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Le Séminaire de Québec et la fondation des missions de la Louisiane, 1698-1699

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THESE

PRESENTEE

A L’ECOLE DES GRADUES

DE L’UNIVERSITE LAVAL

POUR OBTENIR

LE DIPLOME D’ETUDES SUPERIEURES EN HISTOIRE

par

l'abbé Noël Baillargeon bachelier ès arts licencié en théologie

Le Séminaire de Québec et la fondation des missions de la Louisiane, 1698-1699

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L’apostolat missionnaire des prêtres du Séminaire de Québec au cours des XVIIe et XVIIIe siècles constitue peut-être l’un des chapitres les moins connus de sa longue histoire. Et pourtant, les fils de Mgr de Laval, en plus de se dépenser pendant près de cent ans en Acadie, peuvent à bon droit réclamer l’honneur d’avoir été les véritables pionniers de la foi dans la vallée du Mississipi, Au prin­ temps de 1698, en effet, Mgr de Laval et son Séminaire dûment autorisés par Mgr de Saint-Vallier, prenaient l’initiative d’établir trois premières missions au milieu des populations de la Louisiane, Nous avons voulu, à l’occasion du troisième centenaire de la fondation du Séminaire de Québec, rappeler les origines de la vocation missionnaire de Mgr de Laval et de ses

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prêtres, et dire quels furent les événements et les démarches qui les ont conduits, peu à peu, à entre­ prendre l’établissement de ces lointaines missions.

Nous adressons de sincères remerciements à tous ceux dont l’indispensable concours nous a per­ mis d’accomplir ce travail. Nous tenons à souligner

le toujours bienveillant accueil que nous avons reçu auprès des archivistes que nous avons consultés, et, en particulier, auprès de Mgr Arthur Maheux et de ses collaborateurs des Archives du Séminaire de Québec.

Que Monsieur le Professeur Marcel Trudel, D. ès L., Directeur de l’institut d’Histoire de l'üni-versité Laval, qui nous a fait l’honneur de diriger notre thèse, veuille bien trouver ici l’expression de notre très vive gratitude.

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Avant-propos... I Table des matières...III Table des cartes... IV Sigles ... V Bibliographie. ... ... ... VI Cartographie ... XXIII

LE SEMINAIRE DE QUEBEC ET LA FONDATION DES MISSIONS DE LA LOUISIANE, 1698-1699

A. MONSEIGNEUR DE LAVAL, EVEQUE MISSIONNAIRE

1. La préparation ... 1 2. L’épiscopat missionnaire ... .. 13

B. LE SEMINAIRE DES MISSIONS-ETRANGERES DE QUEBEC 1, Sa vocation missionnaire ... 28 2. Les premiers travaux ... 43

C. ARRET DE LA POUSSEE MISSIONNAIRE

1. Les abus de la Course des bois ... 57 2. Le problème de la juridiction en

Louisiane. . ...69 3. Nouveaux obstacles ...96

D. LES MISSIONS DU MISSISSIPI

1. Des Tamarois aux Arkansas...•••• 105 2. Les trois précurseurs. .•••••...• 126 CONCLUSION ...149

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La Louisiane en 1674 • • • • .entre les pages 59 et 60

La Louisiane en 1684 .... .entre les pages 75 et 76

Le pays des Illinois et les

Tamarois en 1688 • • • • • .entre les pages 105 et 106

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AAQ Archives de 1*Archevêché de Québec AC Archives de Colonies (France)

AJM Archives judiciaires de Montréal

AMUQ Archives du Monastère des Ursulines de Québec APC Archives Publiques du Canada

APNDQ Archives de la paroisse Notre-Dame de Québec ASQ Archives du Séminaire de Québec

BN Bibliothèque Nationale (Paris)

B RH Bulletin des Recherches Historiques

JR The Jesuit Relations and Allied Documents (édit Thwaites)

MSRC Mémoires de la Société royale du Canada

RAC Rapport sur les Archives Publiques du Canada RAPQ Rapport de l’Archiviste de la Province de Québec RHAF Revue d’Histoire de l’Amérique française

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I- SOURCES

Sources manuscrites: A- ARCHIVES PUBLIQUES

I- Archives Publiques du Canada (Ottawa)

Nous indiquons sous cette rubrique les documents dont les copies sont conservées au Ar­ chives du Canada à Ottawa, et que nous avons fait microfilmer.

1. Archives du Vatican

Série I, vol. 3, fol. 166-167, pp. 103-106. Bibliothèque du Vatican. Archives Barbe -rini. Propagation de la Foi. Les Récollets et le Mississipi.

a) Requête à la Sacrée Congrégation de la Propagation de la Foi et rescrit accordé le même jour, 27 novembre 1684.

b) Nouvelle requête et rescrit de la S.C.

de la Propagation de la Foi, 8 janvier 1685. Cf. RAC, Rapport pour l'année 1910, p. 108. 2. Archives de France

Archives des Colonies

Série B, vol. 15, fol. 62, pp. 213-215.

Seignelay à Mgr de Saint-Vallier, 20 mai 1689. Cf. RAC, Rapport-Supplément pour l'année 1899, p. 275.

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Série B, vol. 17, fol. 24-|, pp. 86-98. Seignclay à M. de Villebon, comnandant à l’Acadie, Versailles, 13 mars 1694. Cf. RAC, Rapport-Supplément pour l’an­ née 1899, p. 293.

Série B, vol. 17-2, fol. 23|, pp. 99-123; fol, 42|-, pp. 145-148.

a) Le comte de Pontchartrain à M, de Ville- bon, gouverneur de l’Acadie, Versailles, 16 avril 1695.

b) Le comte de Pontchartrain à Mgr de Saint- Vallier, Versailles, 16 avril 1695. Cf.

RAC, Rapport-Supplément pour l’année 1899, p. 297.

Série B, vol. 11, fol. 47, pp. 280-283.

Registre concernant le Canada et les Isles. Remarques du ministre sur le mémoire du cardinal d’Estrées au sujet des missions du Canada et de la Louisiane. Versailles, 19 mai 1695. Cf. RAC, Rapport-Supplément pour l’année 1899, p. 263.

Série C11D, vol. 2, pt 2, pp. 488-498; pp. 537-544.

a) Mémoire concernant la conduite de Messieurs les Missionnaires de l’Acadie.

b) Le sieur de Goutin a M. de Seignelay, 9 septembre 1694. Cf. RAC, Rapport pour l'année 1887, p. CCXV.

II- Archives judiciaires de Montréal Greffe Antoine Adhémar

Marché entre Mr de Montigny & Rivard & Rouillard, 30e May 1698.

Engagement de André I-léneaux & Mr de Mon­ tigny, 30e May 1698.

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Engagement de Jean-Claude Fezeret a Mr de Montigny, 22 juillet 1698. Engagement de Charbonneau a Mr de Mon­

tigny, 22 juillet 1698. B- ARCHIVES PRIVEES

I- Archives de 1'Archevêché de Québec 1. Registres de 1'Evêché de Québec:

Registre A. Insinuations ecclésiastiques pour les années 1659-1705.

Registre B. Insinuations ecclésiastiques pour les années 1675 à 1782.

2. Eglise du Canada:

Vol. II. Documents relatifs aux missions et à 1'Eglise dans les colonies copiés aux Archives de la Marine, vol. F 2.

Vol. III. Archives de la Marine. Colonies. Missions et Culte religieux. Canada et Louisiane. Eglise et Missionnaires, vol. F 3. Copies.

Vol. IV. Archives Nationales. Lettres de MM. Buisson de Saint-Cosme et de Montigny, missionnaires aux Kansas,

Vol. VI. Archives du Ministère des Colonies (ci-devant Ministère de la Marine). Canada. Correspondance générale. Ce recueil contient des extraits des volumes 2 à 18 des Archives des Colonies. Ces recueils ne contiennent ni table des matières ni index.

3. Lettres (copies):

Vol. I. Lettres de Mgr de Laval, 1659-1705. Vol. II. Lettres de NN SS de Saint-Vallier,

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II- Archives du Monastère des Ursulines de Québec Tome I des Annales du Monastère des Ursu­

lines de Québec. Ce volume contient l’histoire du monastère de 1639 à 1822. III- Archives de la paroisse Notre-Dame de Québec

Registre des baptêmes de 1621 au 5 octobre 1667; Registre des mariages de 1621 au 17 octobre 1667; Registre des sépultures de 1640 au juin 1679. Ces trois registres sont réunis en un seul cahier.

IV- Archives du Séminaire de Québec

Les Archives du Séminaire de Québec possè­ dent un grand nombre de pièces relatives à l’histoi­

re des missions de cette institution en Acadie et en Louisiane. La plupart de ces documents sont classés dans des boîtes de carton portant les rubriques Evê­ ques , Lettres, Missions, Polygraphie et Séminaire. Ces mêmes dossiers contiennent aussi la correspon­ dance échangée entre le Séminaire de Québec et celui de Paris. On y trouve également de nombreuses let­ tres adressées à l’un ou l’autre séminaire, ou à l’évêque de Québec par les missionnaires de l’Acadie et du Mississipi. Nous avons dépouillé les cartons suivants: Evêques, nos 188 et 188b; Lettres, M, N, O et R; Missions, dossiers 1 à 107; Polygraphie,

IV, IX, XIII, XVIII,; Séminaire, I, II, III, V, XV, XXXVI, XCV, CXII. Nous avons trouvé et utilisé d’au­

tres pièces dans les cartons intitulés: Chapitre, 211; Seigneurie, III; Paroisses diverses, 47 et 48.

D’autres documents nous ont encore fourni d'utiles renseignements:

Livre des Comptes du Séminaire de Québec pour les années 1688-1700;

Manuscrit 2: Annales du Petit Séminaire. Noms des premiers élèves.

