A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A BDERAOUF M OURTADA
Bifurcation de cycles limites au voisinage de polycycles hyperboliques et génériques à trois sommets
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 3, n
o2 (1994), p. 259-292
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- 259 -
Bifurcation de cycles limites
auvoisinage
de polycycles hyperboliques et génériques
à trois sommets(*)
ABDERAOUF
MOURTADA(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse ‘ Vol. III, n° 2, 1994
RÉSUMÉ. - Utilisant les techniques générales développées dans et
[M2],
on montre que les polycycles hyperboliques et génériques à troissommets sont de cyclicité inférieure ou égale à trois dans les familles
cOO de champs de vecteurs du plan. On établit ensuite une classification
topologique complète de tels polycycles. De plus, on exhibe une certaine classe de polycycles hyperboliques dégénérés qui sont de cyclicité supé- rieure ou égale à quatre. Des résultats similaires concernant les polycycles hyperboliques et génériques à quatre sommets sont décrits dans
[M3].
.ABSTRACT. - As a first application of général technics described in and
[M2],
we show that generic hyperbolic polycycles with threevertices are of cyclicity at most three in C °° familles of vector fields
on the plane. We give then a complète topological classification of such
polycycles. Furthermore, we exhibit a class of degenerate hyperbolic polycycles which are of cyclicity at least four. Similar results about generic hyperbolic polycycles with four vertices can be found in
[M3].
.0. Introduction
Le
16ième problème
de Hilbertpeut
s’énoncer ainsi :(H)
"Existe-t’il une borneN(n)
pour le nombre decycles
limites de toutchamp polynomial
duplan
dedegré
n ?"Un
cycle
d’unchamp
de vecteurs est une orbitepériodique
de cechamp.
Un
cycle
limite est uncycle
isolé dans l’ensemble descycles.
( *) Reçu le 13 juin 1993
(1) Université de Bourgogne, Laboratoire de Topologie, C.N.R.S. DO 755, B.P. 138, F-21004 Dijon Cedex
(France)
Un
premier
pas dans la résolution de ceproblème
a été faitgrâce
àEcalle, Martinet,
Moussu et Ramis~EMMR~
etll’yashenko ~I~.
Ils ont résolula
conjecture
de finitude suivante connue sous le nom deproblème
de Dulac :"Tout
champ polynomial
duplan
a un nombre fini decycles
limites". Leurs preuves étant d’ailleurs valables pour deschamps analytiques
sur,52.
Dans
~R1~,
Roussarie a montréqu’une réponse positive
à laconjecture
suivante résoudrait le
16ième problème
de Hilbert.CONJECTURE . - Tout ensemble limite
périodique
sur lasphère S‘2
a une
cyclicité finie
dans lesdéformations analytiques.
La notion d’ensemble limite
périodique
est due àFrançoise
etPugh [FP].
DÉFINITION ~FP~ .
.- Soit r unepartie compacte
de lasphère S tangente
à unchamp analytique Xo
sur.52.
. On dit que r est un ensemble limitepériodique
s’il eziste unedéformation analytique
duchamp Xa
(~1
E Vvoisinage
de zéro dans et une suite(.1i)
dans V tendant verszéro telles que, pour tout i E
IN,
, lechamp Xai
admet uncycle
Ciqui vérifie dH(cz, I‘)
--~ 0quand
i -~ -~-oo. .La notation
dH désigne
la distance de Hausdorff entreparties compactes
de
S2.
.La notion de
cyclicité
est due a Baudin~B~ .
DÉFINITION ~B~ .
. - Soit r unepartie compacte
de,52 tangente
à unchamp analytique Xo
sur . Soit unedéformation analytique
deXo
~a
E Vvoisinage
de zéro dansi~
On dit que r est decyclicité finie
dans lafamille
s’il existeun entier
N,
e > 0 et Wvoisinage
de zéro dans V tels que, pour tout a EW,
le nombrea)
decycles
limites c duchamp X a qui vérifient dH(c, r)
E estinférieur
ouégal
à N. .ü~
Si F est decyclicité finie
dans lafamille (Xa), désignons
parla
cyclicité
de r dans lafamille
est alors le minimum den(e, W) quand
~ et le diamètre de ~N tendent vers zéro.Soit r comme dans la définition ci-dessu. Si r n’est pas un ensemble limite
périodique,
alors r est decyclicité
finie etégale
à zéro dans toute déformation(Xa ~ .
D’après
la théorie dePoincaré-Bendixon,
un ensemble limitepériodique
a
singularités
isolées est soit uncycle,
soit unpoint singulier isolé,
soit ungraphique.
