• Aucun résultat trouvé

surfréquenté. Ça devient meilleur mais ce n’est pas encore ça. Mais beaucoup de personne font du bon travail dans la protection et la conservation de la plage. Ils font partis de notre communauté. Beaucoup de personnes viennent à nos conférences et se rencontre. Plein de personne ne se battent plus seuls mais ensemble. Il y a une tendance à promouvoir un meilleur tourisme. Ainsi, l’on sait que l’on fait la différence et que nous avons un peu d’impacts.

Sensibilisez-vous au tourisme responsable ?

Nous ne sommes pas un tour opérateur, nous connectons les personnes ensembles mais oui dans nos magasines, sur nos réseaux sociaux, nous trouvons des initiatives de tourisme responsable. Surtout sur le plastique, sur comment consommer, à propos des déchets aussi. Des conseils comme par exemple, le fait qu’il faut supporter l’économie locale, respecter les cultures. Certains le font naturellement, lorsqu’ils vont dans un endroit. Mais beaucoup n’imaginent pas l’impact qu’ils ont. Alerter aussi sur la culture en Inde, dans certains villages ils ont beaucoup de toilettes sèches, donc prévenir aussi les visiteurs sur ces thématiques. Beaucoup de gens voyagent de plus en plus en voyage « d’aventures » et ne réalisent pas toujours leurs impacts. Ils s’attendent à un système de chasse d’eau « normal ». On les prévient sur ça, de ramasser leur déchet, limiter l’usage du plastique. Par exemple, il existe un trek vraiment populaire nommé

« opkund » où les voyageurs ne se rendent pas compte

de la quantité de déchet humain qui ne se désintègre pas etc. Il y a trop de pression sur ce trek, beaucoup de personnes y vont. Il n’y a pas de régulations. L’eau est contaminée et les personnes ne savent pas comment gérer cela. D’où l’intérêt d’expliquer l’importance de ne pas y aller tous en même temps et de réguler via un tourisme responsable. Tous les jours on essaie de prévenir, de dire de voyager doucement, etc.

Sélectionnez-vous des prestataires selon leurs pratiques écoresponsables ?

C’est long et difficile mais au début le plan était de mettre un système d’audit dans les différentes organisations. Pour voir ceux qui étaient responsables ou non. Mais on a réalisé que la certification était compliquée. Ce n’est pas facile et ça ne marche pas partout. Et tu dois le faire tous les 2 ou 3 ans pour être complètement sûr que l’audit est toujours valable. Alors tous les endroits que nous avons sélectionnés ont une personne qui vient vérifier avec beaucoup de documents. On les appelle et les visiteurs qui ont été dans ces endroits nous reportent aussi les faits. On appelle des personnes pour vérifier l’état des infrastructures, etc. Les personnes qui remportent les

prix (les récompenses WTR) les ont après un long temps de travail, ça n’arrive pas comme cela. Il faut qu’ils aient plusieurs références, il y a différents critères et différentes thématiques. Après bien sûr aucun d’entre eux n’est à 100% responsables et/ou durables. Certains le sont déjà par des gestes au quotidien, d’autres veulent tendre vers cela et cherche à s’améliorer. Par exemple sur l’électricité ou pas, voilà ça dépend. Mais ils ont déjà des alternatives. Alors on suit ça et pour les gagnants c’est un plus long processus mais nous n’avons pas de certification pour le moment.

Des associations de développement local sont-elles associées à vos projets ?

Oui nous avons des projets partout en Inde. L’événement annuel est un projet en soi, on invite différents acteurs. On fait aussi de la création de contenu, des articles, des vidéos, des podcast, des story audio, des photos essaies, suivant des régions spécifiques et des besoins locaux. Et on le fait dans des perspectives de tourisme responsable.

Existe t-il un dans votre pays, un réseau local engagé pour un tourisme responsable ?

Non, mais le gouvernement parle d’une certification depuis longtemps. Je parle avec eux depuis de nombreuses années maintenant, et ils n’ont pas commencé. Dans la région de Kerela ils ont commencé une sorte de système de certification pour les hôtels et les guesthouse en partenariat avec le GSTC mais la plupart n’ont pas cette certification.

Seriez-vous intéressé pour obtenir un label local de tourisme responsable ?

Ça dépend du travail, ça dépend de la régularité des audits, le processus etc., pourquoi pas.

Travaillez-vous avec des organismes internationaux ?

