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95 « Vent divin », assimilé au typhon qui sauva le Japon lors de la seconde tentative d’invasion mongole en 1281

Dans le document Relations Est-Ouest, 1917-1991 (Les) (Page 119-123)

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« Vent divin », assimilé au typhon qui sauva le Japon lors de la seconde tentative d’invasion

mongole en 1281.

hostilités en Europe), l’intérêt d’utiliser contre le Japon l’arme atomique, qu’ils venaient d’expérimenter avec succès dans le désert d’Alamogordo, au Nouveau-Mexique, en

aboutissement du « projet Manhattan ».

C’est Truman qui prit la décision de lancer sur Hiroshima puis Nagasaki (quatre cités avaient été choisies) deux engins, l’un à l’uranium, l’autre au plutonium, qui firent, les 6 et 9 août, des centaines de milliers de victimes civiles, vraisemblablement en toute gratuité, laissant « des survivants contaminés, indésirables et déshumanisés, discriminés en ce qui concerne Coréens et hors castes » (Ph.Pons) et un Japon belliciste — fabriquant d’armes chimiques et en quête de la bombe A — qui s’estimera ainsi quitte aux yeux de l’histoire.

Le 8, les Soviétiques envahirent la Mandchourie, avec facilité, grâce à leur

énorme supériorité numérique. Ils occupèrent Kharbin, Moukden, Port-Arthur (Lüshun, le 22) et débarquèrent à Sakhaline le 28, deux jours après l’arrivée des forces d’occupation

américaines dans les grandes îles japonaises.

Sortant de son mutisme traditionnel et allant à l’encontre de l’opposition fanatique des ministres militaires, l’empereur (le Tennô) annonça lui-même à la radio le 14 août 1945 la nécessité de la capitulation, cette annonce à son peuple signifiait explicitement l’interdiction de toute résistance aux Américains et implicitement, en échange, le maintien sur le trône de Hiro-Hito.

Les États-Unis décidèrent de faire signer la capitulation par tous les Alliés et, pour éviter toute surprise, de ne la recevoir qu’après le stationnement d’une flotte de guerre dans la baie de Tôkyô. Le 2 septembre 1945, MacArthur et de nombreux représentants alliés reçurent la capitulation officielle — sans conditions et de façon théâtrale — des autorités japonaises, sur le cuirassé amiral Missouri, ancré en rade de Tôkyô.

La Seconde Guerre mondiale était terminée, huit ans après son déclenchement ( ?) en Asie, six ans après son déclenchement en Europe. Son histoire avait mis en relief, sous la surface de la « Grande Alliance », des difficultés entre alliés.

Conclusion :

Le bilan des pertes en vies humaines présente des différences importantes vis-à-vis de celui de 1918 : nombre de morts accru (50 à 55 millions, soit quatre fois plus qu’après la Première Guerre mondiale), part beaucoup plus forte des morts civiles (déportations, bombardements, etc.), répartition différente selon les pays, avec des inégalités très fortes. Les pays d'Europe méridionale et orientale sont en 1945 les plus touchés. La Pologne a perdu 6 millions de morts, soit 13,6 % de la population de 1939, la Yougoslavie 10,5 %, l’URSS enregistre 21 millions de morts, 9 %, avec une majorité de civils, la Grèce 6,8 %.

Les États-Unis, bien sûr, renforcés par la guerre, sont la puissance dominante. Leur puissance économique est énorme : 50 % de la production mondiale et 25 % des

échanges internationaux. Leur puissance financière est colossale : ils possèdent en 1945 les deux tiers du stock d’or mondial.

REW-4. EST-OUEST DANS LA GUERRE FROIDE

stricto sensu (1945-1962)

Attention aux appellations traditionnelles quant aux « périodes » ! La Guerre froide est surtout une notion, « scolairement » la période 1945-1962. De quoi s’agit-il ? Après 1945, c’est — expression fort peu employée — le « deuxième après-guerre », l’après Seconde Guerre mondiale, mais dans l’ère nucléaire, les conflits limités se multiplient, un exemple fameux étant la guerre de Corée. La Seconde Guerre mondiale avait été au contraire une guerre totale, qui a engagé la globalité des moyens des belligérants, non seulement militaires, mais aussi économiques, financiers, démographiques, une guerre

d’anéantissement et non une guerre limitée. Une guerre longue et non une guerre courte ! La Guerre froide est, elle, une guerre « non ouverte », une guerre des nerfs. C’est la « partie nulle en Europe », selon la formule de Raymond Aron (cf. biographie dans le dossier biographique) 96.

1989-1990 est souvent dit la « fin de la Guerre froide » >>> équivoque >>> Georges-Henri Soutou propose l’expression de « guerre de cinquante ans » 97

En 1945, I'Europe est en ruine et doit panser ses plaies. Les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine ne peuvent pas espérer jouer un rôle important, étant donné les problèmes de déveIoppement qu'ils ont à surmonter. Deux superpuissances émergent donc du

conflit : les États-Unis et l'URSS. Mais cette dernière a subi d’immenses pertes humaines et matérielles. Sur le plan économique comme sur les plans scientifique, technique et militaire (et notamment avec la possession de l'arme atomique dont ils viennent de faire usage contre le Japon), les États-Unis se trouvent dans une situation

exceptionnelle. De 1939 à 1945, le PNB, en prix constants, a augmenté de 50 %. Les États-Unis fabriquent la moitié des produits industriels de la planète et leur commerce représente le quart des échanges mondiaux. Ils possèdent les deux tiers des réserves d'or mondiales (20 milliards de dollars sur 33,7) et le dollar a le rôle d'une monnaie de réserve.

Dans cette situation favorable, le peuple américain et ses dirigeants font preuve d’un solide optimisme. De Truman à Johnson les États-Unis vont vivre sur cette idée qu'ils sont dépositaires d’une mission, conforme à leurs traditions et aux

responsabilités que leur confèrent la puissance et la diversité de leurs intérêts. La croisade pour la démocratie et pour la paix devient une donnée fondamentale de leur action internationale.

96

Paix et Guerre entre les nations, Calmann-Lévy, 1962, titre du chapitre XVI, qui ajoute « ou

la diplomatie entre les blocs ».

97

G.-H.Soutou, La guerre de cinquante ans. Le conflit Est-Ouest. 1943-1990, Fayard, 2001,

767 p.

I. LA NAISSANCE DE LA GUERRE FROIDE (1945-1950)

Dans le document Relations Est-Ouest, 1917-1991 (Les) (Page 119-123)