Contrˆole de g´eom´etrie diff´erentielle du 30 novembre 2007
Exercice 1(Question de cours). Enoncer les th´eor`emes d’existence et uni- cit´e de Cauchy.
Exercice 2 (D´eriv´ee de Lie). Pour tout a∈Rn, on consid`ere le champ de vecteursXa de Rnd´efini par
Xa =
n
X
i=1
(xi−ai) ∂
∂xi.
a)Soitα∈R. R´esoudre l’´equation diff´erentielleu0(t) =u(t)−αo`uu est une application deRdansR.
b) Donner les courbes int´egrales deXa et son flot Φa,t au temps t.
c)Calculer le crochet de Lie [Xa, Xb] o`u a, b∈Rn. d) Pour toutx∈Rn ett∈R, calculer
Z(x, t) = (TxΦa,t)−1(Xb(Φa,t(x)))
puis la d´eriv´ee deZ(x, t) par rapport `atent= 0. Comparer avec la question pr´ec´edente.
Exercice 3 (Sous-p´eriode). On rappelle que le ruban de MoebiusM est le quotientR2/Z o`un∈Z agit par
θn:R2→R2, θn(x1, x2) = (x1+n,(−1)nx2).
M admet une structure de vari´et´e qui fait de la projection canonique p : R2→M un diff´eomorphisme local.
a) Soient deux champs de vecteursX et Y de R2 et M respectivement tels que
(Txp)(X(x)) =Y(p(x)), ∀x∈R2. (1) Montrer que si (I, u) est une courbe int´egrale deX, alors (I, p◦u) est une courbe int´egrale deY.
b)SoitX le champ de vecteur ∂x∂
1 deR2. Montrer qu’il existe un unique champY deM tel que (1) soit v´erifi´ee. PourquoiY est-il de classeC∞?
c)Pour touty∈M, donner l’arc int´egral maximal d’originey du champ Y. Montrer qu’il est p´eriodique et donner sa p´eriode.
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Correction du contrˆole du 30 novembre 2007 Corrig´e 1 (D´eriv´ee de Lie).
a)Les solutions de u0 =u−α sont les fonctions uC(t) =α+Cet o`uC d´ecritR.
b) Les courbes int´egrales de Xa sont les courbes t → (u1(t), . . . , un(t)) deRn dont les coordonn´ees sont solutions du syst`eme
u01(t) =u1(t)−a1 . . .
u0n(t) =un(t)−an
Ces ´equations sont ind´ependantes et leur solution est donn´ee au a). Ainsi les courbes int´egrales maximales sont
u(t) =a+ (u(0)−a)et, t∈R
Les autres courbes int´egrales s’obtiennent en restreignant celles-ci `a un in- tervalle deR. Le flot au temps test l’application de Rn dansRn
Φa,t(x) =a+ (x−a)et On reconnait l’homoth´etie de centre ade rapportet.
c ) Le crochet de Lie est donn´e par [Xa, Xb] =X
i
LXa(xi−bi) ∂
∂xi
− LXb(xi−ai) ∂
∂xi
=X
i
(xi−ai) ∂
∂xi −(xi−bi) ∂
∂xi
=X
i
(bi−ai) ∂
∂xi
d)L’application lin´eaire tangente `a Φa,tenxest l’homoth´etie de rapport et. Le champsXb est la fonction x→(x, x−b). Donc
Z(x, t) = (x, e−t(Φa,t(x)−b)) = (x, e−t(a−b) + (x−a))
En d´erivant par rapport `a t en t = 0, on obtient le champ constant x → (x, b−a). On retrouve [Xa, Xb].
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1Corrig´e 2 (Sous-p´eriode).
a) Si (I, u) est une courbe int´egrale de X, l’on a u0(t) = X(u(t)) pour toutt∈I. Donc
(p◦u)0(t) = (Tu(t)p)(X(u(t))) =Y(u(t)) autrement dit (I, p◦u) est une courbe int´egrale deY.
b) A supposer qu’il existe, Y est unique car p est surjective. Montrons quep(x) =p(x0) implique que
(Txp)(X(x)) = (Tx0p)(X(x0)).