On travaille juste en Inde mais on est connecté avec le World Tourism Market Harold Goodwin, qui est un mentor pour nous, avec l’OMT, etc. mais nous n’avons de formelle relation, nous sommes en contact avec eux.

Existe t-il une politique touristique dans votre pays en matière de tourisme durable ? Comment opère t- elle ? Ses actions ? Ses objectifs ?

Oui, il y en a. C’est assez long à expliquer, c’est un long document mais oui le gouvernement met activement en place depuis 3 ou 4 ans des initiatives pour tenter d’améliorer le tourisme. Il y a d’abord des réglementations vis à vis de l’écotourisme, à propos de l’environnement. Ils ont une politique pour cela depuis longtemps. Après avec la mise en place du réseau

Airbnb, une communauté de « homestay » s’est mise en place. Ça devient important pour le gouvernement.

Les acteurs institutionnels locaux sont-ils suffisamment conscients de l’enjeu que représente le tourisme durable ?

Alors je dirais que c’est mieux que ce que ça n’a pu être. Mais ce n’est pas encore une connaissance commune, ça va prendre du temps avec que tout le monde monte à bord. C’est une grande industrie. En Inde, 90% du tourisme est privé. Donc les régulations sont difficiles à mettre en place, ce n’est pas facile. Mais les jeunes voyageurs sont quelques parts plus avertis, plus conscients comme voyageurs. À propos du changement climatique, de la protection de l’environnement, et recherchent des authentiques expériences parce qu’ils ne sont plus satisfaits avec Instagram, ils recherchent des nouveaux endroits où personne n’est allé. Ils recherchent des expériences durables.

L’offre de tourisme durable/responsable dans votre pays est-elle suffisamment valorisée ? Représentée ?

C’est entrain de grandir mais ce n’est pas suffisamment représenté. La grande compagnie de voyage, “Make my trip” – ils avertissent sur un tourisme responsable, mais maintenant le marché n’est pas assez « responsable ». Les autres entreprises ont comme Thomas Cook, Tui, ils ont des politiques internationales, ils vendent des tours en Inde. Mais pour les agences locales ce n’est pas un marché suffisamment présent. Il y a quelques places c’est entrain d’évoluer.

Dans votre activité, rencontrez-vous des problématiques particulières ? Sur l’accompagnement, la formation, au niveau des politiques locales…pour faire appliquer un tourisme responsable ?

Oui bien sûr. C’est pour ça que nous travaillons pour former les gens. Pour réduire l’énergie utilisée par exemple. Après beaucoup de personne n’évalue pas assez l’importance de la culture. Les locaux ne comprennent pas toujours qu’un visiteur étranger ne veut pas manger des pâtes ou des pizzas mais de la nourriture locale. Il faut qu’il y es davantage cette « fierté locale ». On les entraine à partager le plus de traditions possibles. Leur expliquer que c’est important pour les visiteurs de découvrir les authentiques recettes ou du moins la culture du pays.

Quel rapport percevez-vous entre tourisme et économie locale ?

Je pense que c’est important que le tourisme soit un revenu complémentaire. Le tourisme n’est pas juste

une industrie, il influe sur beaucoup d’autres. Ce n’est pas que le monsieur du taxi, c’est aussi le patron de l’épicerie qui en bénéficie. Dans ce sens il y a beaucoup de connexions.

L’économie du tourisme doit revenir le plus possible au pays.

Qu’en est-il de la stabilité économique et du développement du pays ?

Le tourisme est grand, il grandi dans le pays. Tous les ans on grandi par un nombre important (local et international).

Ça va devenir encore plus important dans les années à venir d’où l’importance qu’il soit fait de la meilleure façon possible. S’assurer que les personnes vivent des authentiques expériences et reviennent visiter et restent longtemps, pour générer de l’économie pour les locaux. Il ne suffit pas d’être la première industrie. L’industrie du tourisme est celle qui évolue le plus avec celle de l’agriculture. Travaillez-vous avec Village Ways ? Oui, nous travaillons ensemble. Ils sont sur notre site web, on communique sur eux. On se comprend mutuellement et on essaie de réunir nos forces même si on travaille indépendamment.

Les communautés autochtones sont t’elles suffisamment représentées ?

Cela dépend des régions. À Kerala, Marastra, ces places permettent de générer de l’économie aux populations locales. Donc cela dépend où tu es en Inde et comment vont les activités. Le gouvernement de la région de Kerala s’assure que le tourisme soit dans une phase plus responsable, que tous les villages en bénéficient.

