PEUPLER v. tr XII e siècle, popler, puis pupler ; XIII e siècle,
I. PHARE n m XVI e siècle Emprunté, par l’intermédiaire
du latin pharus, du grec pharos, de même sens, lui-même tiré de
Pharos, nom d’une île de la baie d’Alexandrie.
1. Tour élevée sur une côte ou en mer, portant à son sommet
une source lumineuse puissante qui sert à guider les navires pendant la nuit. Le phare d’Alexandrie était une des sept
merveilles du monde antique. Le phare de l’île d’Ouessant. Les phares peuvent signaler l’entrée d’un port, la présence de récifs. Un gardien de phare. Un phare à feu fi xe, à feu tournant, à feu scintillant. Par méton. La source lumineuse
elle-même. La portée, la puissance d’un phare. Phare à
éclats, par opposition à Phare à occultations ou à éclipse. Bateau-phare, ou Bateau-feu, voir Bateau-feu.
Par anal. Dispositif lumineux destiné à faciliter les atter- rissages des avions la nuit. Les phares d’un aéroport.
Fig. Se dit d’un penseur, d’un artiste, d’une œuvre qui s’impose comme référence. Goethe est un des phares de la
littérature mondiale. En apposition. Qui occupe une place
prépondérante au sein d’un ensemble. C’est une œuvre
phare.
Titres célèbres : « Les Phares », poème des Fleurs du mal, de Charles Baudelaire (1857) ; La Promenade au phare, de Virginia Woolf (1927).
2. Projecteur placé à l’avant d’un véhicule, destiné à
éclairer sa route, à signaler sa présence. Le phare d’une
motocyclette. Les phares d’une locomotive, d’une automo- bile, d’un avion. Être ébloui par la lumière des phares. Allumer, éteindre ses phares. Par anal. Phares arrière, situés
à l’arrière d’un véhicule pour signaler une marche arrière.
Phares antibrouillard.
Expr. Faire un appel de phares, adresser un signal lumineux à un autre automobiliste en actionnant ses phares.
Fam. Phares code (on dit mieux Feux de croisement), dont l’orientation et la puissance, moindre que celle des Feux de
route (ou Pleins phares), permettent de ne pas éblouir les
autres conducteurs. Rouler en phares code ou, ellipt., en
codes. Rouler en pleins phares ou, ellipt., en phares.
*II. PHARE n. m. XIXe siècle. Emploi spécialisé de phare I,
parce que le mât se dresse comme un phare, ou forme altérée de
farde I, parce que le mât porte les voiles comme un fardeau.
MARINE. En parlant d’un navire à voiles carrées. Phare
carré ou, simplement, phare, ensemble formé par un mât,
ses voiles et ses vergues. Phare de l’avant, ensemble formé par le mât de misaine et son gréement. Phare de l’arrière, ensemble formé par le grand mât, le mât d’artimon et leur gréement.
PHARISAÏQUE adj. XVIe siècle. Emprunté du latin chrétien
pharisaicus, de même sens, lui-même dérivé de pharisaeus, « phari-
sien ».
Péj. Relatif aux pharisiens tels qu’ils sont présentés dans les Évangiles. Orgueil pharisaïque.
PHARISAÏSME n. m. XVIe siècle. Dérivé de pharisaïque. RELIG. Rare. Doctrine, enseignement des anciens phari- siens.
Par ext. Péj. Par allusion à la manière dont les pharisiens sont présentés dans l’Écriture sainte. Piété, vertu ostenta- toires ; hypocrisie.
PHARISIEN, -IENNE n. XIIe siècle, fariseu, puis pharisen ;
XIIIe siècle, pharisien. Emprunté, par l’intermédiaire du latin chrétien pharisaeus, du grec pharisaios, lui-même tiré de l’araméen
p’rishayya, participe passif pluriel de p’rash, « séparer ».
