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Mais maintenant il n’y a pas beaucoup de politiques pour réduire les touristes. Il y a d’autres agences au Vietnam qui proposent également des circuits hors des sentiers battus, moins touristiques. Dans notre agence nous avons assez de produits, on privilégie des lieux moins fréquentés par les touristes. Dans le site « … », il y a 10 personnes dans les groupes maximum pour proposer un voyage plus agréable. Ce sont des actions pour éviter le tourisme de masse.

Êtes-vous directement ou indirectement impacté par les changements climatiques ?

Ce n’est pas que l’agence de voyage – mais toutes les personnes qui vivent dans le monde. Nous sommes tous des acteurs qui influençons le climat. Avez-vous mis en place des actions pour en limiter les dégâts ? Nous avons le projet pour la communauté « Renofist », c’est un projet à long terme. Dans notre agence nous avons mis en place des actions pratiques pour réduire les déchets plastiques et remplacer les plastiques par des produits à long terme. Nous sensibilisons ou nous organisons des solutions sur les effets négatifs du plastique – pour englober la conscience de nos employés. Puis dans certaines écoles et universités nous organisons des concours pour les sensibiliser sur l’aspect environnemental.

Il faut que nos employés comprennent qu’avant de pratiquer nos actions dans les communautés il faut que nous soyons les premiers à développer ces actions là.

Génial. Concernant la culture locale du pays, est-elle suffisamment représentée ?

Existe-il des risques de folklorisation (mise en scène des us et coutumes uniquement pour le tourisme) ?

Normalement, il faut bien cibler les objectifs de chaque projet responsables – durables. Nous développons des projets long terme avec les communautés locales pour que les touristes voient mais les premières personnes qui bénéficient de nos projets ce sont les communautés locales en premier lieu.

Par exemple, le Club de danse dans le projet local dont je vous parlais tout à l’heure c’est pour maintenir, garder, l’activité culturelle artistique et le proposer aux voyageurs mais c’est un bénéfice pour la communauté avant tout.

Des conseils pratiques / des us et coutumes à respecter en particulier ?

Normalement nous avons des recommandations pour nos voyageurs, qui leurs expliquent les choses à faire ou ne pas faire depuis 2017.

Le guide local peut donner des conseils pratiques sur le terrain également.

Développer le tourisme en gardant l’économie locale c’est une grande question, nous espérons recevoir des aides locales ou étrangères. [Remerciements, cordialités, salutations] Retranscription entretien – Réseau d’entreprise de services professionnels – Easia Travel Date : 4 juin 2019 Lieu : Périgueux, France – Aéroport. Profession : Cofondateur et directeur des ventes d’une agence réceptive au Vietnam Conditions d’entretiens : L’interlocuteur était dans un aéroport Présentez-vous ainsi que votre organisme : Tout a commencé en 2000, on a développé la société, d'abord au Vietnam de 2003 à 2006, puis au Cambodge, au Myanmar et au Laos de 2006 à 2013. Easia ne s'est pas seulement limité à l'Asie du Sud-Est car on a étendu nos réseaux de représentation en Europe, en Amérique du Nord et en Australie, tout en ajoutant des bureaux à Bangkok et à Chiang Mai, en Thaïlande. Nous sommes une entreprise 100% BtoB, nous travaillons exclusivement avec des voyagistes et des agences de voyages.

Quelle définition donneriez-vous du tourisme durable/responsable ? Par quels éléments se caractérise-t-il ?

Alors déjà pour information, on est en cours de certification Travel Life sur les 5 destinations et on sera certifié complétement fin d’année ou début d’année prochaine.

Mais bon cela n’est qu’un moyen, la durabilité c’est un long chemin permanent. Ensuite, je le définirai suivant plusieurs axes. On a structuré une équipe qui travaille sur ça et qui travaille en coordination avec tous les

bureaux etc. Mai pour simplifier, le tourisme durable, si je me place dans 5 ans ou dans 10 ans ce sera juste la norme. Si on veut avoir un avenir dans le tourisme, c’est quelque chose qui est clair pour nous. Tout ce qu’on fait doit être lié au tourisme durable. Il y a plusieurs aspects, l’aspect à l’entreprise, lié à l’environnement, sociétal, le partage, le bien être des populations avec qui on travaille et aussi ne pas détruire les populations avec lesquelles on travaille. Parce qu’à partir du moment où on introduit le tourisme quelque part automatiquement on change les équilibres sociétaux, l’équilibre social d’un village donc ça nécessite une réflexion en tant qu’acteur du tourisme.

