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CHAPITRE 2: L’ORGANISATION SPATIALE DES RÉGIONS MÉTROPOLITAINES

2.2 La métropolisation dans le contexte étasunien

2.2.2 Vers une vision polycentrique de la croissance métropolitaine

Cette interprétation de la métropolisation est au cœur d’un débat portant sur la nouvelle géographie du développement. Les analyses de Muller, Garreau et Fishman s’appuient sur le cas de pôles technologiques dont les plus célèbres aux États-Unis sont Silicon Valley entre San Francisco et San Jose et Route 128 près de Boston. Mais il importe de mentionner que presque toutes les grandes régions métropolitaines aux États-Unis ont vu apparaître des zones de haute technologie en périphérie. Souvent, il s’agit davantage de parcs technologiques que d’ensembles urbains intégrés. En fait, ces nouveaux pôles se structurent souvent sous une forme linéaire de boulevards industriels longeant des corridors autoroutiers reliant différentes infrastructures régionales, comme les aéroports, et la ville- centre.

Ces pôles sont situés à des distances variables des anciens centres-villes. Mais ces pôles ne sont jamais tout à fait éloignés des grands centres et semblent s’intégrer économiquement et socialement à leurs agglomérations respectives puisqu’ils sont généralement compris à

continuité et utilisent les mêmes infrastructures régionales dont bénéficient les villes-centres tels que les infrastructures de transport (routes et aéroports) et de télécommunication. Pourtant, une des questions centrales du débat urbain des dernières années aux États-Unis a porté directement sur l’indépendance ou l’interdépendance de ces nouveaux centres vis-à- vis leur environnement métropolitain.

Toutefois, d’autres chercheurs tels que Bingham et al. (1997), Ihlanfeldt (1995) ou Chapain et Polèse (2000) ont plutôt observé que les villes-centres jouent, toujours aujourd’hui, un rôle économique, social et culturel fondamental dans le contexte métropolitain. L’évolution des banlieues est généralement liée historiquement à celle de la ville-centre et selon ces auteurs, la ville-centre et les banlieues entretiennent toujours des relations de complémentarité qui l’emportent en importance. Ce qui change réellement, ce serait plutôt le passage d’une forme urbaine monocentrique vers une forme polycentrique.

2.2.2.1 Le rôle des villes-centres à l’ère de la métropolisation

Basé sur des études réalisées en Ohio par le groupe de recherche de Bingham et al. (1997) l’ouvrage Beyond Edge Cities soulève plusieurs questions sur l’indépendance des edge cities. Dans leur étude détaillée de plusieurs edge cities, ils découvrent entre autres que la distance physique du centre-ville compte pour beaucoup dans les décisions de localisation. La spécialisation industrielle des edge cities, les interactions spatiales et communicationnelles avec la ville-centre (basé sur le nombre d’appels téléphoniques journaliers) sont suffisamment intenses et soutenues pour que l’on puisse questionner sérieusement l’affranchissement des banlieues grâce aux nouvelles technologies. Les échanges de services et l’utilisation des institutions publiques situées dans la ville-centre est un autre indicateur de l'appartenance des edge cities à la ville-centre.

De par son importance relative dans une région, la ville-centre polarise, assume un leadership, définit l’image et l’identité régionale à l’extérieur de l’agglomération, joue un rôle politique et médiatique important en plus d’englober une grande proportion de la population régionale (Ihlanfeldt, 1995). Chapain et Polèse (2000), dans une étude sur la problématique du déclin des centres-villes, montrent que le phénomène d’affranchissement radical des banlieues n’est certes pas généralisable à toute l’Amérique du Nord et que le positionnement des centres-villes demeure relativement vigoureux sur le plan économique dans plusieurs

régions métropolitaines. Les villes-centres et spécialement leurs centres-villes seraient passés de centres de production manufacturiers diversifiés à des centres de production et de traitement de l’information (activités tertiaires supérieures et de bureau). En concentrant un large éventail de firmes tertiaires, les villes-centres jouent toujours un rôle clé dans le processus de tertiarisation de l’économie. Chapain et Polèse citent en exemple les cas de régions métropolitaines telles que New York, Minneapolis, Boston, Chicago, San Francisco aux États-Unis ainsi que Toronto, Vancouver, Montréal et la plupart des grands centres canadiens à l’intérieur desquels la concentration des activités tertiaires supérieures demeure élevée. Chapain et Polèse ne manquent pas d’ailleurs de faire le lien entre le dynamisme des centres-villes et le dynamisme des politiques métropolitaines.