Un
graphique
est uneimage
continue du cercle constituée d’une réunion d’un nombre fini et non vide depoints singuliers
isolés(appelés
sommetsdu
graphique)
et d’une réunion d’orbitesrégulières qui
relient cespoints
etdont l’ensemble ",-limite
(resp. a-limite)
est l’un des sommets dugraphique.
Un
graphique
r d’unchamp Xo
surS2
est ditmonodromique
si :~ il existe une transversale T au
champ
définie par uneapplication analytique
qui
est undifféomorphisme
sur sonimage
ettelle,
que lepoint /(0)
soitsur l’une des orbites
régulières
dugraphique ;
;~ il existe ci
E ~ 0 , E] ]
telqu’une application premier
retour p relative-ment à T soit définie pour tout u
E ~ 0 , El [ ;
;~ si on
désigne
par cu le morceaucompact
de l’orbite dupoint
dontles extrémités sont les
points / ( u)
et , alorsd H ( cu, r)
--~ 0quand u
-~ 0.Un
polycycle
est ungraphique
contenant un nombre fini d’orbitesrégu-
lières. Un
polycycle,
dont les sommets sont despoints
de sellehyperboliques,
est dit
polycycle hyperbolique.
On note un
polycycle hyperbolique
à ksommets, Pi
les sommets dupolycycle
et rz lerapport d’hyperbolicité
du sommetPi qu’on
définit par :0 ~.c2 étant les valeurs propres de la
partie
linéaire duchamp
enP;.
Comme dans
[Ml]
et[M2],
on considère une famille(X~,)
dechamps
devecteurs du
plan,
Coo en(m, À)
EIR2
x et on suppose que, pour À =0,
Xo possède
unpolycycle hyperbolique
etmonodromique (rh) (fig. 0.1).
On
appelle
"condition detype
C.H."(condition hyperbolique)
toutecondition de la forme :
Dans la section 2 de cet
article,
on démontre que pour certaine classe de fonctions un résultat de finitudeplus
fin que celui de[M2].
Ce résultat nousservira aussi dans
[M3].
Dans la section3,
on montre que lespolycycles
à trois sommets sont de
cyclicité : : : ;
3 et que, dans ce cas, les conditionsgénériques
du théorème 0.2ci-après
sont detypes
C.H. Dans la section4,
on donne un
exemple
depolycycle
à trois sommetsqui
ne vérifie pas les conditions C.H. etqui
est decyclicité supérieure
ouégale
àquatre
dans lesfamilles
génériques.
On montre à l’occasion de cetexemple,
que la fonction restef
del’application déplacement A( . , À)
ne vérifie pas lespropriétés
par
multiplication
par x sur le domaine de définition de 0~déf.
0.1ci-dessous).
. Dans la section5,
on établit la versalité de toute déformationgénérique
à troisparamètres
d’unpolycycle
à trois sommets vérifiant les conditionsC.H.,
et on donne une classificationcomplète
depolycycles
àtrois sommets vérifiant les conditions C.H.
d’après
leurcyclicité
maximaledans les familles
génériques
et latopologie
dudiagramme
de bifurcation descycles
de ces familles auvoisinage
dupolycycle.
Dans
[Ml],
on a mis sous une forme normaleadéquate
au cashyperbo- lique (et générique), l’application
dedéplacement
associée àl’application
deretour relative au
polycycle perturbé.
Avant d’énoncer cerésultat, rappelons
une définition
importante
pour la suite.DÉFINITION
0.1. Soient K ElN,
L unefonction
de la variable(x, .1 ~,
~ une
partie
deR~
telle que 0 E O et a unefonction
de classeCK
en Àsur O de
signe
constant et telle quePosons
et soit p une
fonction positive,
de classeC~
en~x, À)
sur W et telle quealors on dit que L
vérifie
lespropriétés
parmultiplication
par p sur W si L est de classeCK
enL)
sur W etsi,
V nK,
Lvérifie
lapropriété
.Notons les sommets du
polycycle
et leursrapports d’hyperbolicité.
Si pdésigne l’application
de retour relative à unetransversale donnée
paramétrée
par x,l’application déplacement
associéeest donnée par
0 ( x )
=p( x )
- x . Le théorème de normalisation démontré dans est le suivant.THÉORÈME
0.1~M 1~ .
