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B- LE SEMINAIRE DES MISSIONS-ETRANGERES DE QUEBEC

2. LES PREMIERS TRAVAU

Cependant, bien des années vont s’écouler avant que le Séminaire soit en état de réaliser plei­ nement sa vocation missionnaire. D’autres devoirs

réclament dès le début tous les soins des officiers de la Maison. Ne se doivent-ils pas d’abord d’assurer la subsistance des prêtres qui évangélisent ces véritables

19. Mémoire sur le diocèse, 1794, adressé au Saint- Siège par Mgr Jean-François Hubert, dans

missions que sont alors les paroisses du Canada? C’est, constate le vicaire apostolique,

La charge La plus onereuse que Le Séminaire puisse avoir (...) cepen­ dant il est de La derniere conséquence de ne pas abandonner Les curés, Le Séminaire ne Le peut ny ne Le doit tant a Raison du Bien spirituel des curés qui ne se soustient que par Lunion quils ont avec Le séminaire que acause du Bien general de toute Leglise et du salut de tous Les peuples qui tor.ibe- roint dans une estrange désolation si les dits curés nestoint unis et depen- dans du dit séminaire"(1).

Puis, voici que, coup sur coup, deux fonda­ tions mobilisent dévouements et ressources: le petit séminaire et l’école de Saint-Joachim. Si Mgr de La­ val songe déjà à compléter son oeuvre par l’établisse­ ment d’une maison de formation pour les écoliers qui semblent appelés à l'état ecclésiastique, il n'en a encore rien dit. C'est une lettre de Colbert, au printemps de 1668, qui le décide, peut-être plus tôt qu'il ne l'aurait voulu, à fonder un second séminaire. Le grand ministre est convaincu d'avoir trouvé la

solution au problème du peuplement de la Nouvelle-France.

1. Mgr de Laval aux directeurs du Séminaire de

A l’exemple de son prédécesseur et modèle, Richelieu, il veut qu’on prenne soin de franciser les Indiens, en sorte que rien ne les distinguant plus les uns des autres, indigènes et Français se marieront volontiers entre eux, et ne formeront bientôt plus qu’un seul peuple. L’idée, qui paraissait aussi simple qu'elle était généreuse, a tout de suite séduit Louis XIV; et sur son ordre, Colbert l’écrit à M. de Pétrée:

Sa Ma(jes)té (...) à estimé apropos de vous faire connoistre ses intentions, sur le sujet des nations sauvages, qui sont soumises a son obéissance, et de l’éducation a donner a leurs enfans, pour leur apprendre nostre langue, et

les eslever dans les mesmes coustumes et façons de vivre que les françois; Aquoy elle sepromet que vous contribuerez de toute lestendüe de vostre pouvoir, veu qu'il ny a rien qui puisse en moins de temps, et plus efficacement ayder a augmenter la Colonie; Et sur tout, si une fois, ayant embrassé la vie civile, ils se joignent par mariage avec nos Colons; (...) Je vous conjure en mon particulier dy travailler vous mesme, afin que par vostre exemple, tous les Ecclesiastiques et mesmes les principaux pères de familles soiet conviez à s'y employer aussy avec la chaleur et l'af­ fection, qui est a desirer, pour une fin qui sera si advantageuse(2)«

2. Colbert à Mgr de Laval, 7 mars 1668, ASQ, Lettres, N, 27. Original endossé de la main de Mgr de Laval. Le ministre écrira aussi dans le même sens aux Jésuites et aux Sulpiciens. Voir Roche- monteix, Les Jésuites et la Nouvelle-France au XVIIe siècle, I: 289s,; Fa il Ion, Histoire de la colonie française en Canada, III: 274.

