seronl enrichi,,, Cejour-là

il

pourrait bien

ne rien 1 ui rester pour continuer.

(24)

- 235 -

»

Est-ce bien sôr, d'ailleurs, que beaucoup de Français s'enrichissent

à

ce jeu-là? Nos voisins, les llaliens, les Alle- mands, les Espagnols, en attendant feraient bien leurs affai- res tous seuls

SUT

notre territoire ... avec l'aide de quelques commissionnaires bien parlagés de Ja fortune,

il

esl vrai.

»·votre système, Monsieur, a\ec son air de liberté, protège ceux qui sont déjà protégés : les intermédiaires, dont Jes succès ne sonL pas précisément toujours attachés

à

un mérite ni

à

un savoir supérieurs, et l'étranger qui "travaille

à

bon marché.

»

Il est vrai que les uns et les autres paieront notre budget!

»

Entre nous, vous avez besoin de la concurrence des produits pour que les consommateurs et les nouvelles affaires augmentent.

»

Nous paysans, nous avons besoin de la concurrence des consommateurs pour que la valeur des produits augmente moyennant quoi nous nous chargeons de faire arriver l'abon- dance des produits indispensables, el leur bon marché réel.

»

L'Etat ne doit pas craindre de protéger ceux qui ont besoin <le protection, car en cessant de proléger lout le monde,

il

protège encore ceux qui ont un privilège quelcon- que \enant des capitaux, de la nature, ou de l'industrie humaine .... . ou du hasard, et, c'est son intérêt suprême que tous les contribuables prospèrent d'un pas égal».

Cette fois lout le monde applaudit le paysan avec enthou- siasme, et le Parisien lui vient serrer la main, car malgré sa pétulance, c'est, en effet,

<c

un cœur aimant et bon».

BCLL. no 6, VOL. Il. 2

(25)

J

}

NOUVEAU RAPPORT

DE LA COlO!lSSlON D'E\QIJ&T& SUR

L'ADAPTATION AU SOL ET LA J!U~ISSE

DES CÊPAGES AMÉRICAINS

Par G. C.uiaux-CAZALET, Secrètaire général du Comice (1).

Au commencement de cette année viticole vous avez donné à la Commission qui fut chargée l'année dernière d'étudier l'adaptation de cépages américains au sol et la chlorose, la mission de continuer ses recherches.

A

l'heure présente, nos conclusions de l'année dernière n'ont pas varié au fond. Mais, aux connaissances déjà acqui- ses, sont venues s'ajouter des observations nouvelles et des faits nouveaux qui nous permettent d'étendre et de complé- ter ces conclusions.

Nos vues générales qui en sont l'essence ont été l'objet d'une grande publicité; elles ont été reproduites, vivifiées et quelque peu exagérées dans un langage viticole nouveau, admirable et spirituel qui a tant popularisé son auteur, Mme la duchesse de Fitz-James.

La critique de nos travaux aurait donc pu s'exercer libre·

ment. Constatons qu'on ne l'a pas faite. Nos vues sur la chlorose y ont échappé également, mais si on ne nous a pas critiqués à propos de

la

chlorose, il est impossible de ne pas voir que beaucoup de viticulteurs ne limitent pas les causes de cette affection à l'influence diverse des éléments atmos- phériques sur la tenue de l'ameublissement du sol ; ils

(1) Membres de la Commission :

M=vt. Pinsan, A. Cazeaux, Ballan (de Sainte·Croix), Chemin, Déjeans, Brio!, G, Cazeaux-Cazalet.

(26)

- 237 -

considèrent Ja chlorose comme le résultat de l'absence de certains éléments chimiques dans le sol, du manque de chaleur au printemps et même de l'action de l'atmosphère sur les feuilles de la vigne.

Ce double courant se manifeste un peu partout dans Les centres vitic-oles, dans notre Comice comme ailleurs, et tout naturellement aussi dans votre Commission;

il

impose

à

qui veut parler de la chlorose, l'obligation de ne négliger aucune opinion.

