ISA BTP, 1◦ann´ee ANN ´EE UNIVERSITAIRE 2014-2015
CONTR ˆOLE CONTINU
Alg`ebre lin´eaire
Dur´ee : 1h30 Les calculatrices sont autoris´ees.
Tous les exercices sont ind´ependants.
Il sera tenu compte de la r´edaction et de la pr´esentation.
Exercice 1 1. Dans l’espace vectoriel M3(R) des matrices carr´ees 3 × 3, on note T3(R) le
sous ensemble des matrices triangulaires inf´erieures. (a) Donner la forme g´en´erale d’une matrice M de T3(R).
(b) Montrer que T3(R) est un sous espace vectoriel de M3(R).
(c) Conjecturer la dimension de T3(R) (on justifiera rapidement).
2. On note E l’ensemble des suites num´eriques sur lequel on d´efinit les deux op´erations suivantes :
– l’addition (lci) :
∀(un), (vn) ∈ E, (un) + (vn) = (un+ vn)
– la multiplication ext´erieure :
∀(un) ∈ E, ∀λ ∈ R, λ.(un) = (λun)
On admet que ces deux op´erations font de E un espace vectoriel.
(a) Montrer que la suite (zn) d´efinie par zn= 0 pour tout n ∈ N est le vecteur nul de E.
(b) Montrer que si q est un r´eel fix´e, l’ensemble des suites g´eom´etriques de raison q est un sous espace vectoriel de E.
(c) L’ensemble des suites arithm´etiques de raison r non nulle fix´ee est-il un sous espace vectoriel de E ? (justifier)
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 2 On se place dans le plan P muni d’un point d’origine O. On fixe une base ortho-norm´ee B = {−→i ,−→j } de P et on note f l’application lin´eaire du plan dans lui-mˆeme dont la matrice dans la base B est
A = 1
5
3 4
4 −3
1. Placer dans le rep`ere ci-joint les vecteurs suivants − →v 1 = − → i +−→j , −→v2 = − → i −−→j , −→v3 = 2 − → i +−→j , −→v4 = − → i − 2−→j
2. Calculer les images f (−→v1), f (−→v2), f (−→v3) et f (−→v4) `a l’aide de la matrice A et les placer dans
le rep`ere.
3. Montrer que Spec(f ) = {−1, 1}.
4. D´eterminer les sous espaces propres de f (on pr´ecisera la dimension de chacun et on en donnera une base) et les tracer dans le rep`ere.
5. Construire une base orthonorm´ee B0 de P faite de vecteurs propres de f et donner la matrice de passage P de B `a B0.
6. Donner sans calcul la matrice de f dans la base B0.
7. Comment qualifier la transformation du plan P effectu´ee par l’application f ?
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 3 Soit α ∈ R. On se place dans R3 muni de sa base canonique B
c et l’on note f
l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans B c est M = −1 0 1 0 −1 0 0 0 α
1. D´eterminer le polynˆome caract´eristique de f et en d´eduire son spectre. 2. On suppose ici que α 6= −1.
(a) D´eterminer les sous espaces propres de f .
(b) D´eterminer une matrice P telle que le produit P−1× M × P soit une matrice dia-gonale D que l’on pr´ecisera.
3. On suppose maintenant que α = −1. Montrer que f n’est pas diagonalisable.
? ? ?
ISA BTP 1◦ann´ee Contrˆole continu 2011-2012
Nom : ... Pr´enom : ...
~i
~j
CORRECTION
Exercice 1 :
1. (a) Une matrice triangulaire inf´erieure de taille 3 × 3 est de la forme
M = a 0 0 b c 0 d e f (b) Soient M = a 0 0 b c 0 d e f et M0 = a0 0 0 b0 c0 0 d0 e0 f0
deux matrices triangulaires inf´erieures. Par d´efinition des op´erations “+” et “.” de l’espace des matrices, on a
– La matrice nulle est de la forme voulue puisque tous les coefficients situ´es au dessus de sa diagonale sont nuls.
– M + M0 = a + a0 0 0 b + b0 c + c0 0 d + d0 e + e0 f + f0 = A 0 0 B C 0 D E F
est bien une matrice
triangulaire inf´erieure. – Pour tout λ ∈ R, λ.M = λa 0 0 λb λc 0 λd λe λf
et l’on reconnaˆıt encore une matrice
triangulaire inf´erieure.
L’ensemble T3(R) est donc un sous espace vectoriel de M3(R). D’autre part, on doit
fixer 6 coefficients pour d´efinir une matrice de T3(R). La dimension de ce sous espaces
est donc 6.
2. (a) Soit (zn) la suite nulle : ∀n ∈ N, zn = 0. Par d´efinition de l’op´eration “+”, on a,
pour toute suite (un) :
(un) + (zn) = (un+ zn) = (un+ 0) = (un)
La suite (zn) est donc bien l’´el´ement neutre pour l’addition des suites.
(b) Une suite g´eom´etrique de raison q est une suite (un) v´erifiant une relation de la forme
un+1= q.un
pour tout n ∈ N. Or
– La suite nulle (zn) v´erifie
∀n ∈ N, zn+1= 0 = q.0 = q.zn
Elle fait donc partie de l’ensemble des suites g´eom´etriques de raison q. – Si (un) et (vn) sont deux suite g´eom´etriques de raison q, alors
Autrement dit, l’ensemble des suites g´eom´etriques de raison q contient le vecteur nul et est stable par combinaisons lin´eaires. C’est donc un sous espace vectoriel de l’ensemble des suites.
