Universit´ e Grenoble Alpes Licence Sciences et Technologies
MAT402 2016-2017
Contrˆ ole continu 1, ´ el´ ements de correction
Exercice 1. Dans chacun des cas suivants, d´ eterminer la fonction vers laquelle la suite (f
n)
n≥1converge simplement sur R
+, puis ´ etudier la convergence uniforme de cette suite sur R
+. Si la convergence uniforme n’a pas lieu sur R
+, l’´ etudier sur l’intervalle I sp´ ecifi´ e.
1) f
n(x) = ne
−x+ x
2n + x ; I = [0, A], avec A > 0 quelconque.
Pour tout x ≥ 0, f
n(x) ∼
n→+∞
ne
−x/n = e
−x, donc (f
n)
n≥1CVS sur R
+vers f = 1/ exp.
Pour tous n ∈ N
?et x ≥ 0, f
n(x) − f(x) = x
2− xe
−xn + x −→
x→+∞
+∞, donc kf − f
nk
∞= ∞, et il n’y a pas CVU de (f
n)
n≥1vers f sur R
+.
Par contre, lorsque A > 0, la fonction continue x 7→ x
2− xe
−xest born´ ee sur [0, A], donc sup
x∈[0,A](|f − f
n|(x)) ≤ (sup
x∈[0,A](|x
2− xe
−x|))/n −→
n→+∞
0, et on a f
n CVU−→
n→+∞
f sur [0, A].
2) f
n(x) = nx
1 + nx ; I = [a, +∞[, avec a > 0 quelconque.
Pour tout n ∈ N
?, f
n(0) = 0, et si x > 0, f
n(x) −→
x→+∞
1, donc (f
n)
n≥1CVS sur R
+vers f = 1
]0,∞[. Cette fonction limite n’´ etant pas continue en 0, alors que les f
nle sont, il n’y a pas CVU sur R
+. Mais pour tout a > 0, n ∈ N
?et x ≥ a, |f
n(x) − f (x)| = (1 + nx)
−1≤ (1 + na)
−1−→
n→+∞
0, donc il y a CVU de (f
n)
n≥1vers f sur [a, +∞[.
3) f
n(x) = x sin(nx)e
−nx.
Pour tous n ∈ N
?et x ≥ 0, |f
n(x)| ≤ xe
−nx≤ sup
y≥0(ye
−ny) = 1/(ne) −→
n→+∞
0, donc il y a CVU de (f
n)
n≥1vers la fonction nulle sur R
+.
Exercice 2. Pour chacune des s´ eries de fonctions suivantes, d´ eterminer sur quel sous- ensemble de R
+elle converge simplement, puis ´ etudier sa convergence uniforme et sa con- vergence normale sur l’intervalle I sp´ ecifi´ e.
1) X
n≥1
x
n1 + x
n; I = [0, a], pour un a ∈]0, 1[ quelconque.
Pour tout n ∈ N
?,
- si x ∈ [0, 1[, 0 ≤ u
n(x) = x
n(1 + x
n)
−1∼
n→+∞
x
n; la s´ erie g´ eom´ etrique P
n≥1
x
nconverge ; - u
n(1) = 1/2 ;
- si x > 1, u
n(x) −→
n→+∞
1.
Ainsi, P
n≥1
u
nCVS sur [0, 1[ (elle diverge grossi` erement sur [1, +∞[).
Lorsque a ∈]0, 1[ et x ∈ [0, a], 0 ≤ u
n(x) ≤ a
n. Comme la s´ erie P
n≥1
a
nconverge, on en d´ eduit que P
n≥1
u
nCVN (et donc CVU) sur [0, a].
