S ´ERIES DE FOURIER
N. RAYMOND
TABLE DES MATIERES`
1. Introduction heuristique et historique 2
1.1. Existence 2
1.2. Unicit´e 4
2. Propri´et´es hilbertiennes 5
2.1. Coefficients et sommes partielles de Fourier 5
2.2. In´egalit´e de Bessel et ´egalit´e de Parseval 7
2.3. R´egularit´e et d´ecroissance des coefficients de Fourier 9
3. Th´eor`eme de Dirichlet 11 3.1. Enonc´e et preuve´ 11 3.2. Exemple 13 4. Th´eor`eme de Fej´er 14 4.1. Enonc´e et preuve´ 14 4.2. Applications 15
5. Vers la transformation de Fourier 16
5.1. Des s´eries de Fourier `a la transform´ee de Fourier 16
5.2. Transform´ee de Fourier inverse 16
Pr´erequis pour ce cours : convergence des suites et s´eries de fonctions (simple, uniforme, normale), int´egration de Lebesgue, notion de produit scalaire. Suivant les connaissances des ´etudiants, la connaissance de l’int´egrale de Riemann pourra suffire. Au besoin, on fera des rap-pels sur les espaces (pr´e-)hilbertiens (d´efinitions et propri´et´es ´el´ementaires du produit scalaire).
1. INTRODUCTION HEURISTIQUE ET HISTORIQUE
Avant d’expliquer ce que sont les s´eries de Fourier et de d´ecrire leurs propri´et´es, nous nous proposons d’analyser un exemple issu de la physique : la propagation de la chaleur dans une tige (de longueur 1) isol´ee `a ses extr´emit´es. Elle est gouvern´ee par
(i) l’´equation de la chaleur :
∂tΨ(x, t) = ∂x2Ψ(x, t) , ∀(x, t) ∈ [0, 1]×]0, +∞[ ,
(ii) la condition initiale donn´ee par Ψ(x, 0) = f (x), pour tout x ∈ [0, 1], o`u f ∈C1([0, 1], R),
(iii) et la condition aux limites Ψ(0, t) = Ψ(1, t) = 0 pour tout t ≥ 0.
Ce ph´enom`ene a int´eress´e Joseph Fourier (1768-1830) dans sa Th´eorie analytique de la cha-leur1(1822) via les s´eries qui portent aujourd’hui son nom. On y lit notamment :
Ce mouvement peut toujours ˆetre d´ecompos´e en plusieurs autres dont chacun
s’accom-plit s´epar´ement comme s’il avait lieu seul. Cette superposition des effets simples est un des ´el´ements fondamentaux de la th´eorie de la chaleur.2
Nous nous proposons d’examiner les questions suivantes, surtout heuristiquement, par la m´ethode introduite par Fourier. Posons3
E = Ψ ∈ C0
(R × R+, R) , Ψ ∈ C2(R×]0, +∞[, R) .
Existe-t-il une fonction v´erifiant (i), (ii), (iii) et qui soit la restriction d’une fonction de E ? Cette solution est-elle unique ?
La r´eponse `a la premi`ere question fera apparaˆıtre assez naturellement la notion de s´erie de Fourier.
1.1. Existence.
1.1.1. Solutions particuli`eres de l’´equation. Recherchons des solutions de (i) sous la forme Ψ(x, t) = α(x)ψ(t). On en d´eduit que
(1.1) ψ0(t)α(x) = ψ(t)α00(x) .
Soit c ∈ R. Si ψ et α v´erifient ψ0(t) = cψ(t) et α00(x) = cα(x), ils v´erifient (1.1). Consid´erons le cas c < 0 et ´ecrivons c = −ω2. On peut donc choisir
ψ(t) = e−ω2t et
α(x) = A cos(ωx) + B sin(ωx) .
Cherchons aussi des solutions qui satisfont `a (iii). On a donc A = 0 et sin(ω) = 0. On doit donc avoir ω = kπ avec k ∈ Z. Noter que, dans le cas c ≥ 0, on trouve que α est nulle.
Pour tout k ∈ N∗, fk : (x, t) 7→ sin(kπx)e−k
2π2t
appartient `aE et satisfait (i) et (iii). Il en est de mˆeme de toute combinaison lin´eaire finie des fk.
1. voir le Chapitre IV (§239 et suivants) 2. Chapitre III, §203
3. Dans cette section, on pourra choisir la d´efinition suivante. Pour k ∈ N∗, on dit qu’une fonction ϕ est de classeCk sur un produit d’intervalles ouverts U lorsqu’elle poss`ede des d´eriv´ees partielles en tout point (x0, t0) de U , jusqu’`a l’ordre k, not´ees ∂xm∂`tϕ(x0, t0) (avec m + ` ≤ k), et qu’elles d´efinissent toutes des fonctions continues en les deux variables.