Le projet souleva dans la Colonie beaucoup moins d’enthousiasme qu’à Paris. Des expériences antérieures, tentées d'abord par les Récollets en 1615, puis par les Jésuites et les Ursulines, après 1633, s’étaient pour la plupart soldées par des échecs. Aussi, Mgr de Laval ne se faisait-il pas d'illusion

sur ses chances de succès; mais par déférence pour les volontés du Roi et celles de son ministre, il ne crut pas devoir se dérober. "Cette entreprise n'est pas sans difficulté, avouait-il à son ami l'abbé Poitevin, tant du costé des enfans, que celuy des peres et des meres (•••) cependant nous n'épargnerons rien de ce qui sera de nos soins pour faire réussir cette heureuse entreprise, quoy que le succez nous en paroisse fort douteux"(3). Le Petit Séminaire de 1'Enfant-Jésus fut bientôt prêt, et reçut ses premiers élèves, "huit fran- çois et six hurons qui entrèrent le jour de St-Denis

(8 Octobre) 1668"(4). Comme on l'avait prévu, les

3. Mgr de Laval à l'abbé Poitevin, curé de la paroisse Saint-Josse, à Paris, dans JR, LU: 46s.

4. ASQ, Annales du Petit Séminaire de Québec, Manuscrit, 2: 1. Le texte des Annales donne "huit françois", mais en réalité il n'y en eut que sept. De plus,

l'auteur a eu une autre distraction puisque la fête de saint Denis est célébrée le 9 et non le 8 octobre.

petits Hurons quittèrent les uns après les autres et il n’y eut plus, au bout de quelques années, que des écoliers français(5).

Le bon évêque, qui étendait sa sollicitude à toutes ses ouailles, ne voulut point que les en­ fants de la campagne fussent moins favorisés que ceux de Québec* C’est pourquoi, en cette même année 1668, il créa à leur intention la première maison d’enseigne­ ment spécialisé du pays, la célèbre Ecole d’Agriculture et des Arts et Métiers de Saint-Joachim.

Ces décisions, Mgr de Laval ne les avait prises qu’après avoir, selon son habitude, demandé l’avis et obtenu le concours de son clergé(6), c’est-â-dire des prêtres du Séminaire. Il estima "ne pouvoir rien faire qui soit plus à la gloire de Dieu, (...) que de leur confier de nouveau la direction de ce second Séminaire”

(7), et, naturellement aussi, celle du pensionnat de

5. Le dernier à partir fut "Joseph 00K8chiandet, âgé d’Environ 8 ans il demeura Leplus Longtems de tous il sortit le 15 mars 1673, a la Demande de ses parens". ASQ, Annales du Petit-Séminaire de Québec, Manuscrit, 2: 2.

6. "M. Desmezerets, Supérieur du Séminaire, écrivant plus de vingt ans après à M. le Marquis de Denon- ville, Gouverneur, lui parloit en ces termes: le Prélat ne faisait rien de considérable que de con­ cert avec nous". La Tour, Mémoires sur la Vie de M, de Laval, 34.

Saint-Joachim, au pied du Cap Tourmente. Toutes ces obligations étaient bien lourdes, et les renforts qui venaient d’arriver de Paris permirent à peine de ré­ pondre aux nécessités immédiates. Dans ces conditions,

il fallut bien se résigner à remettre à plus tard les intentions missionnaires.

Ce n’est donc pas le ''Séminaire des Missions Estrangères établi à Québec” qui enverra les premiers prêtres séculiers en mission chez "les Sauvages et infidelles du Canada”. Cet honneur revient aux fils de Monsieur Olier, les Messieurs de Saint-Sulpice. Eux aussi en 1668, décidément une année de grâces,

reçoivent des secours de France. "La venue de Monsieur l’Abbé de Queylus avec plusieurs bons ouuriers tirés du Séminaire de S. Sulpice, raconte l'évêque de Pétrée au curé de Saint-Josse, ne nous a pas moins apporté de

consolation: nous les avons tous embrassés, in visceribus Christi”. Et le pasteur de dire sa joie devant les bon­

nes dispositions de ses prêtres qui travaillent "tous d’un coeur & d’un mesme esprit à procurer la gloire de Dieu & le salut des Ames, tant des François que des Sauvages" Il se réjouit des "tendresses de pere que

le Roy fait paroistre pour Sa Nouvelle France", et des ”despenses notables qu'il fait”. Un des plus heureux effets de l’intervention royale a été l’hu­ miliation des Iroquois qui ont imploré la paix. Et

la paix, c’est la porte ouverte ”à la conversion des Infidèles, dans les Nations les plus éloignées”, et des guerriers des Cinq Cantons eux-mêmes(8).

