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M
() \ E N S C H
1K U E G
1C A l
!\
APPLIQUÉS AU TKAITEMENT
DE J;HYPEIITR 0 PH
1E DES AMYGDALES;
THÈSE
Présentée
etsoutenue à
laFaculté de M édecine de
l^aris^le \ \
mai 1824, pour obtenir
le^rade de Docteur en médecine
;Par
L. R.CHOLLET,
de Sablé, Département de la Sarthe,Aocien
Élève internede
l’hospice des vénériennes et de l’hotel-Dicu d’Angers.A PARIS,
DE L’tMPRIMERIE DE DIDOT LE JEUNE,
Imprimeur de la Faculté de Médecine , rue des Maçons-Sorbonne, n* 15»
1824.
FACULTE J)E MÉDECINE DE PARIS,
I^Ibssievrs
LANDRÉ-BEAL'VAIS, Doyen.
AUBERT.
BÉCLARD.
BERTIN,
Suppléant.BOLGO.N.
BOYER.
CAYOL.
CLARION.
DENEUX.
DÉSOR MEAUX.
DUMIî’RiL.
DUIUYIREN.
Professeurs.
MEJtSIEURS
FIZEAU, Examinateur.
FOUQUIER.
GUiLBERT,
Examinateur.
LAENNEC.
MARJOLIN.
OBKILA,
Examinateur.PELLETAN
fils, Président.RÉC AM
1ER.ilUCHERAND.
ROUX.
ROYER-COLLARD.
CHAUSSIER, DE
JUSSIEU.DES GENETTES.
de
YEUX.DUBOIS.
LALLEMENT.
Professeurs honoraires.
LEROUX.
MOREAU.
PELLETAN.
-PINEL.
VAUQUELIN.
Agrégés
en exercice.Adelon.
Alard.
Arvers.
Breschet.
Capuron, Examinateur.
Chomel, Examinateur.
Cloqlet aîné, Suppl ant.
CODTANCEAU.
De Lens.
Gaultier df, Claubry, Glersent.
Jadiocx.
Kergaradec.
Maisonnabe.
Moreau.
Murat.
Parent du Châtelet.
Pavet de Coürteille.
Ratheau.
Richard.
Rullier.
Ségalas.
Serrbs.
Thévenot.
Par délibération du o décembre 1798, l’École a arreté ijuc les opinions émi.ses
dans les dissertations (lui lui sont présentées, doivent être considérées
comme
propres à leurs auteims, et qu’elle i/entend leur donner aucune approbation
m
improbation.
OPTIMIS PARENTIBUS,
NECNON DILECTISSIMO AVUNCÜLO
L. CHOLLET, sacerdoti.
Æiirnl
groliperexiguinn testimonium
,L. R.
CHOLLET.
f
DES
MOYENS CHIRURGICAUX
APPLIQUÉS AU TRAHEMENT
DE L’HYPEKI KOPHIE DES AMYGDAI.ES.
Il
arrive quelquefois, à la suite d’inflammations répétées,que
lesamygdales
conserventun
telvolume
, qu’elles gênent la déglutition , altèrent la parole, et s’opposent plusou moins au
libre exercicede
larespiration : ce
volume
peutmême, dans
certaines circonstances , allerau
pointde
faire craindre la suffocation.Le gonflement de
ces glandes,
véritable hypertrophie , ne mérite point le
nom de
sqnirrhositéy
puisque
,comme
le font observer J.Claudinus
et Belly elles
ne
dé-^
génèrent point en cancer; mais il peut aussidépendre en
partie de concrétions qui se sont forméesdans
leur épaisseur.On
en trouve desexemples
àdiW^Schenckius etdans
lesmémoires de
l’académiede
chi- rurgie.De
tous temps, les praticiens les plus célèbres se sontoccupés
de cel état des tonsilles et desmoyens
d’yremédier: de
là .différentesméthodes
quipeuvent
se réduire à trois principales , \excision , la ligature et la cautérisation j car jene
parlerais pointde
l’extirpation,
si elle n’entrait
dans
l’historiquede
lapremière méthode
, et jene
dirai rien des scarifications conseillées par
Wiedmann
y
Maurain
et(
6
)quelques autres , parce
que
le plus souvent ellesn
ont été employéesque pour
combattre rinflammalion , ou [jour faciliter1 écoulementdu
pus, lorsqu’il s’était formé
un
abcès.Exciàon.
