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DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
NEUVIÈME ÉDITION
PÉRIOSTE à PIÉCETTE
L’Académie française publie ici, au fur et à mesure de l’avancement de ses travaux, la suite
de la neuvième édition de son Dictionnaire, dont le tome I, A à Enzyme, a paru en novembre 1992,
et le tome II, Éocène à Mappemonde, en novembre 2000 (Imprimerie nationale – Librairie Arthème Fayard).
Le lecteur voudra bien se reporter à la liste des abréviations utilisées figurant dans le premier et le deuxième tome.JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
NEUVIÈME ÉDITION
dans le tome I de la présente édition du Dictionnaire, l’Académie signale
ci-dessous les mots pour lesquels une nouvelle orthographe a été
recommandée. Ces mots, dans le corps du texte, sont suivis d’une
indication typographique en forme de losange (
).
L’Académie a précisé qu’elle entendait que ces recommandations
soient soumises à l’épreuve du temps. Elle maintiendra donc les
graphies qui fi gurent dans son Dictionnaire jusqu’au moment où elle
aura constaté que les modifi cations recommandées sont bien entrées dans
l’usage.
– Persiffl age
– Persiffl er
– Persiffl eur, -euse
– Péséta
– Péso
– Petit-maître, maîtresse ou Petit-maitre,
petite-maitresse
– Pickup (sing.), pl. pickups
PÉRIOSTE n. m. XVIe siècle, periostion, puis périoste. Emprunté du grec periosteon, « qui entoure l’os », lui-même composé de peri, « autour », et osteon, « os ».
ANAT. Membrane fi breuse qui recouvre les os. Le périoste
joue un rôle essentiel dans la croissance des os et la forma-tion de cals osseux en cas de fracture.
PÉRIOSTITE n. f. XIXe siècle. Composé à l’aide de périoste
et de l’élément -ite, servant à former les noms qui désignent une infl ammation.
PATHOL. Infl ammation du périoste. Un entraînement sportif
trop intense peut provoquer une périostite.
PÉRIPATÉTICIEN, -IENNE n. XIVe siècle. Emprunté,
par l’intermédiaire du latin peripateticus, du grec peripatetikos, de même sens, lui-même dérivé de peripateîn, « se promener », par allusion à l’habitude qu’avait Aristote d’enseigner la philosophie en se promenant avec ses disciples.
1. N. m. Adepte de la philosophie d’Aristote. Les
péripa-téticiens de l’Antiquité. Adjt. Relatif à la doctrine
philo-sophique d’Aristote ; qui suit cette doctrine. La logique
péripatéticienne. Un philosophe péripatéticien.
(On dit plutôt aujourd’hui Aristotélicien.)
2. N. f. Par ext. Fam. et plaisant. Une péripatéticienne,
une prostituée qui arpente les rues à la recherche de clients.
PÉRIPÉTIE (tie se prononce cie) n. f. XVIIe siècle. Emprunté du grec peripeteia, « évènement imprévu », lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et piptein, « tomber ».
1. Dans une œuvre théâtrale, l’évènement ultime qui
provoque le dénouement. Dans la « Poétique », Aristote
défi nit la péripétie comme une des deux formes amenant le dénouement, l’autre étant la reconnaissance. La révélation faite à Œdipe par Tirésias est la péripétie qui provoque le dénouement d’« Œdipe roi ».
Dans une œuvre narrative, circonstance imprévue, fait inattendu qui modifi e la situation du héros ; changement de fortune. Une péripétie ingénieuse, touchante. Un roman
riche en péripéties.
2. Par ext. Évènement imprévu qui modifi e le cours d’une
action, change le déroulement des choses. Malgré toutes
ces péripéties, ils parvinrent à bon port. Ce terme est
trop souvent employé à tort, par affaiblissement, pour désigner un incident mineur.
PÉRIPHÉRIE n. f. XIIIe siècle, perifere ; XVIe siècle,
péri-phérie. Emprunté, par l’intermédiaire du latin peripheria, du grec periphereia, « circonférence ; arc de cercle », lui-même composé
à l’aide de peri, « autour », et pherein, « porter ».
GÉOM. Ligne qui détermine les limites d’une fi gure, d’une
surface curviligne ; surface extérieure qui délimite un volume. La périphérie d’un cercle, d’une sphère.
Par ext. Région proche de la limite extérieure, du pourtour d’un objet, d’un corps, d’un ensemble. La péri phérie d’un
pays, d’un territoire. La périphérie d’une ville, l’ensemble
des quartiers situés aux abords de la ville. Habiter à la
périphérie, dans la périphérie de Londres.
*PÉRIPHÉRIQUE adj. XIXe siècle. Dérivé de périphérie.
Qui se situe aux limites d’un objet, d’un corps, d’un ensemble. Les quartiers périphériques d’une ville. Le
boulevard périphérique ou, subst., le périphérique, voie
de circulation rapide réservée aux véhicules et qui fait le tour d’une ville. Les périphériques intérieur et extérieur
de Paris.
Spécialt. ANAT. Qui est situé dans les régions externes ou à la surface du corps. Glandes périphériques. Système
nerveux périphérique, par opposition au système nerveux
central, ensemble constitué par les nerfs crâniens et rachi-diens. – PHYSIOL. Vision périphérique, par opposition à
Vision centrale. – RADIOPH. Émetteur, poste, station
périphé-rique, qui émet sur un territoire à partir d’un pays limitrophe. – INFORM. Se dit d’un dispositif distinct de l’unité centrale d’un ordinateur, mais qui lui est relié et assure une fonction spécifi que. Des unités périphériques. Subst., au masculin.
L’imprimante est un périphérique de l’ordinateur.
*PÉRIPHLÉBITE n. f. XIXe siècle. Composé de péri- I et de
phlébite.
PATHOL. Infl ammation du tissu conjonctif qui entoure une veine.
PÉRIPHRASE n. f. XVIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire
du latin, du grec periphrasis, de même sens, lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et phrazein, « expliquer ».
1. RHÉTOR. Figure de style qui consiste, pour désigner
une chose, à utiliser non le terme propre, mais un groupe de mots qui l’évoque. « L’astre du jour » pour « le soleil », « les
commodités de la conversation » pour « un fauteuil », chez les Précieuses, constituent des périphrases. Une périphrase obscure, complexe.
2. GRAMM. Périphrase verbale, forme verbale constituée
d’un semi-auxiliaire et d’un verbe à un mode impersonnel, utilisée à la place d’une forme simple pour en préciser certaines valeurs. « Il vient de sortir » et « elle se mit à
courir » sont des périphrases verbales.
PÉRIPLE n. m. XVIIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin periplus, du grec periplous, de même sens, lui-même composé de peri, « autour », et plous, « navigation ».
1. Chez les Anciens, voyage maritime d’exploration
permettant de faire le tour d’une mer, d’un pays, d’un conti-nent. Un périple méditerranéen. Le périple de l’amiral
carthaginois Hannon le long des côtes de l’Afrique. Par
méton. Récit retraçant un tel voyage. L’historien grec Arrien
nous a laissé un « Périple du Pont-Euxin ».
2. Par ext. Voyage circulaire accompli par quelque moyen
que ce soit. Après leur long périple dans le Péloponnèse, ils
rentrèrent à Athènes.
Périple est abusivement employé pour désigner tout voyage de longue durée.
PÉRIPNEUMONIE n. f. XVIe siècle. Emprunté, par l’inter-médiaire du latin, du grec peripneumonia, de même sens, lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et pneumôn, « poumon ».
PATHOL. ANIMALE. Maladie pulmonaire contagieuse propre aux bovins et aux caprins.
PÉRIPTÈRE adj. XVIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire
du latin, du grec peripteros, de même sens, lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et pteron, « aile », puis « colonne ».
ARCHIT. Se dit d’un édifi ce qui possède un péristyle externe
constitué d’un seul rang de colonnes. Un temple périptère. Subst., au masculin. Le Parthénon est un périptère.