Dans cette perspective, les villes-centres et les banlieues ne sont pas en rupture complète mais elles sont plutôt complémentaires, voire même en « symbiose » (Stanback, 1991). Cette complémentarité se traduit par ce qu'il convient d'appeler une « spécialisation fonctionnelle » selon les avantages économiques associés avec les caractéristiques de la banlieue et les caractéristiques de la ville-centre (Persky et al. 1991). À ce rôle économique, s’ajoute une vie culturelle plus intense due à la présence de musées, d’événements artistiques majeurs ainsi qu’un intérêt patrimonial, historique et architectural. En d’autres termes, la ville-centre a une fonction symbolique que les banlieues ne peuvent offrir que partiellement. C’est aussi à cet endroit que se concentre une part considérable des activités administratives, institutionnelles et gouvernementales régionales. En somme pour Ihlanfeldt (1995), l’évolution des banlieues est généralement liée historiquement à celle de la ville- centre.

De façon générale, cette approche stipule « qu’il y a une redéfinition des rapports entre la ville-centre et la banlieue au fur et à mesure que s’affirme l’urbanité de la banlieue, c’est-à- dire au fur et à mesure que les fonctions de centralité se diffusent dans la banlieue via la décentralisation des activités résidentielles, économiques, sociales et culturelles » (Collin, 1994a : 25).

Il n’en demeure pas moins que, dans presque toutes les grandes régions métropolitaines, la population étasunienne est devenue une population majoritairement suburbaine (tableaux 2.2 et 1.3) et que le rôle des espaces suburbains s’est profondément transformé en conséquence. S’il existe une complémentarité fonctionnelle ville-centre/banlieue, il reste que

les banlieues se sont diversifiées, qu'elles abritent de plus en plus d'activités économiques et résidentielles et qu’elles sont en ce sens plus indépendantes.

Aussi, l’évolution du modèle étalé du développement urbain contemporain et plus singulièrement la recomposition de l’organisation économique et démographique des agglomérations métropolitaines a-t-elle conduit récemment vers un certain renouvellement des théories sur la croissance et la forme métropolitaine. Un bon nombre d’études récentes souscrivent à l’hypothèse selon laquelle les villes seraient dans une phase inédite de développement urbain et qu’émerge en conséquence une nouvelle forme urbaine (Stanback, 1995; Collin, 1994a; Ascher, 1995).

2.2.2.2 De l’école de Chicago à l’école de Los Angeles

Un des modèles empiriques le plus souvent cité dans l’étude de la croissance métropolitaine adoptant une forme polycentrique17 (plusieurs petits ou moyens centres répartis à la périphérie et reliés entre eux par le réseau routier) est celui de la région métropolitaine de Los Angeles. Pour plusieurs, le développement de cette agglomération représente l’archétype de la réorganisation spatiale des régions métropolitaines étasuniennes. De là est né ce qu’il est convenu d’appeler l’École de Los Angeles (L.A.) en référence à l’École de Chicago dans les années 1920 et 1930. La L.A. School est parmi les plus récents courants de pensée en études urbaines aux États-Unis et son ossature théorique et conceptuelle demeure dans une phase embryonnaire et fait par conséquent l’objet de nombreuses critiques. Cela dit, cette école de pensée apporte une certaine fraîcheur par rapport aux autres.

