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85-B
9240
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,
HERBË~""ÏAN£lEii
ACTUALITÉS 8G
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ES
-MANUEL
ÉLÉMENTAIRE
DE PHOTOGRAPHIE
AU COLLODION HUMIDE,
A L'USAGE DES COMMENÇANTS,
Par Eug. DUMOULIN.
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, ÏMPRIMEU^4jy|RAIRE (•DU BUREAU DES LONîllTCDES, DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,
* SUCCESSEUR DE MAL L ET- BA'€IIE LIER
,
Quaides k\É%\s&W\ij^^7 * ïj
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4
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MANUEL
ÉLÉMENTAIRE
DE PHOTOGRAPHIE
AU COLLODION HUMIDE.
PARIS
—
IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VIL LARS,
Quai desAugustins,55.
MANUEL
ÉLÉMENTAIRE
DE PHOTOGRAPHIE
AU COLLODION HUMIDE,
A LUSAGE DES COMMENÇANTS
Par Eug. DUMOULIN.
PARIS,
GAUTHTER-VILLARS
, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DU BUREAU DES LONGITUDES, DE l'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,SUCCESSEUR DE MALLET-RACHELIER, Quai des Augustins,55.
(Tousdroitsréservés.)
AYANT-PROPOS.
Ce
petitLivre n'est pasun
Traité scientifique, c'estun Manuel
tout à fait élémentaire, destinéaux
débutants dans l'art de la Photographie.Nous nous sommes
attaché à être le plus clair possible, ayant écarté tout ce qui auraitpu
jeter de la confusion dans l'esprit des personnes quine
sont pas habituéesaux
manipulations photogra- phiques.C'estdans cebut
que nous
n'avonsdonné
qu'une seule formulepour chaque
opération. Il en existe d'autres, tout aussi bonnes, bien certainement, mais cellesque nous donnons
sont cellesque nous employons; nous sommes donc
certainqu'on peut,en en
faisantusage,obtenirun
résultat satisfaisant.Nous sommes
convaincuqu'il est impossiblequ'une personne intelligente et soigneuse, se servant d'unbon
appareil et de produits chimiques purs, n'ar- rive pas à faire des épreuves convenables, si cette—
G—
personne suit à la lettre les instructions contenues dans ce petit
Manuel.
Quand on
aura pratiqué quelque temps, qu'on se sera familiarisé avec le procédéque nous
décri- vons, et qu'ayant pris goûtaux
opérations photo- graphiqueson voudra
étudierun peu
lathéorieou
aborder des procédés plus difficilesou
plusminu-
tieux, il sera
bon
de consulter desOuvrages
spé- ciaux, telsque
laChimie photographique
de Barreswil etDavanne, ou
le Traitégénéral de Photographie
deMonckhoven, Ouvrages
dansles- quelson
trouvera la description détaillée de tous les procédés et detoutesles formules employés,ou du moins
les plus usités; caron
pourrait presque dire qu'enPhotographie chaque
opérateur a son procédéparticulier.Mais nous
engageons fortement les débutants à s'habituerun peu aux manipula-
tions et à se rendrecompte pratiquement
des opé- rations avant de consultercesOuvrages
; de cette façon, ils serontbeaucoup
plus aptes àen com-
prendretous les détails et à apprécierlesavantages des divers procédés.Eue.
DUMOULIN.
MANUEL
ÉLÉMENTAIRE
DE PHOTOGRAPHIE
AU COLLODION HUMIDE.
NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
La
Photographie est l'art de fixer, par des pro- cédés chimiques,l'image formée dans lachambre
noire (i) par les rayons
lumineux émanant
des corps éclairés.L'appareil photographique, dont
nous
parlerons plus tarden
détail, produitl'image \ ilne
s'agitdonc
plusque
dela fixer: c'est là le but desprocé- dés photographiques.Il existe aujourd'hui
une
foule de procédés pho- tographiques, mais ilspeuvent
tous serésumer en deux
opérations générales :r° L'obtention d'unepremière épreuve dite né- gative
ou
cliché;(i) C'est ainsi qu'on appellel'appareil photographique.
i° L'obtention , à l'aide de cette première épreuve, d'une seconde épreuve, dite positive.
Dans
l'épreuve négative(Jîg. i), qui est toujours forméesur
un
corpstransparent,leslumières,c'est- à-direlespartieséclairées,sont représentéespardesFig. r.
Épreuvenégative.
ombres
etlesombres
sontreprésentéespardes trans- parences *, desorte que, si l'on place derrière cette épreuve négativeune
feuille de papier blanc léger et qu'onla regardepar transparence,on
verra l'in- versede ce qui existe dans lanature.—
9—
Ce^e
première épreuve se faità l'aide de l'appa- reil photographique,en
lebraquant
sur l'objetque
l'onveutreproduire.
Quand
cette épreuvenégative est obtenue,on
peut produireun nombre
illimité d'épreuves positives [fig-2), c'est-à-dire d'épreu- ves redresséesoù
les lumières et lesombres
sontFig 2.
Épreuvepositive.
remises à leurs places, et ces épreuves positives se produisent alors sans le secours de l'appareil
p hotographique
.
Nous ne nous
occuperons,pour
lemoment, que
desmoyens
d'obtenir l'épreuve négative.-
10-
Les procédés négatifs sont
nombreux,
mais tous sont basés surun même
principe, etle procédé quipermet
lemieux
d'étudier ce principe, c'est lepro- cédé au collodionhumide.
C'estdonc
celui-làque nous
étudierons etque nous
conseillerons toujours de pratiquer avant d'en aborderaucun
autre.ÉPREUVES NÉGATIVES.
PROCÉDÉ AU COLLODION HUMIDE.
Pour
opérer aucollodionhumide,
il faut : i°Le
matériel et les produitschimiques
dontnous donnons
la liste plus loin;2°
Un
cabinet noir appelé aussi laboratoire;3°
Un
atelier.Le
matériel et les produitschimiques
sontindis- pensables] lelaboratoire peuts'installeràpeu
près partout,comme nous
l'indiquons plus loin, et,
quant
à l'atelier,on
peut, à larigueur, s'en passerpour
les premiers essais de photographie-,nous
parlerons,du
reste, desmoyens
d'y suppléer.DU MATÉRIEL ET DES PRODUITS CHIMIQUES.