RELIG. Juif, Juive appartenant à un courant spirituel parti-
culièrement infl uent au début de notre ère, qui se caractérisait par la stricte observance de la loi mosaïque et par l’opposi- tion aux saducéens et aux Juifs hellénisants des milieux aisés des villes. Les pharisiens furent de grands interprètes de la
loi juive. Dans les Évangiles, Jésus accuse les pharisiens de formalisme et d’hypocrisie. La parabole du pharisien et du publicain. Adjt. La tradition, la doctrine pharisienne.
Par ext. Péj. Personne qui n’a que l’apparence de la piété, de la vertu ou qui, sûre d’elle-même, forte de ses certitudes, juge autrui avec orgueil et dureté. Adjt. Une dévotion toute
pharisienne.
Titre célèbre : La Pharisienne, de François Mauriac (1941).
PHARMACEUTIQUE adj. et n. f. XVIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin pharmaceuticus, du grec pharmakeu-
tikê (technê), « (art) de préparer et d’administrer les médicaments »,
lui-même dérivé de pharmakon, qui désigne toute drogue, salutaire ou néfaste.
1. Adj. Relatif à la pharmacie. Industrie pharmaceutique.
Laboratoire pharmaceutique. Offi cine pharmaceutique.
2. N. f. Syn. vieilli de Pharmacologie.
PHARMACIE n. f. XIVe siècle, farmacie, « purgation » ;
XVIe siècle, pharmacie, « science des remèdes » ; XVIIe siècle,
au sens de « profession de pharmacien » ; XVIIIe siècle, au sens
d’« offi cine ». Emprunté, par l’intermédiaire du latin pharmacia, du grec pharmakeia, « emploi de médicaments ou de poisons ».
1. Science ayant pour objet la composition, la préparation
et le contrôle des médicaments. Faculté, école de pharmacie.
Docteur en pharmacie. Préparateur en pharmacie. Labora- toire de pharmacie. Pharmacie chimique, étude des
substances chimiques qui entrent dans la composition des médicaments. Pharmacie vétérinaire.
2. Offi cine où l’on prépare, conserve et vend des médica-
ments ainsi que divers produits ayant trait à la santé, à l’hygiène, aux soins du corps, etc. Une préparation vendue
en pharmacie. Déposer une ordonnance à la pharmacie. Pharmacie homéopathique. Une pharmacie de garde, qui
assure une permanence la nuit et les jours fériés.
Par ext. La pharmacie d’un hôpital, le local où sont préparés et tenus en réserve les médicaments destinés aux patients.
3. Par méton. Vieilli. Médicament, produit pharmaceu-
tique. Un bocal, un pot à pharmacie.
Auj. Assortiment de produits de premiers soins et de médicaments d’usage courant que l’on garde chez soi ou que l’on emporte en voyage. Armoire, trousse à pharmacie.
PHARMACIEN, -ENNE n. XVIIe siècle. Dérivé de
pharmacie.
Personne diplômée en pharmacie, qui exerce la pharmacie.
L’Ordre des pharmaciens. Pharmacien hospitalier. Pharma- cien biologiste, qui travaille dans un laboratoire d’analyses
de biologie médicale. Pharmacien d’offi cine ou, simple- ment, pharmacien, qui tient une pharmacie.
*PHARMACOCINÉTIQUE n. f. XXe siècle. Composé de
pharmaco-, tiré du grec pharmakon, « poison, médicament »,
et de cinétique.
Partie de la pharmacologie qui étudie la façon dont évolue une substance dans un organisme auquel elle a été adminis- trée, depuis son absorption jusqu’à son élimination.
*PHARMACODÉPENDANCE n. f. XXe siècle. Composé de pharmaco-, tiré du grec pharmakon, « poison, médicament », et de dépendance.
Forme de toxicomanie caractérisée par une dépendance à l’égard d’un ou plusieurs médicaments.
*PHARMACODYNAMIE n. f. XIXe siècle. Composé de
pharmaco-, tiré du grec pharmakon, « poison, médicament », et de -dynamie, tiré du grec dunamis, « puissance, force ».
Partie de la pharmacologie qui étudie les mécanismes d’action des médicaments sur l’organisme.