PÉRIR v. intr. XIe siècle. Issu du latin perire, « s’en aller tout
à fait, disparaître ; mourir », lui-même composé du préfi xe intensif
per- et de ire, « aller ».
Trouver la mort, en particulier dans des circonstances violentes ou dramatiques. Périr au combat, en mer, par
le feu. Une partie de la population a péri sous les bombar-dements. Les troupeaux périront si la sècheresse se poursuit.
Par exag. Périr d’ennui, s’ennuyer au plus haut point. Absolt.
Ce spectacle nous a ennuyés à périr !
Expression tirée de l’Écriture sainte et devenue prover-biale. Qui se sert de l’épée périra par l’épée, on s’expose à pâtir de la violence que l’on a suscitée (on dit aussi Tous
ceux qui prennent le glaive périront par le glaive).
MARINE. Périr corps et biens, pour un navire, s’abîmer
en mer avec sa cargaison.
Fig. Être totalement détruit, anéanti. Tout empire périra.
Les arts périssent s’ils sont trop encouragés.
*PÉRISCOLAIRE adj. XXe siècle. Composé de péri- I et de
scolaire.
Se dit d’activités qui, sans constituer un enseignement, favorisent et complètent la formation de l’élève.
PÉRISCOPE n. m. XIXe siècle, d’abord attesté pour désigner
un groupe d’ophidiens, puis employé au sens actuel. Tiré du grec
periskopeîn, « regarder de tous côtés », lui-même composé de peri,
« autour », et skopeîn, « observer ».
Instrument d’optique permettant à un observateur, par un système de lentilles et de prismes à réfl exion totale, de voir par-dessus un obstacle. Le périscope d’un char. Le périscope
a été utilisé dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Des badauds observent avec des périscopes la revue du 14 Juillet. MARINE. Le périscope d’un sous-marin,
tube coulissant équipé d’un système optique, utilisé dans les sous-marins en plongée peu profonde pour voir en surface.
*PÉRISCOPIQUE adj. XIXe siècle. Emprunté de l’anglais
periscopic, de même sens, lui-même tiré du grec periskopeîn,
« regarder de tous côtés ».
1. Se dit d’un dispositif optique à grand champ visuel.
Objectif périscopique. Verres périscopiques.
2. Relatif au périscope. Tube périscopique. MARINE.
Immersion périscopique, pour un sous-marin, immersion à
faible profondeur qui permet l’utilisation du périscope.
*PÉRISPERME n. m. XVIIIe siècle. Composé de péri- I et de
sperme.
BOT. Tissu nutritif qui enveloppe certaines graines et permet leur développement. Le périsperme du poivre.
*PÉRISPOMÈNE adj. XIXe siècle. Emprunté, par l’intermé-diaire du latin, du grec perispômenon, participe passé passif de
perispân, « tirer autour », puis « prononcer une syllabe en élevant
puis en baissant la voix ».
GRAMM. GRECQ. Se dit d’un mot qui porte l’accent circon-fl exe sur la dernière syllabe. Subst. Un périspomène.
PÉRISSABLE adj. XIVe siècle. Dérivé de périr.
1. Qui est appelé à disparaître ; qui a une existence
éphémère. Les biens de ce monde sont périssables.
2. Qui ne se conserve pas longtemps dans son état initial,
qui s’altère rapidement. Les denrées périssables telles que
la viande ou les fruits doivent être consommées rapidement. Transporter des marchandises périssables.
*PÉRISSODACTYLES n. m. pl. XIXe siècle. Emprunté du grec perissodaktulos, « aux doigts de longueur inégale », lui-même composé à l’aide de perissos, « qui dépasse la mesure », et daktulos, « doigt ».
ZOOL. Sous-ordre de mammifères herbivores ongulés dont l’axe des membres passe par le troisième doigt. Le cheval, le
rhinocéros, le tapir font partie des Périssodactyles. Au sing. Le zèbre est un périssodactyle. Adjt. Ongulé périssodactyle.
PÉRISSOIRE n. f. XIXe siècle. Dérivé de périr, en raison de l’instabilité de cette embarcation.
Embarcation longue et étroite, à fond plat, qui se manœuvre à l’aide d’une pagaie double.
*PÉRISSOLOGIE n. f. XIXe siècle. Emprunté du grec
perisso-logia, de même sens, lui-même composé à l’aide de perissos, « qui
dépasse la mesure », et logos, « discours ».
Emploi abusif du pléonasme, ajout de termes redondants à une phrase ou à un membre de phrase. « Prévoir d’avance »,
« monter en haut », « sortir dehors » constituent des péris-sologies.
PÉRISTALTIQUE adj. XVIIesiècle. Emprunté du grec
peristaltikos, de même sens, lui-même composé à l’aide de peri,
« autour », et stellein, « équiper, préparer ».
PHYSIOL. Relatif au péristaltisme. Mouvements
péristal-tiques des intestins. Ondes péristalpéristal-tiques, voir Onde.
*PÉRISTALTISME n. m. XIXe siècle. Dérivé de
péristal-tique.
PHYSIOL. Activité motrice musculaire de certains organes tubulaires comme l’intestin, qui fait progresser leur contenu.
Péristaltisme œsophagien, intestinal.
*PÉRISTOME n. m. XIXe siècle. Emprunté, par l’intermé-diaire du latin peristomium, du grec peristomios, « qui entoure la bouche », lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et stoma, « bouche ».
1. BOT. Anneau denticulé entourant l’orifi ce de la capsule des mousses.
2. ZOOL. Chez certains protozoaires, ouverture bordée de cils où se trouve la bouche. Désigne aussi le bord de l’ouver-ture de la coquille des mollusques gastéropodes.
PÉRISTYLE n. m. XVIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin peristylum, du grec peristulos, « entouré de colonnes », lui-même composé de peri, « autour », et stulos, « colonne ».
ARCHIT. Colonnade bordant un édifi ce, une cour, une place
sur tout son périmètre ou sur sa plus grande partie. Péristyle
interne, qui entoure la cour intérieure d’un édifi ce. Péri style externe, qui forme le pourtour extérieur d’un édifi ce. Le péristyle interne du Grand Trianon à Versailles. L’église de la Madeleine comporte un péristyle externe. Adjt. Un temple péristyle, dont l’intérieur est orné de colonnades.
Par ext. Désigne une colonnade limitée à une seule façade.
Le péristyle du palais Bourbon.
Par méton. Galerie formée d’un côté par le mur d’un édifi ce, de l’autre par une colonnade. Le péristyle du Louvre,
de la Bourse. ANTIQ. ROM. Dans les maisons romaines, cour ou jardin que bordait une colonnade, à l’arrière de l’atrium.
*PÉRITÉLÉVISION n. f. XXe siècle. Composé de péri- I et de télévision.
TECHN. Ensemble des techniques qui permettent d’utiliser
à diverses fi ns un récepteur de télévision auquel on relie un certain nombre d’appareils. En apposition. Prise
périté-lévision, qui permet la connexion de ces appareils à un poste
de télévision (on dit, par abréviation, Prise péritel).
*PÉRITHÈCE n. m. XIXe siècle, périthécion, puis périthèce. Composé à l’aide du grec peri, « autour », et thêkê, « boîte, étui ».
BOT. Chez les champignons ascomycètes, organe
PÉRITOINE n. m. XVIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin peritonaeum, du grec peritonaion, de même sens, lui-même composé à l’aide de peri, « autour », et teinein, « tendre ».
ANAT. Membrane séreuse de l’abdomen composée de deux
feuillets, le feuillet pariétal qui tapisse la paroi de la cavité abdominale et pelvienne, et le feuillet viscéral qui enveloppe les organes qui s’y trouvent. Péritoine pariétal, viscéral.
*PÉRITONÉAL, -ALE adj. (pl. Péritonéaux, -ales).
XIXe siècle. Dérivé savant du latin peritonaeum, « péritoine ».
ANAT. Relatif au péritoine. Cavité péritonéale. Dialyse
péritonéale, voir Dialyse.