*
En
têtedu
matériel,nous
placeronslachambre
noire etY
objectif, qui, réunis, constituent l'appa- reilphotographique
(fig> 3).w • —
M —
ngageoiis les
commençants
à semunir
reil bien fabriqué et à ne pas faire d'éco-
nomie
sur l'achatdecettepièce,laplus importante detoutlematériel.Nous ne
décrirons pas lachambre
noire, attendu que, puisqu'il estimpossible de faire de la photo- graphie sans cette pièce,ilfautnécessairements'en .procurerune
etque l'examen
de l'appareilmême
vaut
mieux que
toutes les descriptions possibles.Fig. 3.
Appareil photographique.
L'emploi de cet appareil est,
du
reste, des plus simples, et, àpremière
vue,on en comprend
lemaniement. Nous
dirons,néanmoins, que
généra-lement
leschambres
noires qu'on trouve chez les fabricants d'appareils sontaccompagnées
d'unchâs- sis àglace dépolieet dedeux
châssisà épreuves, et qu'il est important d'avoirdeux
châssis à épreuves au lieu d'un, attendu qu'en cas d'accident à l'un desdeux on ne
se trouve pasinterrompu
dans son travail.-
12- •
On
fait deschambres
noires de deuxd^flfe^ à tiroir et à soufflet; lachambre
noire à tirolFest à»peu
prèsabandonnée
aujourd'hui;on
se sertgéné- ralement deschambres
à soufflet, qui présentent l'avantage d'êtrebeaucoup moins encombrantes
et plus portatives et de sedéformer beaucoup moins que
leschambres
à tiroir.Nous engageons donc
àdonner
la préférence à lachambre
noire à soufflet,, etnous
engageonségalement
à prendreune cham-
bre carrée, cequi permet, sans déplacerl'appareil, de faire des épreuvesen hauteur ou en
largeur.C'est ici le
moment
de parler des dimensions adoptéesen
photographie.On^désigne
les appareils d'après lagrandeur
de l'épreuve qu'ilspeuvent
fournir.On
appelle appareilquart de plaque
l'appareil qui fournitune
épreuve de 9 centimètres sur 12;on
appelle appareildemi-plaque
celui qui fournitune
épreuve de i3 centimètres sur 18*, et enfinon
appelle appareilplaque normale ou plaque
entière celui qui fournit des épreuves de 18 centimètres sur 24.Il existe des grandeurs au-dessus,
mais nous nous
arrêteronslà etnous
conseilleronsmême aux
débutants dene
pas se servir,pour commencer,
d'appareils plaquenormale;
car,pour
bien réussir avec cettedimension
de plaque, il faut déjà avoirune
certaine habitudedesmanipulations photogra- phiques.—
13gageons
donc
àse servir,pour
débuter,soit dîiqiMffae
plaque, soit de la demi-plaque.Si l'onne
veut faire de la photographieque pour
étudier lesprocédés, sans attacher d'importanceaux
sujets qu'on reproduit,on
peut se contenterdu
quart de plaque. Si,au
contraire,on
sepropose de faire des sujetsprésentantun
certain intérêt, et si, surtout,on
désire faire le portrait, il sera préférable de prendre lademi-plaque
; car, avec
un
quart de plaque, il n'est pas possible d'obtenirun
portraiten
pied de lagrandeur du
portrait carte de visite,bien net des pieds à latête.
L'objectif doit être de
premier
choix ; il fautdonc
se garder d'emq)loyer des objectifs douteux,comme ceux
qu'on peut trouver à acheter d'occa- sion, etne
se servirque
d'objectifs sortant d'unebonne
maison, essayés et garantis.L'objectifdoit être simple
ou
double,selonqu'on se propose de faire des vuesou
des reproductions de gravures,ou
selonqu'on
veut faire leportrait.L'objectif simple exige toujours
une
pose plus longueque
l'objectif double,mais
ilne déforme
pas l'imagecomme
l'objectif double; c'est-à-direque
si l'onprend
lavue
d'une maison, parexem-
ple, avec
un
objectif double, cettemaison
auralaforme
d'un pain de sucre : elle sera large à la base et étroiteau sommet,
tandis qu'avecun
objectif simple la direction des lignes est conservée. L'ob- jectif double est indispensablepour
le portrait;outre la rapidité, chose essentielle dans
c#
:eaè, ilprésente sur l'objectifsimple l'avantage
aWronner
plus de modelé, ce qui est très-important
pour
le portrait.Comme
il estrare qu'on se borne,en
photogra- phie, àun
genre spécial,nous
conseillerons de prendreun
objectifdouble, maispouvant
sedédou-
bler et servir à la foispour
le portrait etpour
le paysage.(Pour
la reproduction de gravures, des- sins, etc.,on
emploie l'objectifsimplecomme pour
le paysage.)
Les objectifs sont toujours
accompagnés
d'une série depetits disquesen
cuivrenoirci, percésd'un trouau
milieu.Ces
disques s'appellent des dia-phragmes. Ces diaphragmes
se placent près de l'objectifpour
obtenir plusde finesse, etplus l'ou- verturedu
trou percéau
milieudu diaphragme
est petite, plus la finesse de l'image est grande, mais,en même
temps, plus la pose doit être longue.Un
diaphragme augmente donc
toujours la pose et,comme nous venons
de le dire, lalongueur
de la pose esten
raison inverse de lagrandeur
deFou-
verturedu diaphragme.