D'ailleurs, pour la chlorose comme pour l'adaptation,

il

faut demander peu de secours

à

la science. Elle est infini- ment moins avancée que les praticiens, véritables gardiens du dépôt précieux des traditions viticoles. C'est surtout auprès d'eux, dans leur fréquentation constante, qu'il faut chercher les éléments de nos études.

Mais la coordination des connaissances pratiques est un art extrêmement difficile. Vous, Messieurs, qui avez étudié avec tant d'opiniâtreté les causes d'échec des greffages et des plantations nouvelles, vous le sa\·ez mieux que quicon- que : tout ce qlti dépend en grande partie du sol est chose difficile

à

définir et à régler parce que c'est chose soumise

à

des actions très complexes, sur lesquelles les cultiva- teurs sont très renseignés pour le lieu seul où ils ont vécu.

Ce qu'il faut donc, en ce moment pour traiter la question qui nous occupe, c'est examiner et commenter lesfaits avec le triple concours des données scientifiques, de l'expérimen- tation et surtout de l'observation nouvelle et ancienne recueillie par des cultivateurs expérimentés et sérieux ou par une Société telle que la nôtre ..

Ayant été rapporteur de l'année dernière, mon devoir était de l'être cette année.

Je livre ce rapport

à

la discussion, avec le souci de la res- ponsabilité qui incombe à ceux qui se chargent d'émettre des idées ou des méthodes nouveJles, soit qu'elles émanect d'une société, soit qu'elles émanent d'eux seuls.

1

(27)

- 238 -

L 'état des questions abordées m'oblige

à

diviser le rap- port en deux parties :

Iro

Partie:

L'ADAPTATION,

œuvre d'exposition etde co- ordination des faits sur lesquels il

y

n'a pas de divergences

<l'appréciation.

Partie: LA

CHLOROSE,

œuvre de discussion des faits déjà acquis, sur lesquels les opinions sont divergentes.

PREMIERE PARTIE

L'ADAPTATION. (1)

Comment faut-il étudier 1

1

adaptatio-n? - Vous êtes arrivés Messieurs, à préciser la question d'adaptation en ces ter- mes : rechercher la ferme et les dùnensions des racines de la vigne qui correspondent à sa plus belle végétati"on; re- chercher l' t"njlztence du sol sur la forme et les dùnenst"ons de ces racùies. Je m'en tiendrai à cette formule qui indique le moyen de trouver les rapports de la végétation de chaque cépage avec la nature et l'état cultural (2) de chaque sol.

Hùtorique de la question de l'adaptation dans te Comi'ce de Cadt'llac. - Au milieu de vous, cette question est née par les communications de M. Dezeimeris, dans vos séances, par les inquiétudes suscitées par des échecs partiels de Ste-Croix- du-Mont et de Loupi ac, puis par cette révélation que cer-

(1) La grande difficulté de parler avec précision des choses viticoles m'en- gage à employer les termes mèmes usités par les cultivateurs, après en avoir fait la définition.

Mais pour ne pas embarrasser le texte de trop de détails et de péri- phrases, je mettrai les définitions au bas de la page.

Pour la même raison, je renverrai à la iin du rapport la justification des faits que dans le texte je considérerai comme admise.

(2) J'entends par étai m/lural, l'état (constaté dans le cours du prin- temps et au commencement de l'été) d'humidité ou de sécheresse, de plombement, pilement ou d'ameublissement du sol. (Voir plus loin la dé·

finition de ces mots).

(28)

- 239 -

tains cépages américains convenaient à tous les terrains plus facilement que les plus en vogue.

Avec votre méthode d

1

observation

1

vous avez, dès r885

1

chargé quelques-uns de vos membres de faire une étude spé- ciale d'un cas de mauvaise tenue des ceps malades, jaunes ou rabougris <le la vigne américaine greffée chez M. Ducau, à Loupiac. Cette Commission constatait que les racines du porte-greffe (Riparia) étaient situées profondément et dépourvues de chevelu

(1);

que le sol n'était pas meuble ni bien assaini au début de la végétation, principalement dans les parlies les plus malades ; que les pieds les plus âgés ou les mieux partis, dont l'état de souffrance n'était pas aussi accentué ou était nul dans la couleur et les dimensions du feuillage, avaient des racines plus branchues et plus de radi- celles, sinon un chevelu véritable.

