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Avant de poursuivre, ce travail, il est nécessaire de définir ce qu’est une « navette autonome ». Ainsi, celle-ci est un véhicule de taille moyenne, pouvant « transporter jusqu’à 15 personnes »9. La navette autonome est « 100% électrique, … sans conducteur »10, pouvant atteindre une vitesse de 45km/h11. Elle est gérée à l’aide d’un système de navigation par cloud12 et se déplace toute seule, à l’aide de différents capteurs dernier cri13, ainsi que « d’algorithmes de pilotage automatisés »14 lui permettant une compréhension et une interaction précise avec son environnement15. Cette navette est caractérisée par le niveau maximal d’autonomie possible : cinq16. Ce niveau se traduit par « un système doté de capacités de conduite autonome totale et permanente, à même de minimiser le rôle du

9Navya Technologie. La Navya Arma [en ligne]. http://navya.tech/?lang=fr (consulté le 17 juin 2017) 10Ibid.

9 conducteur et le réduire au stade de spectateur. Ce dernier n’intervient à aucun moment sinon pour indiquer sa destination et se laisser transporter »17. Les navettes autonomes sont initialement destinées à un service de mobilité des premiers et des derniers kilomètres, c’est-à-dire que dans un premier temps, celles-ci ont été prévues pour circuler sur des sites fermés tels que des aéroports, des parcs d’attraction, des centrales nucléaires ou des sites industriels. Cependant, leur technologie permet également un déploiement « sur des voies publiques routières ou piétonnes »18.

Deux sociétés françaises, fondées en 2014, dominent le secteur des navettes autonomes. La première société est EasyMile. Une start-up « spécialisée dans le software de gestion des voitures autonomes et dans les smart solutions de mobilité du dernier kilomètre »19 [Notre traduction]. Elle est connue pour avoir amené sur le marché la fameuse NA EZ10 pouvant accueillir 12 personnes à bord20. « Cette navette a fait son apparition sur plus de 50 sites dans 14 pays différents à travers le monde »21. En Suisse, dans le cadre du projet Européen CityMobil2, la NA EZ10 a été expérimentée en tant que transport entre la station métro et les bâtiments principaux du campus de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne22. La deuxième société se nomme Navya. Celle-ci « est une société française spécialisée dans le développement de solutions de mobilité innovantes, intelligentes et durables »23, connue pour avoir créé la NA Navya Arma pouvant accueillir 15 personnes24. Elle a ainsi lancé, en 2015, la première commercialisation de « véhicule autonome de série »25. Entre temps, à travers divers clients et partenariats, une trentaine de NA Navya Arma ont été testées et

17 Aujourd’hui le Maroc. Quels sont les différents niveaux d’autonomie d’un véhicule autonome [en ligne], 28 août 2016. http://aujourdhui.ma/automobile/quels-sont-les-differents-niveaux-dautonomie-dun-vehicule-autonome (consulté le 17 juin 2017)

18Navya Technoogie, Op. cit.

19Easymile. Easymile - About us [en ligne]. http://easymile.com/about-us/ (consulté le 17 juin 2017) 20Easymile. Mobility solutions [en ligne]. http://easymile.com/mobility-solution/ (consulté le 17 juin 2017) 21 Wikipedia. Kleinbus Modell EZ10 [en ligne], mis à jour : 30 janvier 2017

25Wikipedia. Navya [en igne], mis à jour : 6 avril 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Navya (consulté le 22 juin 2017)

10 déployées dans sept pays différents à travers le monde26. L’un des pays en question est la Suisse. En effet, depuis l’été 2016, CarPostal, une filiale de la Poste Suisse, fait tester, dans les rues de Sion, deux NA Navya Arma27. La gestion du déplacement des deux NA se fait par une start-up suisse dénommée BestMile qui est « spécialisée dans la gestion par le cloud des flottes de véhicules autonomes »28. Néanmoins, ces deux start-up françaises ne sont pas les seules à avoir développé des modèles de navettes autonomes. En effet, Local Motors, une entreprise américaine de « fabrication de véhicules futuristes s’inspirant des idées open-source de sa communauté »29 [Notre traduction], a créé la NA Olli pouvant accueillir 12 personnes. Celle-ci, intègre une technologie d’interaction cognitive IBM Watson, qui permets à Olli de communiquer avec les passagers30. La NA Olli a notamment été déployé dans les alentours de National Harbour dans le Maryland au sud de Washington31.

La NA pourrait apporter un bénéfice à la société sur plusieurs fronts. Tout d’abord, leur fonctionnement électrique pourrait réduire l’émission de CO2 et ainsi aider à préserver davantage l’environnement. Deuxièmement, la sécurité routière pourrait être améliorée. En effet, une gestion informatique des véhicules pourrait réduire le nombre d’accidents liés aux erreurs humaines. Par ailleurs, l’inter-connectivité des engins optimiserait les trajets des navettes à l’aide d’un partage, en live, d’information générale sur l’état de la circulation et d’information sur les missions de celles-ci. Cela améliorerait grandement le trafic routier.

