in
2014
https://archive.org/details/explicktiondequeOOdute
EXPLICATION
D E
QUELQUES MEDAILLES De Peuples, de Villes, et de Rois
GRECQUES & PHENICIENNES.
Par M.
L.DUTENS.
f-
' *
m
ISJute">*<*/
A LONDRES:
Chez
JOHN THANE, Gerard-Street,
Soho.MDCCJLXXIII.
«I
X X X X X X X X X X X X X X X
**x X X X X X X X X
X"X X X X X X»
A M Y L O R D,
Mylord Duc de Northumberland, Comte de Percy, &c. &c. Chevalier de
l'Ordre de
laJarretière; Gouverneur
des Provinces de Middlefex
etde North-
umberland, &c. &c. &c.
MYLORD DUC,
Lrf'Hommage que je prends
la libertéde vous
fairede cet
eflaivous
eftdû à
tous égards
: ledon généreux que vous me
fîtes
de
lariche colleélion des médailles
Grecques de
lafamille Ruzini à Venife
m'infpira premièrement
legoût de cette
étude;
et c'eftde cette colleéiion même
que
j'ai tiré cellesque je donne
ici.L'intelligence que vous avez, Mylord Duc, du
fujetque je
traite, etl'indulgence dont vous voulez bien m'honorer, font au- tant de raifons qui me font délirer de placer votre nom à
latête de cet ouvrage
; c'eft auffiune occafion de plus pour moi de pub-
lier
ma reconnohTance de tous vos
bienfaits,et les vifs
fentimens du profond refpeél,
etde l'attachement inviolable avec lefquels
j'ail'honneur
d'être,Mylord Duc,
Votre
trèshumble
Et
trèsobéiffant Serviteur,
à
Londres
ceier
- Décembre, 1773.
L. DUTENS.
PREFACE.
./lYjrn/tritti'ciia/<r i'i>: /'ouvta.fr
PRÉFACE.
LeS
Médailles,que
je prefente iciau
Public, font tireésd'une
Collection faite en différentes partiesde
l'Europe : jene donne que
celles qui n'ont point été publiées,deux ou
trois exceptées fur lefquelles j'aicrû avoir
quelque
chofe àremarquer. Parmi
lesMé-
dailles,
que
j'ai acquifesen
Italie, fe trouveune
fuite rare des Médailles des Peuples et des Villes de la Grèce, recueillie autrefois dans laMorée
parun
des ancêtresde
la familleRuzini de
Venife : etune
autre fuite, faiteen
Sicile parun
feigneur Angloishomme
de
goût.Ces deux
fuites fontde
la plus belle con- fervation, et contiennentdes Médailles aufîî curieufes, par les traitsde
l'Hiftoirc qu'elles éclairciffent,que
par la beautédu
travail, et les lumières qu'elles ré-pandent
fur l'origine et les progrèsde
l'art etdu Goût.
Un
des principaux avantagesque Ton
puiffe reti- rerde
l'étude des MédaillesGrecques
eft la connoif-PREFACE.
fance qu'elles fervent à
donner
fur l'état des Artsdans
tous lestems
et tous les pais, avecune
facilité etune
évidencequ'aucune
autre étudene peut
at- teindre.Une
fuitede
Médailles, faite avec choix,pour
remplir cet objet, eftun
tableau fidèlede
Fhif- toire de l'art, qui n'eft fujet àaucune
des contradic- tionsqu'éprouve
l'hiftoire des faits :on
a le tableaudevant
les yeux,on en compare
les parties, et lacon-
clusion eft facile et fure.On convient
afîezgéné-
ralement, parexemple, que
les Médaillesde
Sicile excellent les Médaillesde
tous les autres paisdu Monde
par la finefîe et l'elegancede
leur travail ; mais,avec
le fecoursde
cette étude,on peut remar- quer
auffi (ceque
l'on n'apasencor
fait)que
les Arts fteuriffoienten
Sicile prèsde deux
ftéclesavant qu'ils fuftent perfectionnésen
Grèce.Gélon,
qui regnoit à Syracufe environ cinq cent ans avant Jefus Chrift, faifoit frapper des Médailles fupérieuresvpour
legoût
et l'exécution à celles
que
lesGrecs
faifoient frapper plusde
centcinquante
ans après lui dans les Villesde
laGrèce où
les arts etoient lemieux
cultivés ; lavue de
ces médailles, et lacomparaifon
fî facile àen
faire, inftruit et fatisfait l'efprit et le
goût
des curi- eux,de
façon àne
rien laifter à délirer.J'ai crû pouvoir fans
préfomption
dire auflîmon
fentiment fur quelques médailles Phéniciennes qui fe
trouvent dans
ma
collection.Une
conftante applica- tionde
vingtannées
à l'étudede
lalangue Hébraïque
v
PREFACE.
me
fit d'abord efpererque
je trouveroismoins
d'ob-ftaclcs à expliquer cette forte de médailles.