Cetteopéralion ^ désigïiéfe encere s^usr les nomsftation de résection de rescision y etc. , consiste dans l’ablation
d une
portion d’amygdale tuméfiée , aumoyen
d’un instrument tranchant : mais telle n’a pas toujours été lamanière
de la pratiquer. Celse dit : Torisillas aiiteni cjuœ pvst in/lammatiojies induruerunt ,cüm
siib levitunica sirit
^ oportet di^ito circurnradere et eeellere : si
ne
sicquidem
resoleiintnr,
hanmlo
excipere, et scalpello excidere ^ etc.Ce
passagea été dllfcremment conçu. Louis
^ (pii ne veut point
que
lemot
eee/-lere signifie arracher avec violence
,
pense
que
Celse distinguait icideux
cas, celuioù
latumeur
n’est recouverteque dune
tuniquemince,
facile à détruire, (I l’autre,au
contraire,où
cette tuniqueest épaisse et résistante.
Dans
le premier, il suffirait de ratisser avec ledoigt le contour de la glande
pour
l’emporter : dans le second , il fau^drait faccrocher avec
une
érigne , et la retrancher avec le bistouri.« .liais, dit Sabatier, c’est à tort qu’on suppose
que
tantôt lamem-
.
bfane
estmince
et tantôt épaisse , tandis quelle est toujours plus« ou
moins
épaissie.» Après quoi ce dernier ajoute,au
sujet de la résection ,que
Celse n’a pas songé àemporter
la totalité de la glande.Cette opinion
semble
aumoins
hasardée , et Celse n’a pas toujourseu
dt^s interprètes aussi favorables, puisque
Paul
, plusieurs siècles après ,recommandait
encore de l’accrocher et de l’emporter en entier :Tpsam
totanieX fundo per
scalpelluni resecamus,àiSA\X.-\\.I,e scalpel dont il se servait formait
une
courbe , qui faisait dispa-raître robslacle
que
présente la convexité de la langue : il voulaitqn on
en éiif
deux
, courbés en sens opposés ,pour
opérer desdeux
côtés.La
langue était abaissée avec
une
spatule ; mais il proscrivait foperation totùes les foisque
les amygdales lâches , rouges et à base large ,pou-
vaient faire craindre
une
hémorrhagie. Plus tard, Haly-^Ahhasdon-
nait le
même
précepteque Paul d’Égine, quant
à la manière de faireI
4
( - )
/
l’opérarion. II indiquait, sans le décrire,
un instrument
appelé sen-nara
ya\cc lequelon
accrochait lu glande,que
l’onamputait dans
saracine.
J
lùucasisnescwhh
pas avoir euune
autreméthode: on
trouvedans
sonouvrage
la figurede
plusieursinstrumeus
qui lui servaientà cet effet : le
premier
ne diffère des ciseaux ordinairesque
parce que.ses exlrémilés, Irès-lranchanles , sont
courbées
: lesecond
estun
petitcouteau demi-circulaire
monté
surun manche,
etdont
la partiecon-
cave est tranchante. Fabrice cV
Aquupendente
, ,c\\k\.ne
songeait égale-ment
qu’à l’extirpation entièrede
la glande , regardait cette opérationcomme
n’clant ni aisée ni sûre)
aussi blamail-il 1 inslrunieut de*P«///
FFgine
y qu’ilnomme
ancylotonion y [larcequ
il le croitcomposé
dela .réunion des
deux
scalpelsque
celui-cirecommande
d avoir isolés.II voulait , en
conséquence
, que,commençant
par séparer 1amygdale
des /parties sous-jacentes
au moyen
d’un élévatoire ,on
la saisîten-
suite avec des pinces , et qu’on la tirât avec adresse ,
de manière,
dit-il , ,« qu’elle suive sans peine et
presque de
sonbon
gré. »Mais
niFabrice d’Aquapefidente
y ii\A
Ibucasis y niHaly-Abbas
^ niPaul
d’Fi^ine y n’avaient lu ce passage d'Aélius relatif à celte affeclimi ,
où
il dit positivement
qu on
ne doit retrancherque
la partieexubérante
:Fxcindilur
auteniex eâ qnod
superemiîieLy
juxta medium
ejnsquod prœter
naturarn excrevit.Dalfxhàmps
, eommeiitateiirde Fabr
'ced^Aquapendente
yiweconnut
,comme
lui ,que
l’arrachemeut , et par- tagea son erreur iou sujetde
iliuslrument recommandé
parPaul
d’Égine.