Il y a une tradition en Inde avec les feuilles de bananiers que nous mangeons dans des plats. C’est une tradition ancienne vraiment durable. Cela fait travailler beaucoup de personnes, il n’y a pas de plastiques ou de produits chimiques. Les petits et grands hôtels utilisent cela. Ce sont des belles initiatives qui font travailler plusieurs acteurs. On travaille sur la façon dont l’Inde fait du tourisme. Si tu fais des petits efforts, les choses peuvent évoluer.

La répartition des bénéfices touristiques sont-ils reversés aux populations locales lorsque ces dernières y participent activement ?

Cela dépend des projets. Les personnes que l’on a identifiées et qui ont un impact local, permettent aux populations d’avoir des revenus. Autrement, on ne choisi pas de travailler avec des organismes qui ne les aideraient pas. Ou alors on ne communique pas sur eux.

168

Comment sont gérés les déchets et les eaux usées dans votre région / pays ?

Cela dépend des régions, l’Inde est un grand pays. Chaque région à ces normes spécifiques. Un nouveau rapport de la Travel Foundation est sorti, expliquant les villes les plus sèches en Inde. On a des moyens traditionnels pour le système de l’eau. Il y a des réglementations, et concernant les déchets il y a beaucoup de « ramassage » mais pas assez de recyclage. En revanche, le compost est une partie de notre culture. Les légumes servent pour les animaux, le jardin etc.… tout le monde compost. Mais les déchets solides sont nouveaux pour nous. Le plastique est nouveau. Dans les grandes villes le recyclage existe, cela évolue. Il y a des projets de conservation de l’eau. Il y a des programmes de sensibilisation, des stratégies ingénieuses pour irriguer les cultures etc. Les personnes en dehors du gouvernement ont de belles solutions. Par exemple, encore beaucoup de villages n’ont pas l’électricité, et des projets de panneaux solaires ont été mis en place. Vous pouvez partir pour un fantastique trek et utiliser votre monnaie pour participer à des projets solidaires de ce type. Il y a également des femmes qui ont crées un atelier textile et vous pouvez vivre avec ces femmes et apprendre. Donc l’Inde a beaucoup d’initiatives pour le tourisme solidaire et social. Donc j’espère que le gouvernement mettra aussi en place des politiques durables pour donner le dernier coup de pouce. Parce que le plastique est un lourd problème, l’assèchement de l’eau aussi.

Votre pays fait-il face à des problèmes de surfréquentation dans certaines régions ou sites touristiques ?

Oui, Goa est un exemple classique. La concentration de trop de personnes au même moment. L’an dernier à un endroit appelé « Shivla », un endroit très touristique. C’est une place où au moins tous les indiens sont allés. Sur les réseaux sociaux des formes de revendications sont apparus, du type : « laissez- nous, nous n’avons pas assez d’eau ». L’Inde commence à certains endroits à subir ces effets de surtourisme. Nous avons un parc national, une réserve, avec des régulations. Mais si tu n’en mets pas, il peut y avoir 1000 jeeps comme 20000 jeeps. Et 1000 ça peut faire la différence. Êtes-vous directement ou indirectement impacté par les changements climatiques ?

Oui beaucoup. Le réchauffement climatique, l’eau a réduit, la température en augmentation endommage

l’agriculture. Il y a de fortes pluies, des tsunamis, des cyclones, une saison sèche importante, la pollution devient plus importante, et ce n’est pas juste en ville. Ça affecte tout le monde. Avez-vous mis en place des actions pour en limiter les dégâts ? Quelles sont-elles ? Nous avons renforcé la sensibilisation, nous abordons les effets que cela engendre. Les gens savent qu’il y a des effets négatifs aux changements climatiques, mais ne veulent pas toujours voir. Toute notre communication est pour promouvoir les alternatives durables. Essayer d’orienter les visiteurs d’aller à un autre endroit moins saturé. Et si tu y vas à Goa essaie d’aller à une autre plage, à quelques kilomètres de là. On fait aussi cela. Parler à propos de nouvelles expériences durables et promouvoir les acteurs qui font ses efforts-là.

La culture locale du pays est-elle suffisamment représentée ? Existe-il des risques de folklorisation (mise en scène des us et coutumes uniquement pour le tourisme) ?

Ça arrive. Oui, dans certains endroits de l’Inde. Certains visiteurs veulent voir les danses traditionnels, ou d’autres activités locales. Mais si ça devient un produit touristique c’est autre chose. Mais on essaie que ça ne dérive pas. On encourage à rencontrer les locaux, vraiment. Chaque partie de l’Inde est différente, différente culture, langues, nourriture, musiques. On encourage les gens à participer à cela.