En
effet, des les premiers pasque
je fis dans cette carrière je fus furpris de trouver plusde
conjecturesque
de régies, plusde
doutesque de
certitudes, plus de charlatan- nerieque
de feience; carcomment
appellerautrement
des vers (a) faits dans ceque
l'on appelleune
langue,dont on ne
connoit pasmême
l'alphabet?Que
penfer
de
conteftations élevées fur le fensde
certains paffages quine
font pas, dit on,conformes au
genie-de
la languePhénicienne
?Tous ceux
quiont
recoursaux
fources, favent fort bienqu'on
n'eft pas encor arrivéau
pointde
connoitre les fineffesde
la langue Phénicienne,dont
lesnoms
propresexceptés,
on
feait à peinecinquante
mots. Il faut êtrede bonne
foi, etne
pas mettre plus d'oftentation dans l'étude d'une langue,ou d'une
feience qu'ilne
convient de faire.On
n'ignore pasque
les favansne
font pas d'accord entreeux
fur la valeurde
toutes les lettresde
l'alphabet Phénicien ; et fuppofantmême
qu'ils le fufîent; après les avoir réduites à lavaleur des lettres
Hébraïques,
ils n'ont pas d'autremoien
d'interpréter lesmots que
par la lignification qu'ils ont dans langueHébraïque ou
Syriaque (b) j (a) Poëmes Phéniciens, imprimés à Oxford, Pietas Univerfitatis,Oxon. et Epithalamia Oxomenjia.
(b) Le Carmen Phenicium imprimé à Oxford dans les-Eftitèalamia l'année 1761, peut fervir à confirmer ce quej'avanceici.
PREFACE.
et dans ce cas,
on ne
peut pas plus direque
ce que>l'on appelle la langue
Phénicienne ou Punique
foient des langues propres,que
l'onne
pourroit le diredu Texte
Samaritaindu Pentateuque
quine
diffèrede l'Hébreu que
par les caractères.Et
cependant, touten
errant dans ce Labyrinthe,,on
voit des favansen
infulter d'autres qu'ils difents'y être égarés,
comme
s'ilsen
tenoienteux mêmes
le fil.
Le peu que
j'aurai à dire fur cette matière fe- ra voir qu'il n'y [a pasgrand
fujetde triomphe de
part et d'autre ; etque
dans ces fortesde
dicufiions celui qui fait voir lemoins de
confianceen
feslumi-
ères,
prouve au moins
qu'il,eft le plus éclairé par laRaifon.
MAMMERCUS.
iEXPLICATION
D E
QUELQUES MÉDAILLES, DE VILLES
etDE ROIS,
GRECQUES & PHENICIENNES.
MAMMERCUS.
La première
médaillede
cetteplanche
n'a jamais_
été publiée. Elle reprcfentc
d'un
côté la têted'un Planche
Héros,
avecune corne de
bélier, fymbole de
force '*0
que
quelquesuns
desRois de Macédoine
etde
Syrie affectèrent d'adopter.Mammercus,
à qui l'on a plu-2
MAMMERCUS.
l
a
n c h ê^
eurs raMûrifc d'attribuer cette médaille, eutcomme
J.
Alexandre
la folle vanitéde
fe diredécendu
desDi- Num°.
r. eux, lorfqu'il vint d'Italie en Sicile (a). Il enimpofa
fans
doute
par cette fable autantque
par fa capacité militaire, et fe rendit maîtrede
Catane^ qu'ilgouver- na pendant
quelques années.Les
lettresM A M,
qui font les lettres initiales
du nom de Mammercus
^du Coté
de la tête, et le lieu de la Sicile, prèsde Ca-
tane,
où
a etc trouvée cette médaille, ne laiffent pointde doute
fur l'applicationqu'on en
doit faire à ce Guerrier. SanahTance
eftpeu connue, on
feait feule-ment
qu'il venoit d'Italie. Ildébarqua en
Sicile avec quelques troupes, fe vantant d'êtredecendu du Dieu Mars
; peutêtre avoit il pris lenom
deMammercus
pour
deiigner fon origine.Mamers
lignifiantMars
dans le vieux langage des Ofques. Quoiqu'il
en
fbit, ilforma
des prétentionsen
Sicile, et s'allia avec lesMammertins
; et c'en:probablement
par cette raifonque
l'on voitau
reversde
cette médaille le type or^dinaire de la
monnoie
de cePeuple
(b)*Mammercus,
après avoir
régné quelque tems
àCatane,en
fut chaf-fé par
Timoléon de
Corinthe, qui avoit déjà délivré la Sicile de la tyranniede Denis
le Jeune, etde
celle d'Icetas. Il fut contraintde
fe réfugierchez
lesMammertins,
etde
femettre fous laprotectionà'Hip- po Tyran de
ce pais;mais Timoléon
l'y pourfuivit,(a) Cornel. Nepos in Timoléon.-—Paruta, p. 1014, 1040.
(b) Voyez l'explication de lamédaille dufrontifpice vers la fin.
MAMMERCU8.
