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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les images dans l'enseignement des sciences

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Academic year: 2021

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LES IMAGES DANS L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES

Marie Medly JEAN-BAPTISTE, Maria Helena DA SILVA CARNEIRO

Université de Brasilia

MOTS-CLÉS : APPRENTISSAGE DES SCIENCES - IMAGES - MANUELS SCOLAIRES

RÉSUMÉ : Puisque la présence d’images est l’un des éléments utilisés par les enseignants pour

sélectionner les manuels scolaires de sciences, nous avons voulu savoir comment ces images sont utilisées par les professeurs en classe. Nous avons donc effectué des observations de cours de sciences dans une école primaire de Brasilia suivies d’entretiens avec les professeurs observés. Les données obtenues nous ont montré que les images étaient superficiellement exploitées lorsqu’elles ne passaient pas totalement inaperçues.

ABSTRACT : The presence of pictures in science text books is one of the main criteria for them

being selected by teachers. Keeping that in mind, we wanted to investigate how theses pictures were being used by them in their classrooms. Hence, we observed several science classes in a primary school of Brasilia, after witch, we interviewed the teachers concerned. Analysing the data gathered, we discovered that the pictures were seldom used. In fact, when used at all, their usage were very superficial.

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1. INTRODUCTION

Des recherches dans le domaine de l’enseignement montrent qu’aujourd’hui encore, les manuels scolaires sont le centre de l’enseignement des sciences au Brésil. En outre, au cours des dernières années, nous avons pu constater une augmentation considérable des illustrations de ces livres. Illustrations qui, pour leur part, constituent l’un des critères utilisés par les professeurs durant le processus de sélection des manuels scolaires.

Le présent travail fait partie d’un Programme de Recherche/Extension au sujet des images dans l’enseignement des sciences. Ainsi, cette étude se propose de vérifier si les professeurs explorent avec leurs élèves le contenu des images des manuels scolaires et comment ils opèrent ce travail. Nous avons voulu répondre aux questions suivantes : Dans quel contexte du processus d’enseignement-apprentissage des sciences, les professeurs utilisent-ils les images des manuels scolaires ? Quelles sont leurs différentes formes d’usage ? Bien que les professeurs valorisent les images dans l’enseignement des sciences et les considèrent comme l’un des critères à utiliser durant le processus de sélection des manuels, ces enseignants n’explorent pas le contenu de ces images pendant les cours. Nous avons aussi inféré que, pour une grande majorité de professeurs, l’image parle par soi.

2. ASPECTS THÉORIQUES

Image est un terme polysémique. Rémi Brague (1988, p. 589) attribue le nom d’image en premier lieu à tout ce qui est plat. Ce faisant, l’auteur reconnaît s’être éloigné des racines étymologiques du mot qui, tant en grec - Eikon - qu’en allemand - Bild - peut désigner une statue ou une peinture. Toutefois, il amplifie ensuite cette définition, incluant aussi les réflexes dans la catégorie des images. Étudiant l’image plane, l’auteur lui confère les caractéristiques suivantes :

• L’image évoque quelque chose mais non par le truchement d’un code. Les possibles codes sont donnés par l’image elle-même.

• À toute image est lié le concept de dimensionnalité. Pour être visible, l’image doit s’étendre en largueur et en hauteur. Dans le cas d’images planes, l’auteur découvre qu’elles peuvent aussi être perçues comme renfermant une troisième dimension puisqu’elles font référence à un élément tri-dimensionnel.

• Toute image entre dans une intense relation avec l’observateur qui contribue à lui donner un sens.

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Un autre point de vue, celui de Martine Joly, considère l’image dans sa pluralité : “elle désigne quelque chose qui, bien que ne renvoyant pas toujours au visuel, emprunte certains traits du réel” (Martine Joly, 1994, p. 13-14). L’image dans cette perspective peut être, depuis les représentations bi-dimensionnelles jusqu’aux images mentales, en passant par les sculptures et les images en mouvement.