- Soit K EIN ,
alors il existe ~ >0,
vvoisinage
de zéro dans
R~,
deuxfonctions
continues etpositives
sur V :p(a)
etet des transversales au
champ Xa
:~i(a), Ti(.1) 0.,~~
de classeC~
telsque si on pose: :
l’application déplacement (associée
àl’application
de retour dupolycycle perturbé)
soitdéfinie
sur pour tout ÀEV,
et soit donnée par Va)
Eu: :
avec
xl est un
paramètre
de classeCK
sur aiCJ1~, 0 (mesurée
sur la transversale~ t~)~
est de classeC~
en xl surLl~
et toutes ses dérivées sont continuesen
{x1, ~1~
La translation mesure sur la transversale d’entrée du sommetPi+1 (avec
la convention k -f-1 ~1~
ladéformation
de la connexionentre les sommets
Pi
etPZ+1.
Lafonction âl vérifie
La
fonction f
est continue sur~ -
E , E~
xV,
de classeC~
en ~~ sur] r~(.1 ~
, ~(
pour tout .~ etvérifie
lespropriétés
parmultiplication
par
- r~(~1~~
sur V(déf. 0.1~.
Fig. 0.2
L’équation
auxcycles
esta }
= 0 et toutcycle
duchamp Xa convergeant
vers lepolycycle
passe parLta
domaine de définition de~{ ~ , a~.
Cette forme normale nous apermis
d’établir dans~M2~
le théorème de finitude suivant.THÉORÈME
0,2~M23.
- Sous des conditionsgénériques portant
sur lesrapports d’hyperbalicité
des sommetsPi,
lepolycycle
est decyclicité
finie
dans lafamille
Comme dans
[M2],
on suppose que tous lespolycycles
traités ici vérifientla condition : _
Cette condition est suffisante pour assurer la non trivialité du
polycycle.
Elle
permet
aussi(par changement (4.2)
de[M2])
deremplacer
le facteurâ 1
del’expression (0.2)
par 1.Rappelons
iciquelques
notations et résultats de[Ml]
et[M2]
utiles pourla suite.
1. Notations et définitions
a)
Notations .Grâce à l’écriture de
l’application déplacement
A(cf. (0.2))
définissons par récurrence les fonctions :(l’ensemble
U est décrit par le théorème0.1).
Pour la clarté de cequi suit,
introduisons les notations
~M2~.
. Soient
j E IN*
ettl, t2,
...,tj EIR.
Ondésignera
par lej-uplet :
Les indices seront inférieurs
: tn,
et lespuissances
serontsignalées
par des crochets :. Soient
~~~
j et~t~~
3 deuxj-uplets
et u, v E IR. On posera :. Soient n E
IN * et t ~ IR.
Ondésignera
par tn le réel : :* Soient
j,
n E~11 *
ettl, t2,
..., E R. Ondésignera
parle j-uplet
(cf.(1.3)):
~ Soient maintemant
tl, t2, ~ ~ ~ , t~
E IR. On définit par récurrence et à l’aide des fonctions... ~ ~ _ 1
(cf. (1.1))
les fonctions :. Dans la
suite,
il arrivera que lej-uplet (t)
j soit fonction duparamètre
À.Définissons ensuite et
pour j >
1 les fonctions :où ~ 1 ~ ~ désigne
le= (1, 1
... ,1 ~ .
On posera aussi :(L’ensemble
V est décrit dans le théorème0.1.)
b)
Les espaces des fonctions etP~ ’~
et définitions correspon- dantesOn définit les fonctions par récurrence sur E IN et à l’aide des fonctions
(hi ) z ._ 1,...,1~ (cf. (1.1))
et des fonctions(S~r 2 ~i ) a .- 1,...,k (cf.
(1.6)),
oùdésigne
lei-uplet
desrapports d’hyperbolicité
",~zdes sommets
du polycycle
DÉFINITIONS
1.1. Pour m = 0 ou
j
=0,
lesfonctions (ou
sont de laforme
oû
f
est unefonction qui vérifie
lespropriétés ~h~o)
parmultiplication
parx sur Ll
(déf. 0.1~
et C est unefonction
continueen
leparamètre
~l sur V .~ Pour
m >
1et j
E~1,
... ,k~,
lafonction
est unpolynôme homogène
dedegré
m en les deux variables (hj, S(r)jjJ,
dont lescoeffients
sont des
fonctions
avec l E{0,
...,m}.
Plusprécisément,
supposonsdéfinies
sur Ll lesfonctions
pour tout l EIN,
alors da)
~ U :On
définit
lesfonctions Pm,jn
à l’aide desfonctions Ql,j-1
et lesfonc-
tions
hj, S(r)jj comme suit: :
. Pour
j
= 0 et V n elN,
V m e lN(m > n ), Pm,0n
est dutype
d’unefonction Qm,0 (ou Q0,j )
:où les
fonctions f
et C ontleq
mêmespropriétés
que dans la relation(1. 9).
