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V/ DIFFÉRENTES CARACTÉRISTIQUES DU PAYSAGE

Le caractère du paysage est l’ensemble des caractéristiques, à la fois tangibles et intangibles qui définissent une région, exactement comme l’allure, la personnalité et le comportement définissent un individu. Comme les personnes, les paysages sont définis par l’ensemble de leurs caractéristiques, pour le meilleur ou pour le pire. La géologie, les sols, la topographie et les entendues d’eau comme les fleuves et les lacs sont autant d’éléments d’un paysage. Nous pouvons ajouter les plantes, qui peuvent être les éléments les plus déterminants. Une forêt est en effet un lieu très différent d’une prairie. La façon dont les

animaux ont utilisé leur environnement peut aussi en modifier le caractère.

55 Cependant, c’est souvent l’homme qui imprime la plus forte marque sur le paysage, avec des constructions qui ont d’énormes conséquences sur celui-ci : des affectations intensives comme les activités minières ou forestières peuvent littéralement faire disparaître ou radicalement restructurer un site. L’un des éléments les plus importants du caractère d’un paysage est le plus difficile à définir, c’est nos impressions et perceptions sur le lieu donné sont un facteur essentiel pour le comprendre, le décortiquer et l’évaluer. (Waterman. T, 2010)

V-1/ Le cadre Bâti dans un paysage

Le terme « cadre bâti » peut servir à différencier les paysages habités des paysages

« sauvages ». Il inclut tous les types d’environnements créés par la main de l’homme, des paysages agricoles aux infrastructures de transport. Mais plus souvent, le terme est employé pour désigner les implantations urbaines -des villes, bourgades, villages-, et en particulier, la relation entre les formes construites et l’espace en plein air dans l’environnement extérieur.

Dans le cas des environnements urbains, le caractère du paysage est le résultat de multiples influences. Des facteurs sociaux, culturaux, économiques et historiques sont exprimés par un langage spatial qui s’inspire de la topographie, de la végétation, des matériaux et du climat locaux. (Ibid).

V-2/ Paysage et image

« Paysage et image sont indissociables » (James Corner, 1990). Pour bon nombre de personnes, la vue sur le paysage et le paysage lui-même, sont synonymes. Par ailleurs, un

« paysage » peut aussi bien être le paysage lui-même qu’un tableau le représentant. Cependant les architectes paysagistes savent qu’il est bien plus que cela : il stimule les sens et se compose d’une grande variété d’éléments, pas tous visibles. Toutefois, la vue est le principal sens que nous sollicitons pour aller à la rencontre de notre environnement et porter un jugement sur lui ; la vue sur le paysage revêt donc une importance primordiale pour le créateur. Elle est davantage qu’un joli tableau. Elle est en mouvement et nous aide à nous orienter, à nous informer sur le type de lieu dans lequel nous nous trouvons et à savoir à quelle activité, il est affecté. L’architecte paysagiste doit examiner les vues sous trois angles différents ; les vues depuis le site, les vues à l’intérieur du site, et les vues sur le site. Elles sont toutes trois importantes pour faciliter la compréhension du site ou du parcours et doivent

être prises en compte pour la réussite de l’image des entrées de ville. (Corner.J, 1990).

56 Les vues elles-mêmes peuvent remplir plusieurs fonctions ; être encadrées par des arbres ou une fenêtre, servir de toile de fond (décor dans lequel une action se déroule), servir de cadre à un ouvrage architectural ou être à leur tour mises en valeur par celui-ci. Les bâtiments situés dans un cadre périurbain jouent un rôle particulièrement important pour encadrer ou diriger les vues. Les vues peuvent constituer l’élément fondamental d’un site consacré à la méditation ou à la détente, mais elles peuvent aussi être utilisées pour mettre des personnes en mouvement ou leur apporter un objectif visuel qui les incite à explorer le site.

(Waterman. T, 2010).

V-3/ Les vues panoramiques

Un panorama est une vue encadrée ou bien délimitée. Une baie vitrée est utilisée pour obtenir le meilleur effet quand elle est très soigneusement centrée sur une vue, en éliminant des détails superflus comme les poteaux et les lignes électriques. Les panoramas urbains sont obtenus de la même manière. Le pare-brise imitait le cadre de la caméra qui filmait le panorama en mouvement et le cinéma est devenu une métaphore de la façon dont les vues pouvaient se dévoiler au spectateur et évoluer au fil d’une route. Cependant, tout autre mode de transport, de la marche à pied au voyage en train, peut offrir le même effet. Les vues peuvent tour à tour être dissimulées puis révélées, se dévoiler ou se déployer, créant de la surprise et un décor pour une arrivée exaltante.(Ibid). Ainsi, le paysage est dynamique, cinématique et panoramique. Le tout paré de couleurs éclatantes.

V-4/ La route « colonne vertébrale du site »

Un axe, bien souvent désigné comme la « colonne vertébrale » d’un site, est généralement un large chemin ou une route, souvent flanqué de bâtiments, il peut être rectiligne, incurvé ou sinueux, mais il ne se ramifie jamais et reste toujours une ligne forte même s’il peut être traversé ou longé par d’autres axes. Il constitue une caractéristique puissante, fondamentale et unificatrice dans le paysage, à laquelle tout le reste de la création est assujetti. L’axe sert comme élément organisateur dans un paysage ou toutes les composantes sont symétriques et sont des images miroirs réfléchies de part et d’autre de cette colonne vertébrale. Inflexible et dure, la symétrie affiche un formalisme rigide qui peut faire perdre au paysage son caractère humain. (Waterman. T, 2010).Un axe ne doit pas être obligatoirement prétexte à une symétrie dans le paysage.

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VI/ UNE DIVERSITE DE LECTURES PAYSAGÈRES

En effet, le paysage est la plupart du temps un simple objet du regard, parfois remarqué et

souvent négligé. Le paysage est une notion complexe ayant fait et faisant encore, aujourd’hui, l’objet d’études et de recherches afin de le définir, de l’instrumentaliser, de le gérer. Diverses écoles de pensée s’opposent ou se complètent (Otero. P et al. 2007) sur le sujet, certaines le considèrent d’un point de vue esthétique, d’autres d’un point de vue écologique. Certaines écoles considèrent qu’il existe par lui-même, d’autres seulement par le regard d’un observateur, certaines le considèrent comme la résultante de l’intervention humaine. Ainsi, de multiples éclairages sont posés sur ce sujet.

Afin d’en faciliter l’analyse, les concepts du paysage retrouvés dans la littérature sont répertoriés ici selon trois types : la lecture objective du paysage qui réfère aux éléments et à la structure naturelle ou anthropique de celui-ci; la lecture subjective qui renvoie au regard de l’observateur ou à la valorisation du milieu comme préalable à l’existence du paysage (Lothian, 1999); finalement, une lecture dite holistique qui aborde le paysage comme un système complexe et multi niveaux. (Naveh , 2000). Cité par (Gélinas.M,2013).