Mais, s’agissant de représentations planes et imprimées, comment travailler avec celles-ci et comment influencent-elles l’apprentissage ? Daniel Jacobi (1987, p. 40), analysant les signes graphiques rencontrés dans les revues de vulgarisation scientifique, souligne que l’image n’a pas un sens fixe, car celui-ci est modifié à mesure que l’auteur change le contexte d’usage. Une même représentation peut donc avoir divers sens dépendant du contexte dans lequel elle est utilisée. Dans ce cas, nous pouvons déduire, en ce qui a trait aux images scientifiques que la présence d’un texte écrit devient importante afin d’orienter la lecture. Ainsi l’image scientifique, ne fonctionne-t-elle pas de façon totalement autonome. Elle n’a pas de sens par elle même. Cette idée appliquée en classe nous permet d’avancer que la médiation du professeur est importante afin d’orienter la lecture des élèves. Même une photographie, considérée par la majorité des gens comme une copie du réel, dans un contexte d’enseignement a besoin de cette médiation ; selon Daniel Jacobi, la photographie scientifique modifie le réel, le filtre, pour le rendre visible et analysable. Par exemple, une photographie qui montre le réseau neuronal tel qu’il se présente dans la réalité court le risque de ne pas être compréhensible au lecteur non avisé. En ce sens, elle met donc en relief les éléments essentiels et donne une vision ultra simplifiée de l’objet représenté. Le schéma dans la conception de cet auteur, renferme des caractéristiques semblables à celles de la photographie scientifique. Un schéma est une représentation figurée qui accentue et simplifie l’élément à transmettre. Photographies et schémas scientifiques doivent être travaillés avec beaucoup de précaution en classe afin d’éviter toute déformation des concepts scientifiques.

3. MÉTHODOLOGIE

• Analyse de la littérature référente aux images et à leur relation avec l’enseignement.

• Observation de cours de sciences dans une école publique du District Fédéral dans laquelle nous avons réalisé 5 heures d’observation. 3 en troisième année et 2 en quatrième année de l’école primaire.

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4. QUELQUES DONNÉES ET DISCUSSION

L’analyse des données nous a démontré que pour la majorité des professeurs la quantité et la qualité des images sont des éléments essentiels dans un manuel scolaire : “Je crois que les images contribuent à la compréhension des élèves”. “Je pense que l’image est un élément très important… je crois que tout dans notre vie peut être considérée comme étant 50 % image et 50 % audition”. Malgré ces assertions, nous avons pu observer que notre hypothèse selon laquelle les enseignants n’explorent pas avec leurs élèves le contenu des images des manuels scolaires durant le processus d’enseignement-apprentissage, s’est vérifiée. Lorsque les images ont été utilisées pendant les cours, bien que provenant certaines fois d’autres sources, les professeurs n’ont pas exploité leur contenu. Nous pouvons donc inférer que, d’après ces enseignants, les images sont très explicites et montrent fidèlement la situation représentée.

Ces professeurs semblent aussi avoir une vision traditionnelle des sciences. Nous avons abouti à cette hypothèse car après les avoir interrogés à propos des éléments nécessaires à un bon enseignement de sciences, ils ont mis l’accent sur l’enseignement expérimental et la nécessité de laboratoires dans les écoles : “Sans laboratoire, il est très difficiles d’enseigner les sciences.”

Par rapport aux idéologies véhiculées par les manuels scolaires, ils ont fait remarquer que celles-ci ne seraient pas présentes dans les livres de sciences. Pourtant, l’étude que nous avons réalisée antérieurement a montré que les manuels de sciences peuvent véhiculer des idéologies négatives pour l’éducation des enfants. Ceci confirme l’hypothèse émise plus haut, puisqu’une posture positiviste représente les sciences comme étant exemptes de toute subjectivité des scientifiques.

BIBLIOGRAPHIE

ARNAUD P., Forme et fonction des éléments figuratifs en chimie, Bulletin de psychologie, 1988,

386, 577-582.

JACOBI D., La coccinelle : des repères sociolinguistisques pour analyser des ouvrages scientifiques pour enfants, Repères, 1985, 12, 165-187.

JACOBI D., Des images pour apprendre la science, Éducation permanente, 1987, 90, 39-55. JOLY M., Introdução a análise da imagem, Lisboa : Edições 70, 1999.

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