Des circonstances aussi favorables décident alors les Sulpiciens à tenter leur première expérience missionnaire. Les Indiens qu’ils ont choisi d’évangé­

liser sont des Iroquois établis depuis peu à la baie de Quinté, sur la rive nord du lac Ontario, Les abbés

Fénelon et Trouvé s'en vont construire en cet endroit, éloigné de quelque soixante-dix lieues de Montréal, un véritable village indien, que Saint Sulpice maintiendra près de quatorze ans(9). Réussite remarquable qui, au

8, Ibid,, 42s,

9, ”M, de Bretonvilliers approuva cette mission et en fit tous les frais. A travers tous les rapides du Saint-Laurent, à travers tous les portages de l’im­ mense forêt qui s'étendait sur soixante-dix-lieues, de Montréal à Kenté, on transporta les vivres, les matériaux pour construire une résidence et une fer­ me, les animaux, les meubles et tous les instruments nécessaires pour fonder un village indien... Les dépenses furent énormes, la mission.dura quatorze ans et occupa six missionnaires...” Pierre Rousseau, p.s,s., Saint-Sulpice et les missions catholiques, 96. Voir aussi Lettre de mission pour Messieurs

surplus, marque une étape nouvelle dans l'histoire du Canada apostolique. La mission de Quinté est

l'entrée officielle du clergé séculier dans un domai­ ne de l'apostolat jusque-là réservé au zèle des seuls

religieux(10).

L'exemple donné par leurs confrères de Montréal ne pouvait que stimuler chez les prêtres du Séminaire de Québec le désir de réaliser dans un proche avenir

9. (suite)

Trouvé et Fénélon, et Instruction pour nos bien- aimés en Notre-Seigneur Claude Trouvé et François de Salagnac prêtres, allant en mission aux Iro- quois situés en la Cote du Nord du lac Ontario, dans Mandements des Evêques de Québec, I: 73s., et 75s.

10. Cf. Gérin, Monseigneur de Laval et le Séminaire des Missions-Etrangères de Québec, 109. Mgr de Laval ne manque pas de le signaler au Saint-Siège:

"Quod spectat missiones exteras, eae opéra ordinaria et extraordinaria Patrum Societatis florentiores in dies fiunt... Non soli praedicti Patres in ea vinea

laborarunt. Laborare coeperunt et saeculares sacerdotes, qui omnes bono pacis usi, ad exteras barbarorum nationes circumfunduntur. Conamur itaque totis viribus Christi imperium promovere et promis- sum in eo Patris divinum implere: "Dabo tibi gentes haereditatem tuam, et possessionem tuam terminos terrae," Mgr de Laval au Pape Clément IX, 30 septembre 1669, Archives de la S. Congrégation de la Propagation de la Foi, vol. 422, ff. 457-458, dans Quebecen. Beatificationis et canonizationis Ven, servi Dei Fransisci de Montmorency-Laval, Episcopi Quebecensis (+1708), Altéra nova positio

l’une des fins propres de leur institut. Ce n'est pourtant qu'en 1676 que Mgr de Laval put répondre a ces voeux, et désigner un prêtre pour une mission lointaine. Ce précurseur fut Louis Petit, et c'est en Acadie qu'il fut envoyé. Lorsque l'évêque de Pé- trée était venu prendre possession de son vicariat apostolique, l'Acadie n'en faisait plus partie depuis cinq ans. Redevenue française par le traité de Bréda en 1667, la petite population acadienne qui s'était fixée a Port-Royal, était cependant restée' sans pasteur. Mgr de Laval résolut de lui en donner un, et choisit l'abbé Petit. Louis Petit était un ancien officier du régiment de Carignan. Renonçant bientôt à la carrière des armes, il était entré au Séminaire de Québec, et Mgr de Laval lui avait conféré la prêtrise le 21 décem­ bre 1670 (11)» Apôtre zélé et d'une rare vertu, l'abbé Petit devait passer quelque vingt ans dans son poste isolé, au service des familles de colons, des marins et