A l'aide de ces faits, Messieurs, vous établissiez en principe, après discussion, que ce porte-greffe avait besoin de chevelu

à

l'extrémité de ses racines, pour acquérir une belle végéta- tion, et qu'il fallait un certain ameublissement et un certain

assainissemenl du terrain pour que ce chevelu se produisît.

Au printemps de la même année, j'avais déjà fait les ob- servations qui établissaient la véracité de ces principes;

toutes ces observations vous furent communiquées dans la séance du 4 avril 1886 (2) .

A lors, je vous signalai la difficulté de formation du che- velu du Ripa ria sur les goutyous (3), la faiblesse des di men -

( 1) Chevelu. Ensemble formé par les radicelles, c'est-à-dire par les

racines les plus jeunes formées dans l'année de l'observation, qui sont les ramifications des anciennes. Lorsque les radicelles sont rares on dit qu'il n'y a pas de 'VérifalJle chevelu, c'est-à·dire qu'il n'y a pas d'ensemble de radicelles.

(2) Voir Bulletin no 1, vol. li.

(3) On appelle goutyou, dans le canton de Cadillac, une surface limitée du sol, sur toute !"étendue de laquelle l'eau apparait, en hiver et au printemps, en remontanl du sous-sol qui la retient. L'eau qui aboutit dans ces parties du sol provient d'infiltrations soit des eaux de pluies, soit des eaux de sources véritables.

(29)

- 240 -

sions dece chevelu dans les terrains qui se plombent

(1)

vite et qui se pilent et s'encroûtent

(2);

au contraire la facilité de for- mation de ce chevelu plus grande dans la partit! supérieure du sol que dans les parties moyenne et inférieure, quel que soit le sol.

Je vous disais aussi que le développement de la végétation du Riparia était en rapport avec le développement <lu che- velu de ses racines.

En outre de ces résultats de l'obse rvation, je vous disais encore avoir reconnu, par des expériences en caisses, que le chevelu se formait le plus facilement dans les parties aérées (3 ), qu'il avait de fortes dimensions dans les sols meubles, qu'il était plus abondant dans les sols sablonneux.

Je vous signalai également l'influence des changements brusques de l'humidité du sol, sur la constitution des tissus des racines.

La Commission de l'adaptation que vous nommâtes dans cette même séance, sur ma demande, aboutit de son c ôté à vous présenter les conclusions dont je vous rappelle l(; résumé succinct et précis.

Conclusions de la Commùsion d'adaptati"on du Comice en 1886.-Rt'paria. Elle reconnutquf': le chevelu du Ripariaétait

(1) Se plomber. Pknnbement. Termes employës pour exprimer l'affaisse- ment progressif, durant plusieurs années, de l'ensemble d'une couche de terre qui a été remuée par défonçage.

(2)

s,

Piler. Pilemen~. Se Tasser. Tassement. Termes employés pour exprimer l'affaissement rapide d'une couche de terre remuée par une façon.

S'encroûter. E11crofi.iemen.t. Termes employés pour indiquer qu'on terrain se revêt d'une croûte en se séchant, lorsqu'il a été battu par la pluie. On dit aussi ce terrain se clape; il est (lapyo11, en langage du pays.

(3) J'entends par terrain aéré, celui qui ne s'est pas plombé, qui ne s'est pas pilé, qui ne s'encronte pas facilement et qui a par conséquent pendant longtemps des vides remplis d'air.

li est facile de comprendre alors que le même terrain a des parties plus af,rées les unes que les autres, le plombement n'étant pas uniforme à tous les étages, soit à cause de la culture, soit

a

cause de la nature du sol.