1.1.2. Une solution plus g´en´erale. Plus g´en´eralement, consid´erons une suite (bk)k∈N∗telle que
P+∞
k=1|bk| < +∞. Consid´erons la s´erie d´efinie, pour tout (x, t) ∈ R × [0, +∞[, par
S(x, t) =
+∞
X
k=1
bkfk(x, t) .
Cette s´erie de fonctions est normalement convergente (et donc uniform´ement). Les fk sont
continues sur R × [0, +∞[ et par cons´equent S d´efinit une fonction continue sur R × [0, +∞[. La fonction S v´erifie (iii) ; elle est impaire et 2-p´eriodique.
Montrons que S ∈C∞(R×]0, +∞[). Soit a > 0. Examinons la s´erie des d´eriv´ees `a l’ordre n ∈ N en x et m en t, c’est-`a-dire X k≥1 bk(kπ)n(−k2π2)msin(kπx)e−k 2π2t . Cette s´erie est normalement convergente sur R × [a, +∞[ puisque
X
k≥1
|bk|kn+2me−k
2π2a
< +∞ .
Il s’ensuit que S admet des d´eriv´ees partielles `a tout ordre et en toutes les variables. Toutes ces d´eriv´ees sont continues sur R×]a, +∞[. Il s’ensuit que S ∈ C∞(R×]a, +∞[) pour tout a > 0 et ainsi S ∈C∞(R×]0, +∞[). Pour tout (x, t) ∈ R×]0, +∞[, on a
∂tS(x, t) = X k≥1 −k2π2b ksin(kπx)e−k 2π2t , et ∂x2S(x, t) =X k≥1 −k2π2b ksin(kπx)e−k 2π2t , de sorte que S v´erifie (i).
1.1.3. Condition initiale. Reste `a savoir s’il existe une suite (bk)k≥1 ∈ `1(N∗) telle que S
satisfasse (ii), c’est-`a-dire telle que, pour tout x ∈ [0, 1], f (x) = S(x, 0) =
+∞
X
k=1
bksin(kπx) .
Il est naturel d’introduire la fonction ˜f , prolongement par imparit´e et 2-p´eriodicit´e de f . C’est une fonction appartenant `aC1(R). Peut-on donc trouver (bk)k≥1 ∈ `1(N∗) telle que, pour tout
x ∈ R, (1.2) f (x) =˜ +∞ X k=1 bksin(kπx) ?
Remarque 1.1. Ce probl`eme est celui de la d´ecomposition en s´erie de Fourier et ce cours va y apporter des r´eponses g´en´erales. Consid´erant une fonction T -p´eriodique g, `a valeurs r´eelles, peut-on trouver deux suites de coefficients (ak(g))k∈N et (bk(g))k∈N∗telles que
g = 1 2a0(f ) + X k≥1 ak(g) cos 2kπ· T +X k≥1 bk(g) sin 2kπ· T ?
Si la fonction g est `a valeurs complexes, il s’agit de trouver une suite (ck(g))k∈Z telle que
g =X k∈Z ck(g)e 2ikπ· T . 3
Le but du cours est de savoir si de tels coefficients existent et en quel(s) sens les s´eries convergent.
Nous d´emontrerons plus tard que, pour une fonction p´eriodique, impaire et de classe C1, une telle suite (bk)k≥1 ∈ `1(N∗) existe. Dans ce cas, il est ais´e de trouver l’expression de bk.
Consid´erons, pour m ∈ N∗,
Z 2
0
˜
f (x) sin(mπx) dx .
Par convergence normale et donc uniforme de la s´erie, nous pouvons permuter la s´erie et l’int´egrale, si bien que
Z 2 0 ˜ f (x) sin(mπx) dx = +∞ X k=1 bk Z 2 0 sin(kπx) sin(mπx) dx . On rappelle que sin(kπx) sin(mπx) = 1 2(cos(kπx − mπx) − cos(kπx + mπx)) . On v´erifie alors que, pour k 6= m,
Z 2 0 sin(kπx) sin(mπx) dx = 0 et Z 2 0 sin2(kπx) dx = 1 . On en tire, pour tout k ∈ N∗,
bk =
Z 2
0
˜
f (x) sin(kπx) dx . Pour tout (x, t) ∈ R × R+, on pose donc :
Ψ(x, t) = +∞ X k=1 Z 2 0 ˜ f (y) sin(kπy) dy sin(kπx)e−k2π2t. La fonction Ψ satisfait `a (i), (ii), (iii) et appartient `aE .
1.2. Unicit´e. Supposons que Ψ1 et Ψ2 soient solutions du probl`eme et introduisons, pour tout
t ≥ 0,
δ(t) = Z 1
0
|Ψ1(x, t) − Ψ2(x, t)|2dx .
Par le th´eor`eme relatif aux int´egrales de fonctions continues `a param`etres, on sait que δ est continue sur [0, +∞[. En fait, elle est mˆeme de classeC1 sur ]0, +∞[ et, pour tout t > 0,
δ0(t) = 2 Z 1 0 (Ψ1− Ψ2)(∂tΨ1− ∂tΨ2) dx = 2 Z 1 0 (Ψ1− Ψ2)∂x2(Ψ1− Ψ2) dx .