Quand
l'objectif estvissé sur lachambre
noire etqu'on braque
l'appareil ainsidisposé surun
objet éclairé,on
voit seformer
sur laglace dépolie qui se trouve à l'arrière de l'appareil l'image renversée des objets sur lesquels a été dirigé l'objectif; mais cetteimage
est plusou moins
nette, et il faut al»longer tou raccourcir la
chambre
jusqu'à ceque
l'image soit parfaitement nette; c'est cequ'on ap- pelle mettreau
point, et la distance qui existe alors entre l'objectifet la glace dépolie représente la longueurdu foyer
de l'objectif.On
appellefoyer
l'endroitoù
seforme
l'image nette.Mais on remarquera que
si l'on obtientune image
bien nette d'un objetqui se trouve à 10mè-
tres, par exemple,
un
autre objet se trouvant à 100 mètres seratrouble, etque
si,au
contraire,on
obtient l'image nette de l'objetqui se trouve à 100 mètres, celle de l'objetplacé à 10 mètres sera trouble.On
voitdonc
parlà qu'onne
peutobtenirune image
avecla finessevoulueque
des objets qui se trouventsurlemême
plan.Celan'apasd'incon- vénientpour
le portrait5on
s'attache généralement à obtenir l'image bien nette desyeux
et, par con- séquent, tout le visage, qui peut être considérécomme
étant surlemême
plan, estnet, ou,comme on
diten
photographie, estau
point; maispour
le paysage, c'est autre chose, et là il seprésente di- versplans qui, tous, sont aussi intéressantslesuns que
les autres; il estdonc
important deles obtenir tous avecune
netteté convenable.Dans
ce cas, sil'onse contentaitd'opéreravec
un
objectifsans dia-phragme, on
n'arriverait pas à ce résultat; si, parexemple,
l'horizon étaitau
point, les premiers plans n'y seraient pas, et vice versa.C'estdonc au
moyen
d'undiaphragme qu'on remédie
à cet in--
16—
convénient,et alors lanettetéest presque
j^rale, ou du moins
la différencede netteté estpeu
appré- ciable et d'autantmoins que
l'ouverturedu
dia-phragme
estplus petite.Voilà ce
que nous
avions à dire sur lachambre
noire et l'objectif.Nous
allonsmaintenant
conti-nuer Ténumération
des autres objets nécessairesau
procédé dontnous nous
occupons.Il fautencore :
Un
pieden
boispour
supporter l'appareil.Ce
pied doitêtre assezfortpour ne
pasremuer quand
l'appareil est posé dessus,
même en campagne
et par les plus grands vents, et il doit pouvoir se re- plier de façon à être très-transportable.Une
boîteen
bois à rainures contenant douze glaces.Nous
feronsremarquer
ici qu'en photogra- phieon
appelle toujours glacesleslames
de verreou
de glace sur lesquelleson
fait des épreuves né- gatives.La
glace véritable est préférable, mais,comme
elle est d'un prix très-élevé,on
larem-
placesouvent par
du
verre depremier
choixexempt
de bulles et le plus blanc possible.Dans
tous les cas, les côtés deces glaces doivent être rodés, c'est- à-dire usés à lameule pour ne
pas présenter d'a- rêtes vives^ c'est,
du
reste, ainsi qu'on les trouve chez les fabricants d'articlespour
la photographie.Une
planchette à nettoyerlesglaces5
Une
cuvetteen
porcelaine, àrecouvrement}
Une
cuvetteen porcelaine, simple;Une
plaqueen
carton assez grandepour
recou- vrirlargement lacuvette àrecouvrement
;
Un
crochet, soiten corne, soiten
argent-,Un
crocheten
bois;
Une
pince en bois;Un
flaconen
verre jaune contenant aumoins
:pour
\ de plaque,200 grammes
de bain d'argent négatif; ou,pour
| plaque,3oo grammes
de bain d'argentnégatif;Trois entonnoirs
en
verre;Deux
verres ditsverresà
expériences;Un
flaconde collodion ioduré,bouché
à l'émeri;Un
autre flaconmême
genre,mais vide;Un
pinceau appelé blaireau;Un
flaconen
verre ordinaire,contenant5oo gram- mes
de liqueur à développer [bainde
fer);Un
flaconen
verre ordinaire,contenant5oo gram- mes
de liqueur à fixer [hjposuljïtede
soude);
Une
carafe à laver;Deux
terrines ordinaires;
Des
filtresen
papier;Du
papier joseph;Du
cotoncardé depremier
choix;Un
flaconde vernis;Un
flacon d'acide nitrique ordinaire(3oo gram- mes
environ);
Un
flacon d'alcool (a5ogrammes
environ);Une mesure
graduéeen
verre;
Des
balances avec leurs poids (pouvant peser200 grammes)
;
Un
séchoiren
boispour
placerlesglaces;
Un
porte-entonnoirs•Un
voileopaque en
étoffe légère.Nous
indiquerons plus loin la composition des liqueurs etl'emploi des diversobjets.DU CABINET
NOIR.Le
cabinetnoir,ou
laboratoire, est l'endroitoù
doivent se faire toutes les opérations quideman-
dent à être faites à l'abri de la lumière,du moins
de la lumièredu
jour, qui exerceune
influence sur les sels d'argent. C'estun
cabinetqui doit être assezgrand pour
que, aprèsy
avoir posé des ta-blettes à
hauteur
des mains,on
puisse encore s'ymouvoir commodément. Ce
cabinetne
doit rece- voir de jourque
parune
petitefenêtre garnie d'un carreau de couleur jaune orangé.La
lumière qui passeau
travers d'un carreau de cette couleur n'a plus d'action sur lessels d'argent.Nous
ferons re-marquer cependant
qu'ilne
faut pasque
le soleil frappe sur ce carreau et que, s'ilen
était ainsi, ilfaudrait mettre
une
feuille de papier blanc trans- parent devant ce carreau.La
portedu
cabinetnoir doit s'ouvrir et se fermer facilement etne
laisser-
19-
passer
aucun
jour par les fentesdu
boisou
les fis- suresdu
chambranle-, il est plusprudent,du
reste, de placerdevantun
rideau épais. Il faut aussibou- cher avec soin touslesjours qui pourraient exister autour de la fenêtre, de façonque
le jour n'arriveabsolument
qu'au traversdu
carreau jaune.Au-
tant
que
possible, il faut avoirdans le cabinet noirun
éviercommuniquant
parun tuyau
avec l'exté- rieur.On
voitpar làqu'il est très-facilede transformerune
cuisine ordinaireen
laboratoire; il suffit deboucher une
partie des vitres avec des écrans opa- quesou
des rideaux assezépaispour ne
pas laisser passerde lumière, et de recouvrirun
des carreaux avecun
châssismobile
garni de papier jaune orangé.(On
trouve dans lecommerce du
papier fabriqué spécialementpour
cet usage.)Ce
châssis doitêtreplusgrand
sur tous les sensque
lecarreau qu'il doitmasquer.
