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Vieilli ou plaisant. Prendre, fumer du tabac.

PÉTUNIA n. m. XIXe siècle. Emprunté du latin scientifi que

petunia, de même sens, lui-même dérivé de pétun, parce que cette

plante ressemble à un petit plant de tabac.

BOT. Plante herbacée de la famille des Solanacées, à grandes fl eurs évasées rouges, violettes ou blanches, origi- naire d’Amérique du Sud et cultivée pour l’ornement. Un

pétunia en pot. Un massif de pétunias.

PEU adv. XIe siècle, pou, poi ; XIIe siècle, po, peu. Issu du latin

paucum, « peu nombreux », lui-même issu d’un radical *pa-, qui

marque la petitesse ou la faiblesse.

1. En petite quantité, pas beaucoup. Manger peu. Cet

homme parle peu, très peu. Je l’ai peu vu ces derniers temps. Je le connais assez peu. Un sommeil peu profond. Je l’ai

trouvé bien peu, fort peu civil. Il a réagi de manière quelque peu inattendue. Elle m’a répondu peu aimablement. Par

litote. Il n’est pas peu fi er.

C’est peu, c’est bien peu, c’est trop peu. C’est peu d’être concis, il faut être clair. Prov. C’est peu de se lever matin, mais c’est tout de partir à l’heure.

Dans des constructions impersonnelles. Il lui importe

peu de venir le jeudi ou le vendredi. Peu m’importe qu’il m’approuve ou me blâme. Peu me chaut qu’il parte ou qu’il reste (vieilli). Peu s’en est fallu qu’il ne fût tué. Il s’en est fallu de peu qu’il n’échouât. Ils ont le même âge ou peu s’en faut.

Loc. adv. De peu, de justesse. Éviter de peu un obstacle.

Peu ou prou, plus ou moins. Tout le monde connaît peu ou prou cette histoire. Peu à peu, progressivement. Les jours augmentent peu à peu. Loc. conj. Si peu que, pour peu que

(suivi du subjonctif), pour autant que, à la condition que, si.

Pour peu que le temps soit dégagé, nous partirons. Il réussit très bien, si peu qu’il s’en donne la peine. Il le fera pour peu que vous lui en parliez. Expr. Si peu que ce soit, à tout le

moins, dans une faible mesure. Avez-vous réfl échi si peu que

ce soit aux conséquences de cette décision ? Fam. Très peu pour moi ! se dit pour refuser énergiquement une proposi-

tion, une éventualité.

2. Suivi d’un complément introduit par de, Peu prend

une valeur de déterminant. Un nombre restreint ; une faible quantité. Elle a peu d’amis. Peu d’hommes en sont capables.

Bien peu de gens le savent. C’est un homme comme il y en a peu. Il dépense peu d’argent. Nous ne resterons que très peu de temps. Voici en peu de mots de quoi il retourne. Cela a peu d’importance, cela est de peu de conséquence. Cela a peu d’intérêt, est de peu d’intérêt. Il fait montre de peu de patience. Faire peu de cas de quelqu’un, de quelque chose,

ne lui accorder qu’une importance minime.

Loc. À peu de frais, voir Frais II. Peu de chose, se dit pour souligner la faible importance, le caractère négligeable de quelque chose. S’emporter pour peu de chose. Son succès

n’a tenu qu’à peu de chose. Ne me remerciez pas, c’est très peu de chose. À peu de chose près, presque, quasi. Ces deux étoffes sont de même prix, à peu de chose près. Expr. Nous sommes bien peu de chose ou, vieilli, C’est peu de chose que de nous, se dit pour marquer la faiblesse et la misère de

la condition humaine. Expressions tirées du Nouveau Testa- ment et devenues proverbiales. Il y a beaucoup d’appelés

mais peu d’élus, voir Élu. Homme de peu de foi, personne

dont la foi, les certitudes ne sont pas solides ; dans un autre sens du mot Foi, personne à qui l’on ne peut se fi er.