M. A.
Séverirty qui a.eu l’occasionde
voir celtemaladie un grand
nombre
de foisdans une épidémie
qui régna à Naples depuis1620
jusqu’eni6/|i.etdonl
le principal>symplôme
étaitun
goufleuient‘Cousidérabloides
amygdales,
ue se servait (h* rinslruimuit lr<iiu hantque
lorsqu’elles avaientun
.pédicule,étroit , (ju’elles étaient rn dies et biancljâtres ;dans
ces cas il avait recours au scalpel iV .4
Ibucnsis.Cela n’a pas
empêche Van-Uorne
y son disciple, detémoigner de
l’élouuemcntde
ceque
l’on avait osécouper
les ajuygdaiestumé-
fiées. ,
Compliquant
iuulilement l’opération,IFlseman commençait
I
( 8 >
par faire la ligature
, qui lui servait ensuite
comme
d’érignepour
fixer la glande, retirer la portion excisée, et
lempêcher
detomber
dans la gorge. 11 faisait l’amputation avec des ciseaux à pointes émoussées.Plus timide, et s’abusant sur l’importance
du
produit de la sé- crétion des tonsilles , Dionis proscrivait toute opération , regardant d’ailleurscomme
trop cruels lesmoyens
proposés pour la pratiquer.]\e serait - il pas possible
que
Dionis ne l’ait pas envisagée sous son véritable point de vue?On
lit dans Jiincker,que
de sontemps
l’excision étaittombée
en défaveur; maisque,
si malgré cela,on
se décidait à la pratiquer,ou
devait surtout n’emporterque
la partie excédante. Heisler nenous apprend
rien de plus, et répète ce qu’avait d\lJuncker
j
il
donne
seulement la figure d’une érigne double.Tous
lesdeux
van-taient la ligature.
Ce
fut aussi par elleque
Moscati opérapour
lapremière fois; mais les accidens inflammatoires qu’elle occasionna l’obligèrent d’avoir recours à l’instrument tranchant , et l’inflamma- tion se ^lissipa.
Une
érigne,un
bistouricourbe
et assujetti surun morceau
de bois avecune bande
qui couvrait lesdeux
tiers de lalame, étaient les instrumens dont il faisait usage. 11 préféra dès- lors cette dernière
méthode
, qui lui réussit parfaitement dans plu- sieurs circonstances ;
cependant
il ne fut pas toujours aussi heureux.Une malade
qu’il opérait fut prise d’une toux violente, lorsque laglande était à peine
coupée
auxdeux
tiers :Moscati
fut obligé de suspendre l’opération et de retirer l’érigne; aussitôt lelambeau
serenversa sur l’ouverture
du
larynx , et la sufTocalion étaitimmi-
nente ,
quand
il lui vint à l’idée de porter les doitgs dans la gorgeet d’arracher la portion pendante.
Wiseman
avait déjàéprouvé deux
fois lemême
accident. Afin de l’éviter, ainsique
l’hémorrha-gie qui en fut la suite, Moscati détermina à opérer d’une
nou-
velle manière : avec
un
bistouri à tranchant convexe et recouvert d’une banflelette, il fendit la glande d’abord de haut en bas, puis transversalement; etpour
s’opposer à la réunion , il introduisit dans^ 9 )
Jes incisions de la charpie qu’il renouvela plusieurs Ibis
pendant
quatre jours, après lesquels il réséquaséparément chacun
desmor-
ceaux, mettant encore trois autres jours
d
inlc-Tvalle entrechaque
résection. Maiirain
^
que
l’académie chargead un
rapport sur cette opération,en
fit la critique, pensant avec raisonque
cette modifi-cation la rendait inutilement et plus longue et plus difficile. Il
croyait qu’il était plus
convenable de
faire la résectiond un
seulcoup
avec les ciseauxde
Lei>ret.Un moyen
d’eviter 1 accidentarrivé à Moscali, ce serait
de couper de
bas enhaut
,d
après le conseilde
Louis. Cet habile praticien faisait observerque de
cettemanière on
seraitmoins
exposé à blesser la languedont
la base se soulève à l’approche desinstrumens
, et vient cacher latumeur. C
est aussi l’opinionde
Sabatier.Dans
leneuvième volume de
la Bibliothèque médicale,M.