Il faut avoir soinque
la lu- mièrene
pénètreparaucun
autre endroit; il seraitdonc
nécessaire, dans ce but, deboucher
l'ouver- ture de lacheminée,
dans le cas où, par cette ou- verture, il viendraitdu
jour.On
peut encore se servir d'un cabinet complète-ment
obscur,mais
alorson
estobligé d'avoir con-stamment une lampe
alluméeou un
éclairage quel- conque,et, dansce cas, leluminairequ'on
emploie doit êtreentouré, soitde verresjaunes,soit de pa- pier demême
couleur. Si l'on se sertd'une bougie,—
20-
lampe, lanterne, etc., dans le laboratoire, il faut avoir soin de
ne
jamais approcher trop près de cette lumière le collodionou
l'éther, liquides qui s'enflamment très-facilement et qui pourraient produireune
explosion si des vapeurs de ces li-quides s'étaient
répandues
dans le cabinet, cequ'il fautéviteren
ayant la précaution detenirtoujoursboucbés
les flacons quirenferment
ces substances.Quel que
soit l'endroit quiserve de laboratoire,il faut, s'il
ne
s'y trouve pasun
évier, avoirun grand baquet ou un grand
seaupour
recevoir leseaux
de lavage et autres liquides.Quand on
faitbeaucoup
dephotographie,on
a intérêt à conserver tous les résidus, afin d'en retirer l'argent qui se trouve entraîné, etdans cecason
recueille tousles liquides dansun
vase spécial,où
l'argent se déposeà l'étatde combinaison.
Il faut aussi, dans le laboratoire
même ou
près de l'entrée, avoirune
fontaineou
tout autre réser- voir contenant de l'eau, liquide donton
abesoin àchaque
instantpendant
les opérations photogra- phiques.DE L'ATELIER.
Pour
faire le paysage, l'atelier estcomplètement
inutile\ au contraire,il est indispensable
quand on
se propose de fairele portrait
ou
les reproductions de dessins, tableaux, etc.-
21-
Dans un
atelier de photographie, il fautque
lejour vienne
du
haut enmême temps que
decôté, etqu'en outre
on
puisse, à l'aide de rideaux et d'é- crans transparents disposésconvenablement,
arri- ver à tamiser la lumière dans les endroitsoù
elle arriveraittropabondamment,
et à l'augmenter,au
contraire, à l'aide d'écrans réflecteurs, làoù
ellemanquerait
d'intensité.En
d'autres termes, ilfaut,pour que
lemodèle que
l'onveut reproduirevienne sepeindredansl'appareilavec toutlempdelé
néces- saire,que
cemodèle
soit éclairé de façon qu'une lumièredouce
maisabondante
l'enveloppedetoutes parts, et qu'on puissenéanmoins
conserver d'un côtéun
éclairagedominant
afin d'éviter l'unifor- mité. C'est assez dire que,pour
construireun
ate- lier de photographie dans debonnes
conditions, ilfautposséder certaines connaissances artistiques et pratiques qu'il serait trop long de détailler ici, et
nous
engageons les personnes qui seraient dispo- sées à faire les frais de cette installation, assez coûteusedu
reste, à consulter auparavantun
desOuvrages
spéciauxque nous
avons cités, etnotam- ment
celuidu D
rvan Monckhoven.
Il
ne
fautpas croire,du
reste, qu'il suffitd'avoirun
atelier parfaitement installépour
faireun
por-trait artistique: il faut encore savoir se servir à propos des rideaux et des écrans, et
ménager
les effets de lumière etd'ombre
demanière
à produire des effetsharmonieux.
C'est legoûtet le sentimentartistiquedel'opérateur qui doivent leguider dans cettecirconstance.
On ne
peutguère, sur cette matière,que donner
des conseilsbien vagues et généraux,telsque
d'évi- ter les éclairagestrop vifs,qui feraient ressortirun
seul côté
du modèle
en laissant l'autre côté dans l'ombre; d'éviter aussi l'effet contraire, c'est-à- dire l'éclairage uniforme, quine
donnerait pasun modelé
convenable,et enfin dene
pas laissertom-
ber surlemodèle un
jourd'aplomb
trop intense, car, dans cecas, les parties supérieuresne
présen- teraient, dans l'épreuve terminée,
qu'une
place blanche d'un effet détestable.Nous
conseilleronsaux commençants
qui dési- reront faire le portrait de chercher à trouverun
atelier tout installé
où
ils pourront travailler, ou,s'ils ont à leur disposition, soit
une
terrasse, soitun
jardin, de procéder de lamanière
suivante :On
choisitun pan
demur
surlequel le soleilne
vienne pas frapper, ou,au
moins,ne
vienne pasau
milieu de la journée. Perpendiculairement à cemur,
à 2m
,5o environ
du
sol,on
disposeun
écran horizontalformé
d'une étoffe transparente blancheou
bleu clairtendue
surun
cadre de bois.Cet
écran est destiné à atténuer la lumière écrasante qui tomberaitd'aplomb
surle modèle, etquiocca- sionneraitun
éclairage trop dur.On
peint lemur
en
couleur grise assez claire,en
ayant soin dene
pasemployer
de peinture à l'huile, dont le reflet-
23-
luisantproduit
un mauvais
effet;il fautque
la cou- leur soittout à faitmate.Le moyen
le plus simpleestd'avoir
un
grandpanneau
mobile peint en grisque Ton
applique surlemur
avant decommencer
à travailler, etqu'on peut enlever
pour
le resser- rerquand on
afini. Il estbon
aussique
le châssis horizontal soit mobile, afin dene
pas le laisser ex- poséà lapluiequile détériorerait rapidement, ni à la poussière quile salirait.D'autre part,
on
construit de grands écransmo-
biles
en forme
de paravents,composés
d'étoffeou
de papier tendus sur des cadresen
bois.Ces
écrans sont destinés soit à refléter lalumièrepour
la pro- jeter làoù
elle fait défaut, etdans ce casils doivent être blancs, soit à arrêterou
tamiserla lumière làoù
ellearriveen
tropgrande abondance, et dans ce cas ils doivent êtreou
tout à fait opaques,ou en
étoffe
ou en
papier transparents plusou moins
épais, selon l'usage auquel
on
les destine.Cette installation
ne
vaut pasun
atelier,maison
peut,néanmoins,
obtenir ainsi de très-bons por-traits.
DE L'INSTALLATION GÉNÉRALE.