En quoi selon-vous, le tourisme responsable dans le monde révèle des pratiques et des perceptions différenciées ?

Oui bien sûr, la perception n’a rien à avoir entre les marchés et les destinations (nos 5 destinations par exemple). Les perceptions sont très différentes. Ensuite, partout il y a une ignorance forte, dans tous les domaines, de comprendre ce que ça veut dire mais si je devais prendre un comparatif c’est avec l’agriculture bio. Au début de la filière bio dans les années 2000, la réaction des gens c’était « moi, le bio j’y crois ou j’y crois pas » – c’était comme une religion, comme si on remettait en cause un nouveau mode de vie alors que c’est juste l’alimentation saine de nos grands-parents et un engagement pour l’environnement de pas faire n’importe quoi.

Pour moi le tourisme durable on en est à ce début là sauf que ça a une plus belle image. Pour l’instant personne veut payer plus cher pour voyager, c’est à dire que le tourisme durable reste à un périmètre légal et dedans on doit tout faire rentrer donc c’est complètement incohérent. Et c’est tout ce que l’on peut prendre dans nos comportements de consommation. Maintenant les gens se rendent comptent de l’importance de manger mieux et plus sain. Alors que le tourisme on est purement sur du loisir, on n’est absolument pas essentiel donc à partir de là il y a une ignorance forte de la part des voyageurs qui ne comprennent pas encore ce que cela veut dire comme implication, et ce n’est pas seulement l’empreinte carbone. L’empreinte carbone c’est une des dimensions mais il y en a beaucoup d’autres. Et c’est là qu’on est sur un début d’un processus d’éducation comme pour l’agriculture bio.

Donc si vous prenez la destination Asie, les gens s’en rendent compte qu’il y a des problèmes de pollutions par exemple. Mais si vous parlez aux vietnamiens de la pollution au Vietnam et bien ils trouvent que c’est un peu pollué, ils commencent à le vivre mais ils n’ont pas repensé leur mode de vie en fonction de l’aspect

durable. Mais de la même façon que nous en Europe, on fait que parler du plastique. On avait une grande ignorance il n’y a pas si longtemps. Surtout que la moitié n’est pas recyclée et que l’on exporte une grande partie dans les pays en développement dont la Chine et la Malaisie.

Quels sont les atouts de votre organisme en matière de tourisme responsable/durable ?

Honnêtement j’en sais rien, on fait du mieux qu’on peut, et c’est juste un chemin. Maintenant on le valorise au niveau de la communication et pour nous c’est essentiel mais c’est une vision humaine au départ. Après les atouts ce n’est pas ça qui m’importe. Parce que le risque là-dedans c’est le greenwashing et ce qu’il faut c’est être cohérent. Parce que si je suis vraiment cohérent, c’est la décroissance, et il faut que je ferme ma société. Si je veux vraiment être cohérent. Sauf que je pense que le tourisme est très utile et surtout maintenant. Ça permet aux peuples de se comprendre les uns les autres, on a une utilité et pour faire vivre les populations locales.

Dans vos démarches de développement durable, quelles sont vos priorités ?

(Environnementales, sociales, économiques)

Les trois, on s’efforce réellement de travailler sur les trois piliers en même temps. Parce que si l’on s’efforce à travailler sur le côté environnemental seulement ça n’a pas de sens, c’est un équilibre d’ensemble. Arrivez-vous à évaluer les retombées de vos actions ? On arrive à les évaluer de plus en plus, des choses ont vraiment changés. Après on a pas encore poussé suffisamment pour le principe d’évaluation. On n’est pas encore à un niveau d’expertise suffisante pour faire des évaluations.

Vos clients sont-ils sensibilisés au tourisme responsable ?

Nos clients ce sont les tours opérateurs. Certains sont sensibles sur le papier et après lorsqu’ils s’agit d’arriver en comportement de consommation vis-à-vis de leur client ils les subissent complétement.

Nous par exemple on est fournisseur depuis le début avec Double Sens. Et quand on travaille avec des gens comme Double sens c’est facile car tout est pensé là- dessus et les équipes sont super motivées de bosser avec eux. Donc ça c’est le cas merveilleux. Après on prend d’autres clients qui ont également une volonté de bien faire, mais sur la pratique sur place, l’aspect durable est mis en avant sur certains points, mais le client ne sera jamais « contraint ». Si on prend l’histoire des bouteilles en plastique, c’est compliqué. On avait eu un projet pour nettoyer la baie d’halong,

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