Des conseils pratiques / des us et coutumes à respecter en particulier ?

Je dirais qu’il serait super pour tous les voyageurs qu’ils soient indiens ou d’autres pays, qu’ils ouvrent leur esprit et leur cœur a de nouvelles expériences. On ne leur demande pas qu’elles soient durables ou de faire attention aux changements climatiques, parce que traditionnellement, le plastique ne fait pas partie de notre culture, donc juste de venir et de partager avec les locaux. Expérimenter quelque chose de nouveaux, pas ce qui a été fait un million de fois. Faire cet effort, de passer du temps de qualité. Encourager les locaux qui ont de belles initiatives. Le problème en Inde c’est que les gens pensent que c’est dangereux de voyager, ils sont inquiets, mais avec les technologies maintenant, c’est plus sûr. Et on peut se connecter avec les bonnes personnes. N’hésitez pas de demander aux opérateurs touristiques de faire une vraie expérience. C’est mon unique souhait.

[Remerciements, cordialités, salutations]

Retranscription entretien – Association Italienne pour le Tourisme Responsable Date : 13 août 2019 Durée : --- Lieu : France – Italie – par email Profession : Président de l’association italienne Conditions de l’entretien : L’interlocuteur a préféré échanger ses réponses par email plutôt que par visioconférence étant donné sa disponibilité très limitée. Présentation de AITR :

AITR est une association qui rassemble différentes organisations au niveau italien. Les membres sont des ONG, des petits voyagistes, des associations culturelles, des coopératives, des éditeurs, des hôtels et campings responsables, des associations de lutte anti-mafia…. Lors de sa création, les membres fondateurs étaient 11. Nous sommes maintenant environ une centaine.

Quelle définition donneriez-vous au tourisme durable / responsable? Quels sont les éléments caractérisés?

Dans notre définition (d’autres définitions existent), le tourisme responsable est axé sur les droits, les attentes et la souveraineté de la communauté locale.

Quelle est votre perception du tourisme responsable ?

Un tourisme respectueux de l'environnement, du territoire et de la communauté qui y vit.

Que pensez-vous du tourisme responsable dans le monde ?

Le concept de tourisme responsable (qui n'existait pas il y a 20 ans lors de la création de l'AITR) émerge lentement dans le monde grâce aux documents de l'OMT et d'autres institutions telles que l'Union européenne.

Comment pensez-vous que le tourisme responsable dans le monde révèle des pratiques et des perceptions différenciées ?

Oui, le concept a des nuances différentes, dans certains pays la durabilité de l'environnement prévaut, dans d'autres le travail est considéré comme très important, dans d'autres la défense de l'identité est la priorité.

Quels sont les points forts de votre association en matière de tourisme responsable / durable ?

Nous sommes un groupe uni, qui partage les valeurs du tourisme responsable, même si nous avons des activités différentes et des idées différentes sur d'autres questions.

Quelles sont vos priorités dans vos approches de développement durable? (Environnemental, social, économique)

Social d'abord, puis les deux autres.

Quelles actions mettez-vous en place ?

Projets de coopération internationale pour le développement ; soutien à nos voyagistes ; entraînement ; organisation d'événements publics. Êtes-vous en mesure d'évaluer l'impact de vos actions ? Oui, mais pas de manière scientifique.

Vos clients sont-ils au courant du tourisme responsable ?

Oui bien sûr.

Des associations de développement local sont-elles associées à vos projets ?

Oui, aussi bien dans les pays en développement qu'en Italie.

Le processus de labélisation est-il simple pour les professionnels ?

Non, c'est difficile, cela demande beaucoup de travail et coûte cher.

Existe-t-il une politique du tourisme dans votre région / pays pour le tourisme durable? Comment ça marche? Ses actions? Ses objectifs?

Il est difficile de répondre, nous travaillons dans beaucoup de régions et de pays ; en Italie, certaines régions protègent le paysage ou créent des parcs et d'autres zones protégées ; certaines régions et villes ont adopté une politique de qualité de l'eau de mer.

Les acteurs institutionnels locaux sont-ils suffisamment conscients du défi du tourisme durable ?

Ça dépend, certains sont au courant, d'autres beaucoup moins.

L'implication des pouvoirs publics est-elle suffisante ?

Non, certaines autorités ne comprennent pas que la durabilité améliore la compétitivité d’une destination.

170