Pour tout t > 0, on peut int´egrer par parties et on trouve : δ0(t) = −2
Z 2
0
|∂x(Ψ1− Ψ2)|2dx ≤ 0 .
La fonction δ est donc d´ecroissante sur [0, +∞[. De plus, δ(0) = 0 et donc δ(t) = 0 pour tout t ≥ 0. Il s’ensuit que, pour tout t ≥ 0 et tout x ∈ [0, 1],
Ψ1(x, t) = Ψ2(x, t) .
2. PROPRIET´ ES HILBERTIENNES´
Soit T > 0. Introduisons
H = {ψ ∈ L2
loc(R) : ∀x ∈ R : f (x + T ) = f (x)}/ ∼ ,
o`u ∼ est la relation d’´equivalence de l’´egalit´e presque partout pour la mesure de Lebesgue. Dans de nombreux ´enonc´es, si la notion d’int´egrale de Lebesgue n’est pas connue, H peut ˆetre remplac´e par l’ensemble des fonctions continues par morceaux.
On pose, pour tout (f, g) ∈H 2,
hf, gi = 1 T
Z T
0
f g dx . Cette quantit´e est bien d´efinie puisque
|f g| ≤ 1 2 |f |
2+ |g|2 ,
et que le membre de droite est une fonction int´egrable.
Proposition 2.1. h·, ·i d´efinit un produit scalaire surH2. La norme associ´ee est not´ee k · k.
Proposition 2.2 (Th´eor`eme de Pythagore). Pour tout (f, g) ∈H 2 tels quehf, gi = 0, on a : kf + gk2 = kf k2+ kgk2.
Proposition 2.3. (H , h·, ·i) est un espace de Hilbert. D´efinition 2.4. Pour tout n ∈ Z, on pose, pour tout x ∈ R,
en(x) = e
2iπnx T .
Lemme 2.5. La famille (en)n∈Zest orthonorm´ee.
Exercice 2.6. Montrer que les familles cos 2πn·T
n∈N et sin 2πn·
T
n∈N∗ sont des familles
orthogonales et qu’elles sont orthogonales l’une `a l’autre. On calculera la norme de chaque ´el´ement de ces familles.
2.1. Coefficients et sommes partielles de Fourier.
D´efinition 2.7 (Coefficients de Fourier). Pour tout f ∈H et n ∈ Z, on pose : cn(f ) = hf, eni = 1 T Z T 0 f (x)e−2iπnxT dx , et an(f ) = 2 T Z T 0 f (x) cos 2πnx T dx , bn(f ) = 2 T Z T 0 f (x) sin 2πnx T dx . On observe les relations :
cn(f ) + c−n(f ) = an(f ) , c−n(f ) − cn(f ) = ibn(f ) ,
ou encore :
cn(f ) =
1
2(an(f ) − ibn(f )) .
Remarque 2.8. Noter que, par p´eriodicit´e, l’intervalle d’int´egration peut ˆetre remplac´e par n’importe quel intervalle d’amplitude T .
Lemme 2.9. On a les propri´et´es suivantes.
- Lorsquef est paire, on a, pour tout n ∈ Z, cn(f ) = c−n(f ). Cela ´equivaut `a bn(f ) = 0.
- Lorsquef est impaire, on a, pour tout n ∈ Z, cn(f ) = −c−n(f ). Cela ´equivaut `a an(f ) = 0.
Exemple 2.10. On prend T = 2π. On consid`ere la fonction f , 2π-p´eriodique, impaire, telle que f (x) = 1 pour tout x ∈]0, π[ et f (π) = 0.
On a c0(f ) = 0 et, pour tout n ∈ Z∗,
cn(f ) = 1 2π Z π −π f (t)e−intdt = in −1 2π −[e −int ]0−π+ [e−int]π0 = i(πn)−1(−1 + (−1)n) . Les coefficients d’ordre pair sont nuls. On calculera les an(f ) et les bn(f ).
Exemple 2.11. Soit α ∈ R\Z. On consid`ere la fonction 2π-p´eriodique fαd´efinie par : fα(x) =
cos(αx) pour tout x ∈ [−π, π[. On observe que fα est paire, continue et C1 par morceaux.
Calculons ses coefficients de Fourier. Les bnsont nuls et pour tout n ∈ N, on a :
an = 2π−1 Z π 0 cos(αt) cos(nt) dt . On peut ´ecrire 2 Z π 0
cos(αt) cos(nt) dt = 2Re Z π 0 cos(αt)eintdt = Re Z π 0 eiαteintdt + Re Z π 0 e−iαteintdt = Re e i(α+n)π − 1 i(α + n) + Re e i(−α+n)π− 1 i(−α + n) = sin(α + n)π α + n + sin(−α + n)π −α + n = 2α(−1)nsin(απ) α2− n2 , de sorte que an = 2π−1α(−1)n sin(απ) α2− n2 .
