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Zones écologiques sensibles à Lacourt-St-Pierre

Bien- Bien-être

Carte 19. Zones écologiques sensibles à Lacourt-St-Pierre

Source : Setec International

Lors d’études plus fines, la SETEC a identifié deux zones spécifiques sur lesquelles l’insertion paysagère doit être particulièrement travaillée : le canal de Montech et les vergers de Bressols.

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Schémas 4 et 5. Proposition d’insertion paysagère de la LGV à proximité du canal de Montech et des vergers de Bressols

Source : Setec International

7.2. Organisation du focus group : critères de recrutement, animation, préparation et modes d’analyse

Le groupe de recherche s’est rendu sur le terrain, du 22 au 27 avril 2012, afin de rencontrer le Maire et surtout de recruter les participants en menant des entretiens préalables. La rencontre avec le Maire a permis d’appréhender le caractère profondément polémique qu’a recouvert le projet de LGV à Lacourt-Saint-Pierre. Denis Lopez s’est investi personnellement dans la lutte contre le projet de LGV et estime que RFF n’a pas été à l’écoute des demandes des habitants ni de celles des élus. Il affirme avoir observé une inversion dans l’ordre des priorités des porteurs de projet, l’aspect humain se

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retrouvant désormais en bout de chaîne, après l’environnement, lorsque le coût prime, suivi de près par la technicité.

Il dresse l’historique suivant du projet et du processus de concertation mené par RFF. Dans les premiers temps, la mobilisation des habitants de la commune contre le projet a été particulièrement massive et vive. RFF proposait alors deux tracés possibles sur le tronçon traversant Lacourt, et à eux trois, ces tracés concernaient la quasi-totalité du territoire communal, tout du moins des secteurs habités. A partir du moment où le tracé a été arrêté, Denis Lopez considère avoir assisté à la démobilisation nette des habitants non directement impactés par la ligne. Le nombre de participants aux réunions consacrées au projet serait passé de 150 à 15.

Le maire a également communiqué au groupe de recherche le nom des personnes les plus touchées par le passage de la ligne ferroviaire, les seules susceptibles à ses yeux de se sentir suffisamment concernées pour souhaiter participer au groupe et porter un certain intérêt à l’opération de recherche.

Nous ne nous sommes pas arrêtés à ces noms pour procéder au recrutement, mais avons néanmoins tenté de joindre les habitants cités par le maire. Afin de garantir une diversité relative des participants au focus group, entre anciens et nouveaux résidents, habitants fortement/peu impactés par le projet de LGV, une vague d’entretiens préalables en porte-à-porte a été mené, comme pour les deux cas précédents d’étude.

Contrairement aux deux cas précédents, la prise de contact avec les habitants ne s’est pas déroulée sans peine. Plusieurs difficultés, de différentes natures, ont été rencontrées.

Tout d’abord, la mission de recrutement s’est heurtée à des difficultés physiques. Lacourt-Saint-Pierre représente en effet une commune particulièrement étendue et en dehors du secteur le plus densément peuplé, autour de la mairie, l’habitat se concentre en petits hameaux ou « grappes » parsemés, rencontrés de part et d’autre des voies communales (chemin de Beauvillard, chemin des Pilliers, chemin de Noalhac, chemin de la Croix de l’Agneau, route de Bressols…). Comme le stationnement au niveau de ces hameaux s’est avéré quasiment impossible car privé, l’accès aux habitations s’est montré peu aisé. Par ailleurs, source de quelques déconvenues, le chemin de Beauvillard situé au nord de Lacourt constitue la limite communale. Sa rive sud correspond au territoire de Lacourt-Saint-Pierre, tandis que sa rive nord correspond au territoire de la commune de Montbeton. Toujours au nord, on observe également une sorte d’« enclave » de Montbeton, délimitée à l’ouest par le chemin du Tuc et le chemin des Pilliers. Aucune marque physique ne permet de déterminer si l’on se situe à Lacourt ou à Montbeton, si l’on s’apprête à frapper aux « bonnes » portes… Enfin, la plupart des Lacourtois paraissent vivre relativement « barricadés » dans des maisons portant l’inscription « chien méchant » sur leur portail. Ce type d’affichage, assez dissuasif, ne s’est d’ailleurs pas révélé trompeur… Chaque ménage ou presque semble en effet posséder au moins un ou deux chiens de garde, protégeant les accès des résidences et parfois même leurs abords directs. La présence d’un seul commerce/lieu de sociabilité dans la commune, à savoir le Café des sports, tout proche de la mairie, fermé lors de notre premier jour de terrain qui plus est, n’a pas favorisé non plus les rencontres. Il s’est en revanche révélé fort utile les jours suivants.