Dans City of Quartz: Excavating the Future in Los Angeles, publié en 1990, Mike Davis réécrivait l’histoire sociale de la ville de Los Angeles en insistant sur les facteurs ayant contribué à la forme spatiale particulièrement étendue et conduisant à une fragmentation sociale avancée. Il révèle dans cet ouvrage les dangers des rapports de pouvoir entre riches et pauvres qui s’exercent dans la région par la construction de remparts physiques, la disparition de l’espace public et celle du sens communautaire. La perception sociale du danger et la peur « de l’autre » en milieu urbain engendrent deux phénomènes. D’une part,

une augmentation des services de sécurité privés. D’autre part, l’homogénéisation des petites communautés et de la fréquentation des lieux publics et privés comme les parcs et les centres commerciaux. Selon Davis, les stratégies spatiales des individus et des communautés ont contribué à rendre la région de Los Angeles extrêmement fragmentée du point de vue politique et social et étalée du point de vue de l’organisation spatiale.

Bien que Davis ne se réclame pas forcément de l’École de L.A.18, la critique sociale et le portrait sombre qu’il trace de la société urbaine « postmoderne » en émergence a inspiré un courant de recherche critique utilisant la région métropolitaine de L.A. comme étude de cas privilégiée. Ce courant de pensée a principalement été échafaudé dans au moins trois ouvrages essentiels. D’abord avec la publication en 1996 d’un ouvrage collectif intitulé The City : Los Angeles and Urban Theory at the End of the Twentieth Centu y. Le titre de ce livre écrit sous la direction de Allen J. Scott et de Edward W. Soja

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19 fait écho à un des ouvrages classiques de l’École de Chicago, The City : Suggestions for the Investigation of Human Behavior in the Urban Environment publié sous la direction de Robert Park au milieu des années 1920. Dans la plus récente version de The City, l’approche méthodologique n’est pas autant à l’honneur que dans la première. On y traite de Los Angeles comme étant un exemple de région métropolitaine combinant l’ensemble des problèmes associés avec la géographie humaine que les autres régions étasuniennes sont susceptibles de rencontrer dans le futur. La pollution atmosphérique, la violence, la complexité du développement social, résidentiel, culturel, économique, industriel, spatial, et politique mettent au défi une kyrielle de chercheurs à trouver des explications théoriques pour expliquer la nature et la forme du développement cette méga agglomération.

En 2000, un des deux auteurs du précédent livre, Edward Soja publiait Postmetropolis : Critical Studies of Cities and Regions. Ce livre se veut la suite ou plutôt l’approfondissement du premier ainsi qu’un complément à deux autres ouvrages publiés précédemment par le même auteur soit Postmodern Geographies en 1989 et Thirdspace en 1996. Ces deux livres utilisent Los Angeles comme terrain d'étude et représentent un effort afin de réintégrer la dimension spatiale à l'intérieur de la théorie sociale. Plus précisément, Soja tâche d’analyser l'impact des transformations du système de production (passage d’un régime fordiste à un

18 Dans un article du Chronicle of Higher Education en date du 18 août 2000, le journaliste D.W. Miller reprend les

régime post-fordiste) sur les enjeux reliés à l'utilisation du sol. À l’intérieur du dernier livre de sa trilogie, il étudie toujours Los Angeles mais se concentre plus précisément sur ce qu’il appelle la « transition postmétropolitaine » pour décrire les modifications profondes des manières d’habiter et de planifier les méga agglomérations urbaines telles que Los Angeles.