S'étant procuré tous les objets
que nous
avons désignés, voicicomment on
les dispose :on
laisse,autant
que
possible,en
dehorsdu
laboratoire tout ce qui n'yest pas nécessaire, afin d'éviter l'encorn-brement,
et les objets qui n'ont pas besoin d'yêtre placés sontles suivants :L'appareil, lepied, la boîteetles glaces,le sup- port à nettoyer,
un
des entonnoirs, les filtres, lepapierjoseph, lecotoncardé, l'acide nitrique,l'al- cool, le voile, les balances, la
mesure
graduée, la pince et le crocheten
bois (celuien
corneou en
argent devra être déposé dans le laboratoire), le séchoir à glaces, la cuvette ordinaireen
porcelaine et leflaconde vernis.Ces
divers objets seront dis- poséscomme
l'on voudra, cela n'aaucune impor-
tance} il n'en est pas demême
des autres objets, qui doiventêtre placésdans le laboratoire. Ceux-ci doivent avoir leur place attitrée et être toujours remis à cettemême
place.A
environ imètre du
sol,on
posera dans le la- boratoire des tablettes d'une largeur de 35 à4o
centimètres5 au-dessus, à 70 centimètres envi- ron,
on
poseraune
autrerangée de tablettes,mais beaucoup
plus étroites, 10 à 20 centimètres de large.Dans un
angledu
laboratoire,on
adopteraune
placepour
la cuvette àrecouvrement;
le sup- port à entonnoirs, avec leflaconde baind'argent, sera placé sur la seconde tablette au-dessus.A
côté de la cuvette,
en
revenant vers le milieudu
laboratoire (etil faudrait, autant
que
possible,que
ce milieu fût prèsdu
carreau),on
laissera sur la tablettedu
basun emplacement
libre, et au-des- sus, sur la seconde tablette,on
posera le flacon decollodion et l'autre flacon pareil vide.
Après
cetemplacement
libre,on
poseraune
desdeux
ter-rines, et au-dessus, sur la
deuxième
tablette, lebain de fer et
un
desdeux
verres à expériences}
puis, surcette
même
tablette, à côtédu
verreà ex- périences, la carafe à laver; enfin, dans l'angle tout à faitopposé à la cuvetteau
bain d'argent,on
placera, sur la tablettedu
bas, ladeuxième
ter-rine, etl'onplacera au-dessus, surlapetite tablette, leflaconde liqueur à fixer et le second verre à ex- périences.
A
terre, à l'endroitoù
se trouvent les terrines,on
placeraleseauou
baquet destiné à re- cevoir les eaux.La
plaque de carton sera déposée sur la cuvette, lecrochet (celuien
corneou en
ar- gent) posé surcette plaque decarton, et leblaireau accroché àun
petit clou fixé à la seconde tablette, làoù
setrouveleflacon de collodion.Voilà
comment
tout ce quiest danslelaboratoire doit être rangé, et,quand on
cessedetravailler,on
doit remettre à leur place respective tous les objets qui ont étédérangés, après avoir lavé avec soin tout ce qui est susceptible de s'être sali, tels
que
les verres, cuvettes,etc.On
emploieà cet effet, d'abordle papierjoseph, puis ensuite
un
linge bien propre et sans pluches.Une
des premières conditionspour
réussir en photographie est d'apporterbeaucoup
de soins etune
excessive propreté dans toutes lesmanipula-
tions etdans l'entretien des ustensiles. Il faut aussi
beaucoup
d'ordre, etnous
conseillons d'étiqueter soigneusement tous les flacons, cuvettes et enton- noirs, et surtout dene
pas les changer de destina- tion. Il est essentiel de bien observer toutes cesrecommandations
siTon
veut éviter les insuccès.DES OPÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
Le
nettoyage des glaces étantune
opérationassez longue, il estbon
de la faire à l'avance.Nous ne
saurions troprecommander
de nettoyer les glaces avecleplusgrand
soin; c'estun
point très-impor- tant, attendu qu'il est impossible d'obtenirune bonne
épreuve surune
glacemal
nettoyée. Si cette opération n'a pas étéconvenablement
faite,une
foule de taches apparaissentquand
l'épreuve est terminée, et des traces qu'on distinguait à peine auparavant deviennent très-visibles.Voici
un
desmeilleursmoyens
d'arriver àun
net- toyageparfait(fig.4):
on
placelaglaceànettoyer sur lesupportenboisdestinéàcetusage, etl'onen
serre la vispour
maintenir la glace; puison
délaye surune
assietteun peu
de blancd'Espagne
dans de l'eau,defaçon à formerune
bouillie assez liquide;on
faitun tampon
de coton,on
l'imbibe de cette bouillie, etl'on frottela glace en tournanttoujours eten promenant
letampon
sur toutes les.parties de la glace*,on
laisse sécher,on
passeun
autretam-
-
27—
pon
secen
frottantde façon àenlever tout le blanc d'Espagne^ puison
desserre la vis,on
retourne la glace, etl'on faitlamême
opérationsurl'autre face.Les
deux
faces étant ainsi nettoyées,on
lesessuie parfaitement avecun
linge très-propre.On
verseFlG. l\.
Nettoyage dela glace.