PHARMACOLOGIE n. f. XVIIIe siècle. Composé de
pharmaco-, tiré du grec pharmakon, « poison, médicament »,
et de -logie, tiré du grec logos, « discours, traité ».
Science qui étudie les médicaments et leurs effets sur l’organisme. La pharmacologie comprend en particulier la
pharmacodynamie, la pharmacocinétique et la pharmacie galénique (voir Galénique). (On disait autrefois Pharma- ceutique.)
*PHARMACOLOGIQUE adj. XIXe siècle. Dérivé de
pharmacologie.
Relatif à la pharmacologie. Recherches pharmaco-
logiques.
PHARMACOPÉE n. f. XVIe siècle, au sens d’« art de préparer
les médicaments ». Emprunté du grec pharmakopoïa, « confection de drogues », lui-même composé à partir de pharmakon, « poison, médicament », et poieîn, « faire ».
1. Recueil offi ciel des médicaments autorisés et des
formules pharmaceutiques approuvées, qui est publié sous l’autorité d’un ou de plusieurs États. Pharmacopée française (on dit aussi Codex). Pharmacopée européenne.
2. Ensemble des médicaments utilisés par une médecine
donnée. La chélidoine ou herbe aux verrues était utilisée
dans l’ancienne pharmacopée. La pharmacopée tradition- nelle chinoise.
*PHARMACOVIGILANCE n. f. XXe siècle. Composé de
pharmaco-, tiré du grec pharmakon, « poison, médicament », et de vigilance.
Ensemble des moyens mis en œuvre pour évaluer et signaler les effets indésirables des médicaments afi n d’assurer leur sécurité d’emploi.
*PHARYNGAL, -ALE adj. (pl. Pharyngaux, -ales).
XXe siècle. Dérivé de pharynx.
PHON. Une consonne pharyngale ou, subst., une pharyn-
gale, dont l’articulation est réalisée par le rapprochement de
la base de la langue et du pharynx. Les langues sémitiques,
et en particulier l’arabe, comportent des consonnes pharyn- gales.
*PHARYNGÉ, -ÉE adj. XVIIIe siècle, comme substantif,
pharyngée, « artère qui arrive au pharynx » ; XIXe siècle, comme adjectif, au sens actuel. Dérivé de pharynx.
MÉD. Relatif au pharynx. Réfl exe pharyngé. Toux
pharyngée. (En anatomie, on emploie plus couramment le
terme Pharyngien, -ienne.)
PHARYNGIEN, -IENNE adj. XVIIIe siècle. Dérivé de
pharynx.
ANAT. Qui appartient au pharynx. Artères pharyngiennes.
Plexus pharyngien. Glosso-pharyngien, voir ce mot.
PHARYNGITE n. f. XIXe siècle. Composé à l’aide de pharynx
et de l’élément -ite, servant à former les mots qui désignent une infl ammation.
PATHOL. Infl ammation du pharynx. Pharyngite aiguë,
chronique.
PHARYNX n. m. XVe siècle, faringua ; XVIe siècle, pharynx.
Emprunté du grec pharugx, « gosier, pharynx, gorge ».
ANAT. Cavité musculaire et membraneuse allant du fond de
la bouche à l’entrée de l’œsophage, et par laquelle les fosses nasales communiquent avec le larynx. Le pharynx constitue
le carrefour des voies digestive et respiratoire.
PHASE n. f. XVe siècle, phaze. Emprunté du grec phasis, désignant l’apparence de la Lune, la phase de la Lune, et signifi ant dans le langage judiciaire « information, révélation », lui-même dérivé de phainein, « rendre visible ; faire briller ».
1. ASTRON. Chacun des aspects successifs que présentent,
pour un observateur terrestre, la Lune et certaines planètes au cours de leur révolution, suivant la manière dont elles reçoivent la lumière du Soleil. La nouvelle lune, le premier
quartier et la pleine lune sont des phases de la Lune. Les phases de Vénus, de Mars.
