ISA BTP, 2◦ann´ee ANN ´EE UNIVERSITAIRE 2016-2017
CONTR ˆOLE CONTINU
S´eries num´eriques.
Dur´ee : 1h30 Les calculatrices sont autoris´ees.
Tous les exercices sont ind´ependants.
Il sera tenu compte de la r´edaction et de la pr´esentation.
Exercice 1 Pour tout a ∈ R+\{1} et pour tout n ∈ N∗, on note
un(a) =
an
(1 − an)(1 − an+1)
1. Montrer que la s´erieP un(a) converge (on pourra distinguer les cas a > 1 et a < 1 et
com-parer, dans chaque cas, le terme g´en´eral un(a) au terme g´en´eral d’une s´erie g´eom´etrique
bien choisie).
2. Pour tout X ∈ R\1,a1 , on note P (X) =
X
(1 − X)(1 − aX). (a) Montrer que
∀X ∈ R\ 1,1 a , P (X) = 1 a − 1 1 1 − aX − 1 1 − X
(b) En d´eduire une suite (vn(a)) telle que
∀n ∈ N∗, un(a) = vn+1(a) − vn(a)
(c) Donner en fonction de a la somme S(a) =
+∞
X
n=1
un(a)
(on pourra encore l`a encore distinguer les cas a > 1 et a < 1).
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 2 Th´eor`eme sp´ecial aux s´eries altern´ees
Soit (an) une suite num´erique positive d´ecroissante qui converge vers 0. L’objectif est ici de
d´emontrer que la s´erie P(−1)na
Pour cela, on note (Sn) la suite des sommes partielles d´efinie par ∀n ∈ N, Sn= n X k=0 (−1)kak
et l’on note (In) et (Pn) les suites extraites de (Sn) d´efinies par
∀n ∈ N, In= S2n+1 et Pn= S2n.
1. Montrer que la suite (In) est croissante.
2. Montrer que la suite (Pn) est d´ecroissante.
3. Calculer la limite lim
n→+∞In− Pn.
4. En d´eduire la nature des suites (In) et (Pn) puis celle de la s´erie (Sn).
5. On note S la limite de (Sn). Montrer que
∀n ∈ N∗, |Sn− S| 6 an
6. Comment interpr´eter le r´esultat ci-dessus en termes de vitesse de convergence de la s´erie P(−1)na
n?
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 3 Sommes de s´eries enti`eres
1. Pour chacune des s´eries ci-dessous, donner le rayon de convergence puis une forme explicite de Si(x) (i = 1, 2). S1(x) = +∞ X n=0 (2n+ 3n)xn S2(x) = +∞ X n=1 (3n + 1)x3n
2. Soit S la s´erie enti`ere d´efinie par S(x) =
+∞
X
n=2
xn
n(n − 1) (a) D´eterminer le rayon de convergence R de S. (b) Montrer que S est d´efinie sur [−R, R].
(c) Pour tout x ∈] − R, R[, calculer S0(x) sous la forme d’une s´erie puis sous forme explicite.
(d) En d´eduire S(x) sous forme explicite. (e) Montrer que
+∞ X n=1 1 n(n + 1) = 1 ? ? ?
CORRECTION
Exercice 1 :
1. a ´etant suppos´e positif, le terme g´en´eral un(a) = a
n
(1−an)(1−an+1)est positif pour tout n ∈ N
∗.
On peut donc appliquer le crit`ere d’´equivalence. Or • Si a > 1, on a an → +∞. Ainsi, (1 + an) ∼ an et un(a) ∼ an an.an+1 = 1 a n+1
Puisque a > 1, on reconnaˆıt ici le terme g´en´eral d’une s´erie g´eom´etrique de raison 0 < a1 < 1. C’est donc le terme g´en´eral d’une s´erie convergente et par ´equivalence, la s´erie P un(a) converge.