L’ordre de passage par les points de prise en charge et de débarquement serait calculé, pour chaque navette, par un logiciel de gestion centralisé, à travers différents algorithmes. Le confort des individus pourrait également être amélioré à l’aide de divers programmes interactifs intra-navettes, comme par exemple, un système de vidéo-conférence ou de réalité augmentée, mais aussi la diffusion d’informations utiles sur la position des navettes,

26 Le dauphine. Navya Arma : à Las Vegas un transport public autonome venu de Lyon [en ligne], 15.01.2017.

http://www.ledauphine.com/societe/2017/01/15/navya-arma-un-transport-public-autonome-venu-de-lyon-dans-les-rues-de-las-vegas (consulté le 20 juin 2017)

27 Post auto. Les SmartShuttle transportent les visiteurs à Hanovre [en ligne], 20 mars 2017.

https://www.postauto.ch/fr/news/les-smartshuttles-transportent-les-visiteurs-a-hanovre (consulté le 20 juin 2017)

28Numerama, Op. cit.

29Local motors. The LM vision [en ligne]. https://localmotors.com/company/ (consulté le 20 juin 2017)

30 Nouvelles Technologies. Olli le bus autonome électrique d'IBM [en ligne].

http://www.nouvellestechnologies.net/olli-le-bus-autonome-electrique-d-ibm.php (consulté le 20 juin 2017) 31Computerworld. Self-driving Olli shuttle with IBM Watson debuts in Washington area [en ligne], 17 juin 2016. http://www.computerworld.com/article/3085454/internet-of-things/self-driving-olli-shuttle-with-ibm-watson-debuts-in-washington-area.html (consulté le 20 juin 2017)

11 la distance du trajet, le temps restant jusqu’à la destination, etc. De même, les individus, habitant les régions mal desservies, pourraient particulièrement bénéficier d’une plus grande flexibilité concernant leur manière de se déplacer. Les individus n’auraient plus à dépendre d’une feuille horaire et pourraient commander ou précommander, à n’importe quelle heure, leur NA directement depuis leur application mobile. La NA pourrait aller chercher et déposer les clients exactement où ils le désirent32. Parallèlement, un service à la demande mobilisant les navettes uniquement en cas de besoin permettrait de pratiquer une mobilité intelligente qui minimiserait le nombre de véhicules déployés et maximiserait leur remplissage. De cette manière, il serait possible d’augmenter l’efficacité des transports publics tout en réduisant les coûts. Les coûts d’exploitation pourraient notamment être réduits du fait de la réduction du personnel. En effet, un système de pilotage autonome ne requiert plus de conducteur. Plus encore, un système de paiement automatique à travers un smartphone pourrait faire disparaitre les tickets de transport. Le paiement donnerait droit à un code bar devant être scanné par la navette afin de valider la course ou laisser monter des passagers. Cela signifierait que l’organe de contrôle ne serait plus nécessaire.

Les navettes autonomes ne sont, pour le moment, qu’à leur phase d’introduction. Beaucoup de détails restent à être précisés, comme par exemple l’étendue des prestations, notamment dans le cas d’un service personnalisé à la demande. Le cadre légal, ainsi que la répartition des responsabilités juridiques doivent encore également être définis puisqu’il faut savoir que l’utilisation de tels engins dans des espaces publiques nécessite une autorisation de l’Etat. La sécurité routière et informatique doit être consolidée. En effet, la navette autonome doit savoir correctement réagir aux imprévus liés à la circulation routière et doit être solidement protégée contre toute attaque informatique. Les NA, comme toute nouvelle technologie, vont devoir passer par une phase de scepticisme et devoir faire leurs preuves avant que les individus accordent leur confiance à un transport sans conducteur.

Cependant, dans un futur plus proche que nous ne pourrions le croire, cette technologie pourrait se présenter à l’Etat comme une solution réelle sur trois niveaux importants. Celle-ci, pourrait apporter une plus-value à la population habitant en dehors de la ville qui se retrouve souvent obligée d’utiliser un moyen de transport privé pour parer la distance jusqu’au centre-ville et le manque de flexibilité ou de fiabilité des services des transports

32Numerama, Op. cit.

12 publics traditionnels dans ces zones. Il serait possible, sur un long terme, de mettre une quantité de véhicules privés sur la touche et remédier, en partie, au problème de la congestion routière. Par ailleurs, il serait possible, à l’aide du fonctionnement électrique des NA, de réduire l’émission de CO2 et donc de diminuer l’impact sur l’environnement.

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