2. Chacun des états successifs, chacune des étapes qui
marquent l’évolution, le développement d’un phénomène ou d’un processus. Les phases du sommeil. La phase d’incuba-
tion, la phase aiguë d’une maladie. Il passe par des phases d’euphorie et des phases d’abattement. Ce pays connaît actuellement une phase de croissance, de récession écono- mique.
3. PHYS. MATH. Constante angulaire caractéristique d’un
mouvement périodique sinusoïdal, qui permet de déterminer l’élongation d’un point à un instant donné. Phase d’une onde.
Phase d’un courant alternatif. Angle de phase, angle positif
ou négatif que forme, sur une représentation graphique, un vecteur en rotation autour d’un axe pris comme origine. En
concordance de phase ou, ellipt., en phase, se dit de phéno-
mènes périodiques qui varient de la même façon, deviennent nuls aux mêmes instants et atteignent simultanément leurs valeurs maximales et minimales. En opposition de phase, se dit de phénomènes périodiques qui présentent des élonga- tions opposées aux mêmes instants. Différence de phase, écart entre les phases de deux mouvements périodiques de même fréquence (on dit aussi Déphasage). Mouvements en
quadrature de phase, qui présentent un déphasage d’un quart
de période. – ÉLECTROTECHNIQUE. Conducteur de phase
ou, ellipt., phase, chacun des fi ls d’un système polyphasé assurant la distribution d’un courant alternatif. Les phases,
le neutre, la masse d’un circuit électrique. – OPT. Micro-
scope à contraste de phase, muni d’un dispositif qui permet
d’observer des objets transparents en traduisant en diffé- rentes intensités de gris les faibles variations de l’angle de polarisation des rayons lumineux qui traversent ces objets.
Loc. fi g. et fam. Être en phase avec quelqu’un, être en accord, en union avec lui.
4. CHIM. Dans un système chimique formé d’un ou de plusieurs composants, chacune des parties homogènes et physiquement distinctes qui occupent un espace propre. Un
mélange gazeux constitue une phase unique. L’eau et l’huile, non miscibles, forment un système à deux phases. Se dit en
particulier de chacun des états, liquide, solide ou gazeux, sous lequel peut exister un corps pur ou un mélange de corps, en fonction de la température et de la pression. La glace,
l’eau liquide, la vapeur d’eau constituent les trois phases de l’eau. Changement, transition de phase. Diagramme de phases, représentation graphique des conditions de stabi-
lité des différents états d’un même corps. Règle des phases, expression mathématique qui traduit le comportement des systèmes chimiques en état d’équilibre.
*PHASEMÈTRE n. m. XXe siècle. Composé de phase et de
-mètre, tiré du grec metron, « mesure ».
ÉLECTR. Appareil servant à mesurer la différence de phase entre deux courants alternatifs de même fréquence.
*PHASIANIDÉS n. m. pl. XIXe siècle. Emprunté du latin scientifi que phasianidae, lui-même tiré du grec phasianos (ornis), « faisan », et proprement « (oiseau) qui vit sur les bords du Phase » (nom ancien d’un fl euve de Colchide aujourd’hui appelé le Rion).
ZOOL. Famille d’oiseaux terrestres de taille diverse appar-
tenant à l’ordre des Galliformes, généralement peu aptes aux longs vols et sédentaires. Les Phasianidés ont des pattes
robustes présentant un doigt postérieur surélevé et souvent un ergot chez le mâle. Les cailles, les perdrix, les faisans font partie des Phasianidés. De nombreuses espèces de phasia- nidés, comme les paons et les coqs, ont été domestiquées par l’homme. Au sing. Un phasianidé.
*PHASME n. m. XIXe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire
du latin scientifi que, du grec phasma, « apparence », « fantôme, monstre », lui-même dérivé de phainein, « rendre visible ; faire briller ».
ZOOL. Insecte orthoptère de forme allongée, qui a l’aspect d’une petite branche ou d’une brindille. Le mimétisme du
phasme.
*PHATIQUE adj. XXe siècle. Emprunté du grec phatikos, « affi rmatif », lui-même dérivé de phanai, « dire, parler ».