2) X
n≥1
(−1)
nn + √
x ; I = R
+. On pose v
n(x) = (−1)
nn + √
x . Pour tout x ≥ 0, la suite ((n + √
x)
−1)
n≥1est d´ ecroissante. Par le th´ eor` eme des s´ eries altern´ ees, on obtient que P
n≥1
v
nCVS sur R
+. On a aussi la majoration du reste : si N ∈ N
?et x ≥ 0, alors
∞
X
n=N
(−1)
nn + √
x
≤ 1 N + √
x ≤ 1
N −→
N→+∞
0, donc P
n≥1
v
nCVU sur R
+.
1
2
Par contre, pour tout n ∈ N
?, sup
x≥0(|(−1)
n(n + √
x)
−1|) = 1/n (car la fonction x 7→ (n + √
x)
−1est d´ ecroissante sur R
+) ; comme la s´ erie P
n≥1
n
−1diverge, on n’a pas CVN de P
n≥1
v
nsur R
+.
Exercice 3. Pour tous n ∈ N
?et x ∈ R
+, on pose u
n(x) = 1 n
2+ n
6x . 1) Montrer que la s´ erie de fonctions X
n∈N?
u
nconverge simplement sur R
+, et que sa somme
S(x) =
+∞
X
n=1
u
n(x) d´ efinit une fonction S continue sur R
+.
Pour tous n ∈ N
?et x ∈ R
+, 0 ≤ u
n(x) ≤ 1/n
2, donc la s´ erie P
n≥1
u
nCVU sur R
+. En particulier, elle CVS, et comme chaque u
nest continue sur R
+, la convergence uniforme implique que la somme S est elle aussi continue.
2) On ´ etudie ` a pr´ esent la d´ erivabilit´ e de S sur R
+. Montrer que pour tout a > 0, la s´ erie X
n∈N?
u
0nconverge normalement sur [a, +∞[. En d´ eduire que S est d´ erivable sur R
?+. Pour cela, ´ enoncer pr´ ecis´ ement le th´ eor` eme utilis´ e et v´ erifier que ses hypoth` eses sont satisfaites.
On utilise le th´ eor` eme suivant : si P
n≥1
v
nest une s´ erie de fonctions d´ erivables sur un intervalle I (en parlant de d´ erivabilit´ e d’un seul cˆ ot´ e aux extr´ emit´ es de l’intervalle, si elles appartiennent ` a celui-ci) qui CVS sur I, et telle que la s´ erie P
n≥1
v
n0des d´ eriv´ ees CVU sur I, alors la somme S de la s´ erie est une fonction d´ erivable sur I (et pour tout x ∈ I, S
0(x) = P
∞n=1
v
n0(x)).
Ici, u
0n(x) = − n
2(1 + n
4x)
2, et pour tout a > 0, si x ≥ a, on a |u
0n(x)| ≤ n
2(1 + n
4a)
2≤ 1 n
6a
2. Les hypoth` eses du th´ eor` eme sont donc satisfaites sur I = [a, +∞[, si bien que S est d´ erivable sur [a, +∞[ ; a > 0 ´ etant quelconque, S est d´ erivable sur R
?+.
3) Pour ´ etudier la d´ erivabilit´ e de S en 0, on forme le taux d’accroissement T (x) = 1
x (S(x) − S(0)), pour x > 0.
a) Montrer que T (x) = −
+∞
X
n=1
n
21 + n
4x pour tout x > 0. C’est un calcul direct.
b) Ce taux d’accroissement a-t-il une limite lorsque x tend vers 0 ? Chaque terme n
21 + n
4x ´ etant une fonction d´ ecroissante de x > 0, −T est une fonction d´ ecroissante sur R
?+, et quand x tend vers 0, −T (x) tend vers sup
x∈R?+
(−T (x)). De plus, on peut intervertir les “sup” :
sup
x∈R?+
(−T (x)) = sup
x∈R?+
sup
M∈N? M
X
n=1
n
21 + n
4x = sup
M∈N?
sup
x∈R?+
M
X
n=1
n
21 + n
4x .
Pour chaque n ∈ N
?, le terme dans la somme atteint un maximum pour x = 0, ´ egal ` a n
2, donc on calcule ici sup
M∈N? M
X
n=1