. Pour
j
e(i,
..., k)
et V n elN , V
m e lN(m >. n ),
lafonction P7’~
estun
polynôme homogène
dedegré
n en les deuz variables(hj )
dont lescoefficients
sont desfonctions (cf. (1 . 10) )
avec 1 e(m
- n, ..., m)
.’
Soit
Remarquons
quec’est-à-dire
Pn ’~
est une fonction detype et
que( 1.12 ~ :
:Désignons
par l’ensemble des fonctions detype
(resp. Pm,jn)
et notonspour j ~ 1,
Désignons
aussi par C l’ensemble = =.A,,z’~’z,o ( cf. (1.9)
et(1.11)).
Notons enfin
c) L’opérateur
~C et le lemme de finitudeRappelons
la définition del’opérateur
de division-dérivation ~C et le lemme de finitude énoncés dans[M2].
DÉFINITION
1.2. - Ondéfinit
sur les ensembles unopérateur
dedivision-dérivation noté ,C comme suit : si
?~n ’~
est un élément de l’ensembleAj (j
E~1,
..., k~~
et m > n > 1(cf. (1.15~~
donné par la relation(1.1,~~
et si son
premier coefficient
n’est pasidentiquement
nul pour tout À E V(quitte
à restreindreV~ alors,
l’action de ~C surPn ’~
est lafonction
V
(x, 03BB)
~ U :Remarquons
que cette fonction est naturellementprolongeable
en unefonction de classe
CK (K
étant la classe de différentiabilité despropriétés
On supposera donc dans la suite que l’action de
l’opérateur
~C estpartout
définie.LEMME 1.1
(lemme
definitude).
- SoitPn ’~
un élément de l’ensemble A(cf.
.(1.15~~
:i~
il eziste un entierN( j, n, m)
nedépendant
que des entiersj
E~0,
... ,k~ (n
E lN et m >n~
et un ensemblefini
de "conditions"G(j,
n,m) qui dépendent
des ...~ j(cf. (1.8~~
tels que sous les conditionsG( j,
n,m)
etquitte
à réduire ~ et V(théorème 0.1~,
lafonction P~ ’3 admet,
pour tout ÀE v,
auplus N( j,
n,m)
racines enx sur
Lla (théorème 0.1~ (comptées
avec leurs ordres demultiplicité~ ;
ii)
l’entierN( j,
n,m) satisfait
aux relations de récurrence :les ensembles
G( j,
n,m) satisfont
les relations de récurrence :2.
Élimination
de conditions de finitude"parasites"
On montre ici la
propriété
de finitude pour les fonctions detype
(cf. (1.10))
sous des conditionsbeaucoup plus
faibles que celle du lemme 1.1. Soit la fonctionavec
Les c,~ sont des
constantes,
et les fonctionsqui
vérifient lespropriétés
par
multiplication
par x sur U(déf. 0.1 ) .
L( est le domaine de définitionde l’application déplacement
A(théorème 0.1),
K est assezgrand
devant m etles fonctions
hl,
sont données par : :LEMME 2.1. - Si les conditions
(2.2) :
:sont
vérifiées,
alorsquitte
à restreindre e etV,
lafonction (cf. ~Z.1~~
admet au
plus
m racines(comptées
avecmultiplicité)
en x surLla
pour toutPreuve . - On supposera
Pour À E
Vi = ~ ~
EV ~ b1 (a~
=0 ~,
s’écritOr, on a
Et
donc, d’après
la deuxième condition de(2.4),
n’aurait pas de racineen a? sur
Lla
pour À EVl .
Pour A EV2
=V B ~1,
faisons lechangement
devariable : ,
On a, en notant sl
~~1)
=~rl ~a)] 1,
*
désigne
une fonction de À bornée sur V. Posons pour tout 1 E~0,
...,m}
Pour t --~
( ce qui
estpossible
sibl ( a )
>0,
voir( 2.5 ) ),
on a x -~ 0 etdonc :
... AI r _ ~ m w / . w B
On en
déduit, d’après
lapremière
condition de(2.4), que to
> 1 telque pour assez
petit,
n’ait pas de racines en tsur to -~-oo ~ .
.Maintenant
quitte
à réduire e et~2,
onpeut
supposer que(cf. (2.4)).
D’autrepart,
comme on a = onpeut
trouver~ > 0 tel que
I > /2
Pour t E~ 1 -
r~, 1
+r~ ~ .
OrDonc
quitte
à restreindreV2
et r~, onpeut
supposer que:
Ce
qui
montre que n’aurait pas de racine en t sur] 1 2014 ?y, 1 + [
pourtout À E
~2.