LINGUIST. Fonction phatique du langage, par laquelle
un énoncé vise à établir, maintenir ou interrompre une situation de communication. Les énoncés « Allô », « Vous
m’entendez ? » ont une fonction phatique.
PHÉBÉ n. f. XIXe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin
Phoebe, du grec Phoibê, proprement « brillante », nom d’une fi lle
d’Ouranos, et surnom parfois donné à la sœur d’Apollon, Artémis.
Vieilli. Dans des emplois poétiques, pour désigner la lune.
Phébé monte à l’horizon.
PHÉBUS (s se fait entendre) n. m. XVIIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin Phoebus, du grec Phoibos, proprement « brillant », et surnom parfois donné à Apollon.
Dans des emplois poétiques, pour désigner le soleil.
Phébus dardait ses rayons.
*PHELLODERME n. m. XIXe siècle. Composé de phello-,
tiré du grec phellos, « liège », et de derme.
BOT. Tissu cellulosique de faible épaisseur qui constitue en partie l’écorce des tiges et des racines chez certains végétaux.
*PHELLOGÈNE n. m. XIXe siècle. Composé de phello-, tiré du grec phellos, « liège », et de -gène, tiré du grec gennân, « engen- drer ».
BOT. Assise externe de cellules située dans le paren- chyme cortical des racines et des tiges ligneuses, qui donne naissance au liège vers l’extérieur et au phelloderme vers l’intérieur.
*PHÉNAKISTISCOPE n. m. XXe siècle. Composé à partir du
grec phenakizein, « tromper », et de -scope, tiré du grec skopeîn, « observer ».
Appareil d’optique donnant l’illusion du mouvement continu à partir d’une suite d’images fi xes disposées en couronne sur un disque de rotation, que l’on observe, par réfl exion dans un miroir, à travers des fentes ménagées dans ce disque, ou directement à travers les fentes d’un second disque lui aussi en rotation. Le phénakistiscope est un des
ancêtres du cinématographe.
*PHÉNATE n. m. XIXe siècle. Composé à partir de phénol et de l’élément -ate, servant à désigner certains sels ou esters.
CHIM. Sel ou ester du phénol ou d’un phénol (on dit aussi
Phénolate).
PHÉNICIEN, -ENNE adj. XVIIe siècle. Dérivé de Phénicie, contrée du Proche-Orient, lui-même tiré du grec Phoinikê, de même sens, et signifi ant proprement « la Rouge », soit parce que ses habitants avaient le teint cuivré, soit parce qu’ils étaient de grands producteurs de pourpre.
Relatif à la Phénicie, nom ancien de la région située le long de la côte orientale de la Méditerranée. Une cité, une colonie
phénicienne. Des inscriptions phéniciennes. L’alphabet phénicien est à l’origine des alphabets grec et romain.
Subst. Un Phénicien, une Phénicienne, personne qui habitait la Phénicie ou qui en était originaire. Les Phéniciens étaient
un peuple de navigateurs et de commerçants. LINGUIST. Le
phénicien, langue sémitique du groupe cananéen, qui était
parlée en Phénicie.
Titre célèbre : Les Phéniciennes, tragédie d’Euripide (vers 409 av. J.-C.).
PHÉNICOPTÈRE n. m. XVIe siècle. Emprunté, par l’inter- médiaire du latin phoenicopterus, du grec phoinikopteros, de même sens, lui-même composé à l’aide de phoinix, « rouge », et pteros, « aile ».
ZOOL. Syn. vieilli de Flamant.
PHÉNIQUE adj. XIXe siècle. Tiré du grec phainein, « rendre visible ; faire briller ».
CHIM. Vieilli. Acide phénique, ancien nom du phénol.
PHÉNIX n. m. XIIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin phoenix, de même sens, du grec phoinix, proprement « rouge », parce que le phénix avait, dit-on, les ailes rouge doré et parce que les fruits du palmier sont ocre rouge.
1. MYTH. Oiseau fabuleux, unique en son espèce, qui vivait
plusieurs siècles et renaissait de ses cendres après s’être immolé sur un bûcher. Le phénix est un symbole de résur-
rection.