11. Sur l'abbé Petit, on peut consulter J.-B.-A. Allaire, Dictionnaire biographique du Clergé Canadien-

Français, I, les Anciens, 429; Henri-Raymond Casgrain, Les Sulpiciens et les Prêtres des Missions-Etrangères en Acadie, chapitres I et II, passim; Placide-P,

Goulet, Les premiers curés de Port-Royal, BRH, XIV: 375s.

trafiquants de passage, et, occasionnellement, des indigènes de la région. En 1683, il était toujours seul. L’évêque de Québec, écrivant au Ministre, lui disait son intention de soulager ce vaillant ouvrier:

Il me paroit important d’établir une Cure au Port Roial situé en Lacadie, afin d’y maintenir les habitans dans 1’obéissance deue au Roi, par ce qu’ils sont éloignez de Quebec et tout proches des Anglois, Il y a sept ans quun de mes ecclésiastiques travaille utilement a ce dessein, en même tems quil est char­ gé par commission du soin des âmes; Mais comme l’habitation a près de vingt lieUes d’étendue et qu’elle est la plus peuplee de Lacadie il y faut encore un Prêtre pour aider celui qui y demeure depuis si

long tems"(12).

Mgr de Laval érigea canoniquement la cure de Port-Royal l’année suivante, et l’abbé Petit en fut le premier curé titulaire(13). Mais aucun compagnon ne vint partager ses travaux, "C’est là, je l’avoue, ma plus grande croix, écrivait-il à Mgr de Saint-Vallier en 1685, n’ayant d’ailleurs que de la satisfaction de

12. Mgr de Laval à Seignelay, 10 novembre 1683, ASQ, Lettres, O: 61: 2. Photostat de l’original con­ servé aux Archives Nationales (Paris), F3, vol. 6, ff. 73-74. Autres copies dans Lettres, S, 1; N, 74 bis.

13. Erection de la Cure de Port-Royal par Mgr de Laval, 10 novembre 1684, ASQ, Manuscrit, 17: 481.

la part de mes chers Paroissiens, qui n’ont que trop d’amitié, et de considération pour moi"(14).

Le Séminaire de Québec, qui défrayait les dé­ penses de cette paroisse acadienne, désirait néanmoins faire davantage, et posséder enfin un établissement consacré uniquement à l’évangélisation des sauvages. Les directeurs, comme s’ils eussent voulu rattraper le temps perdu, songeaient même à fonder trois missions sédentaires; une première à Restigouche au fond de la baie des Chaleurs, une deuxième à Miramichi, à l’embou­ chure de la rivière de la Croix, et la dernière dans l’Ile Royale, à l’extrémité orientale de l'Acadie. Mais auparavant, on jugea prudent d’envoyer d’abord quelqu’un se rendre compte sur place des possibilités. L’abbé Louis-Pierre Thury fut chargé de ce premier voyage d’ex­ ploration(15). Il partit à l'automne de 1684, et revint

l’année suivante faire rapport à ses supérieurs. Le missionnaire n'eut pas de peine à les convaincre de s'en tenir à une seule mission, et recommanda Miramichi. Sur

14. Lettre de l’abbé Petit citée dans "Lettre de Monsei­ gneur l'évêque de Québec, où il rend compte à un de ses amis de son premier voyage de Canada, et de

l’état ou il a laissé 1'Eglise et la Colonie." Ce mémoire rédigé par Mgr de Saint-Vallier, peu après sa consécration le 22 janvier 1688, est reproduit dans Mandements des Evêques de Québec, I: 219s. 15. Ibid., 199.

les bords de la rivière Manne, à une lieue de la rivière de la Croix, s’élevait un petit fort de pieux commandé par Richard Denis de Fronsac. Le sieur de Fronsac offrait trois lieues de terrain en faveur de la future mission. L’abbé Thury re­ tourna donc, durant l’hiver de 1686, se fixer au milieu de ses nouveaux paroissiens les Indiens Cru- cientaux. C’est ainsi que furent commencées, bien modestement, les missions indiennes du Séminaire de Québec(16).