le professeurMarjolin
faitremarquer que
ceprocédé
n’a
qu’un
léger inconvénient ; c’est . dit-il ,que
l’on peutpiquer
la
membrane
palatine avec la poinledu
bistouri : il aencore
celui d’exposer à la lésion des gros vaisseaux , si l’on venait à percer laparoi postérieure et latérale
du pharynx
à laquelle ils sont accolés.M.
le professeurBéclard
a vu cet accident dansune
villede
pro-vince.
C’était sans doute
pour
des craintesde
cette espèceque Lecat
,
sai- sissant la glande avec
une
érigiuidouble,
se servait d’un petitcou-
teau
courbe
à pointeémoussée,
qu’il avait fait fairepour
extirperles
tumeurs
intérieures. Il trouvait aussi qu'il y avait plus d’avan- tage àcouper
l’amygdaleeu deux temps, de
bas en haut, jusque versle milieu , puis
de haut en
haspour
achever la section; parceque
,suivant lui, les extrémités,
moins
tendues, secoupent
toujoursmoins
bien
que
le milieu , surtoutquand
ce dernierne
leur prête plusun
point d’appui.
M.
le professeur fait observer que, par ce pro- cédé ,on
courraitmoins
le risquede
blesser le voiledu
palais, etqu’on n’aurait pas surtout à redouter le
renversement du lambeau
sur 'entrée
du
larynx. Plus tard , Lecat retranchait la glanded’un
2
( 'O
)
seul
coup,
avec des ciseaux à laines courbes, dont les extrémités étaient boulonnées.Ce
fut encore j)our lesmêmes
motifsque Caqué
deReims,
qui a fait cette opérationun
grandnombre
de fois , employaitun
couteauà [)ointe
émoussée
j dont la lame, longue d’environ quatre pouces, courbée e1 tranchante dans l’étendue seulement de douze à quinze ligues , étaitmontée
surun manche
avec lequel elle formaitun
angle ,,de cent soixante degrés.
Une
bandelette de linge fin, entourant la
lame
jusqu’aumauche,
fixait au juste la longueur qu’il voulait laisserau tranchant, lequel
manquait
àune
ligne de la pointe. Il s’aidaitd’une érigne simple, afin de pouvoir la dégager plus facilement en
cas de besoin.
M.
le professeurBoyer
trouve ce couteau assezcom- mode
; il se plaint seulement de ceque
la trop grande largeur de lalame
nuit au jeu de l’instrument. Le couteau dont il se sert, mobile sur son inancae faitcomme
celui de la plupart des bistouris, n’aque deux
lignes etdemie
de largeur ; le tranchant s’étend jusqu’à lapoiu!e qui se termine par iin bouton.
Caqué
imagina encoreune
espèce de chevaletpour
maintenir labouche
ouverte et les lèvres écartées ; mais il n’en a jamais fait usage,aimant mieux,
disait-il ,s’en passer
que
de gêner ses malades.Avant que
Lecat etCaqué
eussent fait connaître leurs procédés,Fouhert
en indiquaitun
autre dont il disait avoirobtenu
des succès.Il consistait à remplacer l’érigne par
une
pince à polypes , avec la-quelle il tirait
doucement
la glande qu’il coupait d’un seulcoup
à l’aide d’un bistouri à long
mauche.
Il croyait,parce
léger allonge-ment
des vaisseaux, rendre l’hémorrhagiemoins
à craindreparle
resserrement qui devait s’en suivre.Muzeux
y confrère deCaqué
àReims,
avait aiissi ,pour mieux
fixer l’amygdale et en faciliter la résection
au moyen
de longs ciseaux , imaginé et fait construire des pinces courbes , longues de six pouces environ , dont les branches se terminaientchacune
parune
doubleérigne. Le reproche qu’on leur fit de ne pouvoir être dégagées
que
( '» )
difficilement
dans
certainsmouvemciis
involontairesde
la gorge, (ce
qui
en
a fait négliger Tusage) , n’a pasempêché
Sabatierde
leur ïlonner la préférence sur l’érigne simple: elles avaient encore, suivantlui , l’avantage
de
maintenir abaissées lamâchoire
et la langue.Ce
chirurgien opérait d’un seul
coup
avecun
bistouri long etémoussé
à sa j)9inte.