3 et l'obligeade
fe rendre à lui, à conditioncependant
qu'il ne feroit
jugé que
par les Syracufains. il s'etoit^
LA
t
N c 11
flatté de les perfuadcr par fou éloquence, et ayant
Num°.
r.paru devant
le Peuple, il fe préparoit àle haranguer.Mais
les Syracufains indignés contre lesTyrans dont
ils avoient deja tant foufFert,
au
lieude
prêter l'ore- ille à fon difcours élevèrent des cristumultueux dont
il fut efTraié. Il s'apperçut
qu'on
alloit fc faifirde
lui, et craignant
qu'on ne
le fît pérird'une mort
cru-elle et ignominieufe, il attenta à fa vie
de
defefpoiren
fe battant la tête contre lesmurs, mais
il fut ar- rêté et conduitau même
fupplice qu'Icetas avoit deja£uhL
Mr. l'Abbé Barthélémy, dont
j'eftime infinimentle favoir et la pénétration, a
de
la peine à croireque
cette médaille puifTe «tre attribuée à
Mammerci^s,
par la raifon qu'elle reffemble fort àune
médaille qu'il publiaen ijôoÇa),
fur laquelle il a très bien luen
caractères Etrufques,NuukrifiumAlaph
citer7iui?î^ et qu'il rapporteen confequence
a Nuceria> villede
laCampanie
;en
effet lesdeux
médailles paroiflent êtrede
lamême
fabrique,mais on
peut dire qu'il n'eft pasétonnant que
la fabrique des médaillesde
Sicile eut
quelque
refTemblance avec celle desmé-
dailles
de
lagrande
Grèce,y
ayanteu une
corre-fpondence
auiîi intime entre cesdeux
Pais voiiins»(a) Lettreaux auteursdu Journaldes Savans, Aolit 1760.
•
' 1
-
— Au
refteje n'hefiterois pas àme
rendre à l'avis de.P
l a n c h EMr>
j»Abb
/Barthélémy,
fi je n'etois entraîné dansNum°.
i. l'opinionque
j'adopte par les lettresM A M,
et par lesautres raifons
que
j'aidonnées. Ily
a auffi cettediffé- rence entre lesdeux
médailles,que
celle de Mr.l'Abbé
Barthélémy
àun diadème autour de
la tête, et lami- enne
n'en a point.JE T 0 L I E.
Planche L/A
médailledu Numéro
2. a été apportéede
cette**
o ^ partie
de
la Grèce, voifine des Illes des Vénitiens,dans
la
mer
Adriatique, autrefois l'Epire et l'iEtolie.La
.fabrique
en
efh affez femblable à cellede
quelques médailles d'iEtolie qui fonten ma
poffeffion.Le
type
du
fanglier propre à cette Province, d'un coté,,avec la
contremarque du
Centaure, et de l'autreun
chaffeur à cheval,
me
font attribuer cette médailleà
quelque
partie d'iEtolie, cesdeux
typesconvenant
parfaitement à Thiftoirede
la chaffedu
fanglierCa-
lydonien,
dont
la fcene s'ctant pafféeen
iEtolie a été fouvent célébrée par les JEtoiiens, et fervoitde fym-
bole à leurmonnoie. Le
cavalier peut reprefenter l'un desdeux Tyndarides. Dans
le récitqu'Ovide
fait
de
cette chaffe, ilmet
les frèresgémeaux
àche-
val, et Meléagre, qui
en
efl leHéros
à pied.Mais
Nu m
0.2.M TO L I E.
5quelques Bas-reliefs, et piètres gravées aliufifs a l'hif-
p
toire de Méléagre, offrent
une
partie des chafleurs àa
n h cheval, et l'autre à pied. Enfin, jene
vois pas àNum°.
2.quelle autre partie
de
laGrèce
pouvoir rapporter cette médaille, fi l'onne veut
pas convenir qu'elle foit d'iEtolie.On
n'en a pointencor
publiéde fem-
blable, et elle
ne
paroit pas avoir eude
légende,ou de
lettres, quien
facilitentautrement
l'explication.Beger
etSpanheim ont
écrit plufieurs dilTertations fur quelques médailles d'iEtolie qui reprefententd'un
côtéMéléagre,
ily
aun volume
in4to
fur ce feul fujet.Je
n'eftime pas aiTez la féconditéde
cesau-
teurs
pour
defirerde
leur relfembler. J'en aurai trop dit fur celle-ci,dans
le casou ma
conjecturene
contente pas le lecteur plus qu'ellene me
fatisfaitmoi-même. La
médaille,au
refte, n'a riende
fort interelTant, etjene
ladonne uniquement, que
par ce qu'elle n'a point été publiée.B
6
H I E R 0 N
II.HIERON
II.-~
—
JOn ne
connoitqu'une
médaille d'argentd'Hieron
j II. publiée par
Paruta
;mais
différente dans lesNum°,3. types« Celle ci eft attribuée à
Hieron
II. preferable-ment
àHieron
I. à caufedu Pégafe
qui eftau
re- vers, et qui fe trouve fouventau
revers des médaillesde bronze
attribuées àHieron
II.mais
jamais fur cellesde Hieron
I. d'ailleurs elle n'a riende remar-
quable que de
n'avoir point été publiée.ÇLAZQMENES.
7X
>aCXXXX XXX'* XXXX'*.XV&'X X
M(XXXXXXXiX XXXX
En
Ionie.Cette
médaille eftde
la plus belle fabrique, etde
-—
iLANCl
la plus belle confervation.
Je
la dois a la comptai-, j.fance
de Mr. Symonds,
Profeireur d'HiftoireModerne Num°.