PÉRITONITE n. f. XVIIIe siècle, peritonitis ; XIXe siècle,
péritonite. Emprunté, par l’intermédiaire de l’anglais, du latin
scientifi que peritonitis, de même sens.
PATHOL. Infl ammation du péritoine. Une péritonite aiguë.
Une appendicite peut se compliquer d’une péritonite.
*PÉRIURBAIN, -AINE adj. XXe siècle. Composé de péri- I
et d’urbain.
Qui se situe aux abords immédiats d’une ville.
L’aména-gement des zones périurbaines.
*PERLANT adj. m. XXe siècle. Participe présent de perler.
ŒNOL. Se dit d’un vin à la surface duquel se forment
de petites bulles de gaz carbonique lorsqu’on le verse.
Un muscadet perlant ou, subst., un perlant.
PERLE n. f. XIIe siècle. Issu, par l’intermédiaire du latin
populaire *pernula, du latin perna, « jambe, cuisse », puis, par analogie de forme, « pinne marine ; coquillage », et, par métonymie, « perle ».
1. Concrétion de nacre qui se forme dans le manteau de
certains mollusques en réaction à la présence d’un corps étranger ou à une blessure, et qui est employée en joaillerie.
Une huître renfermant une perle. Perle fi ne, perle naturelle
dont la formation est spontanée. Perle de culture, dont on a provoqué la formation en introduisant un corps étranger à l’intérieur de l’huître. Fausse perle. Perle blanche, noire.
Perle ronde, perle en poire. Perle baroque, irrégulière. Perle d’une belle eau, d’un bel orient. Perle morte, qui a perdu
son éclat. Semence de perles, petites perles de peu de valeur.
Pêcheur de perles (ellipt.), d’huîtres productrices de perle. Un rang de perles. Enfi ler les perles d’un collier.
Gris de perle ou, en apposition, gris perle, gris très clair. Des bas de soie gris perle. CHIM. Blanc de perle, nitrate basique de bismuth.
Titre célèbre : Les Pêcheurs de perles, opéra de Georges Bizet (1863).
Loc. et expr. fi g. Avoir des dents de perle, de petites dents très blanches. Croqueuse de perles, voir Croqueur. Enfi ler
des perles (fam.), perdre son temps en occupations futiles
ou aligner des lieux communs. Trouver la perle rare, une personne, un objet exceptionnel. Trouver une perle dans le
fumier, voir Fumier. Jeter des perles aux pourceaux
(expres-sion tirée de l’Écriture sainte), offrir une chose de qualité à qui est incapable d’en apprécier la valeur (on dit plus couramment Donner des perles aux cochons).
Fig. Chose ou personne qui surpasse les autres dans un domaine précis, qui est d’une qualité rare. Ce tableau est la
perle de sa collection. Cette cuisinière est une perle.
Iron. et fam. Erreur surprenante et ridicule qu’on relève dans les propos, les écrits de quelqu’un. La copie de cet
élève est remplie de perles.
2. Par anal. Petite boule percée d’un trou, destinée à divers
usages. Un collier de perles d’ambre, de bois. Un rideau de
perles. Pêche à la perle, qui s’exerce au moyen d’une petite
boule de verre noire à facettes servant de leurre.
Spécialt. ARCHIT. Ornement en forme de petit grain rond, sculpté sur des baguettes. Un chapelet de perles et d’olives. – HÉRALD. Ornement d’une couronne comtale. En France,
la couronne comtale compte neuf perles. – PHARM. Petite
capsule sphérique contenant une dose de liquide médica-menteux. – CONFIS. Petite boule de sucre argentée servant
à décorer des pâtisseries ou à compléter la garniture de certaines boîtes de friandises.
Titre célèbre : Le Jeu des perles de verre, de Hermann Hesse (1943).
3. Goutte d’un liquide. Une perle de mercure. Des perles
de rosée. Des perles de sueur, de sang.
Loc. Faire la perle, se dit du sucre lorsque, durant la cuisson, il forme de petites gouttes.
4. ENTOM. Insecte au corps allongé et aux longues antennes, brun à refl ets nacrés, proche de l’éphémère.
PERLÉ, -ÉE adj. XIVe siècle. Dérivé de perle.
I. Orné de perles. Un tissu perlé et, subst., un perlé.
HÉRALD. Croix perlée. La couronne comtale est perlée. Fig. Se dit de ce qui est parfaitement réalisé et rappelle la perfection de la perle. Un travail perlé.
II. Par anal. 1. Dont la forme, la taille ou la couleur
évoque la perle. Riz perlé, grain de riz qu’on a dépouillé de son tégument et rendu sphérique en le passant dans un moulin. Orge perlé, voir Orge. CUIS. Sucre perlé, sucre
qui, à un certain degré de cuisson, se couvre en surface de petites bulles rondes. Subst., au masculin. Désigne ce degré de cuisson du sucre. Sucre au petit perlé, au grand perlé. – TEXTILE. Coton perlé, fi l de coton mercerisé et retors, à
l’aspect brillant. – MINÉR. Gris perlé, variété de marbre gris des Pyrénées, tacheté de blanc nacré. – MÉD. Crachat perlé,
expectoration mousseuse, fréquente lors de crises d’asthme, caractérisée par la présence de fragments blancs et arrondis.
2. Dont les éléments se succèdent en se détachant les uns
des autres avec netteté. S’emploie surtout dans le domaine musical. Un jeu perlé. On dit dans le même sens Un rire
perlé.
Spécialt. Grève perlée, destinée à diminuer l’activité d’une entreprise par un ralentissement du rythme de travail ou par des arrêts sporadiques et répétés.
*PERLÈCHE n. f. XIXe siècle. Déverbal de (se) perlécher, forme dialectale de (se) pourlécher.
PATHOL. Infl ammation des commissures des lèvres, s’accompagnant de fi ssures, parfois surinfectée par une mycose, et provoquée par une macération prolongée ou par une prothèse mal adaptée.
PERLER v. tr. et intr. XVIe siècle. Dérivé de perle. 1. V. tr. Orner de perles. Perler une broderie.
TECHN. Dépouiller les grains d’orge ou de riz de leur
enveloppe et les rendre sphériques en les passant dans un moulin. – CONFIS. Fabriquer avec du sucre de petites
friandises en forme de perle ; agrémenter une pâtisserie, un dessert de ces friandises.
2. V. intr. En parlant d’un liquide. Former de petites gouttes.
La sueur perlait à son front. Une larme perla sur sa joue.
*PERLEUR, -EUSE adj. XIXe siècle. Dérivé de perler.
TECHN. Se dit des appareils qui servent à perler l’orge ou le riz. Moulin perleur. Subst. Une perleuse ou un perleur.
PERLIER, -IÈRE adj. XVIIe siècle. Dérivé de perle.
Se dit d’un mollusque qui renferme, qui produit des perles.
Huître perlière. Moule perlière.
Par ext. Relatif aux perles. L’industrie perlière.
PERLIMPINPIN n. m. XVIIe siècle. Mot d’origine obscure dont l’assonance et l’allitération parodient une formule magique.
Ne s’emploie que dans la locution Poudre de
perlim-pinpin, poudre que les charlatans vendaient comme remède
miraculeux ; par extension, ce à quoi l’on prête faussement ou naïvement des vertus illusoires ou magiques.
*PERLINGUAL, -ALE (gua se prononce goua) adj.
(pl. Perlinguaux, -ales). XXe siècle. Composé de l’élément per-et de lingual.
MÉD. Qui se résorbe à travers la langue. Médicament
perlingual. Par méton. Absorption par voie perlinguale, qui
consiste à laisser fondre le médicament sous la langue, où il est absorbé par la muqueuse.
*PERLITE n. f. XIXe siècle. Dérivé de perle.
1. GÉOL. Roche volcanique vitreuse de couleur sombre,
composée de petits grains arrondis pouvant se dissocier. La
perlite entre dans la fabrication d’isolants thermiques et de bétons.
