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Caractéristiques communes du bien-être et figures de socialisation par l’environnement et ses paysages :

8.1.1. Cinq caractéristiques communes au bien-être : quiétude, liens de proximité, rapports sociaux à la nature… et leurs valeurs collectives

Dans ce premier temps de l’analyse croisée des trois terrains d’étude (Labergement-Foigney, Castelferrus et Lacourt-Saint-Pierre) concernant deux projets de LGV (Rhin-Rhône et Bordeaux-Toulouse), nous énonçons les traits communs ressortant en matière de qualification mais aussi de composition première du bien-être, singulièrement par le poids essentiel de l’environnement et des paysages revêtu à l’occasion de projets d’ITT et de leur portage dit concerté.

Premier dénominateur commun, la recherche de la quiétude ressort dans tous les entretiens et groupes de discussion conduits in vivo. Bien au-delà du calme, la quiétude doit être ici comprise comme ressourcement et non pas seulement comme absence de nuisances (de bruit notamment). Elle fait partie des éléments au fondement desquels une sensation de bien-être peut se créer et être ressentie.

Les habitants interrogés ont tous précisé et en premier lieu qu’ils s’étaient installés/avaient choisi de rester respectivement à Labergement-Foigney, Castelferrus et Lacourt-Saint-Pierre afin de bénéficier de la quiétude que les trois communes paraissent offrir. Celle-ci permet particulièrement de « vivre selon ses habitudes » et d’abord à la campagne (ex : manger voire vivre dehors durant au moins cinq des douze mois de l’année à Lacourt-Saint-Pierre, bénéficier de l’« esprit village » à Labergement-Foigney…).

La quiétude recherchée, deuxième trait commun saillant, paraît s’incarner dans le régime du proche, dans des espaces et territoires au sein desquels chacun « a de la place », bénéficie d’un « chez soi » qui permet d’être à la fois à distance et proche de l’autre. C’est dans la proximité et non pas la promiscuité que la quiétude se vit et se réalise. Cette quiétude constitue donc avant tout une tranquillité sociale et humaine, et n’est pas uniquement sensitive. Elle conditionne le rapport à l’autre.

Du foyer, comprenant son appendice végétal, le jardin, la proximité s’étend jusqu’aux espaces de pratiques plus ou moins quotidiennes, y compris récréatives, à plus ou moins vaste étendue. Différents périmètres incarnent alors cette géographie emboîtée du proche, selon les habitudes, modes et styles de vie.

Pour précision, à l’analyse, il semble que cette quiétude ne puisse exister en milieu urbain, où l’on vit

« les uns sur les autres ». La conception qu’ont les habitants rencontrés du bien-être paraît alors chevillée aux espaces et territoires maintenant un caractère selon eux naturel assez prononcé. Ceci est là aussi commun aux trois cas pourtant géographiquement fort différents. A front renversé, c’est une lecture globalement négative de la ville et de la vie en ville qui non seulement se dessine mais surtout compose le bien-être, campagne et ville entretenant néanmoins une relation de dépendance, en matière de services et équipements surtout. Plus largement, la nature joue alors un rôle structurant dans ce régime du proche au creuset de la quiétude recherchée. Si cette nature est considérée différemment selon nos trois terrains d’étude (infra), déterminant trois opérations de socialisation différentes (nous y reviendrons), l’affirmation de son rôle social n’en demeure pas moins un troisième trait commun saillant au bien-être.

A Labergement-Foigney par exemple, les habitants tiennent à préserver « l’esprit village » de la commune, appuyé sur son caractère campagnard, par la présence protectrice de la nature qui fait office d’écrin. Les bois, les champs, la plaine alentour sont directement associés au bien-être et cette nature des alentours considérée comme « l’inverse de la ville » est parcourue sans qu’il soit nécessaire de recourir à la voiture. L’univers du proche sert de creuset consubstantiellement social et environnemental, pour revendiquer des particularités choisies de la qualité du lieu, enchâssées dans des modes de vie spécifiques. A Castelferrus, la qualité dite remarquable des paysages de nature forme

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une identité protectrice, revendiquée et partagée par les habitants comme facteur de grande cohésion.