Manuscrit 30 et Manuscrit 31: Histoire du sé­ minal re des Missions-Etrangères, par 1•abbé Elzéar-Alexandre Taschereau. Ce travail est

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outre deux appendices intitulés: Missions du Séminaire de Québec en Acadie, et Mis­ sions du Séminaire de Québec chez les Tama -rois ou Illinois sur les bords du Mississipi. Manuscrit 17: Copies de lettres dont les ori­

ginaux sont pour la plupart conservés dans les cartons mentionnés plus haut.

Manuscrit 126: Correspondance officielle des gouverneurs du Canada, 1692-1699. Copies. Manuscrit 361: Notes diverses et lettres co­

piées aux Archives du Séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, par Mgr Amédée Gosselin. Ce cahier contient les lettres adressées à Mgr de Laval par l'abbé Louis Tronson de

1677 à 1701, et à Mgr de Saint-Vallier, par l'abbé Tronson de 1681 à 1699, puis par l'ab­ bé de Leschassier de 1700 à 1709.

Manuscrit 414: Cahier de 183 pages et de 22cm., contenant le Mémoire touchant M. François de Laval ancien et premier évêque de Québec. Mémoire anonyme, mais probablement de l'abbé Ango de Maizerets, copié aux Archives du Sémi­ naire de Saint-Sulpice, à Paris, par Mgr Amé­ dée Gosselin. Le document se trouve aux pages 55 à 72.

Manuscrit 436, et Manuscrit 437: Notes biogra­ phiques sur les prêtres du Séminaire de Qué­ bec rédigées par Mgr Amédée Gosselin. Ordre alphabétique,

Manuscrit M-437: Recensement de Québec en 1716, par l'abbé Louis Beaudet, et complété par

l'abbé Anselme Rhéaume.

La Saberdache rouge, de Jacques Viger. Nous avons consulté le volume E.

Sources imprimées spéciales:

Bertrand, L. Correspondance de M. Louis Tronson, troisième Supérieur de la- Compagnie de Saint- Sulpice. Lettres choisies et annotées par L.

Bertrand. Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1904. 3 vol., 23cm. Le livre X du tome II, (pp. 135-388) contient les lettres adressées au Séminaire de

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des Anglois que des iroquois depuis 1682, imprimé par Robert Le Blant dans Histoire de la Nouvelle-France. Voir plus bas.

Charlevoix, François de, s.j. Histoire et des­ cription générale de la Nouvelle-France, avec

le Journal historique d'un Voyage fait par ordre du Roi dans l'Amérique septentrionale. Paris, Chez Pierre-François Giffart, 1744. 6 vol. 17cm. Cartes.

Frontenac, Louis de Buade, comte de. Corres­ pondance échangée entre la Cour de France et

le gouverneur de Frontenac, dans RAPQ (1926-1927):

1-144; (1927-1928): 1-211; (1928-1929): 247-384. La Harpe, Bénard de. Journal historique de 1'Eta­

blissement des Français à la Louisiane, N ouveIle- Orléans, A.L. Boimare, libraire-éditeur; et Pa­

ris; Hector Bossange, libraire, 1831. 412p. 20.5cm.

La Hontan, Louis Armand de Lom d'Arce, baron de. Nouveaux voyages de M. le baron de La Hontan dans l'Amérique septentrionale. La Haye, Chez

les Frères 1'Honoré, marchands libraires, 1703. 2 vol. 17cm. 111, Cartes.

La Potherie, Claude-Charles Le Roy de Bacqueville de Histoire de l'Amérique septentrionale. Paris, Chez Nyon Fils, 1753. 4 vol. 16.5cm. 111. Cartes. Le Blant, Robert, Histoire de la Nouvelle-France.

Tome 1er. Les sources narratives du début du XVIIIe siècle et le Recueil de Gédéon de Catalo­ gne. Dax, éditions P. Pradeau, sans date. 294p, 25.5cm.

Le Clercq, Chrestien, récollet. Premier Etablisse­ ment de la Foy dans la Nouvelle-France. Paris, Chez Amable Auroy, 1691. 2 vol. 16cm. Carte.

(13)

Les Raretés des Indes. "Codex Canadensis". Album de la fin du XVIIe siècle contenant 180 dessins concernant les indigènes, leurs coutumes, tatouages, la faune et la flore de la Nouvelle-France plus deux cartes..• Précédé d'un avant-propos par le Baron Marc de Villiers. Paris, Librairie Maurice Cha-monal, 1930. IV-(4)-79p. 45cm.

Quebecen. Beatificationis Ven, Servi Dei Fran -cisci de Montmorency-Laval, Episcopi Quebecensis

(+1708), Altéra nova positio super virtutibus ex officio disposita. Sacra Rituum Congregatio, Sectio historica, 93. Typis Poyglottis Vaticanis,

1956. CXXIV-(10)-1026p. 29cm. 111. Portr. Carte. Compilation et présentation avec notes de tous

les documents concernant Mgr de Laval en vue d'ob­ tenir la béatification du serviteur de Dieu. C'est à la suite de ce savant travail que la Sacrée Con­ grégation des Rites émit, le 28 février 1960, le décret reconnaissant hors de tout doute l'héroîci-té des vertus de Mgr de Laval,

Rowland, Dunbar. Mississipi Provincial Archives, French Dominion. Collected, Edited and Translated by Dunbar Rowland and Albert Godfrey Sanders.

Jackson, Miss., Press of the Mississipi Department of Archives and History, 1927-1931. 3 vol. 24cm. Nous avons utilisé le volume II, dont les docu­ ments se rapportent à la période 1701-1729. Sanders, Albert Godfrey, Voir Rowland, Dunbar.

Shea, John Gilmary. Relation de la Mission du Sémi­ naire de Québec en 1700, par MM. de Montigny, de St-Cosme et Thaumur de la Source. Nouvelle York: A la Presse Cramoisy de Jean-Marie Shea, 1861. 66p.

25cm. Il s'agit de quatre lettres écrites de la rivière des Arkansas et de Chicago par les mission­ naires du Séminaire de Québec, non pas en 1700, mais en 1699, le 2 janvier et le 18 ou le 19 avril. En outre, cette édition contient le mandement de Mgr de Saint-Vallier du 1er mai 1698, autorisant le Séminaire à fonder des missions au Mississipi, ainsi qu'une lettre du P. Jacques Gravier, s.j., à Mgr de Laval, datée "de la mission St-Ignace de Michilima-kinac ce 20 septembre 1698".

(14)

Thevenot, M. Recueil de Voyages de Mr Thevenot, Paris, Chez Estienne Michallet, 1682. Pagina­ tion distincte pour chaque récit de voyage. 17cm. L’ouvrage contient le Voyage & découver­ te du P. Marquette et Sr Jolliet dans l’Améri­ que Septentrionale ou Decouverte de quelques pays et nations de l’Amérique Septentrionale, pp. 1 à 43.

Sources imprimées générales:

Brunet, Michel. Histoire du Canada par les textes. Edition commune de Michel Brunet, Guy Frégault

et Marcel Trudel. Montréal, Fides, 1952. (8)-297p. 24cm. Cartes.

Collection de manuscrits contenant lettres, mémoi­ res et autres documents historiques relatifs à l’histoire de la Nouvelle-France, recueillis aux Archives de la Province de Québec, ou copiés à

1’étranger. Québec, A. Coté et Cie, 1883-1885. 4 vol. 25.5cm. Cette collection contient aussi les arrêts du Conseil Supérieur ainsi que les ju­ gements et les ordonnances des gouverneurs et des intendants.

Edits, ordonnances royaux, déclarations et arrêts du Conseil d’Etat du Roi concernant le Canada. Québec, E.-R. Fréchette, 1854-1856. 3 vol. 23cm, Frégault, Guy. Voir Brunet, Michel.

Gagnon, l’abbé Charles-Octave, Voir Têtu, Mgr Henri. Jugements et délibérations du Conseil Souverain de

la Nouvelle-France (1663-1717). Québec, A. Côté et Cie, 1885-1891. 6 vol. 25cm,

Margry, Pierre. Découvertes et établissements des Français dans l’ouest et le sud de l’Amérique septentrionale. Mémoires et documents inédits recueillis et publiés par Pierre Margry. Paris, Maisonneuve et Cie, libraire-éditeur, 1879-1888. 6 vol. 25cm,

(15)

O’Callaghan, Edmund Bailey. Documents Relative to the Colonial History of the State of New

York; Procured in Holland, England and France by John Romeyn Brodhead (...) Edited by E,B. O’Callaghan. Albany, 1853-1887. 15 vol. 30cm. Cartes. La page titre donne Documents Relative,

mais le dos de la couverture porte Documents Relating. Nous avons utilisé le volume IX qui contient une documentation française traduite en anglais et couvrant les années 1631 à 1744. Pease, Théodore, The French Foundations, 1680-1693,

Edited with Introduction and Notes by Théodore Pease and C, Werner. Springfield, 111., Published by the Trustées of the Illinois State Historical Library, 1934. XIV-426p. 22cm, C’est le numéro XIII des Collections of the Illinois State Histo­

rical Library, French Sériés, volume I, Springfield, Illinois.

Roy, Pierre-Georges. Ordonnances, Commissions, Etc., Etc., des Gouverneurs et Intendants de la Nouvelle- France, 1639-1706. Editées par Pierre-Georges Roy, Beauceville, L'Eclaireur, 1924, 2 vol. 25cm.