4.à l'Univerfité
de Cambridge,
fortconnu en
Italie parl'infatigabilité
de
fes recherches dans les parties lesplus curieufes et les
moins
vifitéesde
ce païs.La
tête, qui eft celle
du
Soleil, eftde
la plusgrande
beauté, l'ouvragepeut en
êtremis en
compétition avec les premiersCamées en Europe. Et cependant
elle doit avoir été frappée avant Je.tems
d'Alexandre
le
Grand,
fiTon en juge
par.laforme du
zetadans
le
nom de
la villeK aai omenh
2, qui fe trouveici avoir l'ancienne
forme X
deja hors d'ufageau tems
d'Alexandre.Les deux
premières lettres font fort ufées ;on peut cependant
les appercevoirencor (immédiatement
après lemonogramme JER)
et lirepar ce
moien
les quatre premières lettresdu nom de
Clazomenes. La comparaifon que
j'aieu
occaiion8
CLAZOMENES.
de
fairede ma
médaille avecdeux ou
trois, àpeu
LANCHE
' jjt prés femblables,
du Cabinet de M,
leDuc de Devon- Num°.
4. mire, fur lefquelles la légende (très bien confervée)fe lit
de même, ne
laiffe pas lemoindre doute
fur le lieud'où
vient celle ci.M.
Pellerin a rapporté quelques médailles de cette ville, différentesde
lamienne. Une
entr' autres eftremarquable en
ce qu'elle offre lemême nom de
Magiftrat itapmis,mais
avecune
type différent.Le Cigne au
revers etoit lefymbole
ordinairede Clazomenes,
foitque
î'Ionie fut
renommée pour
la beautéde
fes cignes^ou que
les habitansde Clazomenes
adoptaffent la fablede
Cignus, Prince Ionien, filsde Neptune,
tué par Achilles à la guerrede Troye,
etmetamorphofé en
cigne (a).(a) Ovicjeen fesMetamorphofes*
9
^srw.*-^
Hit-tir*^•«^fc^-'wwsr
MEDAILLE PHENICIENNE.
J'AI
dejaremarqué
dansma
préface lepeu de fondp
LA
N c Hqu'il
y
avoit à faire fur les explicationsque
les favans I.ont donné de
plufieurs Médailles Phéniciennesou Num°.
5.Puniques.
Leurs
efforts,pour
débrouiller le cahosde
cette langue, font certainement louables, etnous devons
leuren
favoir grè. Il n'y ade blâmable
icique
lahauteur
avec laquellequelques uns donnent
leurs opinions
pour
des régies Jures, incontefiables, et s'emportentd'une manière
indécente, fi l'on ofe.avoir
un
fentiment différentde
celui qu'ilsont une
fois adopté.
Combien
eft eftimableau
contraire la conduitede
ceux, quiavec un
mérite égal,fem-
blent fe défier
de
leurs propres forces,, et fonder à toutmoment
leur routede
crainte des écueils.On
aime
à voirMr.
Pellerin etM. l'Abbé Barthélémy
toujoursaccompagnés de
cette modeftie fi naturelleaux
grandshommes,
avoueringénument
les écarts qu'ilspeuvent
avoir faits, fe fervir utilement desMEDAILLE PHENICIENNE.
Lan cki remarques
de leurs critiques, lesen
remercier ; etI. continuant la route qu'il fe font tracé, avancer
Num°.
5.furement
vers le but.M.
Pellerin en periîftant tou- jours adiré qu'il n'entend pas lalangue Phénicienne
a contribuébeaucoup à
lever les difficultés qui fetrouvent
dans
cette étude par la fagacité de famarche,
etune
fmefîede difcernement accom- pagnée de
toute la foliditédu jugement.
Sans s'engagerdans
les difputes il les termine'; fans af- fecter de louer,ou blâmer
les autres, il fè concilie.le refpect et les éloges
de
tous.L'avis
que Mr.
Pellerindonne pour former un
alphabet Phénicien, qui
ne
foit fujet àaucune con-
tradiction, eft fi fage,
qu'on
regrette qu'ilne
l'aitpas
mis en
exécution ;peut
être, mettrai-je à profit fes confeilspour
fuppléer à ce quinous manque
à cet égard : ilen
aura tout l'honneur* et je n'aurai d'autre mériteque
d'avoir fuivi laroute qu'ilm'aura
indiquée.En
attendant, qu'ilme
foitpermis de
faire quel- ques obfervations fur lacinquième
Médaillede
lapremière
Planche.Je
n'en hazarderaiaucune
quine
foitfondée
fur les opinionsde ceux même
qu'elle fembleroit contredire.Pour
les conjectures,ou
j'y renonce,ou
je lesdonnerai purement pour
ce qu'elles vaudront, fansy
attacher lamoindre
préten-tion»
Fulvius Urfinus a été le
premier
qui ait publié^~~
i m~
m?-cette Médaille, il
en
expliqua la légende par lenom
L Aj
N c 1
&
Annibal, qu'il y lut fans difficulté ; mais ilne Num°.
