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V/ POSITIONNEMENT ÉPISTÉMOLOGIQUE

La recherche sur le paysage du bord de la route a connu plusieurs impulsions avec les publications adoptées par certains adeptes et pionniers, dès le milieu des années soixante, une série d'études faites, tout en adoptant une même approche visuelle et esthétique, ouvrent néanmoins d'autres voies d'exploration. Ces travaux, de nature académique, persistent à accorder aux réseaux (auto) routiers une valeur positive pour l'aménagement du territoire et s'intéressent tout particulièrement aux nouvelles perceptions de l'espace engendrées par le mouvement. Mais surtout ils se caractérisent par la prise en compte d'une plus grande complexité des phénomènes et par le fait qu'ils font appel, dans leurs analyses, à des instruments issus d'autres disciplines, comme la sociologie, la psychologie, la linguistique et parfois même la littérature ou le cinéma. (Marchand. B, 1999).

L'objectif de ce chapitre étant l'interrogation du cadre méthodologique le plus adéquat à la résolution scientifique de la problématique engagée dans la présente recherche. La question qui se pose est quelles approches scientifiques à choisir parmi tous ses modèles méthodologiques qui viennent d'être cités ?

D’abord, on redéfinit l’hypothèse déjà engagée dans le chapitre introductif pour mieux délimiter notre recherche :

Il semble que la bonne qualité paysagère d’une entrée de ville peut contribuer à la signification de l’image de la ville, et au renforcement de sa valeur.

On remarque que la démonstration rassemble les deux concepts manifestes, dans l’hypothèse (la bonne qualité paysagère d’une entrée de ville) et (la signification de l’image de la ville), les deux sont liés par une relation de prédiction (peut contribuer à).

En effet, c’est la contribution de la qualité paysagère des entrées de ville dans la composition de l’image significative de la ville.

Cette relation de prédiction nécessite l'engagement de deux chapitres analytiques pour aboutir à nos résultats, qualifier, et quantifier ce rapport de causalité.

163 Le choix de l’approche adéquate n’est pas facile, il existe une diversité d'attitudes, de multiples démarches, autant de regards différents dont un point de vue particulier attire notre attention, et semble mieux adapté avec notre recherche, plus précisément avec notre hypothèse et nos objectifs. C’est l’approche du trio (Appleyard, Lynch, et Myer), qui compare les séquences visuelles ressenties le long d'une route avec l'expérience temporelle d'une promenade architecturale à grande échelle.

Ce choix d’étude n’est pas fortuit, ni arbitraire. C’est une approche visuelle, esthétique, kinesthésique pour mieux illustrer les différentes facettes du chaos visuel aux abords de parcours d’entrée à la ville. La méthode valorise la perception de l’automobiliste (conducteurs et passagers).

Dans un monde ou la motorisation règne sur les grands espaces démesurés de paysages autoroutiers ou les objets mobiles exercent une certaine fascination moderne et contemporaine

; les conducteurs comparent leurs trajectoires, et appréhendent l'espace. En général, l'automobile réduit les contrastes ressentis entre l'homme et la ville, car ce moyen de transport accroît les possibilités de déplacement, et le plaisir de se promener et de découvrir, même d’aller au travail dans une expérience visuelle particulière sur des paysages particuliers. Ce n'est qu'au volant d'une automobile que l'on peut se rendre compte de la signification de corridor routier. Délaissant le principe de la vue à vol d'oiseau - image synthétique qui permettait de saisir l'étendue du tracé des routes et autoroutes, à l'échelle du territoire.

(Marchand. B, 1999).

La méthode s’inscrit clairement dans une perspective esthétique, critique de l’automobile, à cause des mutations paysagères que cette dernière induit sur les territoires traversés, mais également à cause des transformations dans les comportements et des conséquences sur les espaces centraux, notamment sur l’activité commerciale qu’on y trouve.

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CONCLUSION

A travers ce tour d’horizon, et dans ce socle théorique, on a essayé de montrer dans ce chapitre une panoplie de recherches et de travaux élaborés par des adeptes connus mondialement avec un inventaire plus ou moins détaillé sur leurs techniques et recherches.

La question de l’image et de la séquence visuelle dans l’urbanisme révèle des controverses et des divergences entre les différentes approches. Chaque méthode prévoit des objectifs, se limite par des obstacles, et enfin aboutit à des résultats. Donc d’une manière ou d’une autre, l’urbanisme reste toujours le domaine d’une action raisonnée et méthodique. Dans cette partie, on a présenté brièvement, les visions et les études des chercheurs et auteurs au fil des siècles, a titre d’exemple : Camillo Sitte, Charles Buls, Raymond Unwin, qui sont considérés comme les précurseurs de l’approche pittoresque, qui semble être née de la volonté de mieux apprécier les formes irrégulières. Elle enregistre ce qui est vu et perçu par un promeneur attentif.

D’un autre coté, on remarque la contribution de Gorden Cullen, qui a attiré l'attention des architectes et des planificateurs troublés par les aspects techniques et stériles du modernisme.

Il a marqué sa place, en formulant la portée de la conception urbaine comme activité interdisciplinaire exigeante, des qualifications architecturales et de planification urbaine, où il suppose une connaissance du comportement humain en ville.

Ensuite, on a entame l’approche perceptuelle ou empirique qui a été fondée par l’adepte Kevin lynch, c’est une étude néo-empiriste émergée dans les années 60. Elle a mûri au sein de l'école américaine, développée essentiellement par lui et ses collaborateurs, Appleyard, Myer. C’est une approche qui ne cesse d'évoluer à son tour. Elle considère l'espace, selon un rapport de communication de l'homme et de l'espace celui de la perception visuelle. L’image de la ville est le pivot de sa théorisation, et elle se base sur les perceptions visuelles des utilisateurs de l’espace et repose sur les méthodes qualitatives cherchant à déterminer leurs réactions, opinions et préférences.

En conclusion, on note qu’il y a une large panoplie de recherche, des études, des modèles et des écoles. Mentionnées dans ce chapitre ou non, plusieurs écoles de pensées qu'elles soient françaises, américaines ou autres, ainsi que des travaux dirigés par différents auteurs et visionnaires, tels que :

165 Tunnard et Pushkarev, Robert Venturi, Scott Brown et lzenour, Philipe panerai, Raymond Ledrut, Ohta, Verret, Bishop, S. Carr et D. Schissler…..etc. exposent diverses manières d'approcher l'analyse des entrées de villes.

Celle qui semble la mieux adaptée à notre contexte d'étude et à nos objectifs de recherche est sans aucun doute l’approche développée par le trio Appleyard, Lynch, et Myer qui repose sur la comparaison des séquences visuelles combinée à la temporalité de la promenade architecturale.

CHAPITRE N° 5

PRÉSENTATION DU CAS