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actions que nous faisons avec eux. Nous avons travaillé ensemble sur le label BTE (Bénin Tourisme Équitable) qui a un processus de certification, donc on a un référentiel et il faut passer les différentes étapes.

D’accord. Et Eco-Bénin a obtenu le label BTE ou pas ?

Oui nous on a été testé, [inaudible] mais après le label n’est pas géré par l’association Eco-Bénin, mais par l’État. Certains critères ont été mis et sont vraiment difficiles à respecter donc c’est l’état qui doit prendre des mesures pour régler cela.

Le processus de labellisation au Bénin est-il simple pour les professionnels ?

Non il n’est pas simple. [Inaudible] Nous avons testé le label canadien Village Monde mais on trouve que l’on dépasse un peu les prérequis, ce n’est pas suffisant pour nous.

Existe t-il une politique touristique dans votre région/pays en matière de tourisme durable ?

Nous avons fait du plaidoyer, depuis 2006 nous militons pour qu’il y est ce genre de choses, et ça c’est terminé par la mise en place d’un plan stratégique de développement de l’écotourisme, mais seulement, ce document que nous avons élaboré, ça été fait avec les nouveaux changements de gouvernement, de dirigeants et ce n’est pas encore mis en œuvre.

L’implication des pouvoirs publics est-elle suffisante ?

Actuellement, non ce n’est pas suffisant. Le pouvoir actuel lorsqu’ils sont arrivés ils nous ont demandé des propositions et rien ne se passe.

L’offre de tourisme durable/responsable dans votre pays est-elle suffisamment valorisée ? Représentée ?

L‘État même essaie de prendre des initiatives mais c’est très lent et parfois classique et mal dimensionné [inaudible].

Dans votre activité, rencontrez-vous des problématiques particulières ? (Sur l’accompagnement, la formation, au niveau des politiques locales…pour faire appliquer un tourisme responsable ?)

Au niveau du cadre réglementaire on n’en a pas un « réglementé ». Il en faudrait une qui permet aux professionnels du tourisme responsable d’avoir une licence appropriée et ça ce n’est pas encore fait et concernant l’appui à la promotion, le gouvernement du Bénin investi un peu dedans mais pas assez.

Quel rapport percevez-vous entre tourisme et économie locale ?

C’est très lié. La chaîne de valeur du tourisme, l’association des deux est un grand maillon là-dedans. Quand on dit tourisme, c’est tout ce qui est produit locaux, agro-alimentaire. C’est intimement lié et lorsqu’on ne prend pas en compte l’économie locale et la production locale il y a beaucoup de fuite et ça ne favoriser plus un développement local et ça va profiter à beaucoup d’autres régions ou pays à qui on envoi ces produits là. C’est pour ça que nos actions à Éco Bénin intègrent beaucoup tout ce qui est production locale, pour amener les jeunes à investir, créer des entreprises. Donc c’est très lié.

D’accord. Qu’en est-il de la stabilité économique et du développement du pays ?

Je ne comprends pas bien la question…

Est-ce que le développement économique du pays, va venir influencer le tourisme ?

Bien sûr, bien sûr, le tourisme c’est une activité qui dépend beaucoup de la création de richesse, du pouvoir d’achat des gens et aussi du niveau de paix social et économique donc c’est une activité qui dépend de ce facteur là. Il y a encore beaucoup d’autres problèmes à régler. Ce n’est pas forcément la priorité des gens. La priorité des gens c’’est de manger... [Inaudible]. Le tourisme ça vient dans les derniers besoins, c’est pour ça qu’ici c’est davantage une clientèle étrangère que nous avons.

Les communautés autochtones sont t’elles suffisamment représentées ? Prennent-elles place dans les décisions de gestions touristiques ?

Euh, c’est ce que nous essayons de faire. C’est ce sur quoi nous travaillons. Les zones touristiques sont souvent dans des zones reculées et appartiennent souvent aux communautés locales et on s‘aperçoit que ces gens là ne sont pas impliqués, ne sont pas consultés pour les aménagements des sites alors nous on travaille avec eux pour leur ouvrir les yeux, leur faire comprendre les enjeux du développement économique passant par le développement du tourisme et tous les gains et intérêts qui peuvent avoir. Les intérêts d’une activité touristiques. C’est ce que nous faisons. On ne peut pas dire que les gens ont conscients des avantages du développement touristique dans le pays. On travaille pour les sensibiliser à cela et à ce qui peuvent gagner en le faisant eux-mêmes.