5jugea
pas à proposde communiquer
les raifons qu'ilavoit d'y lire ce
nom
plutôtqu'un
autre ; etcomme
de
Ion tems,oh
n'etoit pas aufîi bien initiédans
les myfteres
de
la languePhénicienne qu'on
l'a été depuis, il eu: permis à prêtentde révoquer en doute
ionjugement, ou
de lecompter pour
trèspeu de
chofe.Haym
a fuivi Fulvius Urfinus, eten pub-
liant la
même
Médaille, qu'il a tiréedû
cabinetdu
Duc
de Devonlhire, il n'a point hcfitéà
l'attribuerà Annibal;
maiscomme
ilne
paroit l'avoir faitque
d'après l'autoritéde
Fulvius Uriirmsque nous
avonscompté pour peu de
chofe* ilnous
fera per-mis de compter
ici la iîennepour
rien.M.
Pellerin a aufîî publié cette Médaille fa) et fans entrerdans
le détail
de
la lignification des lettresde
la légende,il s'eft contenté
de
décider qu'ellesne pouvoient
pas avoir la valeur'de
celles qui fervent àcom-
pofer le
nom
d'Annibal^
et ayant rejetté entière-ment
cette explicationen
gênerai, il adonné
â entendre par des raifons folides,appuyées
fur d'autresfoademens,
qu'ellepouvoit
avoir été frap-pée en
Cilicie.Le
favant auteurde
l'hiftoirede
fa) Recueil de Médailles, Peup. et Vill. lom. 3. pl. 122. No. 7.
dans laquelle il j iroit qu'ily a eu une fautede graveur par rapportà
la troifiême Lettre.
- Carthage
(inféréedans
l'hiftoireancienne univerfellej
CHE
*écrite
en
Anglois) a été plus loin : il adonné une Num°.
5. explicationde
cette Médaille, qu'il n'avoit point vue,mais
qu'il a publiée d'après cellede Haym
:et
comme
l'original,que
j'aivû dans
le cabinetdu
Duc de
Devonfhire, n'eft pas trop bien confervé, laforme de quelques unes
des lettres n'etoit pas bienexactement déterminée
;mais
le graveur a fansdoute
été dirigé à fuppléer à cette defectuofité d'après le deffeinde
cellede MyLord Pembroke.
et l'habile hiftorien
de Carthage nous
adonné
la reprefentationde
la Médailledans un contour
par-fait, et avec
une
légendedont
les lettresquoi qu'un peu
altérées,ne
s'écartentcependant
pas bien ef- îentiellementde
laforme
primitive qu'elles doivent avoireu dans
l'original, et qu'ellesont dans
laMé-
daille
de ma
collectionque
j'ai fait graver exacte-ment
ici. Ilcommence
d'abord par établirpour
vérité inconteftable
que
la Médaille en queftion efl& Annibal
; et il analife enfuite la légendepour
fairerefulter ce
nom de
la valeurde chacune de
ces lettres.Semblable
à ces philofophes iynthétiques quiramènent
tout à leurs principes, il paroit reîblude
mettre ces caractères a la torture plutôtque de
revenir contre la lignification qu'il leur a donnée.Le
premier
des cinq quicompofent
cette légende auroitfuffi
pour
arrêterun
autre tout court ; car,com-
ment
faireun Alepb d'un
caractèrereconnu pour
un Thau
fmais
il n'en eft point embarrafie. Il dit -""'
'" "
N
"^'~ qu'il approche à
peu
prèsde V Aleph Phénicien
tel Lj
qu'on
le trouve fur les Médailles,wanting only Num°.
5.the t
rans ve
RSE lineat the top
: il riymanque
que la ligne tranjverfale
du
haut, qui à lalongue
pouvait avoir été négligée par les Carthaginois. C'efl pourquoion
peut, dit il, le regardercomme un
équi- valent àAhph. Pour peu qu'on
ait jette lesyeux
fur les alphabets des langues Orientales,
on
fentiracombien une
telle conclulion eft difficileà admettre,pour ne
pas dire d'avantage. Il eft aiséde
jugerque
la différence des lettresdans
l'Hébreu et dans toutes les langues qui lui font analogues, conftfteen
fi
peu de
chofe, qu'il fautun
oeil habitué à les lirepour
appercevoir cette différence.Un
pointau fommet
d'une lettre,un
angle plusou moins
arrondifuffit
pour en changer
la valeur, et parconfequent
le fens
d'un mot,
etd'une
phrafe entière.Que
doit
on
penferen
ce cas de la libertéque Ton prend de
regardercomme une
bagatelle, uneligne tranfver- Jale de moins dans une lettre, quinen a
que deux,plu- tôtque de
renoncer à la valeurque
l'on veutdonner
à la lettre ? les
deux
lettres fuivantes font desNun
%à la
bonne
heure : laquatrième ne
devoit pas fouf-frir la
moindre
difficulté, étantgénéralement
recon-nue pour
êtreun Mem
par tous les favans qui ont publié des alphabets Phéniciens.Mais
cette lettreC
4 MEDAILLE
c H
ne pouvant
fervir à l'explication requife, notreHif-
I. torien la fuppofe renverfée
pour en
faireun Jod
yNum°.