alors dans la cuvette ordinaire
en
porcelaine de l'acide nitrique étendu de moitié d'eau, et l'ony
plongelaglacequ'onvientde nettoyer;on
l'ylaisse cinqminutes
environ,on
la retourne,on
la laisse encore cinq minutes,on
l'enlève de l'acide à l'aidedu
crochet en bois et de lapince, eton
la plonge dans de l'eau purepour
bienla rincer;quand
elle est suffisamment rincée,«m
l'essuie avecun
linge bien propreeton
lamet
danslaboîte àglaces.Le
nettoyage dontnous venons
deparler peut se fairetrès-longtemps à l'avance, mais il faut encoreque
les glaces soient encore passées à l'alcool, et cêfcte dernière opérationne
doit se faireque
quel- ques heures avant de se servir des glaces. Voicicomment on
procède:on
fixe laglacesurlesupport—
28—
ànettoyer,et
Ton
verse à sasurfacequelques gouttes d'alcool} puis, à l'aide d'untampon
de coton,on
frotte,
en
tournant,sur touteslespartiesdelaglace,comme pour
le blanc d'Espagne5
quand
l'alcool est évaporé,on
frottedenouveau
avecun tampon
sec, toujoursdecoton, etl'onrecommence
lamême
opé- ration sur l'autre face.La
glace est alors remise danslaboîte, et cettefois elleestcomplètement
net- toyée etprête à être employée.Quand on
se dispose à opérer, la première chose à faire estdefiltrer lebain d'argent; à cet effet,on
découvrela cuvette (quenous
supposonsêtred'une propreté irréprochable),on
descend le support à filtrer,on
le dispose au-dessus de la cuvette,on
placedessus l'entonnoirau
bain d'argent garnid'unfiltre, et
on
verselecontenu du
flacon sur le filtre.Au bout
de quelques instants,le bain estpassé;on
enlève alors l'entonnoirdu
support,on
le place à égoutter surle flaconau bain d'argent, etl'on re-monte
ce flaconsurmonté
del'entonnoir, ainsique
le support, sur la petite tablette. Il
ne
restedonc en
basque
lebain d'argent,que
l'on a soin de re- couvrir avec laplaque de carton, afin de le garan-tir des poussières
ou
des éclaboussures. Disons,en
passant,qu'une
seule gouttedu
bain d'hyposulfitc de soude (fixatif),tombant
dans le bain d'argent, suffiraitpour
l'altérerau
point dene
pouvoir pkis servir.Il est très-important
que
dans le laboratoire»
chaque
objet soit bien exactement remisen
place, parce qu'il arrive souventque
l'éclairage est très- faible et qu'on a peine à distinguer les objets; ilfaut
donc que
lamain
les trouvepar habitude, sansque
lesyeux
aientà les chercher.Les glaces étant nettoyées et le bain d'argent filtré, il
ne
reste plus qu'à opérer : c'est ce dontnous
allonsnous
occuper.DE LA MANIÈRE D'OPÉRER.
Pour
opérer, il fautcommencer
par mettreau
point, c'est-à-dire disposerl'appareil-de façon
que
l'image de l'objet qu'on veut reproduire vienne se peindre sur la glace dépolie avec la plus grande netteté possible.A
cet effet, après avoir vissé l'objectif à lachambre
noire et avoirmonté
celle-ci sur lepied,on braque
l'objectifsur l'objet à reproduire.Si l'on veut faire
une
vue,on
se sert,comme
nous
l'avons indiqué, de l'objectif simple et d'undiaphragme,
etdanscecason met
au pointun
objet placé surun
planintermédiaire.Si c'est
une
reproduction de gravure,on
se sert encore de l'objectif simple et d'un diaphragme, etI
on met
au pointle centre de lagravure.Mais
si c'estun
portrait qu'on veut faire,on
se sert alors de l'objectifdouble et sans diaphragme, etl'onmet
âu point lesyeux
de la personne qui pose..3,
-
30-
Pour
les portraits,nous
conseilleronsaux com- mençants
de faire d'abord des portraits assis et dene
faireque
le buste5 ils éviteront ainsi bien des difficultésque
présententles portraits debout eten
pied.Pour
mettreau
point, après avoirbraqué
l'ob- jectifsurl'objet à reproduire,on
seposeà l'arrière de l'appareil, derrièrela glace dépolie;on
jettesur sa tête le voile noir, de façon qu'il recouvreen
môme temps
l'arrièredel'appareil, afind'empêcher
lejour de frapper sur la glace dépolie, et
on
retireY
obturateur. (C'est ainsiqu'on appelle lebouchon
del'objectif.)Allongeant alors
ou
raccourcissant lachambre, on
arrive à obtenir l'image de Fobjet sur laglace dépolie, et partâtonnements on
obtient la plus grande netteté possible.Quand on
est arrivéau
point voulu,on
serre l'écrou qui se trouveau
bas de la glace dépoliepour que
celle-cine
se dérange plus.Nous
supposeronsl'appareilconvenablement
dis- posé, etnous
allonscommencer
la préparation dela glace.
Après
avoir/^ris dans la boîteune
glace net- toyéecomme nous
l'avons indiqué,on
referme la boîtepour que
la poussièrene tombe
pas sur les autresglaces, et l'on transportedans le laboratoire la glace sur laquelleon
veut opérer,en
ayant le soinde latenirparun
angle eten
se gardant bien-
31-
de poserles doigts au milieu,
au moins du
côté qui doit recevoirla préparation.Ilestpréférable,
quand
la grandeur des glaces lepermet, de les prendre avec la
main
ouverte,en
serrant seulementla tranche} de cette façon,on ne
toucheque
lebord du
verre etTon ne
courtpas le risque de faire des taches.La
glace étanttranspor- tée dans le laboratoire,on en ferme
la porte, etquand
lesyeux
sesonthabitués à lademi-obscurité qui yrègne,on
procèdeau
collodionnage dela glace, opérationquiprésente quelquedifficultépour com- mencer, mais
dont, avecun peu
d'adresse,on
serend
bientôt maître. C'estun
petit tour demain
auquel il faut s'habituer.On commence
par descendre leflacon de collo- dion etl'autre flacon pareil vide sur la grande ta- blette, puis
on débouche
le flaconde collodionen
prenant la précaution de passer le doigt sur le goulot, et de rejeteren
dehors toutesles pellicules qui pourraients'y trouver,afinque
leliquidecoule librement sans entraînerd'impuretés;on débouche
également l'autre flacon, mais il est inutilepour
celui-ci de prendre les
mêmes
précautions.Prenant
alors la glace de lamain
gauche,on
la tient par l'anglegauche du
bas,en
ayant soin dene
pas trop avancer les doigts sur la glace, et l'on passelégèrement le blaireau surle côté de la glace quidoit recevoir le collodion, c'est-à-dire celui qui esttournéen
dessus.-
32-
On
raccroche leblaireau, puis, continuant de lamain gauche
à tenir la glace horizontalement,on prend
de lamain
droite le flacon contenantlecol- lodion eton
le verse sur la glace,en
évitantde le verser de trop haut eten
observantlesrecomman-
dations suivantes : le collodion doit être versé
du
côté droit, vers lehaut
de la glace, sanscependant
être trop près del'angle; il faut verser sans
temps
d'arrêt la quantité suffisante
pour
couvrir la glace entièrement*, c'est par l'habitudequ'on
arrive à connaître cette quantité5 mais, dans tous les cas, il
vaut toujours
mieux en
verser tropque
trop peu.La
quantité nécessaire étant versée,on penche
la glace de façon à couvrirl'angle droitdu
haut, puison
inclinealorslégèrementlaglacedu
côté gauche,pour que
le collodion aille couvrir l'angle de ce côté, ensuiteon
relèveun peu
la glace afinque
le collodion descende et vienne couvrir le milieu et l'anglegauche du
bas; et enfinon
le fait arriver à l'angledroitdu
bas, par lequel l'excédant doit s'é- couler.Pendant
ce temps,le collodion, opérant lemouvement que nous venons
de décrire et s'éten- danten rond
danstousles sens, estvenu
couvrir lemilieu delaglace,
du
côté droit, et laportion de col- lodion qui a tourné rejoint, vers le bas, la portion quin'afaitque
s'étendre enrond; la glacesetrouvedonc
couverte entièrement.A
cemoment, on penche
la glace de façonque
lacouches'égalise et
que
l'excédant s'écouleparl'angle-
33-
droit
du
bas qu'on pose au-dessusdu
flacon vide,en
ayant soind'agiter laglacedoucement
de droite à gauche(fig- 5). Sans cetteprécaution, lacouche formerait des stries.