Si p(x) = p(x0), alors x0 = θn(x) pour un certain n. Un calcul imm´ediat montre que (Txθn)(X(x)) = X(x0). Enfin p◦θn =p entraine que (Tx0p)◦ (Txθn) =Txp. Par cons´equent
(Txp)(X(x)) = (Tx0p)((Txθn)(X(x))) = (Tx0p)(X(x0)).
Donc l’application Z de R2 dans T M qui envoie x dans (Txp)(X(x)) se factorise en Y ◦p. L’applicationZ est lisse car c’est la compos´ee du champ X:R2 →TR2 par l’application lin´eaire tangenteT p:TR2 →T M. Comme pest un diff´eomorphisme local,Z =Y ◦pentraine que Y est lisse.
c) L’arc int´egral d’origine x ∈ R2 de X est (R, t → x+ (t,0)). D’apr`es le a), (R, t → p(x+ (t,0))) est un arc int´egral de Y d’origine p(x). Il est maximal car d´efini sur R. Si la deuxi`eme coordonn´ee de x s’annule, il est p´eriodique de p´eriode 1. Sinon il est p´eriodique de p´eriode 2.
Exercice suppl´ementaire
Exercice 1. On note M(2) l’espace vectoriel des matrices carr´ees d’ordre 2 `a coefficients r´eels. SoitS la partie de M(2) form´ee des matrices de rang 1 et
E={(M, Z)∈S×R2/ Z∈kerM}.
On notep l’application deE dansS qui au couple (M, Z) associeM. a)Montrer qu’une matrice de M(2) est de rang 1 ssi elle n’est pas nulle et son d´eterminant est nul. En d´eduire queS est une sous-vari´et´e de M(2).
b) V´erifier que les applications s1 ets2 de S dans E donn´ees par a b
c d
→
a b c d
,
−b a
et
a b c d
→
a b c d
,
−d c
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2sont des sections dep:E →S. En d´eduire que (E, S, p) est un fibr´e vectoriel de rang 1.
c)Pour tout (x, y)∈R2\ {0}, montrer que ϕ(x, y) :=
y2 −xy
−xy x2
, x
y
appartient `aE. En d´eduire que (E, S, p) n’est pas isomorphe au fibr´e trivial (appliquer un argument de connexit´e).
Corrig´e 3.
a) Si une matrice est non nulle son rang est > 1. Si elle est d’ordre 2 et son d´eterminant est nul, son rang est < 2. L’application d´eterminant restreinte `a M(2)\ {0M(2)} est une submersion. S ´etant l’image r´eciproque de 0, c’est une sous-vari´et´e de M(2).
b) On constate que s1(M) ets2(M) appartiennent au noyau de M. De plus pour toute matrice M de rang 1, s1(M) ou s2(M) ne s’annule pas et par cons´equent engendre la droite EM. Comme s1 et s2 sont des sections lisses de S×R2 → R2, ceci montre que (E, S, p) est un sous-fibr´e du fibr´e trivialS×R2.
c) Raisonnons par l’absurde. Supposons qu’il existe un isomorphisme f :E →S×Rde fibr´es de baseS. Notonsπla projectionS×R→R. Alors R2 \ {0R2} ´etant connexe, l’imageC de π◦f◦ϕest connexe. Or
π◦f ◦ϕ(x, y)6= 0, ∀(x, y)∈R2 \ {0R2}
etπ◦f◦ϕ(1,0) =−π◦f◦ϕ(−1,0). Par cons´equentCest r´eunion des deux parties ouvertes disjointes non videsC∩]− ∞,0[ etC∩]0,∞[. Il ne peut ˆetre connexe.