HAL Id: jpa-00243381
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Diverses résonances de croisement de niveaux sur des
atomes pompés optiquement en champ nul. I. Théorie
C. Cohen-Tannoudji, J. Dupont-Roc, S. Haroche, F. Laloë
To cite this version:
C. Cohen-Tannoudji, J. Dupont-Roc, S. Haroche, F. Laloë. Diverses résonances de croisement de
niveaux sur des atomes pompés optiquement en champ nul. I. Théorie. Revue de Physique Appliquee,
1970, 5 (1), pp.95-101. �10.1051/rphysap:019700050109500�. �jpa-00243381�
DIVERSES
RÉSONANCES
DE CROISEMENT DE NIVEAUXSUR DES ATOMES
POMPÉS
OPTIQUEMENT
EN CHAMP NULI.
THÉORIE
Par C.
COHEN-TANNOUDJI, J.
DUPONT-ROC,
S. HAROCHE et F.LALOË,
Faculté des Sciences, Laboratoire de Spectroscopie Hertzienne de l’École Normale Supérieure, Paris (France).
Résumé. - La lumière absorbée par une vapeur
atomique
soumise à un pompageoptique
transversal varie de manière résonnante
lorsqu’on
balaie lechamp magnétique
statique
auvoisinage
dupoint
de croisement enchamp
nul des sous-niveaux Zeeman de l’état fondamental(effet Hanle).
Des résonances
analogues apparaissent lorsqu’on
effectue le pompageoptique
transversalde la vapeur
atomique
dans unchamp
modulé enamplitude (résonances
paramétriques).
La très
grande
finesse des raies ainsi observées sur les atomes alcalins les rend trèsintéres-santes pour la détection et la mesure des
champs magnétiques
très faibles. On discute lespropriétés
de ces deux types de résonances et on met en évidence les avantagesqu’il
y a à utiliserles résonances
paramétriques.
Abstract. 2014 Thelight
absorbedby
an atomic vapour in a transverseoptical pumping
experiment
exhibits resonant variations when the staticmagnetic
field isswept
around thezero field value
corresponding
to thecrossing
of theground
state Zeeman sublevels(Hanle
effect).
Resonances of the same kind also appear when the transverse
pumping
is done in anampli-tude modulated
magnetic
field(parametric resonances).
These resonances are
extremely
narrow when observed on alkali vapors and thereforethey
are of great interest for the detection and measurement of very weak
magnetic
fields. The characteristics of the two types of resonances are discussed and theadvantages
of theparametric
resonances are
emphasized.
Introduction. - La lumière absorbée
ou diffusée
par un atome varie de
façon
résonnantelorsqu’on
balaie lechamp
magnétique statique
auvoisinage
d’unpoint
de croisement de deux sous-niveaux Zeeman decet atome. Ce
phénomène
porte le nom « d’effetHanle »
[1]
lorsqu’il
s’agit
dupoint
de croisementen
champ
nul de deux sous-niveaux Zeeman d’unétat
excité;
« d’effet Franken »[2]
lorsque
les deux sous-niveaux excitésappartiennent
à des niveauxhyperfins
différents,
le croisement ayant lieu alors enchamp
non nul.Des résonances de même nature,
beaucoup plus
fines sont observables aux
points
de croisement dedeux sous-niveaux de l’état
fondamental
d’atomespom-pés
optiquement,
enparticulier
auvoisinage
duchamp
nul
[3].
La finesse de ces résonances les rend trèsintéressantes pour la détection et la mesure de
champs
très faibles. Nous
présentons
une théorie de cesréso-nances et
analysons
leurscaractéristiques :
largeur,
intensité,
conditions d’observation.Nous étudions
également
un autre type de réso-nances trèsanalogues
auxprécédentes,
apparaissant
lorsqu’on
effectue le pompageoptique
transversal d’une vapeuratomique
dans unchamp
magnétique
modulé en
amplitude
[4].
