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Dans notre étude, les zones périphériques visées font référence aux communes périurbaines et suburbaines 2e couronne (voir la carte). Le paysage de ces zones varie fortement de celui qu’on pourrait trouver dans le centre ou ses communes limitrophes.

Figure 6

Contrairement au centre du canton où l’on retrouve des surfaces majoritairement aménagées par les immeubles et les infrastructures, les communes périphériques s’illustrent davantage par des surfaces dédiées à l’agriculture. Le nombre d’habitants résidant dans ces communes est inférieur au nombre d’habitants qu’abrite le cœur de l’agglomération66. En ce sens, ces communes se caractérisent généralement par une faible densité de la population.

66 République et Canton de Genève. Office cantonal de la statistique. Population résidante selon le groupe d’âges, par commune, en 2016 [en ligne], mis à jour : 6 mars 2017.

http://www.ge.ch/statistique/tel/domaines/01/01_02_1/T_01_02_1_1_3_03.xls (consulté le 1èr juillet 2017)

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Figure 7

La part des ménages composés d’une seule personne est seulement de  25 % dans les communes périphériques contre  50 % dans la commune-centre67. Alors que la part des ménages composés de couples avec enfants est de  41 % dans les ménages des communes périphériques, celle dans Genève-ville68 est de  22 %. De plus, la périphérie rassemble un nombre plus important de ménages mariés69. Les communes périphériques se distinguent également par les types de logements qu’on y trouve. Les individus habitant la périphérie vivent principalement dans des maisons individuelles qu’ils possèdent, contrairement aux habitants de la ville qui sont plutôt des locataires et qui occupent les logements des immeubles collectifs70. Les catégories socioprofessionnelles sont aussi différentes selon les communes. Les communes périphériques, de manière générale, contiennent une forte

67République et Canton de Genève. Office cantonal de la statistique. Ménages privés selon le type de ménage, par commune, de 2012 à 2014 [en ligne], mis à jour : 26 avril 2016.

http://www.ge.ch/statistique/domaines/01/01_04/tableaux.asp (consulté le 1èr juillet 2017) 68Ibid.

69République et Canton de Genève. Office cantonal de la statistique. Un portrait des communes du canton et quartiers de la ville de Genève (brochure). 2008. P. 18.

70Ibid. P.4.

29 proportion d’individus ayant une formation universitaire et exerçant des professions libérales, intellectuelles et d’encadrement71. Il en va de même pour les indépendants qui sont plus nombreux dans ces communes72. Cela va de pair avec les montants des revenus annuels bruts médians qui sont souvent bien plus élevés dans la région périphérique de Genève qu’au centre-ville. A part quelques exceptions, les communes périphériques affichent toutes un revenu médian supérieur à 80'000 francs en 200473.

Figure 8

« Pour l’ensemble du Canton de Genève, le revenu annuel brut médian des contribuables étant des personnes physiques imposés au barème ordinaire s’élève à 67'278 francs en 2004 »74. Le graphique nous montre parallèlement que la majorité des contribuables se trouvent dans la commune-centre et les communes suburbaines 1ère couronne. L’ensemble des communes suburbaines 2ème couronne et périurbaines représentent moins de 30 % de tous les contribuables du canton75. Mais cette minorité est constituée des contribuables les

71Ibid. P.6.

72Ibid. P. 15.

73Ibid. P. 11.

74Ibid. P. 10.

75Ibid.

30 plus aisés. Par ailleurs, la part des contribuables actifs, salariés ou indépendants, est plus grande dans les communes périphériques que dans les communes constituant le cœur de l’agglomération76. Au niveau du canton la part de contribuables actifs est  65 %. Parmi les 35 % inactifs, 29 % sont des rentiers. Autrement dit, les personnes dont le revenu découle des rentes AVS, AI, prévoyance professionnelle, pensions alimentaires et contributions d’entretien etc. Les communes périphériques sont catégorisées par une faible proportion de rentiers. La majorité se trouve dans la commune-centre et les communes suburbaines 1ère couronne77. En résumé, les communes des régions périphériques sont celles qui affichent le revenu médian le plus élevé et qui « abritent les plus grandes proportions de contribuables cumulant les facteurs tels que couples actifs, mariés, dont la personne de référence est âgée de 40 – 59 ans, avec enfants à charge »78.

Par ailleurs, « les zones périphériques hébergent parfois des gens qui n’ont plus de place dans la ville-centre parce qu’ils n’y trouvent aucun logement abordable. Pour eux, la périphérie n’est initialement qu’un deuxième choix. Néanmoins, il existe aussi ceux pour qui la périphérie représente le premier choix, parce qu’ils accordent plus de poids, par exemple, à l’attractivité de l’emplacement, à la qualité du paysage, à la nature, à la possibilité d’occuper leur propre maison […]. Pour la population vivant dans ces communes, la fréquentation de la ville-centre s’impose régulièrement pour suivre une formation supérieure, pour faire des achats plus poussés que les simples courses quotidiennes ou pour profiter des offres culturelles. […] Sur le plan démographique on constate des différences entre la ville-centre et les zones périphériques : la ville-centres héberge des personnes plutôt jeunes ayant moins d’enfants, sans oublier bien sûr de nombreux étudiants et d’autres personnes en formation. Il n’est donc pas étonnant que les citadins fassent preuve d’une attitude plus ouverte sur le monde, soient plutôt bien disposés envers l’Etat et politiquement à gauche, et préfèrent les transports publics ou le vélo à la voiture. Selon une étude de Daniel Kübler79, la population habitant la périphérie présente quant à elle une

31 démographiques, mais aussi pour d’autres raisons : la population des zones périphériques peut moins profiter des équipements publics tels qu’un réseau dense de transports publics ou une offre de crèches suffisante. C’est pourquoi elle a tendance à avoir une orientation davantage bourgeoise-libérale et à miser sur l’automobile »80.

Figure 9

Comme nous pouvons sur ce graphique, environ 95% des ménages des communes périurbaines et suburbaines 2e couronne possèdent au moins une voiture. Quasiment 50%

d’entre eux disposent de deux engins privés à quatre roues.

80WEHRLI-SCHINDLER Brigit. La qualité urbaine pour la ville et sa périphérie : nouveaux concepts en dehors de la ville traditionnelle. Scheidegger & Spiess. Thuringe : Comité́ de direction du Programme national de recherche « Nouvelle qualité́ urbaine » (PNR 65), 2015. P. 16 – 17.

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