Têtu, Mgr Henri. Mandements, lettres pastorales et circulaires des évêques de Québec, recueillis et édités par Monseigneur Henri Têtu et l’Abbé Charles-Octave Gagnon. Québec, A. Coté et Cie, 1887-1888. Ancienne série, 4 vol. 25cm. Le volume I est consa­ cré à Mgr de Laval et à Mgr de Saint-Vallier. Il contient en particulier, de nombreux documents con­ cernant les missions. Tous les textes de cette col­

lection sont publiés en orthographe moderne.

Thwaites, Reuben Gold. The Jesuit Relations and Allied Documents. Travels and Explorations of the Jesuit Missionaries in New France, 1610-1791. Edited by Reuben Gold Thwaites. Cleveland, 1896-1901, 73 vol. 20.5cm. Les documents sont édités dans la langue orL ginale et en anglais.

Trudel, Marcel. Voir Brunet, Michel.

II- DICTIONNAIRES, GUIDES, INVENTAIRES, ETC. Allaire, l’abbé J.-B.-A. Dictionnaire biographique

du Clergé Canadien-Français. Nous avons consulté le volume intitulé: Les Anciens, Montréal, Imprimerie de l'Ecole catholique des sourds-muets, 1910. 543p. 22.5cm.

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Caron, l’abbé Ivanhoë. Inventaire des docu­ ments concernant 1«Eglise du Canada, dans RAPQ (1939-1940): 155-353. Malheureusement l’A. ignore des sources importantes comme les Archives du Séminaire de Québec, de 1’Hôtel-Dieu de Québec, du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal. Ses références sont parfois incomplètes et pas toujours exactes•

Fish, Cari Russell. Guide to the Materials for American History in Roman and other Italian Archives. Washington, D.C., 1911, IX-289p. 25.5cm. Publication no 128 de Carnegie Institution of Washington.

Godbout, Archange, o.f.m. Nos ancêtres au XVIIe siècle, dans RApQ, de 1951 à I960. Premières tranches du Dictionnaire Généalo­ gique et Bio-Bibliographique des Familles Canadiennes, par le R.P. Archange Godbout, o.f.m. Le dernier volume paru de RAPQ, années 1959 à 1960, donne la généalogie des familles Bonnedeau à Bousquet.

Groulx, chanoine Lionel. La Querelle de l’eau- de-vie sous le régime français. Bibliographie, dans RHAF, I (mars 1948): 615.

Hoefer, Nouvelle Biographie Générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, pu­ bliée sous la direction de M. le Dr Hoefer. Paris, Didot Freres, 1851. 46 vol. 23.5cm. Le Jeune, Louis, o.m.i. Dictionnaire général de

biographie, histoire, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, moeurs, coutu­ mes, institutions politiques et religieuses du Canada. Université d'Ottawa, 1931. 2 vol. 27cm.

111. Cartes.

Leland, Waldo C. Guide to Materials for American History in the Libraries and Archives of Paris. Washington, D.C., 1942-1943. 2 vol. Le volume

(17)

Le Kolume II: Archives of the Ministry of Foreign Affairs, a été édité conjointement par Leland, John J. Merig et Abel Daysie, XII-1078p. 25cm. Publications de Carnegie

Institution of Washington.

Massicotte, E.-Z. Congés et permis déposés ou enregistrés à I-lontréal sous le régime français, dans RAPQ, (1921-1922): 189-225. _____________________ Répertoire des engagements

pour l1Ouest conservés aux Archives judiciai­ res de Montréal (1670-1778), dans RAPQ (1929-1930): 191-466. Ce volume contient les enga­ gements des années 1670 à 1745.

Noiseux, l’abbé François-Xavier. Liste chrono­ logique des évêques et des prêtres tant sécu­ liers que réguliers, employés au service de 1'Eglise du Canada depuis l’établissement de ce pays, et aussi la liste des évêques des autres possessions britanniques de l’Amérique du Nord. Québec, Thomas Cary & Cie, imprimeurs-libraires, 1834. 52p. 21cm. Cette compilation contient bon nombre d’erreurs.

Provost, l’abbé Honorius. Inventaire des docu­ ments concernant l’Histoire du Canada conser­ vés aux Archives de Chicago, dans RHAF, IV

(septembre 1950): 294-302; (décembre 1950): 453-458; (Mars 1951): 591-600.

___________________________ Le Séminaire de Québec et les missions d’Acadie. Bibliographie, dans RHAF, II (mars 1949): 613-621.

___________________________ La Querelle de l'eau-de-vie sous le régime français (suite). Inventaire des documents conservés aux Archives du Séminaire de Québec et de 1'Archevêché de Québec, dans RHAF,

II (juin 1948): 138-140.

Roy, Antoine. Inventaire des Greffes des Notaires du régime français. Québec, 1942-1960. 19 volu­ mes parus. 25cm. Les volumes I et II ont été édités conjointement par Pierre-Georges Roy et Antoine Roy.

(18)

Roy, Joseph-Edmond. Rapport sur les Archives de France relatives à 1»histoire du Canada. Ottawa, 1911. IV-1093p. 24.5cm.

Roy, Pierre-Georges. Inventaire des contrats de mariages du régime français conservés aux Archives judiciaires de Québec. Québec, 1937-

1938. 5 vol. 27cm.

_________________________ Inventaire des ordonnances des intendants de la Nouvelle-France conservées aux Archives provinciales de Québec. Beauceville, L'Eclaireur, 1919. 4 vol. 26cm.

Tanguay, Mgr Cyprien. Dictionnaire généalogique des familles canadiennes. Montréal, Eusèble Sénécal, imprimeur-éditeur, 1871-1890. 7 vol. 25cm.

_________________________ Répertoire général du Clergé canadien. Québec, C. Darveau, imprimeur-éditeur,

1868. 321-XXIXp. 22.5cm.

III- ETUDES

Etudes spéciales:

MGR DE LAVAL (personnalité, oeuvres):

Bégin, l'abbé Emile. François de Laval. Québec, Les Presses Universitaires Laval, 1959. 222p. 19.5cm. 111. Cartes.

Deniers, l'abbé Georges-Edouard. La vocation mis­ sionnaire de Mgr de Laval, dans La Nouvelle Abeille, II (avril 1937): 184-186; (mai 1937):

200-201.

Gérin, Marcel, p.m.é. Les grandes étapes de l'oeu­ vre missionnaire des évêques canadiens• Québec

(19)

partie: Monseigneur de Laval et le Séminaire des Missions Etrangères de Québec. Rome, Institut missionnaire de la S.C. de la Propa­ gande, 1939. XXI-237p. 28cm. Thèse manuscrite de Lauréat en missiologie.

Gosselin, l’abbé Auguste. Vie de Mgr de Laval, premier évêque de Québec et apôtre du Canada, 1622-1708, Québec, Imprimerie de L.J. Demers et Frères, 1890. 2 vol. 22.5cm.

La Tour, l’abbé Bertrand de. Mémoire sur la vie de M. de Laval, premier évêque de Québec. Cologne, Chez Jean-Frédéric Motiens, 1761, VII-215p. 16cm. LE SEMINAIRE DES MISSIONS-ETRANGERES (Paris, Québec)

Goyau, Georges. Les prêtres des Missions Etran­ gères. Paris, Bernard Grasset, 1932, 287p. 19cm. Launay, l’abbé Adrien. Histoire générale de la

Société des Missions-Etrangères. Paris, Téqui, libraire-éditeur, 1894. 3 vol. 21,5cm.

______________________ __ Mémorial de la Société des

Missions-Etrangeres. Paris, Séminaire des Missions- Etrangères , 1912-1916, 2 vol, 27cm, Notes biogra­ phiques, bibliographies et notes bio-bibliogra­ phiques •

Provost, l’abbé Honorius, Le Séminaire de Québec dans le plan de Mgr de Laval, dans La Société Canadienne d'Histoire de l’Eglise catholique,

rapport 1959: 19-29.

_____________________________ Documents pour servir à une histoire du Séminaire de Québec. Biographies des prêtres agrégés au Séminaire de Québec, dan s La Revue de l'université Laval, de décembre 1960 à juin 1962, volumes XV, XVI et XVII. L’A. con­ sacre à chacun des prêtres agrégés, présentés par ordre d’ancienneté, une courte notice biographique. Il s’y est glissé, malheureusement, plusieurs

(20)

MISSIONS ET MISSIONNAIRES

Casgrain, l’abbé Henri-Raymond. Les Sulpiciens et les Prêtres des Missions-Etrangères en Aca­ die, 1676-1762. Québec, Pruneau et Kirouac,

libraires-éditeurs, 1897. 462p. 21.5cm. Carte de l'Acadie.

Gosselin, Mgr Amédée. Les Buisson de Saint- Cosme, prêtres, dans BRH, XXX (juillet 1924):

195-198.

_________________________ M. de Montigny, dans BRH, XXXI (juin 1925): 171-176.

Goulet, Placide-P* Les premiers curés de Port -Royal , dans BRH, XIV (décembre 1908): 375-379. Lat ou relie, René, s•j• Etude sur les écrits de

saint Jean de Brébeuf. Montréal, Editions de 1'Immaculée-Conception, 1952. 2 vol. 24cm. _________________________ Brébeuf. Textes choisis

dans la collection Classiques canadiens. Montréal et Paris, Fides, 1958. 95p. 16.5cm.

Maheux, l’abbé Arthur. La bibliothèque du mission­ naire Davion au XVIIIe siècle, dans Le Canada- Français, XXVII (mars 1940): 653-661.

Rochemonteix, Camille de, s.j. Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Paris, Letouzey et Ané, éditeurs, 1895. 3 vol. 22cm. Cartes.

Rousseau, l'abbé Pierre, p.s.s. Saint-Sulpice et les missions catholiques. Montréal, Editions Edouard Garand, 1930. (6J-190p. 24cm. 111. Ou­

vrage de vulgarisation. Plutôt sommaire.