Cependant
ilnous apprend
qu’il a quelquefois rencontré des difficultés dans l’emploide
ces pinces, et qu’il ne lui a pas tou- jours été possibled’emporter au même
instant la portionexcédante
de
l’amygdale, parceque
, détdiirée et dépouilléede
lamembrane
qui la recouvre par
une
tentative infructueuse, il n’était plus pos-sible
de
la saisir d’unemanière
aiissi sûre, etque
, s’écrasant sous l’instrument ,elle échappait à son action , en sortequ’on
était obligé de réitérer l’opéralion.Une
pareille difficulté ne se rencontrerait pas ,si l’on avait soin
de
saisirune
portionde
la glande aussivolumi-
neuseque
possible,de
ne tirerque modérément
, etde
n’extraireles pinces qu’avec le
lambeau que
l’on vient d’exciser. C’est peut-êtreici le lieu
de
parlerd’un instrument
ingénieuxpropre
à saisir ,on ne
peut plus solidement, la partie de l’amygdaleque
l’on veut re- trancher ; il a été inventé,dans
ces dernierstemps,
parM.
le pro- fesseurMarjoHuy pour
opérerun
jeunegarçon
très-indocile. C’est ,t dit i\l. J. Cloquel
dans
le Dictionnairede médecine, une
érigne«
double
, dans la lige creusede
laquelle glisse à volonté,au moyen
• d’un
bouton
,une
autre érignepresque
droite, qui fait pince avec« elle. »
Desauhy peu
salisfiiit des procédés qui avaient étémis en
usage jusqu’à lui, imagina d’appliquer à cette opération sonkiotome,
in- ventépour couper
les kystesde
la vessie: c’estune lame coupée
obli-quement,
tranchantedans
son obliquité, et ayantun manche auquel
est adapté
un anneau
; elle est reçuedans une
gaine d’argent arrondiecà son extrémité et échaucrée au-dessous d’une portion
du
cercle :on y voit
de
plusdeux anneaux
à l’extrémité opposée. Voicicom- ment Desault
se servaitde
cetinstrument
:un
corps solide étantplacé entre les dents, et la langue abaissée et
maintenue
avecune
( 12
)
piaque de métal , ii saisissait la glande avec une érigne double, etla
lirait légèrement en haut ; tenant alors le kiotôine de façon
que
ledoigt indicateur et le doigt
du
milieu fussent introduits dans les an-neaux
de la gaine , et lepouce
dans celui qui tient à la lame, ilessayait d’engager l’amygdale dans l’échancrure dont
nous
avons parlé/Lorsqu’il avait réussi à l’y bien fixer, il la lirait avecl’érigne,
pour augmenter
sa tension, pressait enmême temps
l’instrument contret‘lle, et faisant glisser la
Lime
avec lepouce
, il en opérait la section :mais, il arrivait souvent
que
celte première incision ne détachait pasla glande dans toute sou épaisseur, ce qui avait lieu surtout lorsque
celle-ci avait
un volume
consiflérable; il devenaitdonc
nécessaire d’em- ployerune
seconde fois le kiotôme, et d’engager dans l’échancrurela portion qui n’avait pas été coupée, afin de compléter l’opération.
Si l’on ne réussissait pas encore, ii fallait réitérer
une
troisième fois.Ces simples détails rendent suffisamment raison des motifs qui ont
fait
abandonner un
tel instrumentpour
l’excision des tonsilles.Quel que
soit au reste le procédéque fon
choisisse, l’opération est ordinairementprompte
et plusou moins
aisée à pratiquer , l’écoulcmcnî de sangpeu
considérable, et facile à réprimer aumoyen
d’un gargarisme astringent ; les suites alors en sont constam-ment
hein euses , et la guérison ne se fait pas long-temps attendre.On
amême
observéque
l’excisionque fou
avait faite d’une portion d’amygdale , mettait celle-ci à l’abri des accidens auxquels elle étaitexposée lorsqu’elle était encore entière.
