TD d’analyse spectrale et analyse fonctionnelle 2018-2019
TD4 - S´ eries de Fourier
Exercice 1. Soit T > 0 et soitf une fonction r´eelle T-p´eriodique, int´egrable sur [0, T].
1. Montrer que pour tous r´eels a ∈R et b∈R, on a Z b+T
a+T
f(t)dt= Z b
a
f(t)dt et
Z a+T
a
f(t)dt = Z T
0
f(t)dt.
2. Donner une condition pour que les primitives de f soient T-p´eriodiques.
Exercice 2.
1. Soit (sn)n∈Nune suite d’un espace vectoriel norm´e telle quesn→slorsquen→+∞.
Montrer que
1 n+ 1
n
X
k=0
sk →
n→∞ s.
2. Exhiber une suite telle que n+11 Pn
k=0sk converge mais (sn)n∈N diverge.
Exercice 3.
On pose DN(t) =PN
k=−Neikt etKN(t) = N+11 PN
k=0Dk(t). Montrer que KN(t) = 1
N + 1
sinN2+1t sin2t
!2
si t 6= 0.
Donner aussi KN(0).
Exercice 4. (Ph´enom`ene de localisation, une condition faible). Pour une foncton f ∈ L1(−π, π), on note (cn(f))n∈Z ses coefficients de Fourier, et on pose
Sn(f)(x) =
n
X
k=−n
ck(f)eikx
sa somme de Fourier partielle.
1
1. Soit f ∈L1(−π, π) tel que f(0) = 0. Supposons que y 7→ f(y)y soit int´egrable dans un voisinage de 0. Montrer queSn(f)(0)→0 lorsque n→+∞.
2. Soit x ∈ [−π, π], et supposons que y 7→ f(y)−f(x)y−x soit int´egrable dans un voisinage de x. D´eterminer la limite de Sn(f)(x) lorsque n → +∞. Pourquoi appelle-t-on cela “localisation”?
Exercice 5. (Ph´enom`ene de Gibbs)
Soit f la fonction 2π-p´eriodique d´efinie par f(x) = π−x2 sur [0,2π[.
1. Calculer les coefficients de Fourier, puis montrer que les sommes partielles de Fourier def, not´eeSn(f), satisfont
Sn(f)(x) =
n
X
k=1
sinkx k
D´eterminer la limite simple deSn(f). La convergence est-elle uniforme?
2. D´eterminer la limite de Sn(πn) lorsque n→ ∞.
3. Soit
G(x) = Z x
0
sint t dt.
Montrer queGadmet une limite en +∞. On rappelle queG(+∞) = π2. En ´etudiant les variations deG, ainsi que des ses extrema locaux, montrer que G(π)> G(+∞).
4. Montrer que pour tout η >0,
n→+∞lim sup
x∈]0,η[
Sn(x)> f(0+) Interpr´etez.
5. On admet que Sn(f) a un maximum global en n+1π (les plus courageux pourront
´etudier les variations deSn(f), ´etudier ses maxima et ses minima). En d´eduire qu’il existe une constante c >0 (que l’on explicitera) telle que
n→+∞lim sup
x∈]0,η[
Sn(x) = (1 +c)f(0+).
6. En consid´erant le point xn:= 2πn, montrer qu’il existe c0 >0 tel que
n→+∞lim inf
x∈]0,η[Sn(x) = (1−c0)f(0+).
2/4
Figure 1: La fonction Sn(f) pour n= 20 sur [0,2π]
7. Montrer que limn→+∞infx∈]−η,0[Sn(x) = (1 +c)f(0−).
En pratique, la constantecvaut environ 0.18.... On peut montrer que le ph´enom`ene est universel, en le sens que pour une fonction f de classe C1 par morceaux, pr´esentant une discontinuit´e en 0, l’amplitude entre limn→+∞infx→0−Sn(f)(x) et limn→+∞supx→0+Sn(f)(x) est proportionnelle au saut f(0+)−f(0−), avec un fac- teur qui ne d´epend pas de f.
8. Question bonus pour les courageux : Montrer qu’il existe une constante C >0 telle que
∀x∈[0,1],∀n∈N, |Sn(f)(x)− Z x
0
sin(nt)
t dt+ x 2 − 1
2
sin(nx)
n | ≤Cx n.
On pourra montrer la relation 1
2 +
n
X
k=1
cos(kx)− 1
2cos(nx) = sin(nx) 2 tanx2 , et int´egrer.
3/4
Figure 2: La fonction Sn(f) pour n= 100 sur [0,2π]
4/4