S’il y a ellipse du complément introduit par de, Peu prend une valeur de pronom. Un petit nombre de gens ou une petite quantité de choses ; un faible laps de temps. Bien

peu le croiront. Parmi nous, peu sont concernés. Ne vous inquiétez pas pour si peu ! Vivre de peu. Il nous a précédés de très peu. Loc. adj. Un homme, des gens de peu, se dit

de personnes de condition très modeste ou, péj., qui ne sont pas dignes d’estime. Loc. adv. Depuis peu, il y a peu. Dans

peu, sous peu, d’ici peu. Il sera là d’ici peu. Avant qu’il soit peu (vieilli), avant peu, vous aurez de mes nouvelles. Peu après. À peu près, presque, environ. Ils sont à peu près du même âge. Subst. Un à-peu-près, voir ce mot. Tant soit peu, presque pas, dans une aussi faible mesure que ce soit. Attendez tant soit peu et, subst., un tant soit peu. Si peu que rien (vieilli), presque rien. Nous ne savons rien ou si peu que rien de ce personnage. Expr. C’est peu dire, pour indiquer

que l’on est en dessous de la vérité. Ce n’est pas peu dire, pour renforcer une affi rmation. Prov. Qui peu endure, bien

3. Loc. adv. Un peu, légèrement, dans une certaine mesure.

Il se sent un peu fatigué. Un visage un peu triste. Elle est un peu plus grande que lui. J’arriverai un peu après vous. Cela se trouve un peu partout. Il a réagi un peu vivement. Il s’inquiète un peu. « Le connaissez-vous ? – Un peu. »

Fam. Un petit peu, un tout petit peu. Un discours un tout

petit peu trop long. Par litote. Il ne boit pas qu’un peu. Il s’est mis à pleuvoir, et pas qu’un peu ! S’emploie par euphé-

misme pour Très, trop. C’est un peu fort ! Vous allez un peu

vite en besogne. Il est un peu tard pour s’en aviser. Accom-

pagne parfois, avec une simple valeur expressive, des verbes à l’impératif. Devine un peu qui j’ai rencontré aujourd’hui !

Venez un peu, que je vous parle. Essayez donc un peu !

Loc. et expr. fam. Un peu plus, suivi du conditionnel ou de l’imparfait de l’indicatif, pour indiquer que quelque chose est ou a été sur le point de se produire. Un peu plus et je

ne l’aurais pas reconnu. Un peu plus il manquait son train. Pour un peu, suivi du conditionnel. Pour un peu il se plain- drait, il en est presque à se plaindre. Pop. Être un peu là, se poser un peu là, être remarquable en son genre, avoir une

importance qu’on ne peut ignorer ou négliger (souvent iron. ou péj.). Comme casse-pieds, il se pose un peu là.

Suivi d’un complément introduit par de, Un peu prend une valeur de déterminant. Donnez-moi un peu de pain. De l’eau

mêlée d’un peu de vin. Conserver un peu d’espoir. Prendre un peu de repos. Pourriez-vous me consacrer un peu de votre temps ? Fam. Je vous demande encore un tout petit peu de patience. S’il y a ellipse du complément introduit par de, Un peu prend une valeur de pronom. Attendez encore un peu ! Un peu vaut mieux que rien.

4. Subst. Suivi d’un complément introduit par de. Le peu

de temps dont il dispose. Son peu de tact lui a aliéné bien des sympathies. Malgré ce peu de moyens, ils ont obtenu d’impor- tants résultats. Excusez mon peu de mémoire. Lorsque Le peu de, suivi d’un nom au pluriel, souligne un manque, une

insuffi sance, le verbe reste au singulier ; lorsqu’il signifi e Les quelques, le verbe s’accorde avec le nom au pluriel. Le

peu de qualités qu’il a montré l’a fait renvoyer. Le peu de leçons qu’il a prises lui ont suffi .

S’il y a ellipse du complément introduit par de, Le peu prend une valeur de pronom. Le peu qui restait n’opposa pas

grande résistance. Le peu que j’ai fait pour vous ne mérite pas tant de remerciements. Le peu qu’il a lui suffi t. Le peu qui lui reste à vivre.

Expr. fam. et iron. Excusez du peu ! se dit par antiphrase pour faire remarquer l’importance de quelque chose. Il en

demande un million, excusez du peu !

*PEUCÉDAN n. m. XIIIe siècle, phecedan. Emprunté,

par l’intermédiaire du latin peucedanum, du grec peukedanos, de même sens et, proprement, « qui pique, amer », lui-même dérivé de peukê, « pin ».