Quand
la glace s'est suffisam-ment
égouttée,on
latient de lamain gauche
sensFig. 5.
Collodionnage.
dessusdessous,afin
que
lapoussièrene tombe
pas à lasurface, eton
l'agitelégèrement.Pendant
cetemps, delamain
droite,on rebouche
lesdeux
flacons.L'essentiel dans l'opération
du
collodionnage,c'est
que
le collodion s'étende partout surla surface-
34-
de la glace, sans
temps
d'arrêt, ce qui amènerait des bourrelets, et sansque
le eollodion revienne surlui-même.
Il fautque
le liquide,une
fois versé, coule régulièrement eten
avançant toujours jus- qu'à cequ'il arrive à l'angle par lequel doits'écou- lerl'excédant. Cet excédant est presque nulquand on
a l'habitude de cette opération, mais il n'y a pas d'inconvénient à verserune
trop grande quan-tité de eollodion sur la glace et,
quand on
débute,il est préférable d'exagérer la quantité
que
d'en verser trop peu, car dans ce dernier cas la glace n'est pas entièrement couverteet, si l'on versait à plusieurs reprises, lacouche
de eollodion n'auraitaucune
uniformité etne
pourraitdonner qu'une
épreuvecomplètement manquée.
Nous
devons faire observer icique
le eollodion estun
liquideextrêmement
volatil, etque
toutes ces opérations doivent être faites assez vivement, afinque
lacouche
n'ait pasletemps
detrop sécher.La
glace collodionnée doit être plongée dans lebain d'argent, avant d'être
complètement
sèche,
mais cependant il
ne
faut pas laplongerimmédia- tement
aprèsque
le eollodion vient d'être versé\
il y a là
un temps
d'arrêt qu'il est difficilededéfinir etqui varie suivant la saison. Plus il fait chaud, plus il fautque
cetemps
soit court*, eten
été letemps que demande
l'opérationdu
collodionnage et de l'égouttage suffit àpeu
prèspour que
le eollo- dion soit dansun
état convenablepour
être plongé-
35-
dans le bain d'argent*,
en
hiver, il faut attendre quelquessecondes.La
glace étantàpointpour
être sensibilisée(c'est- à-dire plongée dans le bain d'argent),on
découvrele bain d'argent, puis
on met une
cale sous lacu- vette,du
côté opposéau
recouvrement:, le bain se retireconséquemment
dans le recouvrement.Prenant
alors la glace de lamain gauche
par l'anglegauche du
haut,on en
pose le bas dans la cuvette, dansle bout qui se trouve à sec,en
ayant soinque
la face collodionnée se trouveen
dessus:,on
pose derrière la glace,en
haut, le crochetque
l'on tient de la
main
droite, et, quittant alors la glace, de lamain
gauchieon
abaisse la glaceen
la soutenant de lamain
droite, à l'aidedu
crochet.Pendant
ce temps, de lamain gauche on
retire la cale,en maintenant
légèrementlacuvettepour
évi- ter les secousses, et lebain d'argent, revenant vers le côtéquiétait à sec, couvre d'uncoup
la glacequi setrouveàplatau
fond delacuvette.On
retire alors lecrochet,on
recouvre le baineton
laisse ainsi la glace plongée dans le bain d'argent.Quand
ilfaitchaud, ces divers
mouvements
doivent êtreexécu-aÊÊÊfti-
tés assez
rapidement pour que
le collodion n'ait pas letemps
de sécher, ce qui diminuerait beau-coup
la sensibilité.La
glace collodionnée étant restéeune minute
environdans le bain d'argent,on
la relève à l'aidedu
crochetetl'onexamine
sile liquide àsasurface-
36-
présente des tramées huileuses
; dans ce cas,
on
lareplonge dans le bain et
on
l'y laisse encoreune demi-minute
environ.On
la retire définitivementquand
lacouche
présenteune nappe
blancheopale, bien uniforme, sans aspect graisseux.Quand on
retire la glacedu
bain,on
la tientparun
angle eton
la laisse quelquetemps
au-dessusdu
bain, afin dela faire égoutter.Au
sortirdu
bain d'argent, la glace estsensibi- lisée, c'est-à-dire qu'à sa surface s'estformée une couche
sensible à Faction de la lumière. Il fautdonc
dès cemoment
avoir soinde l'éloignerle plus possibledu
luminaire, si le laboratoire est éclairé parune
lumière artificielle^ou
dene
pas lapré- senterde face devantle carreau jaune, si le labora- toire est ainsi éclairé*,en
d'autres termes, il faut, autantque
possible, présenter la tranche de la glaceaux
rayons éclairants, quels qu'ils soient, au lieu d'enprésenter la face, de façonque
lalumièrene
frappe pas directement sur lacouche
sensible.Quand
la glace s'est suffisamment égouttée, ce quidemande
environune
minute,on
la place dansle châssis à épreuves,
en
ayant le soin de poseren
bas lecôté paroù
s'estécoulé l'excédantdu
liquide.On
place derrière la glaceun morceau
de papierbuvard
et l'onfermealorsle châssis\on
recouvrelebaind'argent, puis
on
sortdu
laboratoireen empor-
tantle châssis, et l'on se dirige vers l'appareilpour
opérer. Icinous
feronsremarquer que
laglace,une
fois dans le châssis,
ne
doit pas être retournée ni changée de position, etque, par conséquent, il faut la transporter verticalement.Avant
d'opérer, il faut vérifier la mise au point, surtout sic'estun
portraitque
l'onfait; etdans ce cason
se sertde la crémaillèrequi se trouve adap- tée à l'objectif et qu'on faitmouvoir
à l'aided'unbouton
placé sur le côté.A
l'aide de cette cré- maillère,on
avanceou
recule l'objectifjusqu'à ce que lesyeux du modèle
soient parfaitement nets}
et,
quand on
estarrivéau
p^int voulu,on rebouche
l'objectifen
recommandant
à la personne quipose de conserver sa position.Enlevant alors le châssis à glace dépolie,
on Jd
remplace par le châssis à 'épreuves que,
pendan^
l'opération de la mise au point,
on
avait déposé verticalement lelong d'unnfurou
d'unappuiquel-conque
}on
élèvela planchettedu
châssispour dé- masquera
glace sensible,on
ditau modèle
dene
plusbouger
et l'ondébouche
l'objectif,en
ayantbien soin den'imprimer aucun mouvement
à l'appareil etde nepas poser lesmains
dessus ni surle pied.Combien
detemps
faut-il poser? Ceci estune
question à laquelle il est impossible de répondre d'unemanière
catégorique.Le temps
de pose dé-pend
delalongueurdu
foyer(plusle foyerestlong, plus ilfaut poser), del'intensité de la lumière,
du
diaphragme, s'ilyen
a un, et delacompositiondu
collodion.