Le plus récent livre associé à l’École de L.A. est celui écrit sous la direction de Michael J. Dear20 en 2001 adoptant un titre sans équivoque From Chicago to L.A. : Making Sense of Urban Theory. Cet ouvrage se veut une critique des théories classiques en études urbaines inspirées de l’École de Chicago, surtout celles visant à expliquer les phases les plus récentes de l’évolution des régions métropolitaines. Les contributeurs cherchent d’abord à identifier les faiblesses des théories antérieures pour comprendre le cas de Los Angeles, souvent perçu comme un cas d’exception. L’évolution de l’agglomération de Los Angeles est plutôt appréhendée comme un prototype présentant un ensemble de tendances annonciatrices du développement futur des autres régions métropolitaines étasuniennes et suggère ainsi une alternative aux théories urbaines classiques inspirées de l’École de Chicago. Cet ouvrage complète également une série de trois livres portant spécifiquement sur la croissance urbaine de l’agglomération de Los Angeles. Il s’agit, d’une part, de Rethinking Los Angeles publié en 1996 qui tâche d’expliquer les particularités de la croissance économique, démographique et spatiale de L.A. et comment elle est devenue une méga région; d’autre part, de Urban Latino Cultures : La Vida Latina en L.A. en 1999 qui se concentre tout spécialement sur l’impact de la montée démographique de la population latino américaine sur les dynamiques et les structures sociales de l’agglomération. À partir de ces deux ouvrages, on voit déjà émerger les thèmes prioritaires de l’École de L.A. : la croissance métropolitaine et les dynamiques sociales dans toutes leurs complexités.

L’École de Chicago prenait à l’origine pour modèle la ville industrielle capitaliste et partait du principe que la ville se développe à partir d’un noyau central se diffusant vers la périphérie d’une manière plus ou moins linéaire et cohérente. L’École de L.A. rompt en quelque sorte avec ce principe en suggérant que ce ne soit plus le centre qui organise la périphérie. Les dynamiques de croissance ne seraient plus unidirectionnelles mais bien plutôt multidirectionnelles et polycentriques. C’est ce qui caractériserait principalement le passage

de la ville moderne décrite par l’École de Chicago à la ville postmoderne décrite par l’École de L.A.

Dans cette explication générale de la « post métropolisation » du territoire, cette école de pensée identifie un certain nombre de réalités décrivant la complexité associée avec les conditions de l’urbanité postmoderne. À commencer par le vide politique des territoires satellites où les intérêts privés dominent. On évoque ici la montée des communautés d’intérêts qui contrôlent l’espace au point de s’isoler et de devenir presque autosuffisantes du point de vue des principaux services publics et des infrastructures urbaines ainsi que de véritables forteresses du point de vue de la sécurité. L’obsession pour la sécurité provoque aussi des aménagements d’espaces pseudo publics destinés à exclure, tant par leur fonction que par leur représentation cognitive, les indigents.

Parallèlement à cela, l’École de L.A. tâche de décrire et de comprendre l’évolution démographique caractérisée par l’immigration massive, qu’elle soit légale ou illégale, qu’elle provienne de l’Amérique Latine ou d’Asie. Los Angeles est ainsi devenue une région hautement hétérogène composée d’une combinaison d'enclaves relativement homogènes ayant chacune leur identités propres. L’immigration a un impact direct sur la compétitivité de cette région qui a profité économiquement d’une main-d’œuvre bon marché pour la production de biens exigeant de la flexibilité dans la production. S’ajoute à cela une région dont le taux d’exclus et de sans abris est parmi les plus élevés en Amérique et où les problèmes de criminalité mettent la région sous une perpétuelle tension. L’exemple de Los Angeles va au-delà des relations conflictuelles classiques aux États-Unis entre la minorité noire et la majorité blanche. Une plus grande place est faite au mélange multiforme des cultures (blanche, noire, latino, asiatique). On parle de « fusion » des cultures pour décrire certains courants culinaires, architecturaux, vestimentaires, artistiques, musicaux, culturels et même politiques. Ce phénomène de fusion se manifesterait même à l’endroit des cultures communes en unissant par exemple dans un même quartier des gens de nationalités latinos différentes dans un moule nord-américain. Les quartiers, les écoles, les organismes communautaires deviennent autant de lieux témoignant de la fusion des cultures et des idées.

Ces variables démographiques s’ajoutent à la complexité de cette région spécialement influencée par l’impact de la mondialisation. Los Angeles fait désormais partie du clan des premières villes mondiales au même titre que New York, Tokyo et Londres. Les processus

macro économiques ont également favorisé le développement du secteur tertiaire avancé, la production de haute technologie et l’accumulation des surplus économiques liés à l’économie métropolitaine et mondiale.