2. MÉTALL. Constituant des aciers et des fontes, formé par
un mélange hétérogène de ferrite et de cémentite, de structure microscopique lamellaire ou globulaire. La perlite présente
une bonne résistance à l’usure par frottement.
*PERLOIR n. m. XVIIIe siècle. Dérivé de perler.
Nom de divers outils servant à donner à un ornement la forme d’une perle. Un perloir de ciseleur, d’orfèvre.
On utilise des perloirs dans le travail du cuir.
CONFIS. Entonnoir à travers lequel passe le sucre utilisé
dans la fabrication des friandises appelées perles.
*PERLON n. m. XVIe siècle. Dérivé de perle, parce que ces poissons ont des refl ets nacrés.
ZOOL. Poisson téléostéen de la famille des Triglidés, aux
nageoires pectorales bleu-noir, pêché pour sa chair. En apposition. Grondin perlon, variété de grondin.
Désigne aussi un requin à sept paires de fentes branchiales, qu’on trouve parfois en Méditerranée et dans le golfe de Gascogne.
*I. PERLOT n. m. XIXe siècle. Dérivé de perle.
Petite huître des côtes de la Manche.
*II. PERLOT n. m. XIXe siècle. Abréviation de *semperlot, dérivé de semper, lui-même tiré de semper-virens, plante qui peut fournir un ersatz de tabac.
Argot. Vieilli. Tabac.
PERLURE n. f. XVIe siècle. Dérivé de perle.
VÈN. Ensemble des petites saillies en forme de gouttelettes qui se trouvent le long des perches et des andouillers du cerf, du chevreuil et du daim. La qualité de la perlure accroît la
valeur du trophée. Au plur. Les perlures, ces petites saillies
elles-mêmes.
*PERMAFROST ou *PERMAGEL n. m. XXe siècle.
Composé de perma-, tiré de l’anglais permanent, « permanent », et de l’anglais frost, « gel », ou composé de perma-, tiré de permanent, et de gel.
GÉOGR. Dans les régions arctiques et subarctiques, partie du sol qui reste gelée en permanence (on dit aussi Pergélisol ; on emploie également le mot d’origine russe Merzlota).
*PERMALLOY (loy se prononce lo-ye ou loua) n. m.
XXe siècle. Mot anglais composé de perm-, tiré de permeable,
« perméable », et alloy, « alliage ».
MÉTALL. Nom donné à un alliage de nickel et de fer dont la
perméabilité magnétique est élevée.
PERMANENCE n. f. XIIe siècle, parmanence, parmenance ;
XIVe siècle, permanence. Emprunté du latin médiéval permanentia, de même sens, dérivé de permanere, « rester jusqu’au bout », lui-même composé du préfi xe intensif per- et de manere, « rester ». 1. Caractère de ce qui dure sans interruption pendant
un espace de temps long et indéterminé. La permanence
de la nature. La permanence d’une tradition, d’un danger. Garantir la permanence d’un emploi. La permanence du sentiment républicain en France.
DROIT CONSTITUTIONNEL. Permanence d’une assemblée, aptitude d’une assemblée à se réunir lorsqu’elle le désire et pour la durée qu’elle veut, sans être tenue par des dates de session. Permanence d’une liste électorale, principe en vertu duquel une liste électorale demeure intangible entre deux révisions.
Loc. adv. En permanence, de façon continue, sans inter-ruption. Ce prisonnier est surveillé en permanence. Siéger
en permanence, se dit d’une assemblée qui a résolu de ne pas
se séparer avant que la tâche qu’elle s’est assignée ne soit achevée. Lors de l’élection d’un nouveau pape, le conclave
siège en permanence. Par affaibl. Ils se chamaillent en permanence.
2. Par méton. Service qui permet le fonctionnement
ininter-rompu d’un organisme. Une permanence sera assurée à la
mairie entre midi et 14 heures. Loc. Être de permanence.
Par ext. Local où se tient ce type de service. Une
perma-nence électorale. La permaperma-nence d’un parti politique.
Spécialt. Salle d’un établissement scolaire où peuvent se rendre les élèves lorsqu’ils n’ont pas cours ; temps passé dans cette salle (on dit aussi Étude). Envoyer un élève en
permanence. Avoir une heure de permanence. Par méton.
Ensemble des élèves rassemblés dans cette salle. Surveiller
la permanence.
PERMANENT, -ENTE adj. et n. XIIe siècle, parmanent ;
XIVe siècle, permanent. Emprunté du latin permanens, participe présent de permanere, « rester jusqu’au bout ».
I. Adj. 1. Établi de manière durable et continue, sans
interruption ni modifi cation. Les lois permanentes de la
nature. Le siège permanent d’un organisme international. Exposition, collection permanente d’un musée. Catéchèse, éducation, formation permanente, voir ces mots. Cinéma permanent, dont les séances s’enchaînent sans interruption.
Par affaibl. Vivre dans l’agitation permanente, dans le confl it
permanent.
Spécialt. PHYS. Aimant permanent, qui conserve son aiman-tation hors de tout champ magnétique extérieur. – ÉCON.
Capitaux permanents, voir Capital II. – HIST. Révolution
permanente, désigne, dans la pensée politique marxiste, le
développement ininterrompu de la révolution socialiste, et son extension internationale. – DROIT. Incapacité
perma-nente (par opposition à Incapacité temporaire), incapacité
qui subsiste à la suite d’une maladie ou d’un accident et donne droit à l’attribution d’une rente.
2. En parlant d’une personne, d’un organisme, d’une
institution, etc. Qui exerce une activité de façon continue.
Délégué permanent. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Armée permanente,
qui existe en temps de paix comme en temps de guerre.
Le correspondant permanent d’un journal, par opposition à Envoyé spécial. Notre correspondant permanent à Moscou.
II. N. 1. N. m. Un permanent, un membre d’un syndicat,
d’un parti, d’une organisation, rémunéré pour y assurer certaines fonctions. Les permanents et les bénévoles.
2. N. f. Une permanente, en coiffure, traitement destiné
à boucler ou friser une chevelure de façon durable (on a dit aussi une indéfrisable).
PERMANGANATE n. m. XIXe siècle. Composé de l’élément
per- et de manganate.
CHIM. Sel de l’acide permanganique. Permanganate de
calcium, de sodium. Permanganate de potassium, sel qui,
dilué, sert d’antiseptique et de désinfectant.
PERMANGANIQUE adj. XIXe siècle. Composé de l’élément
per- et de manganique.
CHIM. Se dit de l’anhydride de formule Mn2O7 et de l’acide
correspondant.
PERMÉABILITÉ n. f. XVIIe siècle. Dérivé de perméable.
Qualité de ce qui est perméable. Perméabilité d’un sol.
BIOL. Perméabilité membranaire. – PHYS. Perméa bilité
magnétique, aptitude d’un corps à se laisser pénétrer,
traverser par un fl ux magnétique.
Fig. La perméabilité du public aux arguments
publici-taires.
PERMÉABLE adj. XVIe siècle. Emprunté du latin
permea-bilis, de même sens, dérivé de permeare, « aller jusqu’au bout »,
lui-même composé du préfi xe intensif per- et de meare, « passer, circuler ».
Qui se laisse pénétrer, traverser par un liquide, un gaz ou un rayonnement. Un matériau perméable à l’eau. Par anal.
Le verre est perméable à la lumière.
Absolt. Que l’eau peut traverser. Le sable est une roche
perméable.
Fig. Sensible, ouvert aux infl uences extérieures. Être
perméable aux idées nouvelles.
PERMETTRE v. tr. et pron. (se conjugue comme Mettre).
Xe siècle. Emprunté, avec infl uence de mettre, du latin permittere,
« faire aller jusqu’au but », puis « laisser libre », lui-même composé du préfi xe intensif per- et de mittere, « envoyer ».
I. V. tr. 1. Donner liberté, pouvoir de faire ou de dire ; ne
pas interdire. Vous permettez tout à cet enfant. Je ne permets
pas qu’on me parle ainsi. Il n’a fait que ce que le règlement permettait. Suivi d’un infi nitif. Ce professeur leur a permis de sortir. Le médecin lui permet de boire du café et, ellipt., lui permet le café. Impers. Il n’est pas permis de visiter la chapelle durant les offi ces.