BOT. Plante herbacée vivace de la famille des Ombelli-

fères, à fl eurs blanches ou jaunes, et qui pousse dans les prés (on trouve aussi Peucedanum).

*PEUCHÈRE ! interj. XVIIIe siècle. Mot provençal signifi ant « pécheur ».

Exclamation en usage en Provence, marquant suivant les cas l’étonnement, l’admiration, l’affl iction ou la compas- sion, et que l’on emploie souvent par affaiblissement pour ponctuer ses paroles. Peuchère ! Ils l’ont échappé belle !

(On dit aussi Péchère ou Pécaïre.)

*PEUH ! interj. XIXe siècle. Onomatopée.

Sert à marquer le mépris, le dédain, l’indifférence.

*PEUL, PEULE ou PEUHL, PEUHLE adj. et n.

XVIIIe siècle, foules ; XIXe siècle, peul. Emprunté d’une langue d’Afrique de l’Ouest.

1. Adj. Relatif à des populations nomades dispersées dans

toute l’Afrique occidentale, du Sénégal au Niger et du Tchad au Cameroun. Les sociétés peules. Les pasteurs peuls. Une

femme peule. Subst. Un Peul, une Peule.

2. N. m. Langue parlée par les Peuls et qui comporte de

nombreux dialectes.

PEULVEN (en se prononce ène) n. m. XIXe siècle. Mot breton composé à partir de peul, « pilier », et de man, « lamenta- tion », ou de men, « pierre ».

Rare. Syn. de Menhir.

PEUPLADE n. f. XVIe siècle. Dérivé de peuple I.

Groupe humain, de faible ou de moyenne importance, dont les membres, occupant un territoire plus ou moins délimité, ont en commun des traditions et des modes de vie. Des

peuplades africaines. Les incursions de peuplades germani- ques dans l’Empire romain.

S’est dit, péjorativement, de groupes ethniques que l’on considérait comme primitifs et peu organisés.

I. PEUPLE n. m. IXe siècle, poblo ; Xe siècle, pople ; XIIe siècle,

pueple ; XIIIe siècle, peuple. Issu du latin populus, « peuple, ensemble des citoyens ».

I. Vaste ensemble humain considéré en fonction de réalités

géographiques et historiques ou des liens divers qui peuvent unir ses membres. 1. Société d’individus vivant sur un même territoire et partageant une histoire, des coutumes, une culture communes. Les croyances, les mythes, les

mœurs d’un peuple. Peuple sédentaire, nomade. Un peuple insulaire. Peuple pasteur, guerrier, commerçant. Les Vikings furent un peuple de navigateurs. Les peuples celtiques, latins. Les peuples de la Gaule. Les peuples d’Afrique, d’Asie. Un empire constitué d’une mosaïque de peuples. Les peuples frères, voir Frère.

HIST. Les peuples de la mer, nom donné à des populations

indo-européennes venues dans la région méditerranéenne aux XIIIe et XIIe siècles avant Jésus-Christ, qui menacèrent l’Égypte et dévastèrent l’empire hittite.

2. Ensemble de personnes qui se sentent unies tantôt par

l’histoire, tantôt par une culture, une langue ou une religion.

Le peuple tzigane. Le peuple juif. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes inspira les révolutions de 1848, à propos desquelles on parla de « printemps des peuples ».

Dans la tradition judéo-chrétienne. Le peuple saint, le

peuple élu, le peuple de Dieu, dans l’Ancien Testament, le

peuple juif ; dans le Nouveau Testament, l’ensemble des chrétiens. Le peuple des fi dèles ou, simplement, le peuple, l’assemblée des fi dèles. Dans la liturgie catholique, depuis

le concile de Vatican II, le prêtre célèbre la messe face au peuple.

Par ext. Fig. Se dit d’une catégorie d’individus qui possè- dent des caractères, des intérêts communs, qui forment une sorte de société. Le peuple des courtisans. Le petit peuple

des gens de lettres. Par anal. et plaisant. Dans ses « Fables », La Fontaine parle du peuple des souris.

Spécialt. HIST. Le peuple de l’ombre, se dit de ceux qui œuvraient secrètement pour la Résistance.

3. Vieilli. Ensemble des habitants d’un même lieu, d’une

même ville ; population. Le peuple de Paris, des faubourgs.

Le peuple des villes, le peuple des campagnes.