Lescaractéristiques
de cesrésonances les rendent encore
plus
intéressantes que lesprécédentes,
en cequi
concernel’application
à ladétection et la mesure de
champs
très faibles.Après
un brefrappel
sur leséquations
du pompageoptique
(§ A),
nous étudions en détail ces deux typesde résonances
(§§
B etC).
A.
Rappels
sur le pompageoptique
[5].
- Afin debien
dégager
lasignification physique
desphénomènes,
nous prenons un modèle très
simple :
pompageoptique
sur la raieDi
d’un alcalin dont onnéglige
lespin
nucléaire : transition
2S1/2
H2P1/2.
Les atomes étu-diés n’ont alors que deux sous-niveaux Zeeman dans l’étatfondamental,
comme dans l’état excité. Toutesles
propriétés
de la vapeuratomique
se décriventsimplement
en termes d’orientation ou d’aimantationglobale
IYI(il
estpossible
de tenir compte de l’effet duspin
nucléaire. Les conclusionsimportantes
demeurentinchangées) .
1. POMPAGE OPTIQUE EN CHAMP RIGOUREUSEMENT NUL. - La
vapeur alcaline contenue dans une cellule
de résonance est
éclairée,
enchamp
nul,
par un faisceaulumineux
F,
polarisé
circulairement,
sepropageant
lelong
de la directionOx,
et excitant la raieDi
de l’alcalin( fig. 1).
FIG. 1.
96
Comme la seule direction
privilégiée
est la direction depropagation
du faisceaulumineux,
il est toutindiqué
deprendre
Ox comme axe dequantification.
Lafigure
2représente
les niveauxd’énergie
de l’atomeen
champ
nul(les
nombresquantiques
magnétiques
sont relatifs à
Ox)
et les quatre composantes ZeemanFIG. 2.
de la raie
Di
dont deux ont unepolarisation n (Am
=0),
les deux autres une
polarisation
6+(Am
= 1)
et6-(0394m
= -1).
A
l’équilibre thermique,
et en l’absenced’irradia-tion
lumineuse,
les deux sous-niveauxZeeman
= ±1 2
sont
également
peuplés
et l’aimantationglobale,
M,
de la vapeur est nulle dans l’état fondamental.L’irradiation
par F
fait subir aux atomes de lavapeur un «
cycle
de pompageoptique »
et rend Mdifférent de 0. Par suite de la
polarisation
a+ de la lumièreexcitatrice,
seuls les atomes dans lesous-niveau
Zeeman 03BC=1 2
peuvent
absorber unphoton
et monter en m
= +1 2.
Ils retournent ensuite àl’état fondamental par émission
spontanée,
unecer-taine fraction en -
1
1
l’autre en
= -1 2.
taine fraction en 03BC
2’
l’autre en 03BC ==2
L’effet
global
ducycle
de pompage a été de transférerdes atomes
de
=-1 2
à
--f - 1
et de rendreainsi
inégales
lespopulations
des deux sous-niveaux pL=±1 2,
cequi
fait doncapparaître
une aimantationglobale
non nulle lelong
de Ox. En d’autres termes,une certaine fraction du moment
cinétique
transporté
par les
photons
est transférée aux atomes.Si l’on
négligeait
tous les processus derelaxation,
au bout d’un certain nombre de
cycles
de pompage,tous les atomes seraient transférés en -
+1 2,
etl’on obtiendrait une aimantation à
saturation,
Mo,
parallèle
à Ox.Désignons
pardt
M la vitesse devariation de M sous le seul effet du pompage
optique.
On
peut
montrer[6]
que :M tend vers
Mo
avec une constante de tempscarac-téristique
du pompage;Tp, appelée
temps
de pompage, d’autantplus
courte que l’intensité lumineuse estplus
grande (en
touterigueur,
Mg,
My,
Mz
tendent versleurs valeurs limites
Mo,
0,
0 avec des constantes de tempsinégales.
Nousnégligeons
poursimplifier
cecaractère
anisotrope
de la « relaxationoptique »).