Schlarman, Rev, J.H. From Québec to New Orléans. The Story of the French in America. Fort de

Chartres. Belleville, 111., Buechler Publishing Company, 1929. 569p. 23cm. 111. Cartes. L'histoi­

(21)

est racontée aux chapitres X (p. 126-129) et XI (p. 130-146). Excellent travail de vulgarisation. L’A. a consulté les archi­ ves canadiennes, en particulier les Archives du Séminaire de Québec.

MISSISSIPI ET LOUISIANE

Delanglez, Jean s.j. A Calendar of La Salle»s Travels, 1643-1683, dans Mid-America, XXII

(October 1940): 278-305.

___________________________ La Salle»s Expédition of

1682. dans Mid-America. XXII (January 1940): 3-37.

___________________________Some La Salle Joumeys, Chicago, Institute of Jesuit history, 1938. VI-3-103p. 23.5cm.

___________________________ Louis Jolliet, vie et voyages (1645-1700). Montréal, Les Etudes de l’institut d’Histoire de l’Amérique fran­ çaise, 1950. 435p« 21.5cm. Cartes.

Gagnon, Ernest. Louis Jolliet, découvreur du Mississipi et du pays des Illinois, premier

seigneur de l’île d«Anticosti. Montréal, Beau-chemin, 1946. 358p. 24.5cm. 111. Cartes. Edi­ tion du troisième centenaire.

Giraud, Marcel. Histoire de la Louisiane fran­ çaise. Paris, Presses Universitaires de France, 1953. 2 vol. 23cm. Cartes. Le premier volume raconte l’établissement de la France en Loui­ siane jusqu’à la fin du règne de Louis XIV. Villiers, Marc de. La Louisiane, histoire de

son nom et de ses frontières successives (1681-1819), dans Journal de la Société des América- nistes de Paris, XXI, n.s. (1929), 70p, 28.5cm. Cartes.

(22)

IV- OUVRAGES DIVERS

Danie 1- Rops. L’Eglise des Temps classiques, I : Le Grand Siècle des Ames; II: L'Ere des Grands Craquements. Paris, Arthème Fayard, 1958. 2 vol.

18.5cm. Volume V de 1'Histoire de l'Eglise du Christ.

Delanglez, Jean, s.j. Antoine Laumet alias Ca- dillac. Commandant at Michilimackinac: 1694-1697, dans Mid-America, XVII (April 1945): 102-132; (July 1945): 188-216; (October 1945): 232-256.

____________________________ Frontenac and the Jesuits, Chicago, Institute of Jesuit History, 1939. VI-296p. 23cm.

____________________________ The Voyages of Tonti in North America, 1678-1704, dans Mid-America, XXVI (October 1944): 255-300.

Failion, l’abbé Etienne-Michel, p.s.s. Histoire de la colonie française en Canada. Publiée sans nom d'auteur. Villemarie, 1865-1866. 3 vol. 27cm, 111. Cartes.

Ferland, l'abbé Jean-Baptiste-Antoine. Cours d'Histoire du Canada. Québec, Augustin Côté, éditeur-imprimeur, 1861, 2 vol. 21,5cm. L’A. n’a étudié que la période du régime français. Frégault, Guy. Iberville le Conquérant. Montréal,

Société des Editions Pascal, 1944. (8)-418p. 21cm. Gosselin, l’abbé Auguste. Henri de Bernières,

premier curé de Québec. Québec, Dussault & Proulx, imprimeurs, 1902, VI-(l)-392p, 19.5cm. Groulx, chanoine Lionel. Histoire du Canada

français depuis la découverte. Montréa1,

L’Action Nationale, 1952. 4 vol. 22cm. Cartes. Guinard, Joseph-Etienne, o.m.i. Les noms in­

diens de mon pays. Leur signification. Leur Histoire. Montréal, Rayonnement, (c. 1961),

(23)

La traite de l'eau-de-vie avec les sauvages, dans BRU, XII (décembre 1906): 375.

Rochemonteix, Camille de, s.j. Un collège de Jésuites aux XVIle et XVIIIe siècles: le Collège Henri IV de La Flèche. Le Mans, Leguicheux, imprimeur-libraire, 1889. 4 vol. 21cm. 111.

Roquebrune, Robert La Rocque de. Particules,

surnoms, titres et armoiries, dans Nova-Francia, V (janvier 1930): 9-15; (février 1930): 363-369. Roy, Joseph-Edmond. Histoire de la Seigneurie

de Lauzon. Lévis, Mercier & Cie, libraires-imprimeurs et relieurs, 1897. 5 vol. 22cm. 111. Chaque volume contient de nombreux appendices, mais aucun index.

Stanley, George F.G. The Policy of "Francisation" as applied to the Indians during the ancient régime, dans RHAF (décembre 1949): 333-348. Têtu, Mgr Henri, Histoire du Palais épiscopal

de Québec. Québec, Librairie Montmorency-Laval, Pruneau & Kirouac, libraires-éditeurs, 1896. 304p. 22cm. 111. Plans.

(24)

1. ETUDES SPECIALES

Delanglez, Jean, s.j. Documents: The Sources of Delisle Map of America, 1703, dans Mid-America, XXV (October 1943): 275-298.

____________________ Franquelin Mapmaker, dans Mid-America, XXV (January 1943): 29-74.

Marquette’s autograph Map of Mississipi River, dans Mid-America, XXVII

(January 1945): 30-35.

Roy, Pierre-Georges, Un hydrographe du Roi à Québec, dans MSRC, XIII (1919), Série 3, Section I: 47-57.

2. ATLAS

Trudel, Marcel. Atlas historique du Canada français des origines à 1867. Québec, Les Presses de

l’Université Laval, 1961. 21.5 x 28cm. 93 cartes. Tucker, Sara Jones, Indian Villages of the Illinois

Country. Illinois State Muséum, Scientific Papers, Volume II, Part I, Atlas Compiled by Sara Jones Tucker. Springfield, 111., 1942. XIII-18p, 41cm, Cet ouvrage contient 53 reproductions de cartes nu­ mérotées Plate I à LUI, des notes explicatives et une bibliographie.

(25)

3. CARTES (reproduites dans la présente étude)

a) Nouvelle Decouverte de Plusieurs Nations // Dans la Nouvelle // France En L'année

1673 et 1674.

Cette carte ornée d’une épître dédicatoire à "Monseigneur le Comte de Frontenac.,.", est une copie d'une carte perdue de Louis Jolliet. La copie originale est conservée

à la John Carter Brown Library, Providence, Rhode Island. Voir la reproduction de

cette carte dans S.J. Tucker, Tndian Villa­ ges of the Illinois Country, Plate IV;

Marcel Trudel, Atlas historique..., 35; JR, LIX, entre les pages 85 et 86; ASQ, tiroir 219, n. 23,

b) CARTE // DE LA // LOUISIANE // OU // DES

VOYAGES DU Sr DE LA SALLE // & des pays qu'il a découverts depuis le // Nouvelle France jus­ qu'au Golfe Mexique, // les années 1679, 80, 81 & 82 // Par Jean Baptiste Louis Franquelin // L'AN 1684 // Paris. ASQ, tiroir>220, n. 26. Fac-similé de la copie manuscrite de la Library of Harvard University. Voir aussi JR, LXIII, frontispice; Trudel, op, cit., 36.

c) CARTE // DE L'AMERIQUE SEPTENTRIONALE // depuis le 25: jusqu'au 65e deg. de latt. & environ // 140: & 235. deg. de longitude // CONTENANT // LES PAYS DE CANADA OU NOUVELLE FRANCE, // LA LOUISIANE, LA FLORIDE, VIRGINIE, Nlle*// SUEDE, Nle YORC, Nlle’ ANGLETERRE, ACA-// DIE, ISLE DE TERRE-NEUVE &c: //... En 1'Année 1688: // PER //

IAN BAPTISTE LOUIS FRANQUELIN HYDROGRAPHE DU ROY // A Quebec en Canada

L'original, lm.60cm x lm.05cm., est à Paris,

BN, B 4040-6 bis. La Librairie du Congrès (U.S.A.) possède une copie manuscrite de cette carte que nous avons fait photographier. Voir S.J. Tucker, op. cit., Plate XI A, et Notes on the Maps, page 4.

(26)

d) Carte du Fleuue Missisipi // auec les Noms des peuples // qui L’habitent et des Etablis- // sements des Espagnols et // Anglois qui en sont proches // par de la porte de louuign (y)

Carte de 40 par 51cm.» dont l’original est à Paris, Bibliothèque du Service Hydrogra­ phique, C 4040-10» Voir une reproduction de cette carte et le commentaire dans S.J. Tucker, op. cit». Plate XIV et Notes on the Maps, p. 6.

(27)

1. LA PREPARATION

Le premier biographe de Mgr de Laval a écrit du Séminaire de Québec qu’il

ne s’est pas borné à former de bons Prêtres pour la Colonie, on y travaille encore à y former des Missionnaires pour les Sauvages, ce qu’on a exécuté depuis avec succès chez plusieurs nations, entr’autres celles des Abénakis dans l’Acadie, des Tamarois, & des Illinois le long du Mississipi

...(1)

Il fut donc une époque de son histoire où la vénéra­ ble institution considéra l’évangélisation des indi­ gènes comme l’une de ses tâches primordiales. Cette vocation missionnaire, c’est de son fondateur lui-même qu’elle l’avait reçue. Les origines du Séminaire, en effet, la spiritualité particulière qu’il incarnait alors, et le rayonnement de son activité furent tou­ jours intimement liés à l’âme et à la carrière de

1. Bertrand de La Tour, Mémoires sur la vie de M. de Laval, premier évêque de Québec, 100s•

(28)

celui qui avait voulu faire de cet institut son oeuvre de prédilection et la pierre angulaire de son apostolat. Le saint prélat ne pouvait manquer de lui communiquer le zèle si ardent dont il était animé pour la conversion des premiers habitants de ce pays. Car Monseigneur de Laval, père et fonda­ teur de 1‘Eglise canadienne, en est aussi le premier évêque missionnaire.