~D’après (2.7),
on vérifie que E~0,
...,m~,
V n ElN* (n K)
:( * désigne
des fonctions de À bornées surV).
Lesfonctions Il
vérifiant lespropriétés
parmultiplication
par x surU,
on auniformément en t
e [0 ,
1 -11] U [ 1
+ ??,, to ~ .
D’autrepart,
on ad’après (2.4).
Cequi
prouve que,quitte
à restreindre~2,
la fonctionn’aurait pas de racines en t
sur [0,12014 ~]u[l+?y~o] pour
tout A E~2.
~Ce
qui
finit la preuve du lemme DRemarque
2.1. - Les deux conditions(2.4) appartiennent
à l’ensembleG(l,
n,m) (cf. (1.18))
des conditions de finitudequi portent
sur une fonctionde
type Pn ’1.
On supposera désormais que cet ensemble est réduit auxdeux conditions
(2.4),
et on considérera la dernièreligne
de(1.18)
pourj
E~2,
...l~~
seulement. Les deux conditions(2.4)
ont chacune unesignification géométrique
dans le casgénéral
d’une fonction detype .F~’~.
.Remarquons
que ces nouvelles conditionsG(1,
n,m)
sontcompatibles
avecle
produit
de fonctions detype Pn ’~
: si deux telles fonctions vérifient les conditions(2.4),
alors leproduit
de ces deux fonctions vérifient aussi les conditions(2.4).
Ceci n’est pas trivial pour les conditionsG( j,
n,m)
pourj>2.
3.
Polycycles
à trois sommets deCyclicité
3Le théorème 0.2
appliqué
auxpolycycles
à trois sommets donne unecyclicité
maximaleégale
à 5 sous des conditionsplus
fortes que les conditions C.H.(lemme 1.1).
Ceci étant dû à lagénéralité
del’algorithme.
Grâce aulemme 2.1 et à la convention de la remarque
2.1,
les nouvelles conditionsgénériques
du théorème 0.2appliqué
auxpolycycles
à trois sommets sont réduites aux seules conditions C.H. Plusprécisément,
on va montrer lerésultat suivant.
THÉORÈME
3.1.2014 Soit(I‘3)
unpolycycle
à trois sommets d’unchamp
de vecteurs
Xo
duplan
et soit unedéformation
du germe deXo
lelong
de(r3). Alors,
si les conditions suivantes :sont
vérifiées,
lepolycycle (03933)
est decyclicité
3 dans lafamille
De
plus,
il eziste unpolycycle (r3) véri, fiant
les conditions ci-dessus et unefamille
danslaquelle (I‘3)
est decyclicité égale
à 3.Avant d’entamer la preuve de ce
théorème,
faisons une remarquegénérale qui
nouspermettra
de limiter le domaine de recherche decycles
limites.Remarque
3.1.Reprenons
les notations de[Ml] (aussi
section1 )
etconsidérons un
polycycle
à J~ sommets etl’application déplacement À)
relative aupolycycle perturbé.
Fixons aE ~ 0 , 1 ~ et
posons pour ae > 0 : :Alors pour x tel que
On
peut
écrireet
grâce
à la condition(0.3),
onpeut
trouver c > 0 assezpetit
tel que, pourassez
petit, A
a unsigne
constant pourOn cherchera donc d’éventuelles racines de A
uniquement
sur un domainetendant vers zéro avec le
paramètre.
Preuve du théorème 3.1
Écrivons pour k
= 3 la fonction obtenue dansl’algorithme
de[M2] d’après
la troisième dérivation :
avec
J e
rappelle qu’on
note r~ : y~ = z~ - r~ ,r~
- r~ - 1 etr 2.
D’après
le lemme2.1,
la fonction~3~3
aurait auplus
2 racines en x si lesdeux conditions
étaient vérifiées. Or
Ces deux conditions sont donc
équivalentes
àMontrons maintenant que sous les conditions
i), , ii)
etiii)
du théorème3.1,
le nombre de racines de
l’équation
est
3.Écrivons
les fonctions~1 ~3
et~2 ~3
obtenues dansl’algorithme
de[M2] respectivement après
lapremière
et la deuxième dérivation :avec
A1 (o)
> 0 et les fonctionsfl, f 21
etf 22
tendent vers 0quand À)
-~(o, o).
Sur
l’ensemble {b1(03BB)
=0 } ,
on sait quel’équation 0394
= 0 a auplus
deuxracines. Sur l’ensemble
{ b1 (a) ~ 0 },
faisons lechangement
de variable :( on
a notéSi
au lieu de5~).