Fig. Personne qui excelle dans son domaine, dont le talent surpasse celui des autres. Vous êtes le phénix des hôtes de
ces bois, compliment du Renard au Corbeau dans la fable de
La Fontaine. Par litote. Cet écolier n’est pas un phénix.
2. BOT. Genre de palmiers comprenant le dattier, et dont
certaines espèces sont cultivées comme plantes ornemen- tales (on écrit aussi Phœnix).
PHÉNOL n. m. XIXe siècle. Composé à partir du grec phainein, « rendre visible ; faire briller », et de l’élément -ol, indicatif de la fonction alcool.
CHIM. Corps cristallisé de couleur blanche, de formule
C6H5OH, soluble dans l’eau et fortement toxique. Le phénol
est utilisé en solution comme antiseptique.
Par ext. Nom générique de la série des composés organi- ques analogues au phénol et qui possèdent un ou plusieurs groupes hydroxydes liés à un noyau aromatique. Les phénols
sont utilisés dans la fabrication de colorants, de matières plastiques, de résines et de médicaments.
*PHÉNOLATE n. m. XXe siècle. Composé de phénol et de l’élément -ate, servant à désigner certains sels ou esters.
CHIM. Syn. de Phénate.
*PHÉNOLIQUE adj. XIXe siècle. Dérivé de phénol.
PHÉNOMÉNAL, -ALE adj. (pl. Phénoménaux, -ales).
XIXe siècle. Dérivé de phénomène.
1. PHIL. Relatif au phénomène, qui est de la nature du phénomène. La connaissance phénoménale. Kant oppose le
moi phénoménal, c’est-à-dire le sujet connaissant tel qu’il s’apparaît à lui-même, au moi nouménal.
2. Fam. Qui est extraordinaire, prodigieux, stupéfi ant.
Une vague d’une hauteur phénoménale. Ce fi lm connaît un succès phénoménal.
*PHÉNOMÉNALEMENT adv. XIXe siècle. Dérivé de phéno-
ménal.
PHIL. Du point de vue des phénomènes, par l’intermédiaire
du phénomène.
PHÉNOMÈNE n. m. XVIe siècle. Emprunté du grec phaino-
menon, « ce qui apparaît », lui-même dérivé de phainein, « rendre
visible ; faire briller ».
1. Ce qui apparaît, se produit, se manifeste et peut être saisi par l’expérience ou l’observation. Analyser, interpréter
un phénomène. Rechercher la cause, mesurer l’intensité, l’amplitude d’un phénomène. Mettre en évidence la corréla- tion entre deux phénomènes.
Phénomène périodique, constant. Phénomène secondaire, phénomène parasite. Des phénomènes naturels, climatiques, météorologiques, physiques, chimiques, biologiques. Phéno- mène optique, acoustique.
Phénomène d’accoutumance, de rejet. Phénomène d’hal- lucination, d’autosuggestion. PSYCHOL. SOCIOL. Phénomène
collectif ou phénomène de foule, ensemble des modifi cations
qui affectent le comportement des individus lorsqu’ils sont mêlés à une foule. Les phénomènes collectifs ont été analysés
par Gustave Le Bon dans « La Psychologie des foules ». Un phénomène de mode.
Spécialt. PHIL. Ce qui apparaît à la conscience, ce qui est perçu par l’esprit. Des phénomènes sensoriels. Leibniz
distingue les objets réels des phénomènes produits par l’ima- gination. Chez Kant, l’objet tel qu’il nous apparaît, tel que
nos sens nous le présentent, par opposition à Noumène, qui désigne l’objet en soi, tel qu’il est et que nous ne pouvons le connaître.
2. Fig. Ce qui frappe l’imagination, est rare, exceptionnel.
Se dit surtout, familièrement, d’une personne remarquable par quelque qualité ou par quelque défaut. Cet homme est
un phénomène d’ingratitude, de dévouement. Péj. Personne
bizarre, excentrique. Être regardé, considéré comme un