Missionnaire, François de Laval l’a été, sans doute, dans son coeur, dès ses premières années d’études au Collège Royal Henri IV de La Flèche. En 1631, quand il commence, à l’âge de huit ans, ses hu­ manités, la célèbre maison d’enseignement des Jésuites est alors tout imprégnée de l’idéal missionnaire. Ce véritable enthousiasme pour les missions, et les mis­ sions du Canada en particulier, remonte à plusieurs années déjà, et date de l’arrivée en 1614 du P. Enne- mond Massé, l’un des premiers apôtres de la Nouvelle- France. Le P. Massé était venu en Acadie en 1611 avec un compagnon, le P. Pierre Biard. Chassés par les

(29)

en France, et Ennenond Massé s’en vint occuper au collège angevin l'importante fonction de Père Mi­ nistre. Il y demeura dix ans; mais son coeur

était resté dans ses chères missions. Aussi, quand les Jésuites furent invités à revenir dans la colo­ nie, le P. Massé eut la joie d'être du premier groupe

à débarquer à Québec, sous la conduite des pères de Brébeuf et Lalemant, La guerre anglaise de nouveau ramena le missionnaire à La Flèche en 1629. Quatre ans plus tard, aussitôt la paix conclue, il s'embar­ quait une dernière fois pour le Canada(2). Le P. Massé exerça à La Flèche une influence durable et profonde. "Ses récits, restés traditionnels dans la maison y entretenaient une vive émulation pour la conversion des âmes et la propagation de l'évangile dans les pays infidèles”(3), Le collège devint ainsi une pépinière de missionnaires, et plusieurs de ceux qui, par la suite, s'illustrèrent en Nouvelle-France comptaient parmi ses anciens élèves.

2, Camille de Rochemonteix, s.j., Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle, 1: 24s.; 140; 270.

3. Félix Martin, s.j., Vie du P. Isaac Jogues, cité par Rochemonteix, dans Un Collège de Jésuites aux XVIIe et XVIIIe siècles: le Collège Henri IV de La Flèche, 269, n. 1.

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C’est dans ce milieu d’élite que le jeune François de Laval-Montigny vécut les dix années de ses études littéraires et philosophiques. La Provi­ dence voulut, par surcroit, qu'il terminât cette pre­ mière étape de sa formation sous la direction d’un jeune religieux qui rêvait, lui aussi, de donner sa vie pour la conversion des sauvages du Canada: le P. Gabriel Lalemant(4). Il n'est donc pas étonnant que ce soit "dans les murs du collège de La Flèche que Laval sentit pour la première fois l’appel divin aux missions canadiennes, et quand on connaît le pro­ fond amour du Canada qui déjà animait l’âme si douce et si conquérante de saint Gabriel, on ne peut s'em­ pêcher de croire que c’est â cette source pure que s’alimentèrent les rêves généreux de 1’étudiant"(5).

Au collège de Clermont, la vocation missionnai­ re de l'abbé de Montigny continua de s’affermir, car

4. Saint Gabriel Lalemant, neveu de deux autres mis­ sionnaires au Canada, les PP. Charles et Jérôme Lalemant, entra au noviciat de Paris en 1630, Il séjourna â La Flèche de 1639 â 1641. Voir Roche- monteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle, II: 87, n. 1, et aussi page 240, où l’auteur donne les noms des autres futurs mis­ sionnaires qui passèrent par La Flèche au temps de Mgr de Laval,

5. Georges-Edouard Demers, La vocation missionnaire de Mgr de Laval, dans La Nouvelle-Abeille, II (1937), 185.

(31)

il trouva a Paris le même zèle qu’en Anjou pour les missions d’Amérique. Les Relations annuelles, les lettres des missionnaires eux-mêmes, attendues avec impatience et lues avidemment par tous, entre­ tenaient le plus vif intérêt pour les travaux apos­ toliques des fils de saint Ignace. Aussi, quelle ne dut pas être l’émotion dans tout le collège lors­ que le P. Isaac Jogues, échappé comme par miracle de

l’enfer iroquois, s’y présenta en janvier 16441 Les récits du martyr, ses pauvres mains mutilées, consti­ tuaient un bouleversant témoignage qui remua profon­ dément François de Laval. Fils d’une noble race, lui aussi ne concevait le don de soi que total, jusqu'au sang répandu. Un jour, évoquant le souvenir des sain­ tes victimes de la Huronie, il s’écriera: "Quo me

feliciorem puto qui possim idem sperare eorumque coro- nis particeps fieri (...) non meis quidem meritis, sed miserantis Dei benignitate et favore gratuito"(6).

6. Mgr de Laval au R.P. Goswin Nickel, Général de la Compagnie de Jésus, août 1659, dans Quebecen. Beatificationis et canonizationis Ven, servi Dei Francisci de Montmorency-Laval, Episcopi Quebecencis

(+1708), Altéra nova positio super virtutibus ex officio critice disposita, Sacra Rituum Congregatio, Sectio historica, n. 93, Doc. XVI, p. 34. Voir aus­ si, ASQ, Manuscrit, 17: 25 (copie). Une traduction française de cette lettre par le P, Félix Martin, s.j», a été publiée dans JR, XLV: 20s.

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Sous la direction d’un maître de la vie spirituelle, le P, Jean Bagot, directeur de la Congrégation Notre-Dame de Clermont, M. de Laval

travaillait à se sanctifier non seulement par la prière et l’étude, mais aussi parla pratique des oeuvres de miséricorde auprès des pauvres et des affligés. Membre d’une pieuse association, les Bons Amis, dont le même P. Bagot était l’âme, il en suivait avec ferveur les activités.

Aux entretiens de piété, qui en avoient été le premier objet, on joignit des austérités, des pélé- rinages, & la visite des hôpitaux & des prisons, où l’on menoit tou­ jours quelqu’ami qui n’étoit pas membre de l’assemblée, pour l’en­ gager & le gagner â Dieu. Les jours de congé ils se réunissoient au fauxbourg S. Marceau, dans un jardin appartenant à l’un d’eux, où après l’oraison on prenoit des récréations innocentes(7).

Chez les Bons /unis, François a revu avec joie quelques anciens condisciples de La Flèche. Il y rencontre également d’autres jeunes gens épris comme lui d’idéal, avec lesquels il se lie d’une

(33)

apres leur ordination sacerdotale, continueront de demeurer ensemble, et de n’être, comme le veut leur devise, qu’un coeur et qu’une âme, Cor Unum et Una Anima. Déjà, par la mise en commun de leurs biens, ”ils s’exerçent à cet esprit de "désapropriation personnelle” qui sera si fort en honneur dans les Séminaires de Québec, de Paris et de Siam”(8). Car

les uns, François Pallu, Vincent de Meurs, Armand Poitevin, Michel Gazil, Luc Fermanel, seront les fondateurs de la Société des Missions-Etrangères de Paris, d’autres, Ango de Maizerets et Jean Dudouyt suivront le futur Vicaire apostolique en Nouvelle-France, et compteront parmi ses plus précieux colla­ borateurs.

Cependant, des circonstances imprévues vin­ rent bien près, sinon de compromettre sa vocation sacerdotale, du moins d’écarter â jamais François de Laval du champ des missions lointaines. La mort

8, Marcel Gérin, p.m.é., Les grandes étapes de l’oeu­ vre missionnaire des évêques canadiens. Première partie: Monseigneur de Laval et le Séminaire des Missions-Etrangères de Québec, Ils.

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prématurée, en 1644, du dernier frère aîné qui lui restât, avait fait du jeune séminariste le chef de la famille. Devenu le seigneur de Monti- gny, il conserva ses droits et ses titres, et sans renoncer pour autant au sacerdoce, il s’occupa d'ad­ ministrer avec soin le patrimoine familial. Puis, après son ordination, la charge d'archidiacre d'Evreux lui apporta de nouveaux soucis. Les fonctions de

l'archidiacre étaient nombreuses et s'étendaient à tous les domaines de l’administration du diocèse. Malgré qu’on fût en pleine Fronde, et en Normandie, l’une des provinces les plus tourmentées par cette funeste guerre civile, le jeune prélat s'acquitta pendant plusieurs années de ses devoirs "avec une exactitude et une dignité qui lui firent le plus

grand honneur"(9). Ainsi le Divin Maître préparait-Il de longue main Son serviteur. Il voulait "que celui qui devait fonder un immence diocèse, participer à

9. Auguste Gosselin, Vie de Mgr de Laval, premier évêque de Québec et apôtre du Canada, 1622- 1708, I: 53. Voir aussi le témoignage de Mgr François Servien, évêque de Eayeux, lors des "Informations de Vie et de moeurs faictes de­ vant Mr Lenonce, exigées pour La promotion a Lépiscopat en Lannée 1657, 17 juillet", ASQ, Evêques, 183.

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l’administration du Conseil Souverain de la Nou­ velle-France et soutenir vigoureusement les droits de 1‘Eglise, connût à fond la pratique des hommes et des choses"(10).