D´efinition 2.12 (Sommes partielles de Fourier). Soit N ∈ N. On pose SN(f )(x) =
N
X
n=−N
cn(f )en(x) .
Cela s’´ecrit aussi SN(f )(x) = a0(f ) 2 + N X n=1 an(f ) cos 2πnx T + bn(f ) sin 2πnx T . On pose EN = vect(en, −N ≤ n ≤ N ) .
Lemme 2.13. Pour tout f ∈H et pour tout N ∈ N, on a : f − SN(f ) ∈ EN⊥.
En particulier, on a :H = EN ⊕ E⊥ ⊥ N.
2.2. In´egalit´e de Bessel et ´egalit´e de Parseval. Le th´eor`eme de Pythagore permet d’en d´eduire la proposition suivante.
Proposition 2.14 (In´egalit´e de Bessel). Pour tout f ∈H et pour tout N ∈ N, on a : kf k2 = kS N(f )k2 + kf − SN(f )k2 = N X n=−N |cn(f )|2 + kf − SN(f )k2. En particulier, on a : N X n=−N |cn(f )|2 ≤ kf k2, et X n∈Z |cn(f )|2 ≤ kf k2.
Proposition 2.15. La suite (SN(f ))N ∈Nconverge. Sa somme est not´ee
P
n∈Zcn(f )en.
Nous d´emontrerons plus tard le th´eor`eme suivant.
Th´eor`eme 2.16. La famille (en)n∈Zest une base hilbertienne deH , c’est-`a-dire, que (en)n∈Z
est orthonorm´ee et
vect(en, n ∈ Z) = H ,
cette derni`ere ´egalit´e ´etant ´equivalente `a
vect(en, n ∈ Z)⊥= {0} .
Exercice 2.17. D´emontrer l’´equivalence mentionn´ee dans le th´eor`eme. Corollaire 2.18 ( ´Egalit´e de Parseval). Pour tout f ∈H , on a
X n∈Z cn(f )en := lim N →+∞ N X n=−N cn(f )en = f , X n∈Z |cn(f )|2 = kf k2.
En particulier, l’applicationH 3 f 7→ (cn(f ))n∈Z ∈ `2(Z) est une isom´etrie (bijective).
D´emonstration. Proposons deux preuves de la premi`ere ´egalit´e. i. Utilisons la proposition 2.15 et notons
S =X
n∈Z
cn(f )en.
Pour tout ` ∈ Z, en vertu de la continuit´e du produit scalaire et du caract`ere orthonorm´e de la famille (en)n∈Z, on a : hS, e`i = lim N →+∞ * N X n=−N cn(f )en, e` + = c`(f ) .
Ainsi, pour tout ` ∈ Z, on a hS − f, e`i = 0. On en d´eduit que S − f ∈ vect(e`, ` ∈ Z)⊥
et donc, par le th´eor`eme 2.16, S − f = 0.
ii. Commenc¸ons par observer que, par le th´eor`eme 2.16, pour tout ε > 0 et f ∈ H , il existe P ∈ vect(en, n ∈ Z) tel que
kf − P k2 ≤ ε .
Par d´efinition, il existe N0 ∈ N tel que, pour tout N ≥ N0,
P ∈ EN0 ⊂ EN. 7
Par le lemme 2.13 et le th´eor`eme de Pythagore, on a, pour tout N ≥ N0, kf − P k2 = k f − SN(f ) | {z } ∈E⊥ N k2+ k SN(f ) − P | {z } ∈EN k2 ≥ kf − SN(f )k2.
La conclusion s’ensuit. Noter que cette deuxi`eme preuve ´evite l’utilisation de la conver-gence a priori de (SN(f ))N ∈N et la d´emontre.
La deuxi`eme ´egalit´e est une cons´equence de la premi`ere et de la proposition 2.14. Remarque 2.19. Lorsque f est `a valeurs r´eelles, nous pouvons ´egalement ´ecrire
1 4|a0(f )| 2+ 1 2 X n∈N∗ |an(f )|2 + |bn(f )|2 = kf k2. En effet, on a toujours X n∈Z |cn(f )|2 = |c0(f )|2+ X n∈N∗ |cn(f )|2+ X n∈N∗ |c−n(f )|2,
et, comme f est `a valeurs r´eelles,
|cn(f )| = |c−n(f )| , et |cn(f )|2 = 1 4 |an(f )| 2+ |b n(f )|2 .