(c) La suite nulle zn n’est pas une suite arithm´etique de raison r 6= 0. L’ensemble des
suites arithm´etiques de raison r 6= 0 n’est donc pas un SEV de l’ensemble des suites.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 2 :
1. c.f. plus bas
2. Pour d´eterminer les coordonn´ees dans la base B des images demand´ees, il faut multiplier par la matrice A les vecteurs coordonn´ees de chacun des vecteurs −→vi. Ainsi :
− →v 1 = 1 1 ⇒ f (−→v1) = 1 5 3 4 4 −3 × 1 1 = 1 5 7 1 − →v 2 = 1 −1 ⇒ f (−→v2) = 1 5 −1 7 − →v 3 = 2 1 ⇒ f (−→v3) = 2 1 = −→v3 − →v 4 = 1 −2 ⇒ f (−→v4) = −1 2 = −−→v4
~i
~j
~v
1f
(
~v
1)
f
(
~v
2)
~v
2~v
3=
f
(
~v
3)
~v
4~v
43. Pour obtenir le spectre de f , on calcule son polynˆome caract´eristique : χf(λ) = det(A − λI2) = 3 5 − λ 4 5 4 5 − 3 5 − λ = 3 5 − λ −3 5 − λ − 4 5 2 = λ2− 9 25− 16 25 = λ2− 1 = (λ − 1)(λ + 1) D’o`u Spec(f ) = {±1}. 4. – E1 AX = X ⇐⇒ 3 5x + 4 5y = x 4 5x − 3 5y = y ⇐⇒ 3x + 4y = 5x 4x − 3y = 5y ⇐⇒ y = 1 2x
E1 est donc la droite d’´equation y = 12x (dimension 1) dont un vecteur propre est le
vecteur −→v3 ci-dessus. – E−1 AX = −X ⇐⇒ 3 5x + 4 5y = −x 4 5x − 3 5y = −y ⇐⇒ 3x + 4y = −5x 4x − 3y = −5y ⇐⇒ y = −2x
E−1 est donc la droite d’´equation y = −2x (dimension 1) dont un vecteur propre est le
vecteur −→v4 ci-dessus.
Note : en ´etudiant de pr`es les images f (−→v3) et f (−→v4), on aurait peut s’´epargner les calculs
des deux questions pr´ec´edentes, ces deux vecteurs ´etant respectivement deux vecteurs propres associ´es aux valeurs propres 1 et −1.
5. Les deux sous espaces propres ´etant orthogonaux, une BON du plan faite de vecteur propre de f s’obtient en normant les vecteurs −→v3 et −→v4. Ainsi,
− →ε 1 = − →v 3 ||−→v || = √ 5 5 2 1 et −→ε2 = − →v 4 ||−→v || = √ 5 5 1 −2
6. La matrice de f dans B0 est
D = 1 0
0 −1
7. La matrice D est caract´eristique d’une sym´etrie : pour chaque vecteur du plan, la fonc-tion f conserve la composante en −→ε1 et multiplie par −1 la composante en −→ε2. Les
vec-teurs −→ε1 et −→ε2 ´etant orthogonaux, il s’agit ici de la sym´etrie orthogonale d’axe E1.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 3 :
1. Le polynˆome caract´eristique de f est
χf(λ) = det(M − λI3) = −1 − λ 0 1 0 −1 − λ 0 0 0 α − λ = (−1 − λ)2(α − λ)
D’o`u Spec(f ) = {−1, α}, −1 ´etant d’ordre 2 et α d’ordre 1. 2. α 6= −1.
(a) f admet deux sous espaces propres : – E−1 M X = −X ⇐⇒ −x + z = −x − y = −y αz = −z ⇐⇒ z = 0
D’o`u E−1{(x, y, 0), x, y ∈ R}. C’est un sous espace de dimension 2 de R3, engendr´e
par exemple par les vecteurs e1 = (1, 0, 0) et e2 = (0, 1, 0).
– Eα M X = αX ⇐⇒ −x + z = αx − y = αy αz = αz ⇐⇒ y = 0 z = (α + 1)x
D’o`u Eα{(x, 0, (α + 1)x), x ∈ R}. C’est un sous espace de dimension 1 de R3,
engendr´e par exemple par le vecteur e3 = (1, 0, α + 1).
(b) La famille B = {e1, e2, e3} est libre (car e1et e2ne sont pas colin´eaires et e3appartient
`
a un sous espace propre diff´erent de f ). Elle forme donc une base de R3 faite de vecteurs propres de f . Dans cette base, la matrice de f est la matrice diagonale
D = −1 0 0 0 −1 0 0 0 α
La matrice P v´erifiant la relation D = P−1M P est la matrice de passage de Bc `a B0, soit P = 1 0 1 0 1 0 0 0 α + 1
3. Si α = −1, f admet −1 comme unique valeur propre d’ordre 3. Mais alors, le sous espace propre E−1 est donn´e par les solutions du syst`eme ci-dessous :
M X = −X ⇐⇒ −x + z = −x − y = −y −z = −z ⇐⇒ z = 0
C’est donc un sous espace dont la dimension (2) est strictement inf´erieure `a l’ordre de la valeur propre. L’endomorphisme f n’est donc pas diagonalisable.
? ? ?