Une première indication des desseins provi­ dentiels va lui être donnée par la venue à Paris, en 1653, du jésuite Alexandre de Rhodes. L’apôtre du Tonkin est envoyé à la fois par le Pape et par

le Général de la Compagnie de Jésus afin de recruter chez les prêtres séculiers de futurs évêques pour l’Extrême-Orient. Ce vétéran de l’apostolat a des idées neuves sur le problème des missions. Il est de ceux, rares à l’époque, qui voient la solution dans la création de vicariats apostoliques dont les titulaires auront pour tâche principale la formation d’un clergé indigène. Le P. Bagot, qui approuve plei­ nement cette théorie, l’invite alors à donner une con­ férence chez les Bons Amis. Ceux-ci sont conquis

d’emblée, et une vingtaine de volontaires s’offrent aussitôt. Le missionnaire enthousiasmé écrit à Rome:

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"J’ai trouvé dans ces Jeunes gens des dispositions plus parfaites que celles que J’ai cherchées dans

les séminaires et autres lieux de l’Europe (...) voilà les gens que Dieu me destinel"(11), Le P. de Rhodes procède à un premier choix, et trois can­ didats lui paraissent réunir toutes les conditions: Pierre Picques, docteur en Sorbonne, et les deux amis de toujours, François Pallu, chanoine de Tours, et François de Laval-Montigny, archidiacre d’Evreux. Les démarches en vue d’obtenir la ratification de ces candidatures à la Cour de France et à Rome, ainsi que la création des vicariats apostoliques de Chine, du Tonkin et de la Cochinchine sont entreprises sans

délai. Elles vont se prolonger interminablement, sur­ tout à cause de l’opposition du Portugal. Ce pays, qui prétend au monopole de l’évangélisation en Asie, voit d’un très mauvais oeil l’envoi d’évêques français. La mort du pape Innocent X, en 1655, achève de compro­ mettre les généreux projets du P, de Rhodes et de ses disciples. Quand trois ans plus tard, Alexandre VII

11, Georges Goyau, Les prêtres des Missions Etrangères, 22. Voir aussi sur cette période de la vie de Mgr de Laval, et le rôle et l’influence des PP. Eagot et de Rhodes, Rochemonteix, op. cit., II: 247s.

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reprend l'affaire en main, un seul des trois ou­ vriers de la première heure est encore disponible, François Pallu. Picques est devenu dans l’inter­ valle curé de Saint-Josse à Paris; quant à Laval, ce n’est plus pour l’Extrême-Orient, mais 1 ’Extrême-Occident qu’il se prépare maintenant à partir.

Pendant que s’amorçait en 1653 les négocia­ tions à propos de la désignation des futurs vicaires apostoliques, l’abbé de Montigny comprit qu’il lui fallait se disposer, dans la retraite et la prière, à la difficile mission qui lui était promise. Il se démit de son archidiaconé en faveur de son ami Henri Boudon, et alla se réfugier auprès de Jean de Bernières-Louvigny en son Ermitage de Caen. Des confrères, Ango de Maizerets, les frères Dudouyt, fuyant les troubles de la Fronde parisienne, l’y avaient précédé. Les Bons Amis se sentirent parfaitement chez eux, car les oeuvres et l’esprit étaient identiques à ceux de la pieuse association de Paris. Les enseignements de M. de Bernières sur l’abandon à la volonté de Dieu, sur l’oubli de soi et le détachement leur étaient

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familiers. ”Ceu;c qui s’exposent à travailler pour le prochain, sans être morts à eux-mêmes, aimait- il à répéter, font peu de fruit, & risquent de se perdre (...) Nous n’avons pas de meilleur ami que Jésus-Christ. Suivons tous ses conseils, sur-tout ceux de l’humiliation & de la désapropriation du coeur”(12). Comme à Paris, les occupations ordinai­

res se partageaient entre la prière et les entretiens spirituels, le soin des malades et des pauvres. En­ fin, les habitués de ce cénacle étaient de fidèles amis des missions canadiennes. En effet, le '‘grand objet de 1'Assemblée du P. Bagot et de 1’Hermitage de M. de Bernières, qui étoient très unis, étoit la conversion des Idolâtres du nouveau monde”(13). N’ é-tait-ce pas d'ailleurs grâce au concours efficace de Bernières-Louvigny que Madame de la Peltrie et la Mère Marie de l'incarnation avaient réalisé leur voeu d'un monastère des Ursulines â Québec? Et s'il n'avait pu les suivre au Canada selon son désir, le pieux

gentilhomme continuait encore de servir ses protégées

12. La Tour, op. cit., 7. 13. Ibid., 33.

(39)

en France en qualité de procureur. Comment Fran­ çois de Laval ne se serait-il pas attaché à un milieu pareil, si conforme à ses goûts et à ses aspirations? Aussi bien, de 1654 à 1658, il y fera à plusieurs reprises des séjours prolongés, entre ses visites au château de son enfance où demeure sa mère, et â la société des Bons Amis de Paris.

Les collèges de La Flèche et de Clermont, puis 1’Ermitage de Caen furent donc les trois prin­ cipales étapes de la formation spirituelle et de la préparation missionnaire de Mgr de Laval. Le jour pouvait maintenant venir d'accepter la mission pour laquelle la Providence l'avait disposé avec tant de soin. Ce jour n'allait plus tarder.

2. L’EPISCOPAT MISSIONNAIRE

En 1657, juste au moment où, à Rome, le pro­ jet des vicariats apostoliques d'Orient reprend vie, la Cour de France décide de donner un évêque au Canada. La présence d'un chef spirituel est devenue nécessaire

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pour affermir et consacrer l’oeuvre colonisatrice et ecclésiale, et présenter ensuite officiellement au Pasteur commun cette portion nouvelle de son troupeau, La petite colonie canadienne le demande depuis quelques années déjà. Les Associés de Montréal en ont eu la pensée les premiers en 1645 (1). Les Jésuites à leur tour expriment le même désir, et af­ firment ”qu’il ne faut plus tarder davantage”(2), Cependant, l’existence de la colonie est encore trop

précaire, et l’entreprise, pour quelques années, est mise en veilleuse(3), Mais en 1656, la Compagnie de Montréal, qui vient d’obtenir quatre prêtres de M.

Olier, revient à la charge. De leur côté les Jésuites, invités à présenter un candidat, attirent tout de sui­ te l'attention de la Cour sur M. de Montigny dont ils connaissent si bien les qualités éminentes. Leur choix

1. Failion, Histoire de la Colonie française en Canada, II: 47s.

2. Ibid., 52.

3. C’était l’avis de Marie de l’incarnation: ”L’on parle de nous donner un évêque en Canada, pour moi, mon sentiment est que Dieu ne veut pas en­ core d’évêque dans ce pays, lequel n’est pas assez bien établi,” Lettre du 11 octobre 1646, citée par Faillon, op, cit,, 52.

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est agréé de la reine-mère Anne d’Autriche et du jeune Louis XIV son fils(4). Comment François de Laval accueillit-il cette nouvelle désignation? Faut-il croire que son humilité l’incita à refuser un si périlleux honneur, comme le prétend La Tour? Celui-ci, en effet, assure que

C’étoit beaucoup compter sur la ver­ tu d’un homme à qui la naissance & le mérite promettoient les premières places, que de lui proposer des ter­

res barbares à défricher, & une Eglise si éloignée à fonder, mais c’étoit en­ core trop à son gré que le caractère épiscopal; il répondit qu’il étoit prêt à partir pour le Canada en quali­ té de simple missionnaire, mais qu’il ne pouvoit accepter la qualité d’Evê­ que, dont il se jugeoit indigne(5).

On aime à penser, au contraire, qu’il acquies­ ça, comme la première fois, sans faire de manières, car "Mgr de Laval n’était pas homme à mettre des con­ ditions aux vues de la Providence”(6). Et nul n'était plus que lui convaincu de cette maxime de Jean de Ber-nières qu’il faut s'abandonner à la conduite de Dieu,

4. ”... la correspondance des Pères de Paris ... ne permet pas de douter que le P. Bagot eut le pre­ mier l’idée d’opposer la candidature de l'abbé de Laval à celle de M. de Queylus, et qu'il sonda l'abbé à ce sujet. L’idée ayant été agréée par les autres pères, le P. Annat fut chargé d'en par­ ler au roi, et le P. Le Jeune à la reine.” Roche-monteix, op. cit.» II: 278, n. 1.

5. La Tour, op. cit., 10s. 6. Gosselin, op. cit., I: 107.

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et accepter l’emploi qu’il donne sans l’avoir re-cherché(7). S’il ne l’avait pas recherchée, sa nomination pour le Canada comblait les voeux de son âme éprise de renoncement; et il avouera lui-même qu’il ”Se Sentoit porté d’aller plustot en un pals Sauvage, qu’en un civilizé, et abondant en touttes les choses nécessaires â la Vie, qui ne Se trouvent que très difficilement en la nouvelle- france”(8).

Présentée par la Sacrée Congrégation de la Propagande le 11 avril 1658, la candidature de Fran­ çois de Laval de Montigny fut approuvée deux jours après par le pape Alexandre VII. Le 3 juin suivant,

7. Cf. La Tour, op. cit., 28: ”11 doit s’abandonner â la conduite de Dieu et accepter l’emploi que la providence lui a donné sans l’avoir recher­ ché.” Avis particuliers de M. de Bernières à Mgr de Laval.

8. Louis XIV au Pape Alexandre VII, 26 janvier 1657, pour le prier d’approuver la nomination de l’ab­ bé "François de Laval de Montigny, dont les ver­

tus l’ont rendu si fort recommandable”. ASQ, Evêques, 168, photostat de l’original conservé

aux Archives du Vatican. Princ., vol. 81, fol. 4. Cf. Faillon, op. cit., II: 315; Gosselin, op. cit.,

I: 99, et Rochemonteix, op. cit., II: 279s. Le P, de Rochemonteix remarque que les deux premiers ne reproduisent pas exactement la lettre de Louis XIV; mais lui-même cite une copie des Archives

du Ministère des Affaires Etrangères qui n'est pas, elle non plus, conforme en tout point â l’original.