Exemple 2.20. Reprenons l’exemple 2.10. On a, au sens de la norme deH , f (·) = iπ−1 X
n∈Z∗
n−1(−1 + (−1)n)ein·. De plus, l’´egalit´e de Parseval fournit
kf k2 = π−2 X n∈Z∗ n−2| − 1 + (−1)n|2. On a : kf k2 = 1 , de sorte que X k∈Z (2k + 1)−2 = π 2 4 . Comme X k∈Z∗ k−2 = X k∈Z∗ (2k)−2+X k∈Z (2k + 1)−2, il s’ensuit X k∈Z∗ k−2 = π 2 3 , et donc X k∈N∗ k−2 = π 2 6 . 8
2.3. R´egularit´e et d´ecroissance des coefficients de Fourier. Grˆace `a l’in´egalit´e de Bessel, on peut voir que, pour tout f ∈H ,
lim
|n|→+∞cn(f ) = 0 .
Cela peut aussi ˆetre d´eduit directement du lemme suivant. Lemme 2.21 (Riemann-Lebesgue). Soit f ∈ L1(R). Alors
lim
n→+∞
Z
R
f (x)einxdx = 0 .
D´emonstration. Un r´esultat classique de densit´e est que C01(R) est dense dans L1(R). Soit
ε > 0. Il existe g ∈C1
0(R) telle que
kf − gkL1(R)≤
ε 2. On en tire, via l’in´egalit´e triangulaire,
Z R f (x)einxdx − Z R g(x)einxdx ≤ ε 2. De plus, par int´egration par parties, pour tout n ∈ N∗,
Z R g(x)einxdx = − 1 in Z R g0(x)einxdx , et donc, il existe N ∈ N tel que, pour tout n ≥ N ,
Z R g(x)einxdx ≤ ε 2, de sorte que Z R f (x)einxdx ≤ ε . Par int´egration par parties successives et le lemme de Riemann-Lebesgue, on en d´eduit la proposition suivante.
Proposition 2.22. Soit k ∈ N∗. Soitf une fonction de classeCk etT -p´eriodique. Alors, pour
toutj ∈ {1, . . . , k} et tout n ∈ Z∗, cn(f ) = (−1)j 2iπn T jcn(f (j)) . En particulier, cn(f ) = o(|n|−k) .
Nous disposons d’une r´eciproque partielle.
Proposition 2.23. Soit ε > 0 et k ∈ N. Soit f ∈ H telle que cn(f ) =O(|n|−k−1−ε) .
Alorsf est de classeCk.
D´emonstration. L’hypoth`ese implique, par comparaison `a une s´erie de Riemann, que X
n∈Z
|cn(f )| < +∞ .
On en d´eduit, par convergence normale, que (SN(f ))N ∈N converge uniform´ement vers une
fonction continue S. Or, en vertu du corollaire 2.18, (SN(f ))N ∈N converge vers f pour k · k.
De plus, on a : kSN(f ) − Sk2 = 1 T Z T 0 |SN(f )(t) − S(t)|2dt ≤ kSN(f ) − Sk2∞, si bien que lim N →+∞kSN(f ) − Sk = 0 .
On en tire S = f . En particulier, f est continue.
Pour tout j ∈ {1, . . . , k} et pour tout N ∈ N et x ∈ R, on a SN(f )(j)(x) = N X n=−N 2inπ T j cn(f )e 2inπx T .
Par hypoth`ese, on d´eduit que cette derni`ere s´erie est normalement convergente puisque : 2inπ T j cn(f )e 2inπx T = 2inπ T j cn(f ) =O(|n|−1−ε) .
On en d´eduit que la suite (SN(f )(j))N ∈N est uniform´ement convergente. On en d´eduit que f est
de classeCket que, pour tout x ∈ R et j ∈ {0, . . . , k}, f(j)(x) =X n∈Z 2inπ T j cn(f )e 2inπx T . Proposition 2.24. Soit f de classe C1 etT -p´eriodique. Alors (cn(f ))n∈Z ∈ `1(Z) et la s´erie
de Fourier def converge normalement vers f . D´emonstration. On a, pour tout n ∈ Z∗,
cn(f ) = − 1 incn(f 0 ) , si bien que 2|cn(f )| ≤ 1 n2 + |cn(f 0 )|2.
Par convergence d’une s´erie de Riemann et l’in´egalit´e de Bessel, on en d´eduit imm´ediatement (cn(f ))n∈Z ∈ `1(Z). On proc`ede ensuite comme dans la preuve de la proposition 2.23.
Remarque 2.25. On peut remplacerC1 parcontinue etC1 par morceaux.
Exemple 2.26. On peut appliquer cette proposition pour r´epondre positivement `a la question (1.2).
Exemple 2.27. Reprenons l’exemple 2.11. On rappelle que dans ce cas bn = 0 et
an = 2π−1α(−1)n
sin(απ) α2− n2 .
On retrouve bien que (cn)n∈Z ∈ `1(Z). On a, pour tout x ∈ [−π, π], cos(αx) = sin(απ) απ + 2π −1 α X n∈N∗ (−1)nsin(απ) α2− n2cos(nx) .