Enfin, le développement métropolitain de Los Angeles représente également un enjeu de taille pour l’environnement. L’étalement urbain de cette région a profondément transformé l’apparence physique du territoire et a transformé substantiellement l’environnement de cette région. De telle sorte que cette région fait désormais face à des problèmes majeurs en matière d’utilisation du sol, de pollution de l’air, d’accessibilité à l’eau potable, de gestion des infrastructures urbaines, etc. Ce qui met en évidence les enjeux du développement durable.

En fait, l’étalement urbain de cette région métropolitaine va au-delà des conventions normales par comparaison aux autres agglomérations étasuniennes. En ce sens, l’exemple de Los Angeles illustre les tendances les plus avancées de la métropolisation et en ce sens, il permet une certaine re-conceptualisation des phénomènes liés à la complexité du modèle polycentrique du développement façonné par les forces locales, nationales et mondiales. Ce modèle polycentrique va plus loin que la simple diffusion des fonctions urbaines et implique également une re-centralisation du développement au sein de petits pôles. Par des néologismes tels que : exopolis, ex-city, city outer, the expanding outer, etc. l’École de L.A. tente d’aller plus loin que la distinction classique entre urban et suburban :

At the same time as decentralization was occuring, however, there was another major development tha was reshaping urban form in Los Angeles and many other metropolitan regions even more dramatically, a recentralization process that would place much greater stress on the traditional conceptual frameworks on urban analysis. The primary form of this recentralization can be described most simply as peripheral urbanisation or the urbanization of suburbia, but within this slightly oxymoronic phrase is contained what some contemporary observers claim is one of the most radical transformations o urban life and landscape ever seen, a far-reaching deconstruction and reconstruction of urban form. (Soja, 1996 : 435).

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Ce changement morphologique s’accompagne d’une transformation profonde de la géographie de la production fondée sur un nouveau type d’urbanité. Cela met en évidence les concepts de production flexible et d’économie en réseau notamment ceux associés à la nature même du développement de haute technologie dont le sud de la Californie représente un archétype pour des économistes géographes tels que Scott (1996, 2001). L’activité économique de cette région repose sur de multiples noyaux de production

spécialisés dispersés sur l’ensemble du territoire. Les nouvelles technologies de communication permettent en quelque sorte de dépasser les contraintes spatiales de production.

Une autre conséquence à cette forme de métropolisation serait la re-polarisation des classes sociales. Une ville mondiale de premier plan comme Los Angeles a la capacité d’attirer les services et les entreprises les plus sophistiqués du monde. Ce qui suscite la création d’emplois de haut de gamme et fortement rémunérés pour ceux disposant de qualifications de pointe. Pour les individus sans qualification ou sans statut officiel, les conditions salariales se situent à l’opposé de l’échelle salariale. Cette polarisation ne se ferait plus uniquement sur une base raciale mais elle se ferait de plus en plus sur la discrimination entre ceux qui ont des qualifications et ceux qui n’en ont pas. Cela se traduirait sur le plan spatial par l’homogénéisation des espaces résidentiels, privés et publics. Le modèle de Los Angeles incarne d’un côté la vision privatisée de la croissance métropolitaine et l’isolement des communautés opulentes se développant dans des zones satellites du territoire métropolitain et de l’autre, la création de ghettos marginalisés composés d’exclus écartés des avantages de la croissance économique. Selon l’École de L.A., l’arrangement spatial est révélateur des rapports sociaux dans la région.

L’École de L.A. identifie deux points de rupture historique qui attesteraient des malaises sociaux générés par le modèle de développement métropolitain polarisé de cette région. Cette école se fonde notamment sur deux crises sociales majeures soit la rébellion de Watts en 196521 et l’insurrection urbaine de 199222 qui avait débuté par un cas de brutalité