Les paysages sont des lieux d’émulation des sens et de construction collective de valeurs au fondement du bien-être. Lorsqu’à Lacourt-Saint-Pierre, commune connaissant une trajectoire qui tend à la réduire au statut de cité-dortoir, de banlieue sans identité ni intérêt de Montauban (voire de Toulouse), la nature apparaît telle un refuge, un moyen de tenir (très momentanément) la ville à distance.

Or, dans ce dernier cas, un lieu qui se délite, des paysages qui se banalisent sous le coup de la périurbanisation, le projet de LGV s’avère vécu comme une énième marque d’irrespect portée au territoire, une ultime meurtrissure. En ce sens, le projet de LGV est apparu tel une véritable catharsis.

En fait, les portages de projets et les modalités de conduite des processus de concertation ont systématiquement déçu les espoirs et attentes des habitants. Or ceux-ci ont manifesté leur souhait de prendre part aux projets, et plus encore à la décision (nous y reviendrons également). C’est le 4ème grand point commun aux trois cas étudiés : les projets et leur concertation officielle sont des opérateurs premiers de la révélation de cette composition commune du bien-être. Ils mettent en mouvement la prise de conscience des éléments de l’environnement et des paysages auxquels on est attaché, supports de pratiques mais aussi créateurs de sens (territoriaux). Le projet de LGV vient bien souvent non seulement révéler si ce n’est exhumer les caractéristiques à un temps donné du territoire, celles auxquelles on tient car vectrices de bien-être, mais éveille également l’inquiétude quant au devenir du territoire, au point de colorer autrement le bien-être.

En fait, dans la mesure où le portage du projet, jugé partout fort peu collaboratif, et plus spécifiquement les modalités de la conduite du processus de concertation n’ont pas permis l’expression habitante, les groupes de discussion se sont alors fait le réceptacle d’un besoin de reconnaissance fort et semble-t-il toujours bafoué. Par cette méthode, chacun des trois terrains a alors témoigné de cette aspiration des habitants à maîtriser, contrôler, se faire acteurs de leur environnement et de son devenir, par l’énoncé du bien-être et de ses composants premiers. Confirmant en cela les acquis de la psychologie et de la sociologie de l’environnement.

Il est certes vrai, au titre des caractéristiques encore plus territorialisées, que les trois terrains d’étude ont connu un même phénomène de cumul d’infrastructures (autoroute et/ou une route départementale extrêmement empruntée). La forte densité équipementière qui les caractérise s’inscrit dans l’histoire de ces deux ou trois dernières décennies. Or ces infrastructures, certes vecteurs de liens entre les territoires, font également figure de coupures, fractures, cassures à l’échelle locale. Elles découpent les espaces, génèrent de fortes nuisances, et aux yeux des habitants font entrer toujours plus la ville dans un milieu choisi à sa différence. Ce cumul signerait l’irrespect du bien-être et de ses territoires de vie.

Surtout, 5ème et dernier fait transversal, certainement le plus rassembleur pour notre recherche, dans tous les cas ces équipements constituent par l’irrespect ressenti des éléments perturbateurs des équilibres socio-environnementaux établis. En ce sens, ils bouleversent les fondements du bien-être, dès lors particulièrement ici sous l’angle de son axiologie territoriale. Les projets de LGV considérés dans les trois communes étudiées ont donné lieu à des revendications au nom du principe de justice et d’équité socio-environnementale et plus généralement au nom de valeurs et principes (respect, convivialité, solidarité, vérité…). Nous sommes bien ici au contact d’un bien-être d’abord expérimenté comme système de valeurs, adossé à des codes socio-culturels situés, tel que développé par certains anciens écrits de la géographie.