Notons enfin que la lumière absorbée sur le fais-ceau
F,
LA,
estproportionnelle
au nombre d’atomessusceptibles
d’absorber desphotons
6+,
c’est-à-direencore au nombre d’atomes dans l’état
03BC=-1 2;
on vérifie aisément queLA
estproportionnelle
à(Mo -
Mx)/Tp (l’absorption
est en effet nullequand
MY
=Mo,
maximumquand Mx == - Mo,
propor-tionnelle àl/Y"p,
c’est-à-dire à l’intensitélumineuse).
En
résumé,
le pompage par F tend à faireapparaître
dans la vapeur une aimantationglobale
parallèle
à Ox.La mesure de la lumière absorbée
LA
permet
d’at-teindre
expérimentalement
MX.
2. AUTRES CAUSES D’ÉVOLUTION DE M. - Sous le
seul effet des processus de relaxation
thermique,
M tendvers la valeur à
l’équilibre thermique,
c’est-à-dire0,
avec une constante de
temps
T,
qui
est le temps de relaxationthermique (nous
supposonségalement
poursimplifier
cette relaxationisotrope).
Enappelant
d(2) ,
dt
M la vitesse de variationcorrespondante
deM,
on a :
Enfin,
enprésence
d’unchamp magnétique
exté-rieur
H,
statique
ouvariable,
M subit uneprécession
décrite par :
où y
est lerapport
gyromagnétique
de l’état fonda-mental.3.
ÉQUATION
D’ÉVOLUTION GLOBALE DE M. - La théoriequantique
ducycle
de pompageoptique
[6]
permet de montrer que l’évolutionglobale
de M sousl’effet du pompage
optique
par F,
de laprécession
dans deschamps
appliqués,
de la relaxation s’obtientsimplement
enajoutant
les vitesses de variation duesà ces divers processus :
La
signification physique
del’équation
(4)
est trèsclaire. Pour une discussion de ses conditions de
validité,
on sereportera
à la référence[6].
En touterigueur,
il faut écrire deuxéquations couplées, analogues
à(4)
et décrivant les évolutions
couplées
de Met -4X,
aiman-tationsglobales
des états fondamental et excité. Lagrande
différence entre les constantes de temps d’évo-lutionFp
et T de l’état fondamental et TR de l’état excité(03C4R,
durée de vieradiative)
permet, pour lesapplications
étudiéesici,
dedécoupler
ces deuxEn utilisant
(1),
(2),
(3),
il vient pour(4) :
en
posant :
T est une constante de
temps
globale qui
décrit l’effet combiné de la relaxation «optique »
etthermique;
Mo
est l’aimantationglobale
atteinte enrégime
sta-tionnaire en
champ
nul. Il y acompétition
entre le pompage et la relaxation.Mo
est d’autantplus
voisin deMo
que lepremier
processus estimportant
devant lesecond,
c’est-à-dire que1/Tp
estgrand
devant1/T.
4. ANALOGIES ET DIFFÉRENCES AVEC LESÉQUATIONS
DE BLOCH. - Leséquations (6)
ont la même structureque les
équations
de Bloch[7].
Dans les
équations
deBloch,
Mo
est l’aimantationà
l’équilibre thermique,
résultant du facteur deBoltz-mann,
toujours
parallèle
auchamp statique Ho
appliqué.
Ici nous
négligeons
l’orientation très faible due aufacteur de Boltzmann.
Mo
est créée essentiellement par le pompageoptique
et est par suiteparallèle
à F(c’est-à-dire
à Ox sur lafigure 1). Mo
n’est donc pasassujetti
à êtreparallèle
auchamp statique
Ho.
Enparticulier,
si l’on choisitHo
lelong
deOz,
M’ 0 et Ho
sont
perpendiculaires.
Dans ce cas, on ditqu’on
fait uneexpérience
depompage
optique
transversal.Cette
possibilité
d’avoirM’
etHo
nonparallèles
est
typique
du pompageoptique
et conduit à des effets intéressants comme nous le verrons par la suite.B.
Pompage optique
transversal dans unchamp
statique
très faible : effet Hanle de l’état fondamen-tal[3].