Par ext. Donner le moyen, offrir la possibilité, le loisir de.
J’irai vous voir dès que mes affaires me le permettront. Ma santé ne me permet pas de sortir. Nous partirons ce soir, si le temps le permet.
Expr. Dieu a permis que, l’ordre de la Providence a voulu que. Se croire tout permis (fam.), se croire autorisé à tout faire. Impers. Il n’est pas permis à tout le monde de, il n’est pas donné à tout le monde de, tout le monde n’a pas la chance de. Il n’est pas permis, ce n’est pas permis, ce n’est pas Dieu
permis d’être si sot, si maladroit ! formule destinée à exprimer
son exaspération devant la manifestation d’un défaut fl agrant.
2. Dans différentes formules de politesse. Pour demander
une autorisation, solliciter une approbation, ou par simple précaution oratoire. Permettez-vous que j’allume une
cigarette ? Permettez-moi de vous féliciter, de vous inter-rompre.
Pour avancer une idée, un terme dont on pense qu’il pourrait déplaire. Qu’on me permette l’expression… Si l’on
me permet de dire ma pensée…
Pour exprimer un désaccord, pour interrompre une personne ou simplement attirer son attention. Vous me permettrez de
vous dire que, permettez-moi de vous dire que. Absolt. Fam. Vous permettez ! Permettez !
Vieilli. Permis à vous, permis à lui, exprime l’indifférence ou le dédain d’une personne pour l’opinion ou les actions d’une autre. Permis à vous de le penser !
II. V. pron. 1. Être en mesure de faire quelque chose ;
s’autoriser, se donner la liberté de. Elle ne se permettait que
de rares sorties. Il ne peut se permettre de payer un loyer si élevé. Je me suis permis de l’appeler chez lui. Se dit
notam-ment en parlant d’actions, de propos dont on pense qu’on devrait s’abstenir. Cet homme s’est permis d’étranges
remar-ques à votre sujet. Elle s’est permis de le contredire devant tous. Absolt. Comment vous permettez-vous ?
2. Dans des formules de politesse. Puis-je me permettre
de fermer la fenêtre ? Si je puis me permettre, vous semblez faire fausse route.
PERMIEN, -IENNE adj. XVIIIe siècle. Dérivé de Perm,
ville russe située à l’ouest de l’Oural, dans une région où l’on trouve des sols de ce type et où vivaient des peuples parlant les langues permiennes.
1. GÉOL. Qui se rapporte à la dernière période géolo-gique de l’ère primaire, qui succède au Carbonifère. Terrain
permien. Flore permienne. Subst. Le Permien couvre environ trente-cinq millions d’années.
2. LINGUIST. Langues permiennes, ensemble de langues fi nnoises du groupe fi nno-ougrien.
PERMIS n. m. XVIIIe siècle. Participe passé substantivé de permettre.
Document qui émane d’une autorité offi cielle et permet l’exercice d’un droit, d’une activité. Demander, obtenir un
permis. Permis de séjour. Permis de chasse. Permis de port d’armes. Permis de démolir, de construire. Permis d’inhumer,
voir Inhumer. Permis de conduire ou, simplement, permis. Un
retrait de permis. Fam. Passer son permis, passer l’examen
qui permet d’obtenir l’autorisation de conduire un véhicule. Suivi d’un nom en apposition désignant un type de véhicule.
Permis poids lourd, permis moto, permis bateau.
*PERMISSIF, -IVE adj. XIVe siècle. Tiré de permissum, supin de permittere, « laisser libre ».
Péj. Qui se caractérise par l’absence d’interdit et de sanction, le relâchement des règles et de la discipline. Une
éducation permissive. Une société permissive.
PERMISSION n. f. XIIe siècle. Emprunté du latin permissio, « permission, concession », lui-même dérivé de permittere, « faire aller jusqu’au but », puis « laisser libre ».
1. Action de permettre, d’autoriser ; action d’accorder à
quelqu’un le pouvoir, la liberté de faire ou de dire quelque chose ; résultat de cette action. Permission écrite, verbale.
Demander, solliciter, accorder une permission. User, abuser d’une permission. Qui t’a donné la permission de quitter la table ?
Loc. Avec votre permission, formule de politesse destinée à adoucir une remarque. Je dois vous dire, avec votre
permis-sion, que ce projet est absurde. (On a dit aussi Sauf votre permission.)
Expr. Par la permission de Dieu, par ordre de la Provi-dence, de la Justice divine. La permission de, suivi d’une indication d’heure, l’autorisation de s’absenter jusqu’à telle heure. Ses parents lui ont donné la permission de minuit. Fig. et fam. Abuser de la permission, dépasser les limites acceptables dans un domaine quelconque.
2. Congé de courte durée accordé à un militaire. Une
permission de huit jours. Ces soldats sont en permis-sion, reviennent de permission. Permission exceptionnelle,
accordée pour des évènements familiaux importants.
Permis-sion libérable, voir Libérable.
Par méton. Document écrit qui atteste l’autorisation donnée. Être muni d’une permission. Présenter sa
permis-sion.
PERMISSIONNAIRE adj. XVIIe siècle. Dérivé de
permis-sion.
Qui bénéfi cie d’une permission militaire. Un soldat
permissionnaire ou, subst., un permissionnaire. Un train de permissionnaires.
*PERMISSIVITÉ n. f. XXe siècle. Dérivé de permissif.
Péj. Relâchement des règles, refus de toute discipline. Ses
parents ont fait preuve d’une permissivité coupable.
*PERMUTABILITÉ n. f. XIXe siècle. Dérivé de permutable.
Didact. Caractère de ce que l’on peut intervertir, d’élé-ments qu’on peut disposer l’un à la place de l’autre.
PERMUTABLE adj. XVe siècle, permuable ; XVIe siècle,
permutable. Dérivé de permuter, avec infl uence du latin permuta-bilis, « qui peut être changé ».
Didact. Se dit d’éléments qui peuvent être substitués les uns aux autres.
PERMUTANT, -ANTE adj. XVIe siècle. Participe présent
de permuter.
ADM. Vieilli. Se disait d’une personne qui échangeait son poste, son emploi avec une autre. Un offi cier permutant. Subst. Un permutant.
PERMUTATION n. f. XIIIe siècle. Emprunté du latin
permu-tatio, « changement, échange ».
1. Changement dans la disposition de deux ou plusieurs
éléments donnés, tel que chacun vient prendre la place d’un autre. Une anagramme consiste en une permutation de
lettres. On peut, à partir de trois chiffres différents, réaliser six permutations.
MATH. Permutation d’un ensemble, bijection d’un ensemble
sur lui-même. Permutation circulaire, opération qui consiste à décaler d’une position chaque élément d’un groupe et à placer le dernier en premier.
2. Échange réciproque d’emplois, de fonctions, entre deux
personnes de même rang. Il a sollicité une permutation avec
un autre fonctionnaire.
PERMUTER v. tr. XIVe siècle, au sens d’« échanger, vendre ». Emprunté du latin permutare, « changer complètement, mettre en sens inverse », lui-même composé du préfi xe intensif per-et de mutare, « déplacer, changer ».
1. Changer de place deux ou plusieurs éléments afi n que
chacun prenne la place d’un autre. Permuter des dossiers.
Former une contrepèterie en permutant deux syllabes, deux voyelles.
MATH. Faire subir une permutation. Permuter les facteurs
d’une multiplication.
2. Intranst. Échanger un emploi, une fonction avec une
personne de même rang. Ces deux préfets ont permuté. Vieilli en construction transitive. Il a permuté son emploi en
province contre un poste équivalent dans une administration parisienne.
PERNICIEUSEMENT adv. XIVe siècle. Dérivé de
perni-cieux.
De manière nuisible.