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Rome octroyait ses bulles à Mgr de Pétrée, évêque in partibus infidelium et Vicaire apostolique du ”royaume de Canada en l’Amérique Septentrionale”(9). Le 8 décembre enfin, fête de l’immaculée Conception, François de Laval était sacré dans l’église de Saint- Germain-des-Prés. Il avait trente-cinq ans. Or, le 22 juillet précédent, le Souverain Pontife avait nom­ mé les deux nouveaux Vicaires apostoliques de l'Orient: François Pallu, évêque d’Héliopolis, et Pierre de La- motte-Lambert, évêque de Béryte.

On ne saurait minimiser l’importance de ces trois nominations. L’initiative prise alors par le Saint-Siège fait de cette année 1658 une date capitale dans l’histoire des missions. La création des premiers vicariats apostoliques ouvre vraiment une ère nouvelle. Elle indique d’abord la volonté de Rome de mettre un

terme au contrôle abusif et à l’exclusive jalouse pra­ tiquée jusque la par les pays colonisateurs sur le choix et l’activité des missionnaires. Les évêques in

9. Bulles autographes d’Alexandre VII, AAQ, Bul., I: 2, Cf. aussi Faillon, op. cit., II: 322,

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partibus, espère-t-on, mandatés directement par la Propagande, n’apparaîtront plus aux yeux des indi­ gènes comme les agents déguisés des puissances étran­ gères, mais comme les hérauts désintéressés de Jésus-Christ et de Son Eglise* Les décisions romaines met­

tent aussi en cause les méthodes apostoliques elles- mêmes, On s’est rendu compte à la suite des mission­ naires les plus expérimentés, comme le P. de Rhodes, qu’il ne suffit pas de baptiser quelques individus. Que si l’on veut vraiment fonder 1‘Eglise sur le roc

au lieu du sable, il faut lui donner un clergé, non pas imposé du dehors, mais qui surgisse des chrétien­ tés locales elles-mêmes. Travailler efficacement à la formation d’un clergé indigène, tel est donc le devoir primordial que la Propagande, dans ses admira­ bles Instructions de 1659, assigne désormais aux Vicai­

res apostoliques:

La raison principale pour laquelle la Sacrée Congrégation vous envoie comme évêques en ces régions est l’instruc­ tion des jeunes gens afin qu’ils puis­ sent être promus au sacerdoce et même à l’épiscopat; dirigez-les donc avec le plus grand soin, ayez toujours de­ vant les yeux ce but qui est le vôtre,

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d’élever et de conduire aux saints ordres, des sujets nombreux et ca­ pables ( 10).

Ces directives, adressées aux évêques d'O-rient, avaient dans la pensée de la Congrégation romaine une portée universelle. Aussi, les Souve­ rains Pontifes n'ont pas cessé de rappeler jusqu'à nos jours qu'elles constituent la Charte mission­ naire de 1'Eglise, Ce n'est donc pas l'un des moin­ dres titres de gloire de Mgr de Laval d'avoir été associé, dès l'origine, à cette “révolution la plus radicale, la plus pacifique et la plus inattendue"(11)c dans le domaine de l'apostolat. Le Vicaire apostolique de la Nouvelle-France par son mandat et son rôle spé­ cial demeure apparenté à ses collègues d'Orient "et particulièrement à Mgr Pallu, le plus grand de tous. Ce que celui-ci fut pour l'Asie, Mgr de Laval l'a été

10, Adrien Launay, Histoire générale de la Société des Missions-Etrangères, I: 49. Voir aussi Georges Goyau, Les prêtres des Missions-Etran­ gères , 55,

11. Ainsi Mgr Marella, nonce au Japon, dans un dis­ cours prononcé à l'archevêché de Tokio, le 31 décembre 1936, qualifiait-il l'institution des Vicaires apostoliques. Cité par Daniel-

Rops, dans L'Eglise des Temps classiques, 11: 108, n, 16.

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pour l’Amérique”, puisque Rome leur avait confié au même moment "une tâche essentiellement la même: instaurer aux deux extrémités du monde 1’Eglise romaine hiérarchique”(12).

Le 13 avril 1659, jour de Pâques, l’évêque de Pétrée quittait La Rochelle, et le 16 mai son navire abordait à Percé, Un mois plus tard, jour pour jour, il mouillait devant Québec. Le lendemain, l’évêque, revêtu pontificalement, entrait dans la pe­ tite ville en liesse, ”En lui, c’était l’Eglise qui arrivait avec sa force, sa justice, sa tendresse et sa miséricorde”(13).

Il apparut tout de suite que le jeune vicai­ re apostolique était de la trempe des vrais apôtres, et que son zèle pour la conversion des indigènes ne le cédait en rien à celui des vétérans de l’apostolat. Les Pères jésuites plus d’une fois en rendirent témoi­ gnage avec émotion, le saluant comme

12. Gérin, op. cit., Introduction: Vis. 13. Emile Bégin, François de Laval, 43.

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un Ange consolateur enuoyé du Ciel, & comme un bon Pasteur, qui uient ramasser le reste du Sang de IESUS- CHRIST, avec un genereux dessein de

n’épargner pas le sien, et de tenter toutes les voies possibles pour la conuersion des pauures Sauvages, pour lesquels il a des tendresses dignes d’un coeur qui les vient chercher de si loin(14).

C’est à Percé que les Indiens avaient récol­ té les premières marques des ‘'tendresses” de Monsieur de Pétrée. Des qu’il eut touché le sol québécois,

Dieu luy a bien-tost fait naistre les occasions de leur faire parroitre son amour: car le propre iour de son arriuée, un enfant Huron estant venu au monde, il eut la bonté de le tenir sur les fonds de Baptesme, Et en mesme temps un ieune hom­ me, aussi Huron, malade à 1’extrémité, devant reçeuoir les derniers Sacremens, il voulut s’y trouuer, & luy consacrer ses premiers soins, & ses premiers tra­ vaux, (•••) Ce fut dans ce mesme senti­ ment d’affection, que peu après son dé­ barquement, en donnant publiquement la Confirmation aux François dans la Parois­

se, il voulut commencer toutes les cere­ monies par quelques Sauuages (..•) Mais

sa ioie fut bien plus grande, lorsqu’en suite il confirma toute l’élite de nos deux Eglises Algonkine & Huronne, Nous en auions disposé une cinquantaine d’une nation, & autant de l’autre par des con­ fessions generales(15)•

14. Le P, Jérôme Lalemant, s.j. au R.P. Jacques Renault| Provincial de la Province de France, 2 septembre 1659, JR, XLV: 34.

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Le nouvel évêque ne voulut cependant pas s’en tenir à ces gestes officiels; il tint, pour les mieux connaître, à prendre sa part des travaux des missionnaires. Il le fit avec une vaillance qui remplissait d’admiration les apôtres les plus chevronnés .

... les courses qu’il a faites sur les neiges dés son premier hiuer pour visiter ses ollailles, non pas a cheual ou en carosse, mais en ra­ quettes, & sur les glaces, montrent qu’il tiendroit bien sa place parmy les plus excellents Missionnaires des Sauvages; s’il pouuoit quitter le plus necessaire pour courrir au plus dangereux; du moins son coeur y à volé pendant qu’il s’arreste icy comme au centre de toutes les Missions, pour pouuoir donner ses

soins, & partager son zele à tous également(16),

Mgr de Laval était, en effet, trop équili­ bré pour confondre les tâches et '‘quitter le plus nécessaire pour courrir au plus dangereux”. Il n’oubliait pas qu’il était évêque avant tout, et chargé de l’organisation d’un diocèse sans limite, mais si peu peuplé encore de vrais chrétiens. Son

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mandat, il le savait bien, ne lui permettrait pas de se livrer à l’apostolat direct auprès des indi­ gènes comme un simple missionnaire. Sans doute, les visites pastorales lui fourniront plusieurs fois l’occasion de revoir ses chers Sauvages, et d’exercer chez eux son ministère. On songe en par­ ticulier aux expéditions mémorables à Tadoussac en 1668, et à la mission sédentaire de Saint-François- Xavier du Sault-Saint-Louis, en 1676, à l’autre extré­ mité de la colonie. Il faudrait encore ici reprodui­ re en entier les récits des Relations, si pittoresques et si émouvants, qui en ont conservé le souvenir. Quel spectacle que l’arrivée de cet "évêque d’or" dans son canot d’écorce, sans autre suite qu’un seul ecclésias­ tique, "et sans rien porter qu’une crosse de bois, qu’une mitre fort simple.17); Accueilli par les manifestations d’une joie bruyante, l'évêque écoutait avec attention les longues harangues de bienvenue; puis tout le monde se rendait en procession à la cha­ pelle en chantant le Veni Creator alternativement en

latin et en langue sauvage. Pendant les quelques jours

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qu’il passait au milieu des néophytes, le prélat administrait les sacrements, visitait les cabanes, et se faisait de bonne grâce tout à tous. Son séjour se terminait par un grand festin qu’il leur offrait, et auquel il voulait lui-même assister. Et quand il repartait après une dernière bénédic­

tion, il emportait vraiment "tous les Coeurs, en (leur) laissant le sien”(18).