Pour l’illustrer, on peut rappeler à quel point les habitants de Lacourt-Saint-Pierre mobilisent le canal de Montech dans les discours pour manifester à la fois leur fierté vis-à-vis de cet ouvrage relié au Canal du Midi classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, et leur attachement à cet espace aux vertus de ressourcement, dont les abords récemment réaménagés rendent possibles promenades et pratiques sportives (jogging). Dans la mesure où le projet de LGV porte directement atteinte à l’« intégrité » du canal, il vient symboliser le déni qui est fait du bien-être local. Cristallisant enjeux et frustrations, intimement liés, le canal à Lacourt-Saint-Pierre nous paraît alors constituer une forme de résumé des traits communs corrélés au bien-être développés ci-dessus : espace de nature, accueillant le vivant dans ses diverses formes (floristique et faunistique, terrestre, aquatique, aérien…) et cependant très fortement marqué par la main de l’homme et la technique, sa proximité est perçue comme valorisante, elle soutient des pratiques quotidiennes, récréatives en particulier, permet le

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ressourcement, et propose ainsi une juste distance d’avec l’altérité « urbaine ». Bien commun au creuset duquel peuvent se construire des usages « privés », le canal peut également proposer des espaces de sociabilité.

A Labergement-Foigney, nous sommes en présence d’une nature parcourue, apprivoisée, cultivée…

L’accès aisé aux axes de promenade constitue une richesse mise en avant par les habitants dès lors particulièrement vigilants à ce que le projet de LGV ne le remette pas (trop fortement) en question. La nature offre un ressourcement, d’abord individuel, mais qui peut donner lieu à des formes de micro-transactions (échanger entre voisins les produits de son potager par exemple) ouvrant sur une sociabilité à construire et à étendre. Quant à Castelferrus, la valeur d’accueillance détenue par l’environnement naturel et ses paysages de grande qualité se transmet à l’environnement social. Dans un jeu de juste distance tant humaine que naturelle se nouent des relations sociales jugées saines, rassurantes si ce n’est reposantes, cruciales quant au bien-être éprouvé conjointement par les habitants.

Ainsi, corrélat de nos résultats transversaux : il apparaît que le bien-être se forme et se « cultive » d’abord en dedans, de l’intérieur, mais dans un rapport à la fois immédiat et projectuel, charnel et politique… aux territoires. A la fois dans une recherche de quiétude nourrie de la proche nature, et dans les valeurs développées dans des attaches et modes de vie. La privacité du bien-être individuel et de ses espaces est bien ancré dans un bien-être collectif, d’échanges, de partage, de convivialité. Et l’environnement, avec ses paysages, a une fonction de bien voire de monde commun (infra) dans ce

« passage » : ces sujets collectivisent voire socialisent le bien-être individuel par les principes et valeurs susmentionnés. Au point de dessiner d’autres territoires… pour les projets d’ITT.

Ici, pans essentiels des trois cas d’étude, différentes figures de socialisation du bien-être par l’environnement et ses paysages nous ont été données à voir.

8.1.2. Trois figures du bien-être collectif par l’environnement et ses paysages : co-présence, co-existence, co-habitation

Résider à la campagne, au milieu de paysages remarquables ou bien de terres agricoles, permet de disposer d’espace et ainsi de vivre à juste distance des autres, comme nous l’avons vu. D’ailleurs, si les habitants se soucient en général de l’attractivité de leur commune, de sa capacité à attirer de nouveaux ménages afin de garantir renouvellement générationnel et dynamisme minimaux, on constate que les processus de (péri)urbanisation sont perçus comme mettant à mal l’équilibre établi dans la relation à l’autre, par l’environnement. A Lacourt-Saint-Pierre par exemple, territoire morcelé par les infrastructures (autoroute, route départementale intensément empruntée et future LGV), en perte de « caractère », la nature représente même un espace de résistance, de retranchement, un dernier rempart face à la ville envahissante (« bientôt nous serons la banlieue de Toulouse »). Elle implique donc ostensiblement principes et valeurs, et ce dans les trois cas d’étude : convivialité, solidarité, équité… Or, cette axiologie est mise à mal, dépréciée par les aléas économiques et par les projets d’infrastructures. C’est, comme nous l’avons dit, particulièrement ici que le bien-être intervient.