Voici la
manière de
procéder à cette opération : lemalade
est assiscommodément
dansun
lieu très éclairé ;un
aide lui renverseet Iwi fixe la tête sur sa poitrine ,
en
croisant sesmains
sur le front ;la
bouche
est largement ouverte( et
aucun
doigtier nispéculum
n’est nécessaire
pour
la maintenir ainsi; dans tous les cas ,on
pré- féreraitun
coin en boisou un morceau
de liège);un
autre aide tientla langue abaissée et fixée au
moyen
d’une spatule; le chirurgien, avecune
crigne , accroche de lamain gauche
et d’arrière en avant la portion d’amygdale qui dépasse les pilieisdu
voiledu
palais,ou,
/
( )
s’il se sert des pincer
de MnzeuXj
il faitqu’une
desbranches
passedevant, et l’antre derrière la glande : prenant alors
un
bistouri àtranchant droit
ou
concave,dont
lalame
est enveloppr'ed une ban-
delette jusqu’à quinze
ou
dix-huit lignesde
la pointe qui estboulon-
née , ilcoupe
d’un seulcoup de haut
en basou de
bas en haut et d’arrièreen
avant, toute la partiede
latumeur
qu’il veut retrancher.Si l’on voulait faire l’opération en
deux temps
d’après leprocédé de
Lecat ^ l’instrument serait porté à plat sur la langue, ledos
tournédu
côté à opérer , et enfoncé jusque vers la paroi posté- rieuredu pharynx
; tournant alors le tranchanten haut
,on
ferait en retirai»! ,une première
incision ; le bistouri serait aussitôt reporté enhaut
avec des précautions semblables, afinde terminer
l’opéra- tion. Telle est lamanière d’amputer
l’amygdalegauche; pour
ladroite, il faudrait
changer
lesinstrumens de
main. Si lesdeux
ton-silles étaient
malades
enmôme temps,
elles seraient exciséîcs l’une après l’autre , et la guérison n’en serait pasmoins prompte. Pendant
l’opération il survient quelquefois des nausées qui la
rendent
plusdifficile;
on
doit,dans
ce cas , profilerd’un
instant fiecalme,
et se hâterde
faire la section avant qu’elles viennent à se renouveler.L’inflammation légère qui a lieu ensuite est
combattue
par des gar- garismes émolliens , auxquels plus lardon
substitue ceux faits avecle miel.
La
tuméfaction desamygdales
, qui , chez les adultes, ne cause souvent
qu’une incommodité
Légère , estune
affection toutautrement
grave chf*z les jeunes enfans, parce
que
leurs mâchoires,peu
déve-lop[)ées , rendent très-étroit l’espace guttirral ; ce qui fail (|ue le plus léger
gonflement
des tonsilles occasionne chezeux une
respirationbeaucoup
plus difficile, surtoutdans
le sonuneil,pendant
lequelelle de\ient
bruyante
et râleuse.Une
chose bien rfuuanpiabte, et quiété signalée par
M.