Mais c’est d’une autre façon et de son siè­ ge épiscopal que Mgr de Laval servira le mieux la cause des missions. Ses mémoires adressés au Saint-Siège, de 1660 â 1665, montrent qu’il est parfaite­ ment renseigné sur tous les problèmes relatifs à l’évangélisation des peuplades de son diocèse, et

conscient de ses devoirs d’évêque missionnaire. Ainsi, il se rend compte que l’un des plus grands obstacles a la conversion des Indiens est la traite de l ’eau-de-vie, Le fléau est ancien et ne cesse d'étendre ses ravages au point de mettre le "christianisme dans

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un péril évident de ruine totale”(19). L’Indien ne boit que pour s’enivrer, et, sous l’empire de

l’alcool, qu’il recherche à dessein, il n'y a pas de crime que le malheureux n'ose commettre, pas d'abus dont il ne soit lui-même la victime de la part des vendeurs sans scrupules. "C'est un dé­ mon qui les rend fols, s'écriait le P. Jérôme Lale-mant, on ne peut conceuoir les desordres que ce vice diabolique a causé dans cette nouuelle Eglise”(20). Mgr de Laval, appuyé par tous ceux, religieux et

laies, que préoccupe l’avenir du pays, n'hésite pas, tant le mal est profond, à recourir à l'arme suprême. Le 6 mai 1660, jour de l'Ascension, il célèbre ponti- ficalement. Puis, après l'évangile, tel un chevalier armé de toutes pièces qui entre en lice pour livrer le combat du Droit, le grand évêque, entouré de son clergé, la mitre en tête et la crosse à la main, ful­ mine la sentence d'excommunication contre les trafi­ quants d'eau-de-vie. Cette lutte, la plus rude de

19. Sentence d'excommunication prononcée par Mgr de Laval, le 5 mai 1660, AAQ, Régistre A, 15; Voir aussi, Mandements, Lettres pastorales et circulaires des Evêques de Québec. H. Têtu et C.O. Gagnon éditeurs, I: 14. Désormais, Mande­

ments des Evêques de Québec.

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son épiscopat, et qui lui valut ses adversaires les plus acharnés, il va la soutenir désormais avec une indomptable énergie. "Dieu, dit Gosselin, lui avait donné l’esprit d’Elie et de Jean-Baptis­ te: il était toujours prêt à dire, comme celui-ci, aux grands et aux petits, le non licet de l’Evangi­

le, suivant sa conscience et sans respect humain"(21). Les Indiens avaient bien raison d’appeler ce défen­ seur impavide non seulement de leurs âmes mais de leur race même, "l’Homme de la Grande Affaire"(22).

Un autre devoir non moins urgent est de ré­ partir les obédiences tout en maintenant, c’est là le souci constant de ce grand coeur, l’unité de senti­ ment et d’action entre les ouvriers évangéliques(23). Les Jésuites, qui, depuis trente ans que les Récollets sont partis, se sont chargés seuls des missions in­ diennes, ont bien mérité de les conserver. Les Mes­ sieurs de Saint-Sulpice continuent de desservir la

21. Gosselin, Vie de Mgr de Laval, I: 279s.

22. "Hariouaouagui: c’est le nom qu’ils donnent â Monseigneur, & qui signifie en leur langue, l’homme du grand affaire." Lettre du P, Jé­ rôme Lalemant au R.P. Jacques Renault, JR, XLV: 40.

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région de Montréal, tandis que les autres prêtres diocésains resteront auprès de l’évêque au servi­ ce de Québec et des environs. En tout vingt-six prêtres, dont seize jésuites et quatre sulpiciensj la troupe est modeste, mais les combattants sont tous des sujets d’élite qui servent en première li­ gne. En ces temps épiques, séculiers et religieux, desservants des paroisses comme les autres, mènent

la vie harassante du missionnaire:

On faisoit alors des journées entiè­ res sans rencontrer un habitant, trop heureux d’arriver enfin, pour y pas­ ser la nuit, à quelque grange ou à quelque cabane (...) Le Prêtre qui avoit le courage de parcourir ce vaste pays, portoit sa chapelle, & disoit la messe où il se trouvoit(24).

L’ardent pasteur donne le premier l’exemple, et les courses qu’évoquait dans son journal l’anna­ liste des Jésuites ne sont pas le fait d’un seul hi­ ver. Il n’est que de citer cet autre témoignage de 'son biographe, témoignage souvent reproduit mais qu’on

ne se lasse pas de relire:

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Comme les autres, on l’a vu cent fois aller administrer les sacre-mens aux malades à la ville & à la campagne, rainant dans un canot en été, marchant en hiver sur la nei­ ge en raquette, portant sur le dos sa chapelle & un morceau de pain, aller à une & deux lieues dire la messe dans une cabane, donner le saint viatique & l’extrême onction, & s’en revenir de même, après avoir mangé, en courant, son morceau de pain, & souvent tout à jeun(25).

B- LE SEMINAIRE DES MISSIONS-ETRANGERES DE QUEBEC

1. SA VOCATION MISSIONNAIRE

Une si rude existence risquait cependant de décimer en peu d’années la petite équipe qui entou­ rait l’évêque. Déjà les abbés Torcapel et pèlerin, que Mgr de Laval avait amenés avec lui, étaient repar­ tis épuisés au bout d’un an. Jésuites et Sulpiciens comptaient naturellement sur les renforts dépêchés par leurs maisons de France; mais les séculiers eux, n’étaient pas dans les mêmes conditions. Leur recru­ tement, c’était à prévoir, resterait longtemps pré­ caire. Pourtant, il était indispensable d’assurer

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aussi la relève des prêtres diocésains. D’autant plus que le sage pasteur n’entendait pas restrein­ dre leur ministère aux seules paroisses organisées. Bien au contraire, son intention était de les asso­ cier à toutes les formes de l’apostolat, même mis­ sionnaire. En ce domaine, l’ampleur de la tâche était telle que le concours de tous les dévouements serait longtemps requis(l). Le vicaire apostolique

1. ”11 a donné à chaque Cure le nom de Mission, et le nom de Missionnaire â chaque Curé, et il a tou­ jours eu en vue qu’après qu’il auroit pourveu tou­ tes les Cures de la colonie françoise de bons Prê­ tres, on formerait dans le Séminaire des Mission­ naires qui se consacreroient au service des Sau­ vages •” Mémoire sur l’Etat de l’Eglise de Canada sous l'ancien évêque. Ce document de huit pages est suivi d'un autre•intitulé: Etat de l’Eglise de Ca­ nada depuis l’arrivée du nouvel évêque, de vingt- trois pages. Ces mémoires, datés de 1696, mais non signés ont pour auteurs l’abbé Henri-Jean Tremblay, directeur du Séminaire des Missions-Etrangères de Paris, et procureur du Séminaire de Québec, l’abbé de Brisacier, supérieur du Séminaire de Paris, et M. de Denonville, gouverneur de la Nouvelle-France de 1685 â 1689. Cf. Quebecen, Beatificationis et canonizationis ven, servi Dei Francisci de Montmo­ rency-Laval, Episcopi Quebecensis (+1708), Altéra

nova positio super Virtutibus..., Doc» LI: 11, p. 562. L’original se trouve à Paris, AC, C11A, vol. 106,

ff. 10-25. Le Séminaire jen possède un photostat: ASQ, Lettres, O, 58; et une copie contemporaine

•'d’après un manuscrit présenté par Sa Seigneurie le Lord Durham, à la Société Littéraire et Histo­ rique de Québec”, et qui a pour titre: Mémoire sur l’Etat de l’Eglise de Canada sous l’ancien Evêque et sous le nouvel Evêque, ASQ, Polygraphie, III, 87. Le passage cité plus haut est tiré du photos­ tat de l’original, ASQ, Lettres, O, 58: 12,

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connaissait trop bien les directives de la Congré­ gation de la Propagande sur la formation du clergé

indigène pour ne pas voir que la solution résidait dans la fondation d’un séminaire. Evidemment, il ne pouvait être question, pour le moment, d’un sémi­ naire au sens que lui donnaient les Instructions de

la Sacrée Congrégation. Les autochtones, bien qu’on trouvât parmi eux quelques âmes d’élite, ne donne­ raient pas de prêtres avant plusieurs générations, tant les meilleurs néophytes eux-mêmes se montraient réfractaires a la civilisation. Mgr de Laval comprit qu'il lui faudrait d'abord chercher ses sujets chez

les Français "habitués", au sein des vaillantes famil­ les de colons si profondément pénétrés d'esprit chré­ tien. Seul un séminaire diocésain favoriserait l'éclo­ sion des vocations sacerdotales, et donnerait â la

jeune Eglise le clergé nécessaire â sa croissance comme â sa stabilité.

Sa décision prise, Mgr de Laval n'eut qu'un désir, celui de réaliser le projet le plus tôt possi­ ble. Le 12 août 1662, il slembarquait pour la France. La Cour lui fit le meilleur accueil, et Louis XIV, qui

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lui avait déjà dit son intention de le nommer évê­ que en titre et de "protéger & secourir puissamment "le pays"(2), se rendit à toutes ses demandes. Le 26 mars 1663, Mgr de Pétrée rendait à Paris l'ordon­ nance établissant le Séminaire de Québec. Ce pré­ cieux document constitue l'acte de naissance de l'ins­ titution; il en décrit la nature et indique le triple mandat qui lui est assigné. Le Séminaire de Québec, dans la pensée de son fondateur, doit d'abord "servir de Clergé à cette nouvelle Eglise". Le Séminaire et le clergé ne font qu'un; ils forment une famille dont l'évêque est le père, et leurs modèles à tous sont les membres de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. La condition première de l'union est l'es­ prit de désappropriation, "l’esprit de grâce", qui commande la mise en commun des biens de chacun. En retour, le Séminaire devient la maison commune, l'asi­ le toujours ouvert où l'on ira se refaire des forces, chercher encouragement, réconfort, et une retraite assurée dans la maladie ou les infirmités de la vieil­ lesse. Le Séminaire de Québec est encore une maison de formation. On y préparera "les jeunes clercs, qui

2. Louis XIV à Mgr de Laval, 30 avril 1662, ASQ, Lettres, N, 10,

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