A cette époque, Mgr de Laval était en France. Il s’était embarqué le 16 novembre 1684, dans l’inten­ tion de se trouver un successeur. Mais le vénérable pasteur ne cessait point pour autant de se préoccuper des intérêts de son diocèse et de l’avenir de son cher Séminaire, comme en témoigne le long mémoire qu’il rédi­ gea au cours de l'hiver de 1685 à l’intention de ses

prêtres. Les projets missionnaires n'y sont pas oubliés. Sans vouloir préjuger de l’enquête menée par l'abbé Thury, il émet l'avis que le Séminaire ne doit pas différer plus longtemps la création d'une "mission sédentaire de

sauvages”. En effet, ”La providence de Dieu ayant disposé Leglise en sorte que Ion aura a Ladvenir des suiets suffisamment pour y appliquer et un peu plus de fonds, il seroit très necessaire dentre- prendre cette nature de mission qui engage a moins

de dépense que Les esloignées”. La mission sédentaire, l'évêque de Québec la verrait volontiers toute proche, du moins dans ''quelque endroit (...) qui ne soit pas tellement esloigné des domaines que Lon a quil soit trop difficille den pouvoir tirer Les accomodemens et douceurs dont lon a Besoin”. Le Cap Tourmente ou la Baie Saint-Paul, ou encore "Lisle de iesus” et la sei­ gneurie de la Petite Nation sur l'Outaouais, sont autant de sites qu'il envisage, et dont il soupèse avec soin

les avantages et les inconvénients. Et si ses préfé­ rences vont à la Baie Saint-Paul où "Les sauvages parti- cullierement ceux du costé de lacadie, et ceux que lon nomme abnaquis auroint un facille accès et debarquement”, Mgr de Laval se garde comme toujours d'imposer son opi­ nion à ses collaborateurs, "Lon examinera toutes ses veues, conclut-il, et Lon iugera des inconveniens qui

se trouveront pour chacun de ses Lieux”(17).

17. Mgr de Laval aux directeurs du Séminaire de Québec, Paris, 1685, ASQ, Séminaire, V, 10: 6s.

Les vues du fondateur du Séminaire ne de­

vaient pas prévaloir* Non que les directeurs eussent négligé de les examiner, mais s’ils crurent mieux fai­

re de renoncer, en faveur de l’Acadie, à une mission dans le centre de la Colonie ce fut probablement pour éviter deux écueils que Mgr de Laval lui-même avait signalés dans son mémoire* Le premier de ces dangers était "l’eau de vie quils (les Sauvages) auroint de tous costés des habitans voisins", et l’autre, c’était le cas en particulier pour la région de Montréal, "La proximité de La mission de La montagne et de celle des iesuittes qui causeroint du trouble et une jalousie encor plus grande que celle qui est desia entre ses deux qui y sont establies"(18)* Le Séminaire de Québec va donc opter définitivement pour les missions éloignées "Lesquelles, disait encore Mgr de Laval, il me paroist aussi dunne absolue nécessité de commencer"(19)• Sans abandonner les missions acadiennes, où ils partagent avec d’autres les labeurs de l’apostolat, les prêtres de Québec se sentent attirés davantage vers les peuples

les plus abandonnés et qu’ils seraient les premiers à

18. Ibid., 6. 19. Loc. cit.

évangéliser. Or, à l’autre extrémité du continent, du fond de cette mystérieuse vallée du Mississipi monte un appel encore resté sans réponse. C’est là,

si Dieu le veut, que le Séminaire des Missions-Etran­ gères, conformément à sa vocation et "a Lesprit et La grâce de son institut”(20), ira dresser la croix de Jésus-Christ.