5,comme
cela arrive^ dit il, quelquefois. Ily
auroittrop à dire fur la fuppofition
de
cet ufagepour
en- trerdans
cette difcufiion à prefent; ce qu'il y ade
certain c'eftqu'on
aurabeau
renverfer cette lettre,ou
luidonner
toutes les autres iituationsqu'on vou-
dra,on ne
luidonnera
jamais l'aird'un yod Phéni-
cien, qui puiffe fe juftifier par
une
interprétationrai-fonnable
d'une
médailleou
infcriptionPhénicienne
quelconque.Un
CritiqueLatin de nos
joursne
feroit pas bien venu, je penfe, à renverfer des lettres
pour
trouverdans une
phrafe lemot
qu'il defireroit.Sur ce principe il feroit aifé
de
faireun u d'un
n>ou d'un
ben
faireun
p,un q
you un
d.Ce
n'eft pas tout, le plus difficile reftoit.La cinquième
lettren'avoit pas plus
de
droitde
reprefenterun Beth que
les
deux
autresà
jouer le rôled'un Aleph
et d'un yod.Voici comment Fauteur
s'yprend pour
fe tirer d'affaire: la dernière lettre, dit il, eftune
fortede Beth
plus fimple ; il diffèrefeulement du Beth Phé-
nicien
ou Hébraïque en
ceci: imo
.
quil
luimanque
la ligne tranfverfale
du
bas, 2d0.quil a V
angle vertical plus aigu que celui deV Hébreu
; et 3tu>. que la ligne parallèleà
la tranfverfaledu
basdu Beth Phénicien
efl effacée.
On donnera
lenom que
l'onvoudra à
cette étrangemanière de
lire lePhénicien
;pour
moi,
jeme
contenterai d'en dire,que
11 l'on veutme
permettre
de
prendrede
pareilles libertés avec lesin-£~ —
~ ~ 'î- • • ni. / • • l < s*. •.
Plan
c hicnptions Phcnicienues trouvées a
Liïtum en Chypre,
j.je
m'engage
à les traduireen
autantde
fonnetsde Num°.
5.Pétrarque.
On
fent bien qu'après avoir pris tantde
foinpour
établir la valeur
de
ces lettres, la concluflon eft qu'ellesdonnent
les premières lettresdu nom $ An-
mbaly et l'auteur
de
cette explication (à qui l'onne peut
pas refufer les élogesdûs
à lagrande
érudition qu'il fait voiren
plusieurs partiesde
fon hiftoire) croit être forti avechonneur du
pas difficileoù
ilsetoit engagé.
Il eft
cependant fâcheux que
toutconcourre
à fapperen
ruinesune
explication fipeu
naturelle. Il n'eft pas neceffaire d'avoir étélongtems
initiédans
l'étudedu Phénicien pour en
juger.Que Ton com-
pare ces cinq lettres avec les alphabets
de
cettelangue
publiés parBochard, Montfaucon, Rhenferd,
Scaliger,
M. l'Abbé Barthélémy, M. Swinton
lui- vmême,
et avec les médailles Phéniciennesdont Mr.
Pellerin a fi bien expliqué les légendes ; et l'on ver-*
ra, fans
beaucoup
d'applicationque
lapremière
lettre,
ne peut
êtrequ'un Tbau
y lesdeux
ïuivantesdeux Nun
y laquatrième un Mem,
et lacinquième un Ghimel
(a).Quelque
foit la fignirlcationdu mot,
(a)
M.
Swinton,interprétation dedeux inferiptionsPuniques dansles Tractations Phiiofophiques, An. 1771. pag. 93. lin. 6.
-ou
desmots que
ces lettresdonnent^
ellesne
forme- la
c h Eron
t jamais lenom & Annibal
;mais
fi l'onen
veut Nunv.5.une
autrepreuve d'une
autorité irrecufable,on peut
la voir à la médaille
que
j'ai fait graverdans
la vig- nette à la têtede
ces obfervations , je l'ai trouvéedans
le cabinetde M. Duane
qui fe faitun
plaifirde communiquer aux amateurs
les richeffes fansnombre
qu'il poffédedans
toutes les fuites desmé-
dailles. Elle
me
frappa par la reffemblance par-faite
de
la légende d'un côtéavec
cellede
la pré-tendue
médaille ftAnnibal.Je
m'affurai fur lechamp de
cette reffemblance par lacomparaifon que
j'en fis avec
une
autre médaille femblable, qui fetrouve aufîl
dans
le cabinetde Mr. Duane d'une
parfaite confervation.
Toutes
lesdeux
offrent lesmême
lettresque
lamienne
; ettoutes trois portentla
même légende que
celledu Duc de Devonfhire,
et
de MyLord Pembrokê. Mais
la médaillede Mr.
Duane,
reprefentéeen
vignette, eftune
médaillede
ville ; elle
en
a tous les caractères, et la légende quis'y lit, fi elle n'eft pas le
nom de
la ville, doit être toute autre chofe plutôtque
lenom d'un Héros,
comme nous
lepouverons
plus bas.Nous
parlerons aufii plus bas des lettres prefqae effacées qui font de l'autre côté.Une
feuleen
reftebien diftin&e, et par
un hazard
affez fingulier, cette feule lettre offreune preuve convainquante de
mon
affertion fur lacinquième de
la médailleen
queftion. Je dis
que
cette lettre eftun
GhimeJ^ et •- non un Beth
: lapreuve
qu'elle n'eft pasun Beth
1 LA
j
N c H
eft
que
la lettre confervée feule,au
reversde
lame- Num°.