• Si 0 6 a < 1, on a an→ 0. Ainsi (1 + an) ∼ 1 et
un(a) ∼
an
1.1 = a
n
Puisque 0 6 a < 1, on reconnaˆıt l`a encore le terme g´en´eral d’une s´erie g´eom´etrique de raison a < 1. C’est donc encore le terme g´en´eral d’une s´erie convergente, et toujours par ´equivalence, la s´erie P un(a) converge.
2. (a) D’apr`es le th´eor`eme de d´ecomposition en ´el´ements simples, il existe deux r´eels α et β tels que ∀X ∈ R\ 1,1 a , X (1 − X)(1 − aX) = α 1 − aX + β 1 − X
D’autre part, en multipliant l’´egalit´e ci-dessus par (1 − aX) et en posant X = a1, on obtient : 1 a (1 −1a) = α d’o`u α = 1 a − 1.
De mˆeme, en multipliant la mˆeme ´egalit´e par (1 − X) et en posant X = 1, on obtient 1 1 − a = β Ainsi ∀X ∈ R\ 1,1 a , X (1 − X)(1 − aX) = 1 a − 1 1 1 − aX − 1 1 − X
(b) Pour tout n ∈ N∗, on a un(a) = an (1 − an)(1 − a.an) = P (a n ) D’o`u ∀n ∈ N∗, un(a) = 1 a − 1 1 1 − a.an − 1 1 − an = 1 a − 1 1 1 − an+1 − 1 1 − an = vn+1(a) − vn(a) avec vn(a) = 1 (a − 1)(1 − an).
(c) Pour tout n ∈ N∗, on a donc Sn(a) =
n
X
k=1
uk(a) = vn+1(a) − v1(a) = vn+1(a) +
1 (1 − a)2 Ainsi • Si a > 1, vn(a) → 0 et S(a) = lim n→+∞Sn(a) = 1 (1 − a)2 • Si 0 6 a < 1, vn(a) → a−11 et S(a) = lim n→+∞Sn(a) = 1 a − 1 + 1 (1 − a)2 = a (a − 1)2 ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 2 : 1. Pour tout n ∈ N, on a In+1− In= S2n+3− S2n+1 = 2n+3 X k=0 (−1)kak− 2n+1 X k=0 (−1)kak = (−1)2n+3a2n+3+ (−1)2n+2a2n+2 = −a2n+3+ a2n+2
Or la suite (an) ´etant d´ecroissante, on a a2n+2 > a2n+3 donc In+1− In> 0 et la suite (In)
2. Pour tout n ∈ N, on a Pn+1− Pn = S2n+2− S2n = 2n+2 X k=0 (−1)kak− 2n X k=0 (−1)kak = (−1)2n+2a2n+2+ (−1)2n+1a2n+1 = a2n+2− a2n+1
Or la suite (an) ´etant d´ecroissante, on a a2n+1 > a2n+2 donc Pn+1− Pn < 0 et la suite (Pn)
est d´ecroissante. 3. Pour tout n ∈ N, on a In− Pn = 2n+1 X k=0 (−1)kak− 2n X k=0 (−1)kak= −a2n+1 Donc lim
n→+∞In− Pn= 0 par hypoth`ese.
4. D’apr`es les r´esultats obtenus aux questions pr´ec´edentes, on constate que les suites (In) et
(Pn) sont adjacentes. Elles sont donc toutes les deux convergentes et ont la mˆeme limite
S.
Puisque les deux suites (In) et (Pn) extraites de (Sn) sont toute les deux convergentes
vers la mˆeme limite et qu’`a elles deux elles recouvrent l’ensemble des termes de la suite (Sn), la suite (Sn) converge ´egalement et sa limite est encore S.
5. Les deux suites (In) et (Pn) encadrant la limite S, on peut montrer que S est toujours
comprise entre deux termes cons´ecutifs de (Sn). Pr´ecis´ement, soit n ∈ N.
• Si n est pair, il existe un entier p ∈ N tel que n = 2p. Mais alors Sn+1 = Ip 6 S 6 Pp = Sn
• Si n est impair, il existe un entier p ∈ N tel que n = 2p + 1. Mais alors Sn= Ip 6 S 6 Pp+1= Sn+1
Dans tous les cas, on a
|Sn− S| 6 |Sn+1− Sn| = an+1 6 an
6. Du point de vue de la vitesse de convergence, cela signifie que toute s´erie altern´ee qui converge converge vers sa limite `a la vitesse `a laquelle sont terme g´en´eral tend vers 0.
Exercice 3 :
1. (a) On reconnaˆıt dans la s´erie S1(x) la somme des s´eries
S(x) = +∞ X n=0 (2x)n= 1 1 − 2x d´efinie pour tout x ∈ −12,12 et
T (x) = +∞ X n=0 (3x)n = 1 1 − 3x d´efinie pour tout x ∈ −1
3, 1 3.
La somme S1(x) est donc d´efinie sur le plus petit de ces deux intervalles et
∀x ∈ −1 3, 1 3 , S1(x) = 1 1 − 2x + 1 1 − 3x = 2 − 5x (1 − 2x)(1 − 3x)
(b) On reconnaˆıt dans S2(x) la d´eriv´ee de la s´erie U (x) = +∞
X
n=0
x3n+1 d´efinie et d´erivable
sur ] − 1, 1[ et dont la forme explicite est
U (x) = x +∞ X n=0 (x3)n = x 1 − x3 Ainsi, ∀x ∈] − 1, 1[, S2(x) = 1.(1 − x3) − x(−3x2) (1 − x3)2 = 2x3+ 1 (1 − x3)2
2. (a) Pour x ∈ R et n ∈ N, n > 2, on pose un =
xn n(n − 1) = |x| n n(n − 1). On a alors un+1 un = |x| n+1 (n + 1)n n(n − 1) |x|n = n − 1 n + 1|x| → |x|
Donc la s´erieP un converge pour tout −1 < x < 1 et diverge pour tout x > 1. Donc
le rayon cherch´e est R = 1.
(b) Pour x = ±1, on doit ´etablir la convergence de la s´erie P (±1)n
n(n−1). Il est possible de
traiter les deux cas simultan´ement en consid´erant la valeur absolue (±1)n n(n−1) = 1 n(n−1). Or 1 n(n − 1) ∼ 1 n2
On reconnaˆıt ici le terme g´en´eral d’une s´erie de Riemann de param`etre α = 2 > 1. Il s’agit donc du terme g´en´eral d’une s´erie convergente et par ´equivalence, la s´erie
P 1
n(n−1) converge ´egalement. Les s´eries
P (±1)n
n(n−1) sont donc toutes deux convergentes
et la fonction S est d´efinie sur [−1, 1]. (c) Pour tout x ∈] − 1, 1[, on a S0(x) = +∞ X n=2 nx n−1 n(n − 1) = +∞ X n=2 xn−1 n − 1 = +∞ X n=1 xn n
On reconnaˆıt ici le d´eveloppement en s´erie enti`ere de la fonction x 7−→ − ln(1 − x). (d) La fonction S est donc une primitive de [x 7→ − ln(1 − x)]. S est donc de la forme
∀x ∈ [−1, 1], S(x) = (1 − x) ln(1 − x) − (1 − x) + C pour une constante C ∈ R.
D’autre part, on a S(0) = 0 et [(1 − x) ln(1 − x) − (1 − x) + C]|x=0 = −1 + C. On en
d´eduit C = 1 et
∀x ∈ [−1, 1], S(x) = (1 − x) ln(1 − x) + x
(e) `A l’aide d’un d´ecalage d’indice, on peut montrer que la somme cherch´ee est exacte-ment S(1), soit lim
x→1[(1 − x) ln(1 − x) + x]
Par croissances compar´ees, on en d´eduit que
+∞ X n=1 1 n(n + 1) = 1 ? ? ?