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Claude Mathieu - La mort exquise [Critique]

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Academic year: 2021

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2/2/2015 Culture, le magazine culturel de l’Université de Liège ­ Claude Mathieu, La mort exquise http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_1502676/fr/claude­mathieu­la­mort­exquise?portal=j_55 1/2

Culture, le magazine culturel en ligne de l'Université de Liège

Claude Mathieu, La mort exquise 

19 juin 2014 En 1965, l'écrivain québécois Claude Mathieu, décédé en 1985, publie « La mort exquise », court recueil qui reste à ce jour considéré comme l’œuvre maîtresse de cet écrivain talentueux, mais à la production rare et méconnue.

Les  sept  nouvelles  qui  composent  le  livre  enregistrent  toutes  l'intrusion  subreptice  et  poétique  du fantastique dans le quotidien. Ainsi, dans « La mort exquise », qui donne son titre à l’œuvre, l'on assiste à la fin horrible et délicieuse à la fois d'un botaniste dévoré, lentement digéré par son objet d'étude, une fleur exotique  et  carnivore.  Dans  «  Le  pélerin  de  Bythinie  »,  un  spécialiste  des  cultures  anciennes  entre  en possession  d'un  livre  décrit  comme  légendaire  dans  tous  les  ouvrages  sur  le  monde  latin,  et  tente  de remonter  l'histoire  de  ce  livre,  le  Rufus  Itinerans,  jusqu'en  Bythinie,  ancienne  province  romaine actuellement turque. Là­bas, il est pris dans un rite ancien, et par là­même dans une étrange et mortelle boucle temporelle... « L'auteur du Temps d'aimer » est quant à lui accusé du plagiat intégral d'un obscur écrivain  du  dix­neuvième  siècle,  alors  qu'il  est  persuadé  ne  pas  en  avoir  commis.  Ses  recherches  à  la bibliothèque  lui  apprennent  pourtant  que  ce  prétendu  plagiat  est  encore  beaucoup  plus  large  et inquiétant, voire funeste, qu'il semblait de prime abord...

On le voit, le livre et la connaissance sont des thématiques récurrentes dans les sept parties de « La mort exquise ». Tout comme chez Jorge Luis Borges (dont l'aura exceptionnelle a sans doute contribué à l'oubli du  discret  Mathieu),  le  livre  est  souvent  le  medium  de  l'étrangeté,  du  passage  de  la  normalité  au fantastique. Il est le gardien d'un savoir qui dépasse l'homme, et qui par là le confronte – et parfois le mène directement – à sa mort, qui ne peut être qu'exquise quand elle est liée à la découverte et la sensualité :

La  mort  (ou  la  vie)  n'est  plus  qu'un  instant  éternel  des  plus  ultimes  délices.  Plus  rien  n'existe  désormais  sinon  de  voguer  ici,  à l'intérieur, sur des ondes sirupeuses, au gré des spasmes et des stalagmites flexibles qui gouvernent Hermann Klock, le malaxent, le lèchent, le liquéfient, le digèrent, l'épuisent de caresses qui atteignent jusqu'à l'âme. Dans sa dérive il macère et se décompose. La glu qui l'environne le pénètre jusqu'à le faire à sa ressemblance [...]. (p. 16) Les allusions, les relations intertextuelles et le contenu philosophique de chacune des nouvelles pourraient faire craindre au lecteur des récits lourds de signifiance, pompeux et intellectualisants. C'est tout le contraire qui se produit, car l'écriture de Mathieu est gracieuse et ciselée, fréquemment elliptique et laconique : on lit sa prose comme on suivrait le vol d'une libellule, rapide et imprévisible. Cette lecture sans peine est l'exquis service qu'on peut rendre à titre posthume à Claude Mathieu, talent injustement oublié à (re)lire absolument.  Bruno Dupont   Claude Mathieu, La mort exquise. Préface de Gilles Pellerin. Québec : L'instant même, 2002, 111 p.  

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2/2/2015 Culture, le magazine culturel de l’Université de Liège ­ Claude Mathieu, La mort exquise

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