.La variable T E
] 0 +00 [
pour61
> 0 et T ~] 1,
+00[
pour61
0. Lacondition
c2 ~
0(resp. co ~ 0)
montre que, pourbl
> 0(resp. bl 0),
lafonction
~3~3 (cf. (3.1))
n’a pas de racinessur 0 , To ~ [ (resp. ] 1, To [)
pourpetit
etTo
voisin de 0(resp.
de1) (dans
le deuxième cas, le coinP2
intervient effectivement dans la naissance et la
disparition
decycles).
Lacondition c2 + c1 +
c0 ~
0 montre que03C83,3
a auplus
deux racinesqui
netendent pas vers l’infini
quand
À -~ 0.Limitons-nous pour la suite au cas
bi
> 0(le
casbl
0 se traite par lemême
type d’arguments
queci-après). Écrivons
la fonction~2~3 (cf. (3.4))
dans la variable T : :
et posons
Si z1 +
R1y2
>0, l’expression (3.5)
et la remarque 3.1 montrent que,pour ~03BB~
assezpetit
et03C82,3
0 pour toutT > To, 03C82,3
admettrait alorsau
plus
une racine( E ~ ] 0 , ?o [ )’
. .Supposons
donc z1 +R1y2
o. La mêmeexpression (3.5)
montre alorsqu’il
existeTl
assezgrand
tel que, pour assezpetit, ~2,3
est dusigne
de z1 +
R1z2
pour toutT > T1.
Pour Te[T0, T1], remplaçons l’équation
~2,3
= 0 parLa dérivée de cette
expression
parrapport
à T n’a pas de racines sur[T0 , T1 ] pour ~03BB~
assezpetit.
Et il est clair que03C82,3
admet une racine sur~ To
,Tl ~
si et seulement si H admet une racine sur~ To Tl ~
.Supposons
que ce soit le cas, ce
qui exige
quez1(z1
+R1z2)
0(on prendra
To
+ Si zl0,
alorsH2
0sur 0 , To ~ [
et~2,3
admettrait une seule racine.
Supposons
donc zi >0,
cequi implique
que zi +Rl z2
0. Dans ce cas l’écriture de~1 ~3 (cf. (3.3))
dans la variable Tet la remarque 3.1 montrent que,
pour
assezpetit, ~1 ~3
> 0 pour tout T >To
et~1 ~3
admettrait auplus
deux racines(e 0 , To ~ ) .
Ceci prouvela
première
assertion du théorème3.1,
la deuxième sera démontrée dans la section 4.Remarque
3.2. -D’après
la preuveci-dessus, je
pense que si onremplace
la méthode de réduction de
[Ml]
par une méthodeplus
directequi
éviteraitl’utilisation du théorème de réduction de
Sternberg,
le théorème 3.1 seraitvrai pour toute famille
(.XB)
de classeC~ avec .~ > 5.
4.
Polycycle
à trois sommets decyclicité >
4On se propose deux
objectifs
dans cette section : : d’unepart,
montrerque la restriction faite dans le théorème de normalisation 0.1 sur la fonction
"reste"
f
n’est passuperflue (l’exemple
ci-dessus prouvera que la fonction r~ du théorème 0.1 n’est pasidentiquement nulle), et,
d’autrepart,
montrerque les conditions C.H.
(ou
au moins unequand
toutes les autres sontfixées)
sont des conditions nécessaires et suffisantes dans le théorème 0.1.
Une preuve du
premier objectif
ci-dessus basée sur une structureexplicite
de la fonction
f
étant difficile àétablir,
on construit unpolycycle
à troissommets et une
perturbation
de cepolycycle
tels que, sous une certainehypothèse
sur la fonction"reste" f,
deux mises enéquation
différentes(par
le choix du
point
dedépart)
conduisent à des nombres différents decycles convergeant
vers cepolycycle.
Pour uneraison, qu’on expliquera
dans lasection
5,
abourtir à une telle contradiction n’estpossible
que si l’on fausseune des conditions
génériques
detype
C.H.Soient
Xo
et(F3)
comme dans l’introduction avec(on précisera plus
loin le germe deXo
auvoisinage
du coinP2 ) et
soit(XB)
une déformation
générique (et C°° )
deXo
lelong
de( I‘3 ) (générique
au sensde
[Ml]). . Étudions
lepolycycle perturbé
donné par lafigure
1. Et supposons que, pour de tellesconfigurations,
la conditionest
partout
satisfaite._ Fig. 4.1
L’application déplacement
A relative à la transversale(fig. 4.1)
s’écrit :Le théorème 0.1 dit que
f
vérifie lespropriétés (I ô) (K
>5)
parmultiplication
par( x 1 - ,C~ ( a ) ) (fig. 4.1)
sur le domaine de définition de A.Supposons
maintenant que, f
vérifie lespropriétés
parmultiplication
par xl sur le domaine de définition de A et
appliquons l’algorithme
de~M2~.
