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VI/ L’IMAGE DE LA VILLE ET SES ÉLÉMENTS

Notre attention porte sur le rôle de la forme dans l'imagibilité d'une ville, même si l'imagibilité peut être influencée par la signification sociale, la fonction, l'histoire de la ville...

Les formes physiques d'une ville peuvent être classées en cinq éléments (les voies, les nœuds, les limites, les quartiers, et les points de repère). Il semble que pour n’importe qu’elle ville donnée il existe une image collective qui est l’enveloppe d’un grand nombre d’image individuelles. Ou peut être une série d’images collectives correspondant chacune à un groupe nombreux de citadins. (Lynch. K, 1969). Voici les définitions des cinq composantes de l’image de ville élaborées par Lynch dans son ouvrage « image de la cité 1969 ».

Fig. 3.1 : Les éléments de la ville de Kevin Lynch Source : www.concepturbanization.tumblr.com

VI-1/ Les voies

Les voies sont les chenaux le long desquels l’observateur se déplace habituellement, occasionnellement ou potentiellement. C'est le réseau des voies qui permet d'appréhender la ville et d'en relier les éléments : d'où leur importance pour les habitants connaissant assez bien la ville. Cela peut être des rues, des routes, des allées piétonnières, des canaux ou des voies de chemin de fer. Les voies se particularisent par les activités qui les bordent, par leur largeur (à laquelle on associe "rue principale") ou leur étroitesse, par les caractéristiques des façades ou de la végétation. L'imagibilité des voies s'accroît grâce à plusieurs qualités :

- Leur continuité, par la continuité de la chaussée, de la largeur, du nom …

- Leur direction : la pente, des gradients d'intensité d'utilisation ou d'ancienneté, un bâtiment typique d'un côté, etc. permettent de se rendre compte de la direction qu'on a prise. Il est important aussi que les extrémités (l'origine et la destination) soient nettes, par exemple grâce à la présence d'un bâtiment dans l'axe visuel. C'est la clôture visuelle.

- Leur étalonnage : des points de repère permettent de se situer le long de la voie - Leur caractère en ligne, c'est-à-dire rapporté clairement au reste de la voirie.

103 - Les intersections, importantes car là se prennent les décisions d'orientation, doivent être facilement comprises - surtout lorsqu'elles font se croiser plus de quatre voies - : c'est le cas des échangeurs autoroutiers à l’entrée de ville.

Leur rôle : Pour beaucoup de gens, ce sont les éléments prédominant de leur image. Les gens observent la ville quand ils y circulent, et les autres éléments de l’environnement sont disposés et mis en relations le long de ces voies. (Renau. C, 2011).

VI-2/ Les limites

Les limites sont les éléments linéaires que l’observateur n’emploie pas ou ne considère pas comme des voies. Ce sont les frontières entre deux phases, les solutions de continuité linéaires : rivages, tranchées de voies ferrées, limites d’extension, mur, rivière, les fronts de mer ou de lac, (des limites liquides visibles et impénétrables donnant des références directionnelles et latérales). Les voies ferrées surélevées sont des limites aériennes qui pourraient servir à s'orienter efficacement, grâce à la direction qu'elles indiquent. Elles

servent de références latérales plutôt que d’axe de coordonnées. Peuvent être, des barrières, plus ou moins franchissables, qui isolent une région d’une autre. Ou des

coutures, lignes le long des quelles deux régions se relient et se joignent l’une à l’autre.

Leur rôle est moins déterminant que les voies, elles jouent pour les gens un rôle important, servant à l’organisation , une de leurs fonctions en particulier est de maintenir ensemble des zones, comme dans le cas ou une ville est entourée d’eau ou cernée par un mur. (Ibid).

VI-3/ Les quartiers

Les quartiers sont des parties de la viles, d’une taille assez grande, qu’on se représente comme un espace à deux dimensions, ou un observateur peut pénétrer par la pensée, et qui se reconnaissent parce qu’ils ont un caractère général qui permet de les identifier. Cette identification est toujours possible quand on est à l’intérieur, et si les quartiers se reconnaissent du dehors, on les utilise à l’extérieur comme références. Un quartier est déterminé par l'existence de plusieurs caractères distinctifs relevant du type de bâti, de décoration, d'activités, de classes sociales et de "races". La plupart des gens structurent leur ville, avec des variations entre les individus suivant que ce sont les voies ou les quartiers qui sont les éléments prédominants. (Renau. C, 2011).

VI-4/ Les nœuds

Les nœuds sont des points, les lieux stratégiques d’une ville, pénétrables par un observateur ; et points focaux intenses vers et à partir desquels il voyage. Peuvent être

104 essentiellement des points de jonction, endroits ou on change de système de transport (les stations de métro, les gares sont des nœuds), croisements ou points de convergence de voies, lieux de passage d’une structure à une autre. Ou bien peuvent être tout simplement des points de rassemblement qui tirent leur importance du fait qu’ils sont une concentration de certaines fonctions ou de certains caractères physiques. Ex : un abri au coin de la rue, ou une place fermée, un foyer ou résumé d’un quartier sur lequel rayonne leur influence, ou ils se dressent comme un symbole, on peut les appeler centres. La force de l'impression visuelle faite par les nœuds dépend de la vigueur de leur forme, de la clarté des liaisons entre les différentes voies et de la particularité des bâtiments qui sont là. Leur rôle s’agit d’un point de jonction et point de concentration. Le concept de nœud est lié à celui de voie puisque les points de jonction sont par nature des convergences de voies. (Renau. C, 2011).

VI-5/ Points de repères

Les points de repères sont un autre type de référence ponctuelle, mais dans ce cas l’observateur n’y pénétrant pas, ils sont externes. Ce sont habituellement des objets physiques définis assez simplement : immeuble, enseigne, boutique ou montagne. Certains points de repère sont des objets éloignés, dont la nature est d’être vus sous de nombreux angles et à des distances variées, dépassant le sommet des éléments plus petits, et servant de points de référence radiale. Ils peuvent être situés à l’intérieur de la ville ou à une distance telle que, ils symbolisent une direction constante. Ex : c’est le cas des tours isolées, des dômes dorés, des grandes collines. Les points de repère ont surtout une utilité locale, quand on ne peut les voir que d’un nombre limité d’endroits, ou sous certains angles. Ce sont les signaux innombrables, vitrines de boutiques, arbres, poignées de portes, ou autres détails du paysage urbain pour qu’un trajet devienne familier et structuré. (Ibid).

L’image d’une réalité physique donnée peut parfois changer de type quand varient les circonstances de vision. Ainsi, une autoroute urbaine et peut être une voie pour le conducteur automobile et une frontière pour le piéton ou bien une zone du centre peut être un quartier quand une ville est organisée à une échelle moyenne, et un nœud quand on considère l’ensemble de l’aire métropolitaine. Mais les catégories semblent stables pour un observateur donné opérant à un niveau donné. Aucun des types d’éléments que nous avons distingués plus haut n’existe dans la réalité à l’état isolé. « Les quartiers sont structurés par des nœuds circonscrits par des limites, transpercés par des voies et parsemés de points de repère.

Normalement, les éléments se chevauchent et se pénètrent les uns les autres. » . (Lynch. K, 1969).

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VII/ LA DIMENSION IDENTITAIRE : UNE COMPOSANTE