- 1. CONDITIONS DE L’EXPÉRIENCE. - Danscette
expérience, F
esttoujours
parallèle
àOx;
lechamp
extérieur est unchamp
statique
Ho
perpendi-culaire à F
(parallèle
àOz).
Le pompageoptique
estFIG. 3.
donc transversal. Un
photomultiplicateur
PM mesureles variations de la lumière absorbée
proportionnelle
à
Mg.
On balaie très lentement
Ho
autour de la valeur 0.Quelle
est la variation avecHo
dusignal
optique
LA,
c’est-à-dire encore de
Mx?
Le
problème
théorique
est donc le suivant : onremplace
dans(6)
H parHo.
On cherche pourchaque
amplitude
duchamp, Ho,
la solution stationnaire de(6),
(s)M,
et on étudie la variation avecHo
de(s)Mx.
2. CALCUL DE LA SOLUTION STATIONNAIRE (s)M.
-Posons :
mo est la
pulsation
de Larmor dans lechamp Ho.
Lorsque Ho
estparallèle
àOz,
(6)
estéquivalent
auxtrois
équations
suivantes danslesquelles
on aposé :
En égaiant
à 0,
d dt M±
etd dt Mz,
on obtientimrné-diatement la solution stationnaire :
c’est-à-dire encore, en utilisant
(8) :
(s)Mz
restetoujours
nul. Les variations en fonctionde
Ho, plus
exactement en fonction duparamètre
sans dimensions 03C9003C4, de(s)Mx
et(s)My
sontreprésentées
sur la
figure
4. Ce sont celles d’une courbed’absorption
FIG. 4.
ou de
dispersion
deLorentz,
centrées autour duchamp
nul,
delargeur 0394(03C9003C4)
=2,
c’est-à-dire encore039403C90
=2/ï,
c’est-à-dire encore,d’après
(7) :
En
champ
nul(03C9003C4
=0),
(S)My
et(S)Mz
sontnuls,
(s)Mx
=M’0 :
le pompageoptique
par F
faitappa-raître en
champ
nul une aimantationparallèle
àF,
comme nous l’avons
déjà
vuplus
haut(§ A.1).
Enchamp fort,
(03C9003C4
~1),
les troiscomposantes
de (s) Msont nulles : le pompage
optique
transversal enchamp
statique
fort ne crée aucune orientation. La transitionentre ces deux cas limites se fait sur un domaine de
champ
delargeur
donnée par(13).
3. INTERPRÉTATION PHYSIQUE DU RÉSULTAT. - Le
pompage
optique
par F crée en permanence desdipôles atomiques qui pointent
dans la direction Ox de F. Aussitôtaprès
avoir été orientés dans cette98
dans le
plan xOy
à la vitesseangulaire
Cùo et sontdétruits avec une constante de temps
globale
T soitpar suite de collisions
(relaxation thermique),
soitparce que, absorbant un
photon,
ilsquittent
l’étatfondamental
(relaxation
optique).
A un instant
donné, t
=0,
représentons
dans leplan xOy
l’ensemble desdipôles atomiques
dans l’état fondamental. Il y a ceuxqui
viennentjuste
d’êtrepompés
par F etqui pointent
donc lelong
de Ox( fig.
5).
Il y a ceuxqui
ont étépompés
à l’instant - tFIG. 5.
(t
>0)
etqui
n’ont pas été encore détruits : ils ontdonc tourné par
rapport
à leur directioninitiale,
c’est-à-direOx,
d’unangle
(ùo t
et leur nombre adiminué par suite de la relaxation par un facteur
exp
(-
t/03C4).
Pour obtenir l’aimantationglobale
àt =
0,
il faut sommer vectoriellement tous cespetits
vecteurs pour - t variant de 0 à - oo.
La
figure
6représente
l’ensemble desdipôles
dans leplan
xOy
pour les trois cas(03C9003C4 ~ 1,
coor1,
03C9003C4 ~ 1.
FIG. 6.