(30)

- 241 -

plus abondant, en juillet, dans les parties qui s'étaient faible- ment pilées et qu'il était particulièrement grêle dans les ter- rains, mouillés

(1)

dans le sous-sol, puis mâchés (2) et secs vers la surface. En étendant l'observation, elle vit aussi que le Vialla, le Solonis, le 'Jacques, l'Herbem . ont étaient soumis aux mêmes conditions générales, puisque dans les terrains plombés et pilés, les radicelles de ces cépages étaient faibles et courtes

J

tandis qu'elles etaient plus fortes, plus développées, plus chevelues eu un mot dans les terrains non pilés; cepen- dant, dans toutes circonstances, mais dans les terrains plom- bés et pilés surtout, les racines principales de ces quatre cépages étaient plus grosses que celles du Riparia .

Enfin, votre Commission établit encore que la \•égétation de ces quatre cépages, contrairement à celle du Riparia, at- teignait les plus grandes dimensions lorsque les racines principales élaient grosses et unies avec des radicelles fines et légères; or, elle établit aussi que cet éta t radic ulaire ne se réalisait jamais dans les mêmes terrains ni dans le même

étage du sol ferme que pour le Ri paria (3).

Vialla. Ainsi elle dit que le Vialla venait très bien dans les sols qui se plombent vite, se pilent et s'encroûtent, et dans les terrains sablonneux ; qu'il vient mal au contraire dans les terrains fortement argileux qui, à cause de cet ex-

(L} Mouillé. Terme employé pour indiquer un excès d1humidité dans le sol.

(2) Mâché. Terme employé pour indiquer la compression mécanique du sol mouillé, par les outils, les animaux et les travailleurs; dans le langage de la Gironde on prononce maie/tic.

(3) Dans la généralité des cultures de la vigne, on défonce le sol à om50 de profondeur ; les façons prennent généralement 12 à 18 centimètres de terre, de sorte qu'il reste entre la sole des façons et la sole des défonçages une épaisseur de 32 à 3J centimètres de sol ferme, qui n'est jamais plus entamé par les façons. Ce sol ferme peut se diviser, pour l'observateur, en trois tranches superposées de 10 â. 13 centimètres.

(31)

- 2 4 2 -

cès d'argile, ont la propriété de se plomber lentement, de ne point se piler ou de s'encroûter (r).

Dans ces derniers terrains les racines du Vialla viennent d ans la partie supérieure du sol ferme (2) ; elles se ramifient trop, leur chevelu vient trop vite

à

un fort diamètre. Dans les terrains plombés et pilés, au contraire,

il

n'y a que la racine principale qui vienne grosse et le chevelu reste faible, le tout dans l'étage moyen ou inférieur du sol ferme.

Solonis. Le Solonis doit être adapté comme le Vialla et placé dans les terrains encore plus susceptibles de se plomber et de se piler ou plus sablonneux. En terrain qui se fendille, ses racines viennent dans l'étage inférieur et, malgré cela, les radicelles grossissent trop vite, et la végétation languit.

H erbemont. Enfin, l'Herbemont doit être mis en ter rain qui se pile ou sablonneux: sa racine sera grosse avec des

ra1~ifications

longues et grêles et la végétation de chaque cep sera extrêmement puissante. Il a le même défaut que le Solonis, dans les terrains qui se fendillent, peut-être même

à

un plus haut degré; cela devient sensible par la colora- t ion du feuillage qui jaunit, plutôt que par le défaut de dimensions.

Avec peu de faits, mais par analogie, elle établit enfin que le Rupestris a besoin d'un chevelu abondant et fort , par conséquent d'un terrain se plombant lentement, ne se pilant pas et plus ou moins sablonneux; elle compara l'Othello au Jacquez, le Noah et l'Elvi·ra au Vialla, le York au Solonis.

E n généralisant, le rapport exprime les relations extrêmes

(1)

ns

ont cependant le défaut de se mâcher facilement lorsqu'ils sont mouillës et de se fendiller beaucoup malgré l'ameublissement.

(2) On appelle 3ol ferm4 la tranche comprise entre la sole du défonçage et la sole des façons; on sait d'ailleurs que la sole du défonçage est la sur- face du terrain qui n'est jamai<> entamée par les défonçages, et la sole des façons la surface qui n'e3t pas entamée par les façons annuelles.

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