5.
daille
de
ville, offre leBeth
Phénicien dans laforme
la plus
généralement
ufitée et reconnue, etqu'on ne peut
pas fuppofer qu'il fut écritdifféremment
fur lamême
médaille, dans le cas fur toutou deux ne
ferencontrent pas à la fuite l'un
de
l'autre, ce qu'il faudroitcependant
dire, fiTon
infiftoit à prendre lacinquième
lettrede
l'autre côtépour un Beth
aufîi.On me demandera
fansdoute
à prefent ceque
je penfedu nom de
la ville qui a fait frapper cesmé-
dailles.
Jufques
ici, dira-t'on, vousavez
affez bi-en prouvé que
la médailleque
l'on croyoità'Anni-
balne
porte pas lenom de
ce Guerrier.Vous nous avez donné
la valeur des lettresde
la légende ;mais que
fîgnifie cette légende ? jereponds
à celaque
jene
crois pasque
le travailque
j'ai effuiépour prou-
verque
l'interprétationde
cette médaille etoit erro-née
puiffem'impofer
la necelTité d'en produireune
plus fatisfaifante.
On
peut trouveravec
raifon des fautes dansun
tableau, fans êtreobligépour
cela d'enfaire
un
meilleur. J'ai crû faire affezde
détermi- ner la valeur des lettres d'après l'autorité des alpha- betsdonnés
par MelTrs. Pellerin,Barthélémy
etSwinton pour
les médailles Phéniciennes.Ces
lettresdonnent
lemot Jû^n en
caractères Hébraïques.J'ofe avancer qu'il n'y a pas
une
feule villeancienne
•
- connue
à qui cenom
puiflè convenir.Ce
feradonc
anche.
une
]eg
encjecompofée
de plufieurs mots, ce qui feNum°.
5. trouve afTezcommunément
fur les médaillesPhéni-
ciennes (a) ; et alors,ceux
quiaiment
adonner
des conjecturespour
des vérités, auront icibeau
jeu ; ilme
fuffit de leur avoirdonné
le cannevas fur lequelils
peuvent
broder. J'ajouterai feulementpour
faci- liter leur travail,que
cette médaille eft tout à faitfemblable à celle qu'a publiée
M.
Pellerin, qu'il dit avoir été apportéedu
voiftnagede Mallus
en Cilicie, et qu'elle porte lamême contremarque
qui convientaux
médailles de cette ville.Et pour donner encor
plus de jour
à
cette matière jemets
a la fuitede
celle-ci
une
médaille quine
peut êtreque de Mallus
; et qui porte précifement lamême
contre-marque,
ce qui fortifie fingulièrement l'idéede Mr.
Pellerin
que
cette médaille pouvoit avoir été frappée par les Phéniciensou
les Carthaginois fur les cotesdela CiJicief
où
il eft très probable qu'ils avoient quel- ques etabliftemenspour
leurcommerce.
Mr. Swinton
publiaen 1760(0), une
médaillede Mr» Mardi,
femblableen
tout à celleque
jedonne
dans la vignette, excepté la légende, qui eft différentedu
coté de l'Archer affis avecun
arc à fes pieds.(a) Par exemple : la médaille gravée aufrontifpice decetouvrage,
etla fameufe médailledesSidoniens exilésdeTyr, publiéepar
M.
Pel-lerin.
(h) Tranfaéï. Philofophiq. pag. 680. et fuivantes.
De
l'autre coté eft Jupiter aflis, etune
légende quip
=
==
paroit devoir être la
même que
celle deMr. Duane,
jdont
j'ai deja dit qu'ilne
reftoitque de
foiblesNum°.
5^traces.
Mr. Swinton
n'interpréta pas alors cette lé-gende
Phénicienne,mais
l'ayant retrouvée furune
médaille
de MyLord Morton
qu'il publiaen 1767
(a), il la rendit par les
deux mots Hébreux nn
SvaBaal Tarz ou Baal Tarsis,
yupiter Tarfenjts. SiTon
adopte cette interprétation, quime
paroit affez naturelle, la médaille deMyLord Morton
fera de Tarfis, et cellede M. Duane,
qui eft precifement lamême
(la légendedu
cotéde
l'Archer exceptée) fera aulîide
Tarjîs fur les cotes de la Cilicie etdans
levoifïnage
de
Mallus.Et comme
elle ported'un
coté lamême
légendeque
celle qui] fe trouve furles médailles fauffement attribuées jufqu'ici
à Anni-
baly il s'enfuit naturellement
que
la médaille préten-due SAnnibal
doit être rapportéeà
cette claflè des médailles Phéniciennes frappées fur les côtesde
la Cilicie,où
les Phéniciens avoient des etabliflèmens, et qu'enfin ellene
porte point lenom à'AnnibaL
Un
autrepreuve de
cette aflèrtion fe trouve fur lamédaille
même que M. Swinton
publiaen 1760
(a).Elle eft gravée avec
une
légende,du
côtéde
l'Archer, tout a fait différentede
la légendequi
fe trouve fur lemême
reversde
la médaillede Mr. Duane
;d'où
il(a) Tranfaft. Phllofophiq. vol.57. p, 266, et fuiv.