Aux difficultés physiques se sont ajoutées des difficultés temporelles, liées principalement aux heures et à la période lors desquelles le terrain a été mené. Dans les lotissements pavillonnaires, composés d’une grande part de ménages biactifs, nous avons particulièrement peiné à trouver âme qui vive en journée. En matinée et en après-midi, nous avons principalement rencontré des retraités, souvent peu mobiles et peu enclins et/ou disposés à participer à une réunion tardive ou matinale. Nous avions pensé pouvoir profiter des sorties d’école afin d’aller à la rencontre de Lacourtois plus jeunes, mais les parents avec lesquels nous avons pu échanger se sont avérés en grande majorité indisponibles en soirée comme au cours du week-end.

Enfin, les difficultés relatives à l’acuité des enjeux cristallisés par le projet de LGV et aux différentes postures habitantes subséquentes seront exposées au fil de l’analyse qui suit.

Tout au long de la phase de prise de contact avec les habitants/recrutement des participants, nous nous sommes attachés à mener, auprès de chaque participant potentiel, un entretien d’une vingtaine de minutes traitant, comme précédemment, de l’ancrage territorial, familial et social ; les perceptions,

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représentations de l’environnement et des paysages alentours ; la dotation en connaissances et la mise en récit du projet LGV et de son portage. Outre la collecte d’informations sur le profil des habitants, ces entretiens ont permis de mieux cerner les enjeux territoriaux relatifs au projet de LGV.

L’élaboration de la grille d’animation du groupe de discussion s’est appuyée sur les informations délivrées par les entretiens et les impressions nées au cours des trois jours de terrain préparatoires.

Les débats se sont déroulés en deux temps, d’une heure et demi chacun, séparés d’une pause d’un quart d’heure. Le premier temps d’échanges a lui-même été structuré en deux temps. Durant la première séquence (35 minutes), les habitants se sont brièvement présentés et ont exprimé leurs attentes et motivations vis-à-vis de leur participation au focus group.

 Quelles sont les raisons qui vont ont incité(e)s à participer ?

 Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce travail collaboratif ?

Lors de la deuxième partie (45 minutes), les questions posées aux participants étaient relatives aux perceptions, représentations et pratiques qu’ils ont/font de la qualité environnementale à Lacourt, mais également sur ce qui fait bien-être et qualité de vie, identité locale et sentiment d’appartenance. A travers ces questions, nous cherchions d’une part à évaluer le bien-être et la qualité de vie, d’en déterminer quelques composantes et d’autre part de cerner les éléments partagés, les points d’occurrence et de divergence pouvant exister entre les habitants en termes de projections affectives, d’attaches, d’opérations sensibles...

 Pourriez-vous me donner des éléments constitutifs de la qualité environnementale de votre commune ?

 Quelles sont les particularités de la qualité de vie ici ?

 Y a-t-il dans la commune et ses alentours des lieux que vous voudriez absolument voir préservés ?

 Comment qualifieriez-vous les relations au sein de la commune ?

 Qu’est-ce qui fait identité dans la commune ?

Le deuxième temps de travail (1h15 min), orienté autour du projet de LGV et du processus officiel de concertation qui l’a accompagné, visait à recueillir les impressions/ressentis des participants sur ces sujets et de comprendre le rôle de l’équipement et de la démarche dans l’affirmation, l’appréciation ou la dépréciation du bien-être des habitants. Ici, suivant en cela notre troisième hypothèse, nous ambitionnions de provoquer des échanges sur les savoirs locaux et sur leur utilité pour l’aide à la décision.

 Comment avez-vous ressenti le projet de LGV ?

 Quels sont vos impressions sur les réunions sur le projet auxquelles vous avez-pu vous rendre ?

 Comment auriez-vous procédé si vous aviez été à la place des porteurs du projet, des commanditaires, notamment en termes de démarches et processus ?

 Quels types de données et connaissances vous semblent manquer dans les études préalables et plus largement dans la teneur des débats ?

 Ces autres informations et éléments de savoir livreraient-ils votre bien-être ? Pourquoi et comment ?

Un seul groupe a été réuni, le vendredi 27 avril de 19 h à 22h. Celui-ci a rassemblé huit participants et quatre membres d’Aménités.

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Schéma 7. Plan de table du focus group à Lacourt St Pierre, le 26 avril 2012

A2 : Animatrice du groupe de discussion, positionnée au centre du dispositif, bien en évidence des habitants.

A1 : Responsable contribuant à l’animation ainsi qu’à l’ouverture et à la clôture de la discussion.

A3 : Modératrice pour relancer le débat si nécessaire et chargée de noter les éléments sur les savoirs habitants.

A4 : Modératrice pour relancer le débat si nécessaire et chargée de prendre des notes sur le déroulement même du groupe de discussion.

Source : Bureau de recherches Aménités

Encadré 13. Position sociale et trajectoire des participants au groupe de discussion de Lacourt St

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