4
Nous donnerons comme
base que,pour
faireun
portrait
convenablement
éclairé,en
été, vers midi, avecun
objectifdoublepour
demi-plaque,en em-
ployantlecollodion dontnous donnons
plus loinla formule, il faut poser de huit à dix secondes. Si letemps
est couvert, selon la lumière, la pose peut êtredoubléeou
triplée.Avec un
ofijectifpour
quart de plaque,laposeserait environ demoitié; avecun
objectif simple, la pose doit être à
peu
près le dou- ble de celle qu'il faudrait avecun
objectifdouble.Un
diaphragme,comme nous
l'avons dit,augmente
la pose et l'augmente d'autant plus
que
l'ouver- tureen
est plus petite.En
hiver, les poses sontbeaucoup
plus longuesHHl en
été.Pour
obtenirun
résultat convenable, ilne
faut pas opérer de tropbonne
heure,#ni trop tard.Dans
le milieu de lajournée, et surtoutdans la matinée,on
obtient des résultatsbeaucoup
plus constantsque
vers la fin de la journée ou* detropgrand
matin.En
été,on
peutcommencer
à 7heures et allerjusqu'à 5 heures etdemie,mais nous
feronsremarquer
que, lorsqu'on arrive vers cette -heure- là, les posesdeviennent très-longues et n'ont plus decomparaison
avec cellesdu
milieu de la jour- née.En
hiver,on ne
peut guèrecommencer
avant^9 heures et quelquefois 10 heures,
pour
finir à 3 heures et quelquefois à 2heures.Quand on
jugeque
la, pose a été suffisamment prolongée,on rebouche
l'objectifà l'aide de l'ob--
39-
turateur et l'on abaisse aussitôt la planchette
du
châssis.
On
enlèvealorsle châssisdel'appareileton
le transporte dans le laboratoire,
en
ayant soin dele maintenir toujours dans
une
positionverticale.Etant rentrédanslelaboratoire,
on
pose lechâs-sis le long dujaiur, etl'on s'apprête à procéder au développement.
A
cet effet,on prend un
verre à expériences (qu'on consacrera à cet usage) eton
leremplitdeliqueur à développer, appeléeaussi bain
de
fer; ensuiteon
pose sur la grande tabletteune
desdeux
terrines. Cette terrine est destinée àrece- voir l'excès de liquide qui s'écoule de la glacependant
le développement.On
sortlaglacedu
châssis, puis, laprenant delamain gauche
parl'anglegauche du
bas,lecollodionen^essus, on
la tientpresque horizontalement,en maintenant
cependant le côté qui était au basdu
châssis
un peu
plus basque
l'autre, et de lamain
drpite
on
versesurlaglacelaliqueuràdévelopper.Ce
liquide doit êtreversé verslehaut delaglace,rapidement
etd'unseul coup, de façon à couvrirla glace entièrement, sans laisser de places à sec, car ce seraient autant de taches.Quand
la glace est couverte de la liqueur,on
la tienthorizontalementpour que
le liquide semain-
tienne à la surface. Si la pose a été convenable, l'image apparaîtpresque instantanément;on
laisse alors la liqueur*a*gir quelqfts instants, puison
la fait écouler parun
des angles de la glace dans le-
40-
verre à expériences.
On
regarde alors par transpa- rence si l'épreuve a l'intensité voulue5 si elle pa- raîtun peu
faible,on
verse denouveau
àla surface dela glace la liqueur quia déjà servi5on
lamain-
tient quelques instants sur l'épreuve
en
tenant celle-cidansune
position horizontale eten
l'agitant légèrement dans ce sens, puis enfinon
rejette laliqueur dansla terrine et
on
rince l'épreuve à l'eau filtrée,à l'aide dela carafe àlaver.Si l'épreuve,à ce
moment,
n'apasatteintune
in- tensité convenable, la pose a été trop courte, et,dans
ce cas, ilfautrecommencer une
autreépreuveen
posant davantage.On
peutcependant
renforcerune
épreuve trop faible\ mais,
pour mener
à biencette opération, ilfaut avoir déjà
une
certaine habitude desmanipu-
lations photographiques, cette opération
pouvant amener
très-facilement des taches.Nous ne
parle- ronsdonc
pasdu
renforçage etnous
conseilleronsaux
débutants de refaire plutôtune
autre épreuveque
dechercher àen
améliorerune mal
venue.Quand
il y aeu
excès de pose, l'aspectgénéraldu
cliché est rougeàtre et l'épreuvemanque
d'op- position entre les noirs et les blancs. Les parties blanchesne
sont pas transparentes et les grands noirsmanquent
d'opacité.Dans
ce cas, il n'ya au-cun remède.
L'épreuve étant