Repartant de Lacourt-Saint-Pierre, si le canal constitue un bien commun, il paraît faire cavalier seul…

Vestige, il ne rencontre dans la commune aucun autre espace précis susceptible de susciter un tel attachement, une telle volonté de protection/préservation des habitants. C’est en fait ici d’abord à une écologie du quotidien que l’on a affaire, une écologie soumise aux aléas économiques (ex : remembrements) et aux grandes politiques d’aménagement/équipement, donc socialement fragilisée.

Du fait entre autres du phénomène de repli sur soi observé, cette écologie du quotidien socialement fragile détermine chez et pour les habitants un état de co-présence, notamment entre ces agriculteurs attachés à la terre (et à la transmission familiale de sa fonction nourricière pour certains d’entre eux) et les ménages de rurbains venus plus récemment s’installer à Lacourt pour y réaliser leur « rêve pavillonnaire ». Le bien-être à Lacourt-Saint-Pierre, activé par l’atteinte profonde que promet de lui porter la future LGV et ses corrélats (urbanisation du territoire, développement des infrastructures existantes, coupures et nuisances), se construit alors autour des modes et styles de vie quotidiens offerts conjointement par le climat et le caractère campagnard de la commune, d’un environnement qu’on (a)ménage, dans sa propriété privée d’abord, qu’on pratique, qu’on contemple, qui se donne à

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voir comme vivant et pluriel. Proches de la ville tout en s’en trouvant éloignés, on se sent bien à Lacourt-Saint-Pierre d’abord parce que l’on s’y sent encore libre… de la co-présence.

Labergement-Foigney offre une situation toute autre, au sein de laquelle les valeurs de l’environnement priment ici sur des fonctions économiques historiquement attachées au territoire.

Commune au sein de laquelle anciens et nouveaux habitants cohabitent, « village » ayant connu une croissance forte ces dernières années, on y observe une nature plus proche de l’environnement des pratiques (vivrières et récréatives principalement), micro-locales, au creuset desquelles par contre s’établissent des sociabilités (mais très lentement). A Labergement-Foigney, la nature, autrement nourricière, parcourue, permet encore une fois d’apprivoiser autrui, d’échanger quelques produits du potager entre voisins par exemple. Les festivités, pour lesquelles les habitants paraissent nourrir de fortes attentes, prennent également place dans les espaces de nature et tentent de contribuer à favoriser les relations de voisinage, à entretenir la convivialité.

Toutefois, ces pratiques se font rares. Trop rares pour palier le délitement des relations sociales, trop rares pour satisfaire les aspirations, ce qui tend à alimenter une certaine frustration de la part des nouveaux habitants, attirés par l’« esprit village » revendiqué et pour lequel ils avaient construit des représentations parfois éloignées de la réalité, et une nostalgie certaine des anciens habitants, évoquant le passé à l’occasion de la description de la qualité environnementale et sociale des lieux. C’est donc ici d’abord l’absence d’esthétique paysagère due au remembrement qui a focalisé l’attention (et ces représentations) sur les projets d’équipements fragmentant la commune. Les habitants éprouvent le sentiment que le village se transforme progressivement en une sorte de rond-point local, mettant à mal la sécurité, la tranquillité d’antan et finalement l’« esprit village » de la cohabitation, à ce jour simple mémoire de l’attachement passé. S’ils se montrent attachés à l’ouverture de la commune sur l’extérieur, ils aspirent encore davantage au maintien de l’écrin de nature, de l’enveloppe protectrice qui leur donne maîtrise sur leur territoire de vie.