.Les conditions
(4.1) impliquent
les conditions(3.2),
et la dérivée troisième~3,3 (cf. (3.1))
est 0 assezpetit (un calcul simple
montre que lafonction , f 32
del’expression (3.1) est,
commez 2,
divisible par z2 et que le discriminant de cetteexpression
est 0 pour xl etpetits).
L’étudedu signe
de la dérivée seconde(3.4)
écrite dans la variable1, +00 [ (cf. (3.4’))
montre que la fonction~1~3 (cf. (3.3))
est strictement croissante pour xl etpetits,
etqu’elle
admet exactement une racine pourb2(À) petit.
Les conditionsr3(.1)
> 1 etr2 (À)
1permettent
de donner legraphe
de A dans la
figure
4.2.On a
Posons maintenant
Fig. 4.2
D’après
le théorème de normalisation de[M 1],
la fonctionf (cf. (4.2))
vérifieles
propriétés
parmultiplication
par ~1 pour8,Q(a~
où B est unréel > 1 fixé. Par
conséquent,
legraphe
de A pour T >To (et
T ne tendantpas vers 1
quand
-~0)
est effectivement celui donné par lafigure
4.2.Par
contre,
on va montrermaintenant,
par une autre mise enéquation,
quece n’est pas le cas pour le morceau
correspondant
à1, Tm [ si
certainesconditions sur a,
/3
et r2(cf. (4.3)
et(4.4))
sont vérifiées. Cequi
contrediraitl’hypothèse
faite sur lafonction , 1.
PosonsRappelons qu’on
travaille dans larégion
del’espace
desparamètres,
oùon a
r2(a)
1(cf. (4.1’~).
K étantfixé,
les résultats de[R2] permettent
d’affirmer que : il existe N E IN(qu’on
choisit >K),
desparamètres CK,
a2 sur cr2 et ~/2 sur T2
(fig. 4.1),
et des fonctions~a2 ~~)~ i=2,
..., N continuessur un
voisinage
de a = 0 tels que si l’on posela transition le
long
du coinP2
s’écrive :l’ensemble des monômes étant muni de l’ordre total
Le
symbole
+... dans lecrochet,
, +...~, représente
une combinaison finie de monômes tel que -~ et dont les coefficients sont des fonctions de ai a2, , ..., aN continues et nulles pour al = a2 = ~ ~ = aN = 0. La fonction ~pK est de classeCK
etK-plate
en y2 pour y2 = 0.Grâce à la condition 1
(cf. (4.1)
et(0.3)) et, quitte
àpendre ri(0)
etr3 ~ 0 )
irrationnels et ànégliger
les termesprovenant s
des troiscorrespondances régulières
devant le reste ~p~(cf. (4.7)),
onpeut
supposer que lacorrespondance "positive"
entrer2 et
~2 s~écrit : :(cf. fig.
4.1 et(4.3), (4.4))
sans modification dans la formule(4.7).
Mainte-nant,
faisons lechangement
de variable sur la transversale T2 :Un calcul
simple montre,
que la relation(4.8)
s’écrit dans les variables(u, x~~
:avec
Posons ensuite comme dans
(4.6) :
:De
(4.6)
et(4.9),
on déduitet la relation
(4.7)
s’écrit dans les variables(u, x2) :
:La
signification
dusymbole
+ ... à l’intérieur des crochets est la même que dans(4.7);
estK-plate
en u pour u = 0.Imposons
enfin les conditionssuivantes :
rl
(0)
étant1,
la relation(4.16)
montre que :et la relation
(4.15)
estpossible
du fait que?’3(0)
> 1(cf. (4.1)).
Les relations(4.17)
et(4.15)
montrent quece
qui permet
décrire le terme ++...]
deInégalité (4.14)
sous la forme +
+...],
lesymbole
+...ayant
la mêmesignification
que dans(4.7). L’équation
aux orbites ferméesA(~,A)
= 0s’obtient en éliminant z2 entre
(4.10)
et(4.14), A
étantl’application déplacement
relative à la transversale :2
étant2-plate
en u pour u = 0.Maintenant,
posons B =A2 03B2,
alors(4.18)
s’écrit : :avec
Q2(A)
=O(A) grâce
à(4.1)
et(4.15).