En prenant x = π, on a, pour tout α ∈ R \ Z,
π cot(απ) = α−1+ X
n∈N∗
2α α2− n2.
Il s’ensuit que, pour tout u ∈ R \ (πZ), cot u − 1 u = X n∈N∗ 2u u2− n2π2 .
Par prolongement par continuit´e en 0, on peut ´ecrire, pour tout u ∈] − π, π[, cot u − 1 u = X n∈N∗ 2u u2− n2π2 .
La s´erie ´etant normalement convergente sur tout intervalle compact contenu dans ] − π, π[, on en tire ln sin x x = Z x 0 cot u − 1 u du = X n∈N∗ ln 1 − x 2 n2π2 .
En passant `a l’exponentielle, on en d´eduit le d´eveloppement en produit eul´erien du sinus : ∀x ∈] − π, π[ , sin x = x +∞ Y n=1 1 − x 2 n2π2 .
3. THEOR´ EME DE` DIRICHLET
3.1. ´Enonc´e et preuve. 3.1.1. ´Enonc´e.
Th´eor`eme 3.1 (Dirichlet). Soit f une fonction continue par morceaux et T -p´eriodique. Soit x ∈ R. On pose
f (x±) = lim
t→x±f (t) ,
et on suppose qu’il existeη > 0 tel que Z η 0 |f (x±) − f (x ± t)| t dt < +∞ . Alors lim N →+∞SN(f )(x) = f (x+) + f (x−) 2 .
Remarque 3.2. Il se peut que la s´erie de Fourier de f ne converge pas simplement vers f .
3.1.2. Pr´eliminaires. Soit N ∈ N et T > 0. On pose DN,T(x) = N X k=−N e2iπkxT .
On peut observer que
(3.1) 1
T Z T
0
DN,T(t) dt = 1 .
Lemme 3.3. On a, pour tout x ∈ R, SN(f )(x) = 1 T Z T 0 f (t)DN,T(x − t) dt = 1 T Z T 0 f (x − t)DN,T(t) dt .
Lemme 3.4. Soit N ∈ N et T > 0. Alors, pour tout x ∈ R \ (T Z), DN,T(x) = sin N +122πxT sin πxT . D´emonstration. Soit α ∈ R \ (2πZ). On a N X k=−N eikα = 1 + 2Re N X k=1 eikα ! = 1 + 2Re eiα1 − e iN α 1 − eiα . Il vient N X k=−N eikα = 1 + 2Re eiα(N +1)/2e −iN α/2− eiN α/2 e−iα/2− eiα/2 = 1 + 2 cos (α(N + 1)/2))sin(N α/2) sin(α/2)
= 1 + 2 (cos(αN/2) cos(α/2) − sin(αN/2) sin(α/2))sin(N α/2) sin(α/2) = cos(αN ) +sin(αN ) cos(α/2)
sin(α/2) =
cos(αN ) sin(α/2) + sin(αN ) cos(α/2) sin(α/2)
= sin(N + 1/2)α sin(α/2) .
3.1.3. Preuve. Nous pouvons maintenant prouver le th´eor`eme. Soit x ∈ R. On examine
SN(f )(x) = 1 T Z T /2 −T /2 f (x − t)DN,T(t) dt = 1 T Z 0 −T /2 f (x − t)DN,T(t) dt + 1 T Z T /2 0 f (x − t)DN,T(t) dt = 1 T Z T /2 0 f (x + t)DN,T(t) dt + 1 T Z T /2 0 f (x − t)DN,T(t) dt . 12
Par parit´e de DN,T et (3.1), on en tire SN(f )(x) − f (x+) + f (x−) 2 = 1 T Z T /2 0 (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt + 1 T Z T /2 0 (f (x − t) − f (x−))DN,T(t) dt .
Montrons que les deux int´egrales du membre de droite tendent vers 0. Consid´erons seulement la premi`ere, la seconde se traitant de fac¸on similaire. On ´ecrit
Z T /2 0 (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt = Z η 0 (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt + Z T /2 η (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt . On a, par le lemme 3.4, Z T /2 η (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt = Z T /2 η f (x + t) − f (x+) sin πtT sin N +1 2 2πt T dt . Consid´erant la fonction continue par morceaux et `a support compact (qui est donc dans L1(R)) :
t 7→ f (x + t) − f (x
+)
sin πtT 1[η,T2](t)
et le lemme 2.21, on en d´eduit que lim N →+∞ Z T /2 η (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt = 0 . Par le lemme 3.4, Z η 0 (f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt = Z η 0 f (x + t) − f (x+) sin πtT sin N + 1 2 2πt T dt . Consid´erant la fonction appartenant `a L1(R) (par hypoth`ese)4:
t 7→ f (x + t) − f (x
+)
sin πtT 1[0,η](t) et le lemme 2.21, on en d´eduit que
lim
N →+∞
Z η
0
(f (x + t) − f (x+))DN,T(t) dt = 0 .