A la différence de Lacourt, le bien-être à Labergement-Foigney se fonde alors en grande partie sur cette volonté encore vivace de maîtrise, incarnée par une nature pratiquée et des valeurs associées : convivialité, solidarité, respect et cordialité. Toutefois, le sentiment, provoqué par les modalités du processus de concertation mené par RFF à l’occasion du projet de LGV, de ne plus maîtriser le devenir de son environnement bouleverse ce équilibre dessiné par le bien-être. Dans une commune où les habitants cohabitent, ou les relations sociales en souffrance se (re)construisent avec peine, l’impression d’avoir « raté le coche », manqué l’occasion d’exprimer son point de vue et de clamer haut et fort les valeurs communes se révèle extrêmement prégnant. Dépris de leur bien-être par la négation relative de leur capacité à tout le moins contrôler le risque (cf. rationalité des trajectoires résidentielles), les habitants en viennent alors à regretter leur faible/absence d’investissement dans l’infléchissement du projet voire dans la lutte contre, et se montrent en un sens une nouvelle foisdéçus d’eux-mêmes et particulièrement amers vis-à-vis du porteur de projet.

A Castelferrus enfin, la nature offre en revanche encore un modèle d’équilibre socio-environnemental.

Par la valeur d’accueillance qu’elle véhicule (de milieux pluriels et de leurs rythmes au fil des saisons), par sa magnificence, du fait de sa situation géographique d’abord, elle ouvre et invite à la contemplation des espaces et au respect des temporalités, donc à la coexistence pacifique des individus par sa médiance : partage effectif et rencontre évidente des autres. Dans la diversité des paysages, chacun est à même de trouver son « bon-heur », une source de plaisir. Ce qui est recherché par les habitants, c’est tout à la fois un espace à soi et la proximité sécurisante d’autrui, des voisins. Aussi, opérateur premier de sociabilité, c’est à un paysage conçu et vécu comme patrimoine et monde commun que l’on a affaire, donnant à voir avant tout de nouveau des pratiques s’inscrivant dans des territoires plus larges encore que ceux de la commune stricto sensu. Les caractères d’ouverture et d’accueillance des paysages signent alors l’environnement social, les valeurs de respect, de convivialité, d’honnêteté formant le socle coexistent d’un bien-être déjà socialisé, conçu comme porteur de communalité.

Les trois terrains d’étude ont ainsi permis d’affirmer le rôle essentiel de l’environnement et de ses paysages dans la construction du bien-être collectif. Vecteurs d’un ressourcement personnel, environnement et paysages constituent également un opérateur premier de la mise en lien, au

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fondement d’une déprise/reprise de soi. Que ce soit à travers les festivités organisées dans l’espace public, comme des pratiques récréatives plus ou moins solitaires, ou de la quiétude offerte par le milieu socio-environnemental proche, l’environnement et ses paysages donnent l’occasion de rencontrer, en s’immergeant dans sa contemplation comme dans le faire (la culture/l’entretien du jardin, des terres agricoles…), mais également en forgeant des pensées et appropriations communes.

Les projets de LGV considérés dans les trois terrains d’étude, ainsi que, pour ne pas dire surtout, leurs processus dialogiques viennent ainsi bouleverser les équilibres (pré)collectifs livrés par le bien-être, et leurs dynamiques propres :

 co-présence déliquescente (Lacourt Saint Pierre),

 co-habitation nostalgique (Labergement-Foigney),

 et co-existence remarquable (Castelferrus).

Ici, les projets d’ITT participent donc, de manière dialectique, surtout de la construction de ces figures du bien-être collectif et de sa saisie, en conviant croyances, imaginaires et pratiques en jeu. De façon non paradoxale, en perturbant les éléments qui entrent dans sa « composition » locale, ils en révèlent l’importance, voire génèrent un processus de réappropriation par l’expérience sociale déçue que ces projets constituent. Ils peuvent engendrer revendications (et rarement dans nos cas mobilisations) habitantes plus ou moins structurées, donner l’occasion de faire front commun, société, corps, de se fédérer. Le conflit et l’opposition aux projets peuvent alors, en théorie pour nos trois cas, constituer des expériences autrement positives pour les sociétés locales et leurs territoires d’appartenance. Et, quoiqu’il en soit, les groupes de discussion en ont été des témoins putatifs et réceptacles premiers.

8.2. Test des hypothèses de recherche, et justification de l’étape suivante sur la

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