Les résultats de[R2]
montrentque
l’équation A(u, A)/B
= 0 a auplus quatre
racines. Et onpeut
construireexactement
quatre
racines à cetteéquation (parmi lesquelles
u =0),
si onprend 8(A)
> 0 et a2 0 et si onimpose
Cette
technique
a aussi été utilisée dans[J].
5. Versalité et classification
Reprenons
la preuve du théorème 3.1. Il est claird’après
la structure denos fonctions
(et
ceci est d’ailleurs valable dans le casgénéral
de ksommets)
que les fonctions
fZ~ provenant
du restef
nepeuvent
intervenir devant lesparamètres
de translationbi, b2, b3
que dans la fonction~3~3 (cf. (3.1)).
En effet dans les fonctions
homogènes
etP~ ’~ qui
interviennent dansl’algorithme général
de[M2],
les conditions de finitude de cetalgorithme (lemme 1.1)
nepermettent
pas d’amrmer que les fonctions restesf~~
n’interviennent pas dans la bifurcation des racines. En
effet,
les fonctionsde
type qui
découlent par cetalgorithme
de ces fonctions oune contiennent
qu’un
seulparamètre
de translationbl qui,
à causede
l’homogénéité (2.8),
nejoue
aucun rôle dans la bifurcation des racines.D’après
l’étude de la section2,
les fonctions restesfij (ou peuvent engendrer
desphénomènes
de bifurcation(inacessibles
par variation desparamètres
de translation en cas d’existence de racinesd’ordre >
2 pour la fonction qm(cf. (2.8)).
Dans(3.1),
faisons donc lechangement
de variableÉcrivons
la fonction dans la variable t et sans les restesf31, f32
:Le discriminant de
l’équation q2 (t )
= 0 est donné parLes conditions C.H. montrent que la condition d’existence d’une racine double à cette
équation
est 6 = 0. Ord’après
les résultats de la preuve du théorème3.1,
les conditions C.H. assurent que cette éventuelle racine double ne tend vers aucune des extrémités de l’intervalle d’étude en tquand
À --> 0(précisons que t
et T(cf. (3.4’))
sont liées par la relationT =
sgn(bl) ~t
-1~ 1 ).
L’étude faite surl’expression (3.6)
montrequ’une
bifurcation des racines de la dérivée troisième
~3~3,
créée àpartir
de cetteracine double par
adjoinction
des restesf31
etf32,
n’a aucun effet debifurcation sur les racines de la dérivée deuxième
1/;2,3, et
donc sur les racines del’équation
auxcycles
A = 0. Onpeut
donc affirmer que, si(XÀ)
est unedéformation
générique (au
sens de[Ml])
du germeXo
lelong
de(r3 )
avecÀ =
(bl, b2, b3)
et siÀo
E V est fixéalors,
lediagramme
de bifurcation des racines del’équation
auxcycles
écrite dans le cône+)
c V[M2]
est le même(à
unhoméomorphisme près
défini sur C-(Pl, +))
que lediagramme
de bifurcation des racines del’équation :
sur le même cône. Grâce à
[M2,
lemme1],
cethoméomorphisme
seprolonge
à tout le
voisinage
V. Plusgénéralement,
soit(F3)
unpolycycle
à troissommets
(d’un champ Xo
duplan)
et soit ~C l’ouvert deR+* (espace
despoints
m =(rl
, r2,r3 ) }
où sont vérifiées toutes les conditions C.H. On dira que lepolycycle (F3)
est dans unepartie
A de î~C si lepoint
m =(ri
r2,r3~
correspondant
est dans A(les
conventions sur lepoint
dedépart
et le sensseront
précisées plus bas).
Lescomposantes
connexes de 7~ sont ouvertes eten nombre fini.
Appelons "composante
de stabilité" d’unpolycycle
leplus grand
ouvert H de 1i tel que, les familles déformant unpolycycle
dansH soient
"topologiquement équivalentes"
aux famillesgénériques (ou
à desfamilles induites par les familles
génériques)
déformant lepolycycle
Cette
équivalence topologique
doit être entendue au sens de laconjugaison homéomorphe
desdiagrammes
de bifurcation descycles
auvoisinage
despolycycles.
Le théorème ci-dessous dit que lacomposante
de stabilité d’unpolycycle
coïncide avec sacomposante
connexe ou est une réunion decomposantes
connexes et donne unreprésentant
dans cettecomposante
de stabilité. Dans lasuite,
on donne unexemple
d’unecomposante
de stabilitéqui
n’est pas connexe.THÉORÈME
5.1.2014 Soit H unecomposante
connexe de ?~. Soient m =(r1,
r2,r3~
unpoint quelconque
de l’ouvert ~ et(I‘3~
unpolycycle
dans Q.Soit