le professfuirDupuytren
,
c’est uin*
deformation
prt^q«ie constante
du
thorax qui se voûteen
arrière et s’aplatit surles cèles , déformation
que
le praticienque nous venons
d(î noin-mer,
regardecomme
l’effet des contractions énergiques desmuscles
( >4 )
îtispirateurs
pour surmonter
1 obstacle (jui s’opposeau
libre passagede
1 air dans lespoumons
: cet accident est si fréquent,que,
dans[)lusieurs circonstances, il
na
pas balancé, après l’avoir constaté, àannoncer un engorgement
des amygdales, et vice versa.On
sentcombien
il est important de remédierpromptement
àune sem-
blable maladie, qui peut àchaque
instantcompromettre
l’existence, et produireune
difformité contre laquelle, plus tard, l’art seraitimpuissant. Voici la
manière
dont i^l. Diipuyiren procède à cette opération dans ce cas :un
drap enveloppe les bras de l’enfant, quiest placé sur les
genoux
d’un aide ; celui-ci tient d’unemain
et sur sa poitrine la têtedu
petitmalade
légèrement renversée; de l’autreU maintient les
mains
sur les cuisses , tandisque
ses jambes , croi- sées par-dessus celles de l’enfant,
rcmpéchent
de faireaucun mou- vement
:un
autre aide abaisse la langue avecune
spatule, et l’opé- rateur, saisissant avec des pinces deMuzeux
la portion delà glandequ’il veut retrancher^ la
coupe
de bas en haut avecun
bistouriboutonné
et entouré d’une bandelette de linge jusqu’àdeux
poucesde
son extrémité.Ligature. Passer
un
fil autour de l’amygdale^ le serrer assezpour
interrompre la circulation, c’est en quoi consiste la ligature. Nulle part cette opération n’a joui d’une plus grande réputation qu’en Angleterre,où on
la regardaitcomme une
découvertedue
à lachirurgie
de
ce pays.Cependant
il n’en est pas ainsi, et plus d’unsiècle avant les Anglais ,
Guillemeau
en parlaitcomme
d’une choseliès-commune
eu France; il larecommandait
surtoutdans
les cas
où
rien ne presse, et principalement si l’on avait à redou-ter
une
hémorrhagie.On
devait éviter de porter la ligature au-delà de la portion qui excède levolume
naturel des lousilles, et de lapratiquer sur celles qui sont malignes, c’est-à-dire dures, livides,
douloureuses et à large pédicule. Lorsqu’il y avait recours, il se servait d’un instrument de son invention
pour
lier la luette : il secompose de deux
branches parallèles qui se réunissent ensuite' en( )
rormârit
une
courbure.L
extrémité supérieurede
cesbranches
est percéepour
le passagede
la ligature , à laquelleon
apréalablement
fait
un nœud
très-lache; lesdeux
boutsdu
fil passent ensuitedans une
autre ouverture pratiquéeau
milieu dune
traversecorrespon- dant
à la partiemoyenne
desbranches
,pour
aller se fixer surun
cylindre situé
dans réchancrure
d’un support allongé, etque
l’on tournait avecune
clef.Au-dessous
etdans
la directionde
celui-ci,est
une
vis qui sert à fixerun manche. Guillemeau
voulait aussique
l’on fîtune
incision à la trachée - artère ,dans
le casde
suQbcationimminente. Avant
lui,A. Paré
avaitdonné
lemême
précepte.
Un
autre instrument,nmins compliqué que
celuique
je viensde
décrire , et qui a étérecommandé pour
cette opération par plusieurspraticiens , est celui
que Fabrice de Hilden
avait fait construire; éga-lement pour
lier l’uvule. II consistedans une
canulede
cuivrede
huitpouces de
longueur,au bout de
laquelle estsoudé un anneau d’un pouce
environde
diamètre, cannelé à sa partie intérieure, etpercé
supérieurement pour
le passage de la ligature, laquelle tra- versait ensuiteune
petite ouverture pratiquét; à l’extérieurde
celui-ci, et allait se fixerau
basde
rinstrumeut.Un double nœud
étaitformé
dans
l’anneau;' les brins en étaient écartés et cachésdans
la canneluredont nous
avons parlé.Le bout
libredu
fil introduitdans
la canule ,il ne s’agissait plus
que de
tirer ce dernier lorsque la glande étaitconvenablement
engagée, et, dèsque
la constriction était assez forte,de
couper
l’autrebout
à l’endroitoù
il avait été fixé.T'Fiedmunn
,qui rcj< tait les autres
méthodes,
parlait,au
sujetde
celle-ci , de cetinstrument
avec avantage.Cheselden
atteignait lemême
butau moyen
d’unesonde courbée,
qui lui suffisait lorsque le pédiculede
la glande était étroit;mais,
ayant rencontré des casoù
la base était trop largepour
être ainsi en- tourée, il fit construireune
aiguillecourbe
portée surun manche
,et ayant
un
œil près do sa pointe.Avec
celte aiguillearmée
d’un fil ,- ( i6
)
il Iraversait le fond de i’aiDygdale, accrochait alors l’anse
du
ül avecune
érigne, et retirait l’aiguille. L’anse coupée et lesdeux
fils sépa-rés , il faisait une double ligature, l’une en-dessus, l’autre en-des-
sous.