Si
Ho
est très faible(03C9003C4 ~
1),
tous les vecteurs sontparallèles
à Ox. La résultante a sa valeurmaximale,
AQ,
parallèle
à Ox.Dès que
Ho
devient nonnul,
les vecteurs ne sontplus parallèles
et(s)Mx
diminue. Par contre,(s)My
devient différent de 0. On voit d’ailleurs que si l’on
change
designe Ho,
l’angle
de rotation(ùo t
change
designe
et par suite aussi(s)My,
cequi
explique
la formede
dispersion
de(8) My
( f ig.
4).
Lorsque
Ho
est suffisammentgrand
(03C9003C4
~1),
pendant
letemps
i, lesdipôles
ont letemps
de faireplusieurs
tours; les différents vecteurs à sommer sontalors
répartis
defaçon isotrope
dans leplan
xOy,
etl’aimantation
globale
est nulle :(8) Mx ==
(8) My ==
0. Oncomprend
ainsiphysiquement
les variations de(s)Mx
et(8) My représentées
sur lafigure
4. Ellesrésultent du fait que le pompage de F le
long
de Oxest contrarié par la
précession
de Larmor autour deHo,
qui
lui estperpendiculaire.
On voit toutel’importance
du caractère transversal du
pompage
optique
parrapport
àHo :
c’est ce caractère transversal
qui
estresponsable
de la variation résonnante de(s)Mx
et(s)My
autour deHo
= 0. Si lepompage était
longitudinal,
c’est-à-diresi
Ho
étaitappliqué
lelong
deOx,
lesdipôles pompés
par F le
long
de Ox resteraientimmobiles,
quel
quesoit
Ho,
et l’on aurait pour toute valeur duchamp
(s)Mx
=Mj
,(s) My
=(8) Mz
= 0.
4. ORDRE DE GRANDEUR DE LA LARGEUR DES
RÉSO-NANCES. - La
largeur
AH,
est donnée par(13).
Nous allonsenvisager
deux types d’atomes pouvant êtrepompés
optiquement
dans l’état fondamental : les alcalins et lesisotopes impairs
deHg
et Cd.Dans les deux cas, on sait réaliser des cellules de
résonance
permettant
d’obtenir destemps
de relaxa-tion zégaux
ousupérieurs
à 1 s; pour lesalcalins,
enutilisant des cellules recouvertes intérieurement d’un enduit
paraffiné
hydrogéné
ou deutéré[8];
pourHg
et Zn des cellules en silice fondue
(en
chauffant lesparois
de la cellule onpeut
dans ce dernier cas atteindredes T de l’ordre de la minute
[9]).
Notons enfin quela
longueur
de cestemps
de relaxationpermet
d’opérer
en l’absence de gaz
tampon,
cequi
assure, par suitedu va-et-vient
rapide
des atomes entre lesparois,
un moyennage par le mouvement des
inhomogénéités
statiques
duchamp.
Pour
Hg
etCd,
leparamagnétisme
dans l’état fondamental estpurement
nucléaire : on aYl2n
N 1
kHz/gauss;
de sortequ’en
prenant i N 1 s, onobtient,
d’après
(13),
AHO
de l’ordre dumilligauss.
Pour lesalcalins,
leparamagnétisme
estélectronique,
y est donc environ 1 000 fois
plus
grand,
et par suiteAHO
1 000 foisplus petit,
c’est-à-dire de l’ordre dumicrogauss.
On voit ainsi que l’effet Hanle dans l’état fondamentaldonne
des raies de résonanceextrême-ment fines.
Remarque.