La répartition des bénéfices touristiques sont-ils reversés aux populations locales lorsque ces dernières y participent activement ?

Oui ce sont des projets où ils sont propriétaires des infrastructures touristiques, ils tiennent eux-mêmes

les hébergements, des restaurants…certains sont formés pour être guides. C’est un des meilleurs mécanismes pour qu’ils bénéficient du tourisme.

D’accord. Concernant la gestion des déchets et les eaux usées au Bénin, savez-vous comment cela fonctionne ?

C’est un gros problème dans le pays. Actuellement il y beaucoup de réformes, car il y a très peu d’organisation pour la gestion des déchets et les gens les laissent au premier pas donc on retrouve des déchets partout ça devient grave. Nous travaillons à sensibiliser nos partenaires.

D’accord. Le Bénin fait-il face à des problèmes de surfréquentation dans certaines régions ou sites touristiques ?

Oui, il y a un site tout près de la capitale. On ne dit pas qu’il y a une saturation mais le site est délaissé et les populations ne profitent pas du tourisme et ça devient un peu du zoo tourisme et les communautés protestent. Mais au Bénin nous n’avons pas encore d’overtourisme. Êtes-vous directement ou indirectement impacté par les changements climatiques ? Oui bien sûr il y a plein de difficultés, sur la production, le temps, de fortes pluies… Vous avez mis des actions pour en limiter les dégâts il me semble ?

Oui, nous avons une mission d’appui en énergies renouvelables. Ce projet devrait permettre d’accueillir et d’expérimenter des innovations technologiques en matière d’énergie renouvelable (fours solaires,

panneaux solaires, etc.). Nous souhaiterions aussi trouver des matériaux et faire des installations en modèle facilement reproductible à la portée de la bourse des communautés locales afin d’améliorer l’efficacité énergétique. Puis, former les populations locales à l’utilisation et l’entretien des installations.

Super. La culture locale du pays est-elle suffisamment représentée ?

Oui, ça reste encore un pays très authentique. Dans les grandes villes on peu voir beaucoup d’influences de la culture étrangère mais de manière générale c’est encore un pays très authentique.

Existe-il des risques de folklorisation (mise en scène des us et coutumes uniquement pour le tourisme) ?

Non, pas encore.

Et dernièrement, avez-vous des conseils pratiques / des us et coutumes à respecter en particulier au Bénin ?

Lorsque les visiteurs arrivent déjà, ils ont droit à une séance d’immersion culturelle que nous faisons et nous leur expliquons tout ce qu’il faut respecter et faire ou ne pas faire. Ensuite, au niveau de la saltation, chez nous au Bénin c’est très important de saluer les gens surtout dans les villages. Après les aspects, de l’habillement, s’habiller très décemment lorsqu’on est dans les villages et après tout ce qui lié à la culture vaudou, il y a beaucoup de règles, qu’il faut absolument respecter. [Remerciements, cordialités, salutations] Retranscription entretien – Responsable du réseau de tourisme responsable en Colombie Date : 11 juin 2019 Durée : 50 minutes. Lieu : Périgueux, France – Bogota, Colombie. Profession : Responsable du réseau de tourisme responsable/durable en Colombie Conditions d’entretiens : L’entretien a été réalisé par visioconférence en espagnol (traduction immédiate dans la retranscription). Présentation de l’organisation.

Je suis Laura X je dirige une association de tourisme responsable de Colombie qui s’appelle ACOTUR, depuis 2015. ACTOUR est une association qui est née de la possibilité d’avoir une meilleure relation avec le gouvernement sur les politiques de développement qui change beaucoup dans notre pays. Cette association est née car tous les entrepreneurs qui l’ont fondée en 2011 étaient des étrangers qui souhaitaient faire du tourisme responsable en Colombie. À cette époque la Colombie était un pays avec beaucoup de

violences encore plus qu’aujourd’hui. Cela était difficile de promouvoir le pays alors l’idée était de se rassembler et de proposer un meilleur développement du tourisme. Ce n’était pas évident pour un pays en développement. Mais aujourd’hui en 2019, nous avons 84 membres associés. Dont 13 hôtels, 10 grossistes, 2 fondations et 59 opérateurs locaux.

Ils travaillent ensemble pour un tourisme responsable, le respect à la nature, aux communautés locales. Nous travaillons avec le ministère du commerce, de l’industrie et du tourisme « MinCIT ». Nous essayons

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