Juncker
voulait que , dans cette circonstance,on
eût recours aux caustiques; il pensait qu’on devait restreindre la ligature aux tu-meurs
avec pédicule, et dans ce cas il employait l’instrument de Fabrice de Jlilden. C’est avec raisonque
//e/sVer faitremarquer que
le cas où préférait la ligature était justement celui
où
l’ins-trument tranchant lui semblait plus convenable; ce qui ne l’empêche cependant pas de parler d’une espèce de serre-nœud pour la prati- quer. i’oussant trop loin son
amour
pour la ligature, interdi-sait tout autre moyen.Peut-être n’en agissait-il ainsi
que
parce qu’il l’a considéraitcomme
une découverte nationale?Moins
exclusif, Lecat opérait tantôt avec l’instrument tranchant , et tantôt par la ligature.Quand
il avait recours à cette dernière, il prenaitdeux
fils de chan- vre de couleur diflérenle , afin de pouvoir les distinguer aumoment
de. les nouer; il les enfilait dans une aiguille, mais de façon
que
lebout enl'dé, n’ayant
que
deux à trois pouces, eût franchi la glande lorsque l’aiguille serait sortie de la bouche. L’aiguille maintenue dansun
porte-aiguille, il traversait l’amygdale obliquement de haut en bast:t de devant en arrière.
Commençant
sous le pilier antérieur, qu’il écartait avec une feuille de myrte, il finissait en bas contre le pilier postérieur, qu’il écartait pareillement avec l’index de l’autremain;
ilfaisait ensuite aux fils
un nœud
double, qu’il serrait avecun
porte- ligature.J’ai dit ailleurs quel était le but
que
se proposaitfViseman
enem-
ployant celte
méthode;
je n’y reviendrai point. J’ai parlé égalementdes motifsqui la firent
abandonner
Moscati; je ne m’y arrêterai pasdavantage. Bell
,
qui voyait trop de dangers dans les autres genres d’opération, adoi)lait celui-ci exclusivement. Il se servait d’un fil d’ar- gent flexible ou d’une corde à
boyau
suffisamment forte , et d’une( >7 ^
camilc
double
légèrement courbée. La ligature, ployée eudeux,
étaitintroduite par la narine correspondant à la maladie, et ecartce avec
le doigt porté dans la
bouche
; il la conduisait ensuite autourde
la glande, la serrait aumoyen
de la canule, et la fixaitaux
ailesde
rinstrument. 11 préférait la (aire passer par le nez, àmoins que quelque
obstacle ne
sy
op[)osal , pensant qu’elle serait plus supportableau
malade.Un
autre [)rocédé dont il [)arleégalement,
maiscjui luisemble moins bon que
le précédent, consiste à passer autourde
latumeur, au moyen
d’unesonde
échancrée etcoudée
,un
fil ciré donton
serrele
nœud,
en engageantun
des boutsdans
l’anneau d’un petit instru-ment
dont ildonne
la figure, et en le fixant surun
des côtés de la tonsille, tandisque
l'on tire fortement lesecond
de l’autre main.A
ces ditrérens serre-nœuds Desault
substituait avec avantage celui qu’il destinait à la ligature des polypes : il y passaitun
filde
Bretagne, demanière
àformer une
ansesupérieurement;
cette anse était ensuite engagée surune
érignedouble
, avec la(}uelle il accrochait la glande .et qu’il confiait à
un
aide. Faisant alors glisser le fil sur latumeur,
ille tirait forttinenl en
même temps
qu’il [)Oussait leserre-nœud,
etopérait ainsi
une
constriction aussi forte qu’il le jugeaitconvenable
:l’érigne était ensuite retirée, et le fil attaché à l’échancrure inférieure de l’instrument. Le
lendemain
et les jours suivans, la ligature était resserrée , et la chutede
la portion étranglée ne lardait pas à avoirlieu. I.a ligature n’est plus en usage de nos jours.
Cautérisation. Elle est de
deux
sortes : l’une se fait par le cautère actuel , (>t l’autre par les caustiques.Dans
lapremière
, l’action l'sténergique et instantanée;
dans
la seconde, cette action, plus faible et plus lente, varie encore suivant la naturede
la substanceque
l’onemploie.
Dans
l’une etdans
l’autre, ily a altération, désorganisation de la partie , et formation d’une escharre. Ces
deux
('spèces ont ététour à tour en faveur