- La formule(13)
estégalement
valablepour l’effet Hanle de l’état
excité;
y a le
même ordrede
grandeur
que pour l’état fondamental desalcalins;
par contre, T doit alors êtreremplacé
par la durée de vie radiative TR de l’étatexcité,
de l’ordre de 10-6à 10-8 s, ce
qui
entraîne unelargeur
AH, beaucoup
plus
grande,
de l’ordre du gauss.Dans le domaine de
champ
où seproduit
l’effetHanle de l’état
fondamental,
on peut donccomplè-tement
négliger
la variation dessignaux
optiques
dueà l’effet Hanle de l’état excité. C’est ce type
d’argument
qui
permet
dedécoupler
leséquations
d’évolution desmagnétisations
des états fondamental etexcité;
qui
permet
aussi de considérer lecycle
de pompageoptique
(qui
dure un tempsiR)
comme instantané vis-à-vis de Tet des
périodes
de Larmor associées auxchamps
trèsfaibles dans
lesquels
seproduit
l’effet Hanle de l’étatfondamental.
C.
Pompage optique
transversal dans unchamp
magnétique
modulé enamplitude
(résonances
para-métriques)
[4].
- 1. CONDITIONSDE L’EXPÉRIENCE.
-Elles sont
identiques
à celles de lafigure
3,
à ceciprès
qu’on
ajoute
maintenant auchamp statique
H.
unchamp
oscillantHl
cos mt,parallèle
àHo,
doncà
Oz,
cequi
a pour effet de moduler enamplitude
le
champ
statique.
Notons tout de suite que l’on
prend
m ~1/03C4.
Enque les
spins
ne peuvent suivreadiabatiquement (et
non d’une modulation lente destinée à fournir un
signal
modulé,
proportionnel,
siHl
est suffisammentpetit,
à la dérivée dusignal
étudié dansle §
Bpré-cédent).
Posons :
Les
équations
d’évolution deMx,
My,
Mz
sontidentiques
auxéquations (9)
et(10)
à condition deremplacer
03C90 par Cùo + 03C91 cos Cùt. Il vient :1 -1
La
présence
de cos cüt au deuxième membre de(15 a)
entraîne
qu’il
faut maintenant chercher unesolution,
non passtationnaire,
maisforcée,
de(15 a) :
end’autres termes, oscillant aux diverses
harmoniques p03C9,
de w.
2. CALCUL DE LA SOLUTION EN RÉGIME FORCÉ.
-La solution de
(15
b)
esttoujours Mz
= 0. Onpeut récrire
l’équation
donnantd
M
sousla
forme :La solution de
l’équation
(16)
sans second membres’écrit :
Reportons
maintenant(17)
dans(16)
enconsidé-rant h comme une fonction de t
(méthode
de lavaria-tion des
constantes).
Il vientl’équation
différentielle suivantepour À :
Pour
intégrer (18),
on remarque queei03C91 03C9 sin 03C9t
estune fonction
périodique
de t(qui
intervienttoujours
dans les
problèmes
de modulation defréquence)
etdont on connaît le
développement
en série de Fourier :Dans cette
expression,
Jn
est la fonction de Bessel d’ordre nlorsque n
est unentier >
0.Lorsque n
estun entier
négatif,
on aposé :
En portant
(19)
dans(18),
il vient :(21) s’intègre
immédiatement pour donner :(dans (22),
onprend
la constanted’intégration égale
à
0,
car cette constantereportée
dans(17)
donne unecontribution
qui
disparaît
au bout d’un temps ’1", etn’intervient donc pas dans la solution
forcée).
En uti-lisant(19),
onpeut
récrire(17)
sous la forme :En
reportant
(23)
dans(22)
et enposant n
- q =p,
il vient finalement :
c’est-à-dire encore :
avec :
Comme,
d’après
(9), Mx
= Re M+,
My = Pm M+,
on en déduit les résultats suivants pour
Mx(t)
etMy(t).
Mx
(t)
etMy(t)
(et
par suite aussi lesignal
optiqueLA)
sont, enrégime
forcé,
des fonctionspériodiques
de t,
de
période 2n/w
dont onpeut
calculer àpartir
de(25)
le
développement
en série de Fourier. Au moyen d’unamplificateur
sélectif,
onpeut
isoler dans lesignal
optique LA
la modulation àl’harmonique
pw de cùqui
dépend,
comme on le voit sur(25),
deAp
etA-p.
On voit sur les dénominateurs de
(26)
et(27)
quechaque
modulationpco
dusignal
subit des variations résonnanteslorsqu’on
balaie lechamp
autour des valeurs telles que (jjo + nm = 0. Comme n est unentier
positif négatif
ounul,
on voit quechaque
modu-lationp03C9
résonne pour coo =0,
cüo === :f:: w, coo = ib 203C9... La
largeur
de ces résonances est la mêmequel
quesoit n, et vaut
Acüo
=2/03C4,
ou encoreAHO
=2/yr.
L’intensité de la résonance d’ordre n, détectée surl’harmonique
d’ordre p, est entièrement calculable àBien que les résonances d’ordre n ~ 0 soient
inté-ressantes et aient fait
l’objet
d’étudesdétaillées,
nousallons nous limiter dans ce
qui
suit à l’étude de larésonance en
champ
nul(n
=0).
3.
ÉTUDE
DE LA RÉSONANCE n = 0. - Auvoisinage
duchamp
nul,
03C9003C4 ~
1,
onpeut
dans les sommes sur nqui figurent
dans(26)
et(27) négliger
la variationavec co, des termes n =1= 0 par rapport à celle du
terme n = 0. La
partie
intéressante deAo
etA:f:: p
100
En reportant
(28)
et(29)
dans(25),
en utilisant(20),
et le fait que
Mg
= ReM+,
on obtient le résultatsuivant pour le comportement de
M.(t)
auvoisinage
du
champ
nul.Au voisinage de
Cùo =0,
les diversesmodulations p03C9
contenues dans le mouvement de
Mx(t)
résonnent.Lorsque
p
estpair,
l’expression
de la modulationpw
est la suivante :
La résonance a alors la forme d’une courbe
d’absorp-tion,
delargeur
2/yr,
d’intensitéM,’
cù
/p
(03C91 03C9).
Lorsque p
estimpair,
on a pour la modulationp03C9 :
La résonance a la forme d’une courbe de
dispersion
de
largeur
2/yT,
d’intensitéM§ Jo
03C91 03C9
Jv
(:1).
PourMy(t),
les conclusions sontinversées,
les formesd’absorption
et dedispersion
étantrespectivement
associées aux valeursimpaires
etpaires
de p.4. AVANTAGES DE CES RÉSONANCES PAR RAPPORT A CELLES ÉTUDIÉES
AU §
B. - Lesrésonances en
champ
nul que nous venons de décrire
possèdent
despro-priétés
très intéressantes que nous passons maintenant en revue.a)
Ellesapparaissent
sur des modulations. On peutdonc utiliser les
techniques
d’amplification
sélectiveet de détection
synchrone
et améliorerconsidérable-ment le
rapport
signal
sur bruit.b)
La résonanceapparaît
« sur fond noir ». Dès que03C90 ~
1/03C4,
les modulationsdisparaissent.
Aucontraire,
dans
l’expérience
décrite enB,
lesignal
continu surle PM existe
toujours
quel
que soit 03C90; il ne faitque varier autour de coo = 0. Les dérives lentes de
l’intensité lumineuse sont donc
beaucoup
moinsgê-nantes dans
l’expérience
décrite ici.c)
Onpourrait
songer dansl’expérience
décriteen B à obtenir des
signaux
modulés en modulantlen-tement le
champ
Ho
autour dechaque
valeur. Comme03C4 ~ 1 s, les
fréquences
de modulation devraient êtreinférieures à 1
Hz,
cequi
n’est pas une gamme defréquence
commode pour les détectionssynchrones.
Ici,
aucontraire,
ils’agit
d’une modulationrapide
comme nous l’avonsdéjà
souligné
plus
haut : m »1 JT.
En
fait,
onpeut
travailler à03C9/203C0 ~
500Hz,
cequi
est une gamme très commode. De
plus, l’expérience
montre que le bruit des sources lumineuses est
beaucoup
moins
important
autour de 500 Hzqu’autour
de 1 Hz.d)
Sur les modulationsimpaires,
la forme des résonances est celle d’une courbe dedispersion
pure.
Lesignal
estdonc,
pour 03C9003C4 ~1,
directementpropor-tionnel au
champ
statique
appliqué.
e)
Laradiofréquence
Hl
cos mtn’élargit
à aucunniveau les raies. On a
toujours
AHO = 2/03B303C4.
f)
Il est facile de voir que7o
(03C91 03C9)
7p
(03C91 03C9)
présente
des maximalorsqu’on
fait varier03C91 03C9.
Lorsqu’on
seplace
sur unmaximum,
lesignal
devient,
aupremier
ordre,
insensible à toute variation de 03C91 ou w, c’est-à-dire de l’intensité et de lafréquence
duchamp
Hl
cos cet.5. EFFET D’UN DÉFAUT DE PARALLÉLISME ENTRE
H0
ETH1.
- Nousavons
toujours
supposé
jusqu’à
pré-sent
Ho
etHl
cos mtparallèles.
Nous allons étudier maintenant lesconséquences
d’unléger
défaut deparallélisme.
Supposons Hl
cos mttoujours aligné
surOz;
lechamp
statique
a unecomposante
Ho
surOz,
et des composantes
’3Hx,
03B4Hy
sur Ox etOy supposées
très
petites.
Defaçon
plus
précise,
nous posons :et nous supposons :
On
peut
récrire leséquations
d’évolution de M entenant
compte
de03B4Hx
et03B4Hy.
Nous avons vuprécé-demment comment calculer la solution exacte de ces
équations
lorsque 8wR
=03B403C9y
= 0. Onpeut
partir
decette solution exacte et
chercher,
lorsque 03B403C9x
et03B403C9y
sont différents de0,
une solution deséquations
sousforme d’un
développement
deperturbations
en puis-sances de03B403C9x. 03C4
et8o)y.T.
Le calcul neprésente
pasde difficultés considérables :
On trouve pour la modulation 03C9
(p =1),
àlaquelle
on s’intéressera par la
suite,
lecomportement
suivant auvoisinage
duchamp
nul :Le
premier
terme du crochetreprésente
la solution calculéeplus
haut pour03B403C9x
=03B403C9y
= 0.Les autres termes
représentent
les corrections en03B403C9x
i et03B403C9y 03C4
à l’ordre leplus
bas où elles interviennent. On voit que c’est au deuxième ordre seulement. Larésonance en
champ
nul est donc assez peu sensible auxcomposantes
deHo perpendiculaires
àH1.
Il est intéressant de
développer (34)
enpuissances
de 03C9003C4,
lorsque
lacomposante
sur Oz duchamp
statique
estégalement
très faible. On posera alors03C90 =
03B403C9z.
Au deuxième ordre inclus en03B403C9z03C4, 03B403C9x03C4,
03B403C9y03C4,
il vient :On voit ainsi
qu’en
champ
très faible la modulationm
est, à
l’ordre 1,
proportionnelle
à03B403C9z
et insensibleà
03B403C9x
et8wy.
Si l’on réalise volontairement une valeur non
négli-geable
de(03B403C9x.03C4),
lesignal
devient sensible aupremier
ordre à
03B403C9y
etréciproquement.
Cettepropriété
est trèsutile,
comme on le verra dans laprochaine
communi-cation,
pour compenser les troiscomposantes
d’unEn
conclusion,
nous voyons que le pompageoptique
transversal d’une vapeuratomique
dans unchamp
statique
ou modulé enamplitude
permet
d’obtenirdes résonances extrêmement fines centrées autour de
la valeur 0 du
champ.
Nous avons étudié en détailles
propriétés
et lescaractéristiques
de ces résonances.Leur
application
à la détection ou la mesure dechamps
très faibles est décrite dans la communication suivante.
BIBLIOGRAPHIE
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Voir parexemple
références dans :Progress
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vol. V, «
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(C.)
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1966.[6] COHEN-TANNOUDJI (C.),
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Voir parexemple
ABRAGAM(A.),
« Theprinciples
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magnetism
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BOUCHIAT(M. A.)
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