II. Le corps de la nation. 1. L’ensemble de la population

d’un État. Le peuple français, le peuple allemand. Le peuple

américain. Des peuples alliés. L’amitié entre les peuples. Travailler au rapprochement des peuples.

Spécialt. Ensemble des sujets d’un souverain, d’un roi, d’un monarque. Une reine aimée de son peuple. Faire le

bonheur de son peuple. Libérer un peuple de la dictature.

2. Ensemble de ceux qui, dans un État, jouissent des droits

civils et politiques. Le Sénat et le peuple romain. En France,

la justice est rendue au nom du peuple français. La souve- raineté du peuple. L’assemblée du peuple. Consultation du peuple. Un élu du peuple. Selon la Constitution de 1958, le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple constitue le principe de la République française. « La Liberté guidant le peuple », titre d’un tableau d’Eugène Delacroix.

HIST. Représentant du peuple, sous la Révolution, titre

porté par les membres de la Convention. Représentant du

peuple en mission, voir Mission. Commissaire du peuple,

dans l’ancienne U.R.S.S., titre qui, de 1917 à 1946, remplaça l’appellation de ministre.

Titre célèbre : Le Peuple, de Jules Michelet (1846).

III. Ensemble de ceux qui, dans la société, n’appartien-

nent pas aux classes culturellement ou économiquement avantagées. Les tribuns du peuple ou de la plèbe. La misère,

les aspirations du peuple. L’Ami du peuple, surnom de Marat

et titre de son journal. Loc. Un homme, une femme, un enfant

du peuple. Le bon peuple, les gens simples. Le petit peuple, le menu peuple, les gens de la condition la plus modeste. Péj. Le bas peuple, la partie la plus déshéritée de la société.

Adjt. (invariable dans cet emploi). Propre aux gens du peuple et, péj., commun, vulgaire, sans distinction. Une

allure, des manières peuple. Être peuple. Il a adopté cette façon de parler pour faire peuple.

IV. Foule, multitude. Tout un peuple se massait devant le

bâtiment. La cérémonie suscita un grand concours de peuple.

Par anal. Un peuple de statues habitait la Rome antique. Pop. Il y a du peuple, il y a beaucoup de monde. Quel

peuple ! Expr. Se moquer, se fi cher du peuple, ne faire aucun

cas de ce que peuvent penser les autres ; exagérer.

II. PEUPLE n. m. Attesté au XVe siècle, mais probablement antérieur. Issu du latin populus, de même sens.

Syn. ancien de Peuplier.

*PEUPLÉ, -ÉE adj. XIIe siècle. Participe passé de peupler.

Où il y a beaucoup d’habitants, où vivent de nombreuses personnes. Une campagne peuplée. Une ville très peuplée.

Cette île est la plus peuplée de l’archipel.

Fig. Envahi, empli de. Un sommeil peuplé de cauchemars.

Une maison peuplée de souvenirs.

PEUPLEMENT n. m. XVIe siècle. Dérivé de peupler.

1. Installation d’une population sur un territoire ; le fait,

pour un territoire, une contrée, de se peupler, d’être peuplé.

Le premier peuplement de cette île remonte à la période néolithique. La Grèce antique a connu plusieurs vagues de peuplement. Le peuplement de l’Australie au XIXe siècle

s’est fait par l’immigration et la déportation. Des foyers de peuplement. Colonie de peuplement, voir Colonie.

Par anal. En parlant d’une population animale. Le peuple-

ment d’un colombier par des couples de pigeons. Le peuple- ment d’une ruche. Le peuplement d’une rivière par des alevins.

2. Manière dont la population s’établit et se répartit sur

un territoire. L’étude du peuplement américain. L’évolution

du peuplement de la France. Un peuplement autochtone. Peuplement rural, peuplement urbain. La densité de peuple- ment d’une région.

3. Ensemble des populations animales ou végétales d’un

même lieu, d’un même milieu ; chacune de ces populations.

Le peuplement d’une mare. Les peuplements d’algues d’une lagune. SYLVIC. Peuplement forestier ou, simplement, peuple-

ment, ensemble des arbres qui croissent sur une parcelle,

sur un terrain défi ni. Un peuplement de résineux, de hêtres.

Peuplement clair, serré. Peuplement naturel, spontané, artifi - ciel.