Cela ach`eve la preuve du th´eor`eme de Dirichlet.
3.2. Exemple. Reprenons l’Exemple 2.10. On peut clairement appliquer le th´eor`eme de Diri-chlet. Pour tout x ∈]0, π[, la s´erie suivante est convergente et
X
n∈Z∗
i(πn)−1(−1 + (−1)n)einx= 1 . Pour x = 0 ou x = π, on a aussi convergence et
X
n∈Z∗
i(πn)−1(−1 + (−1)n)einx= 0 .
4. Noter que cette fonction n’est pas n´ecessairement continue par morceaux `a cause du comportement en 0.
Si en x = π, on choisit une autre valeur que 0 pour f , on voit que f n’est pas la somme de sa s´erie de Fourier en x = π.
4. THEOR´ EME DE` FEJER´
4.1. ´Enonc´e et preuve. 4.1.1. ´Enonc´e.
Th´eor`eme 4.1 (Fej´er). Soit f continue et T -p´eriodique. Soit M ∈ N. Pour tout x ∈ R, on pose : σM(f )(x) = 1 M + 1 M X m=0 Sm(f )(x) .
Alors,σM(f ) converge uniform´ement vers f sur R.
4.1.2. Pr´eliminaires. Soit M ∈ N et T > 0. Pour tout x ∈ R, on pose : FM,T(x) = 1 M + 1 M X m=0 Dm,T(x) . Noter que (4.1) 1 T Z T 0 FM,T(t) dt = 1 .
Grˆace au lemme 3.3, on d´eduit le lemme suivant. Lemme 4.2. On a : σM(f )(x) = 1 T Z T 0 f (x − t)FM,T(t) dt .
Lemme 4.3. Soit M ∈ N et T > 0. Pour tout x ∈ R \ (T Z), on a : FM,T(x) =
1 M + 1
sin2((M + 1)πx/T ) sin2(πx/T ) . D´emonstration. Soit α ∈ R \ (2πZ). On a montr´e au lemme 3.4 que :
m X k=−m eikα = sin((m + 1/2)α) sin(α/2) . On a M X m=0 sin((m + 1/2)α) sin(α/2) = 1 sin(α/2)Im e iα/2 M X m=0 eimα ! = 1 sin(α/2)Im ei(M +1)α/2sin((M + 1)α/2) sin(α/2) = sin 2((M + 1)α/2) sin2(α/2) . 14
4.1.3. Preuve. Soit ε > 0. Pour tout x ∈ [−T /2, T /2] et M ∈ N, on a : σM(f )(x) − f (x) = 1 T Z T /2 −T /2 (f (x − t) − f (x))FM,T(t) dt .
La fonction f est continue sur le compact [−T, T ] ; elle y est donc uniform´ement continue par le th´eor`eme de Heine. Il existe η ∈]0, T /2] tel que, pour tout (y, z) ∈ [−T, T ] tel que |y − z| ≤ η, on a
|f (y) − f (z)| ≤ ε 2.
On en d´eduit que, pour tout x ∈ [−T /2, T /2] et t ∈ [−η, η], |f (x − t) − f (x)| ≤ ε. On en tire, pour tout x ∈ [−T /2, T /2], 1 T Z |t|≤η (f (x − t) − f (x))FM,T(t) dt ≤ 1 T Z |t|≤η |f (x − t) − f (x)|FM,T(t) dt ≤ ε 2, o`u on a utilis´e la positivit´e de FM,T donn´ee par le lemme 4.3 et (4.1). Par ailleurs, on a
1 T Z η≤|t|≤T /2 (f (x − t) − f (x))FM,T(t) dt ≤ 2kf k∞ T (M + 1) Z η≤|t|≤T /2 sin2((M + 1)πt/T ) sin2(πt/T ) dt ≤ 2kf k∞ (M + 1) sin2(πη/T ). Pour M assez grand, on a donc :
1 T Z η≤|t|≤T /2 (f (x − t) − f (x))FM,T(t) dt ≤ ε 2,
et ainsi, par l’in´egalit´e triangulaire, pour M assez grand et pour tout x ∈ [−T /2, T /2], |σM(f )(x) − f (x)| ≤ ε .
4.2. Applications.
4.2.1. Preuve du th´eor`eme 2.16. Soit f ∈ H et ε > 0. Par densit´e, il existe g ∈ C00(]0, T [) telle que 1 √ Tkf − gkL 2(]0,T [) ≤ ε 2. On ´etend g par T -p´eriodicit´e. Cette extension est continue.
On observe que, pour tout M ∈ N, σM(g) ∈ vect(en, n ∈ Z). De plus,
kσM(g) − gk2 = 1 T Z T 0 |σM(g)(t) − g(t)|2dt ≤ kσM(g) − gk2∞, si bien que lim M →+∞kσM(g) − gk = 0 .
Pour M assez grand, on en d´eduit
kσM(g) − gk ≤
ε 2, et donc, par l’in´egalit´e triangulaire,
kf − σM(g)k ≤ ε .