PERNICIEUX, -EUSE adj. XIVe siècle, en parlant d’une lésion. Emprunté du latin perniciosus, « dangereux », lui-même composé à partir du préfi xe intensif per- et de nex, necis, « mort violente ».
Qui nuit à la santé du corps ou de l’esprit, qui peut causer un grand préjudice. Les effets pernicieux du tabac. Une
invention pernicieuse. MÉD. Vieilli. Anémie pernicieuse.
Fièvre pernicieuse.
Un conseil pernicieux, sournois, perfi de. Un ouvrage pernicieux pour la jeunesse.
PÉRONÉ n. m. XVIe siècle. Emprunté du grec peronê, propre-ment « pointe, agrafe », puis, par analogie de forme, « radius », « péroné ».
ANAT. Os long et grêle qui constitue le squelette latéral externe de la jambe et qui s’articule avec le tibia. Fracture
du péroné.
*PÉRONIER, -IÈRE adj. XVIIe siècle. Dérivé de péroné. ANAT. Relatif au péroné. Muscle péronier. Artère
péronière.
*PÉRONISME n. m. XXe siècle. Dérivé du nom de l’homme
politique argentin Juan Perón (1895-1974).
HIST. Nom donné à l’idéologie, dite « justicialisme », et au
système politique autoritaire qui prétendait concilier capita-lisme et communisme en s’appuyant sur le syndicacapita-lisme populaire, que mirent en place en Argentine à partir de 1946 le général Juan Perón et ses partisans.
*PÉRONISTE adj. XXe siècle. Dérivé du nom de l’homme politique argentin Juan Perón (1895-1974).
POLIT. Relatif au péronisme, à ses partisans. Mouvement,
régime péroniste. Subst. Un, une péroniste.
PÉRONNELLE n. f. XVIIe siècle. Nom de l’héroïne d’une chanson du XVe siècle, qu’on a rapproché de péroner, forme
régionale de bavarder, et de pironnelle, « toupie », puis « jeune écervelée ».
Fam. Jeune femme sotte et bavarde. Cette péronnelle n’a
PÉRORAISON n. f. XVIe siècle, peroration ; XVIIe siècle,
péroraison. Emprunté, avec infl uence d’oraison, du latin peroratio,
« long discours, conclusion », lui-même composé du préfi xe intensif
per- et de oratio, « discours ».
RHÉTOR. Dernière partie, conclusion d’un discours, où l’on
utilise les moyens les plus forts, propres à marquer l’esprit de l’auditoire. La péroraison d’un plaidoyer, d’un sermon,
d’une harangue. Une péroraison vigoureuse, pathétique. Les péroraisons de Cicéron constituent le modèle du genre.
PÉRORER v. intr. XIVe siècle. Emprunté du latin perorare,
« exposer entièrement », lui-même composé du préfi xe intensif per- et de orare, « parler, prier ».
Parler longuement avec emphase et prétention. Elle pérore
comme un bas-bleu. Il n’en fi nit pas de pérorer !
*PÉROREUR, -EUSE n. XVIIIe siècle. Dérivé de pérorer.
Fam. Celui ou celle qui discourt à tout propos de façon vaine, prétentieuse.
PÉROT n. m. XVIe siècle. Dérivé de père, parce que l’on
consi-dère cet arbre par rapport aux autres comme un père par rapport à la génération suivante.
SYLVIC. Vieilli. Arbre, baliveau qui a deux fois l’âge de
la coupe du bois. Si les arbres sont abattus tous les
vingt-cinq ans, le pérot a vingt-cinquante ans au moment de sa coupe.
PÉROU n. m. XVIIe siècle. Du nom d’un pays d’Amérique latine que les conquistadors croyaient fabuleusement riche en raison de ses mines d’or et d’argent.
Vieilli. Fortune, trésor. Ne s’emploie plus guère que dans l’expression Ce n’est pas le pérou, cela n’est pas grand-chose.
*PEROXYDASE n. f. XXe siècle. Composé de l’élément
per-, d’oxyd(e) et de l’élément -ase, indicatif de la fonction
enzy-matique.
BIOCHIMIE. Enzyme qui catalyse l’oxydation d’une
substance par un peroxyde. On trouve des peroxydases dans
le lait et dans certains tissus végétaux.
*PEROXYDATION n. f. XXe siècle. Dérivé de peroxyder.
CHIM. Réaction de formation d’un peroxyde.
PEROXYDE n. m. XIXe siècle. Composé de l’élément per- et d’oxyde.
CHIM. Composé dans lequel un élément est combiné avec
une quantité d’oxygène plus importante que dans l’oxyde formé avec le même élément. Peroxyde de sodium, de
zinc. Peroxyde d’hydrogène, eau oxygénée (voir Eau). Les peroxydes sont utilisés pour leurs propriétés antiseptiques et cicatrisantes.
*PEROXYDER v. tr. XIXe siècle. Dérivé de peroxyde. CHIM. Transformer en peroxyde.
PERPENDICULAIRE adj. XIVe siècle, perpendiculer ;
XVe siècle, perpendiculaire. Emprunté du latin perpendicularis, de même sens, lui-même tiré de perpendiculum, « fi l à plomb ».
1. GÉOM. Se dit de droites ou de plans qui forment entre
eux un angle de 90°. Deux droites sécantes et
perpendicu-laires. Deux droites perpendiculaires se coupent à angle droit. Tracer une droite perpendiculaire à un segment. Une droite est perpendiculaire à un plan si elle est perpendicu-laire à toutes les droites du plan. Subst., au féminin. Tirer une perpendiculaire à une droite en un point donné. Abaisser, élever une perpendiculaire, voir ces mots.
Par ext. Qui forme un angle droit avec quelque autre chose. Une allée perpendiculaire à la route. Ils construisent
un nouveau bâtiment, perpendiculaire au premier. MARINE. Subst., au féminin. La perpendiculaire du vent, la direction qui forme un angle droit avec celle du vent (on dit aussi le
travers).
Loc. adv. À la perpendiculaire, en formant un angle droit.
Les deux avenues se coupent à la perpendiculaire.
2. Vertical (par référence au sens ancien : Qui forme un
angle droit avec le plan de l’horizon astronomique). Le fi l à
plomb est perpendiculaire.
Par méton. Écriture perpendiculaire, dans laquelle les lignes sont tracées et lues de haut en bas ou de bas en haut.
Les écritures chinoise et japonaise sont perpendiculaires.
ARCHIT. Style perpendiculaire, qui marque la dernière époque de l’art gothique anglais, du XIVe au XVIe siècle, et se
carac-térise par la prééminence de lignes verticales. La cathédrale
de Gloucester offre un bel exemple de style perpendiculaire.
PERPENDICULAIREMENT adv. XVe siècle,
perpendicu-lierement, au sens de « verticalement ». Dérivé de perpendiculaire.
De manière perpendiculaire, à angle droit.
PERPENDICULARITÉ n. f. XVIe siècle. Dérivé de
perpen-diculaire.
Didact. État de droites ou de plans perpendiculaires.
PERPÉTRATION n. f. XIVe siècle, perpretation. Emprunté du latin chrétien perpetratio, « exécution, accomplissement ».
Achèvement, accomplissement. Ne s’emploie qu’à propos d’actes malfaisants, monstrueux. La perpétration d’un
crime.
PERPÉTRER v. tr. (se conjugue comme Céder).
XIIIe siècle. Emprunté du latin perpetrare, « faire entièrement »,
lui-même composé à partir du préfi xe intensif per- et de patrare, « accomplir, exécuter, achever ».
Exécuter, commettre un acte délictueux, criminel.
Perpé-trer un forfait. Le meurtre fut perpétré avec une rare violence.
Pron. à sens passif. De grands crimes se sont perpétrés en
ces lieux ou, impers., Il s’est perpétré de grands crimes en ces lieux.
Par ext. Commettre un acte jugé répréhensible. Perpétrer
une vengeance.
PERPÉTUATION n. f. XVe siècle. Dérivé de perpétuer.
Action de perpétuer ; résultat de cette action. La
perpé-tuation de l’espèce.