MEDAILLE
eft naturel
de
conclureque
ce n eft pasun nom de
I. ville (qui le voit
d
ailleursde
1 autre cote) etencor Num°.
5.moins
lenom
tfAnnibal^ qui s'en trouve exclus partant
de
raifons.Avant que de
quitter ce fujet il ne fera peut être pasmal
àpropos de
faireremarquer que
l'auteurde
l'Hiftoire
de Carthage
n'avoitcependant
pas lemoin-
dre
doute
fur l'interprétation qu'ildonnoit de
cette médaille, laquelle il attribuoit à Annibal^ et qu'il ju- geoit ayoir été frappée à Carthage. Il prefentoit fadécouverte au Public dans ce ftile affirmatif qui
ne
peut convenir qu'à des demonftrationsde Mathéma-
tiques ; et ce qui doit paroitre encor plus étonnant, ces exprefïlons abfolues font
employées également pour
conftater la certitudede
l'explication de cesmêmes
médailles qui detruifent l'interprétationde
la première, et tout cela par le
même
. écrivain,Mr. Swinton
étant l'auteurde
la favante hiftoire des Carthaginois (a).(a) Pendant que l'on imprîmott ceci, jeme fuis rencontré avec
Mr. Swinton, quieft convenu avec moi qu'il s'etoit trompédans l'ex- plication qu'il avoit donnée autrefois de la médaille en queftion ; mais comme il n'en avoit jamais averti le public, quoiqu'il eut eu fouvent occafion de lefaire, et que fon opinionreftoit par confequent encor dans toute fa force, il m'a paru quejè pouvois IaifTer fubfifter cette réfutation d'une erreur qui acqueroit du crédit, étant appuiée du fentiment d'uneperfonne aulTi verfcc que Mr. Swinton l'eft dans
cesétudes.
M A L L U
M A L LU S
en Cilicie.GeTTE
médaille n'avoit pointencor
été publiée a- -rLANCHE
vec
des lettres, qui pufîent fervir àen
déterminer le\t
lieu. Elles fe trou voient effacées fur la feule
que Num°.
6.l'on connoiffe tirée
de
la collectionde MyLord Pem-
broke,
mais donnée
fans explication.La mienne
eftd'une
très belle fabrique etd'une
belle confervation.Les
trois lettresm a
a, indiquent lenom de Ma//us
9 des Malliyou de Malium
;mais
plutôt l'un desdeux
premiers. Ils
y
avoitdeux
lieux célèbresde
cenom
:La
villede Mallus en
Cilicie (à prefent laCarama-
nie) près
de
Tarfis; l'autredans
les Indes,parmi
lespeuple
Malliychez
lefquelsAlexandre
leGrand cou-
rutun danger eminent, en
affiégeantune de
leurs villes. Il fauta, félon Arrien,du haut
desmurs dans
la ville
pour encourager
fes foldats à le fuivre,mais
les échelles s'etant
rompues,
il fe trouva expoféaux
attaques des Indiens,accompagné feulement de deux de
fes officiers, qui avoient fauté après lui. Il fedé-
fendit avecun courage
incroyable, et foutint les ef- fortsde
l'ennemi jufqu'à ceque
les liens puffent ve-D
22 M A L L U
S."nir à fon fecours. Ils le trouvèrent blefle dangereufe-
l
an
c h Ement
J'une flèche, et il fut près de perdre la vie avecNum°.
6. f011 fang> lorfqu'on retira le traitde
la bleffure.Quintecurce met
la fcénede
cette action à la villeOxydraces
;mais
Arrien, qui ecrivoit d'après Arif- tobule etPtolomée,
(dont il avoit lesmémoires)
dit positivementque
ceci arriva au fiége d'une cité desMalii
prèsde Y
Inclus.En
attribuant cette médailleau peuple
Malii,maaaoi, ou
àune
villedu nom de
Malluschez
ce peuple*on
diraque
lesdeux fymboles
li diflerens qu'elle reprefente fervent
de fondement
àla conjecture qu'elle poûvoit avoir été frappée fur ces lieux dans l'armée d'Alexandre.
On ne
peut pas douteren
effet qu'ilH
eut tous les ouvriers neceffaires, à la fuited'une armée
qui devoit entreprendreun
fi.long voyage dans
des païs barbares ; et il eft très pro- bable qu'il faifoit frappermonnoie
dans les villesconquifes,
pour
la folde,ou
lesrecompenfes de
festroupes, et qu'il prenoit alors l'qccafion de célébrer
les
evenemens
les plusimportans de
fes victoires.Or
il n'y
en
a guèrres qui méritât d'avantage d'être célé- bréque
celuioù
if avoit fait des effortsde
valeur fiprodigieux, et dans lequel il avoit
couru
le plusgrand
danger.La
reprefentationd'un Archer
dans l'ha- billementde
ces peuples, etoit fortpropre
à deiigner cetévénement
; etde
l'autre côtéHercule
étouffantun
lion, etoitun emblème
bien, natureld'Alexandre
(qui fe flattoit d'être parent