4.2.2. Un corollaire du th´eor`eme de Fej´er. En utilisant le lemme de Ces`aro et le th´eor`eme de Fej´er, on en d´eduit la proposition suivante.
Proposition 4.4. Soit f une fonction continue et T -p´eriodique. Soit x ∈ R. Si la s´erie de Fourier(SN(f )(x))N ∈Nconverge, elle converge versf (x).
5. VERS LA TRANSFORMATION DE FOURIER
5.1. Des s´eries de Fourier `a la transform´ee de Fourier.
Proposition 5.1. Soit f ∈C0∞(R). On suppose que f est nulle hors de [−A, A] et on consid`ere T > A. f peut ˆetre vue comme une fonction T -p´eriodique. Pour tout ξ ∈ R, on pose :
gT(ξ) = T X n∈Z cn(f )1[n,n+1[ T ξ 2π . On a, uniform´ement en ξ, lim T →+∞gT(ξ) = Z R f (x)e−ixξdx .
D´emonstration. Soit ξ ∈ R. Il existe un unique nξ,T ∈ Z tel que 1[n,n+1[ T ξ2π = 1. On a
gT(ξ) = T cnξ,T(f ) = Z [−A,A] f (t)e−2iπnξ,T xT dx . On en d´eduit que gT(ξ) − Z [−A,A] f (t)e−ixξdx ≤ 2Akf k∞ sup x∈[−A,A] |e−2iπnξ,T xT − e−ixξ| = 2Akf k∞ sup x∈[−A,A] |e−i2πT(nξ,T−T ξ2π)x− 1| ≤ C(f )T−1. D´efinition 5.2 (Transformation de Fourier). Soit f ∈ L1(R). Pour tout ξ ∈ R, on d´efinit
b f (ξ) =
Z
R
f (x)e−ixξdx .
Proposition 5.3. Soit f ∈ C0∞(R). Alors, bf ∈ C∞(R) et, pour tout k ∈ N et ` ∈ N, ξ 7→ ξkfb(`)(ξ) est born´ee. En particulier bf ∈ L1(R).
D´emonstration. C’est une cons´equence du th´eor`eme de d´erivation sous le signeR d’une part
et d’int´egrations par parties d’autre part.
5.2. Transform´ee de Fourier inverse.
Proposition 5.4. Soit f ∈C0∞(R). Pour tout x ∈ R, on a : f (x) = 1 2π Z R b f (ξ)eixξdξ .
D´emonstration. On suppose que f est nulle hors de [−A, A] et on consid`ere T > A. f peut ˆetre vue comme une fonction T -p´eriodique. Par la proposition 2.24, pour tout x ∈ R, on a
f (x) =X n∈Z cn(f )e 2iπnx T = 1 2π X n∈Z 2π T e 2iπnx T Z R f (t)e−2iπntT dt . 16
Pour tout n ∈ Z, on pose ξn,T = 2πnT . On remarque que (5.1) f (x) = 1 2π X n∈Z (ξn+1,T − ξn,T)gx(ξn,T) , gx(ξ) = bf (ξ)eiξx.
On ´ecrit alors, pour tout N ∈ N∗, X n∈Z (ξn+1,T − ξn,T)gx(ξn,T) − Z R gx(ξ) dξ = N X n=−N Z ξn+1,T ξn,T (gx(ξn,T) − gx(ξ)) dξ − Z ξ≥ξN +1,T gx(ξ) dξ − Z ξ≤ξ−N,T gx(ξ) dξ + 2π X |n|≥N +1 cn(f )e 2iπnx T .
On en d´eduit, par la proposition 5.3 et comparaison `a une int´egrale de Riemann, que, pour tout α ≥ 1, il existe Cα(x) tel que
Z ξ≥ξN +1,T gx(ξ) dξ + Z ξ≤ξ−N,T gx(ξ) dξ − 2π X |n|≥N +1 cn(f )e 2iπnx T ≤ Cα(x) Tα Nα+ X |n|≥N |cn(f )| .
De plus, on peut appliquer la proposition 2.22 et une comparaison `a une s´erie de Riemann pour trouver que X |n|≥N |cn(f )| ≤ ˜Cα Tα Nα .
Puisque gxest lipschitzienne, on en d´eduit que
X n∈Z (ξn+1,T − ξn,T)gx(ξn,T) − Z R gx(ξ) dξ ≤ Cα(x) Tα Nα + ˜Cα Tα Nα + N X n=−N Cx Z ξn+1,T ξn,T (ξ − ξn,T) dξ . Ainsi, on a X n∈Z (ξn+1,T − ξn,T)gx(ξn,T) − Z R gx(ξ) dξ ≤ ˜Cα(x) Tα Nα + N T2 .
On choisit alors N = bT c32. Il n’y a plus qu’`a faire tendre T vers +∞ en rappelant (5.1).