PERPÉTUEL, -ELLE adj. Attesté au XIIIe siècle, mais
proba-blement plus ancien. Emprunté du latin perpetualis, « universel, permanent ».
1. Qui ne connaît ni fi n ni interruption, qui ne cesse jamais.
L’homme est en perpétuel devenir. L’histoire est parfois considérée comme un perpétuel recommencement. Un feu perpétuel brûlait dans le temple de Vesta. La perpétuelle rumeur de l’océan. Paix perpétuelle, situation politique
idéale de paix entre les nations, envisagée par divers penseurs et philosophes au cours de l’histoire. Kant publia un « Projet
de paix perpétuelle » en 1795. RELIG. CHRÉTIENNE. Adoration
perpétuelle, adoration du saint sacrement par des fi dèles qui
se relaient sans interruption dans la prière.
Par méton. Calendrier perpétuel, dispositif qui permet de retrouver ou de prévoir le calendrier d’une année quelconque.
DROITROM. Édit perpétuel, compilation des édits faite sur
ordre de l’empereur Hadrien pour codifi er et fi xer le droit issu des édits des préteurs.
Spécialt. PHYS. Mouvement perpétuel, mouvement qui, une fois déclenché, se continuerait de lui-même sans renouvelle-ment de la force motrice. Par anal. MUS. Titre donné à certaines
compositions fondées sur un motif comprenant des notes brèves et égales, qui se répète constamment pendant toute la pièce. Les « Trois Mouvements perpétuels » pour piano, de
Francis Poulenc. Expr. fi g. et fam. Chercher le mouvement perpétuel, chercher la solution d’un problème insoluble.
Titre célèbre : Mouvement perpétuel, composition pour violon et orchestre, de Niccolo Paganini (1835).
2. Qui dure sans interruption pendant une période longue
et dont la fi n n’est pas déterminée. DROIT. Rente perpétuelle, rente versée par l’État et constituant la rémunération d’un emprunt dont la date de remboursement n’est pas fi xée.
Droit perpétuel, droit imprescriptible, qui ne s’éteint pas par
le non-usage. Le droit de propriété est perpétuel. À
perpé-tuelle demeure, voir Demeure.
Se dit en particulier de ce qui dure toute la vie d’un homme.
Une dignité, une fonction perpétuelle. Être condamné au bannissement perpétuel, à la réclusion perpétuelle. RELIG. CHRÉTIENNE. Vœux perpétuels, qui engagent pour la vie
entière celui qui les prononce.
Par méton. En parlant d’une personne. Qui remplit à vie une charge, une fonction. Le Secrétaire perpétuel de
l’Académie française.
3. Par ext. Qui ne connaît pas de répit ; qui se renouvelle
souvent. Elle vit dans la peur perpétuelle de commettre
une erreur. Sa vie fut un perpétuel combat. De perpétuelles interruptions.
Par méton. Un perpétuel insatisfait.
PERPÉTUELLEMENT adv. XIIe siècle. Dérivé de
perpé-tuel.
Sans interruption. Les saisons se renouvellent
perpétuel-lement.
Par ext. Il est perpétuellement fatigué.
PERPÉTUER v. tr. XIVe siècle. Emprunté du latin perpetuare,
de même sens.
Faire durer indéfi niment ou très longtemps. Perpétuer le
nom, la mémoire d’un héros. Perpétuer le souvenir des êtres chers. Perpétuer une lignée. Perpétuer l’espèce, engendrer
une descendance.
Pron. Se prolonger, persister. Cette ancienne tradition s’est
perpétuée jusqu’à nous. Se perpétuer dans une fonction,
réussir à s’y maintenir.
PERPÉTUITÉ n. f. XIIIe siècle. Emprunté du latin perpetuitas, « continuité », lui-même composé à partir du préfi xe intensif per-et de pper-etere, « chercher à atteindre ».
Caractère de ce qui n’a pas de fi n ; durée longue et ininter-rompue. La perpétuité de l’espèce humaine. La perpétuité
du sentiment religieux. La perpétuité d’une coutume.
Loc. À perpétuité, pour toujours ou pour toute la durée de la vie. Fonder un service à perpétuité. Concession à
tuité. Risquer la réclusion à perpétuité ou, ellipt., la perpé-tuité.
Argot. Par abréviation. Être condamné à perpète, être condamné à la prison à perpétuité. Loc. pop. À perpète, pen dant très longtemps et, par ext., très loin.
PERPLEXE adj. XIVe siècle. Emprunté du latin perplexus, « enchevêtré, embrouillé », lui-même composé à partir du préfi xe intensif per- et de plectere, « courber, tresser ».
Qui est dans une grande incertitude, dans l’irrésolution sur ce qu’il doit faire. Demeurer perplexe. Cette nouvelle m’a
rendu, m’a laissé perplexe.
Par ext. Air, visage perplexe. Avoir l’esprit perplexe.
PERPLEXITÉ n. f. XIVe siècle. Emprunté du latin perplexitas, « enlacement », puis « obscurité ».
État de celui qui ne sait que penser, quel parti prendre.
Il est dans une grande perplexité. Cette affaire me jette, me plonge dans une cruelle perplexité.
PERQUISITION n. f. XVe siècle. Emprunté du latin
perqui-sitio, « recherche », lui-même composé à partir du préfi xe intensif per- et de quaerere, « chercher ».
DROIT. Investigation effectuée sur ordre de l’autorité compétente dans un lieu clos, notamment au domicile d’une personne poursuivie ou soupçonnée, afi n d’y rechercher des éléments susceptibles de faire avancer une enquête. Ordonner
une perquisition. Mandat de perquisition, voir Mandat. Procès-verbal de perquisition. Sauf exception prévue par la loi, une perquisition doit avoir lieu de jour et en présence de la personne chez qui elle se déroule.
Par ext. Fouille effectuée par une autorité quelconque dans un lieu clos.
PERQUISITIONNER v. intr. XIXe siècle. Dérivé de
perqui-sition.
DROIT. Procéder à une perquisition. La police a
perqui-sitionné au domicile du suspect, chez le suspect. Transt. Perquisitionner un entrepôt.
*PERRÉ n. m. XIIe siècle. Dérivé de pierre.
TECHN. Revêtement en pierre sèche ou en maçonnerie, destiné à protéger un ouvrage, un talus des affouillements dus à l’eau ou des glissements de terrain. Un perré renforce
le remblai de la rive.
*PERRIÈRE n. f. XIIe siècle. Dérivé de pierre, pour le sens 1. Issu du latin médiéval petraria, pour le sens 2.
1. Machine de guerre à bascule et contrepoids, utilisée
au Moyen Âge pour lancer des projectiles de pierre sur l’ennemi.
2. Régional. En Anjou, carrière d’ardoises.
PERRON n. m. XIe siècle, perrun, au sens de « bloc de
pierre » ; XVIIe siècle, perron, au sens actuel. Dérivé de pierre.
Entrée d’une demeure, d’un édifi ce formée de plusieurs marches et d’un palier sur lequel s’ouvrent une ou plusieurs portes. Le perron d’une villa, d’une église. Le perron de
l’Élysée. Un perron protégé d’une marquise, d’un auvent. Descendre les marches du perron. Perron à double rampe ou perron double, qui comporte deux escaliers droits,
symétri-ques de part et d’autre du palier. Perron en fer à cheval, à deux escaliers courbes et symétriques.
Par méton. Le palier d’un perron ; les marches d’un perron.
Il nous a reçus sur le perron. Monter le perron.
PERROQUET n. m. XIVe siècle. Tiré de Perrot, lui-même
dérivé du prénom Pierre.
I. Oiseau grimpeur de la famille des Psittacidés, au plumage
souvent bigarré, doté d’un bec recourbé, de courtes pattes aux doigts préhensiles, et dont certaines espèces peuvent imiter la parole humaine. Perroquet multicolore. Perroquet
vert. Perroquet gris d’Afrique. Les aras, les jacquots et les loris sont des perroquets. Les perroquets vivent principale-ment dans les régions boisées tropicales et subtropicales. Perroquet domestique, apprivoisé. Le perchoir d’un perro-quet. Maladie des perroquets, nom usuel de la psittacose.
En apposition. Inv. Vert perroquet, vert vif, criard. Des
rubans vert perroquet. Glaïeul perroquet, dont les pétales
Loc. Bâton de perroquet, perchoir constitué d’une tige fi xée verticalement sur un plateau et garnie d’échelons espacés sur lesquels le perroquet peut monter et descendre ; fi g. et fam., maison étroite à plusieurs étages. Corde, échelle
de perroquet, corde ou échelle d’un seul montant, traversée
par des échelons horizontaux. Soupe de perroquet ou à
perroquet, pain trempé dans du vin.
PATHOL. Langue de perroquet, racornissement et
sèche-resse de la langue que l’on observe dans certains états infec-tieux graves comme la fi èvre typhoïde, ou dans des états de déshydratation prolongée. Bec-de-perroquet, voir ce mot.
Expr. Parler, réciter comme un perroquet, en répétant ce qu’on a entendu sans comprendre ce qu’on dit. Fig. C’est un
vrai perroquet ! se dit de quelqu’un qui parle sans réfl échir,
qui répète tout ce que disent ou pensent les autres.
II. Par anal. 1. ZOOL. Perroquet de mer, nom usuel d’un oiseau appelé macareux ; nom donné à certains poissons, comme le labre, en raison de ses couleurs intenses, ou le scare, qui possède une sorte de bec comparable à celui d’un perroquet et qui est aussi appelé Poisson-perroquet.
2. MOBILIER. Chaise à perroquet ou, ellipt., perroquet,
siège pliant à dossier, aisément transportable, qui était en usage au XVIIe siècle et qu’on disposait autour de tables
fi xes. Désigne aujourd’hui un portemanteau à pieds, muni de patères recourbées en forme de bec de perroquet.
3. Anciennt. Nom donné à l’absinthe en raison de sa
couleur verte. Auj. Boisson mêlée de pastis et de menthe.
III. MARINE. Voile carrée que l’on grée soit au-dessus du grand hunier (grand perroquet), soit au-dessus du petit hunier (petit perroquet). Mât de perroquet, mât supérieur sur lequel est gréée cette voile. Perroquet de beaupré, voile carrée que l’on hissait sur un petit mât au bout du beaupré.
Perroquet de fougue, voile carrée portée par un mât
surmon-tant le mât d’artimon et, par méton., ensemble composé par le mât, la vergue, le gréement et la voile.
PERRUCHE n. f. XVIIe siècle, perrique ; XVIIIe siècle,
perruche. Emprunté de l’espagnol perrico, diminutif du prénom Pedro, « Pierre ».
1. Oiseau grimpeur de la famille des Psittacidés, au
plumage généralement très coloré, proche du perroquet mais de plus petite taille. Des perruches bleues, jaunes, blanches.
Les inséparables sont des perruches qui ne peuvent être élevées que par couples. Perruche ondulée, espèce originaire
d’Australie dont on a obtenu, par sélection, des spécimens de diverses couleurs.
Fig. Par allusion au jabotage incessant des perruches en cage, se dit de personnes qui parlent sans arrêt, à tort et à travers. Cette perruche est insupportable.
2. MARINE. Voile carrée du mât d’artimon, gréée au-dessus du perroquet de fougue. Mât de perruche, prolongation du mât d’artimon, sur laquelle est gréée cette voile.
PERRUQUE n. f. XVe siècle. Origine incertaine.
1. Chevelure postiche, coiffure composée de cheveux
naturels ou artifi ciels. Perruque blonde, brune, blanche.
Perruque ronde, carrée. Perruque de crin, de fi lasse, de nylon. Perruque à catogan, à boudins. Perruque poudrée à frimas, voir Frimas. Perruque Louis XIV, à la Louis XVI. La perruque d’un homme de cour, d’un magistrat, d’un acteur. Porter une perruque, porter perruque. Dissimuler une calvitie sous une perruque. Loc. vieillie. Tête à perruque,
tête de bois sur laquelle on pose les perruques pour les préparer (on dit aussi Marotte) ; fi g., fam. et vieilli, personne opiniâtrement attachée à des idées dépassées (on dit aussi, ellipt., perruque). Les jeunes gens ne se soucient guère de
l’avis de ces vieilles perruques.
2. Par anal. PÊCHE. Pelote que forme une ligne en s’emmê-lant. – JOAILL. Masse de fi l de fer sur laquelle on s’appuie
pour souder les métaux. – BOT. Arbre à perruques, autre nom donné au fustet en raison des houppes plumeuses dont il se couvre après la fl oraison.
3. Argot. Vieilli. Travail qu’un ouvrier effectue pour
son usage personnel pendant ses heures de présence et avec le matériel de l’entreprise. Faire une perruque, de la
perruque.
PERRUQUIER n. m. XVIe siècle. Dérivé de perruque.
Anciennt. Celui dont le métier consistait à confectionner des perruques, à coiffer et faire la barbe, et qu’on appelait également Perruquier barbier.
Auj. Artisan qui fabrique ou vend des perruques et des postiches (dans ce sens, on rencontre parfois le féminin
Perruquière).
PERS, PERSE adj. (rare au féminin). XIIe siècle. Emprunté du latin tardif persus, « de couleur jacinthe ».
D’une teinte où le bleu domine, souvent intermédiaire entre le bleu et le vert. Une étoffe de couleur perse. S’emploie surtout pour qualifi er la couleur des yeux. Athéna, la déesse
aux yeux pers.
*PERSAN, -ANE adj. et n. XIIe siècle. Dérivé de Perse. 1. Adj. Relatif à la Perse, considérée dans la période
s’éten-dant de la conquête arabe, au VIIe siècle, jusqu’en 1935, date à
laquelle ce pays prit le nom d’Iran. Un roi, un prince persan.
La littérature persane, les contes persans. « Caravane » et « divan » sont des noms d’origine persane. Les miniatures, les enluminures persanes. Broderie persane, tissu brodé de
soies multicolores, souvent rehaussé de métal et de perles d’or ou d’argent. Tapis persan, tapis noué ou tissé, le plus souvent à motifs agrémentés de rangs de pampres entre-mêlés, dont la production connut un essor important en Perse du XVIe au XVIIIe siècle. Par méton. Motif persan. Nœud
persan, l’un des différents types de nœuds utilisés dans la
fabrication des tapis d’Orient.
Spécialt. Un chat persan ou, subst., un persan, chat trapu à tête massive, originaire de Perse, au poil long et soyeux.
Un persan bleu, crème. Lévrier persan, lévrier à poil soyeux
et brillant utilisé pour chasser à courre la gazelle et le lièvre.
Cheval persan, cheval proche du cheval arabe, réputé pour la
qualité de sa robe, sa vélocité et son endurance.
2. N. Un Persan, une Persane, personne qui habitait la
Perse ou qui en était originaire. Expr. Comment peut-on
être Persan ? se dit, par allusion à un passage des Lettres persanes de Montesquieu, pour souligner ironiquement
l’étonnement ou l’incompréhension manifestés devant tout ce qui est étranger.
LINGUIST. Le persan, la plus importante des langues
indo-européennes du groupe iranien, issue du moyen perse et employée aujourd’hui sous diverses formes comme langue offi cielle de plusieurs pays, dont l’Iran. Le persan classique et
le persan moderne. Le persan s’écrit en caractères arabes.
Titre célèbre : Le Persan, comédie de Plaute (IIe siècle av. J.-C.).
*I. PERSE adj. XVIe siècle. Emprunté du latin Persa, « habitant de la Perse ».
Relatif à la Perse ancienne, d’avant la conquête arabe. Les
rois perses. L’armée perse. L’empire perse fut conquis par Alexandre au IVe siècle avant Jésus-Christ.
Subst. Un, une Perse, qui habitait la Perse ancienne